Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 décembre 2019
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général était à Rome, aujourd’hui, où il a eu une réunion bilatérale avec le Premier Ministre Giuseppe Conte, suivie d’une conférence de presse conjointe.
Au début de la journée, au Palais Madama qui abrite le Sénat italien, le Secrétaire général a prononcé un discours sur les solutions multilatérales aux défis mondiaux, au cours d’une session extraordinaire organisée par le Président du Sénat et le Président de la Chambre des députés. Le Secrétaire général a réitéré sa déception face aux résultats de la COP25 et a appelé à ce que l’ambition climatique reste en tête de l’agenda international au cours des 12 prochains mois, des « mois cruciaux ».
Concernant la Libye, le Secrétaire général a exprimé sa frustration face au non-respect de l’embargo sur les armes et a déclaré qu’un cessez-le-feu et une solution politique, trouvée par les Libyens eux-mêmes, sont nécessaires.
Abordant la question des réfugiés et des migrants, il a appelé à davantage de soutien et de solidarité pour les pays méditerranéens qui les accueillent, comme la Grèce et l’Italie.
Après la session, le Secrétaire général a assisté à un déjeuner officiel offert par le Président italien, M. Sergio Mattarella, auquel assistait aussi le Ministre des affaires étrangères, M. Luigi Di Maio.
Dans l’après-midi, le Secrétaire général a eu une autre réunion avec les dirigeants des agences alimentaires basées à Rome et s’est entretenu avec les dirigeants de la communauté de Sant’Egidio de leur travail, notamment de leurs programmes d’assistance aux réfugiés et aux migrants. Il a aussi rencontré certains des migrants qui sont aidés par Sant’Egidio.
Demain, le Secrétaire général sera à Brindisi pour marquer le vingt-cinquième anniversaire du Centre de services globaux des Nations Unies, la base logistique qui fournit un soutien aux missions de maintien de la paix et aux missions politiques dans le monde.
Migrants
La Journée internationale des migrants a été commémorée aujourd’hui.
Dans un message vidéo, le Secrétaire général a souligné que les migrants sont des membres à part entière de la société, contribuant à la compréhension mutuelle et au développement durable dans les communautés d’origine et de destination.
Il a également souligné combien une migration sûre, ordonnée et régulière est dans l’intérêt de tous, et que les priorités nationales en matière de migration sont réalisées au mieux quand la coopération internationale est effective.
Tous les migrants ont droit à une protection égale de tous leurs droits humains, a-t-il ajouté.
Cette édition 2019 de la Journée internationale des migrants met l’accent sur les histoires de cohésion sociale, aussi variées et uniques que chacun des 272 millions de migrants qui vivent une nouvelle vie et construisent de nouvelles communautés aux quatre coins de la planète. (Voir communiqué de presse SG/SM/19912)
Moyen-Orient
Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, a fait un exposé devant le Conseil de sécurité et déclaré que malheureusement, la violence s’est poursuivie dans la région. Dans le même temps, les actions et rhétoriques incendiaires se sont également poursuivies. Il a ajouté qu’aucune mesure n’a été prise au cours de la période considérée pour « cesser toutes les activités de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est », comme le demande la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.
Syrie
La Conseillère principale pour les questions humanitaires auprès de l’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Mme Najat Rochdi, a condamné aujourd’hui l’intensification récente des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie, en particulier les bombardements aériens et les informations faisant état de l’utilisation de barils explosifs qui tuent des civils, dont des femmes et des enfants.
Malgré les assurances répétées que les belligérants ne frappent que des cibles militaires légitimes, les attaques contre les établissements d’éducation et de santé se poursuivent. Mme Rochdi a appelé à une désescalade immédiate et a exhorté toutes les parties à respecter leurs obligations en vertu du droit international, y compris l’obligation d’assurer la protection des personnes et infrastructures civiles.
Les opérations antiterroristes ne peuvent passer outre la responsabilité de protéger les civils. Mme Rochdi a souligné que les personnes et infrastructures civiles doivent être protégées à tout moment et qu’un accès humanitaire durable, sans entrave et sûr aux civils dans le besoin devait être garanti pour que les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires puissent continuer à mener à bien leur travail vital en Syrie.
Yémen
Les membres du Comité de coordination du redéploiement (CCR) concernant Hodeïda tiendront leur septième réunion conjointe aujourd’hui et demain, à bord du navire battant pavillon de l’ONU, dans les eaux internationales.
Le Président du Comité de coordination, le général Guha, facilitera les discussions sur l’application de l’Accord sur Hodeïda ainsi que sur les nouvelles mesures à prendre pour renforcer le cessez-le-feu à Hodeïda. La réunion portera également sur l’amélioration de l’accès humanitaire dans toute la province de Hodeïda.
Le Yémen est toujours la pire crise humanitaire au monde mais une des réponses les plus efficaces malgré un environnement opérationnel défavorable. Cette année, l’ONU et les autres organisations humanitaires ont pu porter secours à 12 millions de personnes dans le pays, dans ce qui est la plus grande opération humanitaire au monde.
Quelque 24,1 millions de personnes, soit 80% de la population yéménite, ont besoin d’une forme ou d’une autre d’aide humanitaire. Au moins 5,1 millions de personnes dans 75 districts difficiles d’accès ont été coupées de l’aide humanitaire du fait des restrictions imposées par les autorités.
On estime à 3,3 millions le nombre de déplacés, dont près d’un demi-million depuis cette année seulement. On estime également que 7,4 millions de personnes ont besoin d’une aide nutritionnelle, et que 3,2 millions d’entre elles ont besoin d’un traitement contre la malnutrition aiguë.
Forum d’Assouan
Le Sous-Secrétaire général Oscar Fernandez Taranco s’est exprimé aujourd’hui au nom de la Vice-Secrétaire générale à la Commission de consolidation de la paix et a parlé de sa participation au Forum d’Assouan, la semaine dernière en Égypte. Il a expliqué que le Forum a servi de plateforme utile pour s’attaquer aux causes profondes des crises en Afrique. Il a reconnu l’engagement des États africains en faveur d’une paix et d’un développement durables et a défendu les solutions africaines aux problèmes africains.
Les conclusions du Forum nourriront notre réflexion ici à New York, a déclaré M. Taranco, alors que nous recherchons des réponses intégrées sur le terrain, avec au centre, le développement durable.
Soudan
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé, aujourd’hui, ce qu’il a appelé une percée importante en termes d’accès humanitaire au Soudan, puisqu’il a fourni de la nourriture à 10 000 personnes à Yabus, une ville de l’État du Nil-Bleu dans le sud du pays.
À Yabus, le Directeur exécutif du PAM, M. David Beasley, a assisté à la première distribution de nourriture depuis près d’une décennie.
Certaines parties dans le sud de l’État du Nil-Bleu sont inaccessibles aux agences des Nations Unies et autres organisations depuis que le conflit a éclaté dans l’État et celui du Kordofan du Sud, en 2011.
Après des mois de négociations, M. Beasley a appuyé au mois d’octobre une visite humanitaire pour rétablir la confiance à Kauda, dans le Kordofan du Sud. Il s’agissait de la première visite de l’ONU dans la région depuis près d’une décennie. C’est à l’issue de cette visite que des engagements ont été pris pour permettre l’accès humanitaire des agences de l’ONU.
UNICEF
La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a déclaré, aujourd’hui, que les enfants et les jeunes du monde entier viennent de descendre dans la rue pour revendiquer leurs droits, réclamant un monde plus juste pour tous et partout.
Elle estime que c’est une ironie à briser le cœur de constater qu’en voulant défendre leurs droits fondamentaux, beaucoup d’enfants et d’adolescents voient en même temps leurs droits confisqués; certains d’entre eux se retrouvant derrière les barreaux, blessés voire tués.
Mme Fore a déclaré que les droits des enfants aux libertés de réunion et d’expression, y compris à des manifestations pacifiques, sont consacrés par la Convention relative aux droits de l’enfant. Elle a appelé les États Membres à faire en sorte que les enfants puissent exercer ce droit de manière sûre et pacifique.
Cancer du sein
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a préqualifié son premier « médicament biosimilaire », dans une initiative qui pourrait rendre ce traitement coûteux et salvateur du cancer du sein plus abordable et plus accessible aux femmes du monde entier.
Ce médicament, le « Trastuzumab », est un anticorps monoclonal qui avait été inscrit sur la liste des médicaments essentiels de l’OMS en 2015 pour traiter environ 20% des cancers du sein.
Le cancer du sein est la forme la plus courante du cancer chez les femmes. Quelque 2,1 millions d’entre elles ont eu un cancer du sein en 2018 et 630 000 en sont mortes et dans de nombreux cas, à cause d’un diagnostic tardif et du manque d’accès à un traitement abordable.