En cours au Siège de l'ONU

Soixante-quatorzième session,
23e séance - après-midi
CPSD/711

Quatrième Commission: les « pratiques israéliennes » vis-a-vis des Palestiniens suscitent la réprobation de nombreuses délégations

Alors que la bande de Gaza est secouée par de nouvelles violences, l’examen des « pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés » a, cet après-midi, suscité de vigoureuses condamnations à la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation).  Plusieurs voix ont aussi déploré l’incapacité de la communauté internationale à faire respecter les résolutions des Nations Unies relatives au conflit israélo-palestinien.

Les États Membres étaient aujourd’hui saisis du rapport du Comité spécial chargé d’enquêter sur ces pratiques ainsi que de quatre rapports du Secrétaire général, qui documentent l’accélération considérable prise par les constructions dans les colonies de peuplement israéliennes, les agressions en hausse de Palestiniens par des colons et les intentions annoncées par de hauts responsables israéliens d’annexion du territoire palestinien.

La destruction de 50% de structures palestiniennes supplémentaires par rapport à la période précédente et de cas potentiels de torture en détention ont aussi suscité la réprobation de plusieurs délégations.  Le nombre d’enfants palestiniens tués au cours de la période à l’examen s’élève à 48, soit le chiffre le plus important depuis la dernière guerre à Gaza en 2014, et les graves blessures infligées à des centaines d’entre eux par des tirs à balles réelles de l’armée israélienne ont été consignées par les auteurs des rapports.

« Nous insistons sur la complémentarité des rapports présentés et exhortons les États Membres à se concentrer sur l’aspect factuel de ces études indépendantes », a déclaré l’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine.  Évoquant une « déshumanisation constante » du peuple palestinien, elle a dénoncé la nature « systématique et délibérée, raciste et discriminatoire » des politiques menées par Israël dans les territoires occupés, avant de s’attarder sur le recours de tirs à balles réelles contre des manifestants, notamment des enfants.

Le comportement des forces de sécurité israéliennes semble étudié pour radicaliser les Palestiniens, a analysé de son côté M. Andrew Gilmour, le Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, venu présenter les rapports du Secrétaire général de l’ONU.  « Les tireurs d’élite savent exactement ce qu’ils font quand ils prennent pour cible les Palestiniens, parfois pour tuer, souvent pour blesser à vie », a-t-il soutenu.  Le haut fonctionnaire a également déploré « une occupation interminable qui dépasse l’entendement, une injustice massive, une honte pour la Puissance occupante et pour nous tous ».

L’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine a évoqué les derniers développements dans la bande de Gaza, dénonçant, comme l’Arabie saoudite, un « assassinat extrajudiciaire à l’origine d’un nouveau cycle de violences au cours des dernières heures ».  Elle a, en outre, fait état de la mort de 310 Palestiniens, et des blessures infligés à 34 000 autres depuis le début de la Grande Marche du retour à Gaza, en mars 2018.  L’intervenante s’est insurgée contre « l’annexion de facto » et la saisie constante de terres et de biens palestiniens, en violation « flagrante » des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  L’Union européenne et le Japon, entre autres, ont rejeté la poursuite de la colonisation israélienne qui, ont constaté ces deux délégations, contrevient au droit international.

Pour l’Afrique du Sud, l’échec de la communauté internationale à respecter son engagement en faveur de la dignité humaine et des droits du peuple palestinien constitue une normalisation de l’occupation, une violation des droits de l’homme et un mépris du droit international.  Prenant son propre pays en exemple, la représentante a expliqué qu’elle avait su se libérer d’un régime « insidieux » en partie parce que la communauté internationale est restée mobilisée et a refusé d’accepter qu’un gouvernement ouvertement raciste puisse siéger parmi la communauté des nations.  Cependant, la même indignation à l’égard du peuple palestinien fait défaut, a-t-elle observé.

Prenant la parole au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), l’Azerbaïdjan a estimé que la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens continue de faire obstacle à la solution des deux États dans le respect des frontières de 1967.  En dépit des mesures adoptées par l’ONU et des appels répétés à Israël pour qu’il respecte le droit international, les violations des droits des Palestiniens se poursuivent, a regretté la délégation.  Devant la crise humanitaire imputable au blocus israélien, le Mouvement demande une fois encore à Israël d’y mettre fin « immédiatement et sans condition », a ajouté le représentant azerbaidjanais.

La levée du blocus a d’ailleurs été demandée par plusieurs autres délégations dont l’Arabie saoudite, qui s’est exprimée au nom du Groupe des États arabes.  Le représentant a aussi réitéré son refus de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.  On ne peut pas confisquer par la force les territoires d’autrui, comme cela est stipulé dans toutes les résolutions pertinentes de l’ONU, a-t-il rappelé, avant de s’opposer à l’annexion du Golan syrien qui relève, selon lui, de la politique du fait accompli.  Un sentiment qui a fait écho à celui de la République arabe syrienne, laquelle s’est élevée contre les tentatives prêtées à Israël « d’altérer le caractère juridique et politique » de cette région et de rompre le lien historique de sa population avec sa « mère patrie ».

La Quatrième Commission poursuivra l’examen de ce point à son ordre du jour demain, jeudi 14 novembre, à partir de 10 heures.  Elle entendra aussi les derniers orateurs du débat sur l’Étude d’ensemble de toute la question des opérations de maintien de la paix.

RAPPORT DU COMITÉ SPÉCIAL CHARGÉ D’ENQUÊTER SUR LES PRATIQUES ISRAÉLIENNES AFFECTANT LES DROITS DE L’HOMME DU PEUPLE PALESTINIEN ET DES AUTRES ARABES DES TERRITOIRES OCCUPÉS (A/74/356, A/74/219, A/74/357, A/74/468, A/74/192)

Débat interactif

« Nous insistons sur la complémentarité des rapports présentés et exhortons les État Membres à se concentrer sur l’aspect factuel de ces rapports indépendants », a affirmé Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, l’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine.  Elle a dénoncé la nature « systématique et délibérée, raciste et discriminatoire » des politiques menées par Israël dans les territoires palestiniens occupés, notant que certains hauts responsables israéliens se vantent de vouloir commettre des crimes et de détruire Gaza.  Elle a insisté sur l’emploi de tirs à balles réelles contre des manifestants, notamment des enfants dont 59, selon elle, ont été tués et 2 756 blessés en 2018, ajoutant qu’entre 500 et 700 d’entre eux sont détenus par les forces israéliennes en moyenne chaque année.  Elle a, en outre, dénoncé la « déshumanisation constante » du peuple palestinien.

M. ANDREW GILMOUR, Sous-Secrétaire général aux droits de l’homme, qui a présenté les quatre rapports du Secrétaire général, a noté que 48 enfants palestiniens avaient été tués lors de la période couverte, soit le nombre le plus élevé depuis 2014.  « Les tireurs d’élite savent exactement ce qu’ils font quand ils prennent pour cibles les Palestiniens, parfois pour tuer, souvent pour blesser à vie », a argué M. Gilmour.  Le comportement des forces de sécurité semble étudié pour aboutir à la radicalisation des Palestiniens, a-t-il analysé.  Le haut fonctionnaire a aussi dénoncé « une occupation interminable qui dépasse l’entendement, une injustice massive, une honte pour la puissance occupante et pour nous tous ».

Débat général

« Voilà 27 ans que je reviens ici et j’ai de plus en plus de mal à voir la situation se détériorer chaque année », a déclaré Mme FEDA ABDELHADY-NASSER, l’Observatrice permanente adjointe de l’État de Palestine, avant de dénoncer « l’occupation israélienne illégale ».  Évoquant les derniers développements dans la bande de Gaza, elle a dénoncé un « assassinat extrajudiciaire qui a provoqué un nouveau cycle de violences ces dernières heures ».  L’Observatrice a ensuite déploré la mort de 310 Palestiniens, dont 40 enfants et les blessures infligés à 34 000 d’entre eux depuis le début de la Grande Marche du retour à Gaza.

Elle s’est insurgée contre « l’annexion de facto » et la saisie constante de terres et de biens palestiniens et des menaces de destructions de logements qui concernent 100 000 Palestiniens.  Elle a signalé que le système sanitaire et l’approvisionnement en eau étaient au bord de l’effondrement à Gaza, demandant la levée du blocus israélien qui dure depuis 12 ans.  Mme Abdelhady-Nasser a ensuite dénoncé les actes de « torture » commis, selon elle, par les forces israéliennes, la « détention administrative » sans chefs d’inculpation de 460 civils, la détention de 210 enfants et les « punitions collectives » infligées aux Palestiniens.

« Il s’agit là de violations flagrantes des résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale », a argué la représentante.  Elle a reproché son inaction à la communauté internationale et « l’impunité d’Israël agissant comme un État placé au-dessus des lois, pouvant aller jusqu’à annoncer son intention d’annexer par la force le Territoire palestinien occupé ».  « Combien de générations souffriront encore avant que la communauté internationale ne fasse respecter ses propres décisions? » s’est-elle interrogée.  L’observatrice a qualifié la situation dans les territoires occupés « d’apartheid qui sape le droit international », estimant qu’une solution juste basée sur le droit international passe par l’établissement des responsabilités.  « Nous vous exhortons à redoubler d’efforts et à prendre des mesures concrètes pour faire respecter ce droit », a-t-elle martelé.  La délégation en a appelé à des sanctions internationales et à faire traduire en justice les responsables de crimes de guerre.

S’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés (NAM), Mme NAHIDA BAGHIROVA (Azerbaïdjan) a estimé que le rapport du Comité spécial illustre la déplorable situation des droits humains et de la crise humanitaire du peuple palestinien sous occupation israélienne, avant de condamner en particulier la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est: celle-ci continue d’encourager les nombreuses violations des droits de l’homme et, par là-même, fait obstacle à la solution des deux États dans les frontières de 1967, a estimé la représentante.  En dépit des mesures adoptées par l’ONU et des appels répétés à Israël pour qu’il respecte le droit international, ces violations se poursuivent au détriment du peuple palestinien.  S’agissant de la situation à Gaza, le Mouvement exprime sa vive préoccupation face à la crise humanitaire générée par le blocus israélien et demande une fois encore à Israël de mettre fin immédiatement et sans condition à ce blocus, a déclaré Mme Baghirova.  De même, le NAM condamne fermement l’exploitation illégale des ressources naturelles de la Palestine par la Puissance occupante et demande à la communauté internationale, en particulier au Conseil de sécurité, de la contraindre à se plier à ses obligations au regard du droit international.

M. ABDALLAH AL-MOUALLIMI (Arabie saoudite), qui s’exprimait au nom du Groupe des États arabes, s’est attardé sur les derniers événements survenus à Gaza, à savoir « l’assassinat politique » perpétré par Israël en violation flagrante du droit international.  Cet assassinat a été suivi de raids israéliens contre des zones résidentielles à Gaza, a poursuivi le représentant, en dénonçant les crimes commis par la Puissance occupante israélienne.  Il a accusé Israël de faire de nouveau fi du droit international et exigé que la communauté internationale examine avec sérieux ces violations pour garantir l’application du principe de responsabilité et faire en sorte que personne ne soit au-dessus de la loi. 

Le Groupe des États arabes soutient de longue date la cause palestinienne afin que le peuple palestinien puisse jouir de ses droits légitimes.  Cela revêt une importance prépondérante dans l’action des pays arabes, a confié le représentant.  Dès lors, le Groupe condamne fermement toutes les actions israéliennes qui portent atteinte aux droits fondamentaux du peuple palestinien, notamment le recours indiscriminé et disproportionné à la force.  La communauté internationale, et en particulier le Conseil de sécurité, passe sous silence ces pratiques illégales, s’est-il indigné.

Le Groupe des États arabes refuse en outre toutes les mesures illégales israéliennes visant à altérer le statut historique de la ville d’Al-Qods, y compris le fait de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël.  On ne peut pas confisquer par la force les territoires d’autrui, comme cela est stipulé dans toutes les résolutions pertinentes de l’ONU, a rappelé Al-Mouallimi, pour qui Al-Qods fait partie intégrante du Territoire palestinien occupé.  Il a également dénoncé la poursuite des activités de peuplement expansionnistes d’Israël, y voyant une attitude qui sape toute chance de réussite du processus de paix.  Le Groupe appelle à la levée du blocus de Gaza et condamne les déclarations du Premier Ministre israélien qui veut annexer certaines parties de la Cisjordanie.

Pour ce qui est du Golan syrien occupé, a poursuivi Al-Mouallimi, le Groupe des États arabes rejette toute tentative israélienne d’annexer ce territoire et d’y pratiquer la politique du fait accompli.  L’Initiative de paix arabe est la preuve que les Arabes sont prêts pour la paix, a souligné le représentant, mais, a-t-il averti, le refus continu d’Israël de se soumettre au droit international et aux résolutions de l’ONU risque d’embraser la région et de saper toutes les chances de paix sur la base de la solution des deux États. 

M. ANDREA PONTIROLI, de l’Union européenne, a redit l’engagement de l’Union en faveur d’une résolution du conflit israélo-palestinien grâce à la solution des deux États et à un accord qui mette fin à l’occupation entamée en 1967 et concrétise les aspirations des Israéliens et des Palestiniens sur la base des résolutions du Conseil de sécurité et des paramètres internationalement agréés.  Nous réaffirmons notre détermination à travailler avec les deux parties et nos partenaires dans la région et au sein de la communauté internationale en vue d’une reprise de négociations substantielles, a-t-il ajouté.  Le représentant a ensuite rejeté la politique de peuplement israélienne et exhorté les deux parties, y compris le prochain gouvernement israélien, à agir dans le respect du droit international.

Évoquant la situation « volatile » à Gaza, le délégué a appelé Israël à respecter la liberté fondamentale de manifester, avant d’enjoindre le Hamas à s’assurer que les manifestations demeurent pacifiques.  M. Pontiroli a, en outre, souhaité qu’une date soit rapidement trouvée pour la tenue des élections en Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, et à Gaza.  « Il est possible de parvenir à la paix sur la base de la solution des deux États si des mesures crédibles sont prises », a conclu le délégué, en exhortant les parties à faire montre de courage.

La question de Palestine ne cesse d’être aggravée par Israël, « le cancer de la paix au Moyen-Orient », a affirmé M. KIM IN CHOL (République populaire démocratique de Corée).  Les occupants israéliens ont adopté une loi « de gangster » en 2018 pour faire de Jérusalem un territoire et la capitale israélienne et, cette année, ils n’ont eu de cesse de faire des « magouilles » pour judaïser et annexer Jérusalem, a dénoncé le représentant.  Il a également accusé « les sionistes » de chercher à changer le statut des mosquées et de transformer les célébrations musulmanes en rituels juifs à Jérusalem dans des tentatives irréfléchies de « judaïsation » de cette ville. 

La RPDC dénonce en outre la poursuite des activités illégales de peuplement israéliennes et les évictions de Palestiniens de leurs maisons.  Tout cela prouve, selon le représentant, que c’est Israël qui est le principal obstacle à une solution pacifique au conflit israélo-palestinien que le monde attend et souhaite.  Invoquant la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, il a exigé l’arrêt complet de la construction de colonies de peuplement et rejeté toute tentative visant à changer le statut de Jérusalem.  Il a exigé que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité sur la question de Palestine soient respectées et mises en œuvre.  M. Kim a également réitéré le soutien de son pays au peuple syrien dans sa lutte pour récupérer le Golan syrien occupé illégalement par Israël.

M. ATSUSHI MORITA (Japon) a indiqué qu’il demeure attaché à la solution des deux États, estimant également que le statut final de Jérusalem devrait être négocié sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et des autres paramètres connus.  Nous devons continuer d’encourager les parties à parvenir à un règlement du conflit par la négociation, a-t-il plaidé en assurant que le Japon restera engagé auprès des deux parties et continuera de promouvoir des mesures de confiance. Le représentant a ensuite regretté la poursuite de l’expansion des colonies de peuplement ainsi que la démolition de structures appartenant à des Palestiniens par le Gouvernement israélien.  Ces activités de peuplement sont illégales au regard du droit international, et la communauté internationale, y compris le Japon, n’a eu de cesse d’exhorter Israël à y renoncer, une demande qu’il a réitérée aujourd’hui.

Le Japon est également préoccupé par la violence continue à Gaza et en Cisjordanie, ainsi que par le nombre de morts et de blessés des côtés palestinien et israélien.  Nous condamnons la violence et les actes de terrorisme contre des civils innocents, a affirmé le représentant qui a exhorté les parties à prendre immédiatement les mesures qui s’imposent pour éviter les actes de violence, les provocations et les incitations.  Cette crise ne peut trouver réponse dans la violence, a-t-il confié, et seuls des efforts des deux côtés pour rétablir la confiance et rendre possible la négociation permettront d’y parvenir.  C’est la raison pour laquelle les récentes tensions à Gaza l’ont profondément préoccupé.  Dès lors, le Japon a appelé à la retenue et à la reprise des négociations de paix.  Revenant sur l’annonce faite à l’Assemblée générale en septembre par le Président de l’Autorité palestinienne, qui veut organiser des élections générales, le délégué a estimé que ces scrutins sont fondamentaux pour toute démocratie.  Il a encouragé les parties palestiniennes à prendre les mesures nécessaires pour garantir des élections libres et justes, émettant l’espoir que ces élections pourront contribuer à la paix et à la stabilité de la région.

M. ABDUL RAHMAN AL- JARBA (Qatar) a rappelé que les droits du peuple palestinien continuent de susciter l’intérêt de la communauté internationale ainsi que les pratiques israéliennes qui sont documentées par de nombreux organismes, dont le Comité spécial.  À ce titre, il a cité les activités illégales de peuplement d’Israël en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la violence imputée aux colons israéliens, avant de souligner l’illégalité des colonies de peuplement israéliennes.  Le Qatar a dénoncé aussi les mauvais traitements subis par les Palestiniens aux mains des forces israéliennes, y compris des enfants, mais aussi les atteintes au droit à la santé et à l’éducation de ces populations.  Israël doit respecter les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, a exigé le représentant.  S’agissant de Gaza, qu’il a qualifiée de « prison à ciel ouvert », le Qatar a exigé la levée du blocus imposé par Israël alors que la décision de ce pays d’imposer sa compétence et ses lois au Golan syrien occupé est nulle et non avenue, selon sa délégation.  La paix passe par la négociation sur la base de la solution des deux États, dans les frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale palestinienne, a exigé le représentant, avant de réaffirmer l’attachement de son pays au droit au retour des Palestiniens et au statut historique d’Al-Qods.

Mme THILMEEZA HUSSAIN (Maldives) a regretté que des jeunes palestiniens sont tués par balles lors de manifestations non violentes.  Un plus grand nombre d’entre eux encore sont visés par des balles en caoutchouc et des tirs de gaz lacrymogènes.  C’est une situation déplorable et inacceptable, a-t-elle lancé, en insistant sur la nécessité de protéger les enfants palestiniens.  La représentante a ensuite fustigé les discriminations israéliennes frappant des générations de Palestiniens, avant de voir dans le blocus de Gaza « un châtiment collectif contre une population entière », dont la moitié sont des enfants.  Elle a appelé à un redoublement des efforts en vue de parvenir à la solution des deux États. Les Maldives apportent leur plein appui à la Palestine dans sa quête de reconnaissance politique par la communauté internationale, a-t-elle conclu.

« Israël s’est rendu coupable d’actes d’agression et de violations odieuses du droit international humanitaire et du droit international en général », a affirmé M. BASHAR A. A. A. E. ALDUWAISAN (Koweït).  Il a aussi dénoncé le « mépris » des résolutions de l’ONU et l’inaction du Conseil de sécurité qui se retrouve « pieds et poings liés » face à des crimes « atroces ».  Le représentant a demandé à ce que des mesures soient prises pour assurer la protection des civils palestiniens.  « Nous demandons à Israël à mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et des autres territoires arabes occupés, conformément aux résolutions de l’ONU », a-t-il martelé, demandant aussi la levée du blocus de la bande de Gaza.  Il a aussi demandé aux États Membres de reconnaître Jérusalem-Est comme la capitale de plein droit de l’État palestinien.

Pour M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud), l’échec de la communauté internationale à respecter son engagement en faveur de la dignité humaine et des droits du peuple palestinien constitue une normalisation de l’occupation, une violation des droits de l’homme et un mépris du droit international. Donnant l’exemple de son pays, M. Mabhongo a expliqué que l’Afrique du Sud avait su se libérer d’un régime insidieux en partie parce que la communauté internationale est restée mobilisée et a refusé d’accepter qu’un gouvernement ouvertement raciste puisse exister parmi notre communauté des nations. Cependant, a-t-il regretté, la même indignation à l’égard du peuple palestinien fait défaut.

Le représentant s’est ensuite attardé sur la situation, des Palestiniens prisonniers et détenus, tout particulièrement les femmes et les enfants.  À ce sujet, il a appelé Israël à respecter les droits de l’homme de tous les prisonniers palestiniens et à se conformer au droit international humanitaire pertinent y compris la quatrième Convention de Genève.  Il a également appelé les autorités israéliennes à mettre en œuvre pleinement et immédiatement l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) et les Règles des Nations Unies concernant le traitement des détenues et l’imposition de mesures non privatives de liberté aux délinquantes (Règles de Bangkok).

En conclusion, M. Mabhongo a déclaré que le seul chemin menant à la paix véritable et définitive passe par des négociations globales et inconditionnelles couvrant toutes les questions relatives au statut final, y compris les colonies israéliennes, la levée du blocus illégal de Gaza, et la poursuite de l’occupation.

Le processus de paix au Moyen-Orient et la question de Palestine sont des questions essentielles pour mon pays, la région arabe et le monde entier, a affirmé Mme FATIMA ALMEMARI (Émirats arabes unis), avant de réitérer le soutien de son pays à la solution des deux États.  Elle a fait part des préoccupations de sa délégation face aux politiques illégales israéliennes en Palestine, qui alimentent l’extrémisme dans la région, selon elle.

Il faut créer un environnement propice à la paix en mettant fin à toutes les politiques illégitimes et dangereuses pour la solution des deux États, a préconisé la déléguée, à commencer par les activités de peuplement israéliennes, les tentatives illégales d’annexion et la démolition de structures palestiniennes par les forces d’occupation.  Les Émirats arabes unis ont en outre exhorté toutes les parties à respecter l’intégrité territoriale de la Syrie, plaidant pour un nouvel élan international en faveur du processus de paix au Moyen-Orient sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU.

S’agissant de la crise humanitaire à Gaza, les Émirats arabes unis ont appelé à renforcer les contributions de la communauté internationale à l’UNRWA et au Programme des Nations Unies pour le développement afin d’améliorer la qualité de vie des Palestiniens dans ce territoire.  Sur les cinq dernières années, les Émirats arabes unis ont versé plus de 600 millions de dollars à cet effet, a précisé la représentante ainsi que 100 millions à l’UNRWA.

M. MOHANNAD ADNAN MOUSA SHADDAD (Jordanie) a espéré assister un jour à l’avènement d’un État palestinien et à la fin de l’occupation israélienne.  Il faut un élan international pour régler cette crise, la solution des deux États devant être le socle de tout règlement, a-t-il dit.  Le représentant s’est prononcé en faveur d’une paix complète et a insisté sur l’importance, à cette fin, de l’Initiative de paix arabe.  Israël doit saisir cette chance avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il ajouté.  La paix ne pourra pas l’emporter si la colonisation se poursuit, si le Golan syrien occupé est annexé ou si l’UNRWA continue d’être la cible d’attaques, a-t-il prévenu.  Le délégué a ensuite affirmé que la protection des lieux saints à Jérusalem ne peut faire l’objet de négociations, ajoutant que son pays continuera d’assurer la protection des sites chrétiens et musulmans et de défendre le caractère islamique de la mosquée Al-Aqsa. Il a aussi loué les efforts du Roi du Maroc, Mohammed VI pour protéger la ville sainte, affirmant que Jérusalem ne doit pas être une source de divisions. En outre, les agressions contre Gaza doivent cesser, a poursuivi M. Shaddad.  Agissons maintenant avant qu’il ne soit trop tard, a-t-il conclu.

Mme ‎AUDREY GANTANA (Namibie) a souligné que trois ans après l’adoption de la résolution 2334, aucune mesure concrète n’avait été prise pour « arrêter immédiatement et complètement toutes les activités de peuplement dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ».  Depuis l’adoption de cette résolution, la situation humanitaire, sociale et politique s’est aggravée, a-t-il regretté, soulignant qu’aucune aide humanitaire ou économique ne peut remplacer une solution négociée des deux États, seule à même de répondre aux aspirations légitimes et aux besoins sécuritaires des Israéliens comme des Palestiniens.

La représentante a ensuite fermement condamné toutes les formes de violence commises à l’encontre des civils, et appelé au calme dans la région après l’escalade de violence de la semaine passée.  Mme Gantana s’est également particulièrement inquiétée de l’état du système de santé, sur le point de s’effondrer, soulignant qu’en juillet, 44% des médicaments vitaux étaient épuisés.  Cette situation renforce le fondement de la présence de l’UNRWA, déjà sous-financé, a-t-elle déclaré.

Enfin, Mme Gantana a réitéré l’engagement de son pays en faveur de la cause du peuple palestinien, et pour que celui-ci puisse exercer son droit inaliénable à un État indépendant de Palestine, avec Jérusalem-Est pour capitale.  Concluant, la Namibie a exhorté à un retour urgent à la table des négociations pour garantir une solution des deux États, seule voie vers la paix entre Israël et la Palestine, et plus largement au Moyen-Orient.

M. YAARB AHMED NASER AL-TEMEMY (Iraq) est revenu sur l’importance de protéger les Palestiniens et de respecter la quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre ainsi que les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  L’occupation israélienne et les violations systématiques du droit international, y compris du droit international humanitaire, ainsi que les autres pratiques illégales israéliennes ont de graves conséquences, a estimé le représentant, et cela ne fait qu’alimenter les tensions entre les deux pays et remettre en question tous les efforts déployés dans le cadre du processus de paix.  L’Iraq a rejeté l’imposition de force de la compétence israélienne sur le Golan syrien occupé, estimant que cette tentative est nulle et non avenue.  Il a exhorté la communauté internationale à faire pression sur Israël qui continue de violer de « façon éhontée » tous les droits des Palestiniens sur leur propre territoire, à ses dires.  La délégation a en outre demandé qu’Israël autorise l’accès du Comité spécial au Territoire palestinien occupé à l’avenir.  Elle a condamné les attaques israéliennes répétées contre des civils palestiniens, tout comme les démolitions systématiques d’infrastructures palestiniennes vitales et la confiscation de propriétés palestiniennes.  Son représentant a plaidé en faveur du droit à l’autodétermination des Palestiniens.  S’agissant de la violence israélienne à l’égard des manifestants palestiniens, le représentant a estimé qu’il s’agit d’une tentative de les museler de crainte d’un soulèvement de plus grande ampleur.

M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a déploré le manque de coopération d’Israël, illustré, selon elle, par son absence de la réunion de la Commission et, au terme d’une longue liste de griefs, le refus de ce pays de financer l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient ainsi que de renouveler le mandat de la présence internationale temporaire à Hébron.

Le délégué a ensuite critiqué « l’intention affichée par les États-Unis de modifier le statut historique de Jérusalem », qui, à ses yeux, nuit aux intérêts légitimes du peuple palestinien et des nations arabes et musulmanes.  Réaffirmant son rejet de la décision des États-Unis de reconnaître le Golan syrien occupé comme territoire d’Israël, il a dénoncé une grave et flagrante violation de la Charte des Nations Unies, qui aura, selon lui, des conséquences graves pour la stabilité et la sécurité du Moyen-Orient.  M. Rivero Rosario a aussi jugé regrettable que le Conseil de sécurité n’ait pu réussir à trouver un accord pour mettre fin définitivement « aux agressions et pratiques colonisatrices » contre le peuple palestinien et les Syriens du Golan occupé.  Après avoir réclamé la fin du blocus de la bande de Gaza, il a encouragé les initiatives visant à rouvrir les négociations de paix directes entre Palestiniens et Israéliens ainsi que les efforts de réconciliation et d’unité intra palestiniennes.

Enfin, le délégué cubain a confirmé l’appui de son pays à une « solution large, juste et durable » pour le conflit israélo-palestinien sur la base de la solution des deux États offrant aux Palestiniens le droit à l’autodétermination, un État libre et souverain dont la capitale serait Jérusalem-Est, dans les frontières antérieures à 1967; ainsi que le droit au retour des réfugiés.

Mme NUR FARAHANAH HJ SARBINI (Brunéi Darussalam) a déploré l’aggravation de la situation humanitaire et des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, résultant des actions « illicites » continuelles et des pratiques « injustes » de la Puissance occupante, qui, selon elle, ont mené à une escalade des tensions.  Elle a appelé la Puissance occupante à cesser ces actions, à en finir avec l’occupation des territoires palestiniens et à se conformer pleinement au droit international, à la Charte et à toutes les résolutions de l’ONU.

« La gravité de la situation exige un retour urgent au dialogue », a ajouté Mme Sarbini, rappelant son soutien à un accord de paix négocié fondé sur une solution prévoyant deux États, qui contribuerait à l’instauration d’un État palestinien indépendant conforme aux frontières d’avant 1967 et dont la capitale serait Jérusalem-Est.  Dans ce but, les parties concernées doivent se garder de toute action qui pourrait réduire encore la confiance et s’engager dans un dialogue véritable, dans le cadre d’un processus international de paix crédible.  Le représentant a réaffirmé son soutien aux efforts déployés par l’ONU pour traiter du conflit palestinien et sauvegarder la dignité humaine et les droits des Palestiniens. 

Mme ALIAA ALI (République arabe syrienne) a dit que l’occupation israélienne des territoires arabes a atteint une ampleur extrêmement périlleuse, la communauté internationale continuant de fermer les yeux devant cette situation.  Israël, qui continue sa politique de colonisation et de massacre, n’aurait jamais agi ainsi sans la protection d’un pays connu de tous, a-t-elle assuré.  Israël continue d’altérer le caractère juridique et politique du Golan syrien occupé, en y organisant notamment des élections locales le 30 octobre 2018, a-t-elle dit, ajoutant que ce projet a échoué.  La déléguée a aussi accusé Israël de poursuivre sa politique d’apartheid à l’encontre des citoyens syriens du Golan syrien occupé, en voulant rompre le lien avec « leur mère patrie, la Syrie », en les privant de leurs droits et en détruisant des maisons leur appartenant depuis des générations.

Mme Ali a ensuite évoqué un personnage syrien connu comme le « Mandela syrien », qui a passé 27 ans dans les geôles israéliennes et a apporté les preuves d’une coopération entre Israël et le front el-Nosra dans le Golan.  Elle a aussi accusé Israël d’avoir transformé certaines zones du Golan syrien occupé en décharges de déchets toxiques, responsables de cas de cancer parmi les Syriens, et de piller les ressources naturelles, en particulier hydriques, l’eau étant détournée pour alimenter les colonies israéliennes.  Enfin, Mme Ali a condamné fermement la déclaration du Président Donald Trump sur la « soi-disant souveraineté israélienne sur le Golan syrien occupé », déclaration qui est une mesure unilatérale, nulle et non avenue et sans aucun effet juridique.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.