Après sa visite en Colombie, le Conseil de sécurité confirme l’attachement des différents groupes de la société à l’Accord final
Le Représentant permanent du Pérou et Président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet a fait le point sur la visite que lui et ses collègues ont effectuée en Colombie, du 11 au 14 juillet, d’abord à Bogota puis à Cauca.
À Bogota, les membres du Conseil ont eu un petit déjeuner de travail avec le Président Ivan Duque et les membres de son gouvernement qui leur ont fait part de leur attachement à l’Accord de paix et reconnu, entre autres, la nécessité d’une réforme agraire et de mettre fin aux meurtres des leaders communautaires. Le Président colombien a transmis une lettre aux membres du Conseil demandant une autre reconduction de la Mission de vérification Nations Unies dans son pays, créée par la résolution 2366 (2017) pour contrôler la mise en application de l’« Accord final pour la fin du conflit et la construction d’une paix stable et durable », signé à Bogota le 24 novembre 2016, entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée populaire (FARC-EP), et adopté par le Congrès colombien le 30 novembre 2016. Le mandat actuel de la Mission doit s’achever le 25 septembre de cette année.
Malgré les difficultés, les dirigeants des FARC-EP ont, eux aussi, réaffirmé aux membres du Conseil leur attachement à l’Accord final et suggéré l’idée d’un pacte national pour surmonter les divisions du passé. Cette idée a aussi été défendue par les représentants de la société civile, qui ont insisté sur la participation des femmes et des jeunes à l’élaboration du pacte. Les membres du Système intégré pour la vérité, la justice, la réparation et la non-répétition se sont, pour leur part, dits conscients de la profonde transformation de la société colombienne grâce à la justice transitionnelle.
L’équipe de pays des Nations Unies a aussi informé les membres du Conseil de l’évolution de leurs activités dont la protection des droits des victimes du conflit, y compris le droit à des dédommagements, la gestion des flux de migrants ou encore les programmes de substitution des cultures illicites.
Le représentant du Royaume-Uni, qui a parlé de la partie de la visite des membres du Conseil à Cauca, une zone fortement touchée par les conflits, est revenu sur la rencontre avec les leaders communautaires et religieux qui se sont dits préoccupés par la lenteur de la justice transitionnelle, du rétablissement de l’autorité de l’État, la réforme agraire et des programmes de substitution des cultures illicites.
Visés par la campagne d’intimidation et d’assassinats de dirigeants communautaires, l’un d’entre eux a refusé de participer à la réunion, « ce qui illustre bien les risques auxquels ils sont exposés ». Les membres du Conseil se sont également rendus dans le site de réintégration des FARC à Caldono, où des anciens combattants devenus petits exploitants agricoles ont exprimé leur fierté et leur ambition d’exporter leurs produits. Les membres du Conseil ont pu constater à quel point l’agriculture joue un rôle important dans la réintégration des ex-combattants. « Sans viser qui que ce soit », le représentant du Royaume-Uni leur a suggéré d’exporter leurs tomates vers la Fédération de Russie, entre autres.