398e séance - matin
AG/PAL/1428

Journée de solidarité avec le peuple palestinien: les appels se multiplient pour revenir à la solution des deux États et au droit international

Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a, ce matin, observé la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien en tenant une réunion spéciale au cours de laquelle de hauts fonctionnaires de l’ONU et représentants d’organisations intergouvernementales et de la société civile ont insisté sur l’importance de faire aboutir la solution des deux États et primer la légalité internationale sur l’usage de la force.

Le Président du Comité, M. Cheikh Niang, a mis l’accent sur la nécessité de pleinement appliquer la résolution 181, adoptée il y a 72 ans, lorsque l’Assemblée générale avait décidé la partition de la Palestine sous mandat en deux États souverains voisins.  Toutefois, a-t-il rappelé, seul un État a vu le jour, l’autre n’ayant toujours pas accédé à la pleine indépendance et à la souveraineté.

Il est décourageant, a poursuivi M. Niang, que « nous ayons encore à nous réunir chaque année pour rappeler au monde entier que les Nations Unies peinent toujours à faire de leur promesse une réalité ».  Voilà 52 ans que le peuple palestinien subit une occupation illégale qui bafoue son droit international inaliénable à l’autodétermination, au statut d’État et à l’indépendance, s’est-il indigné, et que des millions de Palestiniens subissent la dépossession et l’exil alors que le droit des réfugiés palestiniens au retour leur est constamment dénié.

Les récentes positions américaines ont suscité chez lui et les autres intervenants l’indignation, en particulier la Ligue des États arabes et l’Organisation de la coopération islamique.  Pour le Président de l’Assemblée générale, M. Tijjani Muhammad-Bande, « aucune solution ne pourra venir de décisions unilatérales », qu’il s’agisse de la « reconnaissance » de Jérusalem comme capitale d’Israël, ou encore des réserves émises quant à l’illégalité des colonies de peuplement israéliennes en Cisjordanie ou encore de la remise en cause de la pertinence de la résolution 181 au Conseil de sécurité et de l’arrêt des contributions américaines au budget de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).  Pour l’Organisation de la coopération islamique, ces mesures américaines sont un véritable affront aux efforts internationaux déployés pour consacrer la paix sur la base de la solution des deux États.

La Ligue arabe a, elle aussi, pointé du doigt les États-Unis, en affirmant que leurs récentes prises de position sur le dossier israélo-palestinien avaient « donné le feu vert » à Israël pour aller de l’avant dans son plan d’annexion.  Fort heureusement, a affirmé son Observateur permanent, malgré cet appui américain flagrant aux positions extrêmes israéliennes, la position internationale reste inchangée et ancrée dans la solution des deux États, un consensus réaffirmé à la grande majorité ces dernières semaines au sein du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  Dès lors, la Ligue des États arabes s’est dite confiante que le droit international « primera sur la force ».

L’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, a justement déclaré ce matin que « nous avons accepté le droit international comme arbitre pour résoudre le conflit or, pendant ce temps, depuis les accords d’Oslo, Israël, la Puissance occupante, n’a fait qu’enchaîner les manœuvres dilatoires et les actes de mauvaise foi ».  Pour la partie palestinienne, il ne fait plus de doute que le Premier Ministre israélien a rejeté la solution des deux États et mène activement une politique de colonisation et d’annexion des territoires palestiniens occupés.

« Traiter Israël comme un État au-dessus des lois l’a juste encouragé à se comporter comme un État hors-la-loi », a martelé l’Observateur permanent, qui a exhorté la communauté internationale à « mettre fin à l’agression israélienne contre notre terre, notre existence et notre avenir ».  Il est temps pour les États qui croient en la solution des deux États et qui ont reconnu l’État d’Israël, de reconnaître aussi l’État de Palestine, a-t-il lancé à la communauté internationale, avant de réaffirmer l’engagement de la Palestine à organiser des élections dans les mois à venir.

La Présidente du Conseil de sécurité, Mme Karen Pierce, et la Chef de Cabinet de l’ONU, Mme Ribeiro Viotti, ont, elles aussi, relevé l’absence de progrès dans la recherche d’une solution politique sur le terrain, la solution des deux États, réaffirmée par les résolutions de l’ONU depuis 70 ans, paraissant aujourd’hui s’éloigner.

En fin de séance, le Président du Comité a lu la liste des 39 chefs d’État, chefs de gouvernement, ministres des affaires étrangères et gouvernements ainsi que des quatre organisations intergouvernementales qui lui ont fait parvenir des messages de soutien et de solidarité à l’occasion de cette Journée internationale.  Cette liste sera mise en ligne sur le site Web consacré à la question de Palestine (Unispal.un.org).

M. Niang a enfin invité tous les participants à cette séance à découvrir l’exposition photographique intitulée « Palestine: la cause nationale la plus universelle », visible dans la salle des pas perdus du bâtiment de l’Assemblée générale.  Il a également donné rendez-vous aux délégations le 3 décembre à l’Assemblée générale pour voter en faveur des quatre projets de résolution relatifs à la « Question de Palestine ».

COMITÉ POUR L’EXERCICE DES DROITS INALIÉNABLES DU PEUPLE PALESTINIEN

Déclarations

En cette Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, M. CHEIKH NIANG (Sénégal), Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a mis l’accent sur la nécessité de pleinement appliquer la résolution 181, adoptée il y a 72 ans, lorsque l’Assemblée générale a décidé de partager la Palestine sous mandat en deux États souverains voisins.  Toutefois, malgré cette résolution, un seul État a vu le jour tandis que l’autre n’a toujours pas accédé à la pleine indépendance et à la souveraineté.  Il est décourageant que « nous ayons encore à nous réunir chaque année pour rappeler au monde entier que les Nations Unies peinent toujours à faire de leur promesse une réalité ».  Voilà 52 ans que le peuple palestinien subit une occupation illégale qui bafoue son droit international inaliénable à l’autodétermination, au statut d’État et à l’indépendance, s’est-il indigné, et que des millions de Palestiniens subissent la dépossession et l’exil alors que le droit des réfugiés palestiniens au retour leur est constamment dénié.

M. Niang a également dénoncé le fait que ces derniers temps, les responsables politiques israéliens ont ouvertement déclaré leur intention d’annexer le Territoire palestinien occupé.  Pendant ce temps l’expansion des colonies israéliennes se poursuit sans relâche en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, au mépris du droit international alors que des familles palestiniennes voient leurs maisons démolies et leurs vies paralysées.  La communauté internationale doit s’opposer fermement à cette entreprise, a-t-il exigé, avant de demander aussi la levée du blocus de Gaza.  Le cycle insensé de violence doit cesser et le Comité appelle toutes les parties à mettre fin à toutes les formes d’incitation, de provocation et de violence contre les civils et à faire preuve de la plus grande retenue.  Il en a profité pour saluer les efforts déployés par l’Égypte et l’ONU pour rétablir le calme et promouvoir la réconciliation palestinienne.  En cette Journée de solidarité, il a exprimé le soutien du Comité pour le vote, qui a eu lieu le 15 novembre dernier, en faveur du renouvellement du mandat de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), à une écrasante majorité.  Il faut y voir, selon lui, une nouvelle marque de soutien retentissante pour l’action vitale de l’Office, ainsi qu’une preuve de solidarité envers les réfugiés de Palestine.  Ce vote est venu reconnaître l’importance des services essentiels que fournit l’Office à 5,5 millions de réfugiés palestiniens, en contribuant par là même à leur développement, à leur protection et à la stabilité dans la région, a souligné M. Niang.

En conclusion, il a martelé que le peuple palestinien n’attend pas seulement des marques de sympathies face à son sort et de la solidarité avec sa juste cause.  Il doit pouvoir compter aussi sur un franc soutien et des perspectives politiques crédibles afin d’obtenir l’indépendance de son État.  Il a besoin de véritables partenaires, prêts à mettre en œuvre ce que l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ont demandé à maintes reprises depuis l’adoption de la résolution 181 et à soutenir la réalisation de ses droits inaliénables.

M. TIJJANI MUHAMMAD-BANDE (Nigéria), Président de l’Assemblée générale, a rappelé à la communauté internationale sa tâche collective de traiter de la question de Palestine, « un problème qui continue de peser sur le Moyen-Orient ».  Il faut ensemble tout mettre en œuvre pour appliquer les résolutions relatives à cette question et la communauté internationale doit faire montre de bonne foi vis-à-vis de toutes les parties alors que la partie occupante doit respecter les résolutions de l’ONU et le droit international.

Dans notre quête de paix il faut se fonder sur le fait que la solution ne peut pas venir de décisions unilatérales, a estimé le Président de l’Assemblée générale en appelant à revenir aux accords multilatéraux et à la solution des deux États.  Toute vie perdue, qu’elle soit israélienne ou palestinienne, est une tragédie, a-t-il regretté.   Dès lors, pour sortir du cycle de violence actuel, M. Muhammad-Bande a appelé à œuvrer à améliorer les conditions socioéconomiques dans le Territoire palestinien occupé pour atténuer les tensions et la colère.  Cela passe, selon lui, par un renforcement de l’UNRWA et de son mandat, a-t-il estimé.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni), Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, a apporté son soutien au principe d’une négociation directe entre les deux parties, avant de relayer la préoccupation du Conseil au sujet de l’absence de progrès dans la recherche d’une solution politique, ainsi que de la situation sur le terrain.

Malheureusement, l’an dernier, aucun progrès sur le terrain n’a été enregistré, a constaté à regret Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI, Chef de Cabinet du Secrétaire général de l’ONU, estimant qu’au contraire « la situation ne cesse de se détériorer ».  Elle a dénoncé l’expansion des colonies de peuplement israéliennes, estimant que cette politique « sape la solution des deux États avec Jérusalem comme capitale », ainsi que les tirs de roquettes aveugles effectués depuis Gaza en direction de zones civiles israéliennes.  Mme Viotti a noté que la solution des deux États, réaffirmée par les résolutions de l’ONU depuis 70 ans, semble s’éloigner.  La haut fonctionnaire a plaidé, en conclusion, en faveur d’un soutien à l’UNRWA, avant d’appeler les États Membres à maintenir et à renforcer leur appui à l’Office.

« Nous avons accepté le droit international comme arbitre pour résoudre le conflit », a affirmé M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, avant d’ajouter que, depuis les Accords d’Oslo, Israël, la « Puissance occupante », n’a fait qu’enchaîner les manœuvres dilatoires et les actes de mauvaise foi.  Il a souligné que le Premier Ministre israélien avait rejeté la solution des deux États et activement mené une politique de colonisation et d’annexion des territoires palestiniens occupés.

L’Observateur permanent a accusé le Gouvernement israélien d’avoir persisté dans ses efforts pour altérer l’identité et le caractère de Jérusalem-Est, la capitale de notre État.  Il l’a également accusé d’avoir promulgué des lois discriminatoires et racistes, d’avoir coupé Gaza du reste du monde et d’avoir asphyxié notre économie, volé notre argent et nos ressources naturelles, le tout, en violation des accords conclus.

Le représentant a estimé que « l’Administration américaine avait une nouvelle fois violé le droit international, prouvant qu’elle n’était pas qualifiée pour jouer le rôle d’honnête médiateur ».  Il a qualifié de « nulle et non avenue » la déclaration du Secrétaire d’État américain affirmant que les colonies en Cisjordanie ne contrevenaient pas au droit international.  Selon lui, cette prise de position est contraire au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU.  M. Mansour s’est félicité du large soutien de la communauté internationale sur ce dossier comme sur ceux de Jérusalem ou de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

« Traiter Israël comme un État au-dessus des lois l’a juste encouragé à se comporter comme un État hors-la-loi », a martelé M. Mansour.  Il a appelé la communauté internationale à « mettre fin à l’agression israélienne contre notre terre, notre existence et notre futur ».  « Il est temps pour les États qui croient en la solution des deux États et qui ont reconnu l’État d’Israël de reconnaître aussi l’État de Palestine », a-t-il ajouté.  L’observateur permanent a aussi réaffirmé l’engagement de son État à organiser des élections dans les mois qui viennent.

« N’est-il pas temps de mettre fin à la plus longue occupation militaire de l’histoire? » s’est-il demandé.  Il a affirmé que malgré les reculs et les déceptions, l’État de Palestine demeurait engagé à soutenir un ordre multilatéral basé sur le droit international ainsi qu’à préserver une culture de paix, de tolérance et à combattre le terrorisme.  Il a rappelé son soutien à la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem pour capitale.

Mme KSHENUKA DHIRENI SENEWIRATNE (Sri Lanka), Présidente du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés, a déclaré que l’Assemblée générale était aujourd’hui réunie dans un but commun: trouver une solution équitable et pacifique à la question de Palestine.  Les États Membres sont aujourd’hui unis par une compassion pour le peuple palestinien, en particulier ses enfants.

Revenant aux activités du Comité spécial, elle a indiqué qu’en juin dernier, à Amman, en Jordanie, ce dernier avait entendu des exposés et des témoignages émanant de victimes, de témoins et de membres de la société civile vivant dans les territoires palestiniens occupés et dans le Golan syrien occupé.  Ces témoignages ont attiré l’attention du Comité sur le cycle de violence et la dureté, sous tous ses aspects, que continue d’imposer l’occupation illégale de ces territoires.  Le Comité a pris note avec préoccupation de l’escalade des violations de droits de l’homme, y compris la violence des colons.  Mme Senewiratne a également exprimé sa préoccupation face à la grave crise humanitaire qui frappe Gaza, à cause du blocus et de la fermeture des points de passage.

En début de ce mois, le Comité a par ailleurs présenté son cinquante et unième rapport, conformément à la résolution 73/96.  Celui-ci fournit une mise à jour des questions qui préoccupent le Comité, notamment la poursuite de l’expansion des colonies, les destructions et confiscations de biens palestiniens, la violence des colons, la poursuite de la politique de détention administrative, y compris des enfants, ou encore l’exploitation des ressources naturelles et le manque de responsabilités pour les crimes commis.  En outre, une partie du rapport est consacrée à la situation humanitaire des enfants vivant à Gaza, dans le contexte du trentième anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant.

Ledit rapport couvre également la détérioration de la situation à Gaza.  Le Comité s’y déclare préoccupé par l’usage excessif de la force contre des manifestants, avec un bilan de 138 Palestiniens tués et de 15 901 blessés.  Il constate aussi que le blocus de Gaza, qui rentre dans sa treizième année, entraîne des restrictions à la liberté de mouvement, à la fois pour les biens et les personnes, avec de sérieuses conséquences sur l’accès aux services de base comme la santé.  Il est également préoccupé par les retards ou les refus de délivrance des permis de sortie pour les Palestiniens qui souhaitent avoir accès à des soins de santé hors de Gaza.

Dans ce contexte, le Comité s’est joint à l’appel de la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre de la solution des deux États.  Les deux parties doivent créer l’environnement nécessaire et adopter les mesures de confiance pour faciliter la paix et le dialogue.  Le Comité a en outre réitéré son soutien aux résolutions 242 (1967) 497 (1981) et 2334 (2016) du Conseil de sécurité sur la question de Palestine et plaidé pour la mise en œuvre de toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies, y compris celles relatives aux droits inaliénables du peuple palestinien, à la fin de l’occupation et à la cessation des activités de colonisation, a conclu Mme Senewiratne.

M. MAGED ABDELFATTAH ABDELAZIZ, Observateur permanent de la Ligue des États arabes, qui a donné lecture d’un message du Secrétaire général de la Ligue, M. Ahmed Aboul Gheit, a réaffirmé l’opposition des États membres de la Ligue à l’occupation israélienne et la volonté de mettre fin aux souffrances endurées par le peuple palestinien.  Il a mis en exergue la centralité de la question palestinienne pour les pays arabes qui soutiennent la quête de liberté et d’indépendance des Palestiniens.  Ces derniers temps, il est devenu évident que la prétendue volonté de paix n’était que l’expression de la vision unilatérale de la droite israélienne, s’est indigné l’Observateur permanent, avant de demander un règlement d’ensemble avec la création d’un État palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale.  Il a également reproché à l’Administration américaine d’avoir systématiquement fait pression sur la partie palestinienne dans le seul but de la forcer à accepter la solution unilatérale.  À cet égard, il s’est indigné de la dernière prise de position américaine sur la « non-illégalité » des colonies de peuplement israéliennes.  La Ligue a condamné énergiquement le changement de position de l’Administration américaine et souligné que le droit international s’applique à tous les États, sans exception.  Les colonies de peuplement demeureront nulles et non avenues juridiquement, indépendamment des tentatives de leur donner une légalité douteuse, a-t-il tranché.  L’Observateur permanent a également émis des réserves face au gel du soutien américain à l’UNRWA, le soutien à Jérusalem comme capitale d’Israël, en notant que toutes ces décisions américaines font fi du droit international, du droit international humanitaire et des droits de l’homme.  Il s’est également indigné face à la récente remise en question par les États-Unis, au Conseil de sécurité, de la pertinence de la résolution 181.  Tout cela a donné le feu vert à Israël pour aller de l’avant dans son plan d’annexion, a affirmé l’Observateur permanent, pour lequel l’appui américain flagrant aux positions extrêmes israéliennes ne changera cependant rien à la position internationale qui reste ancrée dans la solution des deux États, un consensus réaffirmé à la grande majorité au sein du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.  La Ligue des États arabes s’est dite confiante que le droit international primera sur la force.

M. AGSHIN MEHDIYEV, Observateur permanent de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), qui a donné lecture d’un message du Secrétaire général de l’OCI, M. Yousef bin Ahmad Al-Othaimeen, a réaffirmé la solidarité de l’Organisation avec le peuple palestinien et appelé à plus de solidarité avec ce peuple pour qu’il puisse jouir de ses droits légitimes.  Cette Journée internationale est l’occasion de renouveler notre engagement continu en faveur de la cause palestinienne, a-t-il estimé, en dénonçant au passage le « nettoyage ethnique » et l’expansion des colonies de peuplement illégales israéliennes ainsi que le cycle de violence et la situation humanitaire à Gaza.  L’OCI a invité la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à fournir la protection nécessaire au peuple palestinien face aux attaques répétées d’Israël.  L’Organisation est également alarmée de la judaïsation de la Ville sainte de Jérusalem, au mépris du droit international.  Elle a, en outre, refusé la déclaration américaine selon laquelle les colonies de peuplement israéliennes ne seraient pas contraires au droit international, qui est un affront aux efforts internationaux pour consacrer la paix sur la base de la solution des deux États, s’est-il indigné.  L’Observateur permanent a également dénoncé les velléités d’annexion de certaines parties de la Cisjordanie par Israël.  L’absence de mesures internationales face à ces actes équivaut, selon lui, à appuyer l’impunité d’Israël.  Dès lors, l’OCI appelle à faire pression sur Israël pour qu’il mette fin à son occupation et à ses pratiques illégales.  En outre, elle a appelé à appuyer le renouvellement du mandat de l’UNRWA et à soutenir financièrement l’Office.

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan), s’exprimant au nom du Mouvement des pays non alignés, a réaffirmé son soutien à l’UNRWA ainsi qu’à toutes les agences prêtant assistance aux réfugiés palestiniens.  Il a rappelé que, selon ses informations, les droits des palestiniens sont bafoués par la Puissance occupante, en particulier dans la bande de Gaza où la situation humanitaire devient internable.  Le représentant a affirmé que le Mouvement estime qu’une paix juste et durable demeure la responsabilité de l’ONU.  Il a regretté « une situation qui continue de se détériorer » et appelé la communauté internationale à agir contre la politique de colonisation israélienne.  Il a condamné les déclarations récentes des États-Unis considérant que la colonisation ne contrevenait pas nécessairement au droit international.  Il s’est aussi inquiété des actes d’agression des colons contre les Palestiniens et du fait que « les responsables ne soient pas tenus responsables ».  En conclusion, le représentant a rappelé le soutien du Mouvement à la solution des deux États dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine a salué le courage et la détermination du peuple palestinien avant de soutenir leurs revendications pour obtenir un État indépendant, la liberté et la justice.  Il a souhaité la mise en œuvre immédiate de toutes les résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sur la Palestine depuis 1947, y compris les résolutions 242 (1967) et 338 (1973), qui appellent à mettre fin aux hostilités et à mettre fin à l’occupation par Israël du territoire palestinien.  La Commission appelle toutes les parties impliquées dans le conflit israélo-arabe à s’abstenir de toute politique unilatérale et de toutes actions et provocations de nature à exacerber la situation sécuritaire et les tensions au Moyen-Orient et, enfin, à adhérer à l’esprit de l’Initiative de paix arabe de 2002.  Le Président de la Commission de l’Union africaine a demandé qu’il soit mis fin à toutes les attaques et à toutes les violations des droits de l’homme, en exhortant Israël à respecter ses obligations en matière de droit international.  « Toutes les parties doivent reconnaître qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit », a-t-il insisté. Selon M. Mahamat, une paix durable à ce conflit ne pourra être trouvée que par le biais de la mise en œuvre de la solution des deux États, Israël et Palestine, coexistant en paix et en harmonie, dans le cadre des résolutions pertinentes des Nations Unies.

M. EUGENE « GUS » NEWPORT, activiste des États-Unis pour la justice sociale et ancien maire de Berkeley (Californie), s’est exprimé comme représentant de la société civile, exprimant son empathie pour le peuple palestinien avant d’appuyer la solution des deux États.  Il a ensuite brossé un tableau de son implication en faveur de la cause palestinienne.  Alors qu’il était maire de Berkeley en 1980, il a écrit une lettre par laquelle il demandait au Président américain d’éviter que l’argent du contribuable américain n’aille dans les colonies de peuplement, une requête qui a malheureusement échoué.  En 1978, il s’est rendu à Ramallah et Gaza où il a vu « les scènes les plus atroces », et où il s’est fait tirer dessus par les forces d’occupation avec des balles en caoutchouc.  Au moment de son départ de Tel-Aviv, il a fait l’objet d’une fouille et a été séparé de son groupe, a-t-il confié, attribuant ce traitement au fait qu’il avait rencontré Yasser Arafat à trois reprises auparavant.  En tant que cofondateur de l’Alliance pour le Moyen-Orient, une organisation qu’il a présidée pendant plus de 30 ans, il a investi dans l’assainissement et les terrains de jeux à Gaza, a précisé M. Newport.

 

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