La Commission du désarmement reporte de 10 jours sa session d’organisation à la demande de la Fédération de Russie
La Commission du désarmement a décidé, ce matin, de reporter de 10 jours sa session d’organisation pour permettre au Comité des relations avec le pays hôte de répondre aux préoccupations soulevées par la Fédération de Russie au sujet du non-octroi de visa par les États-Unis à certains délégués.
La Fédération de Russie a demandé ce report en début de séance, affirmant que les États-Unis empêchent le Chef de la délégation russe, M. Konstantin Vorontsov, d’obtenir le visa d’entrée qui lui est nécessaire pour venir à New York participer aux travaux de la Commission.
Face à l’absence d’objection à cette demande, M. Thomas Markram, Adjoint de la Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, agissant en sa capacité de Président par intérim de la Commission, a procédé à la suspension de la session. Il a cependant prévenu qu’en raison de la crise de liquidité que traverse l’ONU, toute reprise de session dépendra de la disponibilité de ressources.
La délégation russe avait soulevé des préoccupations similaires en 2019 et la Commission n’avait alors pas pu adopter son ordre du jour provisoire, ni tenir sa session de fond.
La Syrie, le Venezuela, Cuba, le Nicaragua, le Belarus et l’Iran ont appuyé la demande de report de la Fédération de Russie, Cuba et l’Iran ayant notamment témoigné avoir connu « l’expérience du refus de visa » par le pays hôte.
La Chine et la Malaisie ont également exprimé leur solidarité à la Russie, le représentant malaisien avouant notamment être « nerveux » de voir la Commission bloquée par une question de forme alors que les délégations doivent discuter de désarmement nucléaire. « Il ne faut pas répéter ce qui s’était passé l’année dernière. Les menaces sont réelles », a-t-il prévenu.
Au nom de l’Union européenne, la Croatie a regretté que la session soit reportée « pour des raisons procédurales ». « Cette question nous a déjà fait perdre beaucoup d’argent et de temps », s’est impatientée l’Australie. Le Japon est également intervenu.
La Commission du désarmement aurait dû procéder, aujourd’hui, à l’adoption de son ordre du jour provisoire et élire les membres du bureau de sa session de fond 2020 prévue du 6 au 24 avril. Sa prochaine réunion sera annoncée dans le Journal de l’ONU.