En cours au Siège de l'ONU

DBF200312

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 mars 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

COVID-19

Le Secrétaire général a pris la décision, avec effet immédiat, d’annuler toutes les manifestations parrainées par le système des Nations Unies au Siège, du 16 mars jusqu’à la fin du mois d’avril.  Il exhorte tous les États Membres à envisager d’annuler toutes les manifestations parallèles des réunions qu’ils parrainent.

Le Secrétaire général informera bientôt les États Membres et le personnel des mesures de préparation que l’ONU a prises pour atténuer l’impact de l’irruption du COVID-19.

Depuis le début de cette irruption, le Secrétaire général a dit qu’il s’agit d’assurer l’équilibre entre la sûreté et la sécurité du personnel et des représentants des États Membres et la continuité du travail de l’Organisation, ici et dans le monde.

Le Secrétaire général dira dans une lettre aux États Membres que le système d’activation de la riposte en trois phases pour gérer et coordonner les urgences sanitaires est en place et que le Siège de l’ONU à New York est en ce moment en phase 2, laquelle est un mode actif de réduction des risques.  Cela implique des mesures pour assurer une certaine distance entre les membres du personnel sur le lieu de travail et évaluer la nécessité des voyages et des réunions à l’aune des risques encourus.

Le bâtiment des Nations Unies est fermé aux visiteurs et le Secrétariat a institué des arrangements pour que le personnel puisse télétravailler pour diminuer le nombre de gens dans le bâtiment et en conséquence, réduire les risques de transmission.

Dans un message vidéo publié hier, le Secrétaire général a dit que le fait que le COVID-19 ait été déclaré pandémie est un appel à l’action et un appel à la responsabilité et à la solidarité.  Il souligne qu’en même temps que nous combattons le virus, nous ne pouvons laisser la peur devenir virale.

Ensemble, ajoute le Secrétaire général, nous pouvons encore changer le cours de la pandémie, puisque le meilleur de la science nous dit que si les pays détectent, testent, soignent, tracent et mobilisent leur population dans leur riposte, nous aurons fait beaucoup pour atténuer la transmission.

Le Secrétaire général appelle chaque gouvernement à renforcer et intensifier ses efforts et ajoute que nous devons aller de l’avant avec détermination et sans préjugé.

Syrie

Le Secrétaire général a publié une déclaration pour la dixième année du conflit en Syrie: Le conflit syrien est entré dans sa dixième année et pourtant la paix est toujours hors de portée.  Ce conflit brutal a eu un coût humain déraisonnable et provoqué une crise humanitaire d’une ampleur monumentale.  Des millions de civils continuent de voir leur protection menacée, plus de la moitié de la population a été forcée de fuir de chez elle, des millions de gens vivent dans des conditions précaires comme réfugiés et 11 millions de personnes ont toujours besoin d’une aide humanitaire vitale.  Nous avons vu neuf années d’atrocités horribles, dont des crimes de guerre.  Neuf années de violations massives et systématiques des droits de l’homme, érodant les normes internationales à de nouveaux niveaux de cruauté et de souffrances.  Des dizaines de milliers de gens manquent à l’appel, ont disparu, sont détenus et soumis à de mauvais traitements et à la torture.  Un nombre indicible de gens ont été tués ou blessés.  Il ne peut y avoir d’impunité pour des crimes aussi horribles.

Tout au long du conflit, le système humanitaire a utilisé tous les moyens disponibles pour apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin, par air, à travers les lignes de front ou les frontières.  En 2019, les Nations Unies et leurs partenaires ont aidé plus de six millions de personnes chaque mois dans toute la Syrie.  En janvier de cette année, l’aide alimentaire à 1,4 million de personnes a été fournie par le seul mécanisme transfrontalier tout comme les médicaments à presque 500 000 personnes et les articles non alimentaires à plus de 230 000 personnes.

Pour mettre fin aux souffrances du peuple syrien, les mesures sont bien connues et elles doivent être mises en œuvre.  En premier lieu, le Protocole additionnel du 5 mars au Mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d’Edleb signé entre la Fédération de Russie et la Turquie doit mener à une cessation durable des hostilités qui ouvre la voie à un cessez-le-feu permanent dans tout le territoire syrien.  Deuxièmement, les parties doivent retourner au processus politique facilité par les Nations Unies comme le demande la résolution 2254 (2015) qui reste la seule voie viable pour mettre fin au conflit et offrir une paix durable au peuple syrien.

Mon message est clair.  Nous ne pouvons laisser cette dixième année mener au même carnage, au même mépris des droits de l’homme et du droit international humanitaire, à la même inhumanité.

Iraq

La Mission des Nations Unies en Iraq a condamné la dernière attaque à la roquette contre le Camp de Taji, laquelle a causé des pertes en vies humaines parmi les troupes de la Coalition mondiale pour la lutte contre Daech.

La Mission a indiqué que les attaques en cours sont une menace claire et substantielle sur le pays et que le risque d’actes criminels menés par des groupes armés demeure une préoccupation constante.  La dernière chose dont l’Iraq a besoin c’est de servir d’arène aux vendettas et batailles étrangères.

La Mission a ajouté qu’un maximum de retenue de la part de toutes les parties est la seule voie à suivre.  Le Gouvernement iraquien doit exercer ses pleins pouvoirs pour juger les auteurs de ces actes et prévenir d’autres attaques.

L’ONU présente ses condoléances aux familles des victimes et à leur pays et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Yémen

L’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a informé le Conseil de sécurité par visioconférence de la situation dans le pays.  Il a prévenu que les parties au conflit vont, soit pousser le Yémen vers une désescalade et reprendre le processus politique, soit, a-t-il dit craindre, mener le pays vers encore plus de violence et de souffrances, ce qui rendra encore plus ardue la voie vers la table des négociations.

Il a indiqué que l’escalade militaire la plus alarmante a eu lieu dans la province d’Al Jawf.  Il s’est dit profondément préoccupé par la logique qui sous-tend ces escalades et par l’impact de la violence sur la population de la province.  Des milliers de familles ont fui les derniers combats et ont un besoin urgent d’abris et d’assistance.

Le Sous-Secrétaire général par intérim aux affaires humanitaires a aussi pris la parole.  M. Ramesh Rajasingham a indiqué que la résurgence des combats souligne l’urgence des cinq questions prioritaires: protection des civils et respect du droit humanitaire international; accès et acheminement humanitaires; financement des opérations humanitaires de l’ONU; économie yéménite; et progrès vers la paix.

République centrafricaine

La Mission de l’ONU en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que des tirs ont été signalés aujourd’hui à Ndélé, près du camp de l’ONU.  La situation en matière de sécurité est toujours tendue.

La Mission a déployé des patrouilles pour renforcer la sécurité dans le camp et le camp temporaire adjacent pour les déplacés.

D’autres Casques bleus sont aussi arrivés de Kaga-Bandoro pour appuyer leurs collègues.

Criquets

Les agences humanitaires indiquent que la situation liée aux criquets pélerins demeure extrêmement alarmante dans la Corne de l’Afrique.

Une reproduction à grande échelle est en cours et de nouveaux essaims commencent à se former au Kenya, en Éthiopie et en Somalie.

Le bras humanitaire de l’ONU dit qu’il s’agit d’une menace inédite à la sécurité alimentaire et ajoute qu’une riposte élargie sera nécessaire pour sauvegarder les moyens de subsistance des populations.

Des opérations aériennes et terrestres de contrôle des criquets sont actuellement menées par les gouvernements avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui annonce qu’elle a augmenté son appel initial à 138 millions de dollars dont 107 millions ont déjà été promis.

Mozambique

Le Programme alimentaire mondial (PAM) indique qu’un an après le cyclone Idai, le plus fort qui n’ait jamais frappé le Mozambique, le manque de fonds pour des programmes essentiels de reconstruction empêche de nombreuses personnes fortement frappées de se remettre sur pied. 

Le PAM dit qu’il a besoin d’une somme de 91 millions de dollars pour pouvoir mettre pleinement en œuvre ses projets de réhabilitation e faveur des victimes du cyclone cette année.  

Nomination de hauts fonctionnaires

Hier, le Secrétaire général a nommé Mme Stephanie Turco Williams des États-Unis, Représentante spéciale par intérim et Chef de la Mission de l’ONU en Libye.

Elle sera à ce poste jusqu’à la nomination du successeur de M. Ghassan Salamé du Liban que le Secrétaire général remercie chaleureusement pour ses accomplissements et ses efforts inlassables pour ramener la paix et la stabilité en Libye.  

Contributions

L’Égypte est devenu le soixante-neuvième État Membre à avoir payé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU pour 2019.

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