Désarmement: faute d’accord sur son programme de travail, la Première Commission reporte de nouveau le lancement de son débat général
La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) n’est pas parvenue, ce matin encore, à adopter son programme de travail. Comme jeudi 3 octobre, le Président de la Commission, M. Llorentty Solíz, de la Bolivie, a déploré qu’un consensus n’ait pas pu être atteint afin que puisse démarrer le débat général. Au cœur de cette situation de blocage « sans précédent », figure le non-octroi de visas, par le pays hôte, à des membres de délégations, au premier rang desquelles la Fédération de Russie et l’Iran. Pour ces deux pays, les États-Unis violent l’accord de siège, empêchant ainsi des délégués d’accéder au Siège new-yorkais des Nations Unies et de participer aux manifestations et travaux tenus sous l’égide de l’ONU, « organisation universelle entre toutes » comme l’a souligné le représentant iranien.
Le représentant russe a réitéré la position de son pays, exprimée le 3 octobre: si les États-Unis ne répondent pas aux demandes des pays « floués », et tant que le pays hôte poursuivra sa politique « peu clairvoyante puisqu’elle entrave l’ensemble des travaux de la Commission », il ne sera pas possible de commencer le débat général de la Première Commission. L’Iran a dénoncé les actions des États-Unis, dans lesquelles son représentant a vu un moyen de perturber sciemment le fonctionnement des délégations « ciblées », en rendant impossible la composition de leurs équipes d’experts. « La représentation de nos pays est mise à mal, le pays hôte agissant contre les principes et les règles du droit international », a accusé le représentant iranien.
Les États-Unis ont réagi en se contentant d’assurer qu’ils prenaient « très au sérieux » leurs responsabilités de pays hôte en vertu de l’accord de siège, tout en rappelant que l’examen des questions soulevées par la Russie et l’Iran relevait du Comité des relations avec le pays hôte. À cet égard, le Président de la Commission a indiqué que le Comité aurait bouclé son rapport fin octobre, un document qui sera ensuite examiné en séance plénière de la Sixième Commission le 11 novembre. Toutefois, à l’issue de négociations tenues à huis clos, M. Llorentty Solíz s’est dit confiant que le Bureau de la Première Commission parviendrait à rapprocher les positions des délégations dans les prochaines heures.
Le Président de la Commission a confié qu’il savait que les délégations —à l’instar de celle du Liechtenstein qui s’est exprimée sur ce point et a rappelé aux États-Unis leurs obligations— avaient hâte d’entamer leurs travaux de fond. « Je le sais, les délégations souhaitent sincèrement entrer dans le vif du sujet. Les consultations que nous allons avoir devraient permettre d’obtenir un consensus autour du programme de travail », a-t-il conclu avec optimisme avant de suspendre la séance. La poursuite des travaux de la première Commission est prévue demain, mardi 08 octobre, à 10 heures.