Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur la situation en République démocratique du Congo
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par la Présidente du Conseil de sécurité pour le mois d’août, Mme Joanna Wronecka (Pologne):
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 24 juillet 2019 pour passer en revue la situation en République démocratique du Congo et les activités de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Ils ont entendu un exposé de la Représentante spéciale du Secrétaire général, Leila Zerrougui, sur la situation politique et humanitaire, la sécurité et les droits de l’homme dans le pays.
Les membres du Conseil ont constaté une certaine évolution politique en République démocratique du Congo, depuis l’élection du Président, Félix Tshisekedi. Ils se sont félicités de l’action qu’il a menée en faveur de la réconciliation et de la paix et de la stabilité dans le pays, des mesures qu’il a prises en vue d’une ouverture politique, telles que la libération de membres de l’opposition et de la société civile et le retour des acteurs politiques en République démocratique du Congo, ainsi que de ses efforts à l’appui de la liberté d’opinion et d’expression, et l’ont encouragé à veiller à ce que le Gouvernement congolais respecte les droits de l’homme et les libertés fondamentales, comme il s’y était engagé. Ils se sont félicités de la promesse qu’il avait faite de lutter contre la corruption et l’impunité et ont demandé un redoublement d’efforts pour tenir les responsables de ces crimes pour responsables. Ils ont souligné qu’il importait d’obtenir la formation d’un gouvernement qui puisse permettre au Président Tshisekedi de tenir ses engagements afin de réaliser l’unité nationale, de renforcer l’état de droit et de faire progresser l’ouverture politique et la consolidation de la paix.
Les membres du Conseil se sont félicités des initiatives lancées par le Président Tshisekedi pour promouvoir la coopération régionale et de l’engagement renouvelé pris par la République démocratique du Congo et de ses voisins d’œuvrer de concert pour mettre fin à l’insécurité dans l’est de la République démocratique du Congo, sachant qu’il importe de s’attaquer aux causes principales du conflit, y compris l’exploitation et le commerce illicites des ressources naturelles, et de mettre un terme aux cycles récurrents de violence, comme énoncé dans l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région.
Les membres du Conseil se sont félicités de l’amélioration de l’état de la sécurité dans certaines régions de la République démocratique du Congo. Ils se sont déclarés préoccupés toutefois par la dégradation des conditions de sécurité dans certains secteurs de l’est de la République démocratique du Congo, notamment dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, et ont estimé que la situation humanitaire était inquiétante. Ils ont demandé à tous les acteurs de mettre un terme à la violence.
Les membres du Conseil ont condamné à nouveau tous les groupes armés présents en République démocratique du Congo et leurs violations du droit international humanitaire, notamment ceux qui s’en prennent à la population civile, à l’Organisation des Nations Unies, à son personnel associé, aux agents humanitaires, au personnel médical et aux installations médicales ainsi que les violations des autres dispositions du droit international applicables et des atteintes aux droits de l’homme. Ils se sont félicités des engagements pris par certains membres de groupes armés de déposer les armes, de se démobiliser et de retourner à la vie civile, et ont salué le rôle de facilitation joué par la MONUSCO. Ils ont encouragé le Gouvernement congolais à élaborer, avec l’appui de ses partenaires, des initiatives adaptées pour attirer des combattants disposés à se démobiliser et à retourner à une vie civile pacifique. Ils se sont félicités également de l’attachement des autorités à la lutte contre l’impunité à la suite des violations des droits de l’homme et des atteintes à ces droits, y compris la violence sexuelle, et les ont engagées à demander des comptes au auteurs de ces actes.
Les membres du Conseil se sont également dits inquiets que l’épidémie d’Ebola se poursuive. Ils ont salué les efforts concertés déployés par le Gouvernement congolais, l’Organisation mondiale de la Santé, la MONUSCO, l’Union africaine et les autres partenaires pour lutter contre la maladie à virus Ebola. Ils ont demandé de nouveau aux donateurs et aux partenaires de continuer de fournir l’appui nécessaire afin de combler, dans les meilleurs délais, le déficit de financement humanitaire.
Les membres du Conseil se sont dits à nouveau fermement attachés à la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Ils attendent avec intérêt de travailler avec le nouveau gouvernement une fois qu’il aura été formé afin de résoudre les problèmes auxquels le pays fait face.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur soutien constant et leur attachement, en collaboration avec les acteurs régionaux et internationaux, à la consolidation de la paix, de la stabilité et du développement en République démocratique du Congo. Ils ont également redit leur plein appui à la MONUSCO et à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Leila Zerrougui.