Cinquième Commission: le Secrétariat de l’ONU sommé de finaliser en 2020 le déploiement du progiciel Umoja, miné par des « retards successifs » et des « coûts exorbitants »
La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires était saisie, ce matin, d’une demande de 22 644 000 dollars pour financer en 2020 le déploiement du progiciel de gestion intégré Umoja, ce qui porterait l’enveloppe du projet depuis 2008 à plus de 566 millions de dollars. Excédés par ces « coûts exorbitants » et une mise en œuvre émaillée de « retards successifs », plusieurs délégations ont prié le Secrétaire général de prendre des mesures correctives en vue de finaliser impérativement le projet Umoja d’ici à la fin de 2020, sans retard ni dépassement de budget supplémentaires.
Lancé en 2008 pour moderniser les procédures administratives de l’Organisation, accroître son efficacité et réduire les disparités dans ses méthodes de travail, le déploiement d’Umoja était censé se terminer en 2012. Près de sept ans plus tard, la mise en service du dernier module Umoja-Extension 2, qui représente 41% des processus et fonctionnalités du progiciel, ne devrait pas être finalisée avant 2020, annonce le Secrétaire général dans son onzième rapport d’étape sur Umoja, qui compte actuellement 43 639 utilisateurs et dessert 422 sites. En comptant les 22 644 000 dollars demandés par M. António Guterres pour l’an prochain, le coût direct d’Umoja entre 2008 et 2020 s’élèverait donc à 566 385 611 dollars.
Il est « déconcertant » qu’un projet censé réaliser des économies et des gains d’efficacité prenne trois fois plus de temps que prévu et pour un coût deux fois supérieur aux estimations, a ironisé Singapour. Il est en effet urgent de prendre des mesures correctives pour mettre fin à ces « retards successifs » et contenir ces « coûts exorbitants », se sont impatientés le Groupe des 77 et la Chine, appelant le Secrétaire général à faire en sorte que la mise en œuvre d’Umoja soit entièrement finalisée avant la fin de 2020. Nous voulons une feuille de route pour tout le projet, ses six sous-projets et ses coûts, a renchéri la Fédération de Russie. Ces différentes délégations ont également demandé au Secrétaire général un plan de réalisation « qui mette en évidence clairement et de manière transparente les avantages qualitatifs et quantitatifs d’Umoja ».
Ce plan d’action devrait préciser les principales étapes et produits attendus de l’ensemble du projet Umoja ainsi que les échéances fixées pour leur mise en service, précise dans son rapport le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB). Ce dernier appelle également M. Guterres à soumettre à l’Assemblée générale, l’année prochaine, le rapport final du projet Umoja, qui devra comprendre des informations exhaustives, transparentes et détaillées sur l’exécution intégrale du projet et les dépenses engagées. « Ce rapport final devra également faire le point sur le coût complet d’Umoja et sur les avantages offerts par le progiciel », insiste le Comité consultatif.
La Cinquième Commission était aussi saisie du rapport du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies relatif aux dépenses d’administration de la Caisse dont le nombre de participants et de participantes était passé de 126 736 à la fin de 2017 à 128 594 au 31 décembre 2018. Au 31 décembre 2018, la valeur totale de l’actif de la Caisse s’élevait à 61,14 milliards de dollars, contre 64,78 milliards en 2017 et son portefeuille était constitué à 57% d’actions, principalement concentrées sur le marché nord-américain. Le Groupe des 77 et la Chine ont dénoncé le fait que les investissements de la Caisse dans les pays en développement soit toujours « à la traîne ». La diversification des investissements reste une stratégie fiable pour améliorer le rendement à long terme, ont-ils insisté. Les États-Unis ont quant à eux salué les initiatives en cours, telles que les améliorations des services Web de la Caisse et la création des bureaux régionaux de Nairobi et de Bangkok.
Pour 2020, les prévisions de dépenses de la Caisse des pensions s’élèvent à 97 883 800 dollars, soit une augmentation de 1 909 600 dollars par rapport aux crédits ouverts en 2019, à la suite notamment d’augmentations notables des ressources afférentes au personnel. Le Groupe des 77 et la Chine ont annoncé qu’ils étudieraient le bien-fondé de ces prévisions budgétaires. Les États-Unis ont prévenu que tout dépendra des efforts pour remédier aux retards dans le traitement des dossiers. Ils se sont également réservé le droit d’examiner la nouvelle méthodologie budgétaire utilisée par la Caisse et ses effets sur le budget ordinaire de l’ONU.
La Cinquième Commission était également saisie du rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement du remplacement des bâtiments A à J de l’Office des Nations Unies à Nairobi, dans lequel M. Guterres recommande la création d’un compte pluriannuel des travaux de construction en cours et l’ouverture d’un crédit de 10 490 100 dollars pour 2020.
La Commission a enfin examiné la demande de subvention d’un montant de 8,5 millions de dollars pour financer, en 2020, la composante internationale des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, qui traduit en justice les principaux dirigeants encore en vie du régime des Khmers rouges. Pour combler le déficit de la composante nationale, le Cambodge s’en est remis aux efforts de l’ONU dans la levée de fonds auprès d’autres donateurs.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu vendredi 6 décembre, à partir de 10 heures, et portera sur l’avancement de la gestion souple de l’espace de travail au Siège de l’ONU.
PROJET DE BUDGET-PROGRAMME POUR 2020
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies (A/74/7/Add.14)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné ceux du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies relatif aux dépenses d’administration de la Caisse et aux travaux du Comité mixte à sa soixante-sixième session (A/74/331 et A/74/331/Corr.1); du Secrétaire général sur les incidences administratives et financières des décisions et recommandations figurant dans le rapport du Comité mixte (A/C.5/74/3); du Comité des commissaires aux comptes sur le rapport financier et les états financiers audités de la Caisse commune des pensions (A/74/5/Add.16); et celui sur la suite donnée aux recommandations formulées par le Comité des commissaires aux comptes (A/74/329). Le CCQAB était également saisi d’une note du Secrétaire général sur la composition du Comité des placements.
Dans sa résolution 72/262 A, l’Assemblée générale avait approuvé un montant total de 191 659 800 dollars pour l’exercice biennal 2018-2019, dont 169 467 900 dollars étaient financés directement par la Caisse et 22 191 900 dollars représentaient la part à la charge de l’Organisation. Le Comité mixte prévoit une sous-utilisation des crédits d’un montant de 6 743 000 dollars (3,5%). Le Comité des commissaires aux comptes a signalé que le nombre de participants et de participantes à la Caisse était passé de 126 736 à la fin de 2017 à 128 594 au 31 décembre 2018
Le Comité mixte indique qu’en 2018 la Caisse avait traité 79,7% des dossiers dans les 15 jours ouvrables qui avaient suivi la réception des trois documents à savoir le formulaire de notification administrative concernant la cessation de service, la notification de cessation de service et les instructions concernant le versement des prestations; les deux premiers documents étant émis par les organisations affiliées et le troisième est présenté par les participants.
Le CCQAB prend note des progrès accomplis pour traiter les dossiers de demande de prestations dans les délais et réaffirme qu’il ne faut ménager aucun effort pour remédier aux causes des retards et ainsi éliminer l’arriéré des dossiers.
Au 31 décembre 2018, la valeur totale de l’actif de la Caisse s’élevait à 61,14 milliards de dollars (contre 64,78 milliards en 2017) et celle du passif à 0,36 milliard de dollars (contre 0,41 milliard en 2017), de sorte que le montant de l’actif net disponible pour le versement des prestations s’établissait à 60,78 milliards de dollars (contre 64,37 milliards en 2017). Le portefeuille de la Caisse était constitué à 57% d’actions, principalement concentrées sur le marché nord-américain, et le rendement (en valeur nominale) s’était établi à ‑4,7%; le rendement réel corrigé de l’inflation s’établissant à ‑6,5%. Le CCQAB rappelle que l’Assemblée générale a souligné qu’il importait que la Caisse obtienne un taux de rendement réel de 3,5% par an.
Le Comité rappelle que l’Assemblée générale a prié le Secrétaire général de continuer de diversifier les investissements en les répartissant entre les marchés des pays développés et ceux des pays émergents et des pays en développement, pour autant qu’une telle diversification réponde aux intérêts des participants et des bénéficiaires de la Caisse et de veiller à ce que la décision d’investir sur tel ou tel marché soit prise avec prudence, compte pleinement tenu des quatre grands critères applicables aux investissements, à savoir la sécurité, la rentabilité, la liquidité et la convertibilité.
Pour 2020, les prévisions de dépenses de la Caisse des pensions s’élèvent à 97 883 800 dollars (avant actualisation des coûts), ce qui représente une augmentation de 1 909 600 dollars (2%) par rapport aux crédits ouverts pour 2019. Ce projet de budget fait apparaître des augmentations notables par rapport à 2019 pour ce qui est des ressources afférentes au personnel. Les prévisions autres que les dépenses de personnel s’élèveraient à 47 326 700 dollars, soit une diminution de 3 606 500 dollars (7%).
Étant donné que l’Assemblée générale a décidé que le Service administratif de la Caisse des pensions devait être reconstitué dans les limites des crédits déjà ouverts, et compte tenu du nombre de nouveaux postes qui ont été demandés, le Comité consultatif recommande de ne pas approuver la création d’un poste de spécialiste des ressources humaines (P-3). Il recommande également de ne pas approuver la création d’un poste d’assistant(e) aux systèmes d’information [agent(e) des services généraux (Autres classes)]. Il s’oppose aussi à la reconduction de trois emplois de temporaire réservés à des assistants chargés des prestations. Le Comité rappelle que tous les emplois de temporaire (autres que pour les réunions), y compris ceux qu’il est proposé de reconduire, doivent être pleinement justifiés dans les projets de budget.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Mme LEEN M. SHAMI, de l’État de Palestine, a pris note de la proposition budgétaire pour 2020 qui prévoit de créer un secrétariat indépendant et distinct pour le Comité mixte de la Caisse commune des pensions. Le Groupe étudiera le bien-fondé des prévisions budgétaires pour 2020, en particulier les propositions relatives aux effectifs des entités respectives de la Caisse, a poursuivi Mme Shami qui a relevé que la composition du Groupe de travail sur la gouvernance du Comité mixte enfreint le paragraphe 14 de la résolution 73/274 de l’Assemblée générale. La représentante a ensuite félicité la Caisse commune des pensions pour les progrès dans le traitement des prestations. Elle a dit vouloir comprendre en l’occurrence l’opérationnalisation des indices de référence et autres paramètres. Elle a aussi dit vouloir des informations sur les progrès faits dans la fonctionnalité des Normes comptables internationales pour le secteur public (IPSAS) d’autant plus que les problèmes survenus lors de leur lancement ont été résolus.
Venant aux investissements, la représentante a insisté sur les quatre critères fixés. Quant à la diversité géographique de ces investissements, elle a dénoncé le fait qu’au 31 décembre 2018, ils étaient toujours à la traîne dans les pays en développement. La diversification des investissements reste une stratégie fiable pour améliorer le rendement à long terme, a souligné la représentante. À son tour, elle a exigé la mise en œuvre de toutes les recommandations du Comité des commissaires aux comptes « dans les délais impartis ».
Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a rappelé que la valeur totale de l’actif de la Caisse commune des pensions, qui compte désormais plus de 128 000 participants et bénéficiaires, dépasse les 60 milliards de dollars. Elle a salué les nouvelles initiatives en cours, telles que les améliorations des services Web de la Caisse et la création des bureaux régionaux de Nairobi et de Bangkok, qui offrent, selon elle, de nouveaux moyens de communication aux bénéficiaires de la Caisse. Elle s’est également félicitée de la mise en œuvre d’un nouveau mécanisme de dépôt des plaintes pour les bénéficiaires.
Tout en exprimant sa satisfaction face à l’amélioration du traitement des dossiers dans le délai souhaité de 15 jours ouvrables suivant leur réception, la représentante s’est déclarée préoccupée par le volume important des arriérés. Elle a appelé la Caisse à déployer des efforts « plus ciblés et plus efficaces » afin de remédier aux causes de ces retards. Nous tiendrons compte de tous ces efforts lorsque nous examinerons la proposition de budget pour 2020 », a-t-elle mis en garde, tout en annonçant l’intention de son pays d’examiner la nouvelle méthodologie budgétaire utilisée par la Caisse et ses effets sur le budget ordinaire de l’ONU.
S’agissant des questions de gouvernance, la représentante a pris note des progrès accomplis jusqu’ici. Elle a toutefois estimé qu’il reste encore beaucoup à faire pour appliquer pleinement la résolution adoptée par l’Assemblée générale l’an dernier. La représentante a conclu en saluant les efforts déployés par le Bureau de la gestion des investissements pour minimiser les effets de la volatilité des marchés sur la performance de la Caisse et maintenir l’objectif à long terme de taux de rendement réel de 3,5%. Elle s’est enfin félicitée du renforcement par ce même Bureau du dispositif de risques opérationnels et de fraude de la Caisse.
M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a souligné l’efficacité avec laquelle la Caisse commune des pensions s’acquitte de son mandat. Accueillant favorablement les mesures visant à accroître la transparence et la diversité des catégories d’actifs, le représentant a insisté sur les quatre critères. Il a apporté son appui aux propositions du CCQAB relatives à la gouvernance de la Caisse. S’il se dit convaincu que rien ne justifie de modifier la composition du Comité mixte de la Caisse, le représentant ne s’est néanmoins pas opposé à un ajustement.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le onzième rapport d’étape sur le progiciel de gestion intégré (A/74/7/Add.17)
Pour l’établissement de ce rapport, le CCQAB a examiné ceux du Secrétaire général (A/74/478) et du Comité des commissaires aux comptes (A/74/153), établi à l’issue d’un audit réalisé en février 2019 et portant sur la gouvernance, la gestion et le suivi du projet, sur la mise en service des processus et fonctionnalités d’Umoja-Extension 2 et sur le statut et le fonctionnement des processus et fonctionnalités déjà opérationnels, sur la réorganisation de l’équipe du projet et la prise en main d’Umoja et sur l’estimation des coûts et avantages du progiciel de gestion intégré. Le rapport contient également les résultats de l’audit informatique qui a porté sur les fonctions de contrôle et la qualité des données en matière de traitement des paiements.
Quant au rapport du Secrétaire général, les principales questions abordées sont les suivantes: gestion, gouvernance et contrôle du projet; état d’avancement du projet; gestion du changement; avantages offerts par Umoja; prise en main d’Umoja; gestion des risques; ressources nécessaires pour 2020. Le CCQAB partage les préoccupations du Comité des commissaires aux comptes quant à la direction et au contrôle du projet en 2018. Il souligne la nécessité pour le projet Umoja de bénéficier d’une gouvernance et d’un contrôle efficaces et pérennes ainsi que d’une direction ferme. Il recommande que l’Assemblée générale prie instamment le Secrétaire général de faire en sorte que les comités de la gouvernance s’acquittent pleinement de leurs rôles respectifs et se réunissent à intervalles réguliers.
Le poste de directeur du projet Umoja étant indispensable à l’efficacité de l’encadrement, de la planification et de la gestion courante du projet, et compte tenu également de l’importance du rôle du Contrôleur, le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de faire en sorte que les arrangements actuels n’aient pas d’incidence sur la bonne exécution de ces deux fonctions. Le Comité consultatif est profondément préoccupé de constater qu’il y a encore des lacunes importantes dans la gestion et le suivi du projet à ce stade avancé de la mise en œuvre. Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de veiller à ce qu’il soit donné suite sans délai à l’intégralité des recommandations du Comité des commissaires aux comptes en matière de planification et de suivi du projet.
Tout en notant que, dans son rapport, le Secrétaire général fournit des informations sur le déploiement des six sous-projets d’Umoja-Extension 2, le Comité estime que celles-ci ne sont pas suffisantes pour lui permettre d’évaluer clairement les progrès effectivement accomplis sur la voie de l’achèvement de chaque sous-projet. Il regrette de ne pas avoir reçu de réponse claire à ses demandes d’informations actualisées sur le taux d’avancement du projet Umoja dans son ensemble et sur les progrès accomplis dans chacun des sous-projets d’Umoja-Extension 2.
Le Comité consultatif se dit profondément préoccupé par le fait que le Secrétaire général n’a pas achevé l’ensemble du projet dans le respect du budget et du calendrier approuvés, qu’il n’a pas fourni le plan de prise en main d’Umoja demandé par l’Assemblée générale et qu’il a demandé dans son rapport un nouveau report des échéances du projet, qui se traduit par une nouvelle escalade des coûts. Le Comité note également que, dans son rapport, le Secrétaire général ne donne pas d’informations transparentes au sujet des progrès accomplis sur la voie de l’achèvement de l’ensemble du projet Umoja, qu’il ne précise pas, notamment, la date d’achèvement prévue et qu’il ne détaille pas les activités restant à exécuter dans chaque sous-projet et les échéances fixées pour leur exécution.
Le Comité consultatif demande donc au Secrétaire général de fournir à l’Assemblée générale un plan d’action devant permettre que l’ensemble du projet Umoja et chacun des sous-projets d’Umoja-Extension 2 soient achevés d’ici à la fin de l’année 2020. Ce plan d’action devrait préciser les principales étapes et les produits attendus de l’ensemble du projet Umoja ainsi que des six sous-projets d’Umoja-Extension 2 ainsi que les échéances fixées pour leur mise en service.
Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale de clôturer le projet Umoja le 31 décembre 2020. Il recommande également que l’Assemblée prie le Secrétaire général de lui présenter, pour examen durant la partie principale de sa soixante-quinzième session, le rapport final du projet Umoja, qui devra comprendre des informations exhaustives, transparentes et détaillées sur l’exécution intégrale du projet et les dépenses engagées. Ce rapport final devra également faire le point sur le coût complet d’Umoja et sur les avantages offerts par le progiciel.
Le coût complet estimatif d’Umoja pour la période 2008-2030 augmenterait de 15 540 601 dollars, passant du montant estimatif de 1 414 225 429 dollars à 1 429 766 030 dollars. Le Comité consultatif note avec préoccupation que le coût continue d’augmenter en raison des retards successifs. Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’établir la version définitive des estimations du coût complet d’Umoja en tenant compte des recommandations du Comité des commissaires aux comptes et du fait que tous les éléments du progiciel vont entrer dans une phase de maintenance après la clôture du projet.
Le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de faire figurer dans le projet de budget-programme pour 2021 une proposition détaillée concernant la méthode à appliquer pour estimer les coûts liés à la période de maintenance qui suivra la clôture du projet, et d’y exposer de façon détaillée la manière dont l’équipe Umoja sera intégrée aux services du Secrétariat, y compris les mesures visant à garantir que le projet Umoja repose sur un modèle de fonctionnement viable.
Le montant des ressources prévues pour 2020 s’élève à 35 378 000 dollars, note le CCQAB. Compte tenu du solde inutilisé, 12 734 000 dollars à la fin de 2019, qu’il est proposé de reporter sur 2020, le montant net des ressources nécessaires pour 2020 est de 22 644 000 dollars. Les ressources supplémentaires proposées pour 2020, d’un montant de 22 644 000 dollars, porteraient le montant total des dépenses directement liées au projet à 566 385 600 dollars en 2020, alors que ce montant était de 543 741 600 dollars entre 2008 et 2019. Compte tenu de la sous-utilisation des crédits en 2019, de la nécessité de donner la priorité aux sous-projets d’Umoja-Extension 2 et du fait qu’il faut éviter d’ajouter des fonctionnalités qui n’étaient pas prévues initialement, le Comité recommande que l’Assemblée générale réduise de 3% (1 061 300 dollars) le montant des ressources proposées, le ramenant ainsi de 35 378 000 dollars à 34 316 700 dollars.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Mme LEEN M. SHAMI, de l’État de Palestine, a exhorté le Secrétaire général à surveiller de près la mise en œuvre d’Umoja-Extension 2 et à veiller à ce que les enseignements tirés de la mise en œuvre d’Umoja-Démarrage et d’Umoja-Extension 1 soient appliqués de manière proactive. « À notre grande consternation », s’est-elle exclamée, l’équipe Umoja n’a toujours pas achevé la mise en œuvre de l’ensemble du projet. Elle s’est dite déçue d’une autre demande de prolongation du calendrier, à un coût supplémentaire pour l’Organisation et les États Membres, malgré les retards répétés et les coûts exorbitants. Elle a dénoncé les faiblesses persistantes dans la planification et l’évaluation qui ne devraient plus arriver à ce stade du projet. Nous avons déjà dépensé beaucoup de ressources et, à ce jour, le Secrétaire général n’a toujours pas présenté la dernière mise à jour sur le coût total, l’ampleur de la réalisation des avantages et le plan d’intégration.
Il est urgent de prendre des mesures correctives, s’est impatientée Mme Shami qui a appelé le Secrétaire général à assurer qu’Umoja soit complètement mis en œuvre avant la fin de 2020, sans plus de retard. La représentante a réclamé un plan de réalisation qui mette en évidence clairement et de manière transparente les avantages qualitatifs et quantitatifs d’Umoja. Elle a exhorté les comités de gouvernance à jouer un contrôle proactif et de leadership dans le déploiement d’Umoja. En cette période d’austérité et d’incertitude fiscales, nous continuerons à examiner de près Umoja et à appliquer à ce projet une norme uniforme de discipline budgétaire, a tancé la représentante dont le Groupe attend avec intérêt l’actualisation du déploiement d’Umoja-Extension 2 et son impact sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement, des remboursements et des paiements aux pays fournisseurs de contingents et de personnel de police. Nous attendons avec impatience la mise à jour des mesures nécessaires pour combler les lacunes dans le contrôle des applications et la maintenance des données de base, a prévenu la représentante.
« Umoja est un catalyseur clef de la modernisation et des réformes de l’administration des Nations Unies », a déclaré Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis), estimant que le déploiement du progiciel de gestion intégré est l’un des projets les plus importants jamais entrepris par le Secrétariat. Umoja a en effet ouvert la voie à davantage de transparence et à une gestion financière plus efficace des ressources de l’ONU, a-t-elle salué. Aux yeux de la représentante, un projet d’une telle complexité exige une gestion, une évaluation des risques et des mesures d’atténuation solides. Sur ces divers points, la représentante a dit souscrire aux recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC).
Tout en saluant les efforts pour réduire les coûts opérationnels du projet et pour tirer parti des avantages qualitatifs et quantitatifs offerts par le progiciel, la représentante s’est dite préoccupée par les nouveaux retards dans la mise en œuvre du projet et l’augmentation de son coût global. Elle a rappelé que les États Membres n’ont eu de cesse de fournir au projet des fonds, des conseils et des encouragements. « Sa mise en œuvre complète ne devrait pas être davantage retardée », a-t-elle martelé.
M. KENNY TAN (Singapour) a salué l’augmentation progressive du nombre d’utilisateurs d’Umoja, soit plus de 43 000 personnes répartis sur 420 sites. Pour la plupart d’entre eux, a poursuivi M. Tan, le progiciel de gestion intégré a été synonyme d’amélioration. Le représentant s’est toutefois dit profondément préoccupé par les retards successifs dans la mise en œuvre du projet et par l’augmentation significative de ses coûts. Certes, a-t-il reconnu, tout projet informatique de cette envergure présente des défis. Mais il est « déconcertant » qu’un projet censé réaliser des économies et des gains d’efficacité prenne trois fois plus de temps que prévu et pour un coût deux fois supérieur aux estimations, a-t-il déploré, rappelant que le coût total du projet s’élève désormais à 1,43 milliard de dollars. Le représentant a appelé le Secrétaire général à prendre de toute urgence des mesures pour s’assurer de la finalisation du projet sans retard ou autre dépassement budgétaire, y compris la formulation d’un plan de concrétisation des avantages d’Umoja. M. Tan a souligné l’intention de son pays de passer au peigne fin les demandes de ressources additionnelles formulées par le Secrétaire général pour 2020.
Le représentant a, à son tour, appelé à la mise en œuvre des recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC), y compris celles concernant les risques de fraude liés aux paiements des fournisseurs et à la mise à jour des données de base. Pour atténuer ces risques, il a conseillé d’automatiser l’exécution de la principale proposition de paiement dans Umoja, de réduire au minimum les cas exceptionnels pouvant donner lieu à l’exécution d’une proposition de paiement ad hoc et d’examiner les données de base relatives aux informations bancaires afin de recenser les cas dans lesquels plusieurs fournisseurs sont associés au même compte bancaire.
Le représentant a enfin déploré que le plan de prise en main d’Umoja n’ait pas encore été arrêté sous sa forme définitive. Il a appelé le Secrétaire général à faire en sorte que l’ONU dispose de la capacité de maintenir le système sans trop dépendre d’une expertise extérieure.
M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a reconnu que l’actuelle Secrétaire générale adjointe chargée du Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité n’a fait qu’hériter d’un projet qu’elle n’a pas créé. Nous espérons que vous pourrez mener à bien ce projet, que la situation s’améliorera et que les États Membres n’auront plus à s’en soucier, a ajouté le représentant. Il a noté que le budget du projet est passé de 248 millions de dollars à plus 600 millions de dollars et que les avantages attendus se font précisément toujours attendre. On a oublié la promesse des économies à réaliser, a-t-il taclé, se déclarant également préoccupé que le Secrétaire général n’entend pas terminer le projet à temps et dans les limites du budget approuvé. Nous voulons une feuille de route pour tout le projet, six sous-projets et ses coûts, s’est impatienté, à son tour, le représentant.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’état d’avancement du remplacement des bâtiments A à J de l’Office des Nations Unies à Nairobi (A/74/7/Add.15)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général (A/74/343). Le Comité consultatif rappelle que le complexe de Gigiri se situe sur un terrain de 140 acres mis à disposition par le Gouvernement kényan en 1975 puis en 1978 (respectivement 100 et 40 acres) et comprend 18 immeubles de bureaux, un centre de conférences construit entre 1983 et 1985, un nouveau bâtiment à usage de bureaux construit au cours de l’exercice biennal 2009-2010, et de nombreux bâtiments préfabriqués, conçus à l’origine comme des locaux transitoires mais utilisés aujourd’hui comme des espaces de bureaux temporaires. Quelque 56 organismes, fonds et programmes des Nations Unies occupent actuellement le complexe. Le Comité se félicite du projet de créer un groupe de travail sur les contributions volontaires et les contributions en nature des États Membres.
Les trois principaux objectifs du projet sont la réalisation des premiers travaux relatifs à la réaffectation du bâtiment des services de publication et à la construction d’une annexe; la mise en place de stratégies de gestion souple de l’espace de travail dans tous les bureaux du complexe en vue d’améliorer l’utilisation de l’espace; et la construction d’un nouveau bâtiment composé de deux immeubles de bureaux en vue de remplacer les bâtiments A à J. Mais le projet ne pourra pas être mis en œuvre tant que le cahier des charges définitif n’aura pas été arrêté, c’est-à-dire une fois que les dimensions requises des nouveaux bâtiments auront été déterminées, au plus tôt à la fin de 2020. La date d’achèvement prévue, soit le troisième trimestre de 2024, reste inchangée, malgré un décalage de six mois dans la phase des premiers travaux du fait de retards en ce qui concerne la conception et les appels d’offres. Le plan de mise en œuvre relatif au calendrier des déménagements pour chacun des 10 bâtiments et leurs locataires sera présenté dans le prochain rapport.
Le montant total maximum sera soumis pour approbation à l’Assemblée générale à sa soixante-quinzième session, car le coût du projet sera déterminé en 2020 après l’achèvement de la conception du nouveau bâtiment et après une dernière enquête sur les connaissances et les enseignements tirés des projets pilotes relatifs aux stratégies de gestion souple de l’espace de travail. Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de lui présenter, dans son prochain rapport, l’ensemble du projet pour approbation, y compris des précisions sur les besoins réels en locaux ainsi que sur le nombre et les dimensions des nouveaux bâtiments. Il compte que les prévisions budgétaires futures seront établies en fonction du cahier des charges et de la stratégie d’exécution du projet.
Il note avec préoccupation que le projet accuse déjà un retard de six mois et compte que tout autre glissement de calendrier sera évité. Le Comité consultatif estime qu’il est urgent de clarifier un certain nombre de questions avant d’aller plus loin. Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de fournir un état d’avancement des trois projets pilotes mentionnés ci-dessus; des renseignements sur la participation aux projets pilotes des locataires et sur l’avis de ces derniers à ce sujet; les accords conclus avec les locataires quant à leur intention de mettre en œuvre ou non des stratégies de gestion souple de l’espace de travail et quant à leur intention de mettre à la disposition de l’Office des Nations Unies à Nairobi les ressources financières nécessaires, notamment en matière d’informatique et de mobilier, pour les travaux de construction devant être effectués dans leurs locaux loués; de plus amples détails, dont une ventilation des coûts, sur la proposition du Secrétaire général visant à mettre en œuvre des stratégies de gestion souple de l’espace de travail; et une clarification des périodes de chevauchement entre les volets de conception et de construction dans le calendrier du projet pour ce qui concerne les stratégies de gestion souple de l’espace de travail.
En attendant, le Comité approuve la création d’un compte pluriannuel des travaux de construction en cours pour le projet et approuve le report à 2020 du solde inutilisé de 2 626 100 dollars de 2019. L’Assemblée devrait ouvrir un crédit de 10 490 100 dollars.
M. SAED KATKHUDA, de l’État de Palestine, a salué le Kenya, en tant que pays hôte de l’Office des Nations Unies à Nairobi, pour son appui « indéfectible » aux travaux de l’Office, y compris le projet de remplacement de ses bâtiments A à J. L’ONU entreprend plus d’activités en Afrique que partout ailleurs dans le monde, a rappelé M. Katkhuda, soulignant que l’Office est le seul lieu d’affectation permanent des Nations Unies dans un pays en développement, et le siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat). Dans ce cadre, le représentant a réaffirmé l’appui de son Groupe au projet de remplacement des bâtiments A à J, afin de les rendre conformes aux règles de construction en vigueur, aux normes de sécurité de l’Organisation et aux normes de construction parasismique du Kenya, tout en améliorant leur accessibilité pour les personnes handicapées.
Le représentant a demandé instamment que le projet soit achevé dans les délais et dans les limites du budget approuvé. Il a encouragé le Secrétaire général à procéder régulièrement à des études du marché locatif à Nairobi, en vue d’augmenter les revenus. Il a en outre noté que la structure de gouvernance du projet est demeurée inchangée depuis le rapport de 2017 et a jugé que cette continuité est primordiale à l’heure où le projet entame la phase de construction du nouveau bâtiment et le passage à un mode de gestion souple du travail dans tous les espaces existants. Le représentant a également insisté sur l’importance de la coordination, du suivi du projet et de la gestion des risques. Sur ces différents points, il a appelé le Secrétaire général à tirer parti des enseignements appris des projets pilotes relatifs aux stratégies de gestion souple de l’espace de travail.
S’agissant des coûts, le représentant a pris note du peu de chance que le projet soit mené à bien dans les limites du budget prévu. Il a cependant noté que le niveau de confiance dans la capacité de réaliser le projet sans dépassement de budget devrait augmenter une fois que le cahier des charges et le budget global auront été approuvés et que les activités de conception auront commencé.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. KATLEGO BOASE MMALANE (Botswana), a salué le Gouvernement du Kenya pour l’appui qu’il a offert et continue d’offrir à l’Office des Nations Unies. Il a ensuite rappelé que l’évaluation des bâtiments A à J a été achevée en 2014 et a donc salué le Secrétaire général pour avoir pris des mesures susceptibles de moderniser ces bâtiments. Après avoir passé en revue ces mesures, le représentant a voulu en savoir plus sur les besoins en personnel et promis que son Groupe soutiendra « comme d’habitude » les propositions du Secrétaire général. Il a d’ailleurs appelé ce dernier à adopter des stratégies d’atténuation des risques pour rester dans les limites des coûts et du calendrier agréés. De bons mécanismes de gouvernance et de contrôle sont absolument impératifs, a insisté le représentant, qui a mis l’accent sur la « centralité » en la matière du Service mondial des politiques de gestion des biens. Le représentant a aussi dit attendre les discussions sur la proposition du Secrétaire général de créer un compte pluriannuel. Il n’a pas oublié de rappeler que les résolutions de l’Assemblée générale sur les projets de construction soulignent toutes la nécessité de recourir aux capacités locales.
M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a rappelé, à son tour, que l’Office des Nations Unies à Nairobi est le seul siège de l’ONU dans un pays en développement, abritant le PNUE et ONU-Habitat, de même que les bureaux de plusieurs opérations de maintien de la paix et ceux des agences, fonds et programmes des Nations Unies. Au fil des ans, a-t-il affirmé, le Kenya a massivement investi pour faire en sorte que l’ONU s’acquitte efficacement de ses mandats à Nairobi. Toutefois, a rappelé le représentant, l’expansion progressive de la présence onusienne a mis en lumière la nécessité de remplacer les bâtiments A à J.
Le représentant a salué la demande du Secrétaire général d’allouer 13 116 200 dollars au projet en 2020, tout en notant que les premiers travaux accusent un retard de six mois, du fait des retards pris dans la conception et les appels d’offres. Le représentant a appelé le Secrétaire général à prendre des mesures pour éviter tout délai supplémentaire. Il a appuyé la demande du CCQAB de créer un compte pluriannuel et a invité le système onusien à augmenter les ressources pour faire non seulement de l’Office, le siège de l’ONU en Afrique, mais également dans tout le monde en développement, sur un pied d’égalité avec les autres sièges.
Rapport du Bureau des services de contrôle interne sur l’audit de la composante internationale des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (A/74/281)
Le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) a procédé à l’audit de la composante internationale des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens afin d’évaluer si elle était suffisamment efficace et efficiente dans l’exécution des tâches prescrites par son mandat. L’audit a été mené de février à mai 2019. Il couvre la période allant de janvier 2017 à mars 2019 et porte sur la clôture des dossiers; la viabilité financière et mesures d’économie; l’administration.
Dans l’ensemble, la composante internationale a progressé dans l’exécution de son mandat, notamment en contribuant à clôturer trois dossiers, en prenant des mesures visant à la rendre plus efficace et à pallier les problèmes de financement, ainsi qu’en réduisant progressivement ses effectifs. L’Assistance des Nations Unies aux procès des Khmers rouges, dispositif administratif qui appuie l’action de l’Organisation au sein des Chambres extraordinaires, a pris des mesures d’économie et rationalisé son fonctionnement pour s’adapter à l’évolution des besoins opérationnels.
En revanche, estime le BSCI, il convient de vérifier que l’obligation pour les avocats de la défense d’être inscrits au barreau de leur pays est bien respectée et de réexaminer et réviser le mémorandum d’accord relatif à la prestation de services d’appui administratif conclu avec la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP). Par ailleurs, quoiqu’aucune recommandation n’ait été formulée à cet égard, l’Assistance des Nations Unies aux procès des Khmers rouges pourrait prendre contact avec les chambres et les bureaux par l’intermédiaire du Bureau de l’administration des chambres extraordinaires pour faire en sorte que les délais fixés dans les plans trimestriels de clôture des dossiers soient mieux respectés, certains ayant été repoussés.
Le BSCI a formulé quatre recommandations auxquelles l’Assistance des Nations Unies aux procès des Khmers rouges a souscrit. La première recommandation consiste à ce que par l’intermédiaire du Bureau de l’administration des Chambres extraordinaires, l’Assistance des Nations Unies consulte les chambres et les bureaux pour faire en sorte que les besoins révisés en matière de traduction soient communiqués en temps voulu et qu’il en soit tenu compte dans les prévisions relatives aux délais de clôture des derniers dossiers.
L’Assistance des Nations Unies devrait aussi mettre en place des mesures pour vérifier que les avocats étrangers remplissent toujours les critères d’admissibilité pour exercer comme défenseurs devant les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens.
Elle devrait également vérifier et s’assurer que la CESAP fournit bien tous les services prévus dans le mémorandum d’accord conclu entre les deux parties; déterminer si les sommes remboursées à la CESAP sont adaptées compte tenu des services reçus et, le cas échéant, renégocier les montants fixés dans le mémorandum d’accord.
L’Assistance des Nations Unies aux procès des Khmers rouges devrait enfin faire en sorte que les superviseurs et les chefs de bureau s’assurent que l’ensemble du personnel suit bien les programmes de formation obligatoire et que les évaluations de la performance sont achevées dans les délais impartis.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la demande de subvention pour les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (A/74/Add.16)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général (A/74/359) qui demande à l’Assemblée générale d’ouvrir des crédits pour une subvention d’un montant de 8,5 millions de dollars destinée à la composante internationale des Chambres pour 2020, soit 7 millions pour les postes et 1,9 million pour les émoluments des non-fonctionnaires. Les Chambres extraordinaires comprennent une composante nationale et une composante internationale financées séparément. Le Gouvernement cambodgien prend à sa charge les traitements et émoluments des juges cambodgiens et du personnel recruté sur le plan local, tandis que ceux des juges internationaux, du coprocureur international et du personnel recruté par l’Organisation sont financés au moyen de contributions volontaires.
Le Comité consultatif note qu’après sept demandes consécutives de subvention, depuis 2013, cette pratique n’a plus rien d’exceptionnel. Il souligne que les contributions volontaires devraient demeurer une des principales sources de financement des Chambres et qu’il faudrait redoubler d’efforts pour éviter de continuer à recourir aux subventions. Pour le Comité consultatif, l’ouverture d’un crédit destiné à financer une partie du budget de la composante internationale pour 2020 nuira au caractère volontaire des arrangements financiers actuels et aux efforts de collecte de fonds.
Toutefois, compte tenu du déficit de financement prévu pour la composante internationale en 2020, du caractère incertain du versement des contributions annoncées et de la nécessité de veiller à ce que les Chambres extraordinaires puissent poursuivre leurs activités, il recommande à l’Assemblée générale non pas d’ouvrir des crédits mais d’autoriser le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant ne dépassant pas 7 millions de dollars pour compléter à titre transitoire les contributions volontaires du 1er janvier au 31 décembre 2020. Le Comité consultatif continue d’insister sur le fait qu’il est entendu que le Secrétaire général fera tout ce qui est en son pouvoir pour accroître le niveau des contributions volontaires. Au cas où le montant des contributions volontaires reçues serait supérieur aux besoins des Chambres extraordinaires pour 2020, les fonds du budget ordinaire qui sont alloués à celles-ci pour la période seront remboursés à l’Organisation. Des mesures appropriées seront également prises pour faire des économies et réaliser des gains d’efficacité aux Chambres extraordinaires qui feront tout ce qui est en leur pouvoir pour mener rapidement à terme leur mandat.
Le Comité consultatif note en effet que l’instruction est terminée et qu’une ordonnance de clôture a été rendue dans certains dossiers. Il souligne qu’il importe d’actualiser régulièrement le plan d’achèvement des travaux et réaffirme que toutes les mesures nécessaires doivent être prises pour clore les dossiers dans les plus brefs délais, notamment procéder à une planification plus efficace, tout en respectant pleinement la procédure judiciaire. Compte tenu de la longueur des procédures, de l’incertitude quant au calendrier des dossiers restants et du fait que l’activité judiciaire se poursuivra probablement pendant plusieurs années encore, il se dit de nouveau préoccupé par les incidences financières potentielles.
Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. SAED KATKHUDA, de l’État de Palestine, a souligné que la garantie d’un financement adéquat et durable des Chambres extraordinaires reste une priorité pour son Groupe qui est néanmoins préoccupé par des difficultés financières persistantes, en dépit des efforts de levée de fonds. Le représentant a noté que les contributions volontaires ont diminué au fil des ans passant de 17,7 millions de dollars en 2015 à 6,3 millions en 2019. Saluant les mesures d’économies du Secrétaire général pour faire face à cette baisse, il a encouragé ce dernier à poursuivre ses efforts de mobilisation des fonds. L’échec des Chambres serait « une autre tragédie » dans la quête de justice du peuple cambodgien qui attend depuis des décennies des résultats. L’échec serait également un grave revers pour la lutte de la communauté internationale contre l’impunité, a prévenu le représentant.
M. SOVANN KE (Cambodge) a salué le Secrétaire général pour son rapport soulignant les progrès accomplis par les Chambres extraordinaires et pour sa demande de subvention de 8,5 millions de dollars. S’agissant de la composante nationale, M. Ke a annoncé l’intention de son pays, comme lors des cinq années précédentes, de financer les coûts à hauteur de 3,8 millions de dollars, dont 1,6 million pour les coûts opérationnels et 2,2 millions pour le versement des salaires des personnels recrutés sur le plan national pendant les six premiers mois de l’année. Quant au déficit de financement prévu pour la composante nationale en 2020, d’un montant de 1,24 million de dollars, le représentant a dit s’en remettre aux efforts de l’ONU pour lever des fonds auprès d’autres donateurs.