En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
10e séance – après-midi
CPSD/725

La Quatrième Commission clôture ses travaux en proclamant 2021-2030 quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme

Cet après-midi, la Quatrième Commission (questions politiques spéciale et de la décolonisation) a clôturé les travaux de sa présente session par l’adoption d’une série de textes relatifs à la décolonisation mais aussi à son programme de travail et calendrier pour 2021.

La nouveauté cette année a été l’adoption, au terme d’un vote de 147 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Israël, Royaume-Uni) et 22 abstentions, d’un projet de résolution par lequel l’Assemblée générale, si elle venait à l’entériner, proclamerait la période 2021-2030 quatrième Décennie de l’élimination du colonialisme.  En effet, quoique couronnés de succès au départ, les processus de décolonisation semblent être dans l’impasse puisque les 17 territoires non autonomes toujours inscrits à l’ordre du jour de la Commission n’ont pas vu de progrès significatifs au cours de la dernière Décennie, à l’exception de la Nouvelle-Calédonie, où un référendum d’autodétermination s’est tenu en novembre 2018 qui sera suivi d’une série de référendums supplémentaires.

Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prierait donc les États Membres de redoubler d’efforts pour continuer d’appliquer le Plan d’action pour la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme et de coopérer avec le Comité spécial chargé d’étudier l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux pour le mettre à jour selon qu’il conviendra et en faire la base du plan d’action de la quatrième Décennie.

Ont également fait l’objet d’un vote enregistré les textes portant sur les Renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies; aux activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes; à l’Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’ONU; à la Diffusion d’informations sur la décolonisation; à l’Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.

Tous les autres textes ont été adoptés sans mise aux voix.  Il s’agit des projets portant sur les Dispositifs offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes en matière d’études et de formation; la question du Sahara occidental; la question de Gibraltar et une série de projets de résolution relatifs aux territoires non autonomes suivants: les Samoa américaines, Anguilla; les Bermudes; les Îles Vierges britanniques; les Îles Caïmanes, la Polynésie française, Guam; Montserrat; la Nouvelle-Calédonie; Pitcairn; Sainte-Hélène; les Tokélaou; les Îles Turques et Caïques et les Îles Vierges américaines.

Dans ses remarques de clôture, le Président de la soixante-quinzième session de la Quatrième Commission, M. Collen Vixen Kelapile, du Botswana, a rappelé aux délégations qu’il reste encore quelques questions en suspens à régler l’an prochain.  La Commission se réunira en 2021 pour examiner le rapport du Comité spécial des opérations de maintien de la paix au titre du point 54 de l’ordre du jour et pour élire son Bureau pour la soixante-seizième session de l’Assemblée générale.

En tout ce sont 34 projets de résolution et trois projets de décision que la Commission a adoptés au cours de cette session, a relevé le Président.  En dépit de la pandémie de COVID-19, elle a tenu 10 réunions formelles et deux réunions informelles virtuelles au cours desquelles elle a réussi à mener à bien l’examen des points à son ordre du jour, grâce à des modalités et un programme de travail ajustés.

Pour M. Kelapile, malgré les défis auxquelles elle a été confrontée, les travaux de la Quatrième Commission permettront cette année encore de contribuer de manière significative au débat de l’Assemblée générale sur la décolonisation, la paix internationale, la sécurité et le développement tout en abordant un large éventail de questions, notamment la communication globale, l’espace extra-atmosphérique et les effets des rayonnement ionisants, a fait valoir le Président de la Commission.

Il a rappelé que cette année, la Commission a compté avec la présence, tant physique que virtuelle, d’un certain nombre de hauts responsables de l’ONU, dont le Président de l’Assemblée générale et les Secrétaires généraux adjoints de divers départements de l’ONU.  La participation aux réunions de la Commission a été principalement assurée par des délégations basées à New York, alors que le programme de travail consolidé, lié aux contraintes de la COVID-19, a « malheureusement et à titre exceptionnel cette année » empêché les interactions annuelles avec les représentants et pétitionnaires des 17 territoires non autonomes inscrits à l’ordre du jour de la Commission.  À titre exceptionnel également, la Commission a tenu un débat général conjoint sur les 11 points de fond de son ordre du jour, au cours duquel 135 déclarations au total ont été prononcées.

En fin de séance, la Commission a également adopté son programme de travail et calendrier pour 2021.  Ainsi, ses travaux débuteront le 30 septembre 2021 et s’achèveront le 12 novembre 2021.

SUITE ET FIN DE L’ADOPTION DE PROJETS DE TEXTE SUR LA DÉCOLONISATION

Explication de position générale

Prenant la parole avant le vote, les États-Unis, se sont dits fiers d’appuyer le droit à l’autodétermination, et qu’ils continueront à défendre l’application de l’Article 73 de la Charte.  Mais ils se sont dit préoccupés car la résolution accorde, selon eux, trop de poids à l’indépendance comme panacée universelle pour tous les peuples pour manifester leur droit à l’autodétermination.

Les peuples des territoires non autonomes peuvent aussi choisir la libre association ou tout autre statut, y compris de rester dans le giron de la puissance administrante.  Les territoires non autonomes peuvent parler par eux-mêmes et la Commission n’a pas à les influencer dans un sens ou l’autre, a noté la délégation américaine.

Dans le projet de résolution 19, au paragraphe 14, on constate un appel suranné à mettre fin à toutes les activités miliaires, ont noté les États-Unis, qui ont estimé avoir le droit de mener toutes les activités militaires conformes à leurs intérêts, la présence militaire n’étant pas forcement préjudiciable ou contraire au souhait de la population locale.

En ce qui concerne le point 65, c’est au territoire lui-même de décider s’il est autonome ou non.  Le représentant américain a émis des réserves au sujet de la résolution portant sur Guam et son droit à l’autodétermination, en soulignant qu’il s’agit du droit de l’ensemble de la population de l’île et pas uniquement d’une partie.

Point 57: Renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies

Résolution I (A/75/23, chapitre V, p.24)

En adoptant le projet de résolution I concernant les renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, par 163 voix pour, 2 voix contre (États-Unis, Israël) et 2 abstentions (Royaume-Uni, France), l’Assemblée générale réaffirmerait qu’en l’absence d’une décision prise par elle-même établissant qu’un territoire non autonome s’administre complètement lui-même au sens du Chapitre XI de la Charte des Nations Unies, la puissance administrante concernée doit continuer de communiquer des renseignements au sujet de ce territoire en vertu de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte.  Elle prierait les puissances administrantes concernées de respecter les obligations qui leur incombent aux termes de cet alinéa pour ce qui est de chaque territoire figurant à l’ordre du jour du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux.  Elle les prierait en outre de continuer de communiquer régulièrement au Secrétaire général des renseignements relatifs à la situation économique et sociale et à l’éducation dans les territoires dont elles sont respectivement responsables, ainsi que des renseignements sur l’évolution politique et constitutionnelle des territoires en question, portant notamment sur la constitution, la loi ou le décret régissant le gouvernement du territoire et les relations constitutionnelles entre celui-ci et la puissance administrante, dans les six mois suivant l’expiration de l’exercice administratif dans ces territoires.

Déclaration après le vote

Le Royaume-Uni, prenant la parole après le vote, a déclaré s’être abstenu, car la résolution demande de renoncer à l’obligation de soumettre les renseignements au titre de l’article 43E, une décision qui appartient à la puissance administrante et non à l’Assemblée générale, a ajouté le représentant.

Point 58: Activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes

Résolution II (A/75/23, chapitre V, p.25)

Aux termes du projet de résolution II qui porte sur les activités économiques et autres préjudiciables aux intérêts des peuples des territoires non autonomes, adopté par 164 voix pour, 2 voix contre (États-Unis, Israël) et 2 abstentions (Royaume-Uni, France), l’Assemblée générale réaffirmerait le droit des peuples des territoires non autonomes à l’autodétermination conformément à la Charte des Nations Unies et à sa résolution 1514 (XV).  Elle réaffirmerait également qu’il incombe aux puissances administrantes d’assurer le progrès politique, économique et social ainsi que le développement de l’instruction dans les territoires non autonomes, et réaffirmerait les droits légitimes des peuples de ces territoires sur leurs ressources naturelles. 

L’Assemblée générale demanderait de nouveau à tous les gouvernements qui ne l’ont pas encore fait de prendre des mesures législatives, administratives ou autres à l’égard de ceux de leurs ressortissants et des personnes morales relevant de leur juridiction qui possèdent ou exploitent dans les territoires non autonomes des entreprises préjudiciables aux intérêts des habitants de ces territoires, afin de mettre fin aux activités de ces entreprises.  Par ailleurs, elle demanderait aux puissances administrantes de veiller à ce que l’exploitation des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires non autonomes qu’elles administrent n’enfreigne pas les résolutions de l’Organisation sur la question et n’aille pas à l’encontre des intérêts des peuples de ces territoires.

L’Assemblée générale exhorterait de nouveau les puissances administrantes concernées à prendre des mesures efficaces pour sauvegarder et garantir le droit inaliénable des peuples des territoires non autonomes sur leurs ressources naturelles et celui de rester maîtres de la mise en valeur future de ces ressources, et demanderait aux puissances administrantes de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les droits de propriété des peuples de ces territoires, conformément aux résolutions de l’Organisation relatives à la décolonisation.  Aux termes de cette résolution, elle demanderait également aux puissances administrantes concernées d’apporter toute l’assistance nécessaire aux habitants des territoires non autonomes touchés par les ouragans, phénomènes naturels et autres phénomènes météorologiques extrêmes, afin de répondre aux besoins humanitaires des populations sinistrées, d’appuyer les efforts de relèvement et de reconstruction, et de renforcer les capacités en matière de préparation aux situations d’urgence et de réduction des risques.

Déclaration après le vote

Le représentant de l’Argentine a souligné que la mise en œuvre de cette résolution dépend de l’applicabilité du droit à l’autodétermination pour lequel il faut une situation coloniale avec un peuple colonisé.  Si tel n’est pas le cas, le principe d’autodétermination ne peut s’appliquer, a déduit le représentant.  Dans le cas des îles Malvinas, l’autodétermination ne peut s’appliquer parce que ces îles ont été illégalement occupées par le Royaume-Uni qui y a implanté ses propres sujets.  C’est en ce sens que l’Assemblée générale s’est prononcée sur cette question et le Comité spécial de la décolonisation dans l’ensemble de ses résolutions sur cette question.  Le règlement doit passer par une négociation directe entre les deux parties, le Royaume-Uni et l’Argentine, a estimé le délégué.  Le projet de résolution qui vient d’être adopté ne s’applique donc pas à la question des Malvinas, a-t-il martelé.  L’Argentine a également dénoncé l’exploitation des ressources naturelles de ces îles par le Royaume-Uni, soulignant que c’est contraire au droit international et que cela préjuge du résultat des négociations.

Point 59: Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies 

Résolution III (A/75/23, chapitre V, p.29)

En adoptant le projet de résolution III sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux par les institutions spécialisées et les organismes internationaux associés à l’Organisation des Nations Unies, par 118 voix pour, 2 voix contre (États-Unis, Israël) et 50 abstentions, l’Assemblée générale engagerait les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies qui ne l’ont pas encore fait à fournir une aide aux territoires non autonomes dès que possible.  Elle les prierait, ainsi que les organisations régionales, de s’employer, dans le cadre de leurs mandats respectifs, à renforcer le soutien déjà apporté aux territoires non encore autonomes et à élaborer des programmes d’assistance propres à y accélérer les progrès dans les secteurs économique et social.

L’Assemblée générale  prierait en outre les institutions spécialisées et les autres organismes des Nations Unies intéressés de fournir des informations sur les problèmes environnementaux auxquels se heurtent les territoires non autonomes; les effets qu’ont sur ces territoires les catastrophes naturelles, telles que les ouragans et les éruptions volcaniques, et d’autres problèmes environnementaux, tels que l’érosion des plages et des côtes et la sécheresse; les moyens d’aider ces territoires à lutter contre le trafic de stupéfiants, le blanchiment d’argent et d’autres activités illégales et criminelles et l’exploitation illégale des ressources marines et autres ressources naturelles des territoires et la nécessité d’utiliser ces ressources au profit de la population de ces territoires.  L’Assemblée générale recommanderait en outre que les chefs de secrétariat des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies élaborent, avec la coopération active des organisations régionales concernées, des propositions concrètes en vue de l’application intégrale des résolutions de l’Organisation sur la question et soumettent ces propositions à leurs organes directeurs et délibérants.

Point 60: Dispositifs offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes en matière d’études et de formation

A/C.4/75/L.2

Aux termes du projet de résolution sur les dispositifs offerts par les États Membres aux habitants des territoires non autonomes en matière d’études et de formation, adopté sans mise aux voix, l’Assemblée générale inviterait tous les États à offrir ou à continuer d’offrir aux habitants des territoires qui n’ont pas encore accédé à l’autonomie ou à l’indépendance des aides généreuses pour leurs études et leur formation et, chaque fois que possible, à contribuer au financement des voyages que devront faire les futurs étudiants.  Elle prierait instamment les puissances administrantes de prendre des mesures efficaces pour que l’information concernant les moyens d’étude et de formation offerts par des États soit diffusée largement et régulièrement dans les territoires qu’elles administrent et d’accorder toutes les facilités nécessaires aux étudiants qui voudraient se prévaloir de ces offres.

Point 61: Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux

Explication de position

Le représentant de l’Allemagne, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a soutenu l’adoption sans vote de ce texte.  Il a salué les efforts en faveur d’un processus politique juste et durable sur cette question qui permette au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.  L’UE continue d’encourager les parties à trouver une telle solution dans les cadres appropriés sous l’égide de l’ONU.  Elle a remercié l’ancien Envoyé personnel, M. Horst Köhler, pour ses efforts en ce sens, et attend avec impatience la nomination de son successeur.  Elle a également encouragé la participation des femmes et des jeunes au processus politique.

L’UE s’est dite préoccupée par l’absence de financement des résidents des camps de Tindouf, appelant les parties à coopérer avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux réfugiés.  Avant de conclure, la délégation a souligné les potentielles implications de la question du Sahara occidental sur la stabilité et la sécurité régionales.

A/C.4/75/L.3*

Par le projet de résolution relatif à la question du Sahara occidental, adopté sans vote, l’Assemblée générale appuierait le processus de négociation lancé par la résolution 1754 (2007) du Conseil de sécurité et soutenu par les résolutions du Conseil 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017) 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019) et 2494 (2019) en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et louerait les efforts déployés à cet égard par le Secrétaire général et son envoyé personnel pour le Sahara occidental. 

Elle se féliciterait de ce que les parties se soient engagées à continuer de faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’entrer, de bonne foi et sans conditions préalables, dans une phase de négociation plus intensive, en prenant note des efforts consentis et des faits nouveaux survenus depuis 2006, assurant ainsi l’application des résolutions du Conseil de sécurité 1754 (2007), 1783 (2007), 1813 (2008), 1871 (2009), 1920 (2010), 1979 (2011), 2044 (2012), 2099 (2013), 2152 (2014), 2218 (2015), 2285 (2016), 2351 (2017), 2414 (2018), 2440 (2018), 2468 (2019) et 2494 (2019) et le succès des négociations.

A/C.4/75/L.8

En adoptant le projet de décision relative à la question de Gibraltar sans mise aux voix, l’Assemblée générale demanderait instamment aux Gouvernements de l’Espagne et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord d’apporter, dans le prolongement de la Déclaration de Bruxelles du 27 novembre 1984, une solution définitive à la question de Gibraltar, compte tenu des résolutions de l’Assemblée générale sur la question et des principes applicables et dans l’esprit de la Charte des Nations Unies, tout en tenant compte des intérêts et des aspirations de Gibraltar, qui sont considérés comme légitimes au regard du droit international.

Elle noterait que le Royaume-Uni souhaitait conserver le Forum tripartite de dialogue et que l’Espagne considère que le Forum tripartite de dialogue n’existe plus et qu’il doit être remplacé par un nouveau mécanisme de coopération locale au sein duquel les habitants du Campo de Gibraltar et de Gibraltar sont représentés.  L’Assemblée générale se féliciterait des efforts déployés par toutes les parties pour résoudre les problèmes et avancer dans un esprit de confiance et de solidarité, en vue de trouver des solutions communes et de progresser sur les questions d’intérêt mutuel afin de parvenir à une relation fondée sur le dialogue et la coopération.

Application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (A/75/23)

Ce rapport comprend une série de textes relatifs à 14 territoires non autonomes tous adoptés sans vote.  Ces textes portent sur les questions des Samoa américaines; Anguilla; les Bermudes; les Îles Vierges britanniques; les Îles Caïmanes; la Polynésie française; Guam; Montserrat; la Nouvelle-Calédonie; Pitcairn; Sainte-Hélène; les Tokélaou; les Îles Turques et Caïques; et les Îles Vierges américaines. 

Explication de position

Le représentant du Royaume-Uni a indiqué que son pays se rallierait au consensus portant sur les huit territoires britanniques, demandant toutefois au C-24 de reconnaître les liens modernes qui existent entre le Royaume-Uni et ses territoires d’outre-mer, lesquels reflètent la volonté du Royaume-Uni de tenir compte de l’opinion de ces territoires qui jouissent déjà d’une vaste autonomie et ont tous choisis de rester dans le giron du Royaume-Uni à ce stade.

En adoptant le projet de texte sur la diffusion d’informations sur la décolonisation, par 168 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Israël, Royaume-Uni) et 1 abstention (France), l’Assemblée générale approuverait les activités exécutées par le Département de la communication globale et par le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix du Secrétariat dans le domaine de la diffusion d’informations sur la décolonisation.  Elle prierait le Département de la communication globale (DCG) de continuer de mettre à jour les informations affichées sur le site Web concernant les programmes d’aide destinés aux territoires non autonomes.  L’Assemblée prierait également le DCG et le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix d’appliquer les recommandations du Comité spécial et de continuer à prendre les mesures voulues en utilisant tous les moyens d’information disponibles –publications, radio, télévision, Internet et médias sociaux– pour faire connaître l’action de l’Organisation dans le domaine de la décolonisation.

Explications de vote

Le Royaume-Uni, s’exprimant après le vote sur la résolution sur la diffusion de l’information, a expliqué pourquoi il avait voté contre.  Il a estimé que les obligations induites par ce texte contraignent le Secrétariat à publier des informations sur la décolonisation au risque d’épuiser les ressources des Nations Unies.

L’Argentine a rappelé le droit à l’autodétermination des peuples.  Elle a souligné que le texte doit être appliqué conformément aux résolutions de l’Assemblée générale et à toutes les déclarations relatives aux Malvinas, qui ont reconnu qu’il existe un différend entre le Royaume-Uni et l’Argentine qui sont les seules parties impliquées.  Les résolutions ont noté que la seule façon de régler ce différend est la négociation bilatérale, en prenant compte de la population de ces îles.

Aux termes du projet de résolution qui porte sur l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, qui a été adoptée par 126 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Israël, Royaume-Uni) et 42 abstentions, l’Assemblée générale réaffirmerait une fois de plus que l’existence du colonialisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, y compris l’exploitation économique, est contraire à la Charte des Nations Unies, à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Elle réaffirmerait en outre sa volonté de continuer de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour que le colonialisme soit éliminé complètement et rapidement et que tous les États observent scrupuleusement les dispositions applicables de la Charte, de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

L’Assemblée générale déclarerait de nouveau qu’elle soutient les aspirations des peuples soumis à la domination coloniale qui souhaitent faire valoir leur droit à l’autodétermination, y compris l’indépendance, conformément aux résolutions de l’ONU relatives à la décolonisation.  Elle demanderait aux puissances administrantes de chaque territoire inscrit à l’ordre du jour du Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux d’apporter leur plein appui aux travaux du Comité spécial et de participer officiellement à ses sessions et séminaires.  Elle leur demanderait en outre de collaborer sans réserve avec le Comité spécial pour achever aussi rapidement que possible l’élaboration d’un programme de travail constructif répondant au cas particulier de chaque territoire non autonome et visant à faciliter l’exécution du mandat du Comité et l’application des résolutions relatives à la décolonisation, notamment celles portant sur des territoires déterminés.

Explications de vote

Le représentant de l’Australie a réitéré que son pays défend le droit à l’autodétermination des peuples des territoires non autonomes.  Sa délégation s’est abstenue de voter sur ce texte à cause du paragraphe 14.  Elle tient néanmoins compte des autres éléments de la résolution et souligne son droit souverain de défendre les territoires sous son administration.  L’Australie a souhaité voir ce paragraphe retiré de ce projet de résolution à l’avenir.

Le représentant du Royaume-Uni a estimé que certains éléments de la résolution sont inacceptables, ce qui justifie son vote contre ce projet de texte.  Le Royaume-Uni a dit rester engagé à moderniser sa relation avec les territoires sous son administration.

Le représentant de l’Argentine a rappelé que les missions de visite ne peuvent se faire que dans des territoires pour lesquels l’ONU a reconnu l’application du principe d’autodétermination.  Or, a-t-il demandé, ces missions devraient être envisagées au cas par cas et avoir lieu conformément aux dispositions des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

Aux termes du projet de résolution relatif à la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, adopté par 147 voix pour, 3 voix contre (États-Unis, Israël, Royaume-Uni) et 22 abstentions, l’Assemblée générale proclamerait la période 2021-2030 quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.  Elle prierait les États Membres de redoubler d’efforts pour continuer d’appliquer le Plan d’action pour la deuxième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme et de coopérer avec le Comité spécial chargé d’étudier la situation en ce qui concerne l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux pour le mettre à jour selon qu’il conviendra et en faire la base du plan d’action pour la quatrième Décennie.

Explications de vote

Le représentant de l’Arménie a dénoncé certains paragraphes de la Déclaration adoptée cette année lors du Sommet des chefs d’État du Mouvement des non-alignés à Bakou.  Il a notamment affirmé que certains de ces paragraphes vont à l’encontre des intérêts du Nagorno-Karabakh.  Le délégué a regretté que les États membres du Mouvement aient suivi les positions du pays qui assure sa présidence cette année.  Le représentant de l’Azerbaïdjan, rappelant à son homologue arménien les questions de procédure, a estimé que ce n’était pas le lieu pour exercer un droit de réponse.

Le représentant du Royaume-Uni a été d’avis que ce texte sur la quatrième Décennie pour l’élimination du colonialisme n’a pas lieu d’être, lui reprochant notamment de ne pas reconnaître les progrès faits entre le Royaume-Uni et ses territoires d’outre-mer.  Le Royaume-Uni a indiqué vouloir appuyer tout mouvement en faveur de l’indépendance de ses territoires d’outre-mer à condition qu’il s’agisse du souhait de la majorité des habitants de chacun de ces territoires.  Il a estimé en outre que certains des territoires inscrits sur la liste de la Quatrième Commission devraient en être retirés.

Le représentant de l’Espagne a dit avoir voté en faveur de ce texte parce que le processus de décolonisation demeure inachevé.  Il a souligné le rôle central de l’Assemblée générale en tant que seul organe habilité à surveiller les processus de décolonisation.

Point 126: Revitalisation des travaux de l’Assemblée générale

A/C.4/75/L.7

Aux termes de la décision relative au projet de programme de travail et de calendrier de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) pour la soixante-quinzième session de l’Assemblée générale, adoptée sans vote et telle qu’oralement amendée, l’Assemblée générale décide que les travaux de la Commission débutent le 30 septembre 2021 et s’achèvent le 12 novembre 2021.

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