Conseil de sécurité: face aux menaces de la RPDC et à l’impasse diplomatique, l’ONU et les délégations appellent à la reprise du dialogue avec les États-Unis
Lors d’une réunion convoquée par la présidence américaine du Conseil de sécurité, cet après-midi, le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et consolidation de la paix et des opérations de paix, M. Mohamed Khaled Khiari, a fait état de « développements troublants » liés aux programmes nucléaires et de missiles balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), ces derniers mois.
Depuis mai 2019, la RPDC a effectué 13 tirs de missiles balistiques. Lors d’un test réalisé sur leur site de lancement de satellites de Sohae, le 7 décembre, a relevé M. Khiari, les autorités ont annoncé vouloir changer « la position stratégique de la RPDC dans un proche avenir ».
Or il y a deux ans, a rappelé le haut fonctionnaire, le Secrétaire général avait déjà décrit la situation dans la péninsule coréenne comme étant « la plus tendue et la plus dangereuse en matière de paix et de sécurité dans le monde ». Autre signe de tension, a poursuivi M. Khiari, la RDPC est revenue sur certains de ses engagements internationaux, notamment ses engagements diplomatiques avec les États-Unis et la République de Corée.
De plus, le pays a proféré des menaces inquiétantes et indiqué s’être engagé dans une « nouvelle voie », c’est-à-dire une attitude de refus de discuter de sa dénucléarisation, à moins que les États-Unis ne changent leur « politique hostile ». Le Secrétaire général, a encore souligné M. Khiari, appelle toutes les parties à « poursuivre ce qu’elles ont entamé ». Il exhorte la RPDC et les États-Unis à reprendre les pourparlers. Cela demandera « de la persévérance, du courage politique et une diplomatie minutieuse », a prévenu l’intervenant.
L’unité du Conseil de sécurité reste essentielle pour atteindre le but de la dénucléarisation complète et vérifiable et pour « créer un espace pour les initiatives diplomatiques à cette fin », a-t-il insisté.
L’ensemble des délégations ont appelé à la reprise d’un tel dialogue, à commencer par les États-Unis qui se sont dit prêts à « faire preuve de souplesse ». La représentante américaine a signifié clairement à la RPDC que ces essais sont « très contreproductifs » pour les accords signés par les deux présidents. Elle a espéré que la RPDC allait prendre la décision courageuse de dialoguer avec le Conseil de sécurité et les États-Unis, faute de quoi cet organe et les États-Unis devront se préparer à réagir.
Pour le Royaume-Uni, cette séance a aussi pour but d’envoyer un message à Pyongyang: « il n’est pas trop tard et vous pouvez encore arrêter le processus qui est lancé ». S’il faut rester « lucide et vigilant », « la porte du dialogue reste ouverte, la main est tendue », a renchéri la France. Mais la RPDC doit maintenant s’abstenir de toute provocation, respecter les résolutions du Conseil et s’engager dans un processus de vérification complète et irréversible.
Personne ne nie qu’il soit inacceptable que la RPDC se soit dotée d’un programme nucléaire, mais comment lui faire accepter toutes les mesures proposées en lui promettant seulement un avenir positif? a demandé la Fédération de Russie. Le représentant a regretté que le Conseil n’ait pas réussi à se mettre d’accord sur des mesures politiques ces deux dernières années, la Chine et la Russie l’ayant pourtant poussé à réagir positivement aux événements. La dynamique positive de 2018 n’a, selon lui, reçu « aucun appui positif » de la part du Conseil. Le dialogue piétine, les sanctions ne remplaceront pas la diplomatie et on ne peut pas se mettre d’accord si on ne propose rien en échange, a-t-il remarqué. La Chine a insisté sur le fait que le Conseil doit apporter les ajustements nécessaires aux sanctions, y compris à des fins humanitaires.
À ce sujet, le Sous-Secrétaire général a estimé que 10 millions de personnes, soit 40% de la population nord-coréenne, a besoin d’assistance.
Le processus de paix dans la péninsule coréenne est aujourd’hui à un « moment critique », après deux années d’efforts diplomatiques sans précédent, marqués par des engagements au plus haut niveau politique, a constaté la République de Corée. « Nous faisons face à des événements qui, si rien n’est fait, auront un effet négatif sur ce processus historique. » Partageant l’inquiétude de la communauté internationale à l’égard des essais répétés de missiles par la RPDC, la délégation a appelé ce pays à se conformer à ses obligations en vertu du droit international et à maintenir son engagement pour un dialogue constructif avec les États-Unis et la République de Corée.
Enfin, le Japon, qui cherche à normaliser ses relations avec la Coré du Nord, a jugé extrêmement important de parvenir au démantèlement complet, vérifiable et irréversible de ses programmes nucléaire et balistique.
NON-PROLIFÉRATION: RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE
Déclarations
M. MOHAMED KHALED KHIARI, Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique aux Départements des affaires politiques et consolidation de la paix et des opérations de paix, a déclaré qu’il y avait eu des évolutions « préoccupantes » dans les programmes nucléaires et balistiques de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) ces derniers mois. Le premier signe est la reprise par la RPDC de ses essais balistiques. Ainsi le 28 novembre dernier, les autorités ont procédé au tir de deux missiles balistiques pour commémorer le treizième anniversaire des premiers tirs de ce genre d’engins. Plus récemment le 7 décembre, elles ont déclaré publiquement que les essais réalisés sur le site de lancement de satellites de Sohae changeront « la position stratégique de la RPDC dans un proche avenir ». Selon les experts, l’adjectif « stratégique » fait référence aux capacités nucléaires de la RPDC. Des analystes ont par ailleurs rapporté avoir détecté des signes que d’autres tests ont eu lieu ces derniers jours sur le même site.
À travers ses médias d’État, la RPDC a en outre annoncé avoir procédé à des tirs de nouveaux systèmes de missiles, notamment des systèmes multi-tirs, un nouveau système de missile balistique terrestre à courte portée, ainsi qu’un tir depuis un sous-marin. Or, a rappelé le haut fonctionnaire, la résolution 2397 (2017) du Conseil de sécurité interdit explicitement à la RPDC de se servir de la technologie balistique, ajoutant que selon les informations dont dispose l’ONU, la RPDC n’avait publié aucune notification sur la sécurité aérienne et maritime.
Autres signes de tension, a relevé M. Khiari, la RDPC est revenue sur certains de ses engagements internationaux, y compris ses engagements diplomatiques avec les États-Unis et la République de Corée. Elle a proféré des menaces inquiétantes et s’est engagée dans une « nouvelle voie », c’est-à-dire une attitude de refus de discuter de sa dénucléarisation, à moins que, soulignent les autorités, les États-Unis ne changent leur « politique hostile ». Le Ministre des affaires étrangères nord-coréen a même déclaré que « de vrais missiles balistiques ne sont plus un avenir lointain ». Le Comité central du Parti des travailleurs, le parti au pouvoir en RPDC, tiendra en outre bientôt une session plénière sur le thème « discuter et décider des questions cruciales en lien avec les besoins de développement de la révolution coréenne et des changements de situation en Corée du Nord et dans le monde », a encore indiqué le Sous-Secrétaire général.
Le Secrétaire général, a souligné M. Khiari, est très préoccupé par les derniers développements dans la péninsule coréenne. Il y deux ans a-t-il rappelé ,le Secrétaire général avait déjà décrit la situation comme étant « la plus tendue et la plus dangereuse en matière de paix et de sécurité dans le monde ». Il a appelé les dirigeants du pays à se conformer à leurs obligations internationales et à reprendre les pourparlers de haut niveau avec les États-Unis et la République de Corée, et à œuvrer pour la paix et la sécurité. Cela demandera « de la persévérance, du courage politique et une diplomatie méticuleuse », a prévenu M. Khiari, insistant sur le fait que la diplomatie peut réduire les tensions, celles-ci pouvant conduire les évènements sur une trajectoire imprévisible. L’unité du Conseil reste essentielle pour atteindre le but de la dénucléarisation complète et vérifiable et pour créer un environnement diplomatique pour mettre un terme à cette crise, a-t-il dit.
S’agissant de la situation humanitaire du pays, le Sous-Secrétaire général a souligné qu’il revient en premier à la RPDC de répondre aux besoins fondamentaux de sa population, notamment en matière de santé, d’alimentation, d’eau potable et d’assainissement. Mais, a-t-il rappelé, le Secrétariat de l’ONU a constamment souligné la nécessité impérative de répondre aux besoins humanitaires de cette population. On estime que 10 millions de personnes, soit 40% de la population nord-coréenne, a besoin d’assistance. Toute réponse à cette situation doit être intégrée et efficace, dans le but de sauver des vies, a dit M. Khiari. À ce jour, il faut 120 millions de dollars pour répondre aux besoins urgents de 3,8 millions de personnes, or il manque 87 millions de dollars à cette somme, a-t-il indiqué.
Mme KELLY CRAFT (États-Unis) a indiqué qu’à cause de la situation de plus en plus préoccupante, sa délégation a convoqué cette séance. Au cours des derniers 18 mois, les États-Unis ont essayé de dialoguer avec la RPDC pour assurer la sécurité et la sûreté de la région et de la péninsule coréenne. Ce dialogue, a ajouté Mme Craft, devait permettre de remplacer des décennies de défiance par la confiance et de parvenir à une démilitarisation complète de la RPDC et de panser les plaies d’une guerre qui dure depuis plus de 70 ans. Les États-Unis, a-t-elle assuré, restent prêts à agir et à prendre des mesures, à « faire preuve de souplesse ». Ils reconnaissent qu’il est nécessaire de se doter d’un accord équilibré répondant aux préoccupations de toutes les parties, mais ils ne peuvent travailler seuls.
Récemment, a poursuivi la représentante américaine, des signes troublants ont indiqué que la RPCD s’est lancée dans « une nouvelle voie ». Plus de 20 missiles balistiques ont été tirés cette année. Quelle que soit leur portée, ces essais mettent à mal la stabilité régionale et sont en contravention avec les résolutions du Conseil. « La RPDC risque de perdre l’opportunité d’un avenir meilleur pour la péninsule », a mis en garde Mme Craft. La RPDC, a-t-elle insisté, a menacé de prendre « une nouvelle voie »; en d’autres termes elle pourrait lancer de nouveaux véhicules ou se livrer à des essais de longs missiles balistiques permettant d’attaquer les États-Unis continentaux à l’aide d’une arme nucléaire, s’est-elle inquiétée.
Le Conseil et les États-Unis ont un objectif défini en détail dans les résolutions mais pas de date butoir, a rappelé Mme Craft. Cette séance doit donc permettre d’indiquer clairement à la RPDC que ces essais sont « très contreproductifs pour les accords signés par les deux présidents ». Ils n’apporteront ni sécurité ni stabilité à la RPDC et à la région, ce sera même plutôt le contraire, a averti la représentante, car ils compliquent les possibilités de négocier un accord pour améliorer la stabilité régionale et l’économie coréenne. En conclusion, la représentante a espéré que la RPDC allait prendre « la décision courageuse de dialoguer avec le Conseil et les États-Unis » faute de quoi, le Conseil et les États-Unis devront se préparer à réagir.
M. JUN ZHANG (Chine) a estimé qu’au cours des dernières années, une tendance positive a été observée dans l’atténuation des tensions dans la péninsule coréenne. La RPDC et les États-Unis devraient continuer d’œuvrer ensemble à une telle tendance, de faire preuve de bonne volonté, d’adopter une approche progressive et synchronisée et de reprendre le dialogue, « dès que possible », a poursuivi le représentant. Cependant, il a noté que les préoccupations sécuritaires de la RPDC n’ont pas, non plus, trouvé des réponses, alors que des sanctions continuent de lui être imposées. Pour cette raison, la délégation a suggéré que la dénucléarisation s’accompagne d’un mécanisme de paix. Les sanctions ne doivent pas être une fin en soi, mais un moyen d’encourager un règlement politique de la question.
Pour cette raison aussi, la Chine a appelé le Conseil de sécurité à soutenir une solution politique et à faire tout son possible pour empêcher un renversement dramatique de la situation. Il devrait donc apporter les ajustements nécessaires aux sanctions, y compris à des fins humanitaires et en vue de créer une atmosphère propice au règlement politique des problèmes.
En ce qui la concerne, la Chine a déclaré avoir toujours soutenu la dénucléarisation dans le cadre d’un processus politique et joué un rôle diplomatique à cet égard, même si elle subit des pertes économiques en raison des sanctions applicables à la RPDC. La Chine coopérera avec toutes les parties à la dénucléarisation et à une paix et une stabilité durables dans la péninsule coréenne, a assuré son représentant.
Le Conseil de sécurité se mobilise depuis des années sur ce dossier, mais la menace n’a cessé de s’aggraver, elle reste très élevée et croissante, a averti M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France). La matière fissile continue d’être produite et les programmes d’armement de se développer. Aussi la France partage-t-elle totalement la préoccupation exprimée après les 13 séries de tirs d’une vingtaine de missiles balistiques ces derniers mois. Ces tirs, a déploré le représentant, violent les décisions du Conseil, portent atteinte à la stabilité et sécurité régionales et à la paix et la sécurité internationales. « Ils sapent la confiance et font douter de la sincérité du régime quant à sa volonté de négocier. »
La Corée du Nord n’a pris aucune mesure de désarmement, les sites liés à ses programmes sont actifs, et le test du 7 décembre montre qu’elle entend poursuivre ses essais et ne respecte pas ses propres engagements pris lors du Sommet intercoréen de septembre 2018, a accusé M. de Rivière. Dans ce contexte, a-t-il dit, il faut rester « lucide et vigilant »; l’approche doit être « claire et sans ambigüité ». La mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité est une obligation collective qui doit aller de soi pour tous, a-t-il rappelé. Or, le régime a œuvré pour contourner les sanctions et le panel d’experts rapporte régulièrement les violations constatées. Or, les sanctions ne sont pas une fin en soi mais visent à la démilitarisation de la Corée du Nord et la situation ne justifie en aucun cas de les lever. Par ailleurs, a enchaîné M. de Rivière, la Corée du Nord traverse une crise humanitaire grave. Le régime des sanctions prévoit des exemptions qui sont utilisées, mais il doit être clair que la responsabilité de cette crise incombe au régime qui consacre l’essentiel de ses ressources au développement de programmes de missiles au lieu de nourrir sa population. « La porte du dialogue reste ouverte, la main est tendue et la France souligne les efforts inlassables des États-Unis depuis deux ans. » Mais la RPDC, a conclu le représentant, doit maintenant s’abstenir de toute provocation, respecter les résolutions et s’engager dans un processus de vérification complète et irréversible.
Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a déclaré que la réunion de ce jour a pour but d’envoyer un message à Pyongyang: « il n’est pas trop tard et vous pouvez encore arrêter le processus qui est lancé ». Selon la représentante, la question de la dénucléarisation de la RPDC est cruciale et relève bel et bien de la compétence du Conseil de sécurité, car il est difficile de savoir ce qui se cache derrière ces essais nucléaires et balistiques. Pour ces raisons, la délégation appelle la communauté internationale à soutenir le régime de sanctions mis en place par le Conseil, sanctions qui resteront en place tant que la RPDC n’aura pas cessé ses activités illégales. Cette question nous concerne tous, car personne n’a intérêt à voir les conséquences de la prolifération, a encore déclaré la représentante, ajoutant que le fait de violer les résolutions du Conseil ne peut rester « impuni ». Le Royaume-Uni espère que la RPDC et les États-Unis reprendront au plus vite leur dialogue.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a regretté que le Conseil n’ait pas réussi à se mettre d’accord sur des mesures politiques ces deux dernières années, la Chine et la Russie l’ayant pourtant poussé à réagir positivement aux événements: l’an dernier encore, le Conseil envisageait la signature d’un accord de paix et le rapprochement entre les deux Corées et pourtant il n’a pas été possible pour cet organe de réagir positivement et d’encourager cette dynamique. Depuis le dialogue piétine; les sanctions ne remplaceront pas la diplomatie et on ne peut pas se mettre d’accord si on ne propose rien en échange, a-t-il remarqué. Personne ne nie qu’il soit inacceptable que la RPDC se soit dotée d’un programme nucléaire, mais comment lui faire accepter toutes les mesures proposées en lui promettant seulement un avenir positif?
La voie de la démilitarisation doit faire fond sur des mesures de confiance: les institutions de l’ONU et le Conseil doivent être utilisés pour appuyer le dialogue intercoréen, pas faire barrage. Il est impossible de réaliser des progrès par la seule voie des sanctions et des pressions et indispensable de s’engager sur la levée graduelle des sanctions. Le Conseil a déjà entravé l’aide humanitaire que certains États voulaient apporter et de plus, des sanctions unilatérales mettent à mal l’intégrité et la souveraineté de la RPDC et des autres États. Le représentant a appelé les États-Unis et autres États à s’abstenir d’imposer des sanctions unilatérales car même ce qui n’est pas interdit par le Conseil est très difficile à réaliser à cause de ces restrictions unilatérales. La Fédération de Russie a demandé à plusieurs reprises que le Conseil utilise au maximum sa capacité à désamorcer les tensions, celui-ci ayant l’obligation de passer en revue les sanctions imposées en fonction des progrès réalisés dans le désarmement nucléaire, a-t-il insisté.
Pour résumer, la dynamique positive de 2018 n’a reçu aucun appui positif de la part du Conseil, a-t-il dénoncé. Or, la Chine et la Russie avaient proposé une feuille de route suggérant des actions mutuelles pour progresser, à laquelle ne manque que la volonté politique de la mettre en œuvre. Il a conclu en appelant les parties à faire preuve de retenue et à revenir à la diplomatie pour régler le problème de la péninsule coréenne, jugeant qu’il était « grand temps » d’adopter une résolution politique pour assurer la paix et la stabilité dans la région.
M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a souligné que le programme nucléaire et balistique de la RPDC représente une grave menace à la paix et à la sécurité internationales, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité, du régime de non-prolifération et du droit international. En outre, a ajouté le représentant, ce programme crée une incertitude aux niveaux régional et international, raison pour laquelle il doit rester en tête des priorités du Conseil. S’il a salué les progrès politiques et diplomatiques enregistrés depuis l’an dernier entre la RPDC et les États-Unis, ainsi que le rapprochement entre les deux Corées, qui constituent des étapes importantes pour réduire les tensions et améliorer la confiance, il a relevé qu’ils n’avaient pas débouché sur des résultats concrets vers la dénucléarisation de la péninsule coréenne.
M. Singer Weisinger a déploré la reprise des essais de missiles balistiques de la part de Pyongyang depuis le mois de mai ainsi que l’éventualité de nouveaux lancements, que ce soit d’un véhicule spatial ou de missiles intercontinentaux. Une seule erreur dans ces essais aurait des conséquences dévastatrices et inimaginables pour l’humanité, a asséné le représentant. Il a prié les autorités de restreindre ces lancements et de renoncer à la rhétorique agressive et provocatrice, les invitant à se remettre à la table du dialogue pour faciliter les négociations sur la dénucléarisation.
Par ailleurs, le représentant dominicain a observé avec inquiétude les atteintes permanentes aux dispositions du régime de sanctions de la part de la RPDC, dont des transbordements de pétrole. Il s’est également inquiété des détournements de ressources nationales pour alimenter les programmes nucléaire et balistique et obtenir de nouvelles technologies et, par là même, de l’aggravation de la situation humanitaire déjà critique. Aussi, a-t-il plaidé pour davantage d’efforts afin de garantir le respect des résolutions de manière exhaustive. M. Singer Weisinger a souhaité la reprise des discussions entre Washington et Pyongyang afin de parvenir à l’arrêt immédiat de toute activité déstabilisatrice dans la péninsule coréenne, parallèlement à la négociation d’un accord visant à la dénucléarisation complète, irréversible et vérifiable, régie par les mesures de sauvegarde de l’AIEA.
Pour conclure, M. Singer Weisinger a réitéré son appel à l’unité du Conseil sur cette question.
Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a affirmé que les « provocations » de la RPDC aggravent les tensions dans la péninsule de Corée. C’est la raison pour laquelle la délégation a appelé la RPDC à renoncer à ses « provocations » et à œuvrer à l’atténuation des tensions. Elle a également estimé que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), de même que le régime des sanctions du Conseil de sécurité, ont un rôle à jouer en la matière, même si ces dernières ne sont pas une fin en soi, mais un moyen. La Pologne a enfin appelé à la reprise du dialogue entre la RPDC et les États-Unis, en vue de parvenir à la dénucléarisation, a conclu sa représentante.
Pour M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie), l’objectif du Conseil de sécurité reste le même, à savoir qu’il faut parvenir à la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne ainsi qu’à une paix durable, la stabilité et la prospérité dans la région. Il n’est donc pas question de revenir en arrière, a-t-il mis en garde, en appelant à éviter toute question qui pourrait empêcher les progrès. À cet égard, le représentant a mis en exergue trois points à commencer par l’attachement de l’Indonésie au règlement de différend par la négociation et le dialogue. Cela s’applique à une mise en œuvre entière et rapide de la Déclaration de Panmunjom, a-t-il précisé. Il a également appelé les deux parties, américaine et nord-coréenne, à pleinement respecter leurs engagements, y compris ceux relatifs à la dénucléarisation complète. La poursuite du dialogue en cours permettra, selon lui, de rapprocher les parties d’un règlement de cette question. « Il ne s’agit pas d’un processus instantané et nous ne devons pas être découragés si le premier tour n’a pas apporté de résultats concrets ». La persistance et la patience sont de mise », a fait valoir le représentant. Il a également exhorté les parties à faire preuve de la plus grande retenue « sans vouloir pointer quiconque du doigt ». Enfin, dans un contexte plus large, l’Indonésie a appelé la communauté internationale à ne pas perdre de vue ses obligations en faveur du désarmement nucléaire et de la non-prolifération. Il faut, selon elle, adopter des mesures concrètes en ce sens sans tarder et l’AIEA et l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) sont appelées à jouer un rôle à cet égard, notamment dans le processus de vérification de la dénucléarisation et par rapport au retour potentiel de la RPDC dans le giron du TNP en tant que nation non nucléaire.
Si les sommets intercoréens et entre les Présidents américain et nord-coréen ont suscité beaucoup d’espoirs, force est de constater, a regretté M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire), que les pourparlers sur le programme nucléaire de la RPDC sont dans l’impasse. De surcroît, s’est inquiété le représentant, depuis le mois d’avril 2019, la RPDC continue d’effectuer, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et au mépris du régime de sécurité aérienne, des essais de nouveaux types d’armes tactiques et de multiples tirs de missiles balistiques de courte portée. La Côte d’Ivoire condamne ces actes qui exacerbent la tension dans la région, mettent à mal la paix et la sécurité internationales et contrarient les efforts déployés par la communauté internationale pour garantir la coexistence pacifique entre les pays de la région.
M. Adom a appelé les autorités nord-coréennes à la retenue et à reprendre dans les meilleurs délais des négociations avec les États-Unis. Il a également appelé toutes les parties prenantes dans ce dossier à faciliter la reprise des négociations, notamment en multipliant les mesures de confiance. À cet égard, il a félicité les États-Unis pour le report des manœuvres aériennes conjointes avec la Corée du Sud.
M. NÉSTOR POPOLIZIO (Pérou) a vivement condamné les récents tirs de missiles balistiques effectués par la RPDC, qui constituent non seulement une attitude provocatrice et une grave menace à la paix et à la sécurité internationales mais ce qui met également en évidence le mépris souverain du gouvernement nord-coréen pour le droit international, le régime de non-prolifération nucléaire et les résolutions pertinentes du Conseil. Il a craint que ces actions, qui démontrent que la RPDC a l’intention de continuer à développer et améliorer ses capacités, ne s’accompagnent de nouvelles menaces pour obtenir des concessions, ce qui augure mal du processus de négociation visant à la dénucléarisation de la péninsule coréenne. À cet égard, le représentant a réitéré l’importance de laisser ouverts les canaux de dialogue franc, sur la base de la reprise des discussions avec les États-Unis, afin de parvenir à un arrangement politique. Pour ce faire, il est indispensable de maintenir l’unité du Conseil, a-t-il lancé. M. Popolizio a réitéré que le programme nucléaire de missiles balistiques nord-coréen doit être abandonné de manière complète, vérifiable et irréversible. En l’attente, les sanctions imposées par le Conseil doivent être maintenues selon lui. À ce propos, le délégué s’est inquiété du manque de contrôle sur le respect de ces sanctions, en particulier en ce qui concerne le transfert illicite de produits pétroliers à la RPDC, qui a augmenté, et a appelé tous les États à faire preuve de davantage de vigilance.
Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique) a exprimé sa grande préoccupation face aux tirs répétés de la RPDC, qui sont « autant de provocations adressées à la communauté internationale », alors que l’impasse sur le plan diplomatique ne cesse de se confirmer. Condamnant une nouvelle fois ces tirs, qui violent de manière flagrante les résolutions du Conseil de sécurité, la représentante a regretté « la surenchère verbale et la rhétorique menaçante » de la RPDC. Elle a plaidé pour l’unité du Conseil face à son objectif d’instaurer une paix durable dans la péninsule. Cela passe selon elle par le démantèlement complet, vérifiable et irréversible des programmes nucléaires et balistiques de la RPDC. Les sanctions doivent être mises en œuvre de manière complète et par tous, a-t-elle en outre souligné.
Appelant la RPDC à la retenue et à la désescalade, Mme Van Vlierberge a réclamé que sa dénucléarisation soit inscrite dès que possible dans le cadre plus large du régime multilatéral de non-prolifération nucléaire, avec le retour du pays au sein du Traité sur la non-prolifération (TNP). Elle a enfin appelé le Conseil à prendre ses responsabilités et à atténuer, « autant que faire se peut », l’impact humanitaire du régime de sanctions, et à faciliter l’accès aux organismes des Nations Unies et aux organisations humanitaires dans le pays.
M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a déclaré que la situation en République populaire démocratique de Corée (RPDC) était l’une des plus anciennes et dangereuses à l’ordre du jour du Conseil de sécurité. Face au risque d’escalade militaire consécutif aux essais nucléaires et aux tirs de missiles balistiques par la RPDC, le représentant a salué l’initiative des États-Unis et des pays de la région pour favoriser la voie du dialogue. Il a estimé que la seule manière de régler cette situation est d’obtenir le retour de Pyongyang à la table des négociations pour reprendre des pourparlers directs en faveur de la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Il a exhorté la RPDC à respecter ses obligations internationales en vertu des résolutions pertinentes du Conseil, et ce, en mettant un terme à son programme nucléaire illicite et en réintégrant le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en tant qu’État non-nucléaire. Le Koweït s’est, en conclusion, dit persuadé que l’objectif d’une péninsule coréenne exempte d’armes nucléaires est un objectif crédible si nous obtenons l’engagement sincère de toutes les parties concernées.
M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a déclaré qu’en dépit du revers consécutif à l’échec de la réunion de travail tenue en Suède en octobre 2019, son pays soutient une solution négociée de la question de la péninsule coréenne de manière globale. Il a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à respecter son engagement dans le cadre des pourparlers à six. C’est uniquement par le dialogue que les différends puissent être résolus, a ajouté le représentant. M. Mabhongo a aussi appelé Pyongyang à poursuivre sur la voie de la dénucléarisation totale de cette même péninsule, à rejoindre le Traité sur la non-prolifération et à respecter les obligations en matière de garanties de l’AIEA. Pour ce qui est des sanctions du Conseil de sécurité contre la RPDC, le délégué a réitéré que toutes les sanctions contre la RPDC devraient être mises en œuvre de manière équilibrée y compris les quatre piliers soulignés dans la résolution 2397 (2017), en particulier le soutien à un processus politique dans la péninsule coréenne, la mise en œuvre de toutes les sanctions sectorielles et l’interdiction de voyager et le gel des avoirs, et les exemptions humanitaires. Avant de terminer, le représentant a dit qu’il était gravement préoccupé par la situation humanitaire en RPDC. Il a rappelé que la résolution 2397 (2017) autorise le Conseil à exempter, au cas par cas, la fourniture d’une aide humanitaire et d’autres activités économiques et la coopération à la RPDC. Il a appelé le Comité de sanctions à éviter tout retard dans l’approbation de ces exemptions afin de ne pas nuire par inadvertance à la fourniture de l’aide humanitaire à la RPDC.
Mme AMPARO MELE COLIFA (Guinée équatoriale) a déploré que le processus de détente engagé dans la péninsule coréenne ait stagné au cours des derniers mois, au point que la RPDC ait repris ses essais d’armes balistiques depuis le mois de mai, après une pause de plus d’un an et demi. Face à la radicalisation de la rhétorique entre les acteurs directement impliqués sur cette question, la représentante a lancé un appel à la RPDC pour qu’elle respecte les résolutions du Conseil de sécurité et aux États-Unis pour que les deux pays reprennent le plus rapidement possible le dialogue et apaisent la situation.
La Guinée équatoriale a déclaré soutenir et reconnaître les efforts diplomatiques que la RPDC a réalisés jusqu’à présent pour une dénucléarisation pacifique de la péninsule et encouragé les autorités nord-coréennes à revenir à la table des négociations avec la communauté internationale et son voisin du Sud, pour le bien de tous les Coréens, qu’ils soient du Nord ou du Sud. La représentante a fait savoir que le Gouvernement de Malabo serait tout à fait disposé à accueillir les négociations. Pour conclure, elle a attiré l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de soutenir le Gouvernement et le peuple nord-coréen en ce qui concerne ses graves besoins humanitaires.
Reprenant la parole, Mme CRAFT (États-Unis) a rappelé que le débat d’aujourd’hui s’inscrit dans un contexte où, depuis 18 mois, la RPDC a constamment continué de promouvoir ses programmes illégaux et refusé de participer aux efforts diplomatiques. Personne n’a demandé à la « Corée du Nord » de faire quelque effort que ce soit avant d’en faire nous-mêmes avant elle, a-t-elle insisté. Les États-Unis ont reconnu qu’un accord équilibré est nécessaire, tenant compte des préoccupations de toutes les parties: ce message a été transmis à la RPDC mais il nous faut un partenaire engagé et prêt à prendre les mesures nécessaires à la reprise du dialogue. Les États-Unis, pour leur part, sont prêts à reprendre les suggestions de leurs homologues pour travailler main dans la main afin d’atteindre cet objectif.
M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a rappelé que le Conseil de sécurité avait décidé en 2006 que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) devait abandonner son programme d’armes de destruction massive et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible. Depuis mai 2019, la RPDC a effectué 13 tirs de missiles balistiques, a regretté le représentant, en exhortant la RPDC à cesser le développement de ses missiles et de son programme nucléaire et à respecter les décisions du Conseil de sécurité. Il a rappelé que, conformément à la résolution 2397 du Conseil de sécurité, tous les États Membres de l’ONU sont tenus de renvoyer en RPDC avant le 22 décembre 2019 tous les ressortissants de ce pays qui perçoivent des revenus sur un territoire relevant de leur juridiction ainsi que tous les attachés préposés à la sûreté et relevant du Gouvernement de la RPDC qui contrôlent ces ressortissants travaillant à l’étranger. L’Allemagne a invité la RPDC à répondre favorablement à l’offre des États-Unis d’engager des négociations. Par ailleurs, le représentant de l’Allemagne s’est dit particulièrement choqué de la situation des droits de l’homme en RPDC, où des millions de personnes sont retenues dans des « goulags ». Il s’est inquiété de la situation de citoyens étrangers enlevés par le Gouvernement de la RPDC, ou au nom de ce Gouvernement, avant d’exhorter la RPDC à rendre ces citoyens à leurs familles. M. Heusgen a regretté, en conclusion, que Pyongyang ignore les besoins humanitaires de son peuple en privilégiant ses programmes de missiles aux dépens de la santé de ses enfants.
M. CHO HYUN (République de Corée) a estimé que le processus de paix dans la péninsule coréenne est aujourd’hui à un « moment critique », après deux années d’efforts diplomatiques sans précédent, marqués par des engagements au plus haut niveau politique. Ce processus, a-t-il rappelé, a commencé avec la participation de la RPDC aux Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2018 à Pyeongchang, laquelle a été suivie par trois sommets intercoréens, deux sommets entre les États-Unis et la RPDC et une rencontre trilatérale à Panmunjom, au cours de laquelle les dirigeants des deux Corées et des États-Unis se sont entendus pour établir une paix durable dans la péninsule coréenne et parvenir à une dénucléarisation totale. Depuis lors, a-t-il ajouté, des négociations ont été entreprises pour remplir les engagements pris dans le cadre de la Déclaration de Panmunjom pour la paix, la prospérité et la réunification, de la Déclaration conjointe de Pyongyang de septembre 2018 et de l’accord conclu à Singapour par les dirigeants des États-Unis et de la RPDC. Il nous faut suivre la délicate voie du dialogue avec persévérance et n’épargner aucun effort pour maintenir l’élan de ce processus, a plaidé le représentant.
Toutefois, a averti M. Cho, nous faisons face à des événements qui, si rien n’est fait, auront un effet négatif sur ce processus historique. Partageant l’inquiétude de la communauté internationale à l’égard des essais répétés de missiles par la RPDC, il a fermement appelé ce pays à se conformer à ses obligations en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et à maintenir son engagement pour un dialogue constructif avec les États-Unis et la République de Corée. Il importe également que la communauté internationale continue d’appuyer ce dialogue et aide la RPDC à prendre « les bonnes décisions ».
Le représentant a assuré que son pays continuera à travailler avec la RPDC selon les principes d’une absence de guerre dans la péninsule coréenne, d’une garantie mutuelle de sécurité et d’une recherche commune de la prospérité. En se rencontrant à Pyongyang l’an dernier, a-t-il souligné, les dirigeants des deux Corées sont convenus de faire de la péninsule un territoire de paix exempt d’armements et de menaces nucléaires. Pour remplir cet engagement, le dialogue entre les deux Corées doit reprendre, a-t-il insisté, assurant que la volonté de Séoul d’améliorer les relations intercoréennes par le biais d’échanges et de projets de coopération reste inchangée.
Dans son intervention devant l’Assemblée générale, a encore rappelé le délégué, le Président sud-coréen Moon Jae-in a proposé, en outre, de transformer la zone démilitarisée (DMZ) en une zone internationale de paix, destinée à servir de garantie physique de sécurité entre les deux Corées et à offrir un environnement propice à la poursuite des négociations sur la dénucléarisation entre les États-Unis et la RPDC. Regrettant l’actuelle « projection d’animosité et de défiance », qui ne peut conduire qu’à l’hostilité et à l’instabilité, M. Cho a jugé que la paix ne pourra être atteinte qu’à la faveur de la retenue, du courage et de la foi dans une péninsule entièrement pacifique et exempte d’armes nucléaires.
M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a jugé extrêmement important de parvenir au démantèlement complet, vérifiable et irréversible des programmes nucléaires et balistiques de la RPDC, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité adoptées à l’unanimité. Le Japon, a-t-il indiqué, continue à soutenir les efforts des États-Unis à cet égard, y compris les démarches diplomatiques en cours entre les États-Unis et la RPDC, et a apprécié que tous les participants à la séance d’aujourd’hui partagent le même point de vue. Le Japon a également rappelé l’obligation par tous les États Membres de mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil, et souhaité que la communauté internationale unisse ses efforts pour soutenir la poursuite du processus diplomatique.
Qualifiant les tirs de missiles de la RPDC de « provocation », survenus alors que les États-Unis avaient appelé de manière répétée à une reprise du dialogue, le représentant a jugé important que l’accord entre les dirigeants des deux pays pour une dénucléarisation totale de la péninsule coréenne soit pleinement mis en œuvre, comme indiqué dans la déclaration conjointe du sommet entre les États-Unis et la RPDC. Le Japon cherche à normaliser ses relations avec la RPDC, comme indiqué dans la Déclaration de Pyongyang. Cette politique demeure inchangée, a assuré M. Ishikane. Le Premier Ministre japonais, M. Shinzo Abe, a publiquement déclaré sa volonté de rencontrer le Président Kim Jong Un en face-à-face et sans conditions.