En cours au Siège de l'ONU

8690e séance – matin
CS/14056

Conseil de sécurité: Israël ne prend aucune mesure pour cesser de coloniser les territoires palestiniens, dit le Coordonnateur pour le processus de paix au Moyen-Orient

Trois ans après l’adoption de la résolution 2334 (2016), « aucune mesure n’a été prise pour mettre fin aux activités de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est », a affirmé ce matin, devant le Conseil de sécurité, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient M. Nikolay Mladenov, alors qu’il présentait le douzième rapport trimestriel du Secrétaire général sur la mise en œuvre de ladite résolution.

Dans cette résolution, le Conseil de sécurité avait « de nouveau » exigé d’Israël qu’il arrête immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

Or, les démolitions et saisies de biens palestiniens se poursuivent partout en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Depuis 2016, 22 000 unités de peuplement ont été construites ou approuvées et des appels d’offres pour plus de 8 000 logements ont été lancés.  Entre le 12 septembre et le 6 décembre de cette année, les autorités israéliennes ont par ailleurs approuvé des plans concernant quelque 3 000 logements en Cisjordanie occupée, dont 300 à Jérusalem-Est.

Le 15 septembre, le Gouvernement israélien a même décidé de légaliser rétroactivement, en tant que nouvelle colonie, l’avant-poste de Mevo’ot Yericho situé dans la vallée du Jourdain.  Il a prévu d’y construire 182 unités.  Il prévoit en outre la construction de 382 logements à Dolev, à l’ouest de Ramallah, et de 609 logements dans la colonie Beitar Elit, à l’ouest de Bethléem.  Environ 40% des unités promues doivent être construites dans des sites reculés, bien à l’intérieur de la Cisjordanie occupée, indique encore le rapport.

De l’avis de l’Observateur de la Palestine, l’annexion des terres palestiniennes n’est pas un résultat collatéral de l’occupation israélienne mais son objectif essentiel.  Selon lui, rien que dans la zone C, qui englobe 60% de la surface de la Cisjordanie, 70% sont été placés sous l’autorité des colonies illégales israéliennes, tandis qu’à Jérusalem-Est 35% des terres ont été confisquées pour construire des colonies israéliennes.

Ces chiffres, a dit M. Mladenov devraient inquiéter tous ceux qui continuent de soutenir la création d’un État palestinien viable à côté d’Israël.  Le Coordonnateur spécial a rappelé que la création de ces colonies de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, depuis 1967, n’avait aucun fondement juridique.  Cela constitue en outre un obstacle majeur à la réalisation de la solution des deux États et à l’instauration d’une paix globale, juste et durable, a-t-il ajouté. 

Plusieurs délégations ont rejoint M. Mladenov pour rappeler le caractère illégal au regard du droit international de ces colonies, tout en exprimant leurs inquiétudes face au développement de la colonisation et en appelant le Gouvernement israélien à renoncer à sa politique « frénétique » dans les territoires palestiniens occupés, ou à l’assouplir.

Pour la France par exemple, cette intensification « sans précédent » de la colonisation est « particulièrement dommageable » pour la solution des deux États, car « susceptible » de fragiliser la continuité territoriale du futur État palestinien.

Devant cette situation qui s’enlise, rien n’appelle à l’optimisme, a poursuivi la Belgique, tandis que l’Allemagne jugeait que les actions unilatérales et les tentatives d’imposer des faits sur le terrain ne permettront pas de parvenir, ni à une solution juste et durable, ni à une paix durable.

Des délégations ont en outre déploré l’inaction du Conseil, et « la passivité » de certains acteurs clefs, pendant que ses résolutions sont violées, que les activités de peuplement illégales continuent de saper la solution des deux États et qu’une partie ne respecte pas ses engagements.  Selon ces délégations, il y aurait des solutions si seulement le Conseil de sécurité prenait des « actions décisives ».

Selon le Koweït, il y a un même un moyen de soutenir le processus de paix. Les États devraient s’abstenir de prendre position pour une partie contre une autre.  Et ceux qui soutiennent la solution des deux États doivent reconnaître l’État de Palestine. 

Ce qu’il faut, c’est régler ce conflit « sur la base que connaît chacun », en travaillant avec les partenaires israéliens et palestiniens et les États de la région, a recommandé le représentant russe.  Car, a-t-il prévenu, l’absence de décision fait le lit des extrémistes dans la région et irrite la population, « la rue arabe ».  Il serait, à cet égard pertinent d’envisager une visite du Conseil de sécurité sur le terrain, a-t-il jugé.

 Sur ce point, l’Indonésie a dit ne pas comprendre pourquoi le Conseil de sécurité n’arrivait pas à organiser une visite sur le terrain.

Condamner Israël à l’ONU est devenu tellement « banal » qu’on ne le remarque même plus, a réagi la délégation des États-Unis, se demandant si un jour le Conseil de sécurité condamnera et reconnaîtra que les « attaques terroristes » que sont les tirs de roquette du Hamas sont la véritable cause du conflit.

Au cours des 18 derniers mois, 1 800 roquettes ont été tirées a rapporté Mme Adele Braemer, résidente depuis 1975 du kibboutz Nirim à la limite de Gaza, venue témoigner de la façon dont les civils comme elle vivent la situation sur le terrain.  Depuis août 2014, rien n’a changé et le « paradis » où elle a élevé ses enfants n’apporte plus ce sentiment de sécurité à ses petits-enfants, s’est-elle désolée. 

Toute une génération a grandi dans la peur et la crainte d’un tir de roquette, a confirmé le représentant d’Israël, ajoutant que c’est l’Iran qui utilise le Hamas pour faire régner sa « terreur » et détourner les fonds de la communauté internationale pour construire des tunnels, par où transitent les responsables des attaques.  Il faudrait, a conclu le représentant, une action plus vive pour que le « régime iranien » cesse sa « politique expansionniste » et son programme nucléaire. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE – (S/2019/938)

Déclarations

M. NIKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, a fait une mise à jour des évènements survenus depuis la remise au Conseil de sécurité du douzième rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016).  Comme détaillé dans le rapport, a-t-il poursuivi, aucune mesure n’a été prise durant la période considérée (12 septembre au 6 décembre 2019) pour mettre fin aux activités de colonisation dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-Est, comme le demande la résolution.  Les démolitions et saisies de biens et structures palestiniennes se sont poursuivies partout en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est.  Et depuis le 6 décembre, huit structures appartenant à des Palestiniens ont été démolies ou saisies, entraînant le déplacement de 20 personnes.

Par ailleurs, et alors que la résolution demande la cessation des violences à l’encontre de civils, celles-ci se poursuivent.  En Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, 16 Palestiniens ont été blessés, notamment lors d’affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.  À Gaza, les forces de défense israéliennes ont blessé 38 Palestiniens, tandis que trois roquettes ont été lancées depuis Gaza vers Israël, sans faire de victimes.  Le 9 décembre, les pneus de 160 voitures palestiniennes ont été lacérés dans le quartier de Shu’fat à Jérusalem-Est et des graffitis anti-arabes peints.  D’autres véhicules ont été vandalisés ou incendiés dans des villages près de Bethleem et de Ramallah.

En outre, a-t-il poursuivi, depuis 2016, date d’adoption de la résolution, 22 000 unités de peuplement ont été construites ou approuvées en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.  Des appels d’offres pour plus de 8 000 logements ont été lancés.  Ces chiffres, tout comme la pratique de destruction et de saisie des biens palestiniens, y compris de structures humanitaires financées par la communauté internationale, devraient inquiéter tous ceux qui continuent de soutenir la création d’un État palestinien viable à côté d’Israël, a dit M. Mladenov.  Selon lui, compte tenu que ces pratiques sont contraires au droit international, les victimes devaient recevoir des dédommagements. 

M. Mladenov a également dit être préoccupé par le niveau de violence contre les civils, y compris du fait des « attaques terroristes » et des incitations à la violence.  Cette violence exacerbe le manque de confiance entre Israéliens et Palestiniens et est incompatible avec la résolution pacifique du conflit, a-t-il remarqué.  Ainsi, le rapport fait état d’une augmentation du nombre d’attaques de colons à l’encontre de Palestiniens, notamment à Hébron et pendant la saison des récoltes.  Il fait également état d’un nombre significatif de Palestiniens tués ou blessés par les force israéliennes le long de la barrière de séparation à Gaza.  Le Hamas doit cesser les tirs de roquette et veiller à ce que les manifestations restent pacifiques, a-t-il encore déclaré.

S’agissant de la situation humanitaire, M. Mladenov a déclaré qu’elle restait « fragile ».  Tous les investissements faits pourraient être réduits à néant s’il n’y a pas de financement supplémentaire, a-t-il prévenu, ajoutant que les enjeux sont trop importants et que les parties prenantes devaient agir pour faire en sorte que la situation n’empire pas à Gaza.  Seule la levée du blocus, comme le demande la résolution 1860 (2009), peut selon lui permettre de résoudre durablement la crise humanitaire à Gaza.  Il est de même crucial que les tirs de roquette cessent et que Gaza et la Cisjordanie soient réunies et dirigées par une seule autorité légitime, comme le formulent les recommandations du rapport de 2016 du Quatuor sur le Moyen-Orient. 

Par ailleurs, la situation financière de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) continue d’empirer, a dit le Coordonnateur spécial en prônant un décaissement rapide des fonds promis par les donateurs pour permettre de mener à bien les opérations.  À ce jour, le Plan de réponse humanitaire lancé le 11 décembre dernier a besoin de 348 millions de dollars, pour fournir les services et l’alimentation de base à 1,5 million de personnes dans la bande de Gaza, la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, a conclu M. Mladenov. 

Mme ADELE BRAEMER, qui s’est présentée comme née aux États-Unis et résidente depuis 1975 du kibboutz Nirim à la limite de Gaza, a évoqué sa vie « en zone de guerre » depuis plus d’une décennie et les 5 à 10 secondes dont elle dispose pour se mettre à l’abri quand les sirènes retentissent, ce qui peut se produire à tout instant et où qu’elle se trouve.  Au cours des 18 derniers mois, il y a eu de multiples alertes quotidiennes et 1 800 roquettes ont été tirées, s’est-elle rappelé en ajoutant que, en août 2014, sa chambre a été frappée par des éclats de mortier et toute l’électricité de sa communauté a été coupée.  Depuis, rien n’a changé et le « paradis » où elle a élevé ses enfants n’apporte plus ce sentiment de sécurité à ses petits-enfants.  Pouvez-vous imaginer ce que nos enfants ressentent sachant que des terroristes peuvent sortir d’un tunnel et déboucher dans nos communautés à tout instant? a-t-elle demandé.

Chaque vendredi, au lieu de célébrer tranquillement le Sabbat, il faut faire face à une escalade de violence, s’est désolée Mme Braemer.  Elle a indiqué que, rien qu’hier soir, une nouvelle alerte a été décrétée après qu’un combattant terroriste a été tué en tentant de s’infiltrer.  Elle a aussi parlé d’une nouvelle menace, qui est apparue il y a deux ans: des ballons et des cerfs-volants transportent des bombes incendiaires pour détruire récoltes et forêts, menaçant l’équivalent en surface de l’île de Manhattan.

« Nous sommes tous des otages du Hamas, y compris Israéliens et Palestiniens de Gaza », a-t-elle estimé.  Onze fois au cours des dernières années, a-t-elle dit, elle a été « prise en otage » par les tirs de roquette du Hamas.  C’est le Hamas seul qui décide des tunnels, du cessez-le-feu et qui garde sa population dans la pauvreté en détournant l’aide internationale pour ses propres intérêts, a-t-elle martelé.  Elle a fait le parallèle entre Israël, qui construit des sites pour protéger la population, et le Hamas, qui n’en fait pas autant pour les siens.  Or, les habitants de Gaza aspirent eux aussi à la sécurité et à l’espoir pour leurs enfants, a-t-elle fait remarquer, insistant sur le fait qu’elle avait travaillé avec eux et encore récemment dans le cadre de « l’Initiative des femmes » de Genève.  « Seule une clôture » les sépare, a-t-elle aussi relevé.

Pour Mme Braemer, le Hamas est responsable et doit proposer des solutions, faire des choix permettant à la population gazaouie d’espérer en l’avenir.  Elle a appelé les autorités israéliennes et palestiniennes à s’assoir autour d’une table et à travailler sur un accord politique de long terme.  Elle a enfin demandé aux membres du Conseil de peser sur le Hamas pour qu’il abandonne la voie de la violence car « nous devons être capables d’élever la prochaine génération dans le respect de nos voisins », a-t-elle conclu.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a déclaré qu’en dépit de l’illégalité de la colonisation, comme déclarée par la résolution 2334 (2016), Israël, Puissance occupante, continue de mener de manière « frénétique » sa politique illégale.  Le Koweït condamne cette pratique et rappelle que cette politique ne peut se baser sur aucune réalité ni légalité.  Selon le représentant, on ne peut progresser vers un processus de paix si une partie ne respecte pas ses engagements.

M. Alotaibi a également déclaré que, dans ce processus, toutes les parties devaient rester neutres: elles ne devraient pas prendre position pour une partie contre une autre, au risque de nuire à la mise en œuvre des résolutions des Nations Unies et de radicaliser une partie de la population et nourrir le terrorisme.  Au contraire, a prévenu le représentant, les États qui soutiennent la solution des deux États doivent reconnaître l’État de Palestine pour aider au processus de paix.  En ce qui le concerne, le Koweït reste attaché à ce processus et soutient l’Initiative de paix arabe de 2002, selon laquelle la paix au Moyen-Orient doit passer par la fin de l’occupation de tous les territoires arabes occupés.

M. HUMBERTO VELÁSQUEZ (Pérou) a dénoncé tant les attaques perpétrées contre la population civile par le Hamas et d’autres acteurs palestiniens radicaux, que la réponse disproportionnée des autorités israéliennes.  Le droit international et les droits de l’homme sont ouvertement bafoués, créant un climat d’impunité qui exacerbe le conflit, a-t-il dit.  Le représentant a également pointé « l’inaction de ce Conseil » et « la passivité de certains acteurs clefs ».  Réaffirmant son attachement à la solution des deux États, il a jugé impératif et urgent que les dirigeants des deux côtés donnent des preuves de leur engagement et de leur volonté politique, et prennent des mesures pour restaurer la confiance.

Sur le plan humanitaire, M. Velásquez a estimé qu’il est indispensable de répondre aux besoins élémentaires de la population de Gaza, et de promouvoir le développement, d’autant plus que la pauvreté et la marginalisation sont un terrain fertile pour la radicalisation et l’extrémisme violent.  Il a également appelé de ses vœux des progrès dans le processus de réconciliation interpalestinien. 

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a rappelé que trois ans ont passé depuis l’adoption de la résolution 2334 par le Conseil et constaté que la situation depuis lors n’a fait que se détériorer avec l’essor des activités de peuplement illégales, qui constituent un obstacle à la paix et menacent la viabilité d’une solution physique des deux États, notamment à Hébron.  La destruction de logements et de structures financés par les bailleurs de fonds est aussi en hausse, a-t-il noté, estimant que tout ceci va à l’encontre du droit international et des efforts de paix.  Le Conseil ne peut rester sans réaction, a-t-il insisté.

Cependant, les attaques aveugles d’Israéliens par des jihadistes sont inacceptables et tout pays a le droit de défendre ses citoyens, a relevé le représentant, tout en précisant que les mesures prises doivent être proportionnées et éviter de faire des victimes civiles.  Il a aussi conseillé aux dirigeants palestiniens de poursuivre leurs efforts pour lutter contre les incitations à la haine, et à Israël d’enquêter sur toute violation du droit, notamment lors d’attaque menées par les colons et visant des Palestiniens, comme signalé dans le rapport du Secrétaire général.  Enfin, le représentant s’est dit préoccupé par la situation humanitaire et a appelé Israël à lever les restrictions à l’aide aux Palestiniens.

M. HAITAO WU (Chine) a appelé les parties à mettre en œuvre, « de bonne foi », la résolution 2334 (2016).  Selon le représentant, pour résoudre ce conflit, il faut rester fidèle à la solution des deux États, respecter les résolutions pertinentes des Nations Unies et faire cesser la colonisation.  C’est elle qui est le problème sous-jacent de ce conflit, a-t-il dit, ajoutant que son pays soutenait un tel processus. 

Le représentant a également déclaré qu’il fallait parallèlement promouvoir le développement en Palestine et répondre aux besoins humanitaires, y compris à Gaza.  Pour cette raison, la délégation se félicite du renouvellement du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et appelle la communauté internationale à lui fournir les moyens financiers nécessaires.  Enfin, le représentant a déclaré que la Chine rejette toute provocation, d’où qu’elle vienne.  Elle se range aussi aux côtés des aspirations légitimes, de la justice et de l’équité, a-t-il conclu.

Préoccupé par la détérioration continue de la situation sécuritaire et la violation des résolutions pertinentes de l’ONU, M. TIEMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a souligné l’impérieuse nécessité d’œuvrer à la relance du dialogue israélo-palestinien.  « Toute initiative nouvelle doit avoir pour objectif de réaliser la solution des deux États dans les frontières de 1967 », a-t-il déclaré.  Sa délégation reste également préoccupée par la détérioration continue de la situation humanitaire à Gaza et invite la communauté internationale à apporter l’aide nécessaire aux populations palestiniennes en détresse, mais aussi à œuvrer au relèvement économique et à la reconstruction de la bande de Gaza. 

La côte d’Ivoire estime en outre que l’unité interpalestinienne est essentielle pour faire avancer les aspirations nationales à un statut d’État indépendant et à la souveraineté.  M. Moriko a donc encouragé le Hamas et l’Autorité palestinienne à poursuivre le dialogue, en vue d’un retour effectif de l’Autorité palestinienne à Gaza, ce qui permettrait une meilleure prise en charge des problèmes humanitaires actuels.  Il importe, a conclu le représentant, que le Conseil de sécurité retrouve son unité afin d’adresser « un message unique d’apaisement » à toutes les parties et de les inviter à rouvrir les pourparlers de paix.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a fait écho aux propos du Coordonnateur spécial faisant état de la détérioration continue de la situation sur le terrain, mentionnant les actes de violence.  Elle a rappelé que la seule issue possible pour les Israéliens comme pour les Palestiniens est une solution des deux États.  La position polonaise à l’égard de la politique d’implantation israélienne demeure claire, inchangée et alignée avec l’Union européenne, a-t-elle ensuite précisé: toute activité de colonisation est illégale en vertu du droit international et les colonies israéliennes illégales érodent la viabilité d’une solution des deux États ainsi que les espoirs de paix durable.  La Pologne a rappelé son inquiétude quant aux appels à une possible annexion de zones en Cisjordanie: un tel acte constituerait une violation grave du droit international et endommagerait profondément les efforts de paix.  En écho avec la Belgique, la Pologne s’est inquiétée des démolitions et des saisies de projets humanitaires financés par des donateurs belges, alors que la situation est aussi produite avec de tels projets financés par des donateurs polonais.

Concernant Gaza, la déléguée a appelé à prendre des mesures urgentes pour changer fondamentalement la situation, notamment en « mettant fin à la politique de clôture » et en « ouvrant de manière soutenable » les points de contrôle importants pour la vie quotidienne des Gazaouis, tout en « répondant aux inquiétudes sécuritaires légitimes » des Israéliens.  Déplorant le blocage actuel d’une voie politique et les divisions intrapalestiniennes aggravant la situation, la Pologne a salué la tenue des prochaines élections générales en Palestine, les premières depuis 2006.  Elle a réclamé qu’elles soient organisées dans tous les territoires palestiniens occupés et qu’un accord entre Palestiniens soit trouvé sur ses modalités.  Il est essentiel que le processus de réconciliation intrapalestinien mené par l’Égypte continue, a-t-elle jugé.  Enfin, elle a souligné que les forces de sécurité israéliennes devaient se soumettre aux principes de nécessité et de proportionnalité lorsqu’elles utilisent la force, avant d’appeler aussi les autorités palestiniennes à s’assurer que les manifestations demeurent pacifiques. 

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a indiqué qu’il ne comprenait pas pourquoi le Conseil de sécurité n’arrivait pas à organiser une visite sur le terrain, Gaza et Cisjordanie inclues, alors que les activités de peuplement illégales continuent de saper la solution des deux États et que la situation se détériore.  Il a donc exhorté Israël à cesser immédiatement toute activité de peuplement dans les territoires occupés.  Le Conseil, de son côté, doit fournir les moyens nécessaires pour garantir la pleine mise en œuvre de sa résolution 2334 (2016) qui rejette tout effort hypothéquant le consensus international et la question des peuplements et vise à préserver le statu quo dans les lieux saints, chrétiens et musulmans.  Cet organe, a insisté le représentant, doit trouver des moyens immédiats et efficaces pour mettre fin aux activités de peuplement. 

« Nous ne pouvons pas agir comme à l’ordinaire sans saper l’autorité du Conseil », a prévenu M. Djani.  « Il est temps d’adopter des mesures plus décisives. »  Toutefois, le représentant s’est dit perplexe quant à la possibilité de voir ce processus se concrétiser.  Il a suggéré un étiquetage des produits en faveur des territoires palestiniens pour permettre aux consommateurs de faire « des choix éthiques ».  Enfin, il a demandé à la communauté internationale d’appuyer l’UNWRA par tous les moyens possibles. 

M. JOSÉ MANUEL TRULLOLS YABRA (République dominicaine) a déploré que la situation au Moyen-Orient continue de se dégrader, ce qui menace la possibilité de parvenir à une paix juste, durable et totale, basée sur la seule solution viable, celle des deux États dans les frontières de 1967.  La République dominicaine considère que la politique israélienne de colonisation sur tout le territoire palestinien occupé est illégale au regard du droit international, et de la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité.  Non seulement ces colonies contribuent à accroître les tensions mais elles éloignent aussi chaque jour davantage la perspective d’une solution pacifique, des deux États et sur la base de l’inclusion sociale, a asséné la délégation.

Dans le même temp, M. Trullols Yabra a reconnu qu’il est nécessaire d’enclencher un processus de réconciliation intrapalestinienne, qui conduise à un processus de rénovation politique, basé sur des élections libres et inclusives.  Il a encouragé les dirigeants palestiniens et la communauté internationale à ne pas ménager leurs efforts pour renforcer l’unité nationale et soutenir le processus électoral, tout en redonnant confiance à la jeunesse palestinienne.

En venant à la situation dans la bande de Gaza, la délégation a relevé que la menace constante de nouvelles violences a des répercussions négatives sur le développement économique et qu’elle augmente la pauvreté, le chômage et l’insécurité alimentaire.  Aussi, a-t-elle soutenu le Plan de réponse humanitaire pour 2020 dans le Territoire palestinien occupé et encouragé les pays donateurs à contribuer à son financement afin de satisfaire les besoins de base de la population palestinienne.  Enfin, le représentant a condamné les tirs de roquette contre des zones peuplées de civils.

M. MARTHINUS VAN SHALKWYK (Afrique du Sud) a appuyé la solution des deux États.  Il a estimé que le seul moyen de parvenir à une paix durable au Moyen-Orient est de mettre en œuvre les processus de paix agréés, les résolutions adoptées par l’ONU, ainsi que les accords internationaux, tels que le principe de l’échange de territoires contre la paix de la Conférence de Madrid, le Plan arabe de paix et la feuille de route du Quatuor.  « Tout ceci ne peut être obtenu que si toutes les parties respectent leurs obligations au regard du droit international, dont les résolutions du Conseil de sécurité », a-t-il insisté. 

Le représentant s’est dit préoccupé par la poursuite des activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, en notant que la construction de 3 000 nouveaux logements a été approuvée en Cisjordanie, dont 300 logements à Jérusalem-Est, durant la période à l’examen.  La saisie et la destruction de propriétés palestiniennes a conduit au déplacement de 260 personnes, dont 133 enfants, a-t-il déploré.  Il s’est également inquiété de la situation à Gaza, où de nouvelles tensions se sont traduites par des pertes en vies humaines.  Face à cette situation, l’Afrique du Sud exhorte les parties à s’abstenir de tout acte violent de nature à diminuer l’espoir d’un retour aux négociations.  Il a salué les progrès du Comité spécial de liaison qui a permis la délivrance d’électricité et services de santé à Gaza.  Il a salué les efforts du Coordonnateur spécial pour favoriser la tenue d’élections palestiniennes inclusives dans un futur proche et s’est félicité de l’acceptation, par le Hamas, du plan proposé par le Président Abbas pour ces élections. 

M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France) a dénoncé une intensification sans précédent de la colonisation contraire au droit international et illégale par essence.  Certaines de ces colonies sont particulièrement dommageables pour la solution des deux États, aussi la France est-elle très préoccupée car ces nouvelles implantations susceptibles de fragiliser la continuité territoriale du futur État palestinien.  Les destructions de biens et les saisies sont également en forte hausse à Jérusalem et en zone C, a dénoncé le représentant, notant la destruction de 236 infrastructures financées par la communauté internationale.  Il a appelé les autorités israéliennes à « renoncer à tout nouveau projet qui créerait une situation de fait accompli à l’encontre de la solution des deux États ».

La situation à Gaza demeure particulièrement fragile malgré un relatif retour au calme ces derniers jours, a constaté M. de Rivière.  La France condamne sans ambiguïté les tirs de roquette depuis Gaza vers des zones habitées d’Israël et rappelle son engagement par rapport à la sécurité d’Israël.  Au-delà d’un impératif de cessez-le-feu, il n’y aura pas de stabilité à Gaza sans levée du blocus et sans garanties de sécurité crédibles pour Israël et sans retour de l’Autorité palestinienne, a-t-il martelé en appelant à la tenue d’élections palestiniennes « crédibles » en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est.

M. JUERGEN SCHULZ (Allemagne) a réitéré son attachement à la solution des deux États sur la base des paramètres internationalement acceptés, seule solution viable au conflit israélo-palestinien.  Les habitants de la région sont en droit de demander des progrès pour pouvoir vivre dans la dignité, sans peur de la violence et avec des droits égaux.  Pour cette raison, l’Allemagne soutient tout effort en vue de relancer le processus politique, à condition qu’il s’inscrive dans le droit international et soit acceptable par les deux parties, israélienne et palestinienne.  Les actions unilatérales et les tentatives d’imposer des faits sur le terrain ne permettront de parvenir ni à une solution juste et durable, ni à une paix durable, a tranché le représentant.  Pour l’Allemagne, les colonies de peuplement israéliennes et les implantations sauvages sont illégales au regard du droit international et représentent l’un des principaux obstacles à un règlement politique.

S’alarmant de déclarations sur l’intention d’Israël d’annexer la vallée du Jourdain et d’autres parties de la Cisjordanie, M. Schulz a prévenu qu’il s’agirait là d’une violation claire du droit international, qui aurait de graves répercussions sur le processus de paix dans son ensemble.  Pour sa part, l’Allemagne continuera de faire la distinction entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967, et ne reconnaîtra aucun changement des lignes du 4 juin 1967, y compris en ce qui concerne Jérusalem.  Le représentant a également condamné les attaques visant Israël, y compris les tirs de roquette à partir de Gaza.  Le Hamas et le Jihad islamique palestinien doivent arrêter ces tirs vers Israël, a-t-il demandé.  D’ailleurs, a-t-il noté, Israël a le droit de se défendre « de façon proportionnée » contre des attaques visant son territoire.  L’Allemagne salue les discussions interpalestiniennes sur la tenue d’élections législative et présidentielle en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et à Gaza.  Enfin, en tant que plus grand donateur bilatéral de l’UNRWA, le pays salue le renouvellement du mandat de l’Office pour trois ans. 

Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a rappelé que la date du 26 décembre marque le troisième anniversaire de l’adoption de la résolution 2334 et que rien n’appelle à l’optimisme alors que la situation s’enlise.  La colonisation constitue une flagrante violation du droit international y compris de cette résolution, a-t-elle fait valoir.  Or, cette politique s’est poursuivie à un rythme soutenu en Cisjordanie et elle vise des lieux symboliques comme la vieille ville d’Hébron ou de Jérusalem.  De plus, elle s’accompagne de démolitions et d’expulsions.  La représentante a appelé Israël à mettre fin à cette politique et à préserver le statut des lieux saints.  Elle a répété que l’annexion unilatérale de tout ou partie de la Cisjordanie est illégale.

À Gaza, où la situation sécuritaire demeure extrêmement fragile, la Belgique appelle à la retenue et au respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme, rappelant qu’il n’y aura pas de solution sans retour de l’Autorité palestinienne.  À cet égard, la représentante a jugé important que des élections puissent se tenir sur l’ensemble du territoire palestinien.  Elle a réitéré sa conviction qu’il n’y a d’autre solution que négociée, fondée sur la coexistence des deux États avec Jérusalem pour capitale.

M. JOB OBIANG ESONO MBENGONO (Guinée équatoriale) s’est dit très préoccupé par l’absence d’avancée politique depuis deux ans, qu’il s’agisse du différend entre Israéliens et Palestiniens ou de la relation entre les principales factions palestiniennes.  Il a également déploré l’absence d’amélioration par rapport aux exigences contenues dans la résolution 2334 (2016) puisque la situation s’est même aggravée.  Pays « ami d’Israël et de la Palestine », la Guinée équatoriale voit les colonies comme un obstacle à la paix et leur élargissement comme une grave menace à la viabilité physique de la solution des deux États.  Le représentant a donc prié le Gouvernement israélien de « flexibiliser ses politiques » dans les Territoires palestiniens occupés, ce qui implique de freiner la démolition de logements palestiniens et de mettre un terme aux activités de colonisation. 

S’il a jugé les attaques israéliennes contre Gaza « disproportionnées », le représentant a toutefois noté qu’elles répondent aux actes d’insurgés depuis la bande de Gaza.  Il a demandé que le Hamas abandonne la voie des armes et veille à empêcher tout type de provocations contre Israël.  Il a également prié les élites palestiniennes de « travailler avec sérieux » à la réconciliation palestinienne, en mettant en avant le bien-être de la population plutôt que les intérêts individuels.  À cet égard, il a soutenu les efforts de l’Égypte, qui travaille avec les parties. 

Pour M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie), les « tendances négatives » au Moyen-Orient se trouvent à un seuil critique, tandis que la quantité de résolutions adoptées par l’Assemblée générale montre le consensus international.  Le représentant a exprimé son désaccord avec la déclaration des États-Unis sur les colonies de peuplement qui reconnaîtrait « de facto » une situation réelle sur le terrain.  De même, les décisions américaines concernant Jérusalem et le Plateau du Golan constituent des violations graves du droit international et, à ce sujet, la Russie répète que le Golan appartient bien au territoire syrien.  Ces décisions sont « contre-productives » et la seule solution est de procéder à des négociations directes entre les parties. 

Hélas, ces derniers temps, « nous tournons en rond », a déploré le représentant.  L’absence de décision fait le lit des extrémistes dans la région, a-t-il prévenu.  Le mécontentement palestinien et de « la rue arabe » se renforcent; les colonies irritent la population.  Il faut donc mobiliser les efforts de la communauté internationale pour régler le conflit sur la base que connaît chacun, en travaillant avec les partenaires israéliens et palestiniens et les États de la région.  À cet égard, M. Nebenzia a jugé pertinent d’envisager une visite du Conseil de sécurité sur le terrain et appelé les deux parties à s’abstenir de s’attaquer mutuellement.  Enfin, il a jugé peu judicieux de tenter de discréditer l’UNRWA et d’entraver son fonctionnement en le privant de financement.  « Espérer que faire disparaître l’UNRWA fera disparaître le problème est illusoire et peu avisé », a-t-il conclu.

Mme KELLY CRAFT (États-Unis) a déclaré qu’il était important pour le Conseil de sécurité de faire le bilan.  Or, il semble que le Conseil de sécurité ne reconnaisse pas que les Israéliens vivent dans la peur, celle infligée notamment par le Hamas et ses tirs de roquette.  « Je ne cesserai pas de le répéter: Kelly Craft est la meilleure amie d’Israël. »  L’Administration Trump s’oppose catégoriquement à la résolution 2334 (2016), car elle ne vise qu’Israël, a-t-elle rappelé.  « Si j’avais été ambassadrice à ce moment-là, j’aurais opposé mon véto », a assuré la représentante. 

Mme Craft a également déclaré que la seule chose qu’elle retient de la résolution 2334 est qu’elle condamne les actes de violence, dont les actes de terreur, de provocation et d’incitation.  Elle a rappelé que, il y a un peu plus d’un mois, Mme Braemer avait fait partie des nombreux Israéliens coincés dans des abris dans leurs propres maisons pendant que plus de 150 roquettes lancées par le Jihad islamique palestinien pleuvaient autour d’eux.  Selon elle, les tirs de roquette ne doivent être considérés comme rien d’autres que des « attaques terroristes ».  C’est cette menace qui est la cause même du conflit, a-t-elle ajouté.  « Le Conseil les condamnera-t-il aussi?  Le Conseil les prendra-t-il même au sérieux? »

« Condamner Israël à l’ONU est devenu tellement banal qu’on ne le remarque même pas », a poursuivi Mme Craft, affirmant qu’il faudrait au contraire reconnaître qu’Israël est une « lueur d’espoir », en raison de sa résilience.  Ce n’est que lorsque les menaces exercées par le Hamas et le jihad palestinien auront cessé que les parties pourront reprendre le dialogue, a-t-elle conclu. 

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a déploré le sort des Chrétiens de Palestine qui, à quelques jours de Noël, ont été empêchés par Israël de célébrer Noël à Bethléem et Jérusalem, « deux villes jumelles séparées par un mur pour la première fois dans l’Histoire ».  Alors que les Palestiniens se préparent à une nouvelle année, leur calvaire ne voit pas de fin, a continué le représentant, qui a loué leur persévérance et leur espoir, malgré la peur pour leur vie et leur famille, de « vivre et prospérer un jour sur leur propre terre, dans la dignité et la liberté ». 

Le délégué a résumé la situation dans les Territoires palestiniens occupés en deux mots: « emprisonnement » pour les Palestiniens, « expansion » pour les colonies israéliennes.  Dans la zone C, qui englobe 60% de la surface de la Cisjordanie et inclut la vallée du Jourdain riche en ressources, seul 1% du territoire a fait l’objet d’une planification pour le développement palestinien, tandis que 70% ont été placés à l’intérieur des conseils régionaux des colonies illégales israéliennes.  De la même manière, seulement 13% de la surface de Jérusalem-Est a été délimitée comme « zone de construction palestinienne », dont la majorité est en fait déjà construite, tandis que 35% des terres de Jérusalem-Est ont été confisquées pour construire des colonies israéliennes.  Pour le délégué, cette politique a pour dessin d’acquérir « un maximum de terre palestinienne avec un minimum de Palestiniens à l’intérieur ».  L’annexion illégale de terres palestiniennes n’est pas un résultat collatéral de l’occupation israélienne mais au contraire son objectif essentiel, selon lui. 

Estimant que si la résolution 2234 (2016) avait été mise en œuvre et avait entraîné une reddition de comptes, le présent rapport du Secrétaire général aurait été très différent, a assuré le représentant.  Il a jugé que « l’exceptionnalisme » et « l’impunité » dont bénéficie Israël incitaient ce pays à poursuivre sa politique de colonisation illégale au détriment du peuple palestinien et de ses droits inaliénables. 

Les résolutions de l’Assemblée générale concernant la Palestine sont enracinées dans la Charte des Nations Unies, le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité, a rappelé l’État de Palestine, avant de dénoncer le « cynisme » dont fait preuve Israël quand il qualifie ces résolutions de partiales et quand il dénonce les pays les ayant soutenues comme « moralement défaillants ». 

Le représentant palestinien a rejeté l’argument selon lequel l’Assemblée générale aurait adopté un nombre disproportionné de résolutions sur la question palestinienne, estimant que la véritable partialité résidait dans l’état de « paralysie » du Conseil de sécurité.  Durant la décennie précédente, sur 636 résolutions du Conseil de sécurité, seulement deux ont été adoptées sur le conflit israélo-palestinien, a rappelé la Palestine: « deux », à savoir la 1860 (2009) et la 2334 (2016).  De même, sur 271 Déclarations présidentielles du Conseil de sécurité au cours des 10 dernières années, seulement 3 concernaient ce sujet.  « Trois », a-t-il répété.  Il a ajouté que le Conseil de sécurité n’avait adopté aucune résolution concernant le conflit israélo-palestinien dans le cadre du Chapitre VII de la Charte, alors que plus de la moitié des résolutions adoptées par cet organe pendant les 10 dernières années au sujet d’autres conflits l’ont été dans ce cadre. 

Avant de conclure, M. Mansour a appelé le Conseil et tous les États à agir maintenant pour faire progresser la responsabilité et la justice, la liberté et la paix, pour le bénéfice du peuple palestinien, du peuple israélien, et des générations futures, de la paix régionale et mondiale, et de l’ordre international basé sur des règles.

M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël) a estimé que le témoignage de Mme Braemer montre à quel point le Hamas et le Jihad palestinien terrorisent les populations civiles des deux côtés.  Toute une génération a grandi dans la peur et la crainte d’un tir de roquette, a assuré le représentant, ajoutant qu’il était très difficile de vivre en tant que civil dans une région où l’Iran s’adonne à des politiques menaçantes avec son « idéologie extrémiste ».  Partout où ses alliés sont présents, les civils sont ignorés, terrorisés et menacés, a encore déclaré le représentant, ajoutant que c’est la raison pour laquelle, il est difficile d’être civil en Iraq, en Syrie, au Liban au Yémen ou en Israël.

Selon le représentant, l’Iran utilise le Hamas pour faire régner sa « terreur » et détourner les fonds de la communauté internationale pour construire des tunnels, par où transitent les responsables des attaques.  « Vous pouvez être sûrs que ces fonds n’atteindront jamais leurs objectifs tant que l’Iran contrôle le Hamas », a déclaré le représentant.

« L’Iran a en outre créé le Hezbollah pour étendre son idéologie extrémiste », a avancé le représentant en l’accusant de fournir aujourd’hui des missiles à guidage laser à cette organisation, et de livrer des armes sophistiquées aux milices houthistes au Yémen, celles-là même qui crient « mort à Israël; mort aux États-Unis ».

M. Danon a également déclaré qu’alors que l’Iran poursuit sa « politique expansionniste », certains membres du Conseil de sécurité tentent de l’apaiser.  « Vous voyez bien que vos tentatives ne portent pas leurs fruits », a dit le représentant, appelant à une action plus vive pour que le « régime iranien » cesse son programme nucléaire.  « Comme nos alliés des États-Unis, adoptez des sanctions », a-t-il recommandé, ajoutant qu’il faut le faire pour le bien des civils dans les pays où l’Iran cherche à étendre son « idéologie extrémiste ».

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