En cours au Siège de l'ONU

DBF191008

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 octobre 2019

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Syrie

Le Secrétaire général suit de très près avec une grande préoccupation les dernières déclarations sur le nord-est de la Syrie, en particulier le risque que pose pour les civils toute éventuelle action militaire.  Il appelle toutes les parties à exercer la plus grande retenue. 

Le Secrétaire général souligne que les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés à tout moment et que l’accès humanitaire durable, sans obstacle et sûr aux civils dans le besoin doit être garanti afin de permettre aux Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de mener leur travail dans le nord de la Syrie. 

Le Secrétaire général réitère qu’il n’existe pas de solution militaire dans le conflit en Syrie.  L’unique solution durable est le processus politique facilité par les Nations Unies en vertu de la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.

Budget

Le Secrétaire général a écrit aux États Membres concernant la crise de liquidités à laquelle l’ONU fait face depuis près d’une décennie.  L’Organisation court le risque d’épuiser ses réserves de liquidités avant la fin du mois et le défaut de paiement au personnel et aux fournisseurs.  Soulignant l’obligation des États Membres en vertu de la Charte, le Secrétaire général a remercié les 129 États Membres qui ont payé leurs contributions dans leur intégralité.  Il a exhorté ceux qui n’ont pas payé à le faire d’urgence et dans son intégralité.  C’est la seule façon d’éviter un défaut qui pourrait risquer de perturber les opérations au niveau mondial.  Le Secrétaire général a en outre demandé aux gouvernements d’examiner les raisons sous-jacentes de la crise et de s’entendre sur des mesures visant à mettre l’ONU sur de bonnes bases financières. 

À la fin septembre, les États Membres n’avaient versé que 70% de l’évaluation totale du budget ordinaire, comparativement à 78% à la même période de l’année dernière.  Le Secrétariat a mis en place plusieurs mesures depuis le début de l’année pour aligner les dépenses sur les entrées de fonds.  Il s’agissait notamment d’ajuster l’embauche et d’autres dépenses autre que les postes en fonction de la disponibilité prévue de l’argent disponible.  Si elle n’avait pas contenu les dépenses à l’échelle mondiale depuis le début de l’année, le manque à gagner en octobre aurait pu atteindre 600 millions de dollars et l’ONU n’aurait pas eu l’argent pour soutenir l’ouverture du débat général de l’Assemblée générale et les réunions de haut niveau le mois dernier.  À ce jour, l’ONU a évité d’importantes perturbations dans ses opérations. 

Ces mesures ne suffisent plus.  Le Secrétariat pourrait faire face à un défaut de paiement des salaires et les paiements pour les biens et les services d’ici à la fin de novembre, à moins que davantage d’États Membres paient leurs contributions en totalité.  Le Secrétaire général a donc demandé que des mesures supplémentaires soient prises immédiatement, y compris une nouvelle réduction des déplacements officiels, le report des dépenses en bien et en services, et l’arrêt des événements prévus en dehors des heures officielles de réunion au Siège.  En outre, les conférences et les réunions peuvent devoir être reportées ou les services ajustés.  Le Secrétaire général examine d’autres options. 

Le Secrétaire général a noté qu’il s’agit d’un problème récurrent qui entrave sévèrement la capacité du Secrétariat à s’acquitter de ses obligations envers les personnes que nous servons.  Nous sommes maintenant déterminés à prioriser nos travaux sur la base des liquidités disponibles sapant ainsi la mise en œuvre des mandats décidés par les organes intergouvernementaux.  Le Secrétaire général compte donc sur les États Membres pour résoudre ces questions structurelles qui sont à la base de cette crise annuelle sans plus tarder. 

Le Secrétaire général a également tenu le personnel informé de ces développements.

Contributions

La République arabe syrienne a payé l’intégralité de sa contribution au budget ordinaire de l’Organisation et devient le cent-vingt-neuvième État Membre à la faire.  À l’heure actuelle, les États Membres ont versé 1,9 milliard de dollars au budget 2019.  Le montant impayé pour cette année est d’environ 1,3 milliard de dollars.

Cinquième Commission

Le Secrétaire général s’est adressé, aujourd’hui, à la Cinquième Commission non seulement sur la crise budgétaire mais également sur la déclaration d’introduction du projet de budget-programme pour 2020, qui sera le premier exercice à couvrir une période annuelle plutôt que biennale.  Il a déclaré que le passage d’un budget biennal à un budget-programme annuel représentait un grand pas vers une budgétisation plus réaliste et plus centrée sur les résultats.  Il a ajouté que cela améliorerait l’exactitude de nos estimations des ressources et nous permettrait de nous adapter plus rapidement aux mandats.

Le Secrétaire général a dit que, pour la première fois, le projet de budget comprend les grandes lignes du plan-cadre qui met en lumière l’orientation politique de l’ONU, les objectifs et la stratégie à long terme, et les défis futurs.  Il a expliqué aux États Membres que, pour faire notre travail et atteindre les résultats prévus, les Nations Unies avaient besoin de 2,8 milliards de dollars, ce qui ne représente aucune croissance en terme réel par rapport à 2019, en dépit d’autres initiatives et des nouveaux mandats d’activités.  Le projet prévoit une réduction de 96 postes. 

Mali

Au Conseil de sécurité ce matin, le Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), M. Mahamet Saleh Annadif, s’est félicité du lancement du dialogue national inclusif et a appelé tous les Maliens à participer à l’initiative visant à assurer une « participation massive et inclusive ».  Le Représentant spécial a également souligné que, malgré une situation difficile marquée par des attaques meurtrières, y compris ces derniers jours, il y a eu moins des civils tués ou blessés lors des violences au cours des trois derniers mois.  Il a toutefois ajouté que la situation humanitaire continuait de se détériorer.  Il y a actuellement 170 000 personnes déplacées dans le centre du pays, le nombre le plus élevé depuis 2015.  Ces personnes sont confrontées à des conditions extrêmement difficiles, en partie à cause des difficultés d’accès pour les travailleurs humanitaires et du manque de financement adéquat.  Le Représentant spécial a déclaré qu’il était essentiel de rétablir l’autorité de l’État dans cette région pour réduire la violence et assurer un meilleur accès aux services. 

Haïti

Les troubles dans le pays ont créé de sérieux défis pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux plus vulnérables.  Le personnel de l’ONU dans le pays a fait état d’un weekend relativement calme qui a permis à plusieurs organisations de reprendre leurs activités.  Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a commencé la livraison de diesel et d’oxygène à 29 hôpitaux touchés par la crise.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a livré des médicaments aux hôpitaux de Port-au-Prince, la capitale.  Dimanche, pour la première fois en trois semaines, le Programme alimentaire mondial (PAM) a été en mesure de livrer de la nourriture à 14 écoles qui fonctionnent encore.  Le Bureau de coordination des affaires humanitaires continue d’encourager tous les acteurs à permettre le fonctionnement normal des hôpitaux, des services d’urgence, des écoles ainsi que le travail des acteurs humanitaires qui tentent d’aider les plus vulnérables.

Gambie

Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), M. Mohamed Ibn Chambas, est en Gambie pour une mission de trois jours.  Il rencontrera le Président Adama Barrow, des représentants du Gouvernement gambien, des partis politiques, la société civile et le personnel de l’ONU.  Aujourd’hui, à Banjul, M. Chambas a présidé conjointement avec le Vice-Président, M. Isatou Touray, la dixième édition de la Journée portes ouvertes sur le genre, les femmes, les jeunes, la paix et la sécurité.

UNICEF

Hier, l’UNICEF a affrété un avion transportant 1,6 million de doses de vaccins oraux contre le choléra au Soudan.  Les vaccins sont arrivés dans le pays à un moment critique, alors que des cas de choléra continuent d’être signalés.  Selon le Ministère fédéral de la santé, depuis le début de l’épidémie le 8 septembre, huit décès ont été signalés dans les États du Nil bleu et de Sennar.  L’approvisionnement en temps opportun et la livraison urgente de vaccins sont une priorité absolue pour l’UNICEF pour prévenir le choléra de se propager davantage au Soudan.  Le Fonds et ses partenaires s’efforcent de renforcer les systèmes de traitement de l’eau, de produits de purification pour l’eau stagnante et de fournir un appui technique.

Dag Hammarskjöld

Hier, le Secrétaire général a officiellement transmis à l’Assemblée générale le rapport de l’Éminente Personnalité, M. Mohamed Chande Othman, sur la voie à suivre dans la recherche des conditions et des circonstances qui ont entraîné la mort de Dag Hammarskjöld, ancien Secrétaire général, et des membres de l’équipe qui l’accompagnaient.  Le Secrétaire général a noté que le juge Othman avait reçu de nouvelles informations sur d’éventuelles causes de l’accident et que des progrès ont été réalisés dans l’ensemble des connaissances pertinentes.  Le Secrétaire général est heureux que l’Éminente Personnalité ait conclu que l’engagement des États Membres, dans l’ensemble, a été excellent.  Bien que beaucoup de progrès aient été accomplis, il estime qu’il est aussi clair que le travail devra se poursuivre avec une urgence renouvelée, afin d’établir la vérité de ce tragique événement.

OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé son premier rapport mondial sur la vision.  Selon le rapport, au moins 2,2 milliards de personnes, dans le monde, ont une déficience visuelle ou une cécité, dont au moins un milliard ont une déficience visuelle qui aurait pu être évitée ou qui n’a pas encore été traitée.  Le rapport, lancé avant la Journée mondiale de la vue le 10 octobre, a également révélé que le vieillissement de la population, l’évolution des modes de vie et l’accès limité aux soins ophtalmologiques sont parmi les principaux facteurs de l’augmentation du nombre de personnes vivant avec une déficience visuelle. 

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