Soixante-treizième session,
27e séance – après-midi
AG/AB/4313

Cinquième Commission: le Secrétaire général demande 1,9 million de dollars pour le nouveau Groupe d’experts sur la Somalie pour 2019

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a entamé aujourd’hui la première partie de sa reprise de session, l’occasion pour le Secrétaire général de soumettre une demande de crédit de 1,9 million de dollars pour le nouveau Groupe d’experts sur la Somalie.  La Commission a aussi examiné la mise en œuvre de la stratégie informatique et communications de l’ONU. 

Dans sa résolution 2444 (2018) du 14 novembre 2018, a rappelé le Groupe des États d’Afrique, le Conseil de sécurité a mis fin au mandat du Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée et créé un Groupe de six experts sur la Somalie qui, installé à Nairobi, est chargé du suivi des sanctions dont l’embargo sur les armes, l’interdiction de voyager, le gel des avoirs et l’interdiction frappant le charbon de bois.

Pour la période allant du 14 novembre 2018 au 15 décembre 2019, le Secrétaire général demande la somme exacte de 1 930 300 dollars dont un montant de 260 800 dollars pour couvrir les frais de voyage des experts.  Mais le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), qui estime que les demandes de fonds pour les voyages ne sont pas toujours justifiées, recommande une réduction de 5%.  

Le Groupe des États d’Afrique s’est d’ailleurs dit préoccupé de ce que le taux de conformité à la politique de réservation anticipée des billets d’avion ne soit que de 20%, alors que le Groupe d’experts, qui ne travaille pas sur des situations d’urgence, peut planifier ses voyages.  Le Groupe des 77 et la Chine a promis de son côté de rechercher des mesures d’efficacité « supplémentaires » pour les voyages officiels des experts.

La Cinquième Commission a aussi examiné aujourd’hui le rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement de l’application de la stratégie informatique et communications de l’ONU dans lequel le Secrétaire général estime que des progrès tangibles ont été réalisés au cours des quatre premières années d’application des 20 projets de la stratégie.  Cela n’a pas empêché le CCQAB de s’inquiéter de la lenteur avec laquelle sont appliquées les recommandations du Comité des commissaires aux comptes (CCC).  Sur les 35 recommandations, seules 23% ont été pleinement mises en œuvre, ont relevé le Groupe des 77 et la Chine.  Les États-Unis aussi ont déploré les obstacles qui continuent d’entraver l’application de la stratégie, en particulier la fragmentation de la sécurité informatique qui empêche la généralisation des pratiques innovantes tout en rendant plus aigu le risque d’une attaque informatique.

La Commission, qui a recommandé la nomination de M. Vadim Laputin, de la Fédération de Russie, au Comité des contributions, reprendra ses travaux demain mardi 12 mars à partir de 10 heures.

ORGANISATION DES TRAVAUX

Discussion générale

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, M. RIYAD H. MANSOUR Observateur permanent de l’État de Palestine a réitéré la position du Groupe s’agissant de la gestion des ressources humaines qui devrait être examinée de manière holistique, comme un ensemble et non au cas par cas, afin de parvenir à des résultats concrets sur les questions comme l’égalité des sexes, la représentation géographique équitable, la gestion de la performance et les lacunes dans la sélection du personnel.  Puisque la gestion des ressources humaines a été reportée à la prochaine session, l’examen du statut et du règlement du personnel devrait l’être aussi, a estimé M. Mansour qui a promis d’accorder la plus grande attention au dispositif de prestation de services décentralisée, à la proposition du Secrétaire général et aux recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).  Le Groupe attend avec intérêt d’examiner plus avant les moyens d’accroître les possibilités pour les fournisseurs des pays en développement et des pays en transition, au Siège comme sur le terrain, et de garantir un accès égal, juste et non discriminatoire aux entreprises de ces pays.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. TIJJANI MUHAMMAD BANDE (Nigéria) a prédit que le dispositif de prestation de services centralisée sera l’un des points les plus controversés.  Il a assuré que son Groupe examinera « attentivement » les propositions du Secrétaire général sur la base de considérations techniques et dans le but de renforcer le rôle de l’Afrique au sein d’un dispositif global, compte tenu du fait que la majorité du personnel du Secrétariat a la particularité d’être soit africaine soit fournisseur de prestations en Afrique.  Il a également dit attendre du Secrétariat des mesures pour augmenter l’approvisionnement auprès des pays en développement et pour utiliser davantage de matériaux locaux pour la construction des différentes entités de l’ONU.  Le délégué s’est carrément dit pour une « discrimination positive » en faveur de fournisseurs provenant de ces pays.  Nous espérons que la proposition actuelle renforcera la transparence du système des achats, a-t-il déclaré.  Il a aussi évoqué les rapports du Corps commun d’inspection (CCI) et souhaité un renforcement de la politique de protection des lanceurs d’alerte. 

M. JAN DE PRETER, de l’Union européenne, a indiqué que le concept de dispositif de prestation de services centralisée, qui fait partie intégrante du programme de réforme du Secrétaire général, est un élément essentiel pour une meilleure prestation des services.  Nous appuyons l’objectif de créer un Secrétariat véritablement global, capable de s’acquitter de ses mandats et épaulé par des services administratifs partagés fournissant « ce qui est nécessaire, lorsque cela est nécessaire, partout où cela est nécessaire ».  Le représentant a plaidé pour une utilisation plus prudente des ressources prévues pour financer les voyages en avion.  Les coûts afférents à ces déplacements augmentent d’année en année, s’est-il impatienté.  Il a demandé que le professionnalisme le plus élevé soit la norme au sein de l’Organisation et souligné l’importance de prévenir et de punir les écarts.  Il a résolument appuyé la stratégie du Secrétaire général en vue de parvenir à un équilibre entre les sexes au sein de l’ONU. 

S’agissant des méthodes de travail de la Commission, le représentant a appelé au respect des horaires de travail.  « Nous ne devons pas céder à la tentation de la microgestion », a-t-il mis en garde.  Travaillons plutôt dans l’intérêt de l’Organisation et pour appuyer le processus de la réforme et rendre l’ONU plus souple et plus agile, a voulu le représentant, avant de se féliciter de la réforme du processus budgétaire. 

Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis) a dit que la Commission a de nombreux points importants à examiner à cette reprise de session pour veiller à une ONU plus soucieuse de ses objectifs et plus responsable sur le plan financier.  La représentante a cité le dispositif de prestation de services centralisé, les achats, la stratégie informatique et communication et les règles encadrant les conditions de voyage en avion.  Nous examinerons aussi, a-t-elle poursuivi, les budgets du Groupe d’experts pour la Somalie et de la Mission d’appui à l’Accord d’Hodeïda.  Nous veillerons, a prévenu la représentante, à ce que toute proposition pour modifier les règles financières et le statut et le règlement du personnel fassent sens et répondent aux besoins en constante évolution de l’Organisation. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) s’est dit surpris que le Secrétaire général ne propose plus d’installer le centre du dispositif de prestation de services centralisé en Amérique latine.  Nous voulons savoir pourquoi cette proposition a disparu, s’est impatienté le représentant.  Pour des raisons géographiques, techniques et logistiques, la ville de Mexico, a-t-il plaidé, offre les meilleures conditions pour accueillir un tel centre. 

M. SANG DEOK NA (République de Corée) a insisté sur l’importance d’une gestion budgétaire efficace, qui doit être « la priorité de nos discussions ».  Il a indiqué que les discussions autour du dispositif de prestation de services centralisée doivent tendre à la fourniture de services de qualité à un coût minimal.  La transparence doit prévaloir s’agissant de l’emplacement des centres de services partagés, a-t-il déclaré.  Le délégué a en outre souhaité que la Commission parvienne à un consensus sur les mesures permettant de réduire le coût des voyages en avion.  Il a dit enfin attendre des progrès sur la question du plan de rechange avant le lancement du cycle budgétaire annuel. 

M. DAOPENG FU (Chine) a dit qu’alors que nous sommes sur la voie de la réforme de l’ONU, la situation financière ne prête pas à l’optimisme.  Il a demandé à toutes les délégations d’appuyer la proposition du Secrétaire général sur la réforme du dispositif de prestation de services centralisée.  Il a aussi dit attendre les propositions sur la question des voyages en avion et pour ce qui est des procédures d’achat, il a encouragé le Secrétariat à se tourner davantage vers les fournisseurs des pays en développement. 

M. EVGENNY KALLUGIN (Fédération de Russie) a estimé que la proposition du Secrétaire général sur les modifications du statut et du personnel doit être discutée dans le cadre de l’examen de la gestion des ressources humaines. 

Corps commun d’inspection (CCI)

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Mme FEDA ABDELHADY-NASSER de l’État de Palestine a dit que son Groupe était intéressé d’examiner la mise en œuvre des recommandations du CCI par les organes des Nations Unies.  Le Groupe estime que les organes délibérants de toutes les organisations participantes devraient examiner et débattre pleinement des rapports du CCI et que leurs secrétariats devraient mettre pleinement en œuvre les recommandations.  Le Groupe des 77 et la Chine est préoccupé du faible taux de mise en œuvre des recommandations et demandera des explications à cet égard en particulier le manque de contribution par certaines de ces organisations. 

Mme SHAWN H. DUNCAN (États-Unis) a félicité le CCI pour le travail abattu en 2018, y compris sur la question des lanceurs d’alerte au sein de l’ONU.  Elle s’est dite favorable à adopter des mesures encore plus efficaces pour protéger le personnel, les stagiaires, les volontaires, les contractants et les consultants contre les représailles.  Organe de contrôle indépendant, le CCI, a souligné la représentante, occupe une position unique puisqu’il donne aux États Membres des évaluations essentielles sur l’efficacité des programmes.  Elle s’est félicitée d’une meilleure mise en œuvre des recommandations du CCI depuis l’année dernière et a invité l’Organisation à poursuivre sur cette voie. 

M. VICTOR MORARU (République de Moldova) a pris note de la décision du CCI d’élaborer un nouveau cadre stratégique 2020-2029 en tirant parti des enseignements tirés des cadres précédents et en reflétant les nouveaux défis auquel l’ONU fait face.  Le représentant s’est en particulier félicité de l’intention du CCI de tenir compte de l’engagement du système des Nations Unies d’appuyer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, des autres accords internationaux et des réformes organisationnelles. 

Mme MARIA V. FROLOVA (Fédération de Russie) a promis une attitude constructive pendant l’examen de cette question. 

BUDGET-PROGRAMME 2018-2019

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur l’état d’avancement de l’application de la stratégie Informatique et communications de l’Organisation des Nations Unies (A/73/759)

Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné ceux du Secrétaire général (A/73/384) et du Comité des commissaires aux comptes (CCC) (A/73/160).  Il s’inquiète d’ailleurs de la lenteur avec laquelle sont appliquées les recommandations du CCC et demande instamment que le Secrétariat donne suite dans les meilleurs délais à l’ensemble des recommandations non encore appliquées. 

S’agissant du rapport du Secrétaire général, le CCQAB recommande que l’Assemblée générale demande un bilan actualisé et détaillé de l’état d’avancement de chacun des 20 projets relevant de la stratégie informatique et communications, y compris des renseignements sur les grandes étapes prévues, les activités menées à bien, les dépenses engagées et les avantages obtenus ainsi que des précisions sur toutes les questions qui resteraient en suspens.  Le Comité consultatif compte aussi que le Secrétaire général fera figurer, dans son prochain rapport, des informations détaillées sur les problèmes que pose la fragmentation pour tous les aspects de l’environnement informatique, entre autres la sécurité de l’information, les centres de données et la gestion des applications, ainsi que sur les difficultés rencontrées dans les tentatives de décloisonnement et sur les enseignements qui en ont été tirés. 

Il recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général de procéder à un recensement complet pour déterminer le niveau de référence des capacités et des dépenses informatiques de chacune des entités du Secrétariat à la fin de la période quinquennale d’application de la stratégie informatique et communications, soit au 31 décembre 2019, en mettant en évidence toutes les dépenses informatiques, par catégorie; les ressources en personnel, y compris les postes, les emplois de temporaire, les contrats de vacataires et les consultants; les ressources liées aux autres objets de dépense; et un inventaire de l’ensemble des actifs informatiques (corporels et non corporels).  Le Comité consultatif rappelle également que, dans le cadre de la réorganisation du Bureau de l’informatique et des communications, le Secrétaire général a indiqué qu’il proposait, pour le pilier informatique et communications unifié, un modèle de prestation de services qui comprendrait trois niveaux interdépendants mais distincts, à savoir:  un premier niveau comprenant la stratégie, la direction et l’exécution des activités au niveau mondial, depuis le Siège; un deuxième niveau ayant pour fonction d’appuyer les opérations locales au moyen de solutions technologiques mondialisées depuis le Centre de services mondial, implanté à Brindisi (Italie) et Valence (Espagne) et de centres technologiques régionaux représentant et servant les intérêts et les besoins des bureaux locaux et des opérations sur le terrain par zone géographique; et un troisième niveau constitué par les équipes informatiques implantées dans les structures locales.

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Mme FEDA ABDELHADY-NASSER de l’État de Palestine a noté un manque de complémentarité entre les recommandations et leurs mises en œuvre par le Secrétariat.  Sur les 35 recommandations du CCC en suspens, 23% seulement ont été pleinement mises en œuvre.  Elle a souligné la nécessité pour le Secrétariat d’inverser cette tendance au plus vite, relevant aussi des faiblesses et des retards dans les domaines de la gouvernance, de la gestion de la performance, des achats et de l’intégration d’UMOJA.  La représentante a insisté sur le respect de la Feuille de route quinquennale et sur des mesures pour éviter les gaspillages.  Notant également un manque de progrès pour réduire le décloisonnement, la représentante a rappelé que la résolution 71/272 de l’Assemblée générale contient des demandes spécifiques dont la création d’indicateurs pour évaluer les progrès et les avantages qualitatifs et quantitatifs de chaque projet ou encore une mise à jour détaillée des efforts pour améliorer la coordination.  Nous sommes déçus, a avoué la représentant, de ne pouvoir avoir des informations précises, surtout que le rapport dont nous sommes saisis aujourd’hui marque la fin de la période quinquennale. 

Mme CAROLYN STRAINIC (États-Unis) a déploré les obstacles qui continuent d’entraver l’application de la stratégie informatique et communications, en particulier la fragmentation continue de la sécurité informatique.  Une telle fragmentation empêche la généralisation des pratiques innovantes tout en rendant plus aigu le risque d’une attaque informatique, une question clef identifiée par le Secrétaire général dans son rapport, a-t-elle dit.  Elle a donc encouragé le Secrétaire général à inclure dans son prochain rapport d’étape des recommandations sur les diverses questions en suspens afin de permettre à la Commission de prendre les décisions nécessaires.  Elle a en outre rappelé que l’idée du Secrétaire général de créer un bureau unique informatique et communications a été approuvé.  Bien que la restructuration n’en soit qu’à ses débuts, nous appelons de nos vœux un dialogue constructif avec le Secrétariat et les autres délégations sur les progrès accomplis.  La représentante a fermement appuyé les réformes organisationnelles du Secrétaire général, y compris la stratégie informatique et communications qui vise à ce que l’ONU s’acquitte mieux de ses mandats. 

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les prévisions de dépenses relatives au Groupe d’experts sur la Somalie (A/73/498/Add.7)

Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné celui du Secrétaire général dans lequel figurent les prévisions de dépenses relatives au Groupe d’experts sur la Somalie pour la période du 14 novembre 2018 au 31 décembre 2019 (A/73/352/Add.7).  Le Secrétaire général demande l’ouverture du crédit d’un montant de 1 930 300 dollars (déduction faite des contributions du personnel) dont 62 700 dollars pour la période du 14 novembre 2018 au 31 décembre 2018 et 1 867 600 dollars pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2019.  Le CCQAB recommande de réduire de 5% les crédits à allouer aux voyages des experts en 2019 et de 3 000 dollars le montant des ressources demandées au titre des transports terrestres. 

Déclaration

Au nom du Groupe des États d’Afrique, Mme CAROLINE NALWANGA MAGAMBO (Ouganda) a rappelé que par sa résolution 2444 (2018), le Conseil de sécurité a mis fin au mandat du Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée, créé le Groupe d’experts sur la Somalie et demandé au Secrétaire général de faire les arrangements nécessaires pour installer le Groupe de six experts à Nairobi, au Kenya.  La représentante a voulu que l’on évite les pratiques de recrutement non conformes aux normes de l’Organisation.  Elle s’est aussi inquiétée de ce que le taux de conformité à la politique de réservation anticipée des billets d’avion ne soit que de 20%, alors que le Groupe, qui ne travaille pas dans les urgences, peut planifier ses voyages.  Mme Magambo a promis de rechercher des mesures d’efficacité supplémentaires pour les voyages officiels des experts en 2019. 

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