Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 mai 2019
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général est arrivé plus tôt dans la journée à Genève pour assister à la réunion de printemps du Conseil des chefs de secrétariat des Nations Unies, qui débutera demain, jeudi 9 mai.
Dans la soirée, M. Guterres assistera à la cérémonie d’ouverture du Conseil des chefs de secrétariat, organisée par l’Organisation internationale du Travail (OIT) dans le cadre des célébrations du centenaire de l’agence.
Libye
Les Nations Unies sont très préoccupées par les informations selon lesquelles des frappes aériennes auraient pris pour cible un centre de détention pour migrants à Tajoura, dans l’est de Tripoli, en Libye. Deux migrants auraient été blessés à cette occasion. La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) continue de rappeler à toutes les parties leur obligation, en vertu du droit international humanitaire, de garantir la protection des civils, y compris les migrants et les réfugiés.
La MANUL est également profondément préoccupée par la multiplication des cas d’arrestations arbitraires et d’enlèvements de responsables, de militants et de journalistes. Elle a appelé toutes les parties à libérer immédiatement toute personne arrêtée et détenue arbitrairement. La MANUL a également appelé toutes les autorités à respecter l’état de droit, ainsi qu’à veiller à ce que les arrestations et les détentions respectent pleinement la règle de droit.
Parallèlement, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) rapporte que 443 personnes ont trouvé la mort et 2 110 autres ont été blessées dans le cadre des violences à Tripoli. Alors que la crise se poursuit et que le nombre de personnes déplacées avoisine les 60 000, l’OMS a déclaré aujourd’hui dans un tweet qu’elle tentait de coordonner l’accès des personnes déplacées à des soins de santé.
Sahel
Plusieurs hauts responsables des Nations unies ont averti, aujourd’hui, que l’insécurité et les attaques armées au Sahel avaient atteint des niveaux sans précédent. Ils ont appelé à augmenter le niveau de l’aide humanitaire pour les millions de personnes touchées par cette propagation de la violence.
Lors d’une réunion d’information des États Membres à Genève, les Coordonnateurs résidents et Coordonnateurs de l’action humanitaire du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont en effet tiré la sonnette d’alarme face à l’insuffisance des ressources disponibles pour faire face aux besoins humanitaires dans la région, à l’heure où la violence persiste et où les risques qui y sont liés se propagent aux pays côtiers d’Afrique de l’Ouest.
Le nombre d’incidents sécuritaires au Burkina Faso, au Mali et dans l’ouest du Niger a fortement augmenté ces derniers mois. Plus de 150 incidents violents ont ainsi été enregistrés en avril, suite auxquels plus de 300 personnes ont trouvé la mort.
En seulement un an, les déplacements internes ont quintuplé, déracinant plus de 330 000 personnes, nombre auquel s’ajoutent 100 000 réfugiés dans la région, au détriment des services d’éducation et de santé.
Les organisations humanitaires ont demandé 600 millions de dollars pour venir en aide aux 3,7 millions de personnes les plus sévèrement touchées en 2019. Cependant, les besoins ne sont financés à l’heure actuelle qu’à hauteur de 19%.
Les hauts responsables ont par conséquent insisté sur la nécessité d’agir vite et maintenant, ainsi que de déployer des efforts de secours soutenus.
Mozambique
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a rapporté que plusieurs organisations s’employaient à l’heure actuelle à contenir une épidémie de choléra dans le nord du Mozambique, où des sources en eau ont été contaminées et des cliniques endommagées suite au passage du cyclone Kenneth, à la fin du mois dernier.
Selon l’OCHA, le nombre de cas de choléra dans la province de Cabo Delgado a quasiment été multiplié par cinq, passant à 64, depuis l’annonce officielle de l’épidémie, le 2 mai dernier. Environ un demi-million de vaccins anticholériques devraient être acheminés dans la région dans les prochains jours.
Des organismes de secours médical fournissent des tentes, de l’eau et des équipements d’assainissement à un centre de traitement du choléra à Pemba, qui a gravement été touché par le cyclone.
Syrie
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fermement condamné la poursuite des attaques contre des établissements de santé dans le nord-ouest de la Syrie. En à peine neuf jours, depuis le 29 avril, 12 structures de santé ont été touchées.
Le 5 mai, trois établissements ont été frappés en une seule journée, dont deux grands hôpitaux fournissant des soins de santé secondaires dans la région. L’une des structures, une unité chirurgicale, était appuyée par l’OMS. Trois professionnels de la santé ont perdu la vie à la suite de ces attaques.
Il n’y a désormais plus d’hôpitaux en activité dans le nord de Hama, où les soins d’urgence sont fournis par trois unités chirurgicales seulement, appuyées par l’OMS. Près de 300 000 civils sont touchés.
Alors que le conflit dans le nord-ouest de la Syrie s’intensifie, l’OMS a rappelé à toutes les parties que les attaques contre des établissements de santé constituent une violation flagrante du droit international humanitaire. Les établissements de santé ne doivent jamais être attaqués ni endommagés, et les agents de santé devraient être autorisés à fournir des traitements et des services médicaux à toutes les personnes dans le besoin, où qu’elles se trouvent.
Myanmar
La Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, Mme Ursula Mueller, est actuellement en visite à Jakarta, en Indonésie, où elle a souligné, hier, l’importance de la coopération entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) et les Nations Unies, à l’occasion de la quatrième réunion annuelle des Secrétariats de l’ASEAN et de l’ONU.
Mme Mueller se rendra au Myanmar demain, jeudi 15 mai, pour se faire une idée de la situation humanitaire dans les États rakhine, Kachin et Shan, ainsi que des conséquences du conflit actuel.
Lors de ses futures réunions avec des hauts responsables gouvernementaux, des personnes touchées et des partenaires humanitaires, Mme Mueller discutera des moyens d’améliorer la réponse humanitaire.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires indique qu’un système complexe de restrictions et de conditions pour obtenir l’autorisation de voyager rend l’accès des agents humanitaires à de nombreuses parties de l’État rakhine, en particulier dans le nord, très difficile et imprévisible.
Bien que l’ONU reconnaisse que la violence suscite des préoccupations en matière de sécurité, des moyens peuvent et doivent être trouvés pour faire en sorte que l’aide cruciale parvienne à ceux qui en ont besoin. En dépit des difficultés, des agents humanitaires ont fourni de l’aide à 128 000 personnes dans des camps de l’État rakhine.
L’OCHA note que le Gouvernement s’est montré disposé à aider davantage les agents humanitaires à fournir une assistance aux personnes déracinées par les combats récents.
Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité s’est penché, ce matin, sur la situation en Bosnie-Herzégovine, dans le cadre d’une séance publique au cours de laquelle les membres du Conseil ont entendu un exposé du Haut-Représentant pour le pays, M. Valentin Inzko. Dans l’après-midi, la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda, a fait un exposé au Conseil sur la Libye.
FAO
Selon un nouvel aperçu régional publié par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 52 millions de personnes dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (NENA) souffrent de sous-alimentation chronique.
L’agence constate que la faim continue de croître alors que les conflits et les crises prolongées ne cessent de s’étendre et de s’aggraver depuis 2011, mettant en péril les efforts de la région pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment l’objectif « Faim zéro ». Plus des deux tiers des personnes souffrant de la faim dans la région, soit environ 34 millions de personnes, vivent dans des pays touchés par un conflit.
Le rapport note qu’il est fortement possible de transformer l’agriculture de manière durable, notamment en améliorant l’accès des agriculteurs aux marchés et en encourageant les investissements dans l’agriculture, le transfert de technologie et les changements de politique qui soutiennent le passage de l’agriculture vivrière à l’agriculture commerciale.
Conférences de presse
Demain, à 12 h 30, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme organisera une réunion d’information avec M. Paulo Pinheiro, Mme Karen Abuzayd et M. Hanny Meghally, tous trois membres de la Commission d’enquête sur la Syrie.
À 15 heures, le lieutenant général Michael Lollesgaard, Chef de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda, fera une mise au point par visioconférence.