En cours au Siège de l'ONU

8532e séance – matin
CS/13820

Conseil de sécurité: sur fonds d’escalade des tensions, les États-Unis et Israël remettent en cause la raison d’être de l’UNRWA en Palestine

En l’absence quasi-complète d’horizon politique au conflit israélo-palestinien et dans un contexte d’escalade de la violence sans précédent depuis 2014, la poursuite des services de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) joue un rôle crucial « en termes de dignité humaine et de stabilité régionale », a affirmé, ce matin, son Commissaire général, M. Pierre Krähenbühl, devant le Conseil de sécurité qui se penchait sur la situation au Moyen-Orient et de la question palestinienne.

Même si ce point de vue a été très largement partagé ce matin, les États-Unis n’ont pas caché leur scepticisme en estimant que « le moment est venu de reconnaître que le modèle de l’UNRWA a échoué pour le peuple palestinien.  Son modèle économique, qui est intrinsèquement lié à une communauté de bénéficiaires en expansion sans fin et exponentielle, est en crise permanente », a argué le délégué américain, justifiant ainsi la décision américaine de ne plus financer l’Office qui fonctionne sur des contributions volontaires.

À ce sujet, le Commissaire général a remercié la mobilisation sans précédent de la communauté internationale qui a permis à l’Office de sortir de son déficit financier en 2018 en dépit des coupes budgétaires américaines inattendues.  Pour 2019, il a compté de nouveau sur un fort soutien, précisant que l’UNRWA a besoin de 1,2 milliard de dollars pour l’ensemble de ses opérations.  Optimiste, il a espéré pouvoir couvrir le budget 2019 à condition que chaque donateur maintienne son niveau de financement actuel.  Pour cela, le Commissaire général leur a donné rendez-vous le 25 juin à New York pour la prochaine conférence d’annonce de contributions. 

Pour sa part, la délégation américaine a trouvé « ironique » que cette conférence tombe au même moment que la tenue de l’« atelier » économique que les États-Unis prévoient d’organiser à Bahreïn pour encourager les investissements en Palestine.  Le Commissaire général a rétorqué qu’il s’agissait d’une conférence annuelle dont la date a été fixée à l’avance, en 2018.

Pour les États-Unis, l’UNRWA n’est qu’un « sparadrap », et les Palestiniens qui utilisent ses services méritent mieux, « beaucoup mieux ».  Ainsi la nouvelle approche américaine part du principe que rien n’empêche la communauté internationale de choisir de tendre la main aux Palestiniens vivant dans les camps de réfugiés pour répondre de manière durable à leurs besoins quotidiens très réels, tout en continuant d’œuvrer pour une paix durable et globale, et cela en dehors du cadre de l’UNRWA.  L’atelier à Bahreïn marquera la première étape de ce processus et, comme l’a dit le délégué américain, « ce serait une erreur pour les Palestiniens de ne pas nous rejoindre.  Ils n’ont rien à perdre et beaucoup à gagner ».

La réponse de la partie palestinienne ne s’est pas fait attendre puisque l’Observatrice de l’État de Palestine a rétorqué qu’en effet « nous avons besoin de nouveaux efforts et d’un nouvel élan pour dépasser l’impasse politique suffocante, mais nouveaux ne signifie pas se faire marcher dessus et remettre en cause un consensus international de longue date ».  Le peuple palestinien a fait ses preuves il y a plus de 30 ans, a-t-elle rappelé, lorsqu’il a accepté la solution des deux États dans les frontières de 1967, soit seulement 22% de son territoire ancestral.  « Nous avons négocié de bonne foi pendant des décennies et coopéré avec tous les efforts de paix crédibles, et nous avons fermement cru au multilatéralisme et au dialogue en tant qu’outils essentiels pour parvenir à une paix juste et durable », a poursuivi l’intervenante.  Cependant, « les hypothèses selon lesquelles des pressions financières et politiques pourraient nous obliger à faire des compromis injustes sont, au mieux, erronées et, au pire, cyniques et destructrices », s’est-elle indignée, en martelant qu’une solution juste et morale ne saurait être trouvée dans un contexte d’occupation, d’annexion et de violation des droits de l’homme.  De plus, l’UNRWA reste une source « vitale » d’aide pour son peuple.

Son homologue israélien a dénoncé la position « contradictoire » du Président palestinien qui dit appuyer la solution des deux États tout en revendiquant le droit au retour pour 5 millions de Palestiniens « puisque cela équivaudrait purement et simplement à rayer Israël de la carte ».  Tout comme les États-Unis, Israël considère que l’UNRWA est en partie l’artisan de cette situation puisqu’il admet que le statut de réfugié palestinien soit transmis de génération en génération, « un traitement de faveur accordé aux réfugiés palestiniens ».  C’est ce qui explique pourquoi leur nombre est passé de 750 000 en 1952, date de la création de l’Office, à plus de cinq millions aujourd’hui.  En plus d’accuser l’UNRWA d’être un organisme « politique », puisque tous les autres réfugiés au monde dépendent du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le représentant lui a également reproché un rôle direct et biaisé dans la prolongation de ce conflit en manipulant l’ampleur du problème des réfugiés.

Ces accusations « fallacieuses » lui ont valu une mise au point circonstanciée du Commissaire général qui a précisé que l’UNRWA ne fait ni plus ni moins qu’appliquer le droit international et la définition du HCR, selon laquelle les réfugiés et leurs descendants sont considérés comme tels « aussi longtemps qu’une solution durable n’a pas été trouvée à leur situation ».

Pour M. Krähenbühl, la longévité de la crise israélo-palestinienne est due aux parties elles-mêmes et à leur incapacité à trouver une solution politique.  « On peut essayer de détourner l’attention du problème de fond politique en accusant l’UNRWA de perpétuer cette crise, mais c’est infondé », leur a-t-il fait remarquer, rejetant au passage toute remise en cause de la neutralité et de l’intégrité de l’Office.

À l’instar de la France, la plupart des membres du Conseil ont salué les efforts de l’Égypte et du Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, qui ont permis de parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.  Même si les États-Unis ont considéré qu’il faut « cesser de prétendre que l’UNRWA et les résolutions de l’ONU vont en quelque sorte résoudre le conflit », la majorité des délégations ont souligné qu’il n’existe pas d’autre option que la solution des deux États.

D’après le Coordonnateur spécial, qui a fait le point sur la situation préoccupante à Gaza et en Cisjordanie, les efforts de l’ONU seront « voués à l’échec », à moins de progresser dans la résolution du clivage palestinien et de tracer la voie vers la solution des deux États.  « Il n’y a pas de raccourcis vers une paix durable », a-t-il déclaré. 

LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT, NOTAMMENT LA QUESTION PALESTINIENNE

Déclarations

M. NICKOLAY MLADENOV, Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué qu’après avoir frôlé « le bord du précipice » d’un autre conflit dévastateur, la situation s’était à présent stabilisée, tout en soulignant que « ces cycles dangereux d’escalade et de désescalade ne sont pas tenables ».  Il a expliqué que le 3 mai, des milliers de Palestiniens avaient participé aux manifestations hebdomadaires le long de la clôture de Gaza, lesquelles ont été marquées par le lancement de ballons incendiaires, de cailloux et de bombes-tuyaux vers les soldats israéliens qui ont riposté avec des balles réelles, tuant deux Palestiniens et en blessant 49 autres.  En fin de journée, un franc-tireur, qui serait membre du Jihad islamique palestinien, a blessé deux soldats israéliens, à la suite de quoi les Forces de défense israéliennes et les Forces aériennes israéliennes ont riposté.  C’est ainsi qu’a commencé l’escalade la plus sérieuse depuis 2014, a-t-il expliqué, pour ensuite énumérer le nombre de tirs de roquette et de projectiles lancés et faire le décompte des victimes.  Après d’intenses efforts menés par l’ONU et l’Égypte, une cessation des hostilités a pu être établie au début de la matinée du 6 mai, mettant ainsi un terme à l’escalade.

M. Mladenov a prévenu que les tireurs embusqués venant de Gaza représentent une menace constante qui, à au moins quatre reprises cette année, ont rapproché les parties de la confrontation.  De tels incidents sapent nos efforts laborieux et nous éloignent d’un accord qui allégerait la pression exercée sur la population de Gaza et réduirait le risque des tirs de roquette vers les communautés israéliennes.  Un calme durable est crucial pour appuyer les efforts dirigés par l’Égypte pour faire avancer la réconciliation intrapalestinienne, a-t-il poursuivi. 

Le Coordonnateur spécial a ensuite salué la décision d’Israël de lever l’interdiction sur l’accès à la zone de pêche et de l’élargir à 15 miles nautiques, ainsi que de rouvrir les points de passage d’Erez et de Kerem Shalom.  Il s’est aussi félicité du renouvellement de l’engagement du Gouvernement palestinien de participer de manière constructive à la résolution de la situation à Gaza.  Il a, par ailleurs, fermement condamné les tirs de roquette depuis Gaza vers Israël.

Passant à la situation humanitaire, M. Mladenov a indiqué que le Coordonnateur humanitaire, M. Jamie McGoldrick, a alerté que les professionnels de santé de Gaza peinent à traiter les nombreuses blessures infligées lors des manifestations hebdomadaires, nombre de blessés nécessitant des procédures chirurgicales complexes qui ne sont pas disponibles sur place, alors que l’accès aux traitements en dehors de Gaza demeure difficile.

Il a aussi fait le point sur l’action de la communauté internationale, indiquant qu’entre octobre 2018 et avril 2019, 112 millions de dollars avaient été mobilisés, permettant ainsi d’augmenter de manière significative la fourniture en électricité de Gaza et d’y créer des milliers d’emplois temporaires, entre autres.  Du carburant continue d’être fourni à la centrale électrique et des efforts sont aussi déployés pour promouvoir l’énergie renouvelable.  Il a salué l’appui financier du Japon, ainsi que du Qatar qui, a-t-il précisé, demeure le plus important contributeur avec l’annonce, le 6 mai, d’une enveloppe de 480 millions de dollars pour le peuple palestinien.

Poursuivant, le Coordonnateur spécial a prévenu que la situation en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, est de plus en plus préoccupante.  L’absence prolongée de tout horizon politique pour résoudre le conflit coïncide avec une détérioration constante des conditions de vie des Palestiniens, à laquelle s’ajoutent notamment la violence, l’élargissement des colonies de peuplement et la démolition de propriétés palestiniennes, créant « un mélange explosif » qui, a-t-il encore averti, pourrait avoir de graves implications sécuritaires.  Il a cité le nombre de structures saisies ou détruites par les autorités israéliennes qui justifient leurs actions, dans la grande majorité des cas, par l’absence de permis de construire israéliens, alors que de tels permis sont pratiquement impossibles à obtenir pour les Palestiniens.  Il s’est aussi inquiété du fait que la Haute cour de justice israélienne a récemment maintenu un nouvel ordre militaire qui accélère la démolition des nouvelles structures sans permis dans la Zone C.

M. Mladenov s’est aussi inquiété de l’absence de résolution de la crise financière que connait l’Autorité palestinienne qui, pour le troisième mois consécutif, a refusé de réceptionner le transfert, par Israël, de tout revenu fiscal à moins d’obtenir l’ensemble de la somme qui lui est due.  Or il en va de sa survie.  Il a appelé à trouver d’urgence une solution à la crise financière, avertissant que sa persistance menace de déstabiliser davantage une situation déjà volatile, pour ensuite engager les parties à mettre en œuvre leurs accords bilatéraux.  Sur une note plus positive, le Coordonnateur spécial a salué le fait que des centaines de milliers de musulmans palestiniens de Cisjordanie avaient pu prier dans la mosquée Al-Aqsa en ce mois sacré du ramadan.

En ce qui concerne la région dans son ensemble, M. Mladenov a indiqué que le risque de tensions entre les parties persiste dans le Golan syrien, rapportant que le 1er mai, la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) avait observé que des soldats israéliens avaient traversé la ligne de cessez-le-feu et que des soldats des Forces armées syriennes s’en étaient rapprochés pour suivre leurs activités.  Les efforts de la FNUOD ont permis de désamorcer la situation.  Il a aussi indiqué qu’au Liban, le Cabinet avait commencé l’examen du projet de budget, dont l’objectif principal est de réduire le déficit du pays.

Revenant au conflit israélo-palestinien, M. Mladenov a souligné que la récente escalade à Gaza avait une fois de plus démontré l’urgence de solidifier et d’élargir la « compréhension mutuelle » existant entre Israël et le Hamas.  « Pendant combien d’années encore les Palestiniens de Gaza seront-il obligés de vivre avec les sommes dérisoires de la communauté internationale, sous le contrôle du Hamas et en endurant les fermetures israéliennes?  Et pendant combien d’années encore les Israéliens seront-ils obligés de fuir vers des abris alors que des roquettes lancées par les militants palestiniens pleuvent sans discrimination? »

D’après le Coordonnateur spécial, les efforts de l’ONU seront « voués à l’échec » à moins de progresser dans la résolution du clivage palestinien, de lever les fermetures et de tracer la voie vers la solution des deux États.  « Il n’y a pas de raccourcis vers une paix durable », a-t-il souligné.  Il a ensuite pris note de l’invitation des États-Unis et du Bahreïn de convoquer une discussion sur le potentiel que pourraient avoir les investissements et les initiatives économiques pour un prochain accord de paix ainsi que pour résoudre les questions du statut final.  Il n’en a pas moins souligné que « la résolution du conflit demeure fondamentalement un processus politique ».

M. PIERRE KRÄHENBÜHL, Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a déclaré que, jamais, le soutien de la communauté internationale n’avait été aussi remarquable qu’en 2018, lorsque son agence a été confrontée à la plus grave crise de financement de son histoire.  « Une crise vraiment existentielle », a-t-il dit.  Quarante-deux pays et institutions aux quatre coins du monde, y compris en Indonésie, ont augmenté leurs contributions à l’UNRWA, parallèlement aux mesures difficiles que nous avons prises en interne pour réduire les dépenses de 92 millions de dollars.  « Grâce à ces efforts combinés, l’an dernier, le déficit sans précédent de 446 millions de dollars a été surmonté. »  Il a remercié le Secrétaire général, M. António Guterres et « la grande famille des Nations Unies » qui ont résolument soutenu l’UNRWA à chaque étape.  L’Union européenne, a précisé le haut fonctionnaire, est devenue le premier contributeur de l’Agence en 2018.

Ces actions ont été vitales pour maintenir ouvertes les 715 écoles que l’UNRWA gère pour plus d’un demi-million d’étudiantes et étudiants en Cisjordanie –y compris Jérusalem-Est- à Gaza, en Jordanie, au Liban et en Syrie.  Depuis 1950, plus de deux millions d’étudiants ont obtenu leur diplôme dans les écoles de l’UNRWA, où la parité hommes-femmes est atteinte depuis longtemps, et nous avons inclus un programme Droits de l’homme, résolution des conflits et tolérance, « unique dans la région », a poursuivi M. Krähenbühl.  « Le généreux soutien des donateurs a également préservé les services de soins de santé primaires dispensés à trois millions de patients par le biais de notre réseau de 140 dispensaires et, malgré de graves pressions, à nos services d’urgence à 1,5 million de réfugiés, principalement à Gaza, en Cisjordanie et en Syrie », s’est-il encore réjoui.  À un moment où les réfugiés de Palestine font face à une absence presque complète d’horizon politique, il s’est dit fermement convaincu que la préservation des services de l’UNRWA est « une contribution cruciale en termes de dignité humaine et de stabilité régionale ».

Le haut fonctionnaire a ensuite attiré l’attention urgente et renouvelée du Conseil sur la situation de plus en plus désespérée dans laquelle se trouvent les habitants de la bande de Gaza, dont au moins 1,3 million de réfugiés de Palestine.  Sa visite récente l’a encore une fois exposé aux difficultés extrêmes créées par les affrontements armés, les blocages et la violence sur place.  Il a évoqué le manque de liberté de mouvement ou de possibilités d’emploi, ainsi que le profond traumatisme créé par les nombreuses victimes des guerres répétées ainsi que par ce que l’on a appelé les « grandes marches du retour ».  Des milliers de jeunes ont été blessés et des centaines de personnes tuées depuis mars 2018, dont 14 garçons et filles âgés de 11 à 16 ans qui fréquentaient les écoles de l’UNRWA, a déploré le Commissaire général.

Comme par le passé, il a réitéré son appel au respect du droit international humanitaire et sa condamnation du fait de prendre des civils pour cibles.  Cela inclut les tirs de roquette effectués depuis Gaza qui ont provoqué des pertes en vies humaines et fait des blessés en Israël.  « Toutes les familles à Gaza ont été touchées et les gens parlent d’un désespoir qui dépasse tout ce qu’ils connaissaient auparavant, en particulier s’agissant de ce que nos équipes de santé appellent une détérioration épidémique des problèmes de santé mentale ».  Il semble particulièrement important que l’UNRWA et d’autres acteurs concernés soient capables de renforcer les capacités indispensables en matière de santé mentale, a préconisé le haut fonctionnaire.  Par ailleurs, au moment où nous parlons, l’UNRWA n’a suffisamment d’argent pour mener ses opérations que jusqu’à la mi-juin.  « Nous verrons ensuite des chiffres négatifs et un déficit de financement, a-t-il averti.  Il est absolument essentiel d’éviter une rupture de notre approvisionnement et j’appelle tous nos partenaires à se mobiliser activement pour soutenir nos efforts visant à obtenir le financement nécessaire. »  De même, il est essentiel que l’UNRWA puisse ouvrir la prochaine année scolaire en août et en septembre.  Nous sommes actuellement en train de remettre en état un grand nombre d’écoles, mais nous avons besoin de fonds pour que l’éducation puisse être dispensée, alors que, rien qu’à Gaza, 280 000 filles et garçons étudient dans les établissements scolaires administrés par l’UNRWA, a plaidé le Commissaire général. 

L’UNRWA doit également faire face à des besoins importants en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est.  Les réfugiés de Palestine en Cisjordanie sont confrontés aux multiples conséquences de l’occupation en cours, telles que des démolitions et des expulsions de maisons, avec une augmentation significative depuis le début de 2019, ainsi que des restrictions de mouvement et la violence des colons.  « Il y a aussi de fréquentes incursions militaires où des balles réelles sont utilisées, entraînant parfois des morts, mais souvent des blessures et des dégâts matériels dans des zones densément peuplées telles que les camps de réfugiés de Palestine, où des communautés entières peuvent être touchées par les tirs à l’acide et les gaz lacrymogènes », a relaté M. Krähenbühl.  Il a attiré l’attention du Conseil sur les « pressions croissantes » auxquelles l’UNRWA a été soumise à Jérusalem-Est, et qui menacent de nuire à ses opérations.  « Les développements actuels en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ne feront pas que déstabiliser les réfugiés de Palestine, mais aussi leurs espoirs et leurs aspirations quant à la solution des deux États et leurs droits en vertu du droit international. » 

Outre un fort soutien politique, en 2019, l’UNRWA a besoin de 1,2 milliard de dollars pour l’ensemble de ses opérations.  « Si chaque donateur réussissait à maintenir son niveau de financement en 2019, nous devrions pouvoir couvrir notre budget », a estimé M. Krähenbühl, qui a demandé à tous ses partenaires de réitérer leur soutien et de préserver la dynamique de succès créée en 2018.  La prochaine conférence sur les annonces de contributions, qui se tiendra à New York le 25 juin, sera une occasion importante, a relevé le haut fonctionnaire.

M. JASON GREENBLATT (États-Unis) a remercié le Coordonnateur spécial de ses efforts redoublés visant à rétablir la sécurité à la fois pour le peuple israélien, qui a subi une attaque soutenue de Gaza et pour les civils palestiniens « parmi lesquels le Hamas et le Jihad islamique palestinien se sont cachés alors qu’ils lançaient des vagues de roquette ».  Les familles des quatre Israéliens décédés et des 200 Israéliens blessés, les civils palestiniens tués et blessés par le Hamas et les attaques du Jihad islamique palestinien « méritent mieux », a-t-il déclaré.  « Il est tout simplement inacceptable que le Hamas et le Jihad islamique palestinien continuent de prendre pour cible les communautés israéliennes, y compris des hôpitaux et des écoles, dans une tentative cynique d’obtenir des concessions d’Israël.  Il est tout simplement inacceptable que le Hamas et le Jihad islamique palestinien continuent à utiliser des civils à Gaza, y compris des enfants, comme boucliers humains.  Il est tout simplement inacceptable que le Hamas et le Jihad islamique palestinien continuent de siphonner les maigres ressources dont dispose le peuple de Gaza pour développer son arsenal terroriste, tout en empêchant l’aide des donateurs d’atteindre la population », a martelé le représentant.  Rien ne pourra être résolu de manière significative tant qu’ils ne renonceront pas à la terreur, à leurs actes de violence et à leur vœu de détruire Israël.  « Quand le Conseil de sécurité dira-t-il ceci à haute voix?  Quand allons-nous clairement rejeter ce terrorisme? », s’est impatienté M. Greenblatt.

L’État d’Israël fait face depuis sa naissance à la menace –et continue de faire face aujourd’hui– aux menaces d’ennemis appelant à sa destruction et à la mort du peuple israélien.  « L’État d’Israël n’a aucune marge d’erreur ».  Les Palestiniens ont également droit à la sécurité.  Un des premiers pas vers cet objectif consiste pour nous à admettre que le Hamas et le Jihad islamique palestinien sont le « principal obstacle » aux rêves des habitants de Gaza, a assuré le représentant.  Maintenir intacte la paix fragile qui prévaut depuis peu nécessitera d’intenses « pressions internationales » sur le Hamas et le Jihad islamique palestinien. 

« J’ai bien peur que le moment soit venu de faire face au fait que le modèle de l’UNRWA a échoué pour le peuple palestinien.  Le modèle économique de l’UNRWA, qui est intrinsèquement lié à une communauté de bénéficiaires en expansion sans fin et exponentielle, est en crise permanente », a argué M. Greenblatt.  C’est pourquoi les États-Unis ont décidé de ne plus s’engager à financer cette opération « irrémédiablement imparfaite », s’est-il justifié, en rappelant que, depuis sa création, Washington lui avait versé six milliards de dollars, « beaucoup plus que tout autre pays ».  Et pourtant, année après année, le financement de l’UNRWA était insuffisant.  L’UNRWA survit grâce à une « flambée de dons » en provenance de l’étranger en 2018 « qui ne devrait probablement pas durer cette année ou dans le futur », a considéré le délégué.  « Que se passera-t-il lorsque le compte bancaire de l’UNRWA sera à nouveau vide? », a-t-il demandé.  L’UNRWA est un « sparadrap », et les Palestiniens qui utilisent ses services méritent mieux, « beaucoup mieux ».  « Pendant trop longtemps, nous avons rejeté la situation déplorable des Palestiniens dans les camps de réfugiés en tant que sous-produit inévitable de l’absence de paix négociée entre Israël et les Palestiniens.  Mais rien n’empêche la communauté internationale de choisir de tendre la main aux Palestiniens vivant dans les camps de réfugiés afin de répondre de manière durable à leurs besoins quotidiens très réels, tout en continuant d’œuvrer pour une paix durable et globale. »

Le mois prochain à Bahreïn, a annoncé le délégué américain, les États-Unis participeront, avec de nombreux autres pays, à un atelier économique sur une voie alternative offrant le potentiel de débloquer un avenir prospère pour les Palestiniens.  C’est la première étape d’un processus dans lequel nous voulons commencer à montrer « comment, si nous pouvons parvenir à une solution politique au conflit, nous pouvons également transformer la vie des Palestiniens ».  « Ce serait une erreur pour les Palestiniens de ne pas nous rejoindre.  Ils n’ont rien à perdre et beaucoup à gagner s’ils nous rejoignent.  Mais c’est bien sûr leur choix », a lancé M. Greenblatt.

Il n’a pu s’empêcher de souligner « l’ironie » voulant qu’au moment de la tenue de l’atelier américain à Bahreïn, qui pourrait ouvrir la voie à la prospérité pour les Palestiniens, l’UNRWA organise une conférence de promesse d’un « système défaillant ».  Les États-Unis sont résolus à discuter avec les autres acteurs du meilleur moyen de remédier à la grande incertitude des bénéficiaires des services de l’UNRWA qui ne savent pas si des écoles ou des cliniques seront ouvertes, et comment nous pourrions les aider à véritablement reconstruire leur vie, avec ou sans accord de paix.  Mais nous sommes également résolus à nous tenir aux côtés d’Israël pour relever les défis urgents posés par le Hamas et le Jihad islamique palestinien à Gaza ou ailleurs.  « Je reconnais ne pas avoir apporté avec moi de solution aujourd’hui, ni à la crise aiguë du règne violent et illégitime du Hamas à Gaza, ni à la crise prolongée provoquée par l’incapacité de l’UNRWA à remplir son mandat initial, ni à aucun des autres défis posés par ce conflit extraordinaire.  Ce conflit est triste, tragique et complexe à bien des niveaux.  Mais nous devons cesser de prétendre que l’UNRWA et les résolutions de l’ONU vont en quelque sorte résoudre le conflit.  Ils ne le feront tout simplement pas », a conclu M. Greenblatt.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a commencé par souligner l’importance de la question palestinienne pour le monde arabe et musulman.  Il a salué les efforts du Coordinateur spécial des Nations Unies, M. Mladenov, en faveur d’une reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes.  Un an après le « crime commis » par les forces d’occupation israéliennes contre des civils palestiniens dans la bande de Gaza, il a réitéré l’impératif d’un suivi sérieux des résultats de l’enquête sur les protestations qui ont eu lieu à Gaza afin qu’Israël s’engage à protéger les civils et à respecter le droit international, y compris en levant le blocus de Gaza.  Pour parvenir à une paix juste et durable il y a des principes fondamentaux à respecter, a estimé le représentant, notamment des mesures de confiance entre les parties.  Les pays arabes se sont engagés en ce sens lors du Sommet arabe de Tunis du 31 mars 2019 en vue de parvenir à une paix juste et durable. 

S’agissant des obstacles qui sapent toute initiative de paix, le représentant a cité la confiscation par la force de territoires palestiniens par Israël, ainsi que toutes les activités de colonisation israéliennes illégales au regard du droit.  « On ne peut pas parler de paix alors qu’une partie continue de prendre des mesures unilatérales », s’est-il impatienté, en faisant référence notamment au gel d’une partie des recettes fiscales palestiniennes par la partie israélienne, ce qui est contraire aux Accords d’Oslo.  Il n’est pas non plus possible de parler d’une paix imposée aux Palestiniens sous pressions politiques ou financières.  À cet égard, le délégué a évoqué les difficultés financières que traverse l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui risquent d’affecter la vie de millions d’enfants réfugiés et de mettre à mal la stabilité de la région.  Fier d’être l’un des plus grands contributeurs de l’UNRWA, le Koweït réitère son engagement en faveur de son action.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a déclaré que le rôle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) reste indispensable à Gaza, où la situation humanitaire, politique et sécuritaire est alarmante.  Il a rappelé que son pays avait condamné avec la plus grande fermeté les tirs effectués depuis la bande de Gaza qui ont visé les 4 et 5 mai des zones habitées du territoire israélien.  Tout en saluant les efforts de l’Égypte et du Coordonnateur spécial, qui ont permis de parvenir à un cessez-le-feu, il n’y aura selon la France aucune stabilité durable à Gaza que dans le cadre d’un règlement négocié, qui passe par le retour complet de l’Autorité palestinienne, d’une part, et d’autre part par la levée du blocus assortie de garanties de sécurité crédibles pour Israël. 

Dans la bande de Gaza, dont la population est composée aux deux tiers de réfugiés palestiniens, le principal acteur humanitaire est l’UNRWA, a rappelé M. Delattre, en encourageant la communauté internationale à répondre à l’appel de son Commissaire général à maintenir cette année notre niveau d’engagement financier et collectif, qui a permis de compenser l’an dernier la décision des États-Unis de mettre fin à leur soutien historique à cet organisme.  Pour la délégation, la situation à Gaza n’est pas dissociable du conflit israélo-palestinien dans son ensemble, et de la perspective des deux États.  « Il n’y aura pas d’État palestinien viable sans Gaza, et pas de paix durable et juste sans État palestinien. »  Mais sur le terrain et dans les esprits, l’accélération de la colonisation sape les fondements de la solution des deux États.  Aux faits accomplis s’ajoutent des évolutions du droit, conduisant à l’application progressive du droit israélien aux habitants des colonies de Cisjordanie, a déploré le représentant.  La France, a-t-il ajouté, se tient prête à appuyer tout effort, y compris économique, dès lors qu’il s’inscrit dans la perspective que « nous avons définie ensemble »: l’établissement d’un État palestinien viable et indépendant, véritable condition du décollage économique de la Palestine et, au-delà, de la construction d’une économie régionale plus forte et intégrée.

M. CHRISTOPH HEUSGEN (Allemagne) a condamné les attaques perpétrées contre Israël dans les termes les plus fermes, soulignant que « son droit à exister ne devrait pas être remis en cause ».  Rappelant son attachement à la solution des deux États, il s’est inquiété de l’évolution de la situation sur le terrain, qui risque de déboucher sur une solution qui ne bénéficierait à personne.  « Nous approchons du point de non-retour », s’est-il alarmé.  Il a pointé la rétention des recettes fiscales, le déplacement d’ambassades à Jérusalem et la poursuite des activités de peuplement en Cisjordanie.  « Ces actions mettent à mal les perspectives de paix en créant des enclaves. »  Préoccupé par les déclarations sur une annexion possible de la Cisjordanie, le représentant a averti qu’il s’agirait d’une violation flagrante du droit international.  Il a également appelé à veiller au déroulement pacifique des manifestations hebdomadaires, tout en soulignant que le droit à manifester de manière pacifique ne doit pas être exploité pour commettre des actes violents. 

Commentant ensuite la déclaration « frappante » du Commissaire général de l’UNRWA, le délégué s’est inquiété des défis qu’affronte l’Office, soulignant que celui-ci demeure fondamental pour fournir tout un éventail de services fondamentaux dans la région, à commencer par l’éducation.  L’UNRWA reste crucial pour la stabilité de la région, a-t-il insisté, pour ensuite appeler les États à lui fournir un appui financier.  Il a déploré que les États-Unis aient décidé de ne plus y contribuer.  « D’après-vous qui va assurer la scolarité des écoliers de Gaza si les financements s’épuisent? », a –t-il demandé à cette délégation, disant craindre que ce ne soit le Hamas qui prenne la relève.  Il a par ailleurs voulu savoir pourquoi la conférence d’annonce de contrition de l’UNRWA était prévu le même jour que la conférence au Bahreïn.

M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a regretté « la pire aggravation de violences » à Gaza depuis 2014.  Il a condamné tous les tirs de roquette depuis Gaza vers Israël et a réitéré son soutien au droit à l’autodéfense d’Israël tout en appelant au respect du principe de proportionnalité.  Ainsi, le Royaume-Uni exhorte-t-il toutes les parties à faire preuve de retenue et à progresser sur la voie d’un accord à long terme.  Pour le Royaume-Uni, l’UNRWA reste « un outil de stabilisation » dans la région et, par conséquent, il faut assurer la continuité de ses services.  C’est dans cet esprit que le Royaume-Uni a doublé sa contribution initiale l’an passé.  L’Office doit se réformer, a estimé le représentant, qui a salué ses efforts pour élargir sa base de donateurs.

Préoccupé par les conséquences de la décision israélienne de retenir les recettes fiscales de Gaza, le représentant a considéré que cela ne peut qu’aggraver la situation humanitaire sur place.  De plus, « une Autorité palestinienne stable est dans l’intérêt des deux parties ».  Le Royaume-Uni continue de penser que des pourparlers de paix authentiques entre les deux parties sur la base de la solution des deux États restent la bonne façon de régler ce conflit.  La délégation attend d’étudier la proposition américaine.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a constaté à regret que les fondations mêmes d’une solution à deux États étaient fragilisées par la situation sur le terrain, estimant qu’il était nécessaire de rétablir un élan politique en faveur de la reprise d’un processus de paix véritable.  Sur le plan sécuritaire, le Hamas et le Djihad islamique palestinien doivent cesser leur incitation à la violence à Gaza, ainsi que l’exploitation des manifestations à des fins politiques et militaires, a tranché la représentante, en mettant en garde contre le fait que la situation actuelle ouvre la voie à une frustration croissante parmi les citoyens, permettant à l’extrémisme de croître. 

Évoquant la situation de l’UNRWA, Mme Wronecka a rappelé que cet organisme avait travaillé pendant près de 70 ans pour garantir un accès à une éducation de qualité, un droit de l’homme fondamental pour aider chaque enfant à réaliser pleinement son potentiel.  Dans ce contexte, la crise financière sans précédent de 2018 a contraint l’Office à prendre des mesures draconiennes, parfois avec des conséquences « tragiques » pour certains de ses personnels, a alerté la déléguée, en demandant à la communauté internationale de se mobiliser pour contribuer au budget de l’UNRWA.

Le 4 juin marquera l’anniversaire du début de l’occupation des territoires palestiniens par Israël, a fait observer M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie).  Il a dénoncé l’ingérence étrangère « impardonnable » dans la région qui a débouché sur l’émergence de nombreux conflits, notamment en Syrie et au Yémen, ainsi que sur des confrontations « artificielles » qui visent l’Iran.  Il a appelé à désamorcer les tensions et à privilégier le dialogue, tout en prenant conscience des liens étroits entre tout ce qui se passe dans la région.  Les retombées positives dans un foyer de crise se feront ressentir ailleurs, a-t-il commenté, soulignant que le conflit israélo-palestinien est un facteur clef.

Le représentant a ensuite dénoncé les obstacles qui empêchent la reprise du processus de pourparlers, pointant notamment l’élargissement des colonies de peuplement et la destruction de structures palestiniennes.  Il a aussi appelé les parties à cesser toute déclaration incendiaire.  Pour la Russie, il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États, seule façon réaliste de mettre un terme au conflit.  Les autres propositions ne serviront qu’à semer la confusion, a-t-il jugé, avançant que la partie palestinienne ne renoncera jamais à l’obtention d’un État.

Le délégué a aussi appelé à continuer d’appuyer l’UNRWA, notant son effet stabilisateur dans les territoires occupés et la région.  À cet égard, la Russie a récemment effectué un transfert de deux millions de dollars pour appuyer l’Office.  Il a par ailleurs fait observer que le conflit avait un impact sur les minorités ethniques et religieuses et que ces tensions sont attisées par des groupes extrémistes.  La Russie appuie la proposition d’organiser une conférence mondiale sur le dialogue interethnique et interreligieux et se dit prête à l’accueillir.  Enfin, le représentant a prôné l’envoi d’une mission du Conseil de sécurité dans la région.

M. JOSÉ SINGER WEISINGER (République dominicaine) a salué les efforts de médiation et de coopération entrepris par des pays comme l’Égypte pour désamorcer les tensions entre Gaza et Israël, ainsi que par les agences du système des Nations Unies, notamment l’UNRWA, et il a exhorté les pays amis à continuer d’appuyer ces efforts.  Le représentant s’est voulu optimiste face à la récente formation du Gouvernement palestinien et l’ouverture d’une nouvelle période de gouvernance en Israël, qui amènent de « nouvelles attitudes pour la recherche d’une solution définitive au conflit ».  Par ailleurs, il a jugé important le débat sur la dimension environnementale dans le processus de paix, s’agissant notamment de la pénurie d’eau à Gaza et en Cisjordanie et de son impact sur la sécurité alimentaire.  Il s’est également dit préoccupé par la situation financière délicate dans laquelle se trouve le Gouvernement palestinien et par l’expansion continue des colonies de peuplement israéliennes. 

On ne peut nier, a déclaré Mme MOGASHOA (Afrique du Sud) que la grave situation à Gaza est le résultat « direct » du blocus et de l’occupation illégale qui ont assombri toute perspective de développement socioéconomique pour les deux millions de Palestiniens piégés dans ce qu’on a appelé « une prison à ciel ouvert ».  La représentante a tout de même souligné que la violence d’où qu’elle vienne est « inacceptable » et a appelé toutes les parties à honorer les engagements qu’elles ont pris en vertu de l’accord de cessez-le-feu.  L’impact cumulatif des décisions unilatérales, a-t-elle poursuivi, se voit dans la vie de tous les habitants du territoire palestinien occupé et bloque toute aspiration à une paix durable.  La paralysie « flagrante » du Conseil de sécurité ne fait que compromettre sa crédibilité, a prévenu la représentante qui a une nouvelle fois appelé à la mise en œuvre de toutes les résolutions des Nations Unies. 

Préoccupée par l’impact de la situation de l’UNRWA, elle a averti que tout plan de paix doit éviter que l’État palestinien ne se dilue dans une entité privée de souveraineté, d’intégrité territoriale et de viabilité économique.  La seule solution crédible c’est la solution des deux États, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale d’un État palestinien indépendant.  Aucun effort ne doit être épargné pour assoir les parties à la table des négociations et leur aider à trouver une solution pacifique durable.  Le Conseil doit faire sa part et appuyer les parties, tout en dénonçant toutes les violations de ses résolutions. 

M. GBOLIÉ DÉSIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a exprimé sa préoccupation face à l’impasse du processus de paix israélo-palestinien, dont les conséquences se traduisent par des flambées de violence épisodiques et une situation humanitaire désastreuse à Gaza et en Cisjordanie.  Aussi, a-t-il encouragé les belligérants à poursuivre les pourparlers de paix et invité le Conseil de sécurité à « appuyer l’ensemble des initiatives de médiation en faveur d’une réconciliation entre le Fatah et le Hamas, afin de permettre à l’Autorité palestinienne de retrouver toutes ses prérogatives sur le territoire palestinien. »

Au regard de la situation humanitaire dans les territoires palestiniens, M. Ipo a réitéré son appel à la convergence de vues du Conseil et l’a encouragé à œuvrer à la mobilisation de l’assistance nécessaire à la couverture des besoins essentiels des populations affectées.  Enfin, il a rappelé que le processus de paix demeure le cadre approprié pour rechercher des solutions mutuellement acceptables au différend israélo-palestinien. 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) s’est inquiété de la détérioration progressive des conditions politiques et humanitaires et du risque d’escalade au Moyen-Orient.  Il a appelé les autorités des deux parties à mettre un terme au discours de haine, à l’antisémitisme et à la discrimination sous toutes ses formes, pour ensuite réclamer la pleine mise en œuvre des résolutions du Conseil de sécurité.  Il a notamment insisté sur l’importance de mettre un terme aux colonies de peuplement israéliennes et à la destruction de structures dans les territoires palestiniens occupés, citant notamment la résolution 2334 (2016). 

Le représentant a aussi dénoncé les tirs de roquette et le lancement d’objets incendiaires, tout en rejetant la généralisation selon laquelle toute la population de Gaza appartiendrait au Hamas.  Il appelé Israël à respecter le principe de proportionnalité lors de tout recours à la force.  Il a également insisté sur la nécessité urgente de subvenir aux besoins essentiels de la population de Gaza.  Enfin, il a appelé à la mobilisation pour faire face à la situation financière de l’UNRWA dont le travail est essentiel, ainsi que pour promouvoir la réconciliation intrapalestinienne.

La récente escalade de la violence à Gaza, la plus importante depuis un an, a amené les parties « à la limite d’un nouveau conflit », a déclaré M. MARC PECSTEEN DE BUYTSWERVE (Belgique).  Il a condamné « fermement » les tirs de roquette vers le territoire israélien, et appelé les parties à faire preuve de retenue, tout en respectant les principes de proportionnalité et de distinction.  La situation humanitaire et socioéconomique à Gaza demeure préoccupante, s’est inquiété le représentant, en demandant un accès « inconditionnel » aux soins médicaux.  Malgré des conditions précaires, l’UNRWA poursuit son travail en éducation, en santé et en protection, permettant ainsi aux réfugiés palestiniens d’exercer leurs droits humains.  Toutefois, à l’approche du soixante-dixième anniversaire de l’UNRWA, il n’y pas lieu de se réjouir, a relevé M. Pecsteen de Buytswerve, pour qui son avenir est « entre nos mains ».

« La résolution de la crise à Gaza demande un changement fondamental » incluant notamment la levée du blocus et l’ouverture des points de passage, tout en tenant compte des préoccupations d’Israël en matière de sécurité.  Le représentant a rappelé la destruction, en avril, de 63 maisons à Jérusalem-Est, nouvelle illustration des pressions « toujours croissantes » exercées sur les Palestiniens.  Ces destructions sont au cœur d’une politique de colonisation illégale au regard du droit international, a-t-il fait valoir, et constituent un obstacle à la paix.  Toute initiative de paix doit donc s’accompagner de mesures destinées à faire cesser la colonisation et à permettre aux Palestiniens d’exercer leurs droits.  M. Pecsteen de Buytswerve s’est opposé en terminant à « toute initiative unilatérale qui irait à l’encontre de la solution des deux États et des paramètres internationalement agréés ». 

M. JUAN MBOMIO NDONG MANGUE (Guinée équatoriale) a regretté la récente escalade de la violence à Gaza, qui confirme, selon lui, que cette « enclave » reste un « point chaud » du conflit israélo-palestinien.  La délégation est préoccupée face aux échanges belliqueux constants et regrette que cette situation ne fasse que durcir les positions des deux parties, retardant le règlement de ce conflit « qui fait pourtant l’objet d’un accord depuis des décennies ».  Il a regretté la dégradation de la situation humanitaire à Gaza, en mentionnant notamment le fort taux de chômage, l’insuffisance des services médicaux et l’endommagement des écoles, ce qui nuit au développement et cela en dépit des efforts que déploient les Nations Unies et la communauté internationale en ce sens.

Réaffirmant le soutien de la Guinée équatoriale à l’UNRWA, le représentant a appelé la communauté internationale à continuer à soutenir financièrement l’Office.  Il a prié le Hamas et les autres milices à s’abstenir de toute provocation et les forces israéliennes à faire preuve de retenue.  La délégation encourage en outre la réconciliation intrapalestinienne essentielle pour avancer sur la voie d’une paix durable.  Fidèle à sa position de longue date, la Guinée équatoriale appuie le droit inaliénable à l’autodétermination du peuple palestinien et le droit de la Palestine à exister, tout en reconnaissant le droit d’Israël à l’autodéfense.  Elle reste favorable à la solution des deux États.

M. ZHAOXU MA (Chine) a appelé à respecter la solution des deux États sur la base de l’initiative de paix arabe.  Toute nouvelle initiative doit se conformer à ces normes, a-t-il souligné.  Il a appelé à la pleine mise en œuvre de la résolution 2334 (2016) en mettant un terme aux colonies de peuplement et à la destruction de structures palestiniennes.  Il a appelé à relancer les pourparlers entre Israël et la Palestine et à créer les conditions propices à la reprise du dialogue.  La réconciliation intrapalestinienne doit aussi être appuyée.

Le représentant a ensuite salué le travail de l’UNRWA, dont l’action permet notamment de prévenir la propagation d’idéologies extrémistes.  Il a prié les États Membres à se montrer généreux lors de la prochaine conférence d’annonce de contributions.

Mme RETNO LESTARI PRIANSARI MARSUDI (Indonésie) a rappelé que, lors de son intervention de janvier sur la question palestinienne, elle avait déclaré que la crédibilité du Conseil de sécurité était en jeu.  Or, depuis, la situation n’a fait que se détériorer, avec une nouvelle flambée de violence à Gaza qui a fait 29 victimes de deux côtés.  La Ministre s’est dit préoccupée par la construction de nouvelles colonies de peuplement illégales en Cisjordanie, qui se transforment peu à peu en une annexion de fait, de même que par la fermeture de la présence internationale temporaire à Hébron.  Selon elle, les parties doivent démontrer de façon urgente la volonté politique nécessaire à la mise en place d’un plan de paix crédible, tout en s’efforçant d’améliorer la situation humanitaire. 

Pour ce faire, Mme Marsudi a appelé à prendre des mesures pour assurer la protection des civils palestiniens.  S’appuyant sur le rapport de la Commission d’enquête indépendante publié en février de cette année, elle a dénoncé la poursuite de la violence « extrême » par la « Puissance occupante », notamment contre les journalistes et le personnel médical, au mépris des droits de l’homme.  Face à une telle situation, nous n’avons d’autre choix que de fournir une protection internationale aux civils, a ajouté la représentante.  En second lieu, il est « crucial » d’améliorer la situation économique et sociale, a dit Mme Marsudi, en dénonçant la « crise » qui affecte l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  De plus, le processus de paix doit être relancé afin de mettre un terme au « cycle de violence ».  À cette fin, elle a appelé les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à entreprendre un dialogue de bonne foi, d’égal à égal.  Pour l’Indonésie, il n’existe pas d’autre option que la solution des deux États, à l’intérieur des paramètres reconnus par la communauté internationale. 

Se tournant vers la Syrie, la Ministre a fait part de son inquiétude devant la situation à Edleb et appelé les parties à respecter le droit international humanitaire et les accords de cessez-le-feu.  Les conflits prolongés au Moyen-Orient ont des répercussions importantes sur la paix et la stabilité dans le monde, a conclu Mme Marsudi, en appelant le Conseil à réaliser des progrès « tangibles » sur la question palestinienne. 

Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, Observatrice de l’État de Palestine, a remercié le Coordinateur spécial des Nations Unies, M. Mladenov, qui, avec l’Égypte, ne cesse de chercher des voies pour une désescalade du récent cycle de violence, tout en soulignant l’urgence d’assurer la protection des civils palestiniens et la levée du blocus de la bande de Gaza.  Elle a également remercié le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour la persévérance avec laquelle ses équipes continuent d’assurer son mandat, et cela en dépit des circonstances difficiles sur le terrain et de la crise financière qu’il traverse.  Pour les Palestiniens, l’UNRWA reste une source « vitale » d’aide, notamment dans le domaine de l’éducation, et il apporte une forme de stabilité, voire d’espoir au peuple palestinien.  « Nous sommes reconnaissants à toutes les entités des Nations Unies qui viennent en aide aux Palestiniens, avec en chef de file l’UNRWA » et cela aussi longtemps que l’on n’aura pas trouvé de solution juste conformément à la résolution 194 (III) de l’Assemblée générale ».  C’est pourquoi la délégation palestinienne rejette dans les termes les plus fermes les attaques contre l’UNRWA et ses programmes qui cherchent à le dépeindre comme faisant partie du problème alors même que son travail « extraordinaire » n’a fait qu’alléger le sort de millions de Palestiniens et a contribué à stabiliser la région.  Ces attaques sont « cyniques et injustes » pour Mme Abdelhady-Nasser, un point de vue que beaucoup d’États Membres partagent, comme elle l’a souligné.

Soixante-et-onze ans après la Nakba de 1948, les Palestiniens ne jouissent toujours pas de leurs droits au retour et à l’autodétermination, a déploré l’observatrice, ajoutant qu’ils continuent de faire l’objet de confiscations forcées de leurs terres et de leurs maisons et de subir des humiliations de toute sorte aux mains des forces d’occupation israéliennes.  C’est la prolongation de ces injustices qui maintient 5,5 millions de réfugiés palestiniens loin de leurs terres ancestrales, et c’est aussi la raison pour laquelle la question de Palestine reste à l’ordre du jour des Nations Unies depuis des décennies.  Or, la communauté internationale attend dans sa grande majorité que les principes de la Charte de l’ONU ainsi que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité soient enfin appliqués et respectés, en particulier pour ce qui est de la solution des deux États qui fait l’objet d’un large consensus international, y compris par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2334 (2016).

Force est de constater que les actions d’Israël sont diamétralement opposées à ce consensus, a poursuivi Mme Abdelhady-Nasser, et, malheureusement, son intransigeance et son mépris n’ont fait qu’être renforcés par les récentes décisions des États-Unis qui « ignorent, contredisent ou sapent complètement les piliers même de ce consensus ».  Pour la partie palestinienne, « l’appétit d’Israël pour l’expansion et l’annexion n’a fait que grandir en tandem avec sa conviction de pouvoir s’en sortir ».

Après 52 ans d’appels, de cajolerie et d’apaisement, la communauté internationale devrait se rendre à l’évidence: seule la redevabilité pourra briser ce cycle néfaste pour arriver à la fin de cette occupation illégale, à la réalisation des droits du peuple palestinien et à l’établissement d’une paix israélo-palestinienne durable, s’est impatientée l’oratrice.  Nous avons besoin de nouveaux efforts et d’un nouvel élan pour pouvoir dépasser l’impasse politique « suffocante » actuelle, a défendu Mme Abdelhady-Nasser, mais « nouveaux ne signifie pas se faire marcher dessus », a-t-elle averti, ni « se moquer des gens et remettre en cause un consensus international de longue date ».

Elle a réaffirmé l’attachement des Palestiniens à une solution pacifique par des moyens juridiques, politiques, populaires et non-violents, rappelant au passage qu’en termes de compromis « douloureux » pour la paix, les Palestiniens ont fait leurs preuves il y a plus de 30 ans en acceptant la solution des deux États dans les frontières de 1967, soit seulement 22% de leur territoire initial.  « Nous avons négocié de bonne foi pendant des décennies et coopéré avec tous les efforts de paix crédibles, et nous avons cru fermement dans le multilatéralisme et le dialogue comme étant les outils essentiels pour pouvoir arriver à la paix », a rappelé l’Observatrice.  Cependant, les hypothèses selon lesquelles des pressions financières et politiques peuvent nous obliger à faire des compromis injustes sont, au mieux, erronées et, au pire, cyniques et destructrices, s’est-elle indignée, martelant qu’une solution juste et morale ne saurait être trouvée dans un contexte d’occupation, d’annexion et de violation des droits de l’homme.  Elle a également réfuté les tentatives de transformer ce conflit en une guerre religieuse.  « Pour la partie palestinienne, l’unique socle légitime de la paix est celui de la légalité internationale », a tranché Mme Abdelhady-Nasser.

M. DANNY BEN YOSEF DANON (Israël) a déploré la « réalité troublante » de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), affirmant que l’Office est politique par nature.  Il a fait observer qu’aucune autre population de réfugiés au monde n’a d’UNRWA, ces derniers étant placés sous l’autorité du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).  Il a également relevé que le statut de réfugiés palestiniens est transmis de génération en génération ce qui, a-t-il dénoncé, leur permet d’obtenir la nationalité d’un état tiers tout en maintenant ce statut.  Il a dénoncé « le traitement de faveur accordé aux réfugiés palestiniens ».

Le représentant est ensuite revenu sur l’historique de la région et la création de l’UNRWA.  En 1952, le directeur de l’UNRWA de l’époque aurait dit que les nations arabes ne voulaient pas régler le problème des réfugiés arabes mais en faire une arme constante pouvant être utilisée contre Israël.  Selon M. Danon, l’héritage de l’UNRWA ne fait qu’aggraver la situation des réfugiés palestiniens qui de 750 000 sont à présent passé à 5 millions.  « En manipulant l’ampleur du problème, l’UNRWA a joué un rôle direct et biaisé dans le conflit », a-t-il accusé, dénonçant le fait que des millions de personnes qui n’ont jamais traversé une frontière soient considérées comme des réfugiés.  Pourquoi une personne née à Ramallah et y ayant vécu toute sa vie est-elle considérée comme un réfugié?  Plus de 5 millions de personnes revendiquent à présent leur droit à vivre sur une terre où elles n’ont jamais vécu.  Et si elle était mise en œuvre, cette revendication effacerait l’État d’Israël de la carte.  Le représentant a jugé contradictoire la position du Président palestinien qui dit appuyer la solution des deux États tout en revendiquant le droit au retour pour 5 millions de Palestiniens.

M. Danon a ensuite dénoncé les liens étroits qui seraient entretenus entre les employés de l’UNRWA et le Hamas.  Il a notamment affirmé que des manuels scolaires de l’UNRWA nient l’existence d’Israël, qu’un représentant du Hamas chargé du recrutement se trouve dans chaque école de l’UNRWA et que des tunnels y ont été construits par le Hamas.  « Israël ne peut prendre à la légère les liens étroits qui semblent s’être formés entre le Hamas et l’UNRWA », a-t-il insisté avant d’appeler le Conseil de sécurité à désigner le Hamas comme une organisation terroriste.  Il a aussi appelé à cesser de contribuer à une organisation qui ne répond pas au besoin de la population.  « Le mandat de l’UNRWA doit cesser », a-t-il tonné, avant de demander au Commissaire général de présenter des objectifs clairs.

Réagissant aux propos entendus au cours de cette séance, M. Pierre Krähenbühl, Commissaire général de l’UNRWA, a commencé par remercier les membres pour leurs nombreuses manifestations d’appui et de confiance à l’Office.  S’agissant de la question de l’Allemagne sur la date de la conférence d’annonces de contributions à l’UNRWA, il a expliqué qu’il s’agit d’une réunion annuelle dont la date est fixée l’année précédente.  Par conséquent, « toute suggestion relative à des motifs cachés quant à sa date est erronée ». 

Répondant à l’intervention des États-Unis, le Commissaire général a expliqué qu’il avait été « surpris » par la décision américaine de cesser ses contributions à l’UNRWA, mais qu’il était également conscient du fait qu’il s’agit de contributions volontaires et d’une décision souveraine.  Cependant, il a rejeté sans réserve le discours qui a été prononcé selon lequel le modèle de l’UNRWA serait irréparable et faussé.  La crise de longue date est due, selon lui, aux parties elles-mêmes et à leur incapacité à trouver une solution politique.  « On peut essayer de détourner l’attention du problème de fond politique en accusant l’UNRWA de perpétuer cette crise, mais c’est infondé », a-t-il tranché.

Répondant ensuite à la question du représentant israélien sur « jusqu’à quand l’UNRWA va opérer », M. Krähenbühl a répliqué qu’il n’avait jamais été question que l’UNRWA soit opérationnel aussi longtemps.  Mais cette longévité illustre à son sens l’échec absolu en termes politiques à trouver une solution à la crise israélo-palestinienne.  Il a suggéré au représentant de s’adresser à l’Assemblée générale qui a défini le mandat de l’UNRWA, rappelant que celui-ci a été créé par les États Membres de l’ONU.  Par ailleurs, toute tentative de décrédibiliser l’action de l’Office sur la base de la définition de ce qu’on entend par « réfugié » est fallacieuse selon le Commissaire général qui a rappelé qu’en droit international et au HCR, les réfugiés et leurs descendants sont considérés comme tels « aussi longtemps qu’une solution n’a pas été trouvée à leur situation ».  La définition du HCR s’applique à toutes les situations de ce type.

Quant à l’attaque sur la neutralité de l’Office, M. Krähenbühl a dit ne pas pouvoir accepter que les efforts déployés par ses équipes soient remis en cause par la partie israélienne.  Les cas invoqués par Israël ont tous fait l’objet d’enquêtes et de transmission d’information par l’UNRWA.  Lorsque deux membres de son personnel ont fait l’objet d’allégations d’appartenance au Hamas, ils ont été renvoyés à la suite d’une enquête.  De même, les tunnels trouvés sous des écoles de l’UNRWA ont été scellés et cimentés, et toutes les informations ont été dûment transmises aux parties concernées.  « Notre intégrité est largement reconnue », a-t-il conclu.

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