Le Comité des ONG recommande le statut consultatif spécial à 26 ONG et reporte sa décision sur 59 autres dont « Catholic Relief Services »
Le Comité chargé des ONG a recommandé aujourd’hui au Conseil économique et social (ECOSOC) d’octroyer le statut consultatif spécial à 26 organisations. Il a reporté sa décision sur 59 autres ONG dont l’américaine Catholic Relief Services (CRS) - United States Conference of Catholic Bishops.
L’Inde, Cuba, et la Chine ont respectivement posé des questions au CRS sur le financement de ses projets, sur son projet d’accueil des réfugiés et sur son déficit budgétaire de 50 millions de dollars. L’ONG, qui promeut le développement humain en répondant aux urgences, en luttant contre les maladies et la pauvreté et en encourageant l’émergence de sociétés pacifiques et justes, a répondu aux questions mais, faute de temps, elle n’a pas pu achever son exposé. Le Mexique et la Grèce ont demandé au Comité de profiter au maximum de la présence des représentants des ONG et de les laisser apporter toutes les réponses attendues.
L’ONG britannique World Association for Sexual Health, promotrice de la santé sexuelle pour tous, s’est heurtée au flot de questions du Nigéria, de la Fédération de Russie et du Soudan sur les projets réalisés en 2018, sur le changement de sa direction et sur son accréditation auprès d’autres organes des Nations Unies. Le fait que le Mexique ait rappelé que l’ONG a déposé sa demande en 2015 n’a pas empêché le Nigéria d’exiger une réponse écrite avant tout octroi de statut. Le Soudan, le Nigéria et la Fédération de Russie ont insisté sur ces réponses écrites même quand les représentants des ONG sont présents.
La seule ONG à avoir obtenu, après son dialogue avec les membres du Comité, sa recommandation pour le statut consultatif spécial a été l’américaine Peace Development Fund dont l’objectif est de renforcer les capacités des organisations communautaires grâce à des dons, des formations et autres ressources et d’en faire des partenaires dans la lutte pour les droits de l’homme et la justice. Avec son statut consultatif spécial, l’ONG est désormais reconnue comme une organisation travaillant dans un domaine spécifique et concernée par certaines activités de l’ECOSOC.
Le premier statut, le statut consultatif général, est réservé aux grandes ONG internationales, dont les domaines d’action et de travail couvrent la majorité des points contenus dans l’agenda de l’ECOSOC et de ses organes subsidiaires. Le troisième statut, la « Liste », va aux ONG qui ne rentrent dans aucune de deux premières catégories et qui ont plutôt tendance à travailler d’une manière plus technique et/ou restreinte.
Le Comité des ONG poursuivra ses travaux demain, vendredi 25 janvier, à partir de 10 heures.
Octroi du statut consultatif spécial
- Belgische associatie voor mensenrechten en ontwikkeling (Belgique)
- Canadian Canola Growers Association (Canada)
- Drug Reform Coordination Network Inc. (États-Unis)
- Federal Lezghin National and Cultural Autonomy (Fédération de Russie)
- Fondazione del Monte di Bologna e Ravenna (Italie)
- Fédération internationale des associations d’inventeurs (Suisse)
- Geneva Agape Foundation (Suisse)
- Gesellschaft Bosnischer Akademiker in Österreich (Autriche)
- Girls Not Brides: The Global Partnership to End Child Marriage (Royaume-Uni)
- Global Peace Foundation (États-Unis)
- Hazar Eğitim Kültür ve Dayanışma Derneği (Turquie)
- Hellenic Initiative, Inc. (États-Unis)
- Knowledge for Development Without Borders (KFDWB) (Autriche)
- Legal Action Worldwide (Suisse)
- Namati Inc (États-Unis)
- OneNess Foundation for the Aged, Disabled and Children (États-Unis)
- Open Net Incorporated Association (République de Corée)
- PRO Leadership Global Inc. (États-Unis)
- Ranney School (États-Unis)
- SAM, Inc. (États-Unis)
- Specified Non-Profit Organization Diamonds for Peace (Japon)
- Stephen Lewis Foundation (Canada)
- The First Community Christian Pentecostal Church of God, Inc. (États-Unis)
- UCC Whale Center Inc. (États-Unis)
- Women’s Spirit (Ruach Nashit) – Financial Independence for Women Survivors of Violence (Israël)
- Peace Development Fund (États-Unis)
Examen des demandes de statut consultatif
Quand est-ce que le site Internet de l’Association pour la défense des droits de l’homme et des revendications démocratiques/culturelles du peuple Azerbaidjanais-Iran - « ARC » (France) sera-t-il fonctionnel? s’est inquiété le Pakistan. Combien de livres l’Assyrian Aid Society of America Inc. (États-Unis) a publié à ce jour? a voulu savoir la Turquie. Dans quels pays et quels projets de Catholic Relief Services - United States Conference of Catholic Bishops (États-Unis) ont été un succès? a demandé l’Inde. Les États-Unis ont voulu que l’Inde précise sur quels projets elle voudrait des informations supplémentaires.
L’Inde a exigé de Centre Zagros pour les Droits de l’Homme (Suisse) des détails sur le travail de ses bénévoles. Quelle sera la contribution du Centre international pour la paix et les droits de l’homme (CIPADH) (Suisse) aux travaux de l’ECOSOC? a demandé la Chine. Quelle est la stratégie financière du Cercle Martin Buber (Suisse)? a questionné la Turquie.
Qui sont les associations et groupes membres du Congrès mondial Amazigh - CMA (France)? s’est informé la Libye. Que fera le Congrès National des Arméniens Occidentaux (CNAO) (France) en 2019? a demandé la Turquie. Coptic Solidarity (États-Unis) devra faire au Burundi un compte rendu de ses activités socioculturelles.
Quel est le lien financier entre Database Center for North Korean Human Rights (NKDB) (République de Corée) et le Gouvernement coreén? a voulu savoir Cuba. Que fait EGAM - European Grassroots Antiracist Movement (France) des 60% de son budget dont 40% sont consacrés à l’administration? a demandé la Turquie. Que fait l’Eri-Platform (Belgique) en Éthiopie et à Djibouti? a questionné le Soudan.
Quelles sont les ONG partenaires de la Fédération Euro-Méditerranéenne contre les Disparitions Forcées (France) présentes en Libye? Prévoit-elle des visites dans ce pays? a demandé la Libye. Dans quels pays est présente l’International Action Network for Gender Equity and Law (États-Unis)? Travaille-t-elle avec les autorités locales? a voulu savoir le Pakistan. Cuba a demandé à l’International Child Rights Center (République de Corée) dans quels pays voisins elle est présente. Peut-on avoir le détail des projets qui ont réussi et les dépenses qu’elles ont nécessité?
International Organisation to Preserve Human Rights Ltd (Royaume-Uni) est-elle présente en Iran? a voulu savoir la Chine. Cuba a dit que le Comité doit demander des détails à Jerusalem Institute of Justice (Israël) pour savoir si elle est impartiale ou pas. Pouvez-vous préciser votre question? s’est inquiété Israël. Voulez-vous des documents, des dossiers? Cuba a avoué ne pas savoir comment l’ONG pourrait transmettre les documents. Mais, a-t-il souligné, le Comité doit disposer d’informations pour déterminer si les enquêtes menées par l’ONU l’ont été dans l’impartialité et la transparence. Respectons nos propres règles, s’est impatienté Israël. Ce n’est pas parce qu’une ONG travaille avec un gouvernement qu’on devrait lui poser des questions supplémentaires auxquelles elle a d’ailleurs répondu dans son dossier. Le Vice-Président du Comité a prié Cuba de reformuler la question. Est-ce que l’ONG pourrait apporter des éléments prouvant que son travail se fait en toute impartialité? a demandé Cuba. Kaleidoscope Human Rights Foundation Ltd. (Australie) a été priée par la Chine de corriger une erreur sur sa page Facebook qualifiant Taïwan de pays.
Que fait Le Collectif de la Paix au Sri Lanka (France) à Bruxelles? a demandé la Chine. Quelles sont les succès que Les femmes, la force du changement (France) a enregistrés en 2018? a voulu savoir Cuba. Peut-on avoir des informations actualisées? Mangfoldhuset (Norvège) a-t-elle des contrats avec le Gouvernement lorsqu’elle travaille à l’étranger? s’est informé le Pakistan.
Qui sont les partenaires et les bailleurs de fonds de Partners for Peace and Prosperity, Inc. (États-Unis)? a voulu savoir le Burundi. Taïwan et le Tibet ne sont pas des pays, a lancé la Chine à l’endroit de Peace Brigades International (Royaume-Uni) et de Peace Development Fund (États-Unis), toutes deux priées de corriger l’erreur.
La Chine a aussi voulu une mise à jour complète de l’état financier de Rohingya League Ltd. (Royaume-Uni). Le certificat d’enregistrement de cette ONG a été abrogé le 15 janvier 2019, a noté l’Inde. La Chine a demandé des explications à Solidarity for Peace and Reunification of Korea (République de Corée) sur ses dépenses. Nous voulons des détails, a-t-elle précisé. Stichting Global Partnership for the Prevention of Armed Conflict (Pays-Bas) compte 418 membres, a fait remarquer la Chine. Comment s’organise-t-elle avec tant de membres?
Quels efforts de plaidoyer en faveur des Nations Unies a fait Stichting Pro Papua (Pays-Bas)? a demandé la Chine. The Center for Justice and Accountability (États-Unis) et Tom Lantos Foundation for Human Rights and Justice (États-Unis) devront respecter le nom de « Taïwan - province de Chine », a dit la même délégation.
Les projets agricoles et sociaux de Trocaire (Irlande) sont-ils mis en œuvre? a demandé le Nicaragua. United Sikhs (États-Unis) a été invitée par l’Inde à donner des informations supplémentaires sur les projets qu’elle a menés dans l’État de New York dans le cadre de l’« Obama Care »: qui en ont bénéficié? Combien étaient-ils? Le Soudan a aussi voulu que White Ribbon Alliance for Safe Motherhood, Inc (États-Unis) lui donne des informations sur son partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Douze pour cent du budget de Women in International Security (WIIS) (États-Unis) est consacré à l’administration. Comment va-t-elle utiliser le reste? a demandé la Chine. Comment Women’s Freedom Forum, Inc. (États-Unis) évalue-t-elle l’exactitude et la véracité des rapports de ses bénévoles? a voulu savoir le Pakistan. La Chine a demandé à l’ONG de corriger l’erreur sur son site Web concernant Taïwan. Quels sont les derniers projets de Women’s Ordination Conference (États-Unis) et dans quels pays? a voulu savoir le Nicaragua.
Le Nicaragua a aussi constaté que le budget de World Association for Sexual Health (Royaume-Uni) est trop modeste: 16 000 dollars. Qu’a fait l’ONG avec l’OMS? Akhil Bharatiya Human Rights Organisation (Inde) a été priée par le Bahreïn de donner des informations supplémentaires sur ses centres de réhabilitation. Al-Imdaad Trust (Afrique du Sud) a-t-il des relations avec le Gouvernement et les ONG syriens? a demandé l’Inde.
Le Pakistan a exigé de l’Association Concerning Sexual Violence against Women (Chine) des détails supplémentaires sur son budget. China Biodiversity Conservation and Green Development Foundation (Chine) devra expliquer aux États-Unis comment elle choisit ses dirigeants. Ce même pays a demandé à China Charity Alliance (Chine) l’identité de ses membres.
Les États-Unis ont également noté que Chinese Culture Promotion Society (Chine) n’a pas répondu aux dernières questions que le Comité lui a soumises le 6 juin 2018 sur son partenariat avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Qu’en est-il de la collaboration avec d’autres pays? Quels sont ces pays? Quelle est la source des revenus de la Diplomatic Mission Peace And Prosperity (Albanie)? a voulu savoir la Grèce. Peut-on avoir le détail des dépenses consacrées aux projets? a demandé la Chine à propos de Direct Focus Community Aid (Pakistan).
La Fédération de Russie a noté que les fondations « Renaissance » et « Rosa Luxembourg » financent East Human Rights Group (Ukraine). Peut-on avoir la liste complète et la description des projets? Quels sont les projets de l’Establishment of Sheikh Thani bin Abdullah Al Thani for Humanitarian Services (Qatar)? ont demandé les États-Unis. L’ONG doit répondre au Comité et pas aux États-Unis car la question est posée au nom du Comité. Le même pays a voulu qu’Etrat Fatemi Charity Institute (Iran) explique davantage ses 15 opérations annuelles de levée de fonds.
Le Pakistan a demandé à Gulshan-e-John (Pakistan) de donner les adresses exactes des 15 pays où elle est présente. Quel est le lien qui l’unit à « Human Rights Mission Worldwide »? Habilian Association (Iran) devra répondre aux États-Unis qui ont voulu en savoir plus sur la différence entre l’Assemblée générale et le Conseil d’administration de l’ONG. Des membres du Gouvernement iranien sont-ils membres de l’ONG? Quelles sont les activités de Human Rights & Democratic Participation Center « SHAMS » (État de Palestine)? ont aussi voulu savoir les États-Unis.
La même délégation a voulu que l’Imam Khomeini Relief Foundation (Iran) explique son processus de financement, le rôle du « Velayat Cultural Complex » et sa structure de gouvernance. Quels sont les projets de l’Individual Land Trust (Pakistan) dans le Baloutchistan? a demandé le Pakistan. Comment International Non-Olympic University (Inde) s’est retrouvée mêlée à des activités sportives? a voulu savoir l’Inde.
L’Inde a demandé à International Youth Committee (Inde) d’expliquer la nature de ses activités internationales. Qui bénéficie des données que l’Islamic African Relief Agency (IARA) (États-Unis) collecte? Qui sont ses partenaires? ont voulu savoir les États-Unis. L’Inde a aussi voulu comprendre le financement de Jamia Islamiya Umar Faruk Charitable Trust Solapur (Inde).
Dialogue avec les ONG
World Association for Sexual Health (Royaume-Uni) a dit avoir 40 ans et continuer sa mission, entre autres, pour la réalisation des objectifs de développement durable liés à la santé et au bien-être. En 2019, l’ONG a dit vouloir se focaliser sur l’organisation d’un forum sur la recherche scientifique. Cela fait cinq ans, a-t-elle rappelé, que nous demandons notre statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC. Nous travaillons déjà avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et notre budget est assuré par les contributions de nos membres qui financent eux-mêmes leurs activités. L’ONG, qui travaille dans plus de 50 pays, a promis de présenter au Comité son état financier même s’il est difficile de refléter la réalité. Le Nigéria a demandé une réponse écrite sur les projets réalisés par les membres de l’ONG, l’année dernière. Cette ONG a présenté sa demande en 2015, a plaidé le Mexique. Elle vient de répondre de façon « claire et spécifique » aux questions. La « dynamique » qui consiste à multiplier les questions est inquiétante, a estimé le Mexique. Y-a-t-il eu un changement à la direction de l’ONG en 2018? s’est inquiété la Fédération de Russie. Les membres de l’ONG sont-ils déjà accrédités auprès de l’ECOSOC? a poursuivi le Soudan. L’ONG a d’abord indiqué qu’elle a effectivement une nouvelle direction depuis 2017, conformément à une périodicité de quatre ans. Aucun de nos membres n’est accrédité auprès de l’ECOSOC, a-t-elle précisé. Le Soudan, le Nigéria et la Fédération de Russie ont insisté sur la nécessité d’obtenir des ONG des réponses écrites même si leurs représentants sont présents au dialogue.
Catholic Relief Services - United States Conference of Catholic Bishops (États-Unis) a répondu d’entrée à une question de l’Inde sur le financement de 15 projets dans 12 pays africains. Le financement est-il suspendu? Qui sont ces pays? L’ONG a répondu que ces pays sont le Cameroun, le Tchad, la République centrafricaine, le République démocratique du Congo, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie, le Soudan et le Togo. Le financement est soumis à un examen au cas par cas. Comment avez-vous participé à la vingt-quatrième Conférence des États parties à la Convention sur les changements climatiques (COP24)? a ajouté l’Inde. Parlez-nous des recherches que vous menez auprès des réfugiés? a demandé Cuba. Nous cherchons, a répondu l’ONG, à comprendre la situation des communautés d’accueil et les aider à intégrer les réfugiés. La recherche se focalise aussi sur les institutions confessionnelles locales pour les intégrer à l’accueil des migrants. Ces études et recherches font des recommandations. Quant à la COP24, nous y avons envoyé un observateur. L’Inde a exigé la liste des derniers projets et des bailleurs de fonds nationaux ou gouvernementaux. Nous avons inclus la liste dans notre dossier, a répondu l’ONG avant que la Chine ne fasse observer qu’elle accuse un déficit de 50 millions de dollars.
Peace Development Fund (États-Unis) a tenu à rassurer la Chine de la mise à jour de son site Internet s’agissant de Taïwan et du principe « une seule Chine ». Mais cette dernière a affirmé qu’il existe toujours un lien vers un article parlant de Taïwan. Acceptez-vous des dons de la part du Gouvernement? a demandé la Chine. Nous n’acceptons pas de dons gouvernementaux et notre source de financement est le secteur privé américain. S’agissant du lien sur le site Internet, l’ONG a rappelé qu’elle n’a aucun contrôle sur les liens de « Google ». Elle a finalement obtenu sa recommandation pour le statut consultatif spécial.