Cinquième Commission: cri d’alarme du Président face aux 1 000 questions et plus posées par les États Membres sur le budget 2020 de l’ONU
Le Président de la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, a poussé, aujourd’hui, un véritable cri d’alarme face au nombre « sans précédent » de questions posées par les États Membres sur la proposition budgétaire 2020 de l’ONU. Le Secrétariat de l’Organisation est submergé par plus de « 1 000 demandes écrites », a précisé M. Andreas D. Mavroyiannis, prévenant que si les délégations ne mettent pas immédiatement fin à ce « cercle vicieux », la Commission risque fort de ne pas finir son travail à la date prévue du 13 décembre 2019.
Compte tenu des délais, le Président a jugé que « nous devrions tous être alarmés par le nombre sans précédent de questions ». Si M. Mavroyiannis a dit comprendre que le tout premier budget annuel de l’ONU suscite un surcroît de questions, il s’est tout de même dit étonné que leur nombre ait « plus que doublé » par rapport à l’exercice biennal 2018-2019. Au 15 novembre, a-t-il compté, le Secrétariat de l’ONU avait officiellement reçu plus de 1 000 questions sur le budget 2020 et plus de 200 autres sur d’autres sujets.
« Le Secrétariat m’a assuré qu’il travaille sans relâche, 24 heures sur 24, pour envoyer le plus de réponses possibles avant la Thanksgiving », a indiqué le Président. Toutefois, a-t-il précisé, ces efforts se heurtent à un flux de questions qui ne tarit pas. « Cette pratique non viable ne doit surtout pas devenir la norme », a mis en garde le Président. Il a dit craindre un « cercle vicieux », en vertu duquel le nombre des questions retarde les réponses du Secrétariat qui n’a, dès lors, plus le temps de répondre à celles du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) qui, lui-même, ne peut plus publier ses rapports au moment voulu, et ce, au détriment de la Cinquième Commission.
« C’est, selon moi, une raison suffisante pour que la Commission réfléchisse et identifie des approches viables de ses méthodes de travail », a estimé M. Mavroyiannis. Pour l’heure, il a exhorté les délégations à utiliser « efficacement » le temps qu’il leur reste et à poser leurs questions oralement lorsque le contexte s’y prête. Le Président les a également appelées à faire preuve de « pragmatisme » et à accepter de soumettre les amendements aux projets de résolution, avant d’avoir reçu les réponses du Secrétariat.
Le cri d’alarme de M. Mavroyiannis n’a pas fait oublier les questions à l’examen aujourd’hui, dont les incidences financières des résolutions adoptées cet automne par le Conseil économique et social (ECOSOC).* Les délégations ont pris note de la résolution 2019/32, dans laquelle l’ECOSOC décide de proroger le mandat du Groupe consultatif ad hoc sur Haïti jusqu’à la conclusion de sa session de 2020, avec un coût de 44 900 dollars. Elles ont également pris note de la résolution 2019/3 sur le Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020, dans laquelle l’ECOSOC a accepté l’offre du Qatar d’accueillir à Doha, en 2021, la cinquième Conférence des Nations Unies sur ces pays.
Le Groupe des 77 et la Chine ont salué aussi bien le soutien apporté par le Secrétaire général au Groupe consultatif ad hoc sur Haïti que « l’offre généreuse » du Gouvernement qatari. Les délégations étaient aussi saisies d’une lettre du Président de la Sixième Commission chargée des questions juridiques concernant l’administration de la justice à l’ONU.**
La Cinquième Commission a en outre proposé la nomination de M. Mohamed Mahmoud Ould El Ghaouth, de la Mauritanie, au Comité des contributions, pour un mandat de trois ans à compter du 1er janvier 2020. Composé de 18 membres, le Comité est chargé de faire des propositions à l’Assemblée générale sur la quote-part des contributions des États Membres.
La prochaine séance publique de la Commission aura lieu lundi 25 novembre, à partir de 10 heures, pour examiner le rapport annuel du Comité mixte de la Caisse commune des pensions du personnel des Nations Unies.