En cours au Siège de l'ONU

8687e séance – après-midi
CS/14053

Conseil de sécurité: l’Afghanistan appelé à respecter les résultats de l’élection présidentielle et à protéger les civils en attendant la paix

Près de trois mois après la tenue du scrutin présidentiel et toujours dans l’attente de la proclamation des résultats, l’Afghanistan a été appelé, cet après-midi, par les membres du Conseil de sécurité à respecter l’issue du vote et à décréter un véritable cessez-le-feu sur tout le territoire pour protéger la population, en attendant la conclusion d’un accord de paix.

Tout en se félicitant du relativement bon déroulement du vote, le 28 septembre 2019, malgré une faible participation liée aux menaces sécuritaires, le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies (MANUA), M. Tadamichi Yamamoto, a dénoncé la persistance d’un niveau de violence alarmant contre les civils: ces derniers ont encore payé au troisième trimestre 2019 le plus lourd tribut à la guerre depuis que la MANUA a entrepris de comptabiliser les victimes il y a 10 ans.  M. Yamamoto présentait le dernier rapport en date du Secrétaire général sur l’évolution de la situation dans ce pays.

Cette violence, comme celle, « injustifiable », qui a visé récemment des travailleurs humanitaires, perdure malgré la reprise des négociations de paix au Qatar entre les États-Unis et les Taliban, a déploré le Représentant spécial pour qui l’escalade des violences pour acquérir des positions dans le cadre des négociations de paix est « inacceptable ».  M. Yamamoto a condamné, en particulier ,les attaques qui ont tué un employé des Nations Unies et un médecin japonais engagé de longue date dans le pays.

Quel que soit le résultat des élections, la paix sera la priorité du nouveau Gouvernement issu des urnes, a-t-il martelé en l’appelant à « progresser » notamment sur les droits de l’homme, la justice et la bonne gouvernance et en faveur du respect d’un véritable cessez-le-feu sur tout le territoire.  Mais attention à protéger les intérêts « de toute la société afghane, y compris les femmes et les jeunes », a-t-il prévenu.

Racontant la mort d’un père de famille, tué dans son village par un tir de drone devant ses très jeunes enfants, la représentante de la jeunesse afghane, Mme Aicha Khurram –première fille à occuper la fonction– a indiqué qu’il y avait parfois 100 morts civils en une seule journée dans son pays, dont 65% de la population a moins de 25 ans.  « Comment croire encore à l’avenir ?», a-t-elle demandé en citant une fillette rencontrée dans un orphelinat, qui craint de se retrouver à mendier dans les rues « toute son enfance » pour survivre.

« Nous serons tous jugés par l’histoire », a asséné Mme Khurram en appelant le Conseil de sécurité et les Nations Unies en général à se porter garant des droits des jeunes afghans dans les pourparlers de paix renoués entre Américains et Taliban -y compris « ceux des jeunes taliban », a-t-elle insisté– et d’un véritable cessez-le-feu.  « Je suis ici devant vous parce que vous êtes aussi leurs Nations Unies », a-t-elle plaidé. 

S’exprimant après elle, la représentante de l’Afghanistan a fait valoir que la présence de Mme Khurram et la sienne constituaient la preuve de l’évolution de son pays, vantant le difficile chemin parcouru et les réformes engagées.  « Ceux qui ont voté ont ainsi voulu rejeter la violence », a-t-elle assuré en espérant la proclamation rapide des résultats toujours en suspens, comme l’ont fait remarquer de nombreuses délégations sans cacher leur impatience.  Pour l’Allemagne, ce processus a déjà pris « trop de temps » et « il faut mettre fin à cette incertitude dans le pays ».  De l’avis de la France, « la crédibilité de l’élection dépend désormais de l’annonce des résultats et de leur acceptation par tous les candidats ». 

Par ailleurs, le représentant allemand a jugé « certes merveilleux » de voir l’Afghanistan représenté au Conseil par deux femmes; mais cela le serait encore plus si la moitié du Gouvernement était composée de femmes et s’il se concentrait sur le bien-être de la population, a-t-il nuancé en insistant sur leur association au processus de paix de Doha.

L’objectif de ces discussions est de sortir le pays du cycle des dernières années pour faire en sorte que l’Afghanistan cesse d’être un sanctuaire pour les groupes terroristes, a relevé la représentante américaine, insistant elle aussi sur la participation « pleine et entière » des femmes et des jeunes.  Les Taliban doivent réduire les violences et montrer qu’ils sont engagés en faveur de la paix, a insisté le Royaume-Uni.

La Fédération de Russie, qui entend notamment faciliter la paix dans le cadre du « Format de Moscou », a également appuyé la reprise du dialogue entre les États-Unis et les Taliban.  En raison de la proximité de ses frontières avec l’Asie centrale, la Russie s’est dite inquiète de la présence persistante de combattants de Daech dans le nord-est de l’Afghanistan et de cellules dormantes qui constituent une menace pour la région « du sud de la Russie ».  De plus, la croissance des stupéfiants est un véritable problème pour l’Afghanistan mais aussi pour l’ensemble de la région et pour le monde entier car les narcodollars sont une source de financement majeure du terrorisme, a rappelé le représentant russe.

La Chine enfin a appelé à suivre de près toutes les nouvelles difficultés qui pourraient survenir après la publication des résultats des élections.  Elle a aussi réclamé le retrait de toutes les forces étrangères pour appuyer l’Afghanistan sur le chemin de la réconciliation. 

Sur le plan humanitaire, et compte tenu des besoins de la population, les Nations Unies comptent aider plus de sept millions de personnes l’an prochain, a signalé M. Yamamoto qui espère ainsi mobiliser plus de 733 millions de dollars.

LA SITUATION EN AFGHANISTAN ET SES CONSÉQUENCES POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES (S/2019/935)

Déclarations

M. TADAMICHI YAMAMOTO, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), est revenu sur l’élection présidentielle du 28 septembre 2019.  Le taux de participation a été modeste en raison des menaces sécuritaires et les résultats n’ont toujours pas été proclamés, mais le scrutin s’est développé dans des conditions nettement meilleures et surtout beaucoup plus transparentes que lors des précédentes élections, a-t-il noté.

La Commission électorale indépendante a obtenu les résultats et décompté les votes en présence des candidats et observateurs, et les résultats ont été transmis de manière électronique.  Plus de 4 000 plaintes ont déjà été traitées par la Commission des plaintes électorales, tandis que certains candidats se sont aussi plaints de certains aspects techniques du vote, a informé le Représentant spécial.  Ces nombreux échanges ont bloqué l’audit et les décomptes dans sept provinces et viennent contribuer au blocage des résultats qui devraient cependant être proclamés sans tarder, a déclaré M. Yamamoto en saluant le rôle de ces deux commissions.  Il a appelé toutes les parties prenantes à permettre aux institutions de traiter les plaintes, conformément à la législation et à accepter les résultats du scrutin.

Par ailleurs, la guerre continue de faire un nombre considérable de victimes en Afghanistan.  Le Représentant spécial a déploré l’augmentation sans précédent du nombre de victimes civiles au cours de la période allant de juillet à septembre, qui n’a jamais été aussi élevé depuis que la MANUA a commencé à recenser systématiquement des données à ce sujet, en 2009.  M. Yamamoto s’est dit préoccupé par les attaques délibérées contre les civils, en particulier au moyen d’engins explosifs improvisés et lors des opérations aériennes.  Jugeant « inacceptable » l’escalade des violences pour acquérir des positions dans le cadre des négociations de paix, il a appelé toutes les parties à redoubler d’efforts pour réduire les pertes civiles. 

Le responsable s’est aussi dit alarmé par les attaques contre les humanitaires, notant la mort d’un employé des Nations Unies lors d’une attaque contre son véhicule.  Il a également déploré l’assassinat du médecin humanitaire japonais septuagénaire Tetsu Nakamura, « un véritable choc ».  Malheureusement, ce ne sont pas les seules attaques contre les humanitaires. 

De même, M. Yamamoto a dénoncé les attaques contre les défenseurs des droits de l’homme, dont plusieurs ont péri ou ont été arrêtés par le directorat de la sécurité alors qu’ils enquêtaient contre des abus commis contre des enfants dans la province du Logar, et il a promis d’œuvrer à renforcer leur protection.

Peu importe le résultat des élections, a-t-il estimé, car conserver la paix sera la priorité du Gouvernement afghan.  « Alors que nous attendons les résultats des élections, les efforts de paix n’ont pas pris fin. »  Les négociations entre les États-Unis et les Taliban ont repris et des efforts sont en cours pour le dialogue interafghan.  Le Président Ghani a présenté son point de vue lors de la conférence ministérielle, pour le cœur de l’Asie à Istanbul.  Mais certaines questions doivent encore progresser, notamment sur les droits de l’homme, la justice et la bonne gouvernance et aussi concernant un véritable cessez-le-feu, a poursuivi le Représentant spécial.  Le Gouvernement doit veiller à protéger les intérêts de toute la société afghane, y compris les femmes et les jeunes.  C’est aussi nécessaire pour lutter contre le terrorisme et la présence de Daech en Afghanistan, sans compter que la paix en Afghanistan bénéficierait aux peuples et aux pays de la région. 

M. Yamamoto a notamment insisté sur la participation des femmes à toutes les activités de la société afghane, saluant la création du groupe des Amis des femmes afghanes par le Royaume-Uni et l’Afghanistan, ici à New York, le mois dernier, pour intégrer les femmes au processus de paix.  Il s’agit d’un engagement ferme à cet égard et pour lutter contre les violences perpétrées contre les femmes et les jeunes. 

L’Afghanistan doit enfin pouvoir compter sur l’appui des bailleurs de fonds pour garantir son développement à long terme, a plaidé le responsable.  La première conférence ministérielle pour le développement sous la houlette du nouveau Gouvernement se tiendra la semaine prochaine et ce sera la dernière d’ici à 2024.  De son côté, a-t-il demandé, le pays doit prendre des mesures concrètes contre la corruption et l’impunité.

Sur le plan humanitaire, les Nations Unies comptent aider, en 2020, plus de sept millions de personnes et doivent pour y parvenir mobiliser plus 733 millions de dollars. 

L’objectif immédiat est cependant de s’assurer que les résultats des élections soient crédibles et acceptés par toutes les parties prenantes, a conclu M. Yamamoto.

Mme AISHA KHURRAM, représentante de la jeunesse afghane, a évoqué le sort tragique des enfants afghans qui ont perdu un parent dans le conflit meurtrier qui frappe leur pays depuis des décennies, que ce soit à la suite d’un attentat-suicide ou d’une frappe de drone.  Comme l’a dit une fillette dans un orphelinat qu’elle a visité: « comment puis-je encore croire en l’avenir?  Je ne veux pas être réduite à mendier dans la rue pendant toute mon enfance ».  Cette catastrophe humanitaire est bien réelle et se passe aujourd’hui et non pas au siècle dernier, s’est indignée la jeune femme avant d’asséner: « nous serons tous jugés par l’histoire.  Que ce soit pour l’injustice que nous autorisons et/ou pour le silence que nous avons choisi, une chose est sûre: il est illusoire de croire que nous serons pardonnés. »

Il y a tous les jours plus de 100 morts et blessés en Afghanistan, a poursuivi la jeune femme.  Souvent ce sont les civils, notamment les jeunes et les enfants, qui sont témoins, voire victimes, de la violence impitoyable des parties belligérantes, s’est-elle indignée.  Cette guerre a détruit nos rêves et nos vies, et pourtant, au cœur de ce chaos, « nous, les jeunes afghans saluons la résolution 2250 (2015) du Conseil de sécurité qui m’a permis d’être ici aujourd’hui devant vous pour faire passer leur message ».  Cette violence pointe du doigt l’urgence de mettre fin au conflit afghan par le truchement d’un accord négocié, a poursuivi Mme Khurram, qui a plaidé pour une paix équilibrée et durable pour éviter tout potentiel retour en arrière.

En ce moment crucial pour l’Afghanistan, marqué par la récente élection présidentielle, le processus de paix en cours et le retrait potentiel des troupes étrangères, il faut définir le sort et l’avenir du pays, alors même que le peuple afghan n’en peut plus de la violence, a plaidé Mme Khurram.  Il ne s’agit plus seulement de terrorisme, a-t-elle dit, mais d’une « guerre contre les civils » qui ne veulent rien d’autre que la paix.  Avec 63% de jeunes de moins de 25 ans, la population afghane est jeune et fait les frais de ce conflit qui a marqué leurs vies depuis des décennies maintenant.  « Je suis ici devant vous parce que vous êtes aussi leurs Nations Unies et que ma génération est convaincue que seule la vérité peut engendrer une action internationale », a confié l’intervenante. 

Son message au nom des jeunes afghans se veut être un message d’espoir, même si cet espoir est aujourd’hui pris en otage par leur peur d’être exclus, oubliés ou tout simplement sacrifiés.  Au cours des deux derniers mois, Mme Khurram a multiplié ses efforts pour toucher la jeunesse au sens large, que ce soit par des visites dans les universités, les orphelinats ou les groupes communautaires ou encore par une enquête en ligne qu’elle a lancée et l’hashtag #Afghan youth call; leur message commun, répété encore et encore, est clair: « nous voulons la paix, une vie en sécurité, l’accès à l’éducation et nous voulons être entendus sur des décisions qui touchent notre avenir ».  Comme l’a constaté la représentante de la jeunesse, la réconciliation et la paix sont désormais les plus grandes priorités en Afghanistan et les jeunes des deux côtés du conflit veulent être associés aux pourparlers de paix pour que la réconciliation puisse avoir des chances d’être durable.

Un an après le début des pourparlers de paix entre les États-Unis et les Taliban à Doha, les jeunes afghans revendiquent un mécanisme transparent qui protège leurs droits et leurs acquis dans tout « deal » potentiel.  « Ils demandent au Conseil de sécurité de jouer un rôle proactif dans le processus de paix afghan et de devenir le garant de leurs droits dans l’accord de paix.  Ils exigent également un arrêt immédiat de la violence, un cessez-le-feu dans tout le pays et l’inclusion des jeunes, y compris des jeunes taliban, dans le processus de paix », a conclu Mme Khurram.

Mme ADELA RAZ (Afghanistan) a mis l’accent sur le rôle que joue en Afghanistan une nouvelle génération de femmes éduquées.  Elle a déclaré que la nouvelle représentante de la jeunesse symbolisait « l’Afghanistan post-2001 ».  La représentante a appelé à préserver les gains réalisés ces 18 dernières années.  Elle a expliqué que l’adoption d’une nouvelle constitution a ouvert la voie à une république qui défend l’égalité de tous les citoyens.  La nouvelle république offre des services de santé, d’éducation et la sécurité pour tous, et a institué un système démocratique qui a offert aux Afghans, lors des élections présidentielle et législatives de 2004 et 2005, l’opportunité d’élire leurs dirigeants pour la première fois depuis des décennies.  Elle s’est félicitée du premier transfert démocratique de pouvoir en Afghanistan avec l’élection présidentielle de 2014 et de la mise en place d’une décennie de transformation économique 2015-2024. 

Sur le plan juridique, Mme Raz a cité l’adoption de 400 lois qui ont permis de moderniser les institutions afghanes.  «  Le succès de ces réformes est évident, a-t-elle dit avant de citer une croissance de 90% des revenus internes depuis 2015.  Elle a estimé que la tenue de l’élection présidentielle le 28 septembre 2019 a permis de franchir une nouvelle étape dans le rejet de l’idéologie extrémiste au bénéfice de valeurs démocratiques.  Il appartient aujourd’hui à la commission électorale de publier le résultat des votes après avoir répondu à toutes les plaintes.

Par ailleurs, a précisé la représentante, le Président Ghani a présenté au mois d’octobre un plan de paix et de stabilité en sept points pour promouvoir un processus de paix conduit par les Afghans eux-mêmes dans le cadre de pourparlers directs entre les Taliban et le Gouvernement.  Ce plan vise à éviter la répétition du conflit et à mettre en place des systèmes de vérification crédibles pour faire face aux menaces que posent les réseaux terroristes et les organisations criminelles transnationaux, et autres acteurs non étatiques.  Enfin, à l’avenir, ce plan vise à promouvoir le développement en mettant l’accent sur des réformes institutionnelles visant à renforcer la gouvernance et la lutte contre la corruption.  Mme Raz a expliqué que le Gouvernement a identifié des mesures immédiates pour mieux coordonner les efforts et définir les priorités pour réaliser la paix, dont la tenue de « mini jirga ».  Le processus de paix ne peut avancer que s’il y a un cessez-le-feu immédiat des Taliban, a-t-elle souligné.  Nous avons créé le groupe des amis des femmes afghanes le mois dernier avec le soutien de partenaires internationaux, a-t-elle ensuite rappelé, avant de prévenir qu’aucune paix réelle ne pourra aboutir sans la participation totale des femmes

La représentante afghane s’est inquiétée des menaces que constituent les Taliban, Al-Qaida et Daech.  Elle s’est félicitée des succès rencontrés par les forces afghanes en notant qu’après des opérations militaires menées dans le nord-est de l’Afghanistan, 243 combattants et leurs familles se sont rendus dans la province de Nangarhar.  L’Afghanistan apprécie le soutien des forces de l’OTAN qui continuent d’entraîner nos forces de sécurité tout en fournissant des conseils pour lutter contre le terrorisme, a-t-elle ajouté.  Elle a aussi mis l’accent sur la nécessité de réfléchir aux mesures à prendre contre l’idéologie des terroristes et leurs sources de financement.  Elle a appelé à une approche régionale concrète de la lutte contre la criminalité transnationale organisée.  Elle a cité 3 000 opérations menées en 2019 contre le trafic de drogue qui a abouti à l’arrestation de 800 personnes.  Enfin, Mme Raz a remercié la communauté internationale d’avoir rendu « l’impossible possible » avant d’appeler à redoubler d’efforts pour consolider les valeurs démocratiques et les acquis obtenus grâce aux sacrifices des Afghans et de la communauté internationale. 

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a jugé que le processus électoral afghan avait déjà pris « trop de temps ».  Il a appelé la Commission électorale à faire son travail mais le processus, a-t-il ajouté, doit aboutir pour donner des résultats et permettre une transition.  « Il faut mettre fin à cette incertitude dans le pays », a-t-il insisté.  Le représentant s’est dit « frappé » par le nombre record des victimes civiles qui semblent représenter aujourd’hui la cible des terroristes. 

L’Allemagne, a indiqué M. Heusgen, est prête à contribuer à la suite du dialogue interafghan à Doha.  Toutefois, a-t-il souligné, les pourparlers de paix ne peuvent se faire sans les femmes.  Si le processus doit faire l’objet d’une appropriation nationale pour parvenir à une paix pérenne, il faut aussi aller « plus loin » et garantir une véritable participation des femmes et des jeunes dans toutes les sphères de la société.  Il est certes « merveilleux » de voir deux femmes représenter ici, au Conseil de sécurité, l’Afghanistan, mais ça le serait encore plus si la moitié du Gouvernement était composée de femmes et si celui-ci se concentrait sur le bien-être de la population, a relevé le représentant.  Le Gouvernement afghan doit servir la population, garantir l’état de droit et lutter contre l’impunité, a-t-il répété, avant de conclure en espérant que la période électorale allait prendre fin sans tarder.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a salué la résilience de l’Afghanistan et a appelé les membres du Conseil de sécurité à soutenir le pays pour parvenir à la paix et à un retour à la normale.  Se félicitant des nombreuses évolutions positives, le représentant de l’Indonésie a appelé à continuer de progresser avec attention dans le domaine de la justice et de la gouvernance, ainsi que dans le domaine de l’inclusivité et des droits des personnes.  Il s’est félicité de la tenue, en septembre, des élections dans plus de 4 000 bureaux de vote, y voyant la démonstration de l’attachement des Afghans à un système démocratique.  Le travail pour la réconciliation nationale, la bonne gouvernance et le développement doit se poursuivre, a-t-il insisté.

Concernant la protection des civils, le représentant de l’Indonésie s’est préoccupé du fait qu’au troisième trimestre 2019, 41% des victimes civiles étaient des femmes et des enfants.  Il a particulièrement déploré les attaques contre les travailleurs humanitaires.  Il a dit l’importance d’un processus de paix « par et pour les Afghans »  avec un rôle accru accordé aux femmes et aux jeunes afghans.  « Nous appuyons le renforcement des capacités des femmes », a-t-il insisté.  Il a précisé que l’Indonésie a accueilli récemment à Jakarta un dialogue sur le rôle des femmes dans l’appui à la paix et la prospérité lors duquel des femmes afghanes de zones rurales et urbaines ont pu partager leur expérience avec des femmes indonésiennes. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a indiqué suivre de près la situation en Afghanistan et s’est dit préoccupé par la fréquence des actes terroristes majeurs et du nombre de victimes civiles.  Il s’est également dit vivement inquiet par la présence de Daech car, malgré les efforts, ces combattants sont parvenus à préserver leurs positions et la présence de cellules dormantes dans le nord-est, ainsi que des canaux de recrutement de jeunes afghans.  Cette situation constitue « une menace pour les voisins d’Asie centrale et du sud de la Russie », a-t-il averti.  De même, la croissance des stupéfiants est un véritable problème pour l’Afghanistan, mais aussi pour l’ensemble de la région et pour le monde entier car les narcodollars sont une source de financement majeur du terrorisme et il est indispensable de renforcer les efforts internationaux pour lutter contre ce fléau.

La Russie, a poursuivi le représentant, est en faveur d’une paix durable, attendue de longue date par les Afghans, et appuie le processus mené par et pour les Afghans.  Elle est prête à fournir une pleine assistance à ces efforts comme elle fait déjà dans le cadre du « Format de Moscou » et dans le cadre du Dialogue interafghan à Moscou et elle appuie la reprise du dialogue entre les États-Unis et les Taliban.  M. Nebenzia a aussi jugé « utile » de faire participer les partenaires pakistanais, comme ce fut le cas à Pékin en juin et à Moscou en octobre.  Mais pour lui, la société afghane est à la veille d’une nouvelle étape et la clé est entre les mains des Afghans eux-mêmes.  Après l’élection présidentielle du 28 septembre, le représentant a déploré les difficultés et le retard du décompte qui donne lieu à des tentatives de déstabilisation et des manifestations d’ampleur.  La population a donné ses voix et ce processus doit aboutir à une société stable et unie, a-t-il conclu en appelant à une coopération internationale et régionale renforcée.

M. JUN ZHANG (Chine) a estimé que le processus de reconstruction était dans l’incertitude et que la paix restait précaire en Afghanistan.  Il a jugé indispensable d’accompagner l’Afghanistan afin d’améliorer la situation sécuritaire qui s’est détériorée dernièrement avec de nouvelles frappes aériennes qui ont fait de nombreuse victimes civiles.  La Chine va suivre de près toutes les nouvelles difficultés qui pourraient survenir suite à la publication des résultats des élections.  « Nous appelons aussi au retrait de toutes les forces étrangères conformément à des pratiques bien établies » a insisté le représentant.  Il a appelé à appuyer vigoureusement une Afghanistan qui avance sur le chemin de la réconciliation.  « Nous appuierons toutes les parties afghanes qui placeront les intérêts de la population avant tout autre intérêt », a-t-il insisté

M. Zhang a fait savoir que la Chine était prête à créer une plateforme de négociation pour les Afghans.  Il a aussi souligné les efforts de coopération de la Chine pour améliorer la croissance économique de l’Afghanistan, citant notamment les soutiens accordés par son gouvernement pour construire des hôpitaux et des universités.  Il a également parlé des initiatives lancées dans le cadre de la nouvelle Route de la soie pour favoriser l’intégration de l’Afghanistan dans l’économie de la région. 

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) s’est fait l’écho de tous ceux qui ont condamné les récentes attaques, « injustifiables » et « odieuses » contre les Nations Unies et le médecin japonais.  Les Taliban prétendent s’exprimer au nom de l’Afghanistan mais, même s’ils ne participent pas directement à ce type d’attaques, ils contribuent à un climat favorable à leur perpétration, a-t-elle déploré.  Or un accord entre les Etats-Unis et les Taliban est indispensable au lancement d’un dialogue interfghan entre les Taliban et le Gouvernement.  Pour Mme Pierce, les Taliban doivent réduire les violences et montrer qu’ils sont engagés en faveur de la paix.  Elle a aussi insisté sur le rôle des femmes dans le processus de paix.

La représentante a par ailleurs appelé les parties prenantes à respecter l’intégrité des organes électoraux qui travaillent à l’achèvement du processus et dit attendre avec impatience les résultats du scrutin présidentiel.  Enfin, s’agissant du développement économique du pays et de ses besoins essentiels, les engagements pris à Bruxelles en 2016 prendront fin l’an prochain et 2020 verra une nouvelle conférence qui doit permettre de finaliser les objectifs de la Décennie de la transformation, a-t-elle rappelé.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a regretté la faible participation à l’élection présidentielle du 28 septembre, en raison de la peur insufflée par les Taliban pour dissuader les citoyens de voter.  Il a encouragé la Commission électorale indépendante et la Commission du contentieux électoral à annoncer les résultats de manière transparente, impartiale et indépendante et à traiter les plaintes conformément à la loi, afin que les résultats soient acceptés par tous.  Il a salué tous les efforts déployés pour appuyer le dialogue de paix entre les Afghans et les Taliban, le 24 septembre, à Doha, et les réunions organisées avec des pays de la région pour parvenir à un consensus régional sur la paix et la stabilité en Afghanistan.  M. Ndong Mba a encouragé le Gouvernement afghan à continuer d’intégrer les femmes à ce processus de paix et s’est félicité des progrès législatifs entrepris pour éliminer la violence contre les femmes et les filles afghanes.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a rendu hommage au docteur Tetsu Nakamura, citoyen afghan d’honneur, qui a été victime d’une embuscade au début du mois.  Elle a estimé que le bon déroulement de la récente élection présidentielle a démontré que la population afghane chérit les principes démocratiques.  « Nous devons tous saluer cet acte de bravoure » ,a-t-elle dit avant d’appeler l’élite politique afghane à ne pas laisser tomber la population.  Elle a également appelé toutes les parties et responsables politiques à respecter le résultat des élections. 

Poursuivant, Mme Wronecka a condamné dans les termes les plus forts les activités terroristes prenant pour cibles des civils et des infrastructures publiques.  Elle a dit que la récente attaque contre la base de Bagram qui a visé un hôpital constitue une grave violation du droit international humanitaire.  Elle a appelé à appuyer le processus de paix, soulignant que la situation ne pouvait être résolue que par le biais de moyens politiques.  Elle a appuyé un processus de paix « par et pour les Afghans » qui prenne en compte les droits des femmes et des minorités. 

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a félicité le peuple et le Gouvernement afghans pour la récente élection « historique ».  Le peuple s’est levé comme un seul homme, a dit le représentant, affirmant qu’il reste cependant des étapes majeures à franchir.  Parmi ces étapes, il y a le processus que l’Afghanistan doit mener pour ramener la paix et la stabilité, après 40 ans de guerre.  Selon le représentant, le Conseil de sécurité doit aider les Afghans à mener à bien ce processus politique.  Sur le plan sécuritaire, le rapport du Secrétaire général montre les défis auxquels ce pays est confronté, a noté le représentant.  Il a souligné la nécessité de mener un dialogue politique interne et avec les pays de la région, avant de réitérer l’appui et le soutien de son pays à l’Afghanistan et à son peuple « frère ». 

Dans l’attente des résultats de l’élection présidentielle du 28 septembre dernier, Mme ANNE GUEGUEN (France) a salué le courage des Afghans qui ont bravé les menaces pour se rendre aux urnes.  Elle a ainsi estimé que la participation des électeurs, quoiqu’en deçà des précédents scrutins, avait atteint un niveau « encourageant ».  Quant aux opérations de votre, a ajouté la représentante, malgré des difficultés techniques, elles se sont déroulées de manière satisfaisante.  À ses yeux, « la crédibilité de l’élection dépend désormais de l’annonce des résultats et de leur acceptation par tous les candidats ».  À cette fin, elle a estimé que le décompte des voix devait se faire dans la transparence.  La représentante a donc appelé la Commission électorale indépendante à communiquer de façon plus ouverte tout au long du processus.

Mme Gueguen a indiqué que le futur gouvernement aurait la lourde tâche de mener à bien le processus de paix interafghan.  Ce dernier devra être suffisamment ouvert pour ne laisser personne de côté, a-t-elle précisé, tout en insistant sur la préservation des acquis en matière de justice, d’état de droit et de respect des libertés fondamentales, y compris les droits des femmes, pour garantir une paix durable.  La représentante s’est cependant dite préoccupée par la poursuite des violences en Afghanistan, où le nombre de victimes civiles n’avait pas atteint un tel niveau depuis 2009.  Elle a, par conséquent, appelé à maintenir l’engagement des Nations Unies à lutter contre le terrorisme dans le pays.  Elle a également espéré que les discussions entre les États-Unis et les Taliban se solderont par une baisse significative des violences, dans la perspective de l’instauration d’un cessez-le-feu durant les futures négociations de paix interafghanes.  Enfin, la France appelle à garantir un accès sûr et sans entrave aux personnes dans le besoin sur l’ensemble du territoire afghan, ainsi qu’à protéger les agents humanitaires, le personnel de santé et les infrastructures civiles et humanitaires.

M. JOSÉ MANUEL TRULLOLS YABRA (République dominicaine) a félicité le peuple afghan pour avoir exercé son droit de vote de manière décisive malgré les dangers et les obstacles sécuritaires.  Il a fait part de sa reconnaissance aux forces de sécurité afghanes pour avoir su maintenir la sécurité durant tout le processus électoral.  Il a appelé la communauté internationale, notamment le Conseil de sécurité, à jouer un rôle essentiel pour accompagner ce processus électoral. 

Le représentant a estimé que les négociations directes entre le Gouvernement et les Taliban représentent la voie idoine pour mettre fin au conflit.  Il s’est dit préoccupé par le nombre élevé des victimes civiles, et a appelé les parties à respecter le droit humanitaire et à protéger les civils.  Il a estimé que l’adoption d’une nouvelle loi sur la protection des enfants est un nouveau pas dans la bonne direction, tout en notant que le conflit afghan est celui qui fait le plus de victimes parmi les enfants.  Il s’est félicité des initiatives prises par l’Afghanistan pour éliminer les violences faites aux femmes et aux filles. 

M. TIEMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a indiqué que l’impasse du processus politique actuel demeurait une source de préoccupation.  Il importe donc que les résultats de l’élection présidentielle soient publiés dans les meilleurs délais et que les parties s’engagent résolument à relancer le processus de paix.  Dans ce contexte, a ajouté le représentant, toutes les initiatives visant à promouvoir la paix dans les écoles, les universités et les groupes de la société civile méritent d’être encouragées.  M. Moriko a invité les Taliban à donner des gages de leur volonté à participer aux négociations en cessant les violences et en renouant le dialogue politique direct avec les autorités afghanes.  Il a appelé tous les pays de la région à soutenir ces pourparlers devant garantir la paix, la stabilité et la sécurité régionales. 

Préoccupé par l’insécurité en Afghanistan, M. Moriko a estimé que les efforts de la communauté internationale devraient tendre à faire cesser les violences meurtrières qui affectent durablement les populations les plus vulnérables.  S’agissant de la situation humanitaire, il a exhorté la communauté internationale à maintenir son appui financier, afin de fournir l’assistance nécessaire aux populations en détresse.  Le délégué a encouragé les forces engagées en Afghanistan à renforcer davantage les opérations conjointes avec les forces de défense et de sécurité dans les provinces les plus affectées par l’insécurité.  Enfin, il a appelé les parties prenantes à tenir les promesses de financements en faveur de l’armée afghane. 

M. LUIS UGARELLI (Pérou) s’est dit très préoccupé par l’exacerbation de la violence dans plusieurs régions afghanes, qui a fait de nouvelles victimes dans la population civile, et a condamné l’attentat contre un véhicule de la MANUA.  Pour lui, cette situation délicate montre l’urgence de disposer d’un cadre d’accord minimal, qui contribue à inverser les tendances négatives sur le terrain et à lancer des négociations directes entre les Taliban et les représentants du Gouvernement.  En ce sens, il est important que les pays ayant le plus d’influence sur les parties exercent la pression politique nécessaire pour que la rhétorique de confrontation et les accusations réciproques soient mises de côté, a-t-il dit. 

Parvenir à une paix durable exigera un large consensus sur une vision partagée de l’avenir, a ajouté le représentant, soulignant que tous les secteurs de la population afghane doivent être dument représentés dans les processus politiques.  Par ailleurs, il a jugé essentiel que la communauté internationale augmente ses contributions destinées à stabiliser et réactiver l’économie locale, ainsi que la mise en place de programmes d’infrastructure et de développement créant des postes de travail et offrant de l’espoir et des perspectives aux plus jeunes. 

Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a salué le rôle important de la MANUA dans le processus électoral afghan.  Elle a encouragé les autorités électorales à communiquer de manière proactive avec toutes les parties prenantes et à préserver l’intégrité de ce processus.  Dans les prochains jours, lorsque les résultats seront annoncés par la Commission électorale indépendante, toutes les parties devront agir de manière responsable, faire preuve de retenue et à canaliser les plaintes éventuelles vers les mécanismes juridiques existants.

S’agissant de la recherche de la paix, la représentante s’est félicitée de l’échange récent de prisonniers comme mesure de confiance.  La Belgique appuie pleinement le rôle central du Gouvernement afghan dans le processus de paix et appelle les Taliban à s’engager dans les pourparlers avec le Gouvernement.  Pour qu’un accord de paix soit durable, il doit à tout prix préserver les acquis en termes de droits des femmes qui doivent notamment activement prendre part au processus de paix.  Dès lors, la Belgique salue le lancement, le mois dernier, du deuxième Plan d’action national sur la résolution 1325 (2000), ainsi que l’inclusion de l’Afghanistan dans l’initiative conjointe Union européenne-ONU Spotlight pour combattre la violence sexuelle contre les femmes et les filles.  Elle appuie en outre les objectifs du Groupe des Amis des femmes en Afghanistan qui récemment été lancé à New York.

Rappelant que l’Afghanistan est le conflit « le plus meurtrier au monde pour les enfants », avec plus de 2 400 morts au cours des neuf premiers mois de cette année, Mme Van Vlierberge a dénoncé ce niveau de violence « inacceptable ».  La Belgique s’est engagée à faciliter la négociation d’un produit consensuel du Conseil en ce qui concerne la situation des enfants et le conflit armé en Afghanistan.  Enfin, la délégation condamne fermement les attaques visant le personnel de l’ONU ainsi que les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes et appelle les autorités afghanes à ne ménager aucun effort pour identifier et traduire en justice leurs auteurs.  La représentante en a profité pour rappeler à toutes les parties leur obligation de respecter le droit international humanitaire et de prendre des mesures immédiates pour éviter les pertes civiles. 

M. MARTHINUS VAN SHALKWYK (Afrique du Sud) a déclaré que seul un processus politique inclusif et large conduisant vers un règlement négocié du conflit permettra à l’Afghanistan de réaliser une paix durable et la stabilité.  Il a estimé que tout engagement pour la paix durable et la sécurité du peuple afghan devrait être examiné.  Toutefois, il importe que tous les secteurs de la société et du Gouvernement afghans soient inclus dans ces discussions, et de faire en sorte qu’une paix globale et inclusive soit établie et maintenue. 

Le délégué a également insisté sur l’importance de l’inclusion et de la participation des femmes.  Les perspectives uniques des femmes afghanes fourniraient également un autre point de vue nécessaire au processus de paix, a-t-il estimé.  Les niveaux élevés de violence qui continuent de sévir en Afghanistan, en particulier les attaques aveugles contre des civils, des femmes, des enfants et des personnes âgées, restent une préoccupation pour l’Afrique du Sud, a poursuivi le représentant qui a appelé toutes les parties à assurer la protection des civils et respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Avant de terminer, M. Van Shalkwyk a souhaité que la Commission électorale puisse terminer ses travaux conformément au processus électoral et annoncer les résultats de l’élection présidentielle. 

Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a déclaré que ce n’est qu’avec une participation pleine et entière des femmes et des jeunes que l’Afghanistan pourra s’en sortir.  Les États-Unis, qui sont pleinement engagés dans les processus afghans, espèrent que le décompte des voix se poursuivra en toute transparence et dans des délais raisonnables.  Ils appellent les candidats qui contesteront les résultats à le faire par les moyens légaux.

Mme Norman-Chalet a condamné en outre tous les actes de violence commis contre les populations civiles, notamment ceux commis par les groupes terroristes, dont Al-Qaida.  Son pays, a-t-elle assuré, reste proche des femmes afghanes et entend continuer d’appuyer les négociations interafghanes, y compris avec les Taliban.  L’objectif de ces discussions est de sortir l’Afghanistan du cycle de ces dernières années pour faire en sorte qu’il cesse d’être un sanctuaire pour les groupes terroristes, a-t-elle conclu. 

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