Deuxième Commission: quatre projets de résolution adoptés, dont l’un pour proclamer 2021 « année internationale de l’économie créative »
L’année 2021 pourrait être celle de « l’économie créative » si l’Assemblée générale suit les recommandations de sa Deuxième Commission (questions économiques et financières), qui a mis en avant dans un projet de texte le concept d’économie créative pour ses avantages en termes d’innovation, de résistance aux crises et de moteur économique.
La Commission a en tout adopté, aujourd’hui, ses quatre premiers projets de résolution, après six semaines de travaux, dont deux ont fait l’objet d’un vote. Le Groupe des 77 et de la Chine a, auparavant, présenté 33 projets de résolution allant des questions de politique macroéconomique, au développement durable, en passant par les technologies de l’information et des communications (TIC).
Pour rappel, l’économie créative (également nommée « économie orange » dans certains pays) se rapporte notamment « aux activités économiques fondées sur la connaissance et à l’interaction entre la créativité et les idées, les connaissances et la technologie, ainsi qu’aux valeurs culturelles, aux patrimoines culturel et artistique et aux autres expressions créatives individuelles ou collectives ». Avec ce texte, l’Assemblée générale reconnaîtrait que les industries de la création peuvent aider à préserver et promouvoir les patrimoines culturels, la diversité, et permettre aux pays en développement de mieux tirer parti des perspectives de croissance qu’offre le commerce mondial.
L’Indonésie, présentatrice du projet de résolution, a mis en avant la nature inclusive de l’économie créative. Riche d’arguments en faveur du développement de l’économie créative, « créatrice d’emplois et d’exportations tout en étant résiliente aux chocs économiques », l’Indonésie a pointé que si toutes les routes mènent à Rome, « beaucoup de routes mènent à la réalisation des objectifs de développement durable », et que l’économie créative en était une. Les délégations ont opiné en adoptant le projet par consensus. L’Union européenne a toutefois signalé qu’elle n’était pas favorable à l’inflation de projets de résolution proclamant de nouvelles « années internationales », même si cela ne lui a pas empêché d’approuver le projet, dont elle a loué la « transparence durant les négociations », ainsi que son « approche transrégionale ».
Un projet sur le tourisme durable et le développement durable en Asie centrale, aussi adopté par consensus, contient un appel à l’Organisation mondiale du tourisme à continuer d’aider les pays d’Asie centrale à promouvoir un tourisme responsable et durable dans la région. L’Ouzbékistan, qui présentait le texte et s’exprimait aussi au nom du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, a insisté sur le potentiel du tourisme pour améliorer les conditions socioéconomiques en Asie Centrale. Sa promotion aurait aussi un effet bénéfique sur l’autonomisation des femmes, qui représentent 70% des emplois dans ce secteur, a-t-il aussi précisé.
Deux projets de résolution ont été adoptés après un vote, l’un, concernant le conflit israélo-palestinien, par lequel il est demandé à l’Assemblée générale d’exiger d’Israël qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé. Le texte a recueilli 156 voix pour, 6 voix contre, et a fait l’objet de 14 abstentions.
Le second projet concerne la marée noire de 2006 sur les côtes libanaises: il a été adopté pour la quatorzième année consécutive. En adoptant ce projet, l’Assemblée générale ferait part de ses préoccupations des conséquences néfastes pour la réalisation du développement durable au Liban de la destruction, par l’armée de l’air israélienne, de réservoirs de carburant. L’État de Palestine, présentant le projet au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a évoqué le dernier rapport du Secrétaire général relevant que les conséquences de cette marée noire sont encore observées aujourd’hui. Le blocus israélien a également empêché les pêcheurs libanais de travailler, et le Liban a toujours besoin d’un soutien international, a rappelé le Groupe. Malgré les objections d’Israël, pour qui le contenu du projet de résolution n’a « rien à voir avec la réalité », le projet a été adopté à une large majorité (158 voix pour, 9 voix contre et 6 abstentions).
La Deuxième Commission a également statué sur des projets de décision qu’elle soumettra à l’Assemblée générale. Le premier concerne la décision d’organiser en 2020, sous les auspices de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), la huitième Conférence des Nations Unies chargée de revoir tous les aspects de l’Ensemble de principes et de règles équitables convenus au niveau multilatéral pour le contrôle des pratiques commerciales restrictives*. La seconde décision concerne le lieu de la quinzième session de la CNUCED en 2020, qui se tiendrait à La Barbade**.
Avant de conclure la séance, le Président de la Deuxième Commission, M. Cheick Niang, a insisté sur la nécessité impérative de trouver un consensus sur tous les paragraphes en suspens des projets de résolution de la Commission, pour que celle-ci achève ses travaux d’ici au 27 novembre, selon la date arrêtée par l’Assemblée générale.
La prochaine séance plénière de la Deuxième Commission aura lieu le 21 novembre, à 10 heures.
PRÉSENTATION DE PROJETS DE RÉSOLUTION
Questions de politique macroéconomique
- Promouvoir l’investissement en faveur du développement durable: A/C.2/74/L.4
- Commerce international et développement: A/C.2/74/L.5
- Commerce international et développement: A/C.2/74/L.15
- Système financier international et développement: A/C.2/74/L.14
- Soutenabilité de la dette extérieure et développement: A/C.2/74/L.9
- Produits de base: A/C.2/74/L.21
- Amélioration de l’accès aux services financiers pour le développement durable: A/C.2/74/L.23
- Promotion de la coopération internationale dans les domaines de la lutte contre les flux financiers illicites et du renforcement des bonnes pratiques en matière de recouvrement des avoirs pour favoriser le développement durable: A/C.2/74/L.24
Développement durable
- Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable: A/C.2/74/L.36
- Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement: A/C.2/74/L.18
- Réduction des risques de catastrophe: A/C.2/74/L.42
- Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures: A/C.2/74/.L.37
- Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique: A/C.2/74/L.41
- Convention sur la diversité biologique: A/C.2/74/L.35
- Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement: A/C.2/74/L.10
- L’éducation au service du développement durable: A/C.2/74/L.48
- Harmonie avec la nature: A/C.2/74/L.47
- Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable: A/C.2/74/L.49
- Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière: A/C.2/74/L.46
Les technologies de l’information et des communications au service du développement durable
ADOPTION DE PROJETS DE RESOLUTION
Questions de politique macroéconomique
Par le projet de résolution intitulé « Année internationale de l’économie créative au service du développement durable, 2021 » (A/C.2/74/L.16/Rev.1), adopté par consensus, l’Assemblée générale reconnaîtrait que les industries de la création peuvent aider à produire des effets externes positifs, et en même temps, à préserver et à promouvoir les patrimoines culturels et la diversité, ainsi que permettre aux pays en développement de mieux tirer parti des perspectives de croissance nouvelles et dynamiques qu’offre le commerce.
Considérant que l’économie créative, nommée économie orange dans certains pays, se rapporte aux activités économiques fondées sur la connaissance et à l’interaction entre la créativité et les idées, les connaissances et la technologie, ainsi qu’aux valeurs culturelles, au patrimoine culturel et artistique et aux autres expressions créatives individuelles ou collectives, l’Assemblée déciderait, aux termes de ce texte, de proclamer l’année 2021 Année internationale de l’économie créative au service du développement durable. Elle soulignerait ainsi que l’économie créative peut contribuer à la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, notamment en favorisant la croissance économique et l’innovation, l’élimination de la pauvreté, le plein emploi productif et le travail décent pour tous, l’amélioration de la qualité de vie et l’autonomisation des femmes et des jeunes, et peut réduire les inégalités à l’intérieur des pays et entre les pays.
Elle inviterait tous les États Membres, les organismes du système des Nations Unies et les autres organisations internationales et régionales, ainsi que la société civile, le secteur privé, les organisations non gouvernementales, les universitaires et les particuliers, à célébrer cette année internationale, afin de faire prendre conscience de son importance, de promouvoir la coopération et le réseautage, d’encourager la mise en commun des meilleures pratiques et des données d’expérience, de renforcer les compétences des ressources humaines, de promouvoir un environnement porteur à tous les niveaux et de relever les défis de l’économie créative.
L’Indonésie, qui a présenté le projet de résolution, a noté que l’économie de la création, dans le contexte du Programme 2030, pourrait aider à réaliser de nombreux objectifs de développement durable. Elle a mis en avant la nature inclusive de l’économie créative et son potentiel de croissance durable. Pointant de nombreux arguments en faveur du développement de l’économie créative, qui est créatrice d’emplois et d’exportations tout en étant résiliente aux chocs économiques, l’Indonésie a affirmé que si toutes les routes mènent à Rome, beaucoup de routes mènent à la réalisation des objectifs de développement durable, et que l’économie créative en est une.
Avant le vote, l’Union européenne a déclaré qu’elle appuyait la Deuxième Commission depuis de nombreuses années, et qu’elle reconnaissait le droit de chaque État Membre à présenter un projet, mais qu’elle n’était pas favorable à la prolifération de proclamations d’années internationales. Cependant, l’UE a aussi noté que l’économie créative était un angle intéressant pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. L’UE a particulièrement apprécié la transparence des négociations, ainsi que l’approche transrégionale du projet de résolution.
Les États-Unis ont rappelé qu’ils avaient déjà exprimé leur opinion sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Développement durable
Le projet de résolution intitulé « Marée noire sur les côtes libanaises » (A/C.2/74/L.3) a été adopté par 158 voix pour, 9 contre (Australie, Canada, États-Unis, États fédérés de Micronésie, Israël, Kiribati, îles Marshall, Nauru et Papouasie-Nouvelle-Guinée) et 6 abstentions (Côte d’Ivoire, Guatemala, Honduras, îles Salomon, Tonga et Vanuatu). Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale se déclarerait de nouveau profondément préoccupée, pour la quatorzième année consécutive, par les conséquences néfastes qu’a eues pour la réalisation du développement durable au Liban la destruction, par l’armée de l’air israélienne, de réservoirs de carburant situés dans le voisinage immédiat de la centrale électrique de Jiyeh. Elle considèrerait que la marée noire a pollué gravement les côtes libanaises et en partie les côtes syriennes, et qu’elle a eu, de ce fait, de graves incidences sur les moyens de subsistance des habitants et sur l’économie du Liban, en raison de ses répercussions néfastes sur les ressources naturelles, la diversité biologique, la pêche et le tourisme de ce pays ainsi que sur la santé de la population.
En adoptant ce texte, l’Assemblée générale demanderait de nouveau au Gouvernement israélien d’assumer sa responsabilité de dédommager rapidement et convenablement le Gouvernement libanais ainsi que les autres pays directement touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne.
Elle se féliciterait de ce que le Fonds pour le relèvement du Liban ait accepté d’accueillir le fonds de financement de la réparation des dégâts causés par la marée noire en Méditerranée orientale, et inviterait de nouveau les États et la communauté internationale des donateurs à verser des contributions volontaires au fonds de financement et, dans cette perspective, prierait le Secrétaire général de mobiliser une assistance technique et financière internationale pour faire en sorte que le fonds dispose de ressources suffisantes et appropriées.
En présentant le projet de résolution, l’État de Palestine, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le dernier rapport du Secrétaire général relève que les conséquences de cette marée noire sont encore observées aujourd’hui. Le blocus israélien a également empêché les pêcheurs libanais de travailler, a ajouté la représentante, et le Liban a toujours besoin d’un soutien international.
Avant le vote, Israël a assuré que le contenu du projet de résolution n’avait rien à voir avec la réalité. Le rapport du Secrétaire général lui-même souligne qu’il n’y a aucun nouvel élément pertinent, a observé la représentante. En outre, une telle résolution n’a rien à voir avec le développement durable et le rapport ne mentionne pas les roquettes tirées sur Israël, présentant ainsi une image erronée du pays, a reproché la représentante. La délégation d’Israël a donc demandé un vote sur ce projet de résolution en invitant à voter contre.
Après le vote, le Liban s’est félicité de la large approbation du projet de résolution et de la volonté de la communauté internationale de garantir que les pays répondent de leurs actes. Si l’environnement n’est pas pertinent dans le cadre du développement durable, je ne vois pas ce qui peut l’être, a dit la représentante, en appelant au versement de dédommagements adéquats.
Par le projet de résolution intitulé « Tourisme durable et développement durable en Asie centrale » (A/C.2/74/L.43/Rev1), adopté par consensus, l’Assemblée générale soulignerait que le passage de la Route de la soie par l’Asie centrale et les mesures prises par les pays d’Asie centrale pour promouvoir le tourisme sur les marchés mondiaux augmentent l’intérêt des touristes étrangers pour la région. Elle constaterait que les pays d’Asie centrale participent concrètement à l’action de renforcement de la stabilité régionale et de développement durable.
L’Assemblée inviterait les États Membres, d’autres parties prenantes et l’Organisation mondiale du tourisme à continuer d’aider les pays d’Asie centrale à promouvoir un tourisme responsable et durable dans la région. Elle demanderait aux États Membres et aux autres parties prenantes de prendre des mesures efficaces, notamment des initiatives d’écotourisme, pour contribuer à faire en sorte que les femmes participent dans des conditions d’égalité aux processus décisionnels dans tous les domaines et que les jeunes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les peuples autochtones et les populations locales soient bien représentés à tous les niveaux, et de promouvoir une réelle autonomisation économique, principalement en créant des emplois décents et des sources de revenu.
L’Ouzbékistan, qui a présenté le projet de résolution au nom de son pays et du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan et du Turkménistan, a insisté sur le fait que le tourisme, un des secteurs économiques les plus porteurs au niveau mondial, peut être un moteur efficace du développement. Sa promotion pourrait améliorer les conditions socioéconomiques en Asie Centrale, contribuer à la réalisation de l’objectif de développement durable no 8, sur la promotion d’une croissance économique durable, et l’objectif de développement durable no 12, sur la consommation et la production durables. Elle aurait aussi un effet bénéfique sur l’autonomisation des femmes, qui représentent 70% des emplois dans ce secteur.
Avant le vote, le Turkménistan a noté que l’Asie centrale se développait rapidement. Riches d’un patrimoine culturel conséquent, les pays d’Asie centrale déploient des efforts pour attirer les touristes dans la région où le rôle du tourisme durable ne cesse de progresser, procurant des atouts en termes de développement économique, social et culturel, préservant l’environnement, rapprochant les gens et favorisant donc la paix et la compréhension mutuelle.
Après le vote, les États-Unis ont rappelé qu’ils avaient déjà exprimé leur opinion sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, au mois d’octobre.
Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles
Le projet de résolution intitulé « Souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles » (A/C.2/74/L.45), a été adopté par 156 voix pour, 6 contre (Canada, États fédérés de Micronésie, États-Unis, Israël, Îles Marshall et Nauru) et 14 abstentions. Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale, préoccupée par le fait qu’Israël, Puissance occupante, exploite les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et d’autres territoires arabes occupés depuis 1967, réaffirmerait les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, notamment leurs terres et les ressources en eau et en énergie.
Elle exigerait d’Israël, Puissance occupante, qu’il cesse d’exploiter, d’altérer, de détruire, d’épuiser et de mettre en péril les ressources naturelles du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et du Golan syrien occupé.
L’Assemblée reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation si ses ressources naturelles sont exploitées, altérées, détruites, épuisées ou mises en péril par suite de mesures illégales prises par Israël, Puissance occupante, ou des colons israéliens dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et exprimerait l’espoir que cette question sera réglée dans le cadre des négociations entre les parties palestinienne et israélienne relatives au statut final.
Elle demanderait également à Israël, Puissance occupante, de mettre fin, dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et dans le Golan syrien occupé, à toute intervention, y compris celle des colons israéliens, portant atteinte à l’environnement, en particulier au déversement de déchets de toutes sortes, et de mettre fin à la destruction d’équipements essentiels, notamment de réseaux d’adduction d’eau, d’assainissement et d’alimentation en électricité, ainsi qu’à la démolition et à la confiscation de logements, d’infrastructures civiles, de terres agricoles et de puits palestiniens.
Elle demanderait à Israël, Puissance occupante, de lever tous les obstacles à l’exécution des projets environnementaux essentiels, y compris la construction de stations d’épuration des eaux usées dans la bande de Gaza et la reconstruction et l’amélioration des infrastructures d’approvisionnement en eau, notamment dans le cadre du projet d’usine de dessalement pour la bande de Gaza.
Elle engagerait les États et les organisations internationales à continuer d’appliquer activement des politiques qui respectent les obligations que leur fait le droit international en ce qui concerne toutes les pratiques et mesures israéliennes illégales dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, en particulier les activités israéliennes d’implantation de colonies et l’exploitation des ressources naturelles, et soulignerait à cet égard que, dans sa résolution 2334 (2016), le Conseil de sécurité a demandé à tous les États de faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967.
Présentant ce projet de résolution au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’État de Palestine a souligné qu’il réaffirme l’applicabilité de la Convention de Genève sur le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et d’autres territoires arabes occupés depuis 1967. Il demande à Israël de respecter ses obligations au titre du droit international.
S’exprimant, avant le vote, au nom de l’Union européenne, la Finlande a voulu préciser que l’utilisation du terme « Palestine » dans le projet de résolution ne pouvait être synonyme de reconnaissance de l’État de Palestine.
Israël, qui a demandé le vote, a argué que le projet de résolution ne relève pas de cette instance et ne vise qu’à saper la légitimité d’Israël. Par ailleurs, la représentante a dénoncé le lancement de missiles contre Israël depuis la bande de Gaza. Le projet de résolution n’apporte aucune solution constructive, a estimé la représentante, appelant les États Membres à voter contre pour montrer aux dirigeants palestiniens qu’il est temps pour eux de prendre leurs responsabilités.
Après le vote, l’État de Palestine a remercié les nombreux États Membres qui ont voté pour ce projet de résolution qui rappelle les droits inaliénables des Palestiniens sur leurs ressources naturelles. Cette résolution politique est une véritable feuille de route pour le développement durable, condition sine qua non pour la paix durable, a dit la représentante. La loi est faite pour être respectée, et le voleur et le tueur doivent être traduits en justice, a-t-elle conclu.