En cours au Siège de l'ONU

SC/13298-PKO/727

Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’attaque perpétrée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali

On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’avril, M. Gustavo Meza-Cuadra (Pérou):

Les membres du Conseil de sécurité ont condamné avec la plus grande fermeté l’attaque du 14 avril 2018 qui a visé le camp de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) à Tombouctou et qui a causé la mort d’un Casque bleu burkinabé et fait plusieurs blessés, dont des civils maliens, des membres du personnel de la MINUSMA et des membres des forces françaises.

Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances à la famille de la victime, ainsi qu’au Gouvernement burkinabé et à la MINUSMA.  Ils ont également souhaité un prompt et complet rétablissement aux blessés et rendu hommage aux soldats de la paix qui risquaient leur vie.

Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque et d’en traduire les auteurs en justice.  Ils ont souligné que les attaques visant des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international.  Ils ont souligné que le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre des attaques contre les soldats de la paix de la MINUSMA donnait lieu à désignation aux fins de sanctions en application des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales.  Ils ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs et les organisateurs de ces actes de terrorisme inqualifiables, ainsi que ceux qui les finançaient et les commanditaient.  Ils ont fait valoir que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et ont exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations qui leur incombaient en vertu du droit international et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.

Les membres du Conseil ont rappelé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés.  Ils ont réaffirmé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations découlant du droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales.

Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient sans réserve la MINUSMA et les forces françaises qui l’appuyaient.  Ils ont exprimé une fois encore leur ferme soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et à la MINUSMA, dans les efforts qu’ils déployaient pour aider les autorités et le peuple maliens à parvenir à une paix durable et à stabiliser leur pays, y compris dans le cadre de l’appui fourni par la Mission à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (l’Accord).  Ils ont salué la détermination des gouvernements du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) et leur souci de prendre les choses en main en vue de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment en menant des opérations militaires antiterroristes conjointes transfrontières.

Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par l’insécurité qui régnait au Mali et par le caractère transnational de la menace terroriste dans la région du Sahel.  Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre en œuvre sans plus tarder l’Accord dans son intégralité.  Ils ont noté que la mise en œuvre intégrale de l’Accord et l’intensification des efforts visant à lutter contre les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer les conditions de sécurité dans tout le Mali.  Ils ont souligné que les efforts de la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueraient à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel.

Les membres du Conseil ont en outre souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des capacités nécessaires, notamment des compagnies spécialisées en convois de combat, pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2364 (2017) du Conseil de sécurité.

Les membres du Conseil ont souligné que ces actes odieux n’entameraient pas leur détermination à continuer de soutenir le processus de paix et de réconciliation au Mali.

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