En cours au Siège de l'ONU

8648e séance – matin et après-midi
CS/13997

Moyen-Orient: alors que la solution des deux États s’éloigne, les délégations appellent à la pleine mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité

« Les événements sur le terrain nous éloignent de plus en plus d’une solution viable prévoyant la création de deux États », a prévenu ce matin, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, à l’occasion du débat ouvert que le Conseil de sécurité consacre tous les trois mois à la question de Palestine et à la situation au Moyen-Orient en général.  Un grand nombre d’intervenants ont reproché au Conseil de ne rien faire pour assurer une mise en œuvre effective des quelque 365 résolutions qu’il a consacrées à la question depuis 1945.

Pour illustrer son propos, M. Mladenov, qui s’exprimait par visioconférence depuis Jérusalem, a expliqué qu’en dépit de la réduction « salutaire » des tirs de roquettes vers Israël depuis Gaza, la violence continuait de faire partie intégrante de la réalité quotidienne du conflit: Parmi les multiples incidents récents, il a ainsi cité trois Palestiniens tués par les Forces de défense israéliennes et plus de 500 autres blessés lors de manifestations aux environs de la clôture de Gaza.  En Cisjordanie, ce sont deux Palestiniens qui ont trouvé la mort et 88 autres qui ont été blessés, dont 11 enfants, à la suite de divers incidents et affrontements avec les militaires ou les colons.

De plus, en dépit de leur caractère illégal, la construction de logements nouveaux se poursuit dans les colonies de la zone C des territoires occupés.  À ce jour, le nombre de constructions et de projets est déjà supérieur aux chiffres de toute l’année dernière.  Les démolitions, les saisies et confiscations de structures appartenant à des Palestiniens, voire même des projets humanitaires financés par la communauté internationale se poursuivent aussi.

À Gaza, en dépit de tous les efforts, la situation humanitaire reste dramatique.  Fin septembre, près de la moitié des médicaments essentiels et environ le tiers des consommables médicaux manquaient.  À cela s’ajoutent les persistantes et sévères restrictions de circulation et d’accès, y compris pour les malades et les personnels humanitaires.

Il n’est pas possible d’améliorer véritablement et durablement la situation socioéconomique à Gaza sans assouplir considérablement les restrictions, conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité et sans réunir Gaza et la Cisjordanie sous une autorité nationale palestinienne unique et légitime, a encore expliqué le Coordonnateur spécial.  Pour lui, « bien que la crise humanitaire doive rester une priorité, le cœur de la crise à Gaza est politique ».

Cette situation n’a pas étonné l’Observateur permanent de l’État de Palestine, pour qui, « en l’absence de reddition de comptes, la situation déplorable qui se déroule sous nos yeux ne pourrait, et ce, avec certitude, que continuer de s’aggraver ».  Après 52 ans d’occupation illégale, aucune des actions illégales d’Israël dans les territoires palestiniens occupés n’a été stoppée.

« Il n’y a pas besoin de réinventer la roue: le droit international est clair, les paramètres d’une solution juste sont clairs », a martelé M. Mansour.  Il n’y a pas d’alternative à la vision de la solution des deux États sur la base des frontières de 1967 en conformité avec le droit international, les résolutions des Nations Unies, les Principes directeurs de Madrid, le Plan arabe de paix et la feuille de route du Quartet.

À sa suite, la quasi-totalité des délégations ont exprimé leur soutien à la solution des deux États, à l’image de la France, pour qui cette solution est « juste » « réaliste » et constitue « la seule voie à même de répondre aux aspirations des Israéliens et des Palestiniens et d’apporter une paix durable à la région ».  Pour sa délégation, « la jurisprudence de ce Conseil est un tout, ce n’est pas un menu à la carte ».

Les résolutions du Conseil et sur les Principes directeurs de Madrid sont « irrévocables », a poursuivi son homologue russe, mettant en garde contre les analyses faisant état d’un « endiguement » des crises car, a-t-il prévenu, une telle situation conduira, « tôt ou tard, à l’effacement de la frontière ténue entre instabilité et chaos ».

Une action urgente est impérative, et le Conseil de sécurité a la responsabilité de veiller au respect de ses propres résolutions qui sont juridiquement contraignantes pour tous les États Membres de l’ONU, ont plaidé le Mouvement des pays non alignés et la Ligue des États arabes.  À leurs yeux, la question de Palestine, « qui est au centre de la situation au Moyen-Orient, ne peut faire exception ».

Quoi qu’il en soit, il semble bien que le Conseil de sécurité soit incapable de faire appliquer les 365 résolutions consacrées à la question palestinienne, a fait remarquer le représentant de l’Iran, pour qui cela ne serait pas possible sans la protection des États-Unis.  Le Conseil est même resté « simple spectateur », utilisé par « une poignée de pays occidentaux puissants » pour propager de fausses accusations et légitimer des invasions, a accusé la Syrie.

Au lieu de porter une « attention disproportionnée » à Israël et de « recycler de vieux arguments », le Conseil de sécurité ferait mieux de regarder vers la Turquie qui se livre à un « nettoyage des Kurdes », et est devenue « un pôle pour le terrorisme international », a affirmé le représentant d’Israël.  Il a aussi invité le Conseil à regarder vers l’Iran, qu’il a accusé de développer des programmes nucléaires et d’utiliser des organisations, comme le Hezbollah, qui « font le sale boulot » en Syrie, en Iraq, au Liban, au Yémen, en Libye, dans le Sinaï et ailleurs.  Nombre de ces organisations se trouvent aux frontières d’Israël et Israël continuera de faire tout en son pouvoir pour les combattre.

« Si nous nous soucions de la paix, nous devrions nous intéresser au Hamas, cette organisation terroriste », a conclu la représentante des États-Unis. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, Y COMPRIS LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, intervenant par visioconférence depuis Jérusalem, a indiqué que la présente réunion se tenait alors que l’évolution rapide de la situation au Moyen-Orient continuait de mettre en évidence la menace croissante qui pèse sur la paix et la sécurité internationales.  Alors que de nouveaux points chauds apparaissent dans la région, le conflit israélo-palestinien reste également l’un des moteurs de l’extrémisme et de l’instabilité, a-t-il dit.  Ainsi, l’occupation se poursuit et aucun progrès n’a été fait dans l’optique de la solution négociée des deux États.  Pour M. Mladenov, il s’agit là d’une tragédie multigénérationnelle pour les peuples de cette terre.

Le Coordonnateur spécial a rappelé que, le 26 septembre dernier à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Président Abbas avait annoncé son intention de fixer une date pour les élections palestiniennes.  Si cette décision se concrétisait, il s’agirait des premières élections palestiniennes depuis 2006, donnant ainsi une légitimité nouvelle aux institutions nationales, a noté M. Mladenov.  Il a estimé que la communauté internationale devrait soutenir ce processus si d’aventure il renforçait l’unité nationale et non la division.  Pour lui, cela inclut un accord pour les élections qui se dérouleraient dans les Territoires palestiniens occupés, conformément à la législation applicable, aux meilleures pratiques internationales et à une plateforme politique nationale convenue, fondée sur les accords existants.

Le mois dernier a également permis de relever la poursuite de la dégradation de la situation sur le terrain, a déploré M. Mladenov.  En l’absence de perspective de négociations sur le statut final à l’horizon, a-t-il averti, les événements sur le terrain nous éloignent de plus en plus d’une solution viable prévoyant la création de deux États, a-t-il analysé. 

M. Mladenov a ensuite décrit un certain nombre de ces faits, notamment les nouveaux projets de construction de logements par les autorités israéliennes dans les colonies de la zone C des territoires occupés, en nombre déjà supérieur en 2019 à toute l’année 2018, alors que ces colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international, restent un obstacle important à la paix et doivent donc cesser immédiatement.  Il a aussi mentionné la poursuite des démolitions et les saisies de structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, les autorités d’occupation invoquant l’absence de permis de construire - délivrés par Israël et presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens.  Ces démolitions et confiscations concernent aussi des projets humanitaires financés par la communauté internationale, a-t-il fait observer.

La violence continue de faire partie intégrante de la réalité quotidienne du conflit, a poursuivi M. Mladenov.  Certes, ces dernières semaines, on a assisté à une réduction salutaire de la violence à Gaza et des tirs de roquettes.  En outre, les accords de paix négociés par l’ONU et l’Égypte continuent de tenir et, pour la première fois en un mois, aucun incendie n’a été provoqué par des ballons incendiaires.  Malgré cette amélioration générale, trois Palestiniens ont été tués par les Forces de défense israéliennes et plus de 500 autres blessés lors de manifestations aux environs de la clôture de Gaza, alors qu’en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, deux Palestiniens étaient tués, dont un enfant à la suite de l’inhalation de gaz lacrymogène, et 88 Palestiniens, dont 11 enfants, étaient  blessés dans divers incidents, notamment lors d’affrontements, d’opérations militaires et de violences liées aux colons. 

Le Coordonnateur spécial s’est dit particulièrement préoccupé par les attaques inquiétantes de colons en Cisjordanie occupée, lesquelles interviennent dans le contexte de la récolte annuelle des olives.  Alors que commence la récolte des olives, il a demandé aux autorités israéliennes de garantir aux agriculteurs palestiniens l’accès sans faille à leurs terres et de protéger les agriculteurs et leurs biens contre les attaques. 

M. Mladenov a une nouvelle fois appelé les Forces de sécurité israéliennes à faire preuve de la plus grande retenue et à n’utiliser la force létale que quand cela est strictement nécessaire et en dernier recours.  Il a également réitéré son appel au Hamas pour qu’il s’acquitte de sa responsabilité d’assurer la sécurité des enfants à Gaza, notamment en les empêchant d’être utilisés et exposés au risque de violence. 

Le Coordonnateur spécial a ensuite rappelé que le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens avait tenu sa réunion semestrielle à New York le 26 septembre dernier.  L’ONU a ainsi souligné la nécessité cruciale de soutenir le peuple palestinien, l’Autorité palestinienne et de faire progresser la solution des deux États en tant que seule option viable pour un règlement pacifique du conflit. 

Les Nations Unies ont également rendu compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’ensemble des interventions humanitaires et économiques urgentes pour Gaza, approuvées par Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens en septembre 2018.  Ces interventions ont eu un impact important dans de nombreux secteurs, notamment en permettant de plus que doubler la disponibilité quotidienne en électricité, ce qui a permis, entre autres, d’améliorer le traitement de l’eau et des eaux usées et de réduire les besoins en carburant des hôpitaux, du secteur privé et des ménages.  De même, près de 450 000 personnes à Gaza ont bénéficié de soins de santé d’urgence, près de 400 000 ont bénéficié de médicaments et de fournitures médicales et les programmes de création d’emplois temporaires des Nations Unies ont généré plus de 16 000 emplois à ce jour. 

En dépit de ces efforts vitaux, a toutefois fait observer M. Mladenov, la situation humanitaire à Gaza reste dramatique.  À la fin du mois de septembre, près de la moitié des médicaments essentiels et environ le tiers des consommables médicaux essentiels manquaient.  De sévères restrictions en matière de circulation et d’accès persistent, notamment pour les personnes nécessitant un traitement en dehors de Gaza et le personnel national d’agences des Nations Unies et d’organisations non gouvernementales (ONG) internationales travaillant à Gaza.

« Bien que la crise humanitaire doive rester une priorité, je répète que le cœur de la crise à Gaza est politique », a martelé le Coordonnateur spécial.  Il n’est pas possible d’améliorer véritablement et durablement la situation socioéconomique à Gaza sans assouplir considérablement les restrictions à la circulation et à l’accès des biens et des personnes, l’objectif étant de les lever conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité et de réunir Gaza et la Cisjordanie sous une autorité nationale palestinienne unique et légitime.  Nous ne pouvons plus continuer à répondre aux besoins humanitaires critiques de Gaza tous les mois, sans pour autant faire face à la réalité politique au sens large, notamment le durcissement des bouclages, la violence et le manque d’unité, a—t-il encore expliqué. 

À cet égard, M. Mladenov a de nouveau appelé toutes les factions palestiniennes à s’engager avec l’Égypte dans des efforts de réconciliation.  Il s’est dit encouragé par l’accord conclu le 3 octobre entre Israël et l’Autorité palestinienne, et qui a abouti au transfert de 425 millions de dollars de recettes de dédouanement à l’Autorité palestinienne.  Malgré la relative normalisation de la situation budgétaire de l’Autorité palestinienne, les deux parties devaient s’engager de manière constructive dans le but de rétablir les transferts de revenus dans leur intégralité, conformément au Protocole de Paris relatif aux relations économiques. 

Élargissant le panorama à la situation générale au Moyen-Orient, le Coordonnateur spécial a relevé les manifestations populaires qui continuent de se dérouler dans plusieurs pays notamment l’Iraq et le Liban, pour réclamer des améliorations de la vie quotidienne et la fin de la corruption.  Il a ainsi noté qu’environ 1,5 million de Libanais avaient pris part à des manifestations essentiellement pacifiques, obtenant une série de réformes.  Il a aussi cité le chiffre de 157 tués lors des manifestations antigouvernementales qui ont eu lieu à travers l’Iraq durant la première semaine d’octobre, et a rappelé que de nouvelles manifestations à grande échelle avaient débuté le 24 octobre et se poursuivaient, avec un bilan d’au moins 74 morts et 3 654 blessés en trois jours.

À propos de la Syrie, M. Mladenov a rappelé que le Secrétaire général et le Conseil de sécurité avaient été clairs: une solution durable ne peut être trouvée que par le biais d’un processus politique crédible et facilité par l’ONU, conformément à la résolution 2254 (2015) du Conseil de sécurité.  Il a dit espérer que le lancement du Comité constitutionnel à Genève constituerait la première étape d’un processus politique plus large qui répondra à l’aspiration légitime des Syriens.  Dans le Golan occupé, la situation est restée relativement calme, même si des violations de l’Accord de 1974 sur le désengagement des forces, y compris les violations de la ligne de cessez-le-feu, continuent de se produire.

M. Mladenov a encore plaidé en faveur de la diplomatie préventive, présentée comme l’un des outils les plus importants que nous puissions utiliser pour apaiser les tensions avant qu’elles ne se transforment en affrontement.  Pour lui, le Moyen-Orient ne peut se permettre une autre guerre et les efforts pour désamorcer les tensions et créer des ouvertures pour des solutions politiques dans l’intérêt de la paix doivent être poursuivis.  Dans le cas de la question israélo-palestinienne, il faut une perspective politique qui éclaire la voie vers l’unité intrapalestinienne et, finalement, une solution des deux États. 

Partout au Moyen-Orient, nos efforts collectifs doivent être guidés par la Charte des Nations Unies, a résumé M. Mladenov.  Et dans chaque conflit de la région, la diplomatie préventive et la désescalade sont des éléments essentiels de notre engagement.  Une paix durable à long terme ne peut toutefois reposer que sur la justice, les droits de l’homme et le droit international, a—t-il conclu.

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a fait observer que le Conseil de sécurité était appelé tous les mois à agir en mettant en œuvre ses résolutions sur la question de Palestine et entendait des rapports faisant état d’une aggravation continue de la situation en raison des agissements de la « Puissance occupante », qui intensifie l’occupation illégale et la colonisation de la Palestine, restreignant l’horizon d’une solution pacifique à ce conflit. 

« Il n’est pas possible que le rôle de cet auguste Conseil de sécurité soit de recueillir des informations et les expressions de sympathie, aussi importantes soient-elles, a déclaré M. Mansour.  Le peuple palestinien et la communauté internationale dans son ensemble en attendent davantage », a dénoncé l’Observateur, ajoutant que le mandat donné au Conseil par la Charte, c’est-à-dire le maintien de la paix et de la sécurité internationales, « mérite mieux ».

Pour M. Mansour, les multiples résolutions du Conseil de sécurité, non seulement la résolution 2334 (2016) mais également toutes les précédentes, fournissent une solide base pour une action.  « Le consensus international est ferme et toutes les tentatives d’imposer une autre alternative ont échoué.  Il n’y a donc pas besoin de réinventer la roue: le droit international est clair, les paramètres d’une solution juste sont clairs.  Il n’y a pas d’alternative à la vision de la solution des deux États sur la base des frontières de 1967 en conformité avec le droit international, les résolutions des Nations Unies, les principes de Madrid, le Plan arabe de paix et la feuille de route du Quartet », a martelé M. Mansour.  Mais, a-t-il poursuivi, en l’absence d’action « sérieuse » pour mettre en œuvre ce consensus, l’alternative sera « ce qu’il se passe déjà devant nos yeux, et qui consiste en un État d’apartheid qui contrôle la vie de millions de personnes oppressées et privées de leurs droits fondamentaux. »

M. Mansour a également déclaré qu’après 52 ans d’une occupation illégale et l’imposition d’un exil forcé à des millions de Palestiniens, et en l’absence de reddition de comptes, la situation déplorable qui se déroule sous nos yeux ne pourrait, et ce, avec certitude, que continuer de s’aggraver, pavant la route vers encore plus de souffrance et d’insécurité pour tous.  En dépit de toute l’attention de la communauté internationale sur la question de Palestine, aucune des actions d’Israël dans les territoires palestiniens occupés n’a été stoppée, a dénoncé l’Observateur permanent.  Pire, la colonisation ou l’annexion de facto des terres palestiniennes, le peuplement et la construction du mur sont devenus plus « insidieux ».  À cela s’ajoute les 12 années du blocus de Gaza, qui consistent en une punition collective à l’encontre de deux millions de Palestiniens, infligeant souffrance, pauvreté, mort et blessures à des Palestiniens sans défense, la destruction de biens et de maisons palestiniens ou encore le déplacement forcé de familles palestiniennes.  Or, « rien ne peut être attendu en l’absence de conséquences pour ces actes.  Seule la reddition de compte peut changer cela », a ajouté M. Mansour. 

C’est pourquoi l’État de Palestine continue d’appeler le Conseil de sécurité et tous les États à agir dans la ligne droite des résolutions pertinentes, notamment la résolution 2334 (2016), sur l’arrêt des colonies de peuplement, la résolution 478 (1980) sur Jérusalem et la résolution 465 (1980) dans laquelle le Conseil de sécurité appelle tous les États à ne fournir aucune assistance qui pourrait être utilisée à des fins de colonisation hors des frontières de 1967. 

La délégation appelle aussi les États à prendre les mesures concrètes à cette fin, notamment de coopérer à l’établissement de la liste des entreprises engagées dans les activités illégales de colonisation, comme le demande le Conseil des droits de l’homme.  Elle appelle aussi les États à soutenir le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, « jusqu’à ce qu’il soit réalisé ». 

Enfin, l’État de Palestine, qui reconnaît la grande générosité du soutien international à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) appelle les autres délégations, au moment du renouvellement prochain du mandat de l’Office, à continuer de fermement le soutenir.  L’UNRWA reste une grande source d’espoir et de stabilité jusqu’à ce que la question des réfugiés palestiniens soit réglée, sur la base de la résolution 194 (II) a conclu M. Mansour.

M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël) s’en est pris au Président Erdoğan de la Turquie, qu’il a accusé de déstabiliser la région, d’entraîner la Turquie sur la voie de l’impérialisme et d’être responsable de la mort de milliers de personnes, citant les récentes attaques contre les Kurdes.  Pour lui, « Erdoğan a toujours appuyé le terrorisme et soutenu le Hamas », lui permettant de renforcer ses capacités sur le sol turc.  La Turquie est devenue un refuge pour les terroristes et un centre financier pour les financer, un « pôle pour le terrorisme international ». 

Le Président turc n’a fait preuve d’aucune retenue contre les Kurdes, mais le Conseil de sécurité, une fois encore, se focalise sur Israël, a affirmé M. Danon, qui a parlé de honte pour cette assemblée, qui « continue de recycler de vieux arguments contre Israël plutôt que de condamner Erdoğan », alors qu’Israël alerte contre le « nettoyage » des Kurdes et appelle la communauté internationale à leur fournir de l’aide. 

L’appui d’Erdoğan aux organisations non étatiques n’est pas nouveau, mais ces organisations terroristes ont pu se développer en recevant le soutien de nombreux pays, a poursuivi le représentant.  Ces pays défient la communauté internationale, a-t-il accusé, citant l’Iran, qu’il a accusé de développer des programmes nucléaires, et la Turquie, accusée de poursuivre des ambitions dangereuses sans la moindre responsabilité. 

M. Danon a ensuite accusé l’Iran d’utiliser des organisations qui « font le sale boulot » et lui permettent ainsi de nier ces agissements.  Mais on assiste à ces agissements en Syrie, en Iraq, au Liban, au Yémen, en Libye, dans le Sinaï et ailleurs, a-t-il poursuivi.  En Syrie, l’État islamique d’Iraq et du Levant a été récemment renforcé par l’offensive d’Erdoğan contre les Kurdes; le Hezbollah a renforcé sa présence en Syrie et s’arme au Liban; au Yémen et dans la région, les houthistes perpétuent des violences, a encore accusé M. Danon. 

Ces organisations terroristes ne partagent pas toutes la même idéologie, a estimé le représentant, mais leur objectif est le même: mettre en place un leadership religieux unique au péril des États, compromettant les droits des citoyens, contraires aux droits des femmes, des personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) et à la liberté de culte.  Ces organisations massacrent, violent, pillent et utilisent des enfants comme soldats et boucliers humains.  Dans une région déjà instable, leurs agissements peuvent être extrêmement dangereux et d’ailleurs ils le sont.

Nombre de ces organisations se trouvent aux frontières d’Israël et Israël continuera de tout faire en son pouvoir pour les vaincre, a encore affirmé M. Dannon.  Pour lui, l’absence de stabilité aura de lourdes conséquences pour l’ensemble de la communauté internationale: l’attaque revendiquée par les houthistes contre le terminal pétrolier saoudien a fait bondir les prix du pétrole et le monde entier est affecté par la flambée des prix, a-t-il affirmé.  De plus, des millions de personnes sont tentées de partir de chez elles, parfois de quitter la région: plus de 2,5 millions de migrants sont arrivés sur les rives européennes ces dernières années.  En 2018, plus de 138 000 personnes ont risqué leur vie en Méditerranée et bon nombre d’entre elles ont péri.  Pour Israël, cette crise migratoire est la conséquence directe de la prolifération des organisations terroristes dans la région.

Le monde dans lequel le Conseil de sécurité a été créé n’existe plus, le jeu a évolué depuis longtemps, a plaidé M. Danon.  Aussi, si cet organe veut jouer un rôle il doit s’adapter à un monde où prolifèrent les organisations non étatiques.  L’expérience d’Israël peut être partagée avec le monde entier: la communauté internationale doit reconnaître ces organisations comme terroristes et les condamner; prévenir leur financement en utilisant les sanctions contre les États concernés; soutenir les États qui luttent contre elles et mener une action militaire si tout le reste a échoué pour stopper les organisations terroristes.  Le Conseil doit comprendre que ces organisations terroristes sont les pires menaces, il est donc de son devoir de défendre les populations et à s’unir contre cette menace, a conclu M. Danon.

Mme GRACE NALEDI MANDISA PANDOR, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, a qualifié d’« échec profond et retentissant » le fait que le Conseil de sécurité ne soit pas parvenu à contribuer significativement au processus de paix au Moyen-Orient.  Cet échec reflète l’incapacité du Conseil à apaiser les tensions dans la région, a-t-elle ajouté. 

Refusant d’accepter « la normalisation de l’occupation, les violations grossières des droits de l’homme et un mépris du droit international et d’autres atrocités de l’occupation », la Ministre a rappelé qu’« en Afrique du Sud, nous nous sommes libérés d’un régime insidieux en grande partie grâce à la pression exercée par la communauté internationale ».  Il manque cette même indignation au sujet de la Palestine, a estimé Mme Mandisa Pandor. 

La Ministre a aussi rappelé que la résolution 2334 (2016) du Conseil indiquait clairement que ce dernier ne reconnaîtrait pas d’autres frontières que celles du 4 juin 1967, y compris au sujet de Jérusalem, sauf en cas de négociations entre les parties prenantes.  Or, ces négociations ont été minées par des décisions unilatérales, a-t-elle déclaré. 

Déplorant l’oubli du sort du peuple palestinien, l’Afrique du Sud est gravement inquiète du mépris affiché à l’égard du processus de paix au Proche-Orient, particulièrement le verrouillage des questions liées au statut définitif des frontières, du retour des réfugiés, et des colonies illégales en constante expansion.  « Comment s’attendre à ce que les parties fassent confiance au processus de paix quand il est méprisé au sein même de ce Conseil? » s’est indignée la Ministre. 

Mme Mandisa Pandor a proposé que le Conseil de sécurité retrouve sa crédibilité en recevant des rapports écrits sur la mise en œuvre de ses décisions concernant la région, particulièrement la résolution 2334 (2016), en faisant preuve de solidarité avec les populations affectées par ce long conflit, en effectuant enfin une visite dans les territoires occupés et en agissant davantage contre les violations des droits humains et contre le mépris du droit international. 

Partisane d’une solution de deux États, l’Afrique du Sud condamne les violations des droits de l’homme contre le peuple palestinien, de même que la violence systématique dirigée contre le peuple de Gaza et de la Cisjordanie.  Mme Mandisa Pandor a appelé le Conseil de sécurité à « encourager les gestes d’espoir et la restauration de la confiance entre les parties » plutôt que d’approuver « la construction de barrières et de murs, les fermetures d’écoles, et les tueries de civils ». 

Mme ANTJE LEENDERTSE, Ministre des relations et de la coopération internationales de l’Allemagne, a rappelé l’attachement de son pays à l’ordre multilatéral et s’est dit convaincue que seule une solution agréée est durable et viable.  Aussi la seule chance de parvenir à une solution durable entre Israéliens et Palestiniens est, pour la communauté internationale, de travailler unie à une solution à deux États selon les paramètres déjà agréés.  L’Allemagne soutiendra donc, avec l’Union européenne (UE), tout effort pour relancer le processus de paix en accord avec cet engagement, a-t-elle indiqué, tout en soulignant l’urgence de ces efforts conjoints pour relancer cette perspective.  À cet égard, elle a jugé que l’obstacle rémanent était la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens, qui sape la perspective d’une solution des deux États.  De même, elle s’est dite profondément préoccupée par les démolitions et saisies de structures palestiniennes et a exigé le respect de la résolution 2334 (2016).  Dans le même temps, elle a fermement condamné les attaques conduites contre Israël, notamment les tirs de roquette par le Hamas depuis Gaza.  Enfin, a-t-elle relevé, face à la dégradation de la situation humanitaire à Gaza, l’UNRWA demeure plus que jamais indispensable et, en tant que l’un des principaux bailleurs, l’Allemagne encourage les autres pays à continuer de la soutenir.

Mme KELLY CRAFT (États-Unis) a commencé par s’exprimer sur les récents événements ayant conduit à la mort du chef de l’organisation État islamique d’Irak et du Levant (Daech), Abu Bakr al-Baghdadi.  Avec cette opération, menée par des soldats américains, « le monde est aujourd’hui plus sûr », a assuré la représentante.

Revenant au débat du jour, Mme Craft a réitéré la position de son gouvernement, à savoir qu’Israël fait l’objet d’une « attention disproportionnée » de la part du Conseil de sécurité.  Cette attention est contre-productive a estimé la représentante, affirmant qu’au lieu de concentrer son attention sur Israël, le Conseil de sécurité ferait mieux de porter son attention sur le Hamas.

« Si nous nous soucions de la paix, nous devrions nous intéresser à cette organisation terroriste », a déclaré la représentante, ajoutant que cette organisation faisait preuve de « mépris » pour les vies des populations palestiniennes, en plus de cibler les civils israéliens avec ses tirs de roquette sur les écoles ou les maisons.  Le Hamas utilise également des enfants pour ses actes de violence, a accusé Mme Craft, jugeant le fait « honteux ».  Les États-Unis condamnent de tels actes et estiment que tous devraient en faire autant, a-t-elle conclu. 

Pour M. NICOLAS DE RIVIÈRE (France), la solution des deux États que continue de soutenir la France est non seulement juste mais aussi conforme au droit international et surtout, réaliste.  Elle constitue, selon lui, la seule voie à même de répondre aux aspirations des Israéliens et des Palestiniens et d’apporter une paix durable à la région.  L’absence de perspectives en revanche alimente le désespoir et la radicalisation sous toutes ses formes et les risques de déstabilisation régionale, a noté M. de Rivière avant d’assurer que la France continuera de défendre l’existence d’un État palestinien et, de la même façon, de défendre le droit à l’existence et à la sécurité d’Israël. 

La communauté internationale et le Conseil de sécurité ont entériné cette solution avec plusieurs résolutions, qui toutes demeurent pertinentes, a-t-il rappelé.  Aussi, « la jurisprudence de ce Conseil est un tout, ce n’est pas un menu à la carte », a-t-il insisté.  Malgré quelques progrès -dont l’arrangement trouvé en octobre sur le transfert des revenus entre Israël et l’Autorité palestinienne– la situation sur le terrain continue de se dégrader et rend la paix plus difficile, avec la poursuite de la colonisation en Cisjordanie et Jérusalem-Est et à Gaza où la situation humanitaire reste « catastrophique », a encore relevé M. de Rivière.  Dans ces conditions, a-t-il conclu, le soutien collectif à l’UNRWA reste primordial.

M. MANSOUR AYYAD SH.  A.  ALOTAIBI (Koweït) a rappelé que, quand les États Membres ont adhéré aux Nations Unies et à la Charte, ils ont reconnu l’autorité du Conseil et le caractère contraignant et obligatoire de ses résolutions.  Or, Israël continue de violer des dizaines de résolutions concernant la question palestinienne et le Conseil reste incapable de contraindre la Puissance occupante à les respecter.  Aucun pays n’a le droit de ne pas mettre en application ces résolutions alors qu’il s’agit de piliers fondamentaux pour trouver une solution au conflit, y compris la solution des deux États, a souligné le représentant.

M. Alotaibi a jugé préoccupant de voir Israël agir comme si ces résolutions ne le concernaient pas et tenter de changer la réalité du terrain par une politique expansionniste et par la violence, la démolition de bâtiments palestiniens et la violence contre les civils.  Le Conseil agit au nom des Nations Unies parce qu’il en est l’organe exécutif, a rappelé le représentant, aussi les membres du Conseil sont responsables du comportement d’Israël qui fait fi de ses résolutions et de la Charte.  Le représentant a rappelé que les sanctions pouvaient être utilisées pour contraindre Israël à se plier aux résolutions internationales.

M. TIEMOKO MORIKO (Côte d’Ivoire) a lancé un appel pressant aux deux parties à reprendre les négociations sans préalable et exhorté la communauté internationale à œuvrer de concert avec elles en faveur de la solution des deux États.  Il les a incitées à se garder de toute action unilatérale de nature à envenimer une situation déjà délétère et à compromettre les efforts d’apaisement et de rapprochement. 

La situation humanitaire sur le terrain continue de se dégrader dans les territoires palestiniens, nourrit des dissensions entre le Fatah et le Hamas et des ressentiments des Palestiniens envers les Israéliens, a poursuivi le représentant.  Constatant que la situation était encore exacerbée par le chômage des jeunes, les pénuries d’eau et d’électricité et un contexte de crise économique, il a exhorté la communauté internationale à apporter l’assistance nécessaire aux populations palestiniennes et à œuvrer au relèvement de Gaza par les investissements nécessaires.

M. JUN ZHANG (Chine) a déclaré que la question de la Palestine devait être maintenue à l’agenda international, compte tenu du fait que la situation ne s’améliore pas, avec la poursuite de la colonisation.  Selon le représentant, « ce qui nous manque, ce n’est pas un plan ambitieux, mais le courage de rétablir la justice ».  Or, du point de vue de la Chine, la justice ne pourra être établie qu’après plusieurs étapes.  La première est la réalisation du droit à l’autodétermination: la « création d’un État de Palestine est un droit légitime qui ne peut être négligée », a-t-il dit. 

Il faut en second lieu faire en sorte de mettre un terme aux actions qui empirent la situation, a plaidé le représentant.  Pour cela, tout doit être fait pour que la résolution 2334 (2016) soit mise en œuvre et que les colonies de peuplement soient stoppées.  En troisième lieu, il faut travailler au dialogue et au développement dans la région, a poursuivi le représentant en demandant que l’aide humanitaire revienne à Gaza.  De plus, Israël et l’Autorité palestinienne doivent résoudre la question des recettes fiscales et appliquer le Protocole de Paris pour les relations économiques.  La Chine, pour sa part, souhaite contribuer par le biais de la coopération et jouer un rôle dans le maintien de la paix, a déclaré son représentant. 

M. JOB OBIANG ESONO MBENGONO (Guinée équatoriale) a déploré l’absence de progrès dans le conflit israélo-palestinien, en dépit des nombreuses initiatives visant à trouver une solution pacifique acceptable pour les deux parties.  Selon le représentant, seule la solution des deux États serait à même d’y parvenir.  « Il n’existe pas de plan B viable », a-t-il insisté.  Il s’est en outre prononcé en faveur de négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, dans un esprit de compromis.  « Il est possible qu’une solution implique des concessions douloureuses pour les deux côtés », a-t-il mis en garde.  Le représentant a précisé que ces pourparlers devraient s’inscrire dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Initiative de paix arabe.  « Le statut final de Jérusalem devra notamment être le résultat de négociations », a-t-il ajouté.

Dans l’attente d’une reprise des pourparlers de paix, le représentant a condamné les actes susceptibles d’exacerber les tensions sur le terrain, à commencer par la politique israélienne de construction et d’expansion de ses colonies de peuplement.  Il a également appelé à mettre fin aux attaques et provocations contre Israël depuis Gaza.  Pour sortir de l’impasse actuelle, le représentant a appelé la communauté internationale à appuyer les efforts de réconciliation entre Palestiniens tels qu’ils sont menés par l’Égypte.  Il a également exhorté les États Membres à continuer de soutenir financièrement l’UNRWA.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne)a appelé à raviver le processus de paix, soulignant que seul un retour à des négociations bilatérales significatives, basées sur les résolutions pertinentes des Nations Unies et le droit international, peut apporter des avancées positives au processus et mener à une solution à deux États.  La représentante a encouragé les parties au conflit à prendre des mesures pour non seulement atteindre la réconciliation, mais aussi sauvegarder la dignité et le caractère sacré des lieux saints, tout particulièrement à Jérusalem.  La Pologne est convaincue que les aspirations des deux parties concernant Jérusalem doivent être réalisées, et qu’un moyen de résoudre le statut de Jérusalem en tant que future capitale des deux États doit être trouvé par la négociation.

Mme Wronecka a également appelé toutes les parties à prendre des mesures urgentes en vue d’un changement fondamental de la situation humanitaire, politique, sécuritaire et économique à Gaza, notamment en ouvrant les points de passage importants pour la vie quotidienne des Gazaouis, tout en répondant dans le même temps aux préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël.  La représentante s’est également félicitée de l’accord conclu entre l’Autorité palestinienne et Israël pour rétablir le paiement d’une partie des recettes fiscales, soulignant que ces revenus supplémentaires permettront d’atténuer la crise financière et de payer une partie des salaires des fonctionnaires gazaouis. 

Enfin, la représentante a souligné l’attachement de son pays à l’unité, la stabilité, l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban.  Pour la Pologne, la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) fournit la stabilité nécessaire dans sa zone de mandat.  Mme Wronecka s’est d’ailleurs félicitée du retour de la Pologne dans la FINUL.

Pour M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie), le règlement israélo-palestinien gît au cœur des problèmes de la région du Moyen-Orient malgré les efforts de certains pour détourner l’attention.  Pour la Russie, la base reconnue du règlement au Moyen-Orient repose sur les résolutions du Conseil et sur les Principes directeurs de Madrid et ceci est « irrévocable ».  Aussi est-il nécessaire de prendre des mesures pratiques pour sortir de l’impasse, a-t-il insisté.  M. Nebenzia s’est dit préoccupé par toute analyse faisant état d’un « endiguement » des crises plutôt que d’une amélioration de la situation, car, a-t-il prévenu, une telle situation conduira, tôt ou tard, à « l’effacement de la frontière ténue entre instabilité et chaos ».

Il faut faire cesser les colonies de peuplement et de démolition des biens palestiniens en Cisjordanie, a poursuivi M. Nebenzia.  Les deux parties doivent s’abstenir de discours provocateurs et les autres parties de décisions unilatérales.  Ainsi, les décisions américaines portant sur Jérusalem ou sur le Golan sont autant de violations de la légalité internationale.  Pour la Fédération de Russie, la seule solution réside en une concertation internationale avec un rôle central de l’ONU et du Conseil, et des mesures pour aider au relèvement de Gaza. 

Le fait que le problème palestinien est non réglé alimente les risques de confrontations dans la région, a poursuivi M. Nebenzia, qui a rappelé l’initiative de son pays visant à régler les différentes situations de crise dans la région, notamment en Syrie.  Il a appelé également les partenaires internationaux à envisager d’étudier les mesures proposées par la République islamique d’Iran pour garantir la paix dans le détroit d’Ormuz, ou encore les propositions syriennes.  Sans consolidation des efforts de toutes les parties intéressées, il sera impossible d’arrêter le bain de sang au Moyen-Orient et de passer au dialogue, a-t-il mis en garde.

M. PAUL DUCLOS (Pérou) a relevé que la rigidité des positions, l’absence de dialogue entre les parties et les épisodes de violence créent un climat hautement volatile aux conséquences imprévisibles au Moyen-Orient.  Il a déploré le nombre élevé de victimes, souvent des mineurs, alors même que l’on constate une détérioration prononcée des conditions de sécurité pour des millions de Palestiniens et d’Israéliens.  Il a plaidé pour que les parties mettent fin à la violence et rendent des comptes pour les nombreuses et graves violations du droit international et du droit international humanitaire.  Dans de telles circonstances, a-t-il poursuivi, la seule solution « viable et cohérente » est celle de deux États dans les frontières internationalement reconnues et sûres, et directement négociées par les parties. 

Le représentant a demandé de mettre fin aux mesures portant atteinte à la confiance, notamment les colonies, les démolitions et les expulsions dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, qui sont contraires à la résolution 2334 du Conseil de sécurité.  Il a jugé indispensable de rejeter les propos haineux, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination.  Les dirigeants des deux parties doivent faire preuve de modération et d’un engagement en faveur de la paix, a ajouté le Pérou, souhaitant également que le Conseil se montre en mesure d’atteindre un « consensus minimum » et se prononce conformément au droit international et à la Charte lorsque la situation sur le terrain l’exige.  Il s’est ensuite alarmé de la détérioration de la situation humanitaire à Gaza et a appelé la communauté internationale à veiller à la prestation de services de base dans cette zone et à sortir des millions de Palestiniens de cet isolement.  Cela passe par des progrès dans la réconciliation interpalestinienne pour que l’Autorité palestinienne reprenne le contrôle de Gaza, et par un financement stable et prévisible de l’UNRWA. 

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a rappelé son soutien sans équivoque à la cause palestinienne et jugé très significatif que ce débat ait lieu après qu’Israël ait formulé d’inquiétantes nouvelles menaces d’annexion formelle de terres palestiniennes dans les territoires occupés, notamment Jérusalem-Est.  Il y a vu « une menace claire et sérieuse » à la solution des deux États.  Condamnant à la fois intentions d’annexion et extension des colonies, il a appelé à ce « qu’Israël réponde de ses actes illégaux ».  Citant un récent rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le représentant a indiqué que 547 Palestiniens avaient vu leurs maisons détruites cette année en Cisjordanie et que « 443 structures avaient été visées », soit une augmentation de 43% par rapport à la même période l’an dernier.  Il s’est aussi inquiété des « provocations continuelles des colons et des forces de sécurité autour des lieux saints », qu’il a qualifiées de « violations flagrantes du droit international, notamment de la résolution 2334 (2016) ». 

Le délégué s’est aussi inquiété de la situation humanitaire des Palestiniens, mettant l’accent sur le blocus de Gaza, l’extension des colonies, ainsi que les violences et les démolitions de propriétés en Cisjordanie.  « Punition collective pour tous les Palestiniens », le blocus doit être levé, a-t-il martelé.  Il s’est aussi inquiété des problèmes de financement de l’UNRWA, agence qu’il a qualifiée d’essentielle « non seulement comme filet de sécurité humanitaire mais aussi comme gardienne du droit au retour des Palestiniens ».  Enfin, M. Djani a souligné l’impact du conflit israélo-palestinien pour la paix et la stabilité de toute la région.  Il a encouragé toutes les parties palestiniennes à travailler plus dur en vue d’une réconciliation, « car l’union fait la force ».  Il n’y a pas d’autre solution au conflit que la solution des deux États, a-t-il conclu en estimant que « nous devons et pouvons faire beaucoup mieux que ça ».

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a exhorté Israël à remplir ses obligations en conformité aux Conventions de Genève.  Il a rappelé que l’annexion des territoires par la force était interdite par le droit international et s’est dit « perturbé » par les attaques menées par les colons contre les fermiers palestiniens, notamment au moment de la récolte des oliviers, qui a débuté au début du mois.  Les autorités israéliennes doivent assurer la protection des Palestiniens a rappelé le représentant, qui a aussi condamné les démolitions et les expulsions des Palestiniens hors de leurs maisons.  Enfin, il a réaffirmé « l’impérieuse nécessité » de conserver le statu quo des lieux saints.

De son côté le Hamas et les autres groupes terroristes doivent cesser les attaques indiscriminées contre les civils, a affirmé M. Allen, qui a réaffirmé le droit d’Israël à l’existence et à la sécurité.  En outre, les enfants ne peuvent être utilisés ou encouragés à faire usage de violence. 

En conséquence, le Royaume-Uni plaide pour un accord de paix viable entre les deux parties et donc un engagement authentique de part et d’autre.  Il a demandé qu’il soit mis fin aux actions qui sapent les efforts en faveur de la solution des deux États.

M. JOSÉ MANUEL TRULLOLS YABRA (République dominicaine) a exprimé sa grande préoccupation quant aux projets israéliens d’annexion de la vallée du Jourdain et du nord de la mer Morte, qui constitueraient une violation grave du droit international et seraient « catastrophiques » pour la reprise des négociations, selon lui.  Il a jugé impératif que les parties redoublent d’efforts pour parvenir à une conciliation, avec le soutien de la communauté internationale.  Tout en dénonçant la destruction et la saisie de structures palestiniennes par les autorités israéliennes, le représentant a souligné le droit d’Israël à vivre en paix, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues, et a exhorté le Hamas à cesser ses attaques. 

Il s’est également déclaré préoccupé par la grave situation humanitaire dans la bande de Gaza et a appelé la communauté internationale à répondre aux besoins des personnes affectées, en particulier les réfugiés.  Il a salué à cet égard le travail réalisé par l’UNRWA, rappelant qu’il a besoin de financements adéquats pour accomplir sa mission.  Dans ce contexte, a-t-il dit, la République dominicaine continue d’appuyer le consensus international entourant la solution des deux États, sur la base des frontières de 1967, qui demeure « la seule façon d’avancer » pour les deux parties. 

Pour M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique), la poursuite de la politique de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est rapproche toujours davantage la communauté internationale du « point de non-retour pour la solution à deux États ».  Il a jugé cette politique illégale au regard du droit international, y compris la résolution 2334 du Conseil, et fait remarquer qu’elle induit des tensions et des violences sur le terrain.  Le représentant a aussi réclamé que les actes de violence ne restent pas impunis.  De même, il a exprimé sa « profonde préoccupation » devant l’augmentation inquiétante des démolitions et des confiscations d’infrastructures et de projets humanitaires en zone C et a exhorté les autorités israéliennes à y mettre fin et à accorder des compensations à la population palestinienne.

À Gaza, tout en reconnaissant le droit d’Israël à assurer sa sécurité, il a condamné l’usage disproportionné et indiscriminé de la force.  Il s’est, de même, inquiété de l’impact des manifestations sur les enfants.  Le représentant a conclu en rappelant qu’il n’y a pas d’autres solutions que la solution des deux États avec la ville de Jérusalem comme future capitale de ces deux États.

M. FERIDUN HADI SINIRLIOĞLU (Turquie) a dénoncé l’augmentation « alarmante » des violations du droit international perpétrées par Israël dans les territoires palestiniens occupés.  « La poursuite des activités de colonisation dans le but de changer le statut quo sur le terrain est particulièrement préoccupante », a-t-il indiqué, appelant Israël à mettre immédiatement fin à ces agissements, ainsi qu’aux démolitions d’immeubles et expropriations de Palestiniens.  « Ces pratiques ne feront qu’aiguiser leur sentiment d’injustice et de désespoir », a-t-il mis en garde.

Le représentant a également déploré la poursuite du blocus de Gaza, où les habitants sont selon lui en proie à l’insécurité et au désespoir.  Comme si cela ne suffisait pas, a-t-il poursuivi, les agents humanitaires éprouvent les pires difficultés à venir en aide aux personnes souffrant d’infections osseuses graves, occasionnées par des tirs de balles d’origine israélienne. 

Parallèlement, le représentant a rappelé que l’UNRWA traversait la pire crise financière de son histoire, au détriment des 700 écoles, 530 000 enfants et 6 millions de réfugiés palestiniens soutenus par l’agence.  Il a par conséquent appelé les États Membres à appuyer l’UNRWA de façon à lui donner davantage de visibilité financière.

Le représentant a enfin réaffirmé son appui en faveur d’une solution des deux États basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  « Tout plan ou initiative de paix devrait se fonder sur ces paramètres établis », a-t-il affirmé.

Mme SIMA SAMI I.  BAHOUS (Jordanie) a cité le Abdallah, jugeant « ironique » qu’une terre sainte pour les trois religions monothéistes soit aussi une terre de conflits et de discriminations.  Or les agissements d’Israël, visant notamment les civils et la ville de Jérusalem ne permettront pas de ramener la paix et la sécurité dans cette région, y compris pour Israël même, a ajouté la représentante. 

Mme Bahous a déclaré qu’il n’y aurait pas d’issue militaire au conflit syrien et que seul le dialogue politique intrasyrien pourrait y mettre fin.  Elle a ensuite rappelé que la Jordanie était aujourd’hui le deuxième pays en termes d’accueil de réfugiés, qu’ils soient syriens ou palestiniens.  Pour cette raison, la Jordanie appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités face aux réfugiés que son pays accueille.  Elle invite notamment les États Membres à soutenir le renouvellement du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et à tout faire pour qu’un État palestinien soit créé, afin que les Palestiniens aient leur propre État et puissent y vivre. 

M. BASHAR JA’AFARI (République arabe syrienne) a accusé « une poignée de pays occidentaux puissants » d’avoir essayé de mettre la main sur la paix, ajoutant que, depuis la création des Nations Unies, on avait vu une augmentation des crises et des guerres et agressions.  L’Organisation est restée simple spectatrice en face de ces conflits et a été utilisée pour propager de fausses accusations et légitimer des invasions, a poursuivi le représentant. 

Pour M. Ja’afari, les peuples du Moyen-Orient ont eu « la part du lion » de ces crises artificielles, dont l’une d’elles perdure, 70 ans après le début de l’occupation israélienne.  Le Conseil de sécurité a en effet été incapable de faire appliquer ses résolutions appelant à la fin de ces occupations.  Alors, qu’est devenue cette Organisation aujourd’hui incapable de faire respecter les principes du droit international? a demandé le représentant.  Va-t-elle se limiter à pleurer les victimes? à tenir des débats pour semer la confusion et entraver la solution?  Est-il possible que le Secrétariat demeure indifférent alors que son représentant fait systématiquement fi de la question du Golan occupé?  Peut-on admettre enfin que l’ONU fut un beau rêve aujourd’hui brisé, terminé et qu’il est temps de se poser la question de son alternative?

Les autorités israéliennes ont mené des agressions répétées sur les territoires palestiniens et autres territoires de la région, comme le Golan, où elles pillent les ressources dont les terres, a dénoncé M. Ja’afari.  Ainsi, les habitants du Golan sont obligés d’enregistrer leur terre, héritée de leurs ancêtres, sur le registre israélien sous peine de se la voir confisquée.  Ces violations israéliennes n’auraient pas continué sans le soutien aveugle de gouvernements connus, qui se trouvent ainsi responsables des crimes israéliens, a poursuivi le représentant, qui a cité en ce sens les décisions américaines de reconnaître l’annexion par Israël du Golan, ou encore de transférer leur ambassade à Jérusalem-Est. 

Le Gouvernement syrien réaffirme que le Golan occupé fait partie intégrante de son territoire et que le retour sous son administration restera sa priorité et réitère son appel à accepter la Palestine comme membre à part entière des Nations Unies, a encore rappelé M. Ja’afari.

Mme MONA JUUL (Norvège) s’est dit profondément préoccupée par les conséquences de l’opération militaire turque en Syrie concernant la lutte contre Daech, constatant notamment que la situation humanitaire sur place se détériore.  Elle a aussi rappelé le caractère essentiel de l’accès protégé au nord-est de la Syrie pour l’acheminement de l’aide humanitaire.  S’agissant des retours en Syrie, ils devaient se faire sur la base du volontariat, dans la dignité et la sécurité, a-t-elle plaidé en expliquant que son pays ne soutiendrait pas de retour de réfugiés dans le nord de la Syrie si ces conditions ne sont pas réunies.  Quiconque contrôlera le nord-est de la Syrie fera face aux attentes et à la surveillance de la communauté internationale, a prévenu Mme Juul faisant notamment référence à la sécurisation des centres de détention renfermant des prisonniers de Daech. 

La Norvège est également préoccupée par la crise humanitaire au Yémen et par le déficit de financement pour la traiter, a poursuivi Mme Juul, qui a aussi réclamé que plus de femmes soient engagées dans les négociations politiques.  Une politique inclusive est selon elle la seule option pour obtenir une paix et une stabilité durables dans le pays.

Mme Juul a aussi rapporté que le Comité spécial de liaison pour la coordination de l’assistance internationale aux Palestiniens, réuni le 26 septembre à New York, avait mis l’accent sur le consensus international pour une solution à deux États comme base pour résoudre le conflit israélo-palestinien.  Le Comité a également appelé à des mesures immédiates pour reprendre les transferts des fonds collectés par Israël à l’Autorité palestinienne, et urgemment demandé aux donateurs d’augmenter l’aide humanitaire en direction de Gaza.  Il a enfin appelé à la fin du blocus de Gaza, à la reprise du commerce, et à l’ouverture de la zone C en Cisjordanie pour les Palestiniens comme condition préalable pour développer l’économie palestinienne de manière soutenable. 

La Norvège s’est enfin inquiétée des appels récents d’Israël à annexer de vastes territoires de Cisjordanie.  Le Conseil de sécurité, a-t-elle rappelé, a déterminé que toute décision future d’Israël pour changer le statut de la Cisjordanie, ou pour imposer ses lois, sa juridiction ou son administration dans les territoires occupés, n’aurait aucune valeur juridique en droit international.  « Des actes tels que les extensions de colonies, les destructions de logements, l’usage unilatéral de la force et de la violence, y compris à Jérusalem-Est, sont inacceptables », a martelé Mme Juul avant d’appeler en conclusion toutes les parties à respecter le droit international.

M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a estimé que le conflit israélo-palestinien était la principale source d’instabilité dans la région.  Le représentant a appelé les parties à entreprendre des « efforts diplomatiques nouveaux et créatifs, dans un esprit d’ouverture », pour parvenir à une solution des deux États.  « Seules des concessions difficiles de part et d’autre permettront d’aboutir à la paix », a-t-il estimé. 

En Syrie, le représentant s’est dit préoccupé par l’escalade de la violence dans le nord-est du pays, où il a encouragé les parties à faire preuve de retenue et à fournir un accès humanitaire sans entraves aux civils dans le besoin.  Le représentant a également encouragé les membres du Conseil de sécurité à trouver un terrain d’entente pour instaurer un cessez-le-feu permanent dans la province d’Edleb.  Il a qualifié l’établissement de la Commission constitutionnelle de « progrès encourageant » pour parvenir à une solution politique basée sur la résolution 2254 (2015) du Conseil et la Déclaration de Sotchi.

En outre, le représentant a condamné les attaques contre des installations pétrolières en Arabie saoudite au mois de septembre, qui fait courir le risque selon lui de transformer la guerre yéménite en conflit régional.  Il a appelé les parties à faire preuve de retenue, à mettre pleinement en œuvre l’Accord de Stockholm et à travailler de concert avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen pour trouver une solution politique globale.  S’agissant de l’Accord sur Hodeïda, le représentant a dit attendre de l’activation du mécanisme tripartite de vérification du cessez-le-feu qu’il empêche toute escalade militaire au sein de la ville portuaire.

En Libye, le représentant a appelé les parties à éviter un regain des violences et à s’engager en faveur d’une cessation des hostilités, avec l’appui de l’ONU et de l’Union africaine (UA).  Le représentant a condamné les attaques contre les civils libyens.  Il a rappelé aux parties leur obligation de protéger les civils, en vertu du droit international humanitaire.  Enfin, le représentant a appelé les parties à œuvrer, sous l’égide de l’ONU, en faveur de la conclusion d’un accord politique complet.

M. KORO BESSHO, (Japon) a estimé que la question du statut final de Jérusalem devrait être résolue par des négociations basées sur les résolutions du Conseil de sécurité et des paramètres connus, avant de renouveler le soutien de son pays à la solution des deux États.  La viabilité de cette solution est, selon, lui sapée par la colonisation qui continue et la démolition de bâtiments appartenant à des Palestiniens.  Le Japon exhorte une fois encore Israël à cesser ces activités, a lancé le délégué qui s’est dit « profondément préoccupé par les violences qui se poursuivent à Gaza et en Cisjordanie », avant de condamner fermement la violence et le terrorisme contre des civils innocents. 

Le représentant a souligné l’importance du rôle de l’UNRWA, ajoutant que le Japon continuerait à soutenir l’Office « malgré la période difficile qu’il traverse ».  Il a précisé que son pays avait déjà déboursé plus de 32 millions de dollars pour l’agence cette année, auxquels viendront bientôt s’ajouter 11 millions pour l’éducation, l’approvisionnement en eau et l’assainissement et l’aide alimentaire.  M. Bessho a rappelé que son pays avait initié la Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine en 2013 afin de soutenir le développement économique de la Palestine grâce aux ressources et à l’expérience de ces pays.  Selon lui, de plus en plus de pays et de partenaires de la société civile et du secteur privé ont rejoint cette initiative. 

En conclusion, le délégué a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux graves tensions qui caractérisent actuellement une région stratégique, tant pour ses ressources énergétiques que pour sa position géographique au carrefour des grandes routes commerciales de la planète. 

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a remarqué, en parlant du Moyen-Orient, que le rôle des acteurs externes ajoute une couche supplémentaire de complexité à une situation régionale déjà difficile.  Les acteurs non étatiques et les organisations terroristes cherchent à y exploiter la tourmente pour prendre pied dans la région, a-t-elle dit.  Mme Lodhi a regretté que les activités de ces groupes terroristes, y compris celles du PKK et de ses affiliés, aient créé des menaces légitimes pour la sécurité des États de la région.  Or, en cette période de précarité, la réconciliation au sein de la région est impérative pour éviter une plus grande déstabilisation, a-t-elle estimé en soulignant que la paix régionale doit être ancrée dans le respect mutuel et la coexistence pacifique.  Il ne s’agit pas simplement de principes du droit international et de la Charte, mais également de l’essence même des enseignements islamiques d’amitié, de bonne volonté et de fraternité, a-t-elle précisé.  D’ailleurs, a-t-elle confié, le Premier Ministre pakistanais, Imran Khan, a consulté le leadership de l’Arabie saoudite et de l’Iran pour forger l’unité au sein de la « Ummah islamique ». 

Le Pakistan continuera de jouer son rôle dans la paix et la sécurité de la région, a-t-elle assuré, en mettant l’accent sur le fait que toute paix durable passe forcément par des solutions politiques inclusives.  Le respect du dialogue et la diplomatie doivent dès lors être préservés et priorisés, a estimé la représentant qui a aussi plaidé pour des mesures de désescalade des tensions et de renforcement de la confiance mutuelle.  À cet égard, le Pakistan salue les progrès récents pour faire avancer le processus politique en Syrie, ainsi que « l’ouverture » obtenue par l’Envoyé spécial du Secrétaire général au Yémen. 

Le Pakistan appelle en outre à renoncer aux « intérêts nationaux étroits » au profit d’une stabilité durable, a continué Mme Lodhi.  À ce sujet, la représentante a remarqué que si la question de la stabilité du Moyen-Orient a toujours été source de préoccupation mondiale, l’implication de la communauté internationale doit se fonder sur un engagement sans équivoque pour des solutions multilatérales et des processus politiques.  La menace ou le recours aux sanctions, embargos et autres actions cinétiques représente à ses yeux un retour aux tactiques impériales et, comme l’histoire récente de la région l’a prouvée, ne font qu’accentuer la souffrance des peuples de la région.  À ce sujet, elle a évoqué le cas des territoires palestiniens occupés où le droit international et les résolutions du Conseil de sécurité « ne cessent d’être délibérément et systématiquement bafoués ».  Elle en a profité pour réaffirmer la solidarité infaillible du Pakistan avec le peuple palestinien et pour faire un parallèle entre « la tragédie » des Palestiniens et celle des Kashmiris.

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a constaté que, depuis sa dernière intervention sur le sujet, « aucune mesure concrète » n’a été prise pour mettre en œuvre la résolution 2334 (2016).  Au contraire même, a-t-il déploré, les autorités israéliennes ont annoncé la construction de 3 000 logements en Cisjordanie occupée, dont 400 à Jérusalem-Est.  Ces colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international et représentent un obstacle à la solution des deux États, a souligné le représentant, se disant également préoccupé par les destructions de structures palestiniennes et les déclarations israéliennes relatives à une annexion de la vallée du Jourdain. 

Pour M. Gertze, l’UNRWA joue un rôle fondamental dans la région, notamment dans la bande de Gaza.  Au 1er janvier 2018, il y prenait en charge plus de 272 000 enfants et jeunes dans 275 écoles.  Il gérait aussi 22 centres de santé et 16 bureaux de services sociaux, a-t-il rappelé.  Saluant la baisse du niveau de violence dans ce territoire, le délégué s’est également félicité du doublement de l’approvisionnement des foyers en électricité et de l’allègement des restrictions pour l’importation et l’exportation de marchandises.  Cependant, a-t-il noté, la situation humanitaire demeure « extrêmement inquiétante », notamment sur le plan de l’assistance sanitaire, et il y a aussi urgence à résoudre la crise fiscale que traverse l’Autorité palestinienne, laquelle impacte une économie palestinienne déjà fragile. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE, Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a regretté l’occupation israélienne et la détérioration de la situation sur le terrain, laquelle impacte négativement les droits des Palestiniens, mais aussi la sécurité des Israéliens et les perspectives d’une solution pacifique, juste et durable à la question de Palestine.  Le Comité réitère dans les termes les plus fermes que les colonies de peuplement israéliennes sont illégales au regard du droit international.  Ceci est aussi réaffirmé dans la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, une résolution sur la mise en œuvre de laquelle le Comité demande un rapport au Secrétaire général.  Ce rapport doit comprendre des rapports des États Membres sur la manière dont ils respectent le paragraphe 5 de la résolution en particulier par rapport à la notion de différentiation, a exigé M. Gertz. 

Le Comité est profondément préoccupé par la rhétorique croissante et les menaces faites par des responsables officiels israéliens quant à l’annexion des colonies de peuplement et de la vallée du Jourdain, « qui représente 30% du territoire de la Cisjordanie occupée, où vivent 65 000 Palestiniens ».  L’annexion est strictement interdite par le droit international et ne saurait être passée sous silence par la communauté internationale, s’est indigné M. Gertz, qui a estimé que le Conseil de sécurité devait agir si une telle agression était commise.  Il a appelé la communauté internationale à se demander ce que cela signifierait en termes de viabilité du consensus international de longue date sur la solution des deux États dans les frontières de 1967.  Une telle annexion y mettrait fin de facto, a -t-il tranché.

Également préoccupé par les tensions récurrentes à Jérusalem-Est et dans les lieux saints, le Comité exhorte les autorités israéliennes à respecter le droit international et à éviter toute action qui pourrait saper la situation déjà fragile sur place.  Il appelle en outre au respect du statut historique et légal ainsi que de la sainteté des lieux saints.

M. Gertz s’est dit consterné par l’instabilité qui perdure à Gaza, avec des « marches du retour » hebdomadaires et des victimes civiles palestiniennes qui s’en suivent, ainsi que par les tirs de roquettes indiscriminés vers Israël qui continuent.  Le Comité regrette aussi la situation économique difficile dans la bande de Gaza, qui a abouti au quasi-effondrement du système de santé.  Il réitère son appel à Israël, la Puissance occupante, pour qu’il respecte les normes internationales relatives à l’utilisation de la force.  Le Comité exhorte en outre les militants palestiniens à arrêter leurs tirs de roquettes indiscriminés vers le sud d’Israël. 

M. Gertz a aussi salué les mesures présentées par le Comité de liaison ad hoc pour porter secours à la population de Gaza par le biais d’un ensemble d’interventions humanitaires et économiques urgentes.  Ces mesures doivent aller de pair avec les efforts visant à régler la crise fiscale que connaît le Gouvernement palestinien et qui l’empêche de satisfaire les services de base de la population, a-t-il ajouté.  Pour le Comité, le seul moyen de sortir de la situation actuelle à Gaza est de lever le blocus israélien qui remonte à 12 ans.

M. Gertz est également revenu sur la situation financière difficile de l’UNRWA, tout en notant que l’Office avait néanmoins réussi à rouvrir les portes de 709 écoles en septembre.  Le Comité exhorte tous les États Membres à apporter le financement nécessaire à l’UNRWA pour qu’il puisse continuer à apporter ses services humanitaires aux réfugiés palestiniens dans ses cinq zones d’opération et contribuer à la stabilité dans la région.  Il leur demande aussi de soutenir le mandat de l’UNRWA, qui doit être renouvelé en novembre à l’Assemblée générale.

Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a déclaré que le conflit israélo-palestinien demeurait le cœur de la crise dans la région.  « Le temps passe, et aucune solution durable n’a été trouvée », a-t-elle regretté, alors que mettre un terme au conflit est une condition préalable à la paix dans la région.  « Il s’agit de la responsabilité du Conseil de sécurité », a-t-elle déclaré.  Pour le Qatar, il faut suivre le mandat accepté par la communauté internationale, à savoir mettre un terme à l’occupation israélienne des territoires occupés, respecter les frontières de 1967 et adopter une solution à deux États vivant côte à côte.  Elle a appelé à l’arrêt des constructions de colonies et du blocus de Gaza pour parvenir à la paix et la stabilité au Proche-Orient.  Le Qatar contribue à la réduction des tensions en fournissant une assistance humanitaire dans la bande de Gaza, en fournissant du combustible pour la production d’électricité, et en soutenant l’emploi à Gaza, a également affirmé la représentante. 

La déléguée a préconisé une solution politique pour la Syrie, fondée sur la résolution 2254 (2015) préconisant un cessez-le-feu, et reconnaissant l’indépendance et la souveraineté de la Syrie.  Elle a par ailleurs réclamé une solution politique en Libye, demandant à toutes les parties prenantes de s’entendre pour trouver une solution juste et durable. 

En ce qui concerne le Yémen, le Qatar a souligné que la résolution du conflit nécessitait un dialogue entre toutes les parties prenantes, et a souligné l’importance de répondre aux besoins fondamentaux du peuple yéménite.  La représentante a exhorté le Conseil de sécurité à faire cesser toutes les violences, et à dissiper les tensions qui empêchent les Nations Unies de s’acquitter de son rôle principal. 

La représentante a enfin dénoncé des sanctions « unilatérales et illégitimes » contre son pays, ainsi que la « malveillance » des responsables de ce blocus.  « Ils n’ont toujours pas prouvé leurs allégations, alors que le Qatar est attaché à la stabilité et au développement de la région, et à un dialogue fait de respect mutuel », a-t-elle dénoncé.

M. FOUAD (Égypte) a estimé que l’on ne peut parvenir à la stabilité au Moyen-Orient sans une solution juste et durable à la question palestinienne.  Il a ainsi rappelé l’importance de parvenir à la création d’un État palestinien, fondé sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et selon des principes internationalement agréés.  Après avoir dénoncé l’annonce de nouvelles constructions israélienne dans les territoires occupés, le représentant a promis que l’Égypte restait prête à aider les Palestiniens de la bande de Gaza et à œuvrer à la réconciliation intrapalestinienne.  Le délégué a également appelé la communauté internationale à continuer de soutenir les Palestiniens en finançant l’UNRWA, soulignant l’importance du rôle de l’Office.  Enfin, il a rappelé que l’on ne peut parvenir à une paix durable dans la région sans mettre fin aux souffrances du peuple palestinien. 

M. SIMONOVIC (Croatie), au nom de l’Union européenne, a appelé à des mesures immédiates pour parvenir à une résolution à deux États dans le conflit israélo-palestinien.  Dénonçant l’expansion des colonies et les appels aux annexions de la part d’Israël, il a préconisé, « inlassablement », une solution à deux États, et le respect des frontières de 1967.  L’Union européenne garde une position « ferme, unique, présentée dans le détail à maintes reprises, conformément à la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité », qui s’oppose à la politique de colonisation d’Israël, y compris à Jérusalem-Est.  Elle ne reconnaîtra « aucun changement de frontières depuis celles établies en 1967 », a-t-il répété. 

Dénonçant « toute forme de violence, y compris les tirs de roquettes vers Israël », le représentant a renouvelé son appel à Israël pour qu’il respecte le droit fondamental de manifester, et au Hamas pour qu’il garantisse le caractère pacifique des manifestations.  Il a appelé à « mettre un terme à la politique de bouclage des points de passage, afin que les convois humanitaires puissent circuler », appelé à la libre circulation des réfugiés, et salué au passage le rôle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Par ailleurs, l’Union européenne souhaite que soit rapidement convenue une date pour les prochaines élections dans les territoires palestiniens.  Elle demande à toutes les formations politiques palestiniennes de respecter les résultats du vote.  Toujours confiant en une solution à deux États, l’Union européenne dénonce « le manque de mise en œuvre des décisions de la communauté internationale » comme une « vraie difficulté pour parvenir à la paix ».

Concernant la Syrie, l’Union européenne préconise une solution politique au conflit, et maintient sa position sur la reconstruction: elle y contribuera « une fois que la transition politique sera bien avancée ».  Condamnant l’offensive turque, le représentant a appelé à la fin immédiate des hostilités et réclamé une enquête en rapport avec « des récentes tueries extrajudiciaires signalées dans la région ».  Préoccupé par la présence de groupes terroristes dans le nord-ouest de la Syrie, l’Union européenne réitère en outre son appel à la Turquie pour qu’elle cesse toute action militaire, car il « ne saurait y avoir de solution militaire dans le cas de la Syrie ». 

M. DINH NHO HUNG (Viet Nam) a fait valoir que les espoirs de paix durable, via la négociation et le dialogue, s’évanouissaient sous les provocations, violences, démolitions, saisies de structures palestiniennes et alors que des civils palestiniens innocents, y compris des enfants, sont tués ou blessés.  Il a exprimé sa préoccupation, alors qu’Israël continue de démolir des habitations palestiniennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.  Un effort urgent doit être fourni pour éviter que la situation ne se détériore encore sur le terrain, a insisté le représentant en appelant à une désescalade de la violence et à la fin de la politique illégale de colonisation qui entrave tout effort de paix.  Enfin, il a demandé à Israël de lever les restrictions de mouvements imposées aux Palestiniens des territoires occupés. 

Évoquant la situation au Yémen Mgr BERNARDITO CLEOPAS AUZA, Observateur permanent du Saint-Siège, a repris les propos du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires pour rappeler que « septembre a été le mois le plus meurtrier de l’année, avec une moyenne de 30 morts par jour ».  Il a estimé que malgré quelques petites avancées, il est essentiel d’obtenir un cessez-le-feu général, comme demandé par le Conseil de sécurité à de nombreuses reprises, pour que cessent les souffrances intolérables du peuple yéménite.  Le nonce a aussi appelé à stopper le flot des armes qui « circulent librement » dans la région.

Passant à la Syrie, il a qualifié la réunion de la Commission constitutionnelle, prévue le 30 octobre à Genève, de « lueur d’espoir », tout en exprimant sa profonde préoccupation en ce qui concerne les évènements se déroulant actuellement dans le nord-est du pays.  Il a appelé à faire en sorte que l’accès pour l’acheminement de l’aide humanitaire soit « sûr, continu et libre », pour le bénéfice de milliers de personnes déplacées qui ont été jetées sur les routes ces dernières semaines. 

Abordant la question palestinienne, Mgr Auza a fait état de sa « grande inquiétude », constatant « la situation sur le terrain qui se détériore », et ce à l’approche du troisième anniversaire de la résolution 2334 (2016).  Reprenant les termes du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, il a dénoncé « l’expansion des colonies, l’augmentation des démolitions, la violence et les provocations qui se poursuivent, l’unité interpalestinienne qui semble s’éloigner toujours un peu plus et des négociations sérieuses qui n’ont toujours pas commencé ».  Il a aussi déploré « la rhétorique agressive, les menaces, le terrorisme et la violence, y compris l’usage parfois disproportionné de la violence par les forces de sécurité ».  Il s’est également inquiété des divisions interpalestiniennes et de l’échec d’Israël à former un gouvernement.  « Certains estiment que la crédibilité de ce Conseil s’est érodée précisément en raison de son échec à mettre en œuvre pleinement ses propres résolutions sur la question palestinienne », a-t-il noté.  Selon lui, « il est grand temps que les décisions prises et les mécanismes déjà en place soient utilisés efficacement pour la création d’un État palestinien, vivant en paix et en sécurité aux côtés de l’État d’Israël, dans des frontières sûres et reconnues internationalement ». 

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a regretté « l’absence d’action juridique et politique forte » de la part du Conseil de sécurité pour mettre un terme à l’occupation illégale du Territoire palestinien occupé par Israël.  Dénonçant les innombrables manifestations d’injustice contre le peuple palestinien, le représentant s’est dit particulièrement préoccupé par la crise socioéconomique que subissent les Palestiniens et par leur difficulté à atteindre les objectifs de développement durable.  L’occupation israélienne contribue directement à la pauvreté, au chômage et à la crise humanitaire dans le Territoire palestinien, a-t-il martelé, enjoignant à la communauté internationale de respecter son engagement de ne laisser personne pour compte en accordant aux droits légitimes des Palestiniens l’attention qu’ils méritent. 

Pour le délégué, la poursuite des actes d’agression israéliens a donné lieu à une « odieuse culture de l’impunité ».  Garantir la responsabilisation est par conséquent une nécessité, a-t-il dit avant d’appeler la communauté internationale, et le Conseil de sécurité à sa tête, à faire respecter le droit international et à assurer la protection du peuple palestinien dans le territoire occupé.  Il a par ailleurs réaffirmé le soutien de son pays à l’accession de l’État de Palestine aux organisations et aux traités internationaux et a réitéré son appel au Conseil de sécurité pour qu’il envisage l’admission de cet État en tant que membre à part entière des Nations Unies. 

M. Bin Momen a aussi appelé à la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil, à commencer par la résolution 2334 (2016), mais aussi de la Feuille de route, de l’Initiative de paix arabe et des efforts du Quatuor, afin de faire cesser l’occupation israélienne et de parvenir à une paix durable au Moyen-Orient.  Fort de ses expériences douloureuses, le Bangladesh continuera à soutenir la lutte du peuple palestinien jusqu’à la création d’un État de Palestine sur la base de la solution des deux États, a-t-il conclu. 

M. ABDALLAH Y.  AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite) a rappelé que, le 14 septembre dernier, son pays a été l’objet d’une attaque fromentée par l’Iran.  Selon lui, le ciblage des installations de la compagnie nationale ARAMCO constitue une menace grave à la paix et la sécurité internationales, mais c’est aussi une tentative de déstabiliser le secteur énergétique à l’échelle mondiale.  Le représentant a donc demandé à la communauté internationale de prendre des mesures contre « cette politique de soutien au terrorisme et au sectarisme dans la région ».  L’Arabie saoudite s’oppose à toute forme de guerre dans la région mais elle n’hésitera pas à protéger ses citoyens et les ressources nationales, a averti le représentant. 

Pour M. Al-Mouallimi, le peuple palestinien souffre de l’une des pires formes d’occupations de l’histoire moderne et on ne pourra trouver de solution sans cibler la cause, qui est l’occupation israélienne.  Le représentant a souligné que toute issue durable passait par la solution des deux États, qui est la base de l’Initiative de paix arabe.  Il a rappelé que l’Arabie saoudite avait toujours soutenu la cause palestinienne, comme en témoignent les quelque 800 millions de dollars débloqués en faveur de l’UNRWA en près de deux décennies.

En ce qui concerne la Syrie, M. Al-Mouallimi a souhaité que les travaux du Comité constitutionnel puissent mettre fin aux souffrances de la population.  Il a condamné les opérations militaires turques en Syrie, plaidant également pour l’élimination des milices armées dans ce pays, arguant qu’elles y sont en soutien aux intérêts étrangers et visent la déstabilisation de toute la région. 

Le représentant a en outre rappelé le soutien de son pays au peuple yéménite, ce que démontrent les 500 millions de dollars que le pays a débloqués au profit de l’assistance humanitaire de l’ONU au Yémen.  Il a invité le Conseil de transition yéménite à trouver une solution au conflit dans le pays, et a dit souhaiter que soit signé au plus vite l’accord de Riyad.  En attendant, il a appelé au respect de l’Accord de Stockholm qui, plus de 10 mois après sa signature, n’est toujours pas pleinement mis en œuvre, ce dont le représentant a rendu responsables les milices houthistes.

M. OMAR HILALE (Maroc) a regretté qu’en dépit de multiples résolutions, le peuple palestinien ne puisse jouir d’un État libre et indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale.  Appelant à la fin de la politique de colonies, engagé contre la violence et pour le respect du droit international, le Maroc condamne les récentes déclarations de dirigeants israéliens visant à annexer la vallée du Jourdain et la région du nord de la mer Morte, ce qui « représente une violation supplémentaire du droit international et des résolutions adoptées par l’ONU », et remet en question tout ce qui a été accompli jusqu’à présent. 

S’érigeant contre toute tentative de modification du statut de Jérusalem, le roi du Maroc prend des initiatives avec le pape ainsi qu’avec la Jordanie, gardienne des lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem, pour respecter les lieux saints de Jérusalem et « pour que tous les croyants y aient accès », a poursuivi M. Hilale. 

La communauté internationale doit assumer ses responsabilités pour sortir de l’impasse actuelle des négociations et intervenir, pour qu’Israéliens et Palestiniens s’assoient de nouveau à la table des négociations, afin de revenir aux frontières de 1967, et afin que les deux pays vivent côte-à-côte, a conclu le représentant. 

Mme NAHIDA BAGHIROVA (Azerbaïdjan), qui s’exprimait au nom du Mouvement des pays non alignés, a rappelé que le dernier Comité ministériel du Mouvement sur la question de Palestine avait eu lieu il y a tout juste cinq jours à Bakou, en Azerbaïdjan.  La situation est à la fois critique et insoutenable, a constaté la représentante, qui a réaffirmé le soutien inconditionnel du Mouvement aux droits inaliénables et à la juste cause des Palestiniens, comme le souligne la Déclaration politique adoptée à l’unanimité à Bakou. 

Le Mouvement des pays non alignés rappelle que le conflit israélo-palestinien, avec l’occupation israélienne en son cœur, représente une sérieuse menace à la paix et la sécurité régionales et internationales et exige une action urgente, conforme au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.  À cet égard, la représentante a pointé du doigt la responsabilité du Conseil de sécurité, notamment pour veiller au respect de ses propres résolutions, qui sont juridiquement contraignantes pour tous les États Membres de l’ONU, la question de Palestine ne pouvant faire exception. 

Dès lors, a poursuivi Mme Baghirova, les membres du Mouvement sont profondément préoccupés par l’incapacité du Conseil à remplir son mandat depuis trop longtemps sur cette question, du fait de l’utilisation du droit de veto par un des membres permanents.  Le Conseil doit sortir de cette paralysie et « restaurer sa crédibilité », et, pour cela, il doit exiger le respect de la résolution 2334 (2016), qui reste la référence sur la question palestinienne. 

Une action urgente est impérative, a poursuivi la représentante, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, pour améliorer la situation sur le terrain, faire baisser les tensions, et promouvoir un environnement propice à la poursuite de la paix.  Cela suppose notamment de la part des parties au conflit d’éviter de prendre des mesures unilatérales, provocatrices ou arbitraires, lesquelles ne font qu’encourager Israël à poursuivre ses pratiques illégales dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et sur les lieux saints.  Le Mouvement des pays non alignés exige que toute menace d’annexion avancée par des responsables israéliens soit condamnée sans équivoque et toute mesure prise en ce sens rejetée et déclarée nulle et non avenue.

Quant à la situation de la bande de Gaza, la représentante s’est dite alarmée par la situation humanitaire, qui « se détériore au jour le jour ».  Dès lors, le Mouvement exige une levée totale du blocus de Gaza et, en attendant une solution durable, appelle la communauté internationale à poursuivre son assistance humanitaire et socioéconomique aux Palestiniens, y compris aux réfugiés palestiniens.  C’est la raison pour laquelle le Mouvement réaffirme l’importance de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et des agences onusiennes et internationales, qui contribuent à alléger les souffrances des Palestiniens, et appelle au renouveau du mandat de l’Office. 

Le Mouvement exhorte en outre la communauté internationale à assurer la protection des Palestiniens, la Puissance occupante ayant « clairement abdiqué » ses obligations en la matière.  Cela signifie en particulier de demander des comptes à Israël pour ses multiples violations, dont un grand nombre peut être considéré comme des crimes de guerre.  L’absence de justice ne peut qu’engendrer plus d’impunité et conduire à une répétition de ces crimes, ce qui déstabilise la situation sur le terrain et diminue les perspectives de paix, a mis en garde la représentante.  Pour le Mouvement des pays non alignés, Israël doit respecter ses obligations et responsabilités en vertu du droit international et le Conseil de sécurité doit agir à cette fin. 

M. SAMI BOUGACHA (Tunisie), s’exprimant au nom du Groupe des États arabes, a dénoncé les violations israéliennes sur le terrain, en violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a expliqué qu’il ne peut avoir de paix et de sécurité dans la région sans une solution durable à la question palestinienne.  Selon lui, cette solution n’est autre que l’avènement d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est comme capitale, et selon les frontières de juin 1967.  Il a demandé au Conseil de sécurité d’obliger Israël à mettre fin à l’occupation illégale, accusant ce pays de vouloir modifier le statut historique des territoires occupés.

Le représentant a dit que le Groupe des États arabes avait résolument choisi l’option de la paix, mais, a-t-il prévenu, cela ne signifie pas qu’il accepte les diverses violations du droit international par Israël, encore moins les initiatives visant à modifier le statut historique de Jérusalem–Est.  M. Bougacha a donc demandé aux États du monde entier de ne pas reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, et encore moins d’y transférer leur ambassade.  Le Groupe des États arabes s’est dit prêt à soutenir tout effort pour relancer le processus de paix, conformément aux Principes directeurs de Madrid et dans le respect de l’Initiative de paix arabe.  Le Groupe des États arabes, a assuré le délégué, se tient prêt à soutenir l’intégration de la Palestine dans le concert des nations. 

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, a évoqué les récents développements internationaux majeurs ayant un impact profond sur la région du Moyen-Orient et a déploré que le Conseil de sécurité se montre incapable de régler la situation.  « La cause palestinienne est au cœur de cette tension », a-t-il jugé, ajoutant que la Ligue des États arabes était profondément préoccupée qu’il n’y ait pas de partenaire au processus de paix.  Il a rappelé les conditions pour parvenir à la paix: solution à deux États, avec Jérusalem-Est comme capitale et retour aux frontières de 1967.  La Ligue des États arabes a résumé les problèmes à régler en cinq points: « colonisation, eau, réfugiés, sécurité et statut de Jérusalem. » Le prochain gouvernement israélien, dès qu’il sera formé, devra s’atteler à mettre en place une politique différente, a poursuivi le représentant, qui s’est dit certain que la communauté internationale appuierait cet effort.

Répétant son refus de voir changé le statut de Jérusalem, « quoi qu’il arrive », condamnant les « attaques féroces » contre le peuple palestinien, M. Abdelaziz a appelé le Conseil de sécurité à étudier les recommandations du Secrétaire général et souligné l’importance de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et de la résolution 194 III de l’Assemblée générale de 1948. 

La Ligue des États arabes a aussi dénoncé « l’ingérence iranienne dans les affaires des pays arabes », source de grave préoccupation au sein de la Ligue.  Le récent Sommet de La Mecque a étudié ces questions et a publié un communiqué dénonçant cette ingérence, a expliqué le représentant.  Il en a donné les points les plus saillants: condamnation des actes militaires soutenus par l’Iran à l’encontre de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, solidarité avec les pays du Golfe, appel à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts pour s’assurer de la stabilité régionale, et appel au Conseil de sécurité « à contrer toute tentative de déstabilisation perpétrée par l’Iran ou ses alliés ».  Le représentant a en outre appelé l’Iran à « assumer ses responsabilités en tant qu’État Membre des Nations Unies » et à « respecter le droit international ». 

Concernant la Syrie, le représentant a fait part de sa « surprise » face au récent retrait américain, a condamné « l’agression turque » et a appelé le Conseil de sécurité à « arrêter cette agression militaire ».  La Ligue des États arabes rappelle l’importance du retrait de toutes les forces turques de la Syrie et appelle le Conseil de sécurité à « assumer ses responsabilités » à cette fin. 

Pour M. MOHD HAFIZ BIN OTHMAN (Malaisie), le conflit israélo-palestinien ne peut se résumer à une querelle territoriale.  Les Palestiniens luttent pour le respect de leurs droits à une vie digne, à la justice et à la prospérité, a souligné le représentant, ajoutant que « l’obligation nous incombe de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour mettre fin à leur long supplice ».  Pour cette raison, a-t-il poursuivi, la Malaisie maintient son appui à l’UNRWA, qui fournit assistance et protection à plus de 20% des réfugiés du monde.  Il est, selon lui, de la responsabilité de la communauté internationale de protéger et promouvoir les droits humains et la dignité de « nos frères et sœurs palestiniens ». 

Constatant que les violences à Gaza et en Cisjordanie continuent de saper les espoirs d’un règlement pacifique, le délégué a indiqué que son pays ne reconnaîtra pas les saisies de terres palestiniennes qui constituent autant de violations des droits du peuple palestinien, notamment de son droit à l’autodétermination.  Il a exhorté les parties en présence à mettre pleinement en œuvre la résolution 2334 du Conseil de sécurité, que la Malaisie avait contribué à faire adopter en 2016.  Enfin, il a souligné son ferme soutien à la solution des deux États, la « seule solution viable au conflit », et a appelé à l’action collective pour dissiper les menaces auxquelles elle fait face. 

M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a dénoncé « l’impudence d’Israël » qui, non content d’étendre ses colonies de peuplement illégales au sein du territoire palestinien occupé, a récemment menacé d’annexer toute la vallée du Jourdain.  Il s’est également dit préoccupé par la décision israélienne de ne pas renouveler le mandat de la Présence internationale temporaire à Hébron, en violation « flagrante » des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, de l’Accord de Taba et du droit international.  Le représentant a appelé le Conseil à exiger la « fin immédiate » de l’occupation des territoires palestiniens et des « pratiques colonisatrices » israéliennes.  À l’opposé, le représentant a jugé « inacceptable » que le Conseil n’ait « même pas condamné » l’escalade de la violence à Gaza, depuis le 30 mars 2018.  « L’obstruction continue des États-Unis, complices de l’occupation et de l’agression d’Israël, contribue à discréditer cet organe », a-t-il ajouté, appelant la communauté internationale à ne pas demeurer silencieuse. 

Le représentant a renouvelé l’appui de son pays à une solution « ample, juste et durable », qui permette au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et de disposer d’un État indépendant et souverain, à l’intérieur des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Un tel accord devrait en outre garantir le droit des réfugiés au retour, a-t-il ajouté, invitant le Président de l’État de Palestine à organiser une conférence de paix internationale. 

Le représentant a par ailleurs rejeté la décision unilatérale des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme la capitale d’Israël et d’y établir son siège diplomatique, « en violation du compromis historique » qui avait prévalu jusqu’ici dans la ville.  Il a dénoncé par la même occasion l’interruption du financement de l’UNRWA et les tentatives visant à torpiller la solution des deux États, « seule issue viable et réaliste » au conflit.  Le représentant a également rejeté le « pacte du siècle » élaboré par Washington, « dans lequel la création d'un État palestinien n'est pas envisagée », au mépris selon lui du soutien historique des Nations Unies envers la solution des deux États.

Le représentant en outre appelé à mettre fin à l’ingérence dans les affaires intérieures des États du Moyen-Orient, à l’agression étrangère, au trafic d’armes et au soutien apporté aux groupe terroristes dans la région.  Il a rejeté les « prétextes » invoqués au sein du Conseil pour justifier le « recours unilatéral à la force contre des États souverains ».  Le représentant a en outre condamné la décision du Gouvernement américain de reconnaître le Golan syrien occupé comme territoire israélien, au mépris de la Charte des Nations Unies et du droit international.  Il a estimé que cette « manœuvre » risquait d’accroître les tensions dans une région déjà « volatile ».  Enfin, il a condamné les nouvelles mesures économiques « coercitives, unilatérales, arbitraires et injustes » prises par les Etats-Unis contre la République islamique d’Iran.

M. MIMOUNI (Algérie) a estimé que la précarité et la dégradation de la situation dans la région, notamment face au terrorisme, étaient dues à « l’incapacité de la communauté internationale de trouver une solution dans le respect du droit international ».  Il a prévenu que des États arabes menaçaient de s’effondrer, et qu’à travers ces crises affleuraient à chaque fois la question palestinienne, qui est « centrale ».  Dénonçant la souffrance du peuple palestinien, « les crimes brutaux commis par la puissance occupante », il a appelé les Nations Unies et le Conseil de sécurité à « respecter leurs obligations juridiques et à défendre le droit ».

Les activités de colonisation dans les territoires occupés et dans le Golan syrien sont en violation du droit international, particulièrement de la résolution 2334 (2016), selon lui: Israël tente d’imposer ses normes et ses conditions, sans respecter le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.  Condamnant le transfert de l’ambassade d’Israël à Jérusalem, « en violation du droit international », il a déploré que le peuple palestinien ne puisse jouir du droit au retour, et appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités pour que le peuple palestinien puisse décider de son destin.  Il a appelé les Nations Unies à la mise en œuvre des conditions de la paix, à la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Concernant la Syrie, M. Mimouni a appelé à une « politique de réconciliation », au retour des réfugiés syriens, et à la reconstruction, « sans ingérence étrangère, conformément à la Charte des Nations Unies ».  « Si le Conseil de sécurité n’assume pas sa responsabilité historique, les conséquences seront graves », a-t-il enfin prévenu.

M. ASIM AHMED (Maldives) a déploré la détérioration de la situation et les violations des droits de l’homme que subissent le peuple palestinien, évoquant notamment la fourniture limitée en électricité et le chômage à Gaza, mais aussi le transfert illégal de citoyens israéliens dans des colonies au sein de la Cisjordanie occupée.  Poursuivant, il a réitéré la position maldivienne sur l’adoption d’un consensus international d’une solution à deux États, avec un État de Palestine indépendant et souverain, établi sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.  Les Maldives appellent Israël à arrêter les attaques contre les civils palestiniens et à intégralement mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité, a ajouté le représentant.  Les Maldives exhortent également le Conseil de sécurité à faire davantage pour amener une paix durable au peuple palestinien et dans la région.

Évoquant également les conflits en Syrie et au Yémen, le représentant a déclaré qu’il fallait en « faire davantage pour aider à alléger la terrible situation dans laquelle se trouvent les plus vulnérables ».  Enfin, il a condamné les attaques terroristes, y compris celles qui ont touché les stations saoudiennes d’Aramco.  En conclusion, le représentant des Maldives a déclaré que le Conseil de sécurité devait faire davantage d’efforts pour s’assurer que ses décisions soient mises en œuvre.

M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran) a rappelé que le Conseil de sécurité avait déjà adopté près de 2 500 résolutions, dont environ 365 sont relatives, en partie ou entièrement, à la question palestinienne.  Malheureusement, a-t-il déploré, aucune de celles-ci n’a été respectée, et le « régime israélien » a continué, en totale impunité, ses politiques illégales et ses pratiques brutales. 

Le représentant a accusé Israël de poursuivre l’occupation des territoires palestiniens, libanais et syriens, tout en menant des agressions et invasions contres des pays de la région, citant en exemple des « violations périodiques de la souveraineté et l’intégrité territoriales du Liban et de la Syrie ».  Il a aussi dénoncé la poursuite de la politique expansionniste d’Israël, soulignant ainsi la récente déclaration d’intention du Premier Ministre sortant d’Israël qui a évoqué la possible annexion de la vallée du Jourdain.  M. Al-Habib a en outre dénoncé le blocus illégal de la bande de Gaza qui perdure depuis une décennie déjà. 

Pour M. Al Habib, si Israël n’a pas respecté ses obligations vis-à-vis du Conseil de sécurité, c’est clairement à cause de la protection des États-Unis.  Il a rappelé que ce pays avait récemment transféré son ambassade à Jérusalem-Est et reconnu la souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé, alors que ces deux mesures violent clairement le droit international.  Il a aussi ironisé sur le « deal du siècle » proposé par les États-Unis, le jugeant fondé sur l’illusion d’achat de toutes les causes et aspirations de toute une nation, de son honneur et de sa dignité, de ses biens et territoires et de ses droits inaliénables.  Pour préserver la paix et la sécurité internationales, aucune nation ne doit être laissée « inaudible, invisible, sans surveillance, frustrée et désespérée », a conclu le représentant.

Mme LANA ZAKI NUSSEIBEH (Émirats arabes unis), qui s’exprimait au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a, face à la situation « alarmante » sur le terrain, appelé à agir de toute urgence pour « sauver la solution des deux États ».  Les membres de l’OCI restent attachés à une solution qui permette la création d’un État palestinien indépendant, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale.  Il n’y va pas uniquement de l’intérêt des Palestiniens et des Israéliens, qui pourront ainsi vivre côte à côte dans la paix et la sécurité, a-t-elle fait remarquer, mais également de la stabilité de la région.  À défaut, l’injustice continuera et sera exploitée par les groupes extrémistes pour recruter et radicaliser, a mis en garde la représentante avant d’exhorter le Conseil de sécurité à prendre des mesures efficaces pour mettre fin à ce conflit et pour pousser Israël à cesser ses politiques et pratiques illégales en Palestine, dont la poursuite des colonies de peuplement. 

La représentante a attiré l’attention des membres du Conseil de sécurité sur la résolution de l’OCI du 15 septembre dernier, dans laquelle l’Organisation rejette et condamne toute intention d’annexer certaines parties de la Cisjordanie, « ce qui constituerait une violation flagrante de la Charte des Nations Unies ».  L’OCI est également préoccupée par les efforts illégaux de changer le statut et la démographie de Jérusalem-Est occupé, ainsi que par la détérioration de la situation humanitaire et socioéconomique en Palestine, et en particulier dans la bande de Gaza.

Dès lors, le Conseil de sécurité et la communauté internationale devraient accorder la priorité à la création d’un environnement propice aux efforts de paix en inversant les tendances négatives sur le terrain, dont toute mesure provocatrice et illégale qui pourrait saper la solution des deux États, a souhaité la représentante, en citant en particulier les activités de peuplement israéliennes.  L’OCI demande en outre à Israël de se retirer du Golan syrien occupé, tout en réaffirmant son attachement à une solution politique au conflit syrien conforme à la résolution 2254 (2015).

L’OCI appelle en outre à susciter un élan international pour lancer des négociations crédibles sur toutes les questions relatives au statut final du processus de paix au Moyen-Orient, conformément aux termes de référence.  Elle appelle aussi les États Membres à augmenter leur soutien financier à l’UNRWA, au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et aux autres institutions onusiennes qui assurent des services de santé et d’éducation ainsi que l’amélioration des moyens de subsistance des Palestiniens, et favorisent la reprise économique et le développement.  S’agissant de l’UNRWA, la représentante a plaidé en faveur du renouvellement de son mandat, y voyant un agent du maintien de la stabilité régionale.

Selon M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn), parvenir à la paix revient à appliquer, de manière constante, les principes de la Charte des Nations Unies, y compris le respect de la souveraineté territoriale de pays tiers et la résolution des conflits par la voie du dialogue.  Pour Bahreïn, une paix durable au Moyen-Orient n’est pas possible sans l’indépendance de la Palestine. 

Le représentant a ensuite demandé que soit respectée la souveraineté territoriale de la Syrie.  Il a salué la coalition internationale contre les houthistes du Yémen, soutenus par l’Iran.  Il a rappelé que son pays avait récemment organisé une rencontre internationale sur la question des menaces croissantes dans la région, notamment les défis à la liberté de navigation et la piraterie. 

M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Équateur) a appelé à l’arrêt de l’extension des colonies, des démolitions de bâtiments palestiniens et de la confiscation de logements, « contraires au droit international ».  Condamnant toute forme de violence et de terrorisme, l’Équateur s’est aussi montré préoccupé par les crises économique et financière à laquelle l’Autorité palestinienne est toujours confrontée, et qui s’aggravent encore.

Considérant comme « impératif » que le Conseil de sécurité agisse pour que soient respectés les principes fondamentaux du droit international et de la Charte des Nations Unies, le représentant a rappelé que son pays était partisan d’une solution pacifique et juste: une solution des deux États, basée sur l’instauration d’un État de Palestine indépendant, selon le tracé des frontières d’avant 1967, et avec Jérusalem-Est pour capitale, conformément à la résolution 2334 (2016) adoptée par le Conseil de sécurité, « seul chemin pour la paix ».

M. Gallegos Chiriboga a conclu en soulignant que la diplomatie préventive était essentielle pour dissiper les tensions avant qu’elles ne s’aggravent, et en apportant le soutien de son pays à l’UNRWA. 

M. SAMSON SUNDAY ITEGBOJE (Nigéria) a rappelé que son pays continuait d’appeler à l’avènement d’un État palestinien viable, avec Jérusalem-Est comme capitale, et basé sur les frontières de 1967 et en accord avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Il a invité les États ayant de l’influence sur les parties à encourager la reprise des pourparlers directs.  Il a réaffirmé le soutien du Nigéria à la solution des deux États, avant de souligner qu’il faudrait, pour parvenir à une paix durable au Moyen-Orient, l’engagement et la détermination des parties à faire de douloureux sacrifices. 

Reprenant la parole, le représentant d’Israël a répondu à l’Iran, accusant le « régime iranien » d’agir en toute impunité en vue d’exporter sa révolution, et de chercher à faire de la Syrie une plateforme d’attaque contre Israël.  Le Conseil de sécurité se doit de condamner fermement les violations iraniennes pour qu’il y soit mis fin, a-t-il insisté.  Israël a aussi régulièrement mis en garde la communauté internationale contre le renforcement du Hezbollah et son programme de missiles guidés lancés contre Israël, a-t-il ajouté. 

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