Quatrième Commission: les délégations soulignent le rôle du COPUOS alors que les applications spatiales deviennent incontournables dans le monde moderne
Cet après-midi, au troisième jour du débat général commun de la Quatrième Commission, la question des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique a retenu, entre autres, l’attention des délégations. Qu’il s’agisse de nations se livrant à des activités spatiales ou pas, les délégations ont commenté la place croissante que prennent les applications découlant des technologies et services spatiaux dans le monde moderne.
Comme l’a relevé le Saint-Siège, les satellites sont devenus intégralement liés à la vie sur Terre, et, du fait de cette dépendance massive vis-à-vis des satellites, il a estimé que l’ONU devait s’efforcer de faire rapprocher la communauté internationale vers un cadre international solide pour réglementer et orienter les activités spatiales. Cela contribuerait à faire en sorte que l’espace extra-atmosphérique reste un environnement pacifique, sûr, stable et durable, pour le bénéfice de tous, a ajouté la Norvège.
Pour éviter la domination de certains acteurs au détriment d’autres dans l’espace, voire contrecarrer la possibilité d’une course aux armements dans l’espace, mais également pour assurer l’accès aux applications des technologies spatiales à tous, le Saint-Siège a proposé l’idée d’un consortium international chargé de la mise en orbite de satellites, de leur gestion et de leur utilisation. Les problèmes soulevés le plus souvent dans ce contexte ont été l’encombrement des orbites géospatiales, les risques de collision d’objets spatiaux qui en découlent et la prolifération des débris spatiaux. À l’instar du Saint Siège, le Nigéria a demandé aux nations spatiales d’assumer leur responsabilité en matière de débris spatiaux, y compris de nature militaire, « un problème qui met toute l’humanité en danger ».
Dans ce contexte, le rôle important et les efforts inlassables du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) et du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA) pour promouvoir et coordonner la coopération internationale ont été soulignés. La République de Corée a notamment estimé que le rôle de coordination du Comité devient plus crucial que jamais, regrettant qu’en raison de la pandémie, sa soixante-troisième session ait dû être annulée.
Depuis sa création en 1959, le COPUOS a été un forum de dialogue pour renforcer la transparence et la confiance entre États ainsi que le respect des lois spatiales existantes et des normes internationales connexes, a fait valoir la délégation coréenne en appelant les États membres à scrupuleusement mettre en œuvre les lignes directrices pour la viabilité à long terme des activités spatiales qui ont été adoptées lors de la précédente session du COPUOS l’an dernier.
En tant que nation spatiale, la République de Corée a plaidé en faveur de l’autonomisation des femmes dans le cadre des activités spatiales. À cette fin, elle prépare avec l’UNOOSA un atelier conjoint intitulé « Space 4 Women » en 2021 qui vise à sensibiliser et à renforcer l’appui à l’égalité entre les sexes dans les secteurs liés à l’espace dans la région asiatique.
Abordant la question du Sahara occidental, « dernière colonie en Afrique », des pays africains ont soutenu tour à tour le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en particulier le Mozambique et le Nigéria, ou le plan d’autonomie du Sahara occidental présenté par le Maroc au Secrétaire général des Nations Unies, le 11 avril 2007. Ainsi la Côte d’Ivoire a estimé que la proposition de large autonomie faite par le Maroc est une solution de compromis, et qu’elle est conforme au droit international, aux résolutions du Conseil de sécurité et à celles de l’Assemblée générale de l’ONU. Toutes les délégations ayant abordé cette question ont demandé au Secrétaire général de rapidement nommer son Nouvel Envoyé personnel pour le Sahara occidental.
Le débat général commun de la Quatrième Commission reprendra le mardi 20 octobre, à partir de 15 heures.
SUITE DU DÉBAT GÉNÉRAL CONJOINT
Déclarations
Prenant la parole exclusivement sur la question du maintien de la paix, M. MITCHELL FIFIELD (Australie), qui s’exprimait au nom du CANZ, un groupe également formé du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a salué le lancement, le mois dernier, du Cadre intégré de performance et de responsabilité du maintien de la paix comme une étape importante vers l’amélioration des performances et de l’efficacité des opérations des Nations Unies. Notant ensuite que les femmes restent malheureusement sous-représentées dans les opérations de paix des Nations Unies et aux postes de direction, le représentant a rappelé l’existence de l’Initiative Elsie pour les femmes dans les opérations de paix, dirigée par le Canada, qui collabore avec les États Membres et les organisations des Nations Unies pour accroître durablement la participation significative des femmes aux postes de police et militaires en uniforme.
En outre, une formation complète est le fondement d’un maintien de la paix efficace et, en 2020, il a fallu revoir les modes traditionnels de formation. « Nous nous félicitons des mesures novatrices, telles que la mise au point de plateformes virtuelles, visant à garantir que les soldats de la paix continuent d’être correctement équipés des outils nécessaires à leur important travail, et continuerons de nous concentrer sur le partage de notre expertise et de nos apprentissages avec d’autres pays contributeurs de troupes et de policiers, grâce à des initiatives de formation et de renforcement des capacités », a précisé la délégation.
Un financement stable et prévisible également, est essentiel au fonctionnement efficace du maintien de la paix de l’ONU. Or, le CANZ demeure préoccupé par l’aggravation de la crise de liquidités de l’ONU, qui affecte le budget ordinaire de l’Organisation de même que celui des opérations de paix, sans compter que les missions politiques spéciales ont également besoin de ressources adéquates pour soutenir les transitions, comme pour la transition qui vient d’être créée au Soudan.
Abordant les travaux du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (C34), la délégation a noté qu’avant l’entrée en vigueur du confinement à New York, cet organe avait réussi une réforme significative. « La nouvelle structure du rapport, alignée sur les huit thèmes de l’Action pour le maintien de la paix, comprend désormais des recommandations concrètes et ciblées. Cette structure révisée améliore l’utilité du rapport pour un large éventail de parties prenantes et facilitera le suivi de la mise en œuvre », a estimé l’Australie. Alors qu’elle envisage le prochain cycle de négociations en février 2021, la délégation, aux côtés de celle de la Nouvelle-Zélande et du Canada, espère pouvoir tirer parti des gains positifs réalisés à ce jour : « Cela est particulièrement important alors que nous réfléchissons aux priorités futures de l’Action pour le maintien de la paix, avant la conférence ministérielle de 2021. »
M. HEGAZY (Égypte) a plaidé pour une coopération internationale renforcée pour dépasser la crise mondiale actuelle. S’agissant des rayonnements ionisants, il a assuré que l’Égypte travaille en coordination étroite avec l’AIEA dans la construction de sa troisième centrale nucléaire. Passant aux utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, le délégué a indiqué que l’Égypte a mis plusieurs satellites sur orbite et créé une agence spatiale égyptienne au service du développement durable, sachant qu’elle accueille déjà le siège de l’Agence spatiale africaine. La délégation a insisté sur le fait qu’il faut limiter les utilisations de l’espace à des fins pacifiques pour éviter une course aux armements dans l’espace de « ce qui pourrait nuire à toute l’humanité ». Dès lors, elle a demandé à la communauté internationale d’adopter des cadres adaptés pour règlementer les utilisation de l’espace.
Pour ce qui est de la crise israélo-palestinienne, le représentant a déclaré que l’Égypte maintient sa position de principe. La délégation a demandé la reprise de négociations sérieuses entre les deux parties, les appelant à ne prendre aucune mesure unilatérale qui pourrait nuire au processus de paix, y compris des annexions de territoires. Par ailleurs, l’Égypte a appelé la communauté internationale à soutenir l’UNRWA pour ce que cette agence de l’ONU fait pour les réfugiés palestiniens.
En ce qui concerne le maintien de la paix, le délégué a fermement condamné l’assassinat, hier, d’un soldat de la paix au Mali. À cet égard, il a demandé des mesures efficaces pour protéger le personnel déployé sur le terrain. Il a également insisté sur le fait qu’il faut leur garantir des soins de santé. Revenant au dernier rapport du C34 et à la Feuille de route du Caire, le représentant a mis l’accent sur l’impératif de renforcer l’efficacité et la performance des opérations de paix. Le dernier point de l’ordre du jour abordé par l’Égypte a été les questions relatives à l’information. La délégation a salué les efforts du DGC qui, malgré la pandémie, a réussi à pleinement remplir son mandat et à lutter contre la désinformation. En effet, a noté le représentant, ce phénomène est de plus en plus significatif. Soulignant que les médias jouent un rôle dans l’orientation « de la conscience des peuples ». Il a également plaidé pour un code de déontologie des médias et son application.
M. MILENKO ESTEBAN SKOKNIC TAPIA (Chili) a estimé, en ce soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, qu’il reste encore beaucoup à faire en matière de l’Organisation, a-t-il observé, avant de se féliciter des progrès déjà accomplis. Il a ensuite réaffirmé la souveraineté de l’Argentine sur les Îles Malvinas, la Géorgie du Sud et les Îles Sandwichs. Le représentant a insisté sur le fait que les gouvernements de l’Argentine et du Royaume-Uni doivent reprendre le dialogue pour trouver une solution conformément aux résolutions des Nations Unies. En ce qui concerne la situation de l’UNRWA, la délégation a considéré que cette agence joue un rôle clef pour protéger cinq à six millions de Palestiniens et ce, en dépit de sa précarité financière. Il a émis l’espoir que sa stabilité financière devienne réalité. Abordant la question des opérations de maintien de la paix (OMP), dont deux sont déployées en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en Colombie et en Haïti, le Chili a rappelé qu’il avait été fournisseurs de contingents à la seconde de ces deux missions.
M. MALICK FAYE (Sénégal) a plaidé pour que soient renforcées les missions politiques spéciales par un financement adéquat. Cela revêt un caractère crucial pour la résolution des conflits, a-t-il affirmé. Le représentant a souligné que les femmes, mais aussi l’Afrique, doit occuper une place particulière dans les stratégies de l’ONU pour faire face aux conflits, sans oublier la reconstruction post-conflit. À cet égard, il a réaffirmé l’importance du partenariat ONU-Union africaine dans la recherche de solutions politiques aux différends.
Par ailleurs, le délégué sénégalais a réitéré son soutien au processus mené par les Nations Unies qui souligne la nécessité de progresser vers une solution politique pour le dénouement de la situation au « Sahara marocain », exhortant les parties à rester mobilisées dans la dynamique insufflée par les deux tables rondes de Genève. Qui plus est, il a réitéré son soutien à l’initiative marocaine d’autonomie de la région du Sahara qui repose sur l’édification d’une société démocratique fondée sur l’État de droit, les libertés individuelles et le développement socioéconomique, dans le respect de la souveraineté du Royaume.
Le représentant s’est ensuite indigné contre l’annexion des territoires palestiniens et des expropriations et expulsions continues des palestiniens de leurs terres « en faveur de la formation des colonies juives ». Force est de constater que la série de mesures unilatérales dont nous sommes témoins, a déclaré le représentant, porte un lourd préjudice à la solution à deux États. « Malgré le désaccord de la communauté internationale clairement manifesté, plane encore la menace de l’annexion par Israël des colonies implantées en Cisjordanie occupée et la vallée du Jourdain, ce qui représente 28% du territoire administré par l’Autorité palestinienne et abrite 30% de ses ressources hydrauliques », a constaté le représentant. Ce qui conduirait à la création d’un État palestinien discontinu, démilitarisé, réduit à 70% de son territoire et privé de Jérusalem-Est comme capitale. Aussi la délégation a-t-elle exhorté la communauté internationale à intensifier ses efforts en vue de la matérialisation du droit du Peuple palestinien à un État indépendant et viable, avec Jérusalem-Est comme capitale, coexistant en paix et en sécurité avec l’État d’Israël, « chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues ».
M. YAARB AHMED NASER AL-TEMEMY (Iraq) a souligné les risques que font peser sur l’environnement et la santé les effets des rayonnements ionisants. C’est pourquoi il a assuré le Comité scientifique des Nations Unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants du plein soutien de son pays. L’Iraq parle en connaissance de cause, lui qui a subi de plein fouet et de longue date les impacts des rayons ionisants sur la santé des siens, jeunes adultes victimes en nombre de cancers et enfants souffrant de multiples handicapes, a-t-il ajouté. Le représentant a ensuite considéré que l’usage pacifique de l’espace extra-atmosphérique avait rapidement évolué, au rythme du développement des différentes applications permises par l’investissement des secteurs privé et public et les activités essentielles en faveur de la communication par satellite du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Il a ensuite salué l’action de l’UNRWA, qui, en plein pandémie de Covid-19 et alors que l’Office est financièrement déficitaire, œuvre chaque jour à la protection des réfugiés palestiniens partout où ils se trouvent. Il a condamné la politique de force d’Israël dans les territoires occupés, et estimé que le temps est venu de contraindre les autorités israéliennes à reprendre les négociations visant la réalisation de la solution à deux États. Sur les missions de l’ONU, le représentant a déclaré que l’Iraq n’oublie pas combien la MANUI l’a aidé à renforcer ses institutions publiques, à améliorer ses moyens de gouvernance, à organiser des élections et à mettre en œuvre l’objectifs de développement durable 16 : « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».
M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que les efforts de la communauté internationale n’ont pas encore permis de mettre fin à la colonisation puisque 17 territoires non-autonomes sont encore inscrits à l’ordre du jour du Comité spécial de la décolonisation « C24 ». Le représentant a notamment appuyé le droit du Sahara occidental à exercer son droit à l’autodétermination, avant d’exhorter le Maroc et le Front Polisario à rechercher une solution pacifique et durable à la question. Il a aussi mentionné le processus inachevé concernant l’archipel des Chagos, administré par le Territoire britannique de l’Océan indien, mais revendiqué par Maurice. Il a rappelé que cette question est restée juridiquement inachevée lorsque Maurice a accédé à l’indépendance en 1968. Par ailleurs, la délégation a dit que la communauté internationale devrait continuer à encourager la Palestine et Israël à s’entendre sur une solution à deux États qui permettrait d’assoir la paix et la sécurité au Moyen-Orient.
L’Observateur permanent du Saint-Siège, Mgr GABRIELE CACCIA, a mis en garde contre l’encombrement de l’espace extra-atmosphérique. Les satellites sont devenus intégralement liés à la vie sur Terre, a-t-il observé, et du fait de cette dépendance massive vis-à-vis des satellites, l’ONU s’efforce de progresser vers un cadre mondial pour réglementer les utilisations pacifiques de l’espace au service de l’humanité. Il a notamment cité le problème des débris spatiaux et des risques de collision, en exhortant les nations spatiales à assumer leurs responsabilités dans ce domaine, y compris les débris spatiaux de nature militaire. Pour garantir que l’espace reste au service de l’humanité tout entière, le représentant du Saint Siège a proposé que les satellites puissent être mis sur orbite et exploités par des consortiums internationaux plutôt que par des États indépendants.
Constatant que la vie des réfugiés est rendue encore plus difficile par la pandémie de COVID-19, l’Observateur a notamment cité le cas du Liban où l’acheminement de l’aide risque d’être entravé par l’explosion au port de Beyrouth alors que les réfugiés dans ce pays sont aujourd’hui en concurrence avec les Libanais pour l’accès à l’aide. Il a passé en revue les activités et efforts récents de l’UNRWA dans ses zones d’opération, réaffirmant l’attachement du Saint-Siège à l’Office avant d’exhorter les États Membres à honorer leurs promesses de contributions, voire à les revoir à la hausse compte tenu de la situation actuelle. Il a martelé que les réfugiés palestiniens sont une population de réfugiés de longue date et que seule une solution négociée entre les deux parties pourra régler leur sort.
L’Observateur du Saint-Siège a par ailleurs condamné les attaques ciblées lancées contre des soldats de la paix, qui pourraient être considérées comme des crimes de guerre. Selon le Saint-Siège, le succès du maintien de la paix de l’ONU dépend de ressources adéquates et c’est la raison pour laquelle il a appelé les États Membres à les fournir.
La décolonisation doit avoir lieu selon le principe de l’intégrité territoriale, a fait valoir M. PABLO EMILIO GUTIÉRREZ SEGÚ BERDULLAS (Espagne). C’est le cas des Îles Malvinas et de l’archipel des Chagos, c’est également le cas de Gibraltar. « Une situation anachronique, dans laquelle l’Espagne souffre de la colonisation de son territoire. » Gibraltar n’est pas seulement un cas de violation de l’intégrité territoriale et d’occupation illégitime, a insisté le délégué, en évoquant des « effets pernicieux » dans les domaines économique, environnemental et sécuritaire. Le régime fiscal exceptionnel de Gibraltar a généré de graves distorsions dans l’économie régionale, y compris des trafics illicites, au détriment de la prospérité de la population et des caisses espagnoles et européennes. L’Espagne pense qu’il existe un potentiel énorme des deux côtés. « Nous l’avons démontré dans le cadre du Brexit. »
Le représentant a réitéré la volonté de l’Espagne de se mettre d’accord avec le Royaume-Uni pour lancer un nouveau programme de coopération régionale et reprendre les négociations bilatérales dès que possible. L’Espagne, a-t-il insisté, reste ouverte au dialogue.
S’agissant des questions relatives à l’information, en particulier du multilinguisme, le délégué s’est réjoui des données contenues dans le dernier rapport du Secrétaire Général concernant l’espagnol. Il a encouragé le Département de la communication globale à combler le fossé entre la demande et l’offre de contenus en espagnol et, surtout, à abandonner la « culture de la traduction ». Il a continué d’observer avec inquiétude la tendance croissante au monolinguisme. Dans trop de cas, le contenu -sur le site, les affiches, les logos ou les vidéos projetées- est uniquement en anglais. L’Espagne réaffirme que le multilinguisme est essentiel pour l’ONU.
Mme MONA JUUL (Norvège) a affirmé que son pays est un fervent défenseur de l’Initiative action pour le maintien de la paix et rappelé qu’il contribue financièrement aux opérations de paix. Elle a souligné la nécessité de redoubler d’efforts s’agissant de la participation des femmes au maintien de la paix, arguant que davantage de soldates de la paix, c’est la promesse d’une meilleure relation avec les populations. La représentante s’est félicitée du maintien des rotations multinationales des avions militaires pour la MINUSMA, qui sera maintenue pendant sept ans.
« Je souhaiterai insister sur la capacité de l’UNRWA à apporter de l’aide à de cinq à six millions de réfugiés palestiniens. Nous sommes impressionnés par sa capacité à continuer à travailler en dépit de la pandémie », a-t-elle déclaré. En revanche, la représentante s’est inquiétée du sous-financement de l’Office et a encouragé les bailleurs de fonds à se mobiliser. Elle a soutenu les efforts du Secrétaire général pour une meilleure planification de long terme. « Rien ne peut remplacer l’UNRWA quand il s’agit d’aider les réfugiés palestiniens les plus vulnérables », a-t-elle rappelé.
Constatant que les capacités spatiales ont augmenté et les coûts ont diminué, la représentante a expliqué que les activités spatiales sont devenues de plus en plus importantes dans la société moderne. Et à mesure que l’intérêt et les activités des États dans l’espace continuent de croître, la poursuite de l’élaboration d’un cadre international solide pour réglementer et orienter les activités spatiales contribuerait à faire en sorte que l’espace extra-atmosphérique reste un environnement pacifique, sûr et durable, pour le bénéfice de tous, a dit la représentante. Le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique joue un rôle important dans l’élaboration du droit international de l’espace à cet égard. Tout en regrettant l’annulation de la session de cette année, elle a dit attendre avec intérêt de pouvoir revenir au Comité pour faire part des vues de la Norvège et de ses expériences.
Mme BADER A. ALMUNAYEKH (Koweït) a salué l’action de plus d’un siècle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui plus est dans les conditions actuelles de pandémie et dans des territoires occupés où les pratiques israéliennes illégales ne faiblissent pas. Elle a appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités afin de garantir un financement pérenne des activités de l’Office et à exercer les pressions nécessaires pour qu’Israël mette fin à ses « coups de force » et respecte ses obligations en tant que puissance occupante. La représentante a estimé que l’arrêt des activités israéliennes de colonisation et la levée du blocus de Gaza, à l’origine d’un taux de chômage dans la zone qui atteint aujourd’hui les 45%, étaient des préalables à la reprise des discussions devant aboutir à réalisation de la solution des deux États, qui doit s’appuyer sur les accords historiques, au premier rang desquels la Conférence de Madrid et l’Initiative de paix arabe. Sur le Sahara occidental, la représentante a salué l’élan positif impulsé par la réussite des tables rondes tenues à la demande du Conseil de sécurité en faveur d’une solution politique consensuelle et durable. À cet égard, le Koweït appuie l’initiative marocaine, option qui pourrait être mutuellement acceptée par toutes les parties à ce différend.
M. IBRAHIM MODIBBO UMAR (Nigéria) s’est dit d’avis que le colonialisme est incompatible avec la Charte des Nations Unies et que la communauté internationale ne peut pas se reposer sur ses lauriers tant qu’il y aura encore de territoire non autonome. Passant au conflit israélo-arabe et au sort « en suspens » de plus de 5,6 millions de réfugiés palestiniens, il a affirmé qu’ils ont un impact direct non seulement sur la stabilité au Moyen-Orient, mais aussi sur la paix et la sécurité internationales. Le Nigéria a souligné que l’expansion des colonies, l’obstruction aux opérations de l’UNRWA et le blocus de la bande de Gaza, entre autres, constituent des obstacles au règlement de ce conflit, appelant à la levée du blocus de Gaza. La délégation a exhorté les deux parties à reprendre les pourparlers sur la solution à deux États sur la base des frontières d’avant 1967, conformément au droit international, aux résolutions pertinentes des Nations Unies, aux Principes de Madrid, à l’Initiative de paix arabe et à la feuille de route du Quatuor.
Sur la question du Sahara occidental, le délégué a soutenu le droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance conformément à la résolution 1514 (XV) de 1960 de l’Assemblée générale. Insistant sur l’urgence de parvenir à une solution pacifique, juste et durable à la question « de la dernière colonie en Afrique », qui garantit le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Nigéria a également demandé au Secrétaire général de nommer un envoyé personnel pour le Sahara occidental et de relancer le processus de paix, avant d’inviter les deux parties, le Maroc et le Front POLISARIO, à reprendre les négociations directes. Le Nigéria a également salué le rôle important que joue l’Union africaine dans les efforts de règlement de cette question.
Le Nigéria, a rappelé le représentant, a été à l’avant-garde des efforts visant à améliorer le contenu du rapport Comité des 34. L’action « à titre expérimental » du Secrétaire général pour le maintien de la paix a ouvert l’occasion de rendre le rapport plus concis et facile à lire ; cependant, la structure Action pour le maintien de la paix ne couvre pas tout le spectre du mandat du Comité des 34, a-t-il remarqué. Par conséquent, le Nigéria est d’avis que le rapport doit être élargi pour tenir compte de certains problèmes fondamentaux qui ont été évincés de la structure Action pour le maintien de la paix. La délégation a donc appuyé l’appel visant à inclure une nouvelle section sur les questions relatives au maintien de la paix en Afrique avant d’approuver la structure des sessions suivantes. L’Afrique, plus que tout autre continent, est au centre du maintien de la paix des Nations Unies, a observé le représentant, que ce soit en termes du nombre et de l’importance des principales missions de maintien de la paix, du nombre de contributions des troupes et de la police ou du partenariat stratégique entre l’UA et l’ONU en matière de paix et de sécurité.
M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a dit que la décolonisation demeure l’une des réussites significatives de l’Organisation des Nations Unies au moment où elle célèbre le soixante-quinzième anniversaire de sa création. Il a félicité le Comité spécial de la décolonisation, pour ses actions visant à privilégier le dialogue dans l’examen de la situation des territoires non-automnes dont les spécificités exigent une appréciation au cas par cas. S’agissant du différend sur le Sahara occidental, il a salué la détermination de l’ONU à trouver une solution politique mutuellement acceptable et négociée, fondée sur un esprit de compromis, comme l’ont recommandé les 16 résolutions du Conseil de sécurité adoptées depuis 2007. Le représentant a salué la tenue de rencontres entre l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario, avant d’appuyer le plan d’autonomie du Sahara occidental présenté par le Maroc, au Secrétaire général des Nations Unies, le 11 avril 2007. Il a estimé que la proposition de large autonomie faite par le Maroc est une solution de compromis, et qu’elle est conforme au droit international, aux résolutions du Conseil de sécurité et à celles de l’Assemblée générale de l’ONU.
S’agissant des aspects relatifs aux Opérations de maintien de la paix, il a salué la prompte réaction du Secrétaire général, qui a permis la mise sur pied d’un plan de riposte visant à assurer la sécurité, la sûreté et la santé de tout le personnel des Nations Unies tout en maintenant la continuité des opérations en marge de la pandémie de COVID-19. Il s’est félicité des ajustements apportés à la réforme de l’Initiative « Action Pour la Paix » dans le contexte de la crise sanitaire. Dans cette dynamique, il s’est réjoui de l’adoption par consensus du Rapport 2020 du Comité spécial des Opérations de maintien de la paix.
La Côte d’Ivoire a également appuyé sans réserve la réforme de l’architecture des opérations de maintien de la paix, se disant d’avis que les efforts doivent tendre vers l’élaboration de mandats clairs, l’instauration de la parité hommes-femmes, le renforcement des capacités techniques et logistiques ainsi que la mobilisation d’un financement adéquat. Il s’est ensuite dit préoccupé par la réduction des financements des opérations de paix, de nature à compromettre les capacités des missions à remplir efficacement leur mandat. Il a salué le partenariat exemplaire entre l’Union africaine et les Nations Unies. Il a pris note avec intérêt du huitième Rapport du Secrétaire général de l’ONU relatif aux missions politiques spéciales.
M. DINH QUY DANG (Viet Nam) a salué les efforts du Comité spécial de la décolonisation pour mettre en œuvre la résolution 1514 de l’Assemblée générale et permettre aux peuples de déterminer de leur propre avenir. Il a précisé que 17 territoires non-autonomes figurent encore à l’ordre du jour de ce Comité. Il a pris note des efforts entrepris pour parvenir à des accords constructifs entre puissances administrantes et les territoires non-autonomes. Il a souligné le rôle indispensable des opérations de maintien de la paix pour assurer la paix à travers le monde et appuyer l’aide humanitaire, garantir la stabilité et permettre le développement. Pour le représentant, les risques non traditionnels comme les changements climatiques et les pandémies élargissent les difficultés. Il a ajouté que les OMP doivent être mises en œuvre conformément au droit international et à la Charte des Nations Unies. « La sûreté et la sécurité des casques bleus méritent une meilleure attention », a aussi estimé le représentant du Viet Nam avant de demander une formation plus appropriée pour les acteurs du maintien de la paix. Il a salué en conclusion la valeur ajoutée des partenariats triangulaires pour améliorer l’efficacité des activités de maintien de la paix.
M. NASREDDINE NAOUALI (Tunisie) a réitéré l’appui inconditionnel de son pays à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Il a salué la flexibilité et l’efficacité du personnel de l’Office pour réaliser son mandat en dépit de la pandémie et de son déficit budgétaire. La Tunisie a encouragé le Chef de l’UNRWA à élargir la base des donateurs, et a annoncé sa contribution financière de 100 000 dollars au budget de l’Office pour 2020. La délégation a également plaidé pour le droit à l’autodétermination du peuple palestinien et appelé la communauté internationale à « sauver » la solution des deux États et à résoudre toutes les questions liées au statut final.
Concernant les opérations de paix, la Tunisie salue l’initiative Action pour le maintien de la paix du Secrétaire général. Son représentant a demandé des mandats clairs et précis, ainsi que des ressources qui correspondent aux mandats des missions tout en plaidant pour des solutions politiques. Il a également insisté sur l’impératif de la protection des soldats de la paix, tant en termes de sécurité que de santé, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il a également demandé une participation active des femmes aux opérations de paix et a appelé à renforcer le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine. Depuis les années 60, la Tunisie a participé à six opérations de paix, a rappelé le représentant, passant également en revue ses autres contributions en avions, hélicoptères ou encore via des opérations d’évacuation sanitaire.
Passant aux activités du Département de la communication globale, le représentant a appuyé l’initiative visant à communiquer avec les différents médias pour lutter contre la désinformation. Il a également salué les activités du réseau des centres d’information dans le monde, avant d’appeler à réduire le fossé numérique entre pays développés et pays en développement. Enfin, la Tunisie demande au Département de respecter le multilinguisme dans ses différentes communications et plateformes.
Abordant la décolonisation, Mme MARITZA CHAN VALVERDE (Costa Rica) a appuyé la revendication « légitime et urgente » de l’Argentine en ce qui concerne ses droits souverains sur les Malvinas, la Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud et les espaces maritimes environnants. Jugeant essentiel que les négociations de fond et directes reprennent dès que possible, elle a appelé les parties à s’abstenir de toute action unilatérale contraire au droit international. Sur les questions de l’information, le Costa Rica exhorte le DCG à continuer d’œuvrer pour garantir le multilinguisme, la liberté de la presse et la libre circulation des informations et des connaissances afin de promouvoir la tolérance, le dialogue et la coexistence pacifique.
Mme Chan Valverde a souligné l’importance des opérations de maintien de la paix, l’un des outils les plus efficaces dont dispose l’Organisation pour promouvoir et maintenir la paix et la sécurité internationales. Malgré l’impact de la pandémie, les opérations ont continué de s’acquitter de leur mandat, tout en soutenant les États Membres et les communautés dans leur réponse à la COVID-19. Le Costa Rica, a-t-elle précisé, a été reconnu par l’ONU comme une destination autorisée pour l’évacuation sanitaire (MEDEVAC). Par ailleurs, il est impératif d’augmenter la participation et la représentation des femmes à tous les niveaux. Enfin, la déléguée a invité les États à signer l’Accord international pour la création de l’Université pour la paix et à continuer de contribuer aux programmes et au budget de l’Université afin qu’elle puisse poursuivre ses travaux liés à la résolution des conflits, les droits de l’homme, la sécurité environnementale et la réhabilitation post-conflit.
Mme DENIESE SEALEY (Jamaïque) a noté avec satisfaction que les travaux du Département de la communication globale (DGC) pour rationaliser et réformer davantage ses activités progressent de manière satisfaisante. Elle a soutenu ses efforts pour faire en sorte que la communication des messages de l’ONU sur les questions prioritaires non seulement transcende les frontières nationales, mais soit aussi accessible et compréhensible pour les citoyens ordinaires du monde entier. À cet égard, la nécessité de continuer à mettre l’accent sur le multilinguisme devient encore plus critique, a estimé la représentante avant de saluer l’utilisation par le Département de plateformes de communication multilingues. Ses activités de sensibilisation concernant le développement durable, les changements climatiques, le financement du développement et l’engagement des jeunes revêtent une importance particulière pour la Jamaïque. Les petits États insulaires en développement comme le sien, a dit la représentante, continuent d’être confrontés à des menaces existentielles résultant des changements climatiques et le rappel continu au monde du fait que notre existence même dépend de leur action est essentiel. Le financement avant et à l’ère de la COVID-19 était et reste crucial pour nos pays pour atteindre un développement durable. L’engagement des jeunes est important car ils ont le potentiel d’être le moteur de transformation le plus efficace du monde. À ce titre, il a déclaré qu’il appuyait les stratégies du Département visant à accélérer l’action et à accroître les niveaux d’ambition dans ces domaines critiques tant au niveau mondial, que national et local.
Notant que pendant la pandémie mondiale de COVID-19, le travail du DGC est devenu encore plus vital, la représentante l’a félicité pour le partenariat qu’il a noué avec la société civile en vue d’amplifier le message de l’ONU tout en luttant contre la désinformation. Tout en convenant que l’Internet et les technologies de l’information sont des outils très puissants de diffusion d’informations essentielles, la Jamaïque a insisté sur l’impératif de réduire la fracture numérique ou le fossé de l’information entre pays développés et pays en développement. Les efforts du Département pour produire et diffuser des informations et du matériel d’information équilibrés et les rendre disponibles également par le biais des médias traditionnels ne sont pas passés inaperçus.
Pour la Jamaïque, la pandémie de COVID-19 s’est avérée être un accélérateur vers la réalisation pratique de la quatrième révolution industrielle. Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont orientation stratégique de son plan de développement national, Vision 2030 , mais malgré des années de progrès, les bouleversements et la demande provoqués par la pandémie ont attiré l’attention sur les limites des infrastructures de télécommunications de l’île et mis à nu les lacunes de numérisation et d’automatisation qui existent au sein de sa société, a concédé la représentante. Les pays en développement devraient être soutenus dans leurs efforts pour construire une infrastructure numérique résiliente, car les investissements publics de ce type peuvent servir de multiplicateur pour réduire les écarts qui se traduisent par des résultats de développement inéquitables, a ,préconisé la délégation. Dans la quête d’une transition vers une économie numérique, il faut également se concentrer sur le renforcement des capacités humaines, a poursuivi Mme Sealey, en améliorant la compétence numérique des collaborateurs. Elle a conclu en disant que pour la Jamaïque , le numérique est un élément fondamental et central des efforts de relance post-COVID.
M. LUTFULLAH LUTF (Afghanistan) a estimé que les missions politiques spéciales jouent un rôle important en soutenant les États Membres dans la prévention des conflits et le rétablissement de la paix. « Elles consolident la démocratie et l’état de droit. » Il a appuyé l’appel du Secrétaire général à faire taire les armes dans le monde en cette période de pandémie. Le délégué a souligné que, depuis sa création il y a 18 ans, la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) a joué un rôle important pour coordonner l’aide humanitaire. Il a salué la résolution 2543 (2020) du Conseil de sécurité qui a prorogé d’un an le mandat de la MANUA. Actuellement, le Gouvernement afghan se concentre sur les pourparlers de paix avec les Taliban, a-t-il rappelé. La MANUA a utilisé ses bons offices dans la préservation du processus de paix, et a en outre appuyé la tenue de nos élections présidentielle, parlementaires et locales. Le délégué a noté avec satisfaction le plaidoyer fait par la MANUA en faveur des droits de l’homme et de la place des femmes dans les missions de maintien de la paix.
Passant au travail de l’UNRWA qu’il a loué pour l’aide apportée aux réfugiés palestiniens, le représentant afghan a souligné la nécessité urgente d’une solution à deux États avec comme capitale Jérusalem-Est.
Mme MARÍA TERESA PETROCELLI ROJAS (Panama) a fait une brève déclaration, le temps d’appuyer la mission de bons offices du Secrétaire général afin d’aider les parties argentine et britannique à appliquer de bonne foi et dans un esprit constructif l’ensemble des décisions de l’Assemblée générale sur la question de Gibraltar.
M. YONG JIN BAEK (République de Corée) a souligné d’emblée le rôle important et les efforts inlassables du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) et du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies (UNOOSA) pour promouvoir et coordonner la coopération internationale dans ce domaine. L’accélération des progrès de la technologie spatiale et l’augmentation des activités spatiales ont apporté des avantages à l’humanité, mais également des défis sans précédent à relever en termes d’utilisation pacifique de l’espace. À cet égard, le rôle de coordination du Comité devient plus essentiel que jamais, a noté le représentant, en regrettant qu’en raison de la pandémie, la cinquante-neuvième session du sous-comité juridique et la soixante-troisième session du COPUOS aient dû être annulées. Depuis sa création en 1959, le Comité a été un forum de dialogue pour renforcer la transparence et la confiance entre États ainsi que le respect des lois spatiales existantes et des normes et standards internationaux connexes. Dans ce contexte, le délégué a salué l’adoption des Lignes directrices pour la viabilité à long terme des activités spatiales à la soixante-deuxième session du COPUOS l’an dernier. Il est maintenant primordial que les États les mettent en œuvre sur une base volontaire, a observé la délégation qui a ensuite mis en exergue l’importance de l’agenda « Espace 2030 », qui contribuera à l’utilisation des sciences et techniques spatiales au service d’un développement économique et social durable. Selon la délégation, la soixante-troisième session du COPUOS permettra de progresser dans l’élaboration et la mise en œuvre de ce programme. La République de Corée, en tant que nation spatiale, est prête à contribuer à diverses initiatives, notamment l’autonomisation des femmes dans les activités spatiales. À cette fin, elle prépare avec l’UNOOSA un atelier conjoint intitulé « Space 4 Women » en 2021 qui vise à sensibiliser et à renforcer l’appui à l’égalité entre les sexes dans les secteurs liés à l’espace dans la région asiatique.
Le deuxième point abordé par la République de Corée a été le maintien de la paix. Elle a salué la réussite, au cours des trois dernières années, de missions telles que la MINUJUSTH (Mission des Nations Unies pour le soutien à la justice en Haïti) et la MINUL (Mission des Nations Unies au Libéria). Compte tenu des nouveaux défis à surmonter, notamment la pandémie de COVID-19, la délégation a soutenu l’initiative « Action for Peacekeeping », qui reconnaît la nécessité cruciale de repenser la façon dont les mandats des missions sont conçus et mis en œuvre. Il est de notre responsabilité partagée de fournir des ressources adéquates pour que tous les soldats de la paix soient correctement équipés et formés, a estimé le représentant. À cet égard, la République de Corée tient à réaffirmer l’importance de la Conférence ministérielle sur le maintien de la paix de 2021, prévue pour avril. Il faut aussi reconnaître le rôle essentiel des opérations de maintien de la paix dans le continuum de la paix, de la prévention des conflits à la consolidation de la paix, a poursuivi le représentant. Pour cela, la délégation a appelé à redoubler d’efforts pour consolider la coopération entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et de police, les pays hôtes et tous les acteurs concernés, y compris la Commission de consolidation de la paix et les organisations régionales et sous-régionales.
Le Royaume-Uni a répondu aux interventions de l’Espagne et d’autres délégations, en revendiquant sa souveraineté sur Gibraltar et en rappelant que le peuple de Gibraltar a le droit à l’autodétermination. Le Royaume-Uni s’est dit prêt à dialoguer avec l’Espagne pour explorer des formes approfondies de coopération qui répondraient aux intérêts des habitants de Gibraltar. S’agissant des négociations de sortie de l’UE, le Royaume-Uni a dit veiller à ce que Gibraltar soit inclus dans l’Accord de retrait, y compris dans l’Accord de transition.
Par ailleurs, le Royaume-Uni a assuré n’avoir aucun doute quant à sa souveraineté sur l’archipel des Chagos et ne reconnait pas la revendication de Maurice. Cependant la délégation a exprimé la disposition de son gouvernement à céder l’archipel des Chagos à Maurice une fois qu’il ne sera plus nécessaire pour sa défense.
Le Royaume-Uni a également réaffirmé sa souveraineté sur les Îles Falkland et fait valoir la volonté exprimée par ses habitants lors du référendum de 2013, en réitérant le droit à l’autodétermination de ce peuple.
Répondant à la délégation du Royaume-Uni, le représentant de l’Espagne a indiqué que l’Assemblée générale a été claire au sujet de la situation de Gibraltar dont la cession a été suivie de l’expulsion de la population remplacée par des colons britanniques. Il a dit la bonne volonté de l’Espagne de parvenir à un accord au bénéfice des populations des deux côtés de la clôture. « Il n’y a pas d’eaux territoriales de Gibraltar qui sont des eaux territoriales espagnoles », a-t-il insisté.
Le représentant de l’Argentine a réaffirmé que les Îles Malvinas et Sandwich du Sud font partie intégrante du territoire national argentin occupé illégalement par le Royaume-Uni, cela « d’après pas moins de 10 résolutions de l’Assemblée générale » et les rapports successifs du Comité spécial sur la décolonisation. Le vote de 2003 n’est qu’un acte unilatéral britannique sans valeur juridique, qui ne met pas fin au différend entre nos deux pays sur la souveraineté, lequel doit être réglé dans le cadre des Nations Unies, a-t-il aussi souligné.