Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 février 2019
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Yémen
La réunion du Comité de supervision de la mise en œuvre de l’accord pour l’échange de prisonniers au Yémen a commencé aujourd’hui à Amman, en Jordanie.
L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a déclaré d’emblée qu’il s’agissait d’une réunion importante, car elle doit jeter les bases de la prochaine étape qui sera la libération des prisonniers. Il a précisé que l’échange de prisonniers est une question importante en ce que cela touche la vie de milliers de familles yéménites qui attendaient d’être réunies avec leurs proches. En outre, la mise en œuvre de l’accord contribuera aux mesures de renforcement de la confiance des parties sur d’autres questions.
Le Comité, qui comprend des représentants du Gouvernement du Yémen et d’Ansar Allah, est coprésidé par l’Envoyé spécial et le Comité international de la Croix-Rouge.
À Hodeïda, le général de division Michael Lollesgaard a assumé ses fonctions de Président du Comité de coordination du redéploiement (RCC) et de chef de la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda.
Les houthistes et les représentants du Gouvernement du Yémen au RCC ont continué à se réunir, hier et aujourd’hui, à bord du navire des Nations Unies amarré à Hodeïda. Les parties ont engagé des discussions longues et intenses afin de trouver des solutions mutuellement acceptables et un calendrier à la mise en œuvre des dispositions de l’Accord de Stockholm.
Le général Cammaert, qui a présidé les réunions d’hier et d’aujourd’hui, a félicité les deux parties d’avoir fait montre de bonne volonté et de s’engager de manière constructive pour surmonter les manques de confiance et trouver des solutions viables permettant de démilitariser les ports et la ville de Hodeïda et de faciliter les opérations de secours.
Des semaines d’engagement soutenu de la part du Président et de son équipe commencent à porter leurs fruits. Aujourd’hui, les parties sont plus disposées à accepter les modalités de la première phase du redéploiement qu’elles ne l’étaient il y a six semaines. Elles sont également aux prises avec la complexité du désengagement des forces qui sont stationnées à proximité les unes des autres et du déploiement progressif des armes lourdes, des blindés et de l’infanterie. Les parties sont pleinement conscientes que les projecteurs internationaux sont braqués sur leurs efforts pour mettre en œuvre l’Accord de Hodeïda et ses implications dans le processus de paix au Yémen.
Conseil de sécurité
Au Conseil de sécurité ce matin, le Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), M. Yury Fedotov, a fait remarquer que les deux tiers de la surface de la planète sont des océans dont la plus grande partie n’est soumise à la juridiction pénale d’aucun État.
Au cours de cette réunion ouverte du Conseil de sécurité qui portait sur la criminalité transnationale organisée en mer, il a déclaré que cette forme de criminalité est de plus en plus sophistiquée et en expansion.
Syrie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires est toujours très inquiet pour les milliers de personnes qui fuient les zones contrôlées par Daech à Hajin, dans la province de Deïr el-Zor, dans le sud-est de la Syrie, ainsi que pour les civils qui restent dans la région. Les personnes qui fuient font état de nombreuses victimes civiles, notamment parmi les femmes et les enfants, de destructions massives d’infrastructures civiles et de pénuries de nourriture et de médicaments.
Depuis décembre 2018, plus de 25 000 personnes sont arrivées de la région de Hajin au camp d’el-Hol dans la province d’Hassaké, ce qui a eu pour effet de tripler la population du camp qui compte maintenant environ 35 000 personnes, dépassant ainsi sa capacité d’accueil maximale. Depuis le 22 janvier, environ 10 000 personnes sont arrivées sur le site.
Depuis décembre, au moins 35 enfants seraient morts, soit pendant le trajet, soit peu de temps après leur arrivée au camp, principalement à cause d’hypothermie.
L’ONU et ses partenaires humanitaires intensifient toujours plus leur réponse dans le camp. Des équipes disponibles 24 heures sur 24 ont été mises en place pour accueillir les nouveaux déplacés, identifier rapidement les cas les plus vulnérables et fournir une assistance d’urgence, notamment pour l’aspect médical et la protection.
L’ONU continue d’exhorter toutes les parties au conflit ainsi que toutes les personnes qui ont une influence sur elles à prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection des civils et des infrastructures civiles dans le respect des obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire.
Libye
L’ONU et le Gouvernement d’entente nationale libyen ont lancé aujourd’hui le Plan d’intervention humanitaire 2019 pour le pays. Ce plan, qui nécessite un budget de 202 millions de dollars, doit fournir à plus de 550 000 personnes vulnérables un appui en matière de santé, de protection, d’approvisionnement en eau, d’assainissement, d’abris et d’éducation.
Les sept années d’instabilité et d’insécurité en Libye ont eu des conséquences très lourdes sur le bien-être de dizaines de milliers d’enfants, femmes et hommes. Des milliers de familles ne sont plus en mesure d’acheter des vivres, de l’eau et des articles ménagers de base.
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), au moins 823 000 personnes sur l’ensemble du territoire libyen -dont 250 000 enfants- auraient besoin d’une assistance humanitaire. Ce chiffre inclut les personnes déplacées et celles qui sont revenues, les personnes touchées par le conflit, les communautés d’accueil ainsi que les réfugiés et les migrants qui font face à de graves violations des droits de l’homme et à des abus en l’absence d’état de droit dans le pays.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a mis en garde aujourd’hui contre le nombre croissant d’attaques visant les établissements et le personnel de santé. L’agence a documenté plus de 41 attaques perpétrées l’an dernier ciblant le personnel médical et des établissements de soins à travers le pays. Ces attaques ont entraîné la mort de six personnes parmi le personnel médical et les patients, et blessé 25 autres personnes chargées de la santé. Sept autres membres du personnel médical ont également été agressés au cours de cette période.
Harcèlement sur Internet
Nous célébrons aujourd’hui la Journée mondiale pour un Internet plus sûr. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) met en avant les dangers que représentent pour les jeunes la violence en ligne, le harcèlement sur Internet et le harcèlement numérique.
Selon les données de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le harcèlement en ligne touche entre 5% à 21% d’enfants et d’adolescents dans les pays à revenu élevé, les filles semblant être plus exposées que les garçons.
Dans une déclaration publiée aujourd'hui, la Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a appelé à agir plus largement pour rendre Internet un lieu plus sûr pour tous, ajoutant qu’il était temps que les gouvernements, les familles, les universités et le secteur privé mettent les enfants et les jeunes au centre des politiques numériques.
Nouvelle année lunaire
Aujourd’hui, nous célébrons officiellement le nouvel an lunaire. L’année 2019 est l’année du cochon et, dans son message à cette occasion, le Secrétaire général a adressé ses meilleurs vœux à ceux qui la célèbrent, déclarant que le nouvel an était l’occasion de s’unir pour construire un monde pacifique et prospère pour tous, sans laisser personne à la traine.
Tableau d’honneur
Le Monténégro et l’Autriche ont payé l’intégralité de leur contribution au budget ordinaire de l’Organisation pour 2019. Le tableau d’honneur compte désormais 37 États Membres.
Invité du point de presse
L’invité du point de presse ce jour était M. David Shearer, Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud et Chef de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS).