En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quinzième session,
6e séance plénière – après-midi
CPSD/721

Quatrième Commission : les délégations soulignent l’importance du maintien de la paix dans des théâtres d’opérations fragilisés par la pandémie de COVID-19

À la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation), plusieurs délégations ont souligné cet après-midi l’importance de continuer à soutenir le maintien de la paix de l’ONU dans des théâtres d’opérations fragilisés par la pandémie de COVID-19, laquelle fait peser des risques sanitaires aussi bien pour les populations locales que les Casques bleus et complique l’exécution de leurs mandats.

Après avoir rendu hommage aux 11 soldats de la paix emportés cette année par le coronavirus, le Togo –l’un des nombreux pays contributeurs de troupes à être intervenus aujourd’hui– a insisté sur le « caractère crucial » des objectifs assignés aux différentes missions de l’ONU.  Or, leur réalisation se heurte à d’importants défis, en particulier celui de l’adéquation insuffisante entre les mandats et les ressources disponibles, qu’ont également pointés la Suisse, le Cameroun et l’Eswatini, tous plaidant pour un financement davantage prévisible.

Les opérations de paix ne peuvent être efficaces que si elles disposent du matériel et des moyens dont elles ont besoin pour fonctionner, a insisté le Portugal, en rappelant que son pays avait renoncé à réduire sa contribution au budget du maintien de la paix de l’ONU, gage de son « engagement inébranlable » en faveur de cet effort.  « À l’heure actuelle, près de 800 de nos Casques bleus, dont 10% de femmes, servent au Soudan, au Soudan du Sud, au Liban, au Mali et en République centrafricaine » s’est enorgueilli pour sa part le Cambodge, en affirmant que la pandémie de COVID-19 n’infléchirait pas sa détermination, à condition que la protection et les soins nécessaires soient fournis aux troupes dans ce contexte sanitaire à hauts risques.

Du Yémen au Guyana, les voix n’ont également pas manqué aujourd’hui pour rappeler que l’objectif ultime de décolonisation totale n’avait pas encore été pleinement réalisé, comme en témoigne la présence des situations de 17 territoires non autonomes à l’ordre du jour de la Commission.

Alors que le Togo s’est dit préoccupé du « statu quo » qui caractérise, depuis plusieurs années déjà, cette question, l’Érythrée a accusé l’Assemblée générale d’avoir ignoré en 1960 son appel à soutenir son propre processus de décolonisation.  La délégation a rappelé que son peuple, qui n’a jamais accepté le « colonialisme éthiopien », a fini par obtenir son indépendance.  Mais pour elle, la décolonisation ne sera réellement achevée qu’une fois que les pays en développement ne seront plus tenus « en marge de l’ordre mondial ».

Le Belize a regretté qu’en raison de la pandémie, les représentants des territoires non autonomes n’aient pu être entendus cette année.  Le Guyana a exhorté les puissances administrantes à coopérer pleinement avec l’ONU afin de mettre au point un « programme de travail constructif en vue de l’application des résolutions pertinentes » sur la décolonisation de ces territoires.  « Tout n’est pas perdu », a estimé pour sa part Grenade, en citant comme motifs d’espoir la tenue du deuxième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie et la mission de visite récemment effectuée par le Comité spécial de la décolonisation –le Comité spécial des Vingt-Quatre– à Montserrat.

Abordant la question du conflit israélo-arabe, la délégation de Bahreïn s’est félicitée du récent accord historique conclu entre Israël et son pays, qui permettra, grâce à une coopération interministérielle accrue, de développer des relations économiques et commerciales.  Cuba a de son côté rejeté le prétendu « deal du siècle » initié par les États-Unis, qui passe selon lui sous silence la solution des deux États, avant de condamner la décision unilatérale du Gouvernement américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer son ambassade.

Cuba a également appelé les États-Unis à cesser d’« ignorer » les invitations du Comité spécial des Vingt-Quatre au sujet de Porto Rico, dont la situation figure à l’ordre du jour de cette Commission depuis plus de 43 ans, avec pas moins de 39 résolutions et décisions qui réaffirment le droit inaliénable des Portoricains à l’autodétermination et à l’indépendance, a rappelé le représentant.

Le débat général commun de la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation se poursuivra le vendredi 23 octobre, à partir de 15 heures.

SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT

Déclarations

M. ENRIQUE AUSTRIA MANALO (Philippines) a expliqué que la législation philippine en vigueur dans son pays sert de feuille de route à l’ensemble des activités spatiales de son pays.  Il a ensuite souhaité que soit renforcé le rôle du COPUOS pour promouvoir la coopération technique dans ce domaine, réduire la fracture entre pays développés et en développement, et prévenir une course aux armements dans l’espace.  Pour ce qui est du maintien de la paix sous bannière de l’ONU, le délégué a rappelé que son pays y participe depuis 50 ans, avec un accent particulier sur la prévention des conflits et l’importance des stratégies de sortie des opérations de paix.  Il faut par ailleurs s’adapter aux difficultés spécifiques que rencontre chaque pays lors de la phase de déploiement, ont déclaré les Philippines, qui souhaiteraient qu’une plus grande attention soit accordée à la sécurité des Casques bleus.  La délégation a apporté son soutien à l’élaboration de solutions locales aux conflits « auxquelles les opérations de paix n’ont pas à se substituer », a estimé le représentant.  Elle s’est dite en outre favorable à la nomination de femmes à des postes de responsabilité au sein des opérations de paix de l’ONU.  Par ailleurs, la délégation a suggéré de prévoir la budgétisation des missions politiques spéciales.  Enfin, sur la question de l’information, les Philippines ont félicité le Département de la communication globale (DCG) de ses efforts, notamment dans le domaine du multilinguisme.

Mme MARIA HELENA LOPES DE JESUS PIRES (Timor-Leste) a estimé que le colonialisme est un déni fondamental des droits de l’homme et entrave aussi le développement durable.  Elle a rappelé que jadis, le Timor-Leste figurait sur la liste de territoires non autonomes.  Cette Commission joue un rôle crucial pour réaliser l’objectif ultime que constitue l’éradication du colonialisme, a-t-elle ensuite estimé, avant de se dire vivement préoccupée du fait qu’il reste 17 territoires qui ne sont toujours pas autonomes.  La délégation a regretté que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) soit déployée depuis bientôt 30 ans sans résultats tangibles, se prononçant en faveur de la réalisation de l’autodétermination du peuple sahraoui.  La représentante a de plus demandé au Secrétaire général de nommer un nouvel Envoyé personnel le plus rapidement possible.  Concernant la situation au Moyen-Orient, et tout particulièrement le conflit israélo-palestinien, elle a apporté son soutien à la solution des deux États.  Sur la question des Îles Malvinas, elle a prié l’Argentine et le Royaume-Uni de négocier une solution pacifique à leur différend de souveraineté, tout en invitant le Royaume-Uni et l’Espagne à faire de même au sujet de Gibraltar.  Passant à la question des opérations de maintien de la paix, la représentante s’est déclarée pleinement attachée à ce que les Casques bleus du Timor-Leste soient sensibilisés aux problématiques sexospécifiques, soulignant l’impact fondamental des femmes sur la réussite des opérations de paix.

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a déclaré que son pays œuvrait dans le sens de la paix et de la concorde, notamment au Moyen-Orient où il promeut la réalisation de la solution des deux États sur la base de l’Initiative arabe de paix.  Le représentant a également mentionné le récent accord historique conclu entre Israël et Bahreïn, « qui permettra, à travers une coopération accrue entre les ministères concernés, de développer nos relations économiques et commerciales ».  Il a également salué l’accord de paix signé il y a peu entre Israël et les Émirats arabes unis, cet effort venant renforcer ceux visant la stabilité régionale.  D’autre part, le représentant a indiqué que son pays considère que l’initiative marocaine pour l’autonomie du Sahara occidental et les résolutions du Conseil de sécurité forment désormais un socle solide pour passer des mots aux actes.  L’ONU joue un rôle de premier plan pour régler les différends régionaux, a-t-il encore dit, appelant en ce sens la communauté internationale à prendre des mesures supplémentaires pour accélérer l’accès à l’autodétermination des 17 territoires non autonomes toujours à l’ordre du jour du Comité spécial de la décolonisation.

M. ABUBAKER ALI ABUBAKER BA ABBAD (Yémen) a déclaré que son pays continuait de rejeter la colonisation sous toutes ses formes.  Il a appuyé le droit inaliénable à l’autodétermination des peuples, appelant à des relations entre pays fondées sur le respect mutuel, sans discrimination d’aucune sorte.  Il a ensuite réitéré son appui au droit inaliénable du peuple palestinien à jouir d’un État indépendant basé sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.

La colonisation israélienne « avance à un rythme effréné », a-t-il soutenu, avant d’évoquer un récent rapport du Secrétaire général faisant référence aux « pratiques inhumaines » d’Israël en violation du droit international humanitaire et de diverses conventions internationales, qui « mettent en péril les droits de l’homme et les conditions économiques et sociales des habitants de la région ».  Il a également condamné « l’annexion illégale » par Israël du Golan syrien.

Abordant la question du Sahara occidental, le délégué a appuyé les efforts du Secrétaire général et de son ex-envoyé personnel pour relancer les négociations et parvenir à un consensus réaliste.  Il a enfin condamné l’occupation par l’Iran des îles émiraties de Grande-Tounb, Petite-Tounb et Abou Moussa.  « Les Émirats arabes unis doivent pouvoir exercer leur souveraineté sur ces territoires », a argué l’orateur.

M. NEBIL SAID IDRIS (Érythrée) a rappelé le long chemin de son pays vers l’indépendance et son attachement au droit à l’autodétermination, accusant l’Assemblée générale de l’ONU d’avoir ignoré en 1960 son appel à soutenir son propre processus de décolonisation.  Le peuple érythréen, qui n’a jamais accepté le colonialisme éthiopien, a fini par obtenir son indépendance, a rappelé le représentant en demandant aux « puissances occupantes » de créer les conditions propices au libre exercice du droit à l’autodétermination des peuples sous leur domination.  Les nations décolonisées d’Afrique sont encore enchaînées par des structures économiques prédatrices, a-t-il affirmé, en faisant valoir que la décolonisation ne sera réellement achevée qu’une fois que les pays en développement ne seront plus en marge de l’ordre mondial.

Abordant les missions politiques spéciales et les opérations de paix, la délégation a estimé qu’elles doivent être dotées de mandats réalistes et de ressources suffisantes.  Elles doivent pouvoir compter sur la volonté des parties aux conflit.  Les opérations de paix n’ont pas vocation à être permanentes, leur but étant d’appuyer les règlements politiques des différends, a rappelé le représentant en plaidant pour un recours plus systématique à la médiation.  Il a ensuite plaidé pour une coopération constructive avec le pays hôte, y voyant une condition sine qua non de leur succès, de la conception à l’exécution des mandats des missions.  Avant de conclure, l’Érythrée a tenu à rappeler le rôle essentiel de l’Assemblée générale pour ce qui est de fournir des orientations au Secrétariat sur toutes les questions liées aux opérations de paix et aux missions politiques spéciales.

Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) a d’emblée réaffirmé le rôle important de l’ONU dans l’octroi de l’indépendance des territoires non autonomes.  Cependant, le processus de décolonisation n’est toujours pas achevé, a noté la représentante, puisque plusieurs pays, y compris dans sa région, ne sont toujours pas en mesure d’exercer leur droit à l’autodétermination.  Dès lors, la délégation a appelé à poursuivre le travail dans ce domaine jusqu’à ce que la totalité des 17 territoires non autonomes encore sous domination coloniale y parviennent, y compris s’agissant de la prérogative de choisir l’indépendance s’ils le souhaitent.

Alors que l’ONU célèbre son soixante-quinzième anniversaire, il convient, selon la représentante, de faire le bilan de la réalisation des objectifs de l’Organisation.  Selon elle, la communauté internationale doit s’engager à poursuivre l’action positive au nom de tous les peuples du monde afin que personne ne soit laissé pour compte.  Sur cette note, sa délégation a exhorté les puissances administrantes des territoires non autonomes à coopérer pleinement avec l’ONU afin de mettre au point un programme de travail constructif en vue de l’application des résolutions pertinentes sur la décolonisation, dont celles relatives aux territoires non autonomes.  Elle a également souligné l’importance de poursuivre le dialogue entre les puissances administrantes, qui ont l’obligation de promouvoir le bien-être des habitants de ces territoires, le Comité spécial –le principal vecteur de promotion du processus de décolonisation- et les peuples colonisés des territoires eux-mêmes.  Ensemble, les principales parties prenantes doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour parvenir à l’éradication complète et rapide du colonialisme, a appelé de ses vœux la délégation, et les peuples des territoires non autonomes doivent être pleinement informés des options relatives au statut politique qui s’offrent à eux.  Avant de conclure, le Guyana a réaffirmé son soutien indéfectible au principe de l’autodétermination du peuple sahraoui et à l’accélération des efforts visant à éliminer complètement toute trace de colonialisme dans le monde.

M. FRANCISCO JAVIER TOICHOA NDUO (Guinée équatoriale) a rappelé que le Secrétaire général avait lancé un appel au cessez-le-feu dans le monde entier au moment où la pandémie de COVID-19 s’était déclarée, demandant aux différentes parties prenantes à des conflits qu’elles aient recours au dialogue pacifique et à la médiation.  Le représentant a ensuite salué les efforts déployés par le Maroc en faveur d’une solution au Sahara occidental, se félicitant par ailleurs des activités de la MINURSO.  Il a par ailleurs appelé le Myanmar et le Bangladesh à appuyer avec détermination les efforts déployés par l’ONU pour tenter de trouver une issue heureuse au sort des Rohingya déplacés et réfugiés dans la sous-région.  La délégation a, en conclusion, plaidé en faveur d’une solution au conflit israélo-palestinien sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU.

M. MANZI TCHILABALO KARBOU (Togo) a appelé à se demander pourquoi, 60 ans après l’inscription de la question du colonialisme à l’agenda de l’ONU, 17 territoires non autonomes étaient encore inscrits sur la liste des territoires réclamant leur indépendance et l’exercice du droit à l’autodétermination.  Profondément attaché à la résolution 1514 (1960) sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le représentant du Togo s’est dit « particulièrement préoccupé » du statut quo caractérisant, « malheureusement, depuis plusieurs années déjà », la question de la décolonisation.

Pour le Togo, l’une des conséquences les plus désastreuses liées aux crises actuelles est « la hausse de la précarité » et « la naissance de nouvelles poches de pauvreté » liées aux mouvements de personnes fuyant les combats ou à la recherche de meilleures conditions de vie.  Insistant sur la nécessité pour les États de continuer d’apporter leur soutien à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), l’orateur a aussi rendu hommage au Secrétaire général de l’ONU pour ses efforts en faveur du dialogue concernant la question du Sahara occidental.

Concernant le point 52 et face à la pandémie de COVID-19, le représentant togolais, après avoir rendu hommage aux 11 soldats de la paix emportés par la pandémie, a insisté sur le « caractère crucial » des objectifs assignés aux différentes opérations de maintien de la paix de l’ONU. Reconnaissant que l’ensemble de ces opérations se trouvent aujourd’hui confrontées à d’importants défis, liées notamment à l’adéquation entre les mandats et les ressources disponibles, le Togo, important contributeur de troupes, a rappelé son engagement auprès de toutes les parties en faveur du « processus d’amélioration du cadre des missions de maintien de la paix ».

Mme PASCALE CHRISTINE BAERISWYL (Suisse) a félicité les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales pour avoir continué de remplir leur mandat durant la pandémie de COVID-19.  Mais elles doivent disposer de moyens politiques et financiers adéquats pour s’en acquitter et contribuer à une mise en œuvre complète et significative du programme femmes, paix et sécurité.  Elle s’est félicitée de l’inclusion de l’impact des changements climatiques dans le mandat renouvelé du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS).

Par ailleurs, la représentante a souligné que l’Envoyé spécial pour le Yémen avait organisé un dialogue virtuel avec plus de 500 Yéménites sur les défis concernant la paix dans le pays, démontrant ainsi le potentiel des nouvelles technologies dans le cadre du travail des Nations Unies.  L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS) et les réflexions stratégiques au Mali et en République démocratique du Congo (RDC) démontrent l’importance des missions afin de minimiser le risque de reprise de conflit.  En tant que membre élu du Comité d’organisation de la Commission de consolidation de la paix (CCP) pour 2021 et donateur important du Fonds pour la consolidation de la paix, la Suisse a demandé au Conseil de sécurité de solliciter la fonction consultative de la CCP et a appelé les États Membres à soutenir le Fonds.

Passant au sujet de la coopération internationale dans les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, elle a regretté l’annulation des sessions du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) et de son sous-comité juridique en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.  « Il est en effet de notre responsabilité de préserver l’environnement spatial pour les générations futures », a-t-elle dit, « c’est pourquoi le travail intergouvernemental doit être repris aussi vite que possible ».

Au Soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies, M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a tenu à souligner que le processus de décolonisation est l’un des chapitres les plus importants de l’histoire de l’Organisation.  Il s’est donc dit préoccupé par le fait que 60 ans après la Déclaration « historique » sur l’indépendance des pays et des peuples coloniaux, il y ait encore 17 territoires précisément « coloniaux ».  Compte tenu de la COVID-19, aucun échange n’a été possible avec les puissances administrantes et représentants de ces territoires.  Le délégué en a profité pour appeler les États-Unis à arrêter d’ignorer les invitations du Comité spécial de la décolonisation.  La question de Porto Rico, a-t-il ajouté, est examinée depuis plus de 43 ans, comme en atteste les 39 résolutions et décisions, dont la dernière résolution, la numéro 21, adoptée sans vote, réaffirme le droit inaliénable des Portoricains à l’autodétermination et à l’indépendance.

Cela fait plus de 63 ans que Porto Rico s’est vu offrir le prétendu statut d’association libre qui ne saurait cacher une situation coloniale.  « La grande farce” vient d’ailleurs d’être révélée par la Cour suprême américaine, le Congrès et même le Gouvernement lui-même quand en 2016, ils ont clairement dit que Porto Rico dépend totalement du pouvoir de Washington et qu’il est « une possession et un territoire colonial, américains ».  Comment en douter, a dit le représentant, quand après l’ouragan Maria, le Président de l’État colonisateur a demandé à ses conseillers s’il ne valait pas mieux tout simplement « vendre » Porto Rico. 

Le représentant a aussi défendu le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, appelant à une solution acceptable par toutes les parties.  Il a fait de même pour le droit légitime de l’Argentine aux îles Falkland, aux Îles de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud et aux eaux environnantes.  Il a appelé à une solution négociée aussi tôt que possible.  Le représentant a mis en avant la solidarité de son pays avec les peuples des territoires non autonomes.  Un total de 2 098 étudiants sahraouis ont en main un diplôme cubain de santé publique sans oublier les 78 qui poursuivent toujours leurs études et les 23 nouvelles bourses d’études attribuées pour divers cours de la nouvelle année académique. 

Venant aux opérations de paix, le représentant a insisté sur les principes d’impartialité, de consentement des parties et de non-utilisation de la force, sauf pour les cas de légitime défense.  La responsabilité première en matière de protection des civils incombe au Gouvernement hôte, a-t-il ajouté, rejetant la manipulation de ces questions pour servir des objectifs politiques et s’ingérer dans les affaires intérieures des États.

Quant aux missions politiques spéciales, créées par le Conseil de sécurité, le représentant a réaffirmé le rôle « décisif » de l’Assemblée générale qui adopte, met en œuvre et surveille ces missions, en tenant dûment compte des points de vue de chaque État Membre, dans un exercice démocratique.  Poursuivant sur les questions liées à l’espace extra-atmosphérique, il a tranché: la création par les États-Unis d’un Commandement spatial est une « grave » menace à la sécurité de tous et à l’avenir de l’humanité.  Il a jugé urgent de renforcer le cadre juridique applicable pour la prévention et l’interdiction des armes dans l’espace extra-atmosphérique.  Passant à l’information, le représentant a souligné qu’il est pratiquement impossible de développer des technologues de l’information et des communications quand on est sujet à des mesures coercitives unilatérales comme le blocus imposé à son pays depuis près de 60 ans par les États-Unis.  Il a d’ailleurs rejeté l’agression radiophonique et télévisuelle systématique des États-Unis contre son pays.  En moyenne, a-t-il précisé, 2 136 heures d’émissions ont été diffusées par semaine et illégalement à partir des États-Unis vers Cuba sur 22 fréquences.  Il s’est opposé à la décision de créer « Un groupe de travail Internet sur Cuba » dont l’objectif déclaré est de promouvoir « un flux libre et non régulé d’informations à Cuba ". 

S’agissant du Moyen-Orient, le représentant a rejeté le prétendu « Deal du siècle » qui ignore la solution des deux États, acceptée par tous.  Il a aussi condamné une nouvelle fois la décision unilatérale du Gouvernement américain de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y installer sa représentation diplomatique. 

Mme H. ELIZABETH THOMPSON (Barbade) a condamné le colonialisme sous toutes ses formes, dont l’exploitation économique, qui continue de représenter un affront à la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et à celle, universelle, des droits de l’homme.  La Barbade étant une terre d’immigration et de départ pour d’autres pays, nous sommes conscients des violences et des discriminations qui continuent d’affliger les personnes de couleur et de l’inégalité d’accès aux soins de ces personnes, lesquelles sont, partout, les plus mortellement touchées par la Covid-19, a-t-elle ajouté.  De nouvelles manifestations du colonialisme nous entourent, ici même, à l’ONU, a remarqué Mme Thompson, « au niveau en particulier de son Conseil de sécurité ».  Plaidant pour que le multilatéralisme contribue à mettre fin au colonialisme, et, partant, à promouvoir la démocratie dans le monde, elle a souligné qu’un tel combat visait essentiellement l’amélioration du bien-être des peuples opprimés. 

La Barbade réaffirme son attachement aux buts et principes de la Charte, texte clef de l’ONU qui est le premier outil pour le règlement pacifique des différends, a déclaré la représentante, pour qui « perturber l’unité et l’intégrité territoriale d’un État est incompatible avec le respect de la Charte ».  Par ailleurs, elle a déclaré que le règlement des questions du Sahara occidental et des réfugiés palestiniens pouvait venir de l’action conjointe de la Commission, des initiatives auxquelles se sont ralliés une majorité d’États membres et de l’application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Mme LOIS MICHELE YOUNG (Belize) a regretté qu’en raison de la pandémie, les représentants des territoires non autonomes ne puissent pas être entendus.  L’ONU reste tenue de faire respecter les droits des peuples des territoires non autonomes, en particulier leur droit à l’autodétermination, a-t-elle déclaré.  Elle a noté avec une profonde consternation le malaise avec lequel le Comité spécial des 24 a abordé la question du Sahara occidental.  En outre, elle s’est dite préoccupée par le fait que plus de 12 mois après la démission de l’Envoyé spécial du Secrétaire général, aucun successeur n’avait encore été identifié et encore moins nommé.  Trente ans ont été consacrés à faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, et toujours aucun progrès n’a été fait vers son organisation, a-t-elle souligné.  La déléguée a exprimé son soutien au peuple sahraoui et au besoin urgent pour lui d’être maître de son pays et de ses propres ressources.  En conclusion, Mme Young a exhorté la Commission, le Comité spécial des 24, le Conseil de sécurité et le Secrétaire général à permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.

M. MOHAMMED THANI AL FAZARI (Oman) a axé son intervention sur l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.  Le délégué a demandé le renforcement du cadre le régissant, cet espace pouvant être utile pour la bonne gestion des systèmes satellitaires et pour aider à réaliser certains des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il s’est félicité de la coopération fructueuse entre les autorités omanaises et le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique dans l’exercice de simulation « Amadee-18 » relatif à Mars, mené en 2018 dans le désert omanais de Marmul.

S’agissant de l’industrie de la connaissance, le représentant a présenté la vision « Oman 2024 » comme porteuse d’une vision prospective, dans le cadre d’un système international fondé sur l’échange de connaissances entre les pays et les peuples.  Oman, a-t-il indiqué, a choisi la connaissance comme chemin vers le futur, les jeunes devant être équipés de connaissances notamment scientifiques, dans un environnement porteur et avec des lois qui les inspirent.  Il a invité les pays et institutions amis à tirer parti des possibilités d’investissement et de partenariats dans le domaine du transfert de technologies offertes par l’économie d’Oman.

M. MICHEL XAVIER BIANG (Gabon) a estimé que pour plus d’efficacité, les opérations de paix s’inscrivent résolument dans une stratégie globale fondée sur trois piliers: la prévention, la recherche des causes profondes des conflits et le maintien de la paix.  Il s’est félicité du renforcement croissant du partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales ainsi que la mise en place d’un cadre commun ONU-Union africaine.  Les bureaux régionaux constituent en effet, un pan important des mécanismes de prévention.  S’agissant de la décolonisation, le représentant a jugé essentiel de poursuivre les efforts visant le développement économique et social des territoires non autonomes.

Concernant le cas particulier du Sahara occidental, il a voulu que pour préserver les acquis et les progrès déjà obtenus, le prochain envoyé personnel du Secrétaire général s’inscrive dans la continuité du travail de son prédécesseur. 

Le représentant a estimé que l’initiative marocaine d’autonomie présente des perspectives crédibles, permettant de mettre un terme à l’impasse actuelle.  C’est indéniablement la meilleure approche et la solution de compromis par excellence, et c’est sans doute une des raisons pour lesquelles les résolutions du Conseil de sécurité, qualifient cette initiative de « crédible, pragmatique et conforme au droit international ».  Il est indéniable, a ajouté le représentant, que le modèle de développement marocain a fortement contribué à l’amélioration des conditions de vie et à l’autonomisation des populations du Sahara, tout en leur permettant d’accéder aux ressources de la région.

M. MELUSI MARTIN MASUKU (Eswatini) s’est félicité de l’élaboration d’une feuille de route pour les activités de maintien de la paix comme prévu dans le programme d’action, exprimant sa gratitude aux hommes et femmes en mission qui s’acquittent actuellement de leurs tâches avec diligence face aux dangers supplémentaires occasionnés par l’épidémie de COVID-19.  Mais les opérations de paix nécessitent un financement substantiel, a observé la délégation, qui a imploré ceux qui sont en mesure de le faire, de maintenir et même d’augmenter leurs contributions à ces exercices.  L’Eswatini a donc appelé les autres États Membres à veiller à ce que le financement des initiatives de maintien de la paix reste prévisible et cohérent.  Cela permettra à tous les divers organismes chargés du maintien de la paix de continuer à s’acquitter de leur mandat de manière opportune, efficace et efficiente.

L’Eswatini a saisi cette occasion pour exprimer son soutien au processus politique en cours, tenu sous les auspices exclusifs du Secrétaire général des Nations Unies, qui vise à parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et négociée au différend régional sur le Sahara marocain.  « Ce processus est basé sur le réalisme et un esprit de compromis comme l’a recommandé le Conseil de sécurité, dont la dernière itération est la résolution 2494 du Conseil de sécurité de 2019 », a estimé le représentant, en encourageant le prochain envoyé personnel du Secrétaire général à poursuivre dans la même veine.

L’Eswatini s’est en outre félicité de la tenue de deux tables rondes avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du « Polisario », ainsi que de l’accord de tous les participants pour se réunir pour une troisième table ronde, dans le même format, afin d’avoir un débat plus approfondi sur les éléments de la convergence.  L’Eswatini a donc demandé à toutes les parties de garder à l’esprit les efforts engagés par l’ONU dans ce domaine.  « Cela conduira à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, fondée sur le compromis, et qui accorde l’autodétermination au peuple du Sahara occidental », a déclaré M. Masuku, avant d’apporter son soutien à l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc.

Mme NERISSA WILLIAMS (Grenade) a réaffirmé l’attachement de son pays à la décolonisation des 17 territoires non autonomes restants.  Même si le processus s’est beaucoup ralenti, « tout n’est pas perdu », a-t-elle dit, en citant le deuxième référendum d’autodétermination en Nouvelle-Calédonie et la mission de visite du Comité spécial de la décolonisation à Montserrat.  Elle a soutenu le processus politique en cours au Sahara occidental et a salué les deux dernières tables rondes qu’ont tenues les parties à Genève, sous l’égide des Nations Unies.  La représentante a appuyé l’initiative d’autonomie élargie proposée par le Maroc, y voyant une solution viable à ce différend de longue date.  Cette solution, a-t-elle estimé, contribuerait à la stabilité, la sécurité et l’intégration de la région du Maghreb.

Remarquant que la plupart des autres territoires non autonomes sont des petites îles de l’Atlantique et du Pacifique, la représentante a mis en exergue leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles et aux changements climatiques, sans oublier l’impact de la COVID-19 sur leur secteur du tourisme, ce qui compromet leur faculté de réaliser les objectifs de développement durable.  En conclusion, elle a demandé à la communauté internationale de soutenir l’idée de proclamer 2021-2030 comme quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme.

M. MARWAN A. T. ABUSREWEL (Libye) a déclaré que la diffusion d’informations avérées et instructives est particulièrement importante et précieuse en ces temps de pandémie, le DCG jouant à cet égard un rôle déterminant.  Le Département devrait d’ailleurs couvrir davantage, et ce, dans toutes les langues officielles de l’ONU, les trop nombreux conflits qui perdurent à travers le monde, a ajouté le représentant.  Il a ensuite fustigé les pratiques israéliennes « injustes » dans le Territoire palestinien occupé et l’imposition d’une politique de blocus qui fait fi de toutes les dispositions du droit international en vigueur. 

Pour le représentant libyen, il ne fait aucun doute que les missions politiques spéciales sont des outils incontournables pour appuyer la diplomatie préventive.  Cependant, elles ne devraient en aucun cas attenter « même indirectement » à la souveraineté et à l’intégrité territoriale des pays où elles sont déployées.  Ces missions sont un moyen de choix pour coordonner les processus de paix et de stabilité en cours.  Elles doivent assurer à cet égard la primauté des décisions politiques prises par les autorités des pays hôtes.  Le représentant a rendu hommage au rôle de la MANUL, en réaffirmant l’importance que la Mission tienne dûment compte de la quête d’autodétermination du peuple libyen comme de son désir de se doter d’une constitution conforme à ses aspirations, par la voie des urnes.

M. AHIDJO (Cameroun) a déclaré qu’en tant que contributeur de troupes aux opérations de paix, son pays a montré un engagement constant en faveur du maintien de la paix.  Cet engagement s’est poursuivi avec la création en 2008 de l’École internationale de forces de sécurité (EIFORCES) qui, depuis sa mise en place, a formé plus de 3 00 éléments.  Le Cameroun abrite aussi une base logistique continentale.

S’agissant des missions politiques spéciales, le représentant a jugé indispensable d’améliorer leur organisation, leur planification, et leur chaîne d’approvisionnement.  Ces missions ont besoin, selon lui, d’un mandat clair et réalisable dans le cadre d’une planification intégrée.

Il a également appelé à un financement accru pour réformer l’architecture de paix des Nations et plaidé pour que les opérations aient un budget prévisible.  Leur succès et leur rôle dans le rétablissement de la paix en dépendant, a souligné le représentant.

Concernant à l’espace extra-atmosphérique, il a dénoncé la tendance croissante à la militarisation et la multiplication de débris spatiaux.  Il a plaidé pour le renforcement de la coopération pour assurer l’ordre paisible de l’espace extra-atmosphérique.

Venant aux questions relatives à l’information, le délégué a souhaité qu’une attention particulière soit accordée à la manipulation de l’opinion publique et à la désinformation des réseaux sociaux.  Enfin, concernant le Sahara occidental, il a soutenu les efforts du Secrétaire général et de son Envoyé spécial pour nouer un dialogue constructif.  Cette dynamique doit être maintenue, a-t-il souhaité.

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) s’est attardé sur les questions relatives à l’information pour dire que face aux défis nés de la pandémie de la COVID-19, les Nations Unies et le Département de la communication globale (DCG) ont joué un rôle louable contre la désinformation et pour la diffusion d’une information fiable.  Il est plus important que jamais, a estimé le représentant, que l’ONU sensibilise au mieux l’opinion publique à ses activités et à l’information et aux connaissances qu’elle collecte et produit. C’est « essentiel » pour la lutte contre les discours de haine et la désinformation mais aussi pour combler le manque de connaissance qu’accuse l’opinion publique sur ce que fait l’ONU.

La diffusion de l’actualité en plusieurs langues peut élargir l’audience de l’ONU, a poursuivi le représentant, arguant que l’« universalité » de la langue portugaise a une valeur importante en la matière, comme l’a reconnu l’année dernière l’UNESCO en proclamant le 5 mai, Journée mondiale de la langue portugaise.  Le représentant a donc jugé « tout à fait naturel » d’encourager fermement le DCG à utiliser davantage la langue portugaise.  Il a salué le travail de l’Unité portugaise des « Nouvelles des Nations Unies » et n’a pas oublié de plaider pour l’ouverture d’un centre d’information des Nations Unies à Luanda en Angola

Le représentant est ensuite passé aux opérations de paix, rappelant la présence des troupes et policiers portugais dans plusieurs Missions et l’engagement de son pays à améliorer la formation des Casques bleus et à renforcer la présence des femmes sur le terrain.  Les opérations de paix ne peuvent être efficaces que si elles ont le matériel et les ressources financières qu’il faut, a conclu le représentant, non sans rappeler que son pays a volontairement renoncé à la réduction de sa contribution financière au budget du maintien de la paix.  Cela témoigne de notre engagement inébranlable en faveur de ces efforts, a conclu le représentant.

Mme SOBOTH SOK (Cambodge) a vigoureusement appuyé les efforts et les initiatives du Secrétaire général des Nations Unies, y compris l’initiative Action pour le maintien de la paix (A4P).  « À l’heure actuelle, près de 800 Casques bleus cambodgiens, dont 10% de femmes, servent au Soudan, au Soudan du Sud, au Liban, au Mali et en République centrafricaine », s’est-elle enorgueillie, en affirmant que cet engagement se poursuivra en dépit de la pandémie de COVID-19.  Nous devons tout mettre en œuvre pour faire en sorte que les opérations de l’ONU puissent s’acquitter de leurs mandats respectifs, a insisté la représentante, avant d’estimer que les soldats de la paix doivent bénéficier des traitements et des soins appropriés face au coronavirus.  En outre, a poursuivi la déléguée, les mandats des opérations de paix devraient être clairs, crédibles, réalisables et dotés de ressources suffisantes.  Pour son pays, les formations préalables au déploiement des troupes et en cours de mission sont essentielles au succès opérationnel.  « Pour préparer au mieux les déploiements et garantir l’efficacité des opérations, les Casques bleus doivent être bien formés, bénéficier d’un appui fiable sur le terrain et avoir accès aux technologies modernes.  Des instructions essentielles devraient également être fournies aux soldats de la paix sur le terrain afin de réaliser les objectifs des missions », a ajouté le Cambodge.

Mme ALI (République arabe syrienne) a mis l’accent sur la situation humanitaire et sanitaire dans le Golan syrien occupé et a demandé aux organisations concernées d’apporter leur aide, en particulier au regard de la pandémie de COVID-19.  La représentante a accusé Israël de continuer d’exploiter illégalement les ressources naturelles du Golan et d’y avoir installé des structures éoliennes sur les terres des habitants syriens qui y ont riposté par une pétition de 5 000 signatures.  Les autorités israéliennes continuent d’imposer des pièces d’identité israéliennes, a précisé la représentante avant de rejeter catégoriquement la décision du Président américain de reconnaître la souveraineté d’Israël sur le Golan syrien occupé, y voyant une violation grave du droit international.  Le Golan est un territoire syrien occupé, au titre des résolutions pertinentes de l’ONU, a martelé la représentante.

Pour ce qui est des réfugiés palestiniens, elle a estimé qu’il s’agit avant tout de la responsabilité « morale » de la communauté internationale.  Elle a salué les efforts de l’UNRWA et a rappelé que son pays a offert assistance et services de base aux réfugiés palestiniens sur son territoire, sur un pied d’égalité avec les Syriens.  Elle a donc a insisté sur le rôle important de l’UNRWA et a exigé que l’Office soit correctement financé.  Elle a refusé l’idée de mettre fin à son mandat pour le transférer au HCR ou tout autre organisme international.  S’agissant de mécanisme de surveillance de la trêve, la représentante a insisté sur son caractère militaire et a demandé qu’il soit renforcé de façon impartiale et apolitique.

M. KARMA SONAM TSHOSAR (Bhoutan) a déclaré que les opérations de paix demeurent le principal outil dont disposent les Nations Unies de l’ONU pour mettre en œuvre les principes de paix et de sécurité internationales.  La pandémie a affecté le déroulement de ces activités mais il faut saluer, a estimé le représentant, les mesures prises pour protéger les Casques bleus et réduire les taux d’infection au sein des personnels, tout en assurant la continuité des mandats.  Le représentant s’est dit fier que son pays ait atteint le seuil de 16% de femmes déployées dans les opérations.  Le personnel du Bhoutan, s’est-il enorgueilli, respecte rigoureusement les normes éthiques de l’ONU.  Par ailleurs, le représentant a rappelé l’importance pour tous les pays en développement de pouvoir utiliser pacifiquement l’espace extra-atmosphérique, aux fins du développement et du renforcement des capacités de prévention des catastrophes naturelles.  Enfin, le représentant a remercié l’Inde, la Chine et les États-Unis pour avoir aidé son pays à lancer le premier satellite de son histoire.

Droit de réponse

L’Iran a tenu à répondre aux « allégations » sur les îles d’Abou Moussa, de la Grande-Tounb et de la Petite-Tounb.  Ces îles, a-t-il confirmé, font partie du territoire iranien, et ce, de manière « inaliénable ».

Réagissant à l’intervention de Cuba, le Royaume-Uni a dit ne pas douter une seule seconde de sa souveraineté sur les Îles Falklands ou du droit à l’autodétermination des habitants de ces îles.  Nous sommes profondément attachés, a-t-il insisté, à leur droit de déterminer leur propre avenir. 

Les îles Malvinas font intégralement partie du territoire argentin, a rétorqué l’Argentine, en parlant de territoires illégalement occupés par le Royaume-Uni et qui font l’objet d’un différend de souveraineté qui a amené l’Assemblée générale à adopter 10 résolutions dans lesquelles elle demande aux deux parties de trouver une solution pacifique par la négociation.  L’Argentine a argué que le principe d’autodétermination ne s’applique pas à ce différend, rejetant le référendum de 2013 aux îles Malvinas comme un « acte purement » unilatéral sans implication juridique aucune.  L’organisation de ce référendum, qui n’a pas été autorisé par l’Assemblée générale, n’a aucune valeur juridique, a tonné l’Argentine.  La souveraineté des Malvinas ne dépend pas d’un scrutin à l’issue duquel « des citoyens britanniques ont décidé de rester citoyens britanniques ».

Le Royaume-Uni s’est dit « déterminé » à défendre le droit à l’autodétermination du peuple des Îles Falkland.

Les Émirats arabes unis ont tenu à remercier le Bahreïn et le Yémen pour l’appui à leur souveraineté sur les trois îles.

Abou-Moussa, la Grande-Tounb et la Petite-Tounb nous appartiennent, a répété l’Iran qui a rejeté les allégations des Émirats arabes unis.

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