Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’attaque perpétrée contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de février, M. Mansour Ayyad Sh. A. Alotaibi (Koweït):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque qui a été perpétrée le 28 février 2018 sur l’axe reliant Boni à Douentza, dans la région de Mopti (Mali), et qui a visé un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), faisant quatre morts et des blessés parmi les soldats bangladais.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde sympathie et leurs sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement bangladais et à la MINUSMA. Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Ils ont rendu hommage aux soldats de la paix qui risquent leur vie.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien d’ouvrir rapidement une enquête sur cette attaque et d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont souligné que les attaques visant des soldats de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Ils ont souligné également que le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de commettre des attaques contre les Casques bleus de la MINUSMA donne lieu à désignation aux fins de sanctions en application des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont insisté sur la nécessité de traduire en justice les auteurs et les organisateurs de ces actes de terrorisme inqualifiables, ainsi que ceux qui les finançaient et les commanditaient. Ils ont fait valoir que les responsables devaient être amenés à répondre de leurs actes et exhorté tous les États à coopérer activement avec toutes les autorités compétentes à cet égard, conformément aux obligations que leur imposaient le droit international et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations et les auteurs et indépendamment de l’endroit et du moment où ils étaient perpétrés. Ils ont réaffirmé que tous les États devaient combattre par tous les moyens, dans le respect de la Charte des Nations Unies et des autres obligations que leur imposait le droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que faisaient peser les actes terroristes sur la paix et la sécurité internationales.
Les membres du Conseil ont réaffirmé qu’ils soutenaient sans réserve la MINUSMA et les forces françaises qui l’appuient. Ils ont de nouveau assuré de leur ferme soutien le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et la MINUSMA dans les efforts qu’ils font pour aider les autorités et le peuple maliens à parvenir à une paix durable et à stabiliser leur pays, notamment dans le cadre de l’appui fourni par la Mission à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ils ont salué la détermination des gouvernements du Groupe de cinq pays du Sahel (G5 Sahel) à prendre les choses en main en vue de lutter contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, notamment en menant des opérations militaires conjointes transfrontalières de lutte contre le terrorisme.
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par la situation en matière de sécurité au Mali et par la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté les parties maliennes à mettre en œuvre l’Accord dans son intégralité et sans plus tarder. Ils ont noté que la mise en œuvre intégrale de l’Accord et l’intensification des efforts visant à lutter contre les menaces asymétriques pouvaient contribuer à améliorer les conditions de sécurité dans tout le pays. Ils ont souligné que les mesures prises par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueraient à sécuriser la région du Sahel.
Les membres du Conseil ont en outre souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose des capacités nécessaires, notamment de compagnies spécialisées en convois de combat, pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité des soldats de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2364 (2017) du Conseil de sécurité.