Cinquante-septième session,
8e et 9e séances plénières, Matin & après-midi
SOC/4877

Commission du développement social: la lutte contre les inégalités illustrée par l’investissement dans les familles et un financement conséquent

C’est une longue liste de mesures et de politiques de lutte contre les inégalités qui a été égrainée, aujourd’hui, par une cinquantaine de délégations réunies pour la quatrième journée de session de la Commission du développement social.  Celle-ci a en outre entendu la présentation du rapport de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD) et nommé plusieurs membres à son Conseil d’administration. 

Avec comme thème prioritaire « la lutte contre les inégalités et les obstacles à l’inclusion sociale au moyen des politiques budgétaires et salariales et des politiques de protection sociale », le débat général s’est poursuivi en passant en revue les mesures prises dans chaque pays pour garantir que « personne ne soit laissé de côté », ni les femmes, ni les enfants, ni les personnes âgées, ni les handicapés, ni aucune personne marginalisée.  Plusieurs ont insisté sur l’investissement dans les familles, en ce qu’il permet de « développer le capital humain » et la « solidarité intergénérationnelle ».

Dans son rapport* sur la « réalisation des objectifs de l’Année internationale de la famille et mécanismes mis en œuvre pour y donner suite », le Secrétaire général estime que « les familles ayant des enfants en bas âge sont les plus vulnérables face à l’extrême pauvreté ».  « Plus de 20% des enfants âgés de moins de 5 ans dans les pays en développement vivent dans des ménages extrêmement pauvres », explique le Secrétaire général qui note aussi que « pour les enfants, la couverture sociale est très inégale: près des deux tiers d’entre eux, soit 1,3 milliard d’enfants, n’en ont pas ».

Devant ce tableau, la Pologne a vanté les mérites de sa politique familiale qui encourage les naissances et permet de réduire le taux de pauvreté chez les enfants.  Le Maroc a de son côté adopté une politique publique de l’enfance qui a prévu un organe de contrôle et de protection de l’enfant contre toute forme de violence et d’exploitation.  Le Costa Rica alloue des ressources pour des projets de réinsertion des enfants et des parents afin d’améliorer les revenus des familles.

Autre exemple: en Hongrie, les familles nombreuses sont la priorité du Gouvernement qui offre une aide aux logements pour les jeunes couples et fournit une carte « famille nombreuse ».  Ce pays a aussi éliminé l’impôt sur le revenu pour les femmes ayant quatre enfants ou plus.  En Indonésie, le programme « Famille espoir » a permis une baisse du taux de pauvreté qui est ainsi passé de 10,64% en 2016 à 9,66% en 2018, ainsi qu’une baisse du coefficient de Gini qui mesure les inégalités, passé de 0,397 à 0,391.  En Azerbaïdjan, le Gouvernement fournit une aide ciblée à 132 000 familles. 

Dans le cadre de l’observation de l’Année internationale de la famille, le Koweït a mis en place des programmes pour venir en aide aux personnes vulnérables.  Pour le Saint-Siège, des politiques d’appui aux familles et aux enfants ainsi que des politiques fiscales qui leur sont favorables sont autant d’investissements capables de catalyser les familles pour qu’elles contribuent à s’occuper des membres les plus vulnérables des sociétés. 

Dans un autre rapport** sur le thème prioritaire de la session, le Secrétaire général indique que « 82% du patrimoine créé en 2017 sont allés aux 1% les plus riches, tandis que les 3,7 milliards de personnes qui constituent la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’ont enregistré aucune augmentation de leur patrimoine ». 

De fait, pour de nombreux pays à revenu intermédiaire, la question du financement adéquat demeure un des principaux obstacles à l’élargissement de la protection sociale.  Pour améliorer l’efficience dans ce domaine, la République de Moldova a indiqué avoir réduit de 16 à 9 le nombre des ministères afin de dégager des ressources pour le financement de certains projets.  Au Bangladesh, 13% du budget de l’État est alloué aux dépenses sociales et en Algérie, un quart du budget de l’État est consacré au développement humain.  Le Kenya a aussi donné les chiffres de son effort de financement de la protection sociale: dans le cadre d’un programme d’aide aux personnes vulnérables, 500 millions de dollars ont été versés à 45 812 récipiendaires entre 2013 et 2017. 

Le débat a été l’occasion pour deux délégations de faire des commentaires sur les travaux de la Commission, qui semblerait avoir perdu de sa pertinence, selon El Salvador.  Cette délégation a estimé, déjà, que la Déclaration de Copenhague avait été rendue « un peu » caduque par l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a aussi jugé la Commission « dépassée » par plusieurs autres entités de l’ONU, notamment la Troisième Commission de l’Assemblée générale chargée des questions sociales, humanitaires et culturelles.  Les États-Unis ont d’ailleurs demandé à la Commission du développement social d’employer la même terminologie que la Troisième Commission.

Enfin, la Commission a nommé M. Hanif Hassan Ali Al Qassim (Émirats arabes unis), M. Ha-Joon Chand (République de Corée), Mme Shalini Randeria (Inde), et M. Imraan Valodia (Afrique du Sud) au Conseil d’administration de l’UNRISD pour un mandat de quatre ans (1er juillet 2019-30 juin 2023), ainsi que Mme Saraswathi Menon (Inde) pour un mandat supplémentaire de deux ans (1er juillet 2019-30 juin 2021).  Ces nominations devraient être confirmées par le Conseil économique et social (ECOSOC). 

La Commission du développement social poursuivra ses travaux mardi 19 février, à partir de 10 heures, pour conclure son débat général.

* A/74/61–E/2019/4
** E/CN.5/2019/3

QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME ET QUESTIONS DIVERSES

Projet de plan-programme pour 2020

Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social

M. PAUL LADD, Directeur de l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD), a présenté le rapport de son Conseil d’administration à la Commission du développement social.  Il a rappelé que l’Institut, créé en 1963, a le statut d’organisme autonome au sein du système des Nations Unies et qu’il est chargé de procéder à des travaux de recherche sur les dimensions sociales du développement pour faciliter l’élaboration de politiques.  Pendant la période considérée, 2017-2018, l’Institut a poursuivi ses travaux de recherche dans ses trois domaines d’activité: politiques sociales et développement social; genre et développement; et dimensions sociales du développement durable. 

Les activités de l’UNRISD ont répondu ainsi aux priorités de développement des organismes des Nations Unies relatives à la réduction de la pauvreté, aux inégalités, à la protection sociale, à l’autonomisation des femmes et aux moteurs sociaux du développement durable.  L’exercice biennal 2017-2018, a indiqué le Directeur, a été marqué par une période relativement stable, au cours de laquelle on s’est employé à adapter l’Institut aux enjeux du monde contemporain.  Le budget pour ces deux années était de 4,7 millions de dollars, a-t-il précisé. 

SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Suite du débat général

M. MARIN CEBOTARI, Chef de la Division des Nations Unies et des agences spécialisées au Ministère des affaires étrangères et de l’intégration européenne de la République de Moldova, a indiqué que son gouvernement avait approuvé, fin 2018, la stratégie nationale de développement « Moldova 2030 » dont un des objectifs est d’élaborer un système de protection sociale qui inclue tout le monde.  Il a indiqué que son pays dispose d’un cadre juridique solide pour combattre l’inégalité mais que, comme pour de nombreux pays à revenu intermédiaire, la question du financement adéquat demeure un des principaux obstacles à l’élargissement de la protection sociale.  Des efforts sont néanmoins déployés pour améliorer l’efficience dans ce domaine.  Ainsi, a-t-il indiqué, le nombre de ministères a été réduit de 16 à 9 afin de dégager des ressources pour le financement de certains projets.  Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté est passé de 21,9% à 9,6% entre 2010 et 2015, mais des inégalités persistent, notamment dans les zones rurales où la pauvreté absolue est à présent cinq fois plus élevée que dans les zones urbaines, comparé à trois fois plus élevé en 2012. 

Il a ensuite parlé du lancement d’une stratégie nationale pour l’emploi pour la période 2017-2021, laquelle cible notamment les jeunes, les chômeurs à long terme, les personnes handicapées, les victimes de la traite ou de violences domestiques et les toxicomanes.  Pour faciliter l’intégration de ces personnes sur le marché du travail, des subventions seront offertes aux entreprises qui les emploient, a-t-il expliqué.

Parmi les autres initiatives, le représentant a cité l’abaissement du taux d’imposition de 18% à 12%, l’augmentation de 11% du revenu minimum et le lancement d’une stratégie pour l’égalité de salaire.  En outre, une transition est actuellement en cours pour passer d’un système où les personnes handicapées sont placées en résidence institutionnelle à un système où elles se voient octroyer des services sociaux au niveau communautaire afin d’améliorer leurs conditions de vie.

Mme SAKINA YABOURI, Chef du Département du développement social du Maroc, a expliqué que son pays souhaite bâtir une société où chacun jouit de ses droits, hommes et femmes.  L’égalité est prioritaire au Maroc, a-t-elle insisté.  Elle a précisé que la stratégie de développement du Roi met l’être humain au centre de la lutte contre la pauvreté.  Un volet de cette stratégie porte sur l’amélioration des infrastructures civiles et la création d’emplois.  Par ailleurs, un registre des personnes nécessitant de l’aide humanitaire a été ouvert tandis qu’un plan de travail pour l’égalité a été lancé pour la période 2017-2020.

Sur le plan de la famille, a poursuivi la représentante, une loi contre la violence conjugale a été votée.  Le Maroc a aussi adopté une politique publique de l’enfance qui a prévu un organe de contrôle et de protection de l’enfant contre toutes formes de violence et d’exploitation.  S’agissant des personnes âgées, un programme national de réhabilitation et de soins est mis en œuvre pour les personnes âgées sans attaches familiales.  Cela leur permet notamment de bénéficier de services de soins et d’une prise en charge juridique.  Le Ministère du développement social est également en train de rédiger un rapport sur les personnes âgées qui sera présenté ce mois-ci, a-t-elle ajouté.

M. GHANIM MUBARAK ALKUWARI, Sous-Secrétaire général aux affaires sociales au Ministère du développement de l’administration, du travail et des affaires sociales du Qatar, a indiqué que son pays utilise ses ressources naturelles pour établir une infrastructure destinée à intégrer tous les groupes sociaux et renforcer ainsi le développement social du pays.  Il a appelé à promouvoir la participation des jeunes, ajoutant que des programmes spéciaux ont été élaborés pour les protéger de l’extrémisme.  Il a aussi parlé de la tenue, en 2018, d’une conférence sur l’éducation qui a vu une large participation de jeunes.  La toute première conférence sur la participation des jeunes aux processus de paix est par ailleurs en cours d’organisation avec l’aide de la Finlande, entre autres, et doit se tenir à Helsinki le mois prochain.

Le représentant a ensuite insisté sur le rôle vital de la société civile et des organisations caritatives, soulignant par ailleurs que la famille est également un élément crucial du développement social.  Après avoir cité la tenue de plusieurs conférences, il a indiqué que le Qatar accorde une subvention pluriannuelle de 500 millions de dollars aux organismes de l’ONU qui appuient le développement social.

M. NIKOLA PETROVIC, représentant des jeunes garçons de la Serbie, a dit que les jeunes serbes s’efforcent de relever les défis de leur génération.  Ils sont prêts à contribuer à l’état de droit et à la justice.  Le Gouvernement, de son côté, doit agir en faveur de la jeunesse par la fourniture de services qui leur sont nécessaires, a-t-il estimé.  Le représentant a attiré l’attention sur l’idée de résorber les inégalités entre les générations en créant un mécanisme pour rétablir l’équilibre notamment au niveau de la représentation parlementaire. 

Mme TIJANA CUPIC, représentante des jeunes filles serbes, a réitéré l’importance de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Gouvernement de son pays aide les jeunes à s’autonomiser grâce au Ministère de la jeunesse qui promeut, finance et organise des projets comme le fonds pour les jeunes talents ou encore la promotion des compétences entrepreneuriales en particulier des jeunes filles.  S’agissant des défis mondiaux pour les jeunes, la représentante a exhorté à mener une réflexion globale à tous les niveaux pour sauver la « planète bleue ».

Mme WILLY FIONA MWASIAJI, Directrice adjointe chargée du développement social au Ministère du travail et de la protection sociale du Kenya, a indiqué que son gouvernement avait alloué 4 milliards de dollars pour mettre en œuvre son « Big 4 Agenda » qui cible la sécurité alimentaire, la couverture sanitaire universelle, le logement abordable et le secteur manufacturier.  Des efforts sont également en cours pour faire baisser les frais de soins de santé.  L’enveloppe budgétaire dans ce domaine passera de 610 millions à 730 millions de dollars en 2021.  Il existe également un programme de transfert de fonds qui distribue 290 millions de dollars en allocations annuelles à 1,3 million de personnes.

Le Kenya fait toutefois face à un taux élevé de chômage chez les jeunes.  Aussi le Fonds Uwezo, un des programmes phares de la Vision 2030 du Kenya, entend aider les jeunes, les femmes et les personnes handicapées à obtenir des fonds pour devenir autosuffisants.  Dans le cadre d’un autre programme d’aide aux personnes vulnérables, 500 millions de dollars ont été versés à 45 812 récipiendaires entre 2013 et 2017.

La représentante a également attiré l’attention sur les problèmes liés au manque d’accès aux serviettes hygiéniques qui, a-t-elle expliqué, pousse de nombreuses jeunes filles à rater l’école.  Un programme a permis d’en distribuer à 3,7 millions jeunes filles dans des établissements scolaires pour un montant total de 4,7 millions de dollars entre 2017 et 2018.  Quatorze centres de formation professionnelle ont par ailleurs été établis dans l’ensemble du pays pour les personnes handicapées, tandis que des crèmes solaires, des équipements de protection et des soins ont été fournis à 3 156 personnes souffrant d’albinisme.  Un projet de distribution de gaz de cuisine vise par ailleurs à offrir ce service à 1,2 million de ménages pauvres chaque année pendant les cinq prochaines années.  Et pour combler l’écart salarial, le Gouvernement entend adopter prochainement une politique nationale sur les salaires et les rémunérations.

Mme PATRYCJA PUZ (Pologne) a indiqué que, cette année, a été créé dans son pays le Fonds de solidarité en faveur des personnes handicapées, un fonds financé par un impôt de solidarité dont s’acquittent les personnes physiques ayant un revenu annuel de plus d’un million de zlotys.  Elle a ensuite détaillé la politique familiale polonaise qui vise à encourager les naissances, à réduire le taux de pauvreté chez les enfants et à « investir » dans les familles, à savoir développer le capital humain.  Elle a ainsi mentionné le programme « Début réussi » qui octroie une aide financière lors des rentrées scolaires ou bien encore la carte « famille nombreuse » offrant divers bénéfices à des familles de trois enfants et plus.  Enfin, la déléguée a indiqué que son pays œuvre à la réintégration sociale des personnes marginalisées et à l’amélioration de la qualité de vie des personnes sans abri. 

M. KHALED MOHAMMED H. ALMANZLAWIY (Arabie saoudite) a fait remarquer que, comme la pauvreté a un visage différent selon les cultures, elle nécessite une approche différente pour chaque société.  L’Arabie saoudite, a indiqué le représentant, consacre 9 milliards de dollars par an pour soutenir les capacités économiques de ses citoyens.  Le pays a réformé la gestion des services sociaux en vue de mieux soutenir les ménages à revenu modeste.  Il mène aussi une politique visant à améliorer leurs conditions de vie en offrant un travail décent aux hommes et aux femmes. 

Le représentant a aussi détaillé les mesures prises en faveur de l’intégration sociale et du bien-être des personnes handicapées, comme la construction de plus de 300 centres de réhabilitation pour personnes handicapées de tous les âges.  Vingt-trois autres initiatives visant ces personnes ont été engagées, par exemple pour lutter contre la discrimination et garantir l’octroi de pensions.  Pour ce qui est de la situation des femmes, une politique d’autonomisation est menée pour leur permettre de participer à toutes les activités sociales.  La loi garantit l’égalité des femmes et des hommes devant l’éducation, a assuré le représentant.  Une femme a été nommée vice-ministre tandis que de nombreuses autres sont actives dans les universités et les entreprises.  Enfin, s’agissant de la jeunesse, il a dit que les jeunes participent au processus de prise de décisions en Arabie saoudite où l’enseignement supérieur est d’ailleurs gratuit. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a rappelé les chiffres du rapport du Secrétaire général selon lesquels 82% de la richesse dans le monde était aux mains des 1% les plus riches en 2017 alors que 3,7 milliards de personnes les plus pauvres n’avaient pas vu d’augmentation de leur richesse, saluant le choix du thème de cette session qui se penche précisément sur les inégalités.  Le nouveau Gouvernement du Pakistan, sous la houlette du Premier Ministre Imran Khan, a adopté des politiques centrées sur la personne et prends des mesures pour permettre aux gens de sortir par eux-mêmes de la pauvreté.  Ces politiques ont pour objectif de réduire les inégalités en favorisant l’inclusion financière, la croissance agricole, le développement rural, les opportunités en termes d’éducation, l’accès à la santé et la lutte contre la pauvreté, a expliqué la représentante.  Elle a mis en exergue le rôle prioritaire de l’éducation dans un monde où les économies reposent de plus en plus sur des citoyens bien formés, ajoutant que son pays perçoit l’éducation à la fois comme une priorité et comme un outil pour égaliser les chances et pour l’inclusion.  À travers le programme « Waseela-e-taleem », qui se base sur des transferts de fonds vers l’éducation pour augmenter les niveaux de scolarisation du primaire, le Pakistan essaye d’offrir une éducation de base à tous.

De même, le Programme pour la jeunesse du Premier Ministre vise le développement socioéconomique des jeunes pakistanais et lutte contre le chômage des jeunes par le truchement de l’éducation supérieure, des technologies de l’information et de la formation.  Pour la représentante, le développement durable du Pakistan passe également par le renforcement des mécanismes visant à garantir l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes.  Elle a conclu par dire que la réduction des inégalités nécessite une mobilisation continue tant sur le plan national qu’international et passe par la coopération internationale, la promotion des partenariats et l’acceptation des responsabilités mutuelles.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a déclaré que son pays avait réalisé des progrès « remarquables » pour faire avancer son développement socioéconomique, mais que l’inégalité demeure un obstacle majeur pour atteindre un développement sans exclusive.  Le représentant a indiqué que le taux de pauvreté était passé de 56,7% en 1991 à 23,2% aujourd’hui.  Il a précisé que 13% du budget de l’État est consacré aux dépenses sociales, soit 2,3% du PIB du pays, et que les systèmes de protection sociale ont été conçus pour couvrir tout le cycle de vie.  Il a aussi fait savoir qu’un accent particulier est placé sur la famille et la solidarité intergénérationnelle.  En outre, la création de capacités et le savoir sont considérés comme des aspects majeurs de la Vision 2021 par laquelle le Bangladesh espère être classé parmi les pays à revenu intermédiaire d’ici à 2021.  Aussi des sommes conséquentes sont investies dans le développement des capacités de jeunes.

Le Bangladesh se focalise également sur la participation des femmes.  En la matière, le représentant a expliqué que ces dernières bénéficient d’un accès facile aux systèmes de microfinance, tandis que les femmes entrepreneuses peuvent disposer de prêts sans garanties et de fonds pour la création d’entreprises.  Le salaire minimum dans l’industrie du textile a été augmenté à deux reprises, a-t-il ajouté, précisant que les femmes représentent 80% des 4,5 millions de travailleurs de ce secteur.  Le Bangladesh a en outre comblé 72% de son écart salarial.  M. Bin Momen a ensuite indiqué que le pays fait toutefois face à des « défis existentiels » en raison des changements climatiques qui ont un impact direct sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables.  Il a appelé à renforcer les partenariats pour les aider à faire face à ces défis.

M. RODRIGO A. CARAZO (Costa Rica) a dit que les inégalités économiques ne sont qu’une facette des inégalités, car celles-ci prennent en réalité plusieurs formes.  « Si nous voulons travailler pour le développement durable, la base est le développement social. »  Le Costa Rica est en retard dans de nombreux domaines et il a notamment une politique de protection sociale mal ciblée, a reconnu le représentant.  C’est la raison pour laquelle le pays a décidé de mettre l’accent sur le développement social de chaque individu.  Un plan national d’investissement public a été adopté pour créer une croissance inclusive, réduire la pauvreté et les inégalités.  Il reste à le mettre en œuvre. 

Le représentant a parlé en particulier de la stratégie nationale dénommée « pont vers le développement ».  Elle prévoit notamment un accès facile aux crédits pour les groupes vulnérables y compris les femmes.  Cette stratégie veut permettre des investissements plus efficaces pour atteindre les groupes vulnérables.  Les résultats sont positifs, s’est enorgueilli le représentant en citant l’amélioration de la situation des familles qui ont désormais accès aux services de santé.  Une éducation de qualité est la clef de l’inclusion sociale, a aussi déclaré M. Carazo pour qui la lutte contre les inégalités implique la lutte contre les inégalités salariales et un meilleur accès à l’emploi.  Le Costa Rica alloue des ressources pour des projets de réinsertion des enfants et des parents afin d’améliorer les revenus des familles ,a-t-il ajouté. 

M. SOUALEM LAZHAR (Algérie) a énoncé une dizaine d’actions prises par son gouvernement pour lutter contre les inégalités et les obstacles à l’intégration sociale.  Il a, entre autres, indiqué que ces 20 dernières années, un quart du budget de l’État a été consacré au développement humain, dont une somme de 67 milliards de dinars alloué au secteur de la solidarité nationale dans le cadre de la loi des finances de 2019.  Sur le plan de l’emploi des jeunes, les différents dispositifs ont permis, durant l’année 2018, la création de 7 000 postes de travail.  Cette année, l’Agence de gestion des microcrédits prévoit la mobilisation de 10 milliards de dinars pour le lancement de 47 331 microcrédits dont les deux tiers seront destinés aux femmes.  Ce dispositif a permis de lancer en tout 525 877 projets qui ont généré plus d’un million d’emplois directs.

Le représentant a souligné que ces 20 dernières années, le niveau de vie des citoyens a connu un saut qualitatif puisque le salaire minimum a été multiplié par 200, ce qui a placé l’Algérie dans le peloton de tête au niveau africain et au premier rang dans la région Afrique du Nord.  Le Gouvernement a néanmoins prévu l’entrée en vigueur, à partir du mois de mai, d’un « fichier national des personnes nécessiteuses », en vue d’une meilleure maîtrise des dépenses de soutien et un ciblage des catégories à travers la numérisation du secteur.  L’Algérie, a encore indiqué le représentant, a décidé d’être parmi le premier groupe d’États qui soumettront volontairement, en juillet prochain, leur rapport national sur la réalisation des objectifs de développement durable.  Le représentant n’a pas manqué de rappeler que son pays avait réalisé, avant terme, la plupart des objectifs du Millénaire pour le développement. 

Dans mon pays, a témoigné Mme DARJA BAVDAŽ KURET (Slovénie), prévenir la pauvreté et l’exclusion sociale est l’un des objectifs clefs de la politique sociale.  Les mesures prises au niveau national visent donc à atteindre les plus vulnérables et les personnes dans le besoin, notamment les jeunes, les handicapés, les personnes âgées et les chômeurs de longue durée.  Pour la Slovénie, il est nécessaire d’avoir un cadre juridique formel sur les droits des personnes âgées, raison pour laquelle le pays appuie le Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement.  La représentante a estimé qu’actuellement la protection internationale apportée à ce groupe social n’était pas suffisante.

En ce qui concerne les jeunes, la Slovénie plaide pour des mesures en leur faveur dans les domaines tels que l’emploi, l’éducation, le logement et la santé.  L’éducation et l’emploi sont particulièrement importants pour améliorer l’inclusion sociale, a noté Mme Bavdaž Kuret.  C’est ainsi que le Gouvernement slovène a mis en place des mesures de soutien à l’éducation des jeunes, notamment des programmes de bourses, des allocations sociales et d’autres initiatives ciblant les jeunes sans emploi notamment.  Les lois du pays interdisent en outre toute discrimination basée sur le handicap ou d’autres facteurs.  Elles facilitent en outre l’emploi des personnes handicapées.  La représentante a conclu en expliquant que les principes de justice sociale et d’égalité d’opportunités pour tous sont des éléments essentiels du second Programme d’action national pour les handicapés qui couvre la période 2014-2021.

M. MOUSSA TRAORÉ, Directeur national de l’action sociale au Ministère de l’action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance de la Guinée, a dit que depuis l’avènement de la Troisième République en décembre 2010, les progrès vers l’inclusion et les objectifs de développement durable sont nombreux dans son pays.  La Guinée a inscrit dans son programme de développement économique et social « la promotion des personnes handicapées par leur employabilité et leur autonomisation ».  Elle a adopté notamment une loi sur la promotion et la protection des personnes handicapées et des subventions pour les structures faîtières des personnes handicapées ainsi que les structures de formation.  De manière générale, la Guinée a inscrit de façon transversale le handicap dans la problématique du développement national et dans les projets et les programmes de l’État. 

Le représentant a également mentionné les politiques et programmes en faveur de la jeunesse, comme le déploiement de 100 jeunes volontaires dans 20 préfectures pour leur mobilisation locale autour d’activités génératrices de revenus et d’inclusion sociale.  Il a également signalé la création d’un fonds national de réinsertion des jeunes, et l’opérationnalisation d’un programme de filets sociaux productifs qui a permis d’atteindre plus de 70 000 ménages pauvres.  M. Traoré a mis l’accent sur la récente mise en place d’une agence nationale d’inclusion économique et sociale dont la vocation est de promouvoir le partage de la prospérité.  Cette agence mise sur un effort financier en faveur des personnes pauvres et vulnérables d’au moins 2% du PIB dès 2020 et 4% d’ici à 2025.

M. SYED AKBARUDDIN (Inde) a indiqué que la politique de développement de son pays repose sur l’inclusion financière et la création de perspectives d’emploi décent, notamment à l’intention des femmes, des jeunes, des personnes âgées et des personnes handicapées.  Il a aussi expliqué que le système d’identification biométrique « Aadhaar » couvre à présent 90% de la population, améliorant ainsi leur accès à des services sociaux essentiels.  L’initiative d’inclusion financière a en outre permis à 340 millions de personnes, autrefois considérées non qualifiées pour le faire, d’ouvrir un compte bancaire.  En outre, en optimisant les comptes bancaires, les numéros d’identification unique et la téléphonie mobile, le Gouvernement a pu faire des transferts directs de fonds à l’intention de 330 millions de personnes, pour un montant total de 90 milliards de dollars. 

En septembre 2018, a-t-il poursuivi, un système national de protection sanitaire a été lancé pour couvrir les frais médicaux de 500 millions de personnes.  Un million de gens ont déjà pu obtenir des soins gratuitement qui leur auraient autrement coûté 450 millions de dollars.  Par ailleurs, 60 millions de foyers ont été raccordés au gaz sans frais, tandis que le pays est sur le point d’arriver à une couverture en électricité de 100% dans les zones rurales. 

M. Akbaruddin a ensuite expliqué que les microentreprises sont le pilier de l’économie de l’Inde et permettent de subvenir aux besoins de 500 millions de personnes.  Une agence de développement et de refinancement a été lancée pour fournir des prêts sans garanties aux entrepreneurs.  De plus, le pays a lancé, en 2015, un système d’assurance vie et handicap pour ceux qui n’y avaient jamais eu accès auparavant.  L’Inde est également en train d’élaborer le plus important programme de retraite au monde pour le secteur non structuré.  L’Inde entend aussi tirer parti du dividende démographique, notamment en utilisant des technologies numériques pour améliorer l’accès à l’information et au savoir.  Dix millions de jeunes suivent également une formation dans le cadre d’un programme spécial, pour pouvoir gagner leur vie par eux-mêmes.

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a estimé que des politiques sociales inclusives sont des outils fondamentaux pour éradiquer la pauvreté.  De même, l’objectif de « ne laisser personne de côté » requiert d’adopter des approches globales.  Ainsi, les hommes, les femmes, les personnes handicapées de tous les âges, les personnes âgées, doivent être intégrés dans les efforts globaux de développement.  Le développement social restera incomplet sans l’autonomisation des femmes et l’égalité des genres, a précisé le représentant.  La Turquie propose donc la promotion de l’emploi des femmes et la politique du salaire égal pour travail équivalent entre les sexes.  De même, il faut assurer l’accès aux services de base et un soutien aux personnes handicapées et celles du troisième âge. 

Dans la perspective de l’éradication de la pauvreté, le représentant a estimé qu’il fallait accorder une attention particulière à l’Afrique et aux pays les moins avancés (PMA).  Il est ainsi proposé aux pays africains de renforcer leurs stratégies de promotion de la transformation structurelle dans leurs économies respectives, afin de créer des emplois et assurer la protection sociale.  La Turquie s’engage à promouvoir la mise en œuvre du Programme 2030 en Afrique, ainsi que l’Agenda 2063 de l’Union africaine. 

En Turquie, l’assistance sociale et les politiques fiscales sont la base de la stratégie de réduction de la pauvreté.  Ce sont les couches les plus vulnérables de la société qui sont visées.  Les progrès économiques que le pays a connu pendant les années 2000 ont ainsi permis une réduction significative de la pauvreté.  En outre, le pays accueille « la plus large population de réfugiés au monde », soit plus de trois millions.  Ces gens qui sont sous la responsabilité temporaire de la Turquie, notamment les enfants et les personnes âgées, reçoivent de la nourriture et d’autres fournitures, tout en bénéficiant également des services de santé, d’éducation, de formation professionnelle et de soutien psychologique.  Les ressortissants syriens, par exemple, reçoivent un permis de travail qui leur donne la possibilité de sortir du secteur informel et de s’insérer dans le marché du travail turc. 

Mme MARIA ANGELA ZAPPIA (Italie) a attiré l’attention sur deux domaines de compétence de la Commission, les jeunes et les personnes atteintes de handicap.  En ce qui concerne la jeunesse, l’Italie reconnaît la valeur ajoutée d’une participation accrue des jeunes dans tous les aspects de la société, dans la mesure où ils sont les agents du changement, le moteur du développement et des « pacificateurs nés ».  Dans un contexte où leur contribution à la consolidation de la paix a été identifiée comme l’une des composantes clefs de la société civile, la délégation a estimé que l’éducation, par conséquent, joue un rôle essentiel: une « éducation formelle et informelle de qualité » facilite considérablement le développement des jeunes, en réduisant le nombre de ceux qui ne sont « ni étudiants, ni employés, ni stagiaires ».

« Du programme Erasmus à celui des Garanties pour les jeunes de l’Union européenne, nous sommes favorables à un système intégré d’outils visant à encourager la mobilité internationale, à promouvoir l’esprit d’entreprise chez les jeunes et à faciliter l’accès au marché du travail », a déclaré la représentante.  Elle a fait valoir que l’Italie avait établi, il y a deux ans, le programme national des « Jeunes délégués », dont l’un des bénéficiaires est présent aujourd’hui.  L’Italie, a-t-elle ajouté, soutient le projet de résolution présenté par le Portugal et le Sénégal sur les « Politiques et programmes des jeunes ».

M. PIETRO FOCHI, délégué jeunesse de l’Italie, a rappelé ensuite que l’Italie est à l’avant-garde des efforts visant à garantir l’intégration sociale et l’inclusion professionnelle des personnes handicapées, ainsi que le respect intégral de leurs droits humains, en particulier pour celles qui souffrent de troubles cognitifs.  En témoigne l’adoption d’une nouvelle loi l’an dernier, qui place la coordination de toutes les politiques relatives au handicap sous la tutelle d’un seul ministère, avec pour objectif d’en faire une priorité politique du Gouvernement, a-t-il dit.  Enfin, le délégué a fait mention de l’activisme de la société civile italienne vis-à-vis des personnes souffrant de handicap.

M. AMRITH ROHAN PERERA (Sri Lanka) a indiqué que pour répondre aux besoins des groupes marginalisés et des laissés-pour-compte, son gouvernement a lancé plusieurs programmes et projets, y compris sur la protection sociale.  Le Gouvernement mise aussi sur l’accélération du développement socioéconomique en milieu rural, avec des programmes qui mettent particulièrement l’accent sur le développement des infrastructures de base.  Quant aux jeunes, la satisfaction de leurs besoins a été confiée au Ministère du développement des compétences et de la formation professionnelle, y compris dans le domaine de la technologie numérique.  Aux Nations Unies, Sri Lanka est d’ailleurs un des principaux sponsors de la Journée mondiale des compétences des jeunes.  Sri Lanka a également fait de l’égalité entre les sexes et de l’émancipation des femmes une de ses priorités.  Des lois ont été adoptées et des politiques, formulées, sans oublier les plans d’action.  Le Gouvernement a fixé trois objectifs, à savoir l’amélioration de la situation économique des femmes et de leur « identité financière »; l’élimination de la violence à leur encontre; et leur participation à la vie publique et politique. 

Mme KATALIN ANNAMÁRIA BOGYAY (Hongrie) a focalisé son intervention sur les femmes, les enfants, les jeunes, les familles nombreuses et les Gitans.  Les familles nombreuses sont la priorité du Gouvernement qui veut assurer que celles qui souhaiteraient avoir des enfants bénéficient des meilleures circonstances possibles pour le faire.  Le 10 février, le Premier Ministre a annoncé un plan d’action pour soutenir les familles qui inclut des prêts bonifiés généreux, une aide aux logements pour les jeunes couples, des plans de sauvetages des prêts hypothécaires ainsi que l’élimination des impôts sur les revenus pour les mères de quatre enfants ou plus. 

Après avoir énuméré d’autres mesures pour les familles et les jeunes, comme le soutien à la maternité, l’allocation pour le soin des enfants, la taxe familiale, la représentante a évoqué le cas des Gitans qui sont souvent touchés par une pauvreté et souffrent particulièrement de l’exclusion.  La stratégie nationale d’inclusion sociale définit un ensemble complexe d’interventions commençant par le bien-être de l’enfant et l’éducation, qui comprend aussi l’emploi, les soins de santé et la sensibilisation.  Accroître les opportunités sur le marché du travail et promouvoir l’accès au travail sont d’autres préoccupations essentielles de la Hongrie.  Les résultats significatifs ont montré que ces politiques ont porté des fruits: le taux d’emploi des Gitans a augmenté de 25,9% à 45% entre 2013 et 2017. 

M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde) a indiqué que son pays connaît actuellement un développement socioéconomique comme en témoigne ses réussites dans la réalisation des objectifs de développement ainsi que le fait que le pays ne fasse plus partie de la catégorie des pays les moins avancés.  Il n’en demeure pas moins que Cabo Verde fait toujours face à la pauvreté extrême, aux inégalités de revenus, aux inégalités entre régions et à un taux de chômage élevé, surtout parmi les jeunes, tout en consolidant les acquis sur les plans de l’éducation, de la santé et de l’inclusion sociale.

Le représentant a passé en revue un certain nombre de programmes nationaux en cours comme ceux pour l’emploi de la jeunesse et pour la cohésion sociale, ainsi que le système de prise en charge sociale intégré.  Il a également mentionné l’adoption d’un salaire minimum pour les employés des secteurs publics et privés.  De plus, les retraites sociales, qui sont gérées par le Centre national de sécurité sociale, ont doublé ces dernières années et la couverture s’est élargie.  Le représentant a expliqué cela en partie par le recours à la technologie par le Centre en vue de l’universalisation des protections sociales.

Cependant les vulnérabilités de Cabo Verde, en tant que petit État insulaire en développement avec un taux d’endettement de plus en plus élevé, représentent un frein pour sa croissance économique et, partant, pour une fiscalité capable de financer le développement durable et les politiques sociales de l’île, a soutenu le représentant.  Il a assuré que la volonté politique était là pour réaliser le Plan national de développement durable 2017-2021.

M. JEAN-CLAUDE DO REGO (Bénin) a déclaré que le principal instrument de protection sociale mis en place par le Gouvernement pour sortir le Bénin de la précarité est le programme « Assurance pour le renforcement du capital humain (ARCH) », lancé en 2018.  À travers ce programme, l’État assure la prise en charge totale de l’assurance maladie des personnes vivant dans l’extrême pauvreté et la prise en charge partielle des autres pauvres.  De manière générale, l’assurance maladie sera rendue obligatoire par la loi pour toute personne résidant au Bénin.  En conséquence, a dit le représentant, l’État, les employeurs du secteur privé et les professionnels individuels seront tenus de souscrire au minimum pour leurs employés une assurance maladie de base.  Le Bénin a aussi pris une initiative qui permet, d’une part, des transferts conditionnels d’argent aux ménages identifiés comme étant à risque mais jugés capables de « réaliser un travail d’intérêt collectif » pour la communauté; et d’autre part, des transferts d’argent inconditionnels aux personnes handicapées. 

Il est évident que les changements climatiques accroissent la vulnérabilité des populations en rendant leurs conditions de vie plus précaires, a poursuivi le représentant.  Le Bénin a ainsi adopté en juin 2018 la loi sur les changements climatiques afin de prévenir, protéger et gérer les conséquences des changements climatiques.  Enfin, a ajouté le délégué, en ce qui concerne les efforts entrepris pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté, le Bénin s’attache à assurer la « spatialisation équilibrée des initiatives de développement ».  À cette fin, le Gouvernement a mis en place des accords avec les municipalités qui visent à les préserver des fortes contraintes financières qui empêchent les villes les plus défavorisées de mettre en place les services publics nécessaires. 

M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador) a jugé nécessaire d’œuvrer aussi bien à l’amélioration des droits que pour la lutte contre la pauvreté.  Une loi récente à El Salvador permet de mieux mesurer la pauvreté sous toutes ses facettes, afin de pouvoir placer la personne au cœur de toutes les décisions de l’État.  Il a insisté sur l’importance de favoriser l’emploi des femmes pour réduire les inégalités, ajoutant que son pays déploie de nombreuses initiatives à cette fin.  Pour ce qui est des politiques fiscales, le Gouvernement a lancé une réforme fiscale complète.  Le système de retraite a, lui aussi, été réformé dans le but d’augmenter la couverture.  Un système de retraite non contributive a été élaboré à l’intention des personnes âgées vivant dans l’extrême pauvreté.  Une prestation solidaire de base pour les personnes handicapées existe également.  Sur le plan de l’éducation, l’alphabétisation est à présent universelle et la maîtrise des mathématiques de base a également progressé.

Le représentant s’est ensuite préoccupé de la réduction de la pertinence des travaux de la Commission, notamment en ce qui concerne les documents sectoriels.  Il a estimé que son champ d’action avait déjà été dépassé par plusieurs autres entités de l’ONU, notamment la Troisième Commission.  Il a en outre constaté que la Déclaration de Copenhague avait été rendue « un peu » caduque depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives) a déclaré que le Gouvernement favorise l’inclusion pour remédier aux inégalités.  Les populations les plus vulnérables sont les plus concernées par cette politique.  Les Maldives ont donc créé un système gratuit pour l’éducation, qui bénéficie à tous, a-t-il indiqué en faisant remarquer que cela constitue un levier essentiel pour réduire les inégalités.  Le Gouvernement prévoit aussi la gratuité de l’enseignement supérieur. 

En tant que pays constitué d’îles éparses, les Maldives doivent adapter leur politique à cette spécificité pour toucher toute la population y compris les célibataires, les handicapés et les pêcheurs, a poursuivi M. Mohamed.  C’est pourquoi il existe un programme de logement pour les personnes handicapées, entre autres.  S’agissant du développement économique des femmes, la loi garantit l’égalité des chances et l’égalité salariale.  En outre, le Gouvernement a élargi la participation des femmes aux processus de prise de décisions.  Il a adopté une politique d’autonomisation des femmes pour placer les Maldives sur la voie de la réalisation des objectifs de développement durable. 

M. GEORGI VELIKOV PANAYOTOV (Bulgarie) a insisté sur l’importance des jeunes, avant de céder sa place à M. YAVOR GOCHEV, délégué jeunesse, qui a souligné que sa génération est un des facteurs fondamentaux de la réussite des stratégies de développement du pays.  Il a insisté sur l’importance de l’éducation et de l’apprentissage pour permettre aux jeunes de participer au développement durable.  L’éducation et le travail décent sont des défis notables que doit surmonter la Bulgarie, a-t-il reconnu.  Il a appelé les États Membres à investir dans l’éducation de qualité et les compétences du XXIsiècle.  Une nouvelle loi a d’ailleurs été adoptée à cette fin.

À son tour, M. DILIYAN MANOLOV, autre délégué jeunesse, a appelé à mobiliser les écoles et les universités pour s’assurer que les jeunes puissent acquérir les compétences nécessaires pour s’adapter à un marché du travail en constante mutation.  Les jeunes bulgares se mobilisent notamment pour renforcer la prise de conscience en la matière.  Il est aussi essentiel de travailler auprès des groupes vulnérables, notamment les personnes handicapées, a ajouté le délégué.  L’éducation joue un rôle essentiel pour assurer la cohésion sociale, a-t-il encore souligné, avant d’appeler à la pleine mise en œuvre du Programme d’action mondial pour la jeunesse.

M. FRANCISCO ALBERTO GONZALEZ (Colombie) a rappelé les engagements pris par de nombreux pays, y compris la Colombie, pour créer les conditions permettant aux personnes âgées de vivre en bonne santé.  Le représentant a souligné le rôle que jouent les jeunes Colombiens pour la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement appelée « Jeunesse orange ».  Cette stratégie a permis la conception d’un espace qui permet de développer les idées et de les transformer en actions afin d’améliorer les conditions économiques locales.  Le Gouvernement a aussi redoublé d’efforts dans la prise en charge du handicap, a témoigné le représentant.  À égard, le Gouvernement a élaboré un plan handicap qui vise à éliminer les obstacles à l’épanouissement des personnes handicapées, à améliorer les services de prise en charge, et à améliorer la collecte de données sur ce groupe de la population. 

M. FIRAS HASSAN JABBAR AL-KHAQANI (Iraq) a indiqué que son gouvernement vise à élaborer un programme de protection sociale intégrale.  Un système de réseautage est notamment prévu pour les personnes sans famille, tandis que différents mécanismes permettent d’assurer le suivi des programmes de lutte contre la pauvreté.  Il a aussi affirmé que l’égalité de salaire est assurée en Iraq. 

La pollution de l’environnement, provoqué par l’incinération des puits de pétrole par des groupes terroristes, ainsi que la dissémination d’engins explosifs dans tout le territoire posent cependant des défis notables, s’est-il inquiété.  Néanmoins, le Service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS) a pu désactiver des milliers d’engins explosifs.  Ainsi, et grâce aux efforts considérables du Gouvernement, 3,5 millions de déplacés ont pu regagner leur foyer. 

Le représentant a aussi indiqué que les groupes terroristes exploitent et blessent les personnes handicapées, décriant par ailleurs les sévices sexuels endurés par les femmes aux mains de Daech.  Vu ce contexte, 5% des emplois du service public sont réservés aux personnes handicapées et des prestations sont par ailleurs versées aux personnes qui en prennent soin.

M. EDGAR ANDRÉS MOLINA LINARES (Guatemala) a dit qu’en tant que pays à revenu intermédiaire, le Guatemala fait face à différents problèmes, notamment le manque de productivité, les obstacles pour accéder aux marchés internationaux, et les emplois non qualifiés.  Tout cela a des incidences en particulier sur les groupes vulnérables.  Nous devons pourtant relever des défis qui ne font que s’intensifier, s’est inquiété le représentant.  Pour cela, il est nécessaire d’avancer dans la mise en œuvre des décisions des différentes réunions et conférences internationales sur le développement, en particulier le Programme 2030. 

Le représentant a souligné particulièrement l’importance de réduire les écarts de salaires et l’importance des mesures concrètes en faveur des personnes handicapées.  S’agissant des personnes âgées, il faut renforcer les capacités nationales, internationales et institutionnelles de prise en charge.  M. Molina Linares a donc suggéré l’adoption d’un instrument international spécifique aux questions des personnes âgées.  Pour ce qui est des jeunes, il a recommandé de prendre des mesures -investissement dans l’éducation et création d’emplois- afin de faire face aux situations difficiles des jeunes et de créer les conditions du développement durable. 

Mme AMANI AL TABTABAIE (Koweït) a indiqué que le droit des femmes est garanti par la Constitution koweïtienne et que ces dernières représentent 50% de la force de travail du pays.  Le Koweït est également bien classé sur l’index de réduction de l’inégalité entre les sexes.  La représentante a par ailleurs cité des lois qui ont pour but de veiller à la protection des droits des personnes handicapées.  En outre, dans le cadre de l’observation de l’Année internationale de la famille, le Koweït a mis en place des programmes pour venir en aide aux personnes vulnérables, moyennant des aides financières et des programmes de formation et d’apprentissage.

La représentante a également indiqué que le Koweït dispose de nombreux mécanismes pour faire face aux conséquences des catastrophes naturelles.  Elle s’est félicitée qu’aucune perte humaine n’ait été à déplorer dans son pays en raison de ces phénomènes entre 2012 et 2016.

M. MIRWAIS BAHEEJ, Directeur de la planification et de la consolidation du Ministère de l’économie de l’Afghanistan, a déclaré que le Gouvernement était déterminé à se lancer sur la voie de la prospérité en dépit des défis sécuritaires.  Le Cadre national pour la paix et le développement a pour priorité l’autonomisation des femmes, la création d’institutions fortes, l’appui à la croissance inclusive et l’inclusion sociale.  Le Gouvernement a lancé également un programme visant à améliorer les perspectives économiques des personnes déplacées.  Il a consacré un budget spécial pour l’électricité, l’assainissement et les infrastructures dans les zones rurales afin de les aider à réaliser le développement.  Les investissements dans l’enseignement supérieur ont permis de combler le fossé entre les revenus, a aussi indiqué le Directeur qui a exprimé l’impatience de son gouvernement à travailler avec les bailleurs de fonds pour garantir un Afghanistan pacifique et prospère. 

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) s’est inquiété des tendances négatives observées depuis l’adoption de la Déclaration de Copenhague.  Il a insisté sur l’importance des mesures budgétaires et salariales, ainsi que sur la discrimination positive, qui sont des moyens de faire avancer le développement social.  Il a déploré que plus de 70% des habitants de la planète n’aient pas accès à une couverture sanitaire universelle.  Pour atteindre l’inclusion sociale, il faut commencer par combler les lacunes pour l’accession aux seuils de protection sociale, a-t-il estimé.

Le représentant a ensuite affirmé que les sanctions unilatérales imposées par les États-Unis et leur harcèlement des pays qui cherchent à coopérer avec la République islamique d’Iran visent à torpiller les efforts de réduction des inégalités, notamment lorsque ces mesures ciblent le système de santé, les systèmes bancaire et financier, ainsi que le système de protection sociale.  M. Al Habib a ensuite parlé de l’adoption d’une nouvelle loi qui impose un quota de 3% pour l’emploi de personnes handicapées dans les organes gouvernementaux.  Il a également souligné l’importance d’aider les jeunes et les personnes âgées.

Mme GHISLAINE VIVIENNE ANNE-MARIE WILLIAMS (Saint-Kitts-et-Nevis) a souligné la nécessité de mener de bonnes politiques salariales pour combattre les inégalités.  Grâce à cela, son pays a mis en place un programme de formation à l’autonomisation et l’acquisition de compétences, qui offre des opportunités d’emplois pour les jeunes.  Le Gouvernement a injecté plus de 300 millions de dollars dans cette initiative, a précisé la représentante.  Par ailleurs, le Gouvernement poursuit sa politique de couverture santé universelle en vue de l’élargir et de donner un accès égal à des soins de qualité à tous les citoyens. 

Le Gouvernement de Saint-Kitts-et-Nevis continue également de donner la priorité à l’éducation.  Le plan national du secteur éducatif lancé en 2017 a pour but de donner un accès équitable à une éducation de qualité et inclusive, non seulement pour les jeunes, y compris les jeunes handicapés, mais aussi pour tous les citoyens tout au long de leur vie.  Pays vulnérable aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, Saint-Kitts-et-Nevis souligne enfin la nécessité de mettre en œuvre les stratégies de réduction des risques de catastrophe pour éviter la perpétuation des inégalités parmi les groupes sociaux. 

Mme ANNA NORLANDER (Suède) a appuyé l’idée qu’une administration fiscale efficace et une protection sociale adéquate et accessible sont « des éléments fondamentaux » du financement à long terme d’une société fonctionnelle, de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des objectifs de développement durable.  La Suède, a-t-elle rappelé, a d’ailleurs organisé l’année dernière une conférence sur la question dans le but de réfléchir aux moyens de renforcer les capacités des administrations fiscales et de les rendre aptes à contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable. 

La représentante a ensuite parlé du modèle suédois du marché de l’emploi, « qui fonctionne bien », du taux de chômage qui est à son plus bas niveau depuis 2008 et de la diminution de l’écart salarial entre hommes et femmes.  La Suède, a-t-elle dit, est convaincue que les gouvernements, les syndicats et les organisations d’employeurs doivent travailler ensemble pour combattre les inégalités dans le marché de l’emploi.  C’est la raison pour laquelle elle a, avec l’Organisation internationale du Travail et l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), lancé le « Global Deal », dans le cadre de l’objectif 17 du Programme 2030 relatif aux partenariats mais aussi des objectifs 8 et 10 sur l’emploi décent et la croissance inclusive, et les inégalités. 

Mme Norlander a poursuivi en soulignant l’importance qu’il y a à investir dans la protection sociale pour réaliser la vision partagée de ne « laisser personne sur le côté ».  Elle a insisté sur une protection sociale soucieuse des droits de l’enfant et donc du développement du capital humain.  L’idée, a-t-elle confié, est de faire de la Suède un pays « où il fait bon grandir ».  En conséquence, l’année dernière, le Parlement a adopté une loi qui « nationalise » la Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant, laquelle entrera en vigueur le 1er janvier 2020 et sera assortie de directives, d’une initiative sur l’éducation et d’un travail de transformation systématique.  La représentante a aussi parlé des efforts de son pays en faveur des jeunes, des personnes handicapées et des personnes âgées.  La Suède, a-t-elle conclu, a adopté une nouvelle stratégie des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit qu’elle appliquera à toute sa politique de coopération au développement jusqu’en 2022.  À cet égard, la représentante a souligné que les droits à la santé sexuelle et reproductive ne sont pas une option mais une partie intégrante des droits de l’homme et essentiels pour la réduction de la pauvreté et le développement durable.  Elle n’a pas oublié de dire à quel point son pays apprécie l’apport d’une société civile militante, formatrice d’opinions et contrôleuse des politiques mises en place. 

Mme ANA SILVIA RODRÍGUEZ ABASCAL (Cuba) s’est alarmée du fait que 82% des richesses générées dans le monde en 2017 aient atterri dans les mains de 1% de la population mondiale alors que 3,7 milliards de personnes n’ont vu aucune augmentation de leurs revenus.  Si elle a convenu avec le Secrétaire général que les politiques fiscales peuvent supprimer les obstacles à l’intégration sociale, la représentante a tout de même rappelé que ces politiques, celles des taxes et des salaires relèvent des prérogatives des États qui ont le « droit souverain » d’en décider conformément aux besoins de leur développement économique.  Le système fiscal cubain s’appuie sur le principe d’équité et a pour objectif d’assurer le financement des dépenses sociales.  Malgré les six décennies du blocus imposé par les États-Unis, Cuba continue à engranger les succès dans le développement social et a déjà réalisé plusieurs objectifs de développement durable.  Cuba partage aussi ses « maigres ressources » avec les autres nations, par le biais de la coopération internationale.  Mon pays, a conclu la représentante, est convaincu que ce n’est qu’en donnant la priorité au développement social et défendant fermement la solidarité et une coopération véritable qu’il sera possible de réaliser les objectifs de développement social. 

M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a appelé à renforcer le multilatéralisme pour parvenir à des sociétés inclusives.  Il a déploré la multiplication d’obstacles qui entravent la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire, entre autres, dénonçant en outre le manque d’action pour faire face aux changements climatiques « en raison de la corruption ».  Il a parlé des mesures déployées par son gouvernent pour promouvoir la coexistence avec la Terre mère. 

En Bolivie, des plans ont été mis en place pour éliminer la pauvreté, l’exclusion et l’exploitation sociale.  La pauvreté a ainsi chuté depuis 2006, passant de plus de 50% à environ 30%, et des progrès notables ont été réalisés pour combattre les inégalités: tandis les 10% le plus riches gagnaient 128 fois plus que les tranches les plus pauvres en 2016, ils gagnent désormais « seulement » 48 fois plus.  La classe moyenne a également augmenté pour atteindre sept millions de personnes.  En outre, un plan de création d’emplois à l’intention des jeunes a débouché sur la création de 58 millions d’emplois, et des progrès notables ont été réalisés en matière d’égalité des sexes, les femmes représentant par exemple 51% des parlementaires.

Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a constaté que la Commission du développement social n’avait pas évolué depuis le Sommet de Copenhague, alors que le débat oui.  La question des handicapés, par exemple, apparaît dans tous les travaux de l’ONU, y compris dans les réunions en formule Arria du Conseil de sécurité, a-t-elle remarqué.  Pourtant, a-t-elle regretté, la Commission continue à ne parler que de « modèles médicaux ».  Elle a recommandé d’employer la terminologie de la Troisième Commission plutôt qu’un langage distinct, soulignant que la question du handicap fait partie « d’un débat plus large ». 

La représentante a aussi conseillé d’écourter la durée des sessions.  À l’heure actuelle, la Commission semble « se réunir pour se réunir », a-t-elle commenté.  Une session de quatre jours serait idéale ainsi que l’adoption d’un document principal plutôt que de résolutions récurrentes, a estimé Mme Norman-Chalet.

M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie) a mentionné le programme intitulé « Famille espoir » qui a permis une baisse du taux de pauvreté de 10,64% en 2016 à 9,66% en 2018, ainsi qu’une baisse du coefficient de Gini passé de 0,397 à 0,391.  Son pays, a-t-il ajouté, a par ailleurs réformé son architecture fiscale afin de parvenir à un équilibre entre l’objectif de favoriser la création d’un environnement propice aux investissements et celui de diminuer la charge fiscale sur les individus.  « L’impôt peut être un instrument puissant de redistribution de la richesse et de réduction des inégalités et de la pauvreté. »  Toujours dans cette logique de réduction des inégalités, le délégué a, enfin, insisté sur le rôle crucial que joue le salaire minimum, qui fait l’objet en Indonésie d’une réévaluation annuelle. 

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a appelé à se concentrer sur la cohésion sociale au sein des pays sans littoral et des petits États insulaires en développement.  Il s’est particulièrement soucié de la prévalence des inégalités.  Face à ce problème, le Gouvernement a lancé l’initiative « Népalais heureux ».  Un plan de sécurité sociale a aussi été élaboré à l’intention du secteur informel.

En dépit de ressources limités, a poursuivi le délégué, le Gouvernement a élaboré des programmes pour les personnes âgées, les autochtones et les victimes de catastrophes naturelles, notamment les victimes du séisme qui a récemment frappé le pays.  La réforme du système d’imposition, la création d’un salaire minimum et les incitations pour la création d’entreprises ont également contribué à combler les inégalités.  L’impôt pour les plus pauvres a été baissé, tandis que les plus riches paient dorénavant un impôt plus élevé, a-t-il précisé.

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a retracé l’historique du système de protection sociale de la Jamaïque et de ses réformes qui ont pour vocation de garantir l’efficacité et de promouvoir le développement inclusif à travers la réduction des inégalités.  Le Ministère du travail et de la sécurité sociale, qui est chargé de la mise en œuvre des politiques nationales de protection sociale, a ouvert deux nouveaux bureaux dans l’ouest et dans le nord de l’île pour étendre sa présence sur tout le territoire.  Ses services Internet vont donc être mis à niveau.  De plus, le Gouvernement a créé le Comité national pour la protection sociale en vue de faciliter la collaboration interorganisations et de renforcer le suivi multisectoriel, a poursuivi le représentant.  En novembre 2017, la nouvelle politique nationale de réduction de la pauvreté a été lancée dans l’objectif d’éradiquer la pauvreté extrême et la faim d’ici à 2022.

Le délégué a également évoqué le programme de consolidation fiscale qui est en cours, tout en indiquant que les ressources budgétaires allouées au Programme de protection sociale n’ont cessé d’augmenter ces dernières années dans le but d’assurer un meilleur accès aux services sociaux des pauvres et des personnes les plus vulnérables.  La Jamaïque poursuit en outre ses efforts en termes de services aux personnes âgées.  Des discussions sont actuellement en cours pour développer une politique nationale pour ces personnes, a-t-il précisé avant de mentionner la politique nationale pour la jeunesse de 2017 qui a pour vocation de renforcer la formation professionnelle pour faciliter l’emploi des jeunes. 

M. PARK CHULL-JOO (République de Corée) a indiqué que son gouvernement avait mis sur pied un plan quinquennal pour la promotion du bien-être des personnes handicapées.  Le pays occupe également un rôle de chef de file au niveau régional pour assurer la mise en œuvre de la troisième Décennie Asie-Pacifique pour les personnes handicapées, et un plan d’action a été créé pour assurer le succès de la Stratégie d’Incheon.  Pour ce qui est de l’autonomisation des jeunes, a poursuivi M. Park, le Gouvernement est en train de renforcer les filets de sécurité sociale au niveau communautaire pour appuyer les jeunes à risque.  Les jeunes sont également invités à se faire entendre lors des processus de prise de décisions.

Le représentant a ensuite indiqué que la proportion de personnes âgées devrait passer de 14% en 2017 à 20% en 2025.  Pour y faire face, la République de Corée a augmenté les retraites et amélioré les perspectives d’emploi pour les personnes âgées.  En matière de politique familiale, la République de Corée entend promouvoir le respect de la « diversité des familles ».  Les centres d’appui pour les familles multiculturelles ont notamment été modifiés pour répondre aux besoins régionaux. 

Il existe en outre des incitations à la création d’emplois afin de faire face à la diminution de la tranche de population en âge de travailler, ainsi qu’aux inégalités que doivent surmonter les femmes et les travailleurs irréguliers.  Les filets de sécurité sociale sont aussi en train d’être renforcés et le salaire minimum a été augmenté de 10,9% en 2019.  Il existe également un fonds pour soulager le fardeau financier des microentreprises.

M. DINH NHO HUNG (Viet Nam) a rappelé que son pays a été un des premiers à accepter la protection sociale minimale et ,en 2018, il a pu s’enorgueillir d’une couverture de 87,25% de la population.  Les chiffres sont tout aussi louables s’agissant de la baisse de la malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans, de l’accès aux écoles maternelle et primaire, de la diminution du chômage et de la réduction des inégalités de revenus.  Mais le Viet Nam fait toujours face à de nombreux problèmes, a avoué le représentant qui a parlé, en particulier, des effets des changements climatiques qui détournent les ressources du développement social, de l’élargissement de la protection sociale, de l’égalité salariale ou des politiques fiscales centrées sur les pauvres et les personnes vulnérables.  Le représentant a donc insisté sur l’importance de la coopération internationale. 

Pour Mme HELENA DEL CARMEN YÁNEZ LOZA (Équateur), il est impératif d’élaborer des stratégies pour atténuer les inégalités économiques et sociales dans le monde et au sein de chaque pays, et de garantir le développement durable pour tous.  « Il faut renforcer la transformation structurelle des politiques économiques et sociales afin de parvenir à une meilleure distribution des richesses », a plaidé la déléguée pour laquelle il est nécessaire de concevoir le développement d’un point de vue social.  Il faut en effet pouvoir garantir la réalisation des droits économiques et culturels de tous.

C’est précisément l’objectif du Plan national de développement de l’Équateur qui aspire à construire une base solide de protection sociale pour tous, y compris pour les groupes prioritaires dont les enfants.  Ces groupes bénéficient de logements sociaux, d’un accès aux soins et à l’éducation, tandis que les personnes handicapées ainsi que celles qui en prennent soin reçoivent des allocations financières.  Ainsi, en Équateur, plus de 80 000 personnes handicapées (soit 213% de plus par rapport à 2012) ont pu être intégrées au marché du travail, a précisé la représentante.  Elle a également insisté sur l’importance d’une bonne gouvernance pour le développement durable.  S’agissant des personnes âgées, elle a précisé que son pays dispose d’un système de retraite universel et que des services spécifiques leur sont dédiés. 

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a indiqué que son gouvernement avait adopté une politique applicable au niveau régional dans le but de renforcer le secteur de l’emploi ainsi que la protection sociale des personnes les plus démunies, précisant que celle-ci repose notamment sur l’accès aux services sociaux de base.  Et depuis 2018, une loi portant sur la protection sociale des personnes handicapées est entrée en vigueur, laquelle cible notamment à lever les obstacles au respect de leurs droits, à leur emploi et à leur accès au logement.

La représentante a également parlé de la politique kirghize pour les jeunes pour la période 2017-2020.  Celle-ci, a-t-elle indiqué, vise à garantir un accès équitable aux services municipaux et à participer aux processus décisionnels.  Plusieurs problèmes demeurent cependant en ce qui concerne la protection des femmes, mais une loi sur la protection des victimes de violences domestiques est entrée en vigueur.  Les femmes ont par ailleurs davantage accès à des programmes de formation.  En ce qui concerne les familles, a enchaîné Mme Moldoisaeva, un programme d’appui a été approuvé en août 2017, lequel entend répondre aux problèmes qu’affrontent les familles et les enfants.  Des mesures d’amélioration de la législation familiale sont en cours d’adoption.  En outre, le 20 février a été déclaré, depuis 2007, Journée de la justice sociale.

Signe de son engagement en faveur d’un développement inclusif et durable, Mme HMWAY HMWAY KHYNE (Myanmar) a annoncé que son gouvernement avait adopté le Plan de développement du Myanmar, aligné sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le Gouvernement redouble d’efforts pour investir davantage dans une éducation et des soins de santé, ainsi que dans l’égalité entre les sexes, les infrastructures, les services financiers et les technologies de l’information et des communications.  En outre, la protection des droits des travailleurs est consacrée par la Constitution du Myanmar, a fait valoir la représentante, tandis qu’une loi garantit un salaire minimum. 

La représentante a également mentionné les législations relatives à la protection des droits des personnes handicapées qui ont été adoptées en 2015 et 2017, et des programmes de transfert d’espèces intégrés au Plan national stratégique de protection sociale datant de 2014.  D’une manière générale, le Myanmar, a affirmé sa déléguée, a entrepris une série de réformes sociales, politiques et économiques, certaines de premier plan, d’autres plus subtiles, au cours des dernières années, lesquelles ont permis d’augmenter le revenu par habitant, de faire décliner la pauvreté et d’étendre la couverture sociale. 

M. MOHAMED FATHI AHMED EDREES (Égypte) a relevé combien les inégalités et le manque d’inclusion sociale des personnes marginalisées et vulnérables -notamment les jeunes, les femmes et les handicapés- entravent le développement durable dans de nombreux pays.  « Dans une course contre la montre », l’Égypte s’emploie à réaliser le développement durable en cherchant à inclure socialement les personnes fragilisées et pauvres, en particulier les jeunes qu’elle incite à participer à la vie publique au moyen de fora nationaux.  Elle encourage également leur intégration dans la fonction publique à travers notamment un programme pour renforcer le leadership des jeunes.

S’agissant de la femme, « 2018 a été l’année de la femme en Égypte », a expliqué le représentant ajoutant que le pays avait enregistré des taux records en termes d’emploi des femmes à des postes publics avec notamment huit femmes ministres.  L’Égypte met également l’accent sur l’inclusion financière des femmes et des jeunes à travers des programmes de microcrédits et de microprojets.  Le représentant a enfin signalé que le Gouvernement égyptien avait lancé un programme visant à fournir des prestations de base aux familles pauvres ainsi qu’aux personnes handicapées. 

M. FREDERICO SALOMÃO DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a cité certaines des mesures préconisées par le Président Bolsonaro pour renforcer la cohésion sociale.  Outre la levée des entraves au commerce, les programmes sociaux seront réexaminés et le Gouvernement redoublera d’efforts pour promouvoir l’éduction de base et la couverture sanitaire, a-t-il notamment indiqué.  Il s’est dit convaincu que les mesures préconisées permettront de venir en aide aux plus défavorisés.  Parfois, « plus de gouvernement n’est pas la solution » pour surmonter les inégalités, a-t-il commenté.

Le représentant s’est ensuite soucié des répercussions des catastrophes provoquées par l’homme.  Il a cité la catastrophe minière à Brumadinho qui a fait plus de 150 morts et des centaines de portés disparus.  Les conséquences environnementales de la tragédie se feront ressentir pendant des dizaines d’années, a-t-il alerté.  Le Gouvernement est déterminé à renforcer les mesures législatives pour éviter qu’une telle tragédie se reproduise à l’avenir, a-t-il assuré.

M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a rappelé l’engagement de son gouvernement en faveur de la réconciliation et de l’unité nationale pour atteindre les objectifs de l’élimination de la pauvreté et de l’autonomisation des femmes.  Remarquant que « nous sommes loin d’atteindre les objectifs de développement durable » car les inégalités ne font qu’augmenter dans le monde, il a insisté sur la mobilisation au Nicaragua en faveur de la réalisation de ces objectifs.  La paix et le développement vont de pair, a noté le représentant avant de dénoncer l’imposition de sanctions unilatérales qui sapent les efforts des pays en développement dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Le Nicaragua connaît un taux de croissance économique moyen de 5,2%, pour les cinq dernières années, et assure la production de 90% de son alimentation, s’est enorgueilli le délégué.  Le pays s’est également doté d’un système éducatif gratuit.  En outre, l’analphabétisme n’existe quasiment plus.  Le Nicaragua est aussi le pays au niveau le plus élevé en termes d’égalité entre les sexes sur le continent sud-américain, a précisé le représentant.  Il a aussi fait part de la baisse du taux de pauvreté extrême qui se situait à 6,9% en 2016.

M. KANISSON COULIBALY (Mali) a indiqué que les autorités maliennes successives ont très tôt fait le choix politique d’investir une part importante des ressources nationales « bien que limitées » dans les efforts de réduction de la fracture sociale.  Il a notamment indiqué que le Mali dispose, depuis 2009, du régime de l’assurance maladie obligatoire (AMO) qui répond aux imperfections du marché sanitaire dont bénéficient les travailleurs.  Elle garantit la prise en charge directe des frais de santé à hauteur de 70% à 80%.  Le Gouvernement dispose aussi d’une couverture sanitaire pour sa population vulnérable, le régime d’assistance médicale (RAMED), qui prend entièrement en charge les personnes indigentes.  Il a précisé que l’AMO et le RAMED couvrent environ 2,2 millions de personnes, soit 12% de la population. 

Le Mali a en outre adopté, en 2018, une loi instituant le régime d’assurance maladie universelle, laquelle vise à faciliter l’accès aux services de santé de base à toute la population « sans aucune distinction ».  Le Mali consacre par ailleurs le mois d’octobre de chaque année à la solidarité envers les personnes les plus vulnérables. 

M. Coulibaly a également fait savoir que le budget 2019 du Mali prend en charge les incidences financières des avantages accordés aux salariés suite aux négociations avec les centrales syndicales, tout en respectant les engagements de convergences pris dans le cadre du programme économique et financier avec le Fonds monétaire international (FMI), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), entre autres.  C’est ainsi, a-t-il précisé, que malgré les ressources limitées de l’État, les crédits de paiement des charges salariales du personnel civil et militaire de l’État et des fonctionnaires des collectivités territoriales ont augmenté de 15,33% entre 2018 et 2019.

Mgr. TOMASZ GRYSA, du Saint-Siège, a alerté sur le fait que l’inégalité des revenus sape la cohésion sociale et la confiance dans les systèmes sociopolitiques, provoquant l’incertitude quant à l’avenir.  Il a relevé que cette situation touche notamment les jeunes qui font face à un chômage « persistant ».  Il a souligné qu’une éducation de qualité, sans exclusive, notamment pour les jeunes de milieux défavorisés, est un élément fondamental pour combler le fossé des inégalités.  Il a également estimé que la promotion de l’avenir des jeunes repose sur l’investissement dans la famille.  « Le renforcement de la famille est sans doute la politique de protection sociale la plus effective de toutes car des familles solides sont des filets de sécurité solides », a-t-il affirmé.  Pour le Saint-Siège, des politiques d’appui aux familles et aux enfants ainsi que des politiques fiscales favorables aux familles sont autant d’investissements capables de catalyser les familles pour qu’elles contribuent à s’occuper des membres les plus vulnérables des sociétés.  Le nonce a également insisté sur l’égalité des sexes, l’égalité des salaires, l’équité dans les promotions de carrière et la protection des mères.

M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a indiqué que la forte croissance économique dans son pays a permis une « remarquable » amélioration des conditions de vie de ses habitants, les taux de pauvreté et de chômage ayant baissé de 5%, alors que les salaires et les pensions de retraite ont, eux, augmenté.  Le salaire minimum, que touchent plus de 230 000 personnes, a été récemment relevé par décret présidentiel.  Le Gouvernement fournit en outre une aide ciblée à 132 000 familles, a-t-il déclaré.  Il a aussi mentionné les efforts visant à diversifier l’économie de son pays, par la création, notamment, de parcs industriels qui jouent un rôle crucial pour la promotion de l’innovation.  Enfin, le délégué a indiqué qu’au cours de la dernière décennie, environ 34 000 entrepreneurs ont bénéficié de prêts à taux préférentiel.

Mme LAHYA ITEDHIMBWA SHIKONGO (Namibie) a expliqué que ces dernières années, les Ministères de la santé et des services sociaux, de l’éducation ou encore de l’élimination de la pauvreté ont bénéficié de la part la plus importante de l’enveloppe budgétaire.  L’éducation est donc gratuite et l’accès à la santé l’est pratiquement aussi.  Des programmes de transfert de fonds à l’intention des personnes âgées, des enfants, des personnes handicapées, ou encore des anciens combattants ont été lancés.  Une commission de la sécurité sociale, qui s’occupe des congés maternité, des congés maladie et des indemnités de décès, est pleinement opérationnelle.

La représentante a indiqué que son pays avait réalisé des progrès notables dans la lutte contre le VIH/sida et le pays est sur le point de dépasser l’objectif 90-90-90 d’ONUSIDA.  La santé des femmes, dont la santé maternelle, a aussi connu des progrès.  Comme les femmes doivent encore parcourir de longues distances pour pouvoir accoucher dans un hôpital ou une clinique, le pays est en train d’accélérer la construction de « centres d’attente ».  Un système de clinique mobile a aussi été créé pour les zones reculées.  Mme Shikongo a par ailleurs reconnu que le taux de chômage parmi les jeunes est « inacceptablement » élevé dans son pays, poussant de nombreuses personnes vers le secteur informel.  Des perspectives d’emploi sont donc réservées aux jeunes chômeurs et des programmes de formation ont été créés pour assurer leur entrée dans la fonction publique.

Mme DEBORAH O’HARA-RUSCKOWSKI, de l’Ordre souverain de Malte, a rappelé que l’une des missions de l’Ordre depuis 900 ans a été de prendre soin des malades, des pauvres et des handicapés.  Aujourd’hui, il gère plus de 2 000 projets dans 120 pays pour préserver la dignité humaine de ceux qui sont dans le besoin grâce à un travail humanitaire, social et médical.  Le travail de l’Ordre fait écho au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à son objectif « de ne laisser personne de côté ».  Ce travail évolue en permanence pour répondre aux besoins humanitaires du monde.

Mettant l’accent sur la situation des personnes handicapées, la représentante a rappelé que ces personnes représentent près de 15% de la population mondiale.  Le Programme 2030 et le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement ont le mérite, selon elle, de chercher à intégrer, appuyer et autant que possible autonomiser les personnes handicapées dont la situation est particulièrement difficile lors des catastrophes naturelles, des conflits armés ou d’autres formes de catastrophes provoquées par l’homme.  Bien souvent les sites de secours et les infrastructures essentielles ne leur sont pas accessibles, a fait observer la représentante.

Mme AL-EMADI, du Doha International Family Institute, a appelé le secteur privé, les chercheurs et autres à fournir l’appui nécessaire aux aides-soignants pour les aider à équilibrer leur vie professionnelle et familiale.  Il faut notamment élaborer des règles de travail plus souples, a-t-elle précisé.  La représentante a aussi appelé à faire de la famille une priorité.  Elle a également invité à impliquer les hommes dans l’éducation de leurs enfants. 

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