Comité de l’information: l’ONU se positionne pour communiquer avec un public féru d’Internet, méfiant des institutions et vulnérable à la désinformation
Comment l’Organisation doit et devrait-elle communiquer sur les valeurs qu’elle promeut au nom de tous les États Membres? C’est la question qui est à l’origine de la réforme du Département de l’information dont les grandes lignes ont été présentées, ce matin, par la Secrétaire générale adjointe à la communication, à l’ouverture des travaux de la session annuelle du Comité de l’information.
Nous vivons dans un monde, a décrit Mme Alison Smale, où la 5G est dans un avenir proche mais où un fossé numérique énorme existe entre pays et au sein même des pays. Nous vivons dans un monde, a-t-elle poursuivi, où la confiance dans les institutions est de plus en plus difficile à maintenir. Nous vivons dans un monde où le public est submergé du bruit des nouvelles qui sont parfois inventées.
La Secrétaire générale adjointe a expliqué que l’objectif de la réforme est de créer une communication « rapide, stratégique et intégrée » pour répondre aux besoins du monde actuel et raconter l’histoire de l’ONU aux peuples du monde dans les langues qu’ils comprennent et sur des plateformes qu’ils peuvent utiliser et auxquelles ils peuvent avoir accès, qu’elles soient numériques ou traditionnelles.
Le changement a d’ores et déjà commencé avec le nom même du Département, que la Secrétaire générale adjointe souhaite rebaptiser « Département des communications mondiales ». « Bien plus qu’un changement cosmétique, c’est le signe de la direction que nous prenons », a-t-elle souligné.
Le Président du Comité de l’information, M. Jan Kickert, a aussi parlé du « contexte extrêmement fluide » de la communication notant que face à la transformation de plus en plus rapide du paysage médiatique, « il ne s’agit plus simplement de présenter des informations, il s’agit désormais d’interactions ».
Aujourd’hui, les gens ne sont pas de simples récepteurs d’informations, ils veulent participer aux efforts de communication, contribuer, réagir, d’où l’importance, pour le Département de l’information, de s’adapter à ce nouveau phénomène et de s’adresser aux plus jeunes dans le monde, a-t-il estimé.
Les délégations ont donc insisté sur le multilinguisme, notamment le Groupe des 77 et la Chine qui ont dénoncé les disparités « tenaces » entre l’anglais et les cinq autres langues officielles des Nations Unies. Pour l’Algérie, le Sénégal, le Népal ou encore l’Union européenne, la diversité linguistique au Secrétariat de l’ONU doit être de la plus haute importance pour le Département de l’information. Le Groupe des Amis de la langue espagnole a souligné que l’espagnol a connu l’augmentation la plus importante du nombre des consultations sur les pages Internet de l’ONU. L’Organisation doit, en conséquence, s’adapter aux demandes et aux besoins des hispanophones du monde entier.
L’Argentine, qui a souligné l’importance des communiqués de presse du Département de l’information, a déploré le fait qu’ils ne soient disponibles que dans deux des six langues officielles, « sans justification aucune ». La Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a appelé le Secrétaire général à corriger cette « situation injuste » dans les limites des ressources existantes. La capacité du Département à travailler dans toutes les langues officielles doit être reflétée dans les prochaines propositions budgétaires.
L’Algérie est revenue sur les communiqués de presse pour appeler à la constance et au respect de l’esprit et de la lettre des déclarations prononcées par les États Membres et toute autre partie prenante.
La décision du Secrétariat de ne plus diffuser sur le Webcast les séances plénières de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) dans toutes les langues des Nations Unies a également été dénoncée par de nombreuses délégations. Alors qu’il y a de plus en plus de « fake news », il est inacceptable de limiter l’accès multilingue aux informations de base, a notamment dénoncé la Fédération de Russie.
Le Comité de l’information poursuivra ses travaux demain, mercredi 2 mai, à partir de 10 heures.
OUVERTURE DE LA SESSION
Déclarations liminaires
M. JAN KICKERT (Autriche), Président du Comité de l’information, s’est félicité de la relation constructive entre le Comité de l’information et le Département de l’information. Nous avons un objectif commun, à savoir mieux faire comprendre le travail de l’ONU, a-t-il dit.
En tant qu’organe subsidiaire de l’Assemblée générale, le Comité de l’information supervise les travaux du Département de l’information et oriente ses politiques, programmes et activités, a rappelé M. Kickert.
Le Président a souligné que la Secrétaire générale adjointe à la communication, Mme Alison Smale, a déjà, lors d’une réunion informelle en début d’année, fait part au Comité de ses nouvelles idées.
Le Comité va mener ses travaux « dans ce qui est devenu le contexte extrêmement fluide de la communication globale contemporaine », a noté M. Kickert.
En effet, au cours des dernières années, nous avons été témoins de la transformation de plus en plus rapide du paysage médiatique, a-t-il précisé. « Il ne s’agit plus simplement de présenter des informations, il s’agit désormais d’interactions. »
Aujourd’hui, les gens ne sont pas de simples récepteurs d’informations, ils veulent participer aux efforts de communication, contribuer, réagir, a continué le Président. « Il s’agit d’un nouveau phénomène auquel doit s’adapter le Département de l’information. »
Il est très important également de pouvoir nous adresser aux plus jeunes dans le monde, a déclaré M. Kickert, et de veiller à ce que le Département soit sur la bonne voie.
En tant que Président du Comité de l’information, M. Kickert a annoncé qu’il participera à la Journée mondiale de la liberté de la presse, jeudi 3 mai.
Le mandat du Département est tout aussi valable aujourd’hui qu’il l’était à l’époque de sa création, il y a 72 ans, a-t-il conclu.
Mme ALISON SMALE, Secrétaire générale adjointe à la communication, a indiqué que le Département entreprend actuellement un processus de réforme qui a commencé avec une question: comment l’Organisation doit et devrait communiquer sur les valeurs qu’elle promeut au nom de tous les États Membres? Nous vivons dans un monde, a-t-elle poursuivi, où la 5G est dans un avenir proche mais où un fossé numérique énorme existe entre pays et au sein même des pays. Nous vivons dans un monde, a-t-elle poursuivi, où la confiance dans les institutions est de plus en plus difficile à maintenir. Nous vivons dans un monde où le public est submergé du bruit des nouvelles qui sont parfois inventées.
L’objectif de la réforme, a-t-elle poursuivi, est de créer une communication rapide, stratégique et intégrée pour répondre aux besoins du monde actuel et raconter l’histoire de l’ONU aux peuples du monde dans les langues qu’ils comprennent et sur des plateformes qu’ils peuvent utiliser et auxquelles ils peuvent avoir accès, qu’elles soient numériques ou traditionnelles.
Notre plan pour le changement a commencé avec notre nom, a souligné la Secrétaire générale adjointe: de Département de l’information, passer à Département des communications mondiales. Bien plus qu’un changement cosmétique, c’est le signe de la direction que nous prenons.
Le Département innove déjà s’agissant de ses produits et de sa structure. Il a trouvé de nouveaux moyens de travailler, des moyens plus intelligents de nouer des partenariats et des moyens plus efficaces d’avoir un impact, a enchaîné la Secrétaire générale adjointe. Elle a parlé du lancement, à la fin de l’année dernière, du nouveau portail intégré d’« ONU Info ». Elle a aussi parlé d’une application pour smartphone qui donne accès à l’actualité de l’ONU dans les six langues officielles, ainsi qu’en portugais et kiswahili. Le Département modernise aussi ses systèmes de gestion des contenus audio et vidéo, de photos et d’archivage, et de Webcast. Il crée de meilleurs reportages et habillages pour les produits multimédias. Il a commencé à explorer des films en réalité virtuelle pour offrir des expériences à 360 degrés. Le premier film devrait sortir à la fin du mois.
Depuis la création de l’équipe multilingue chargée des médias sociaux, il y a huit mois, le nombre des utilisateurs dans les huit langues est passé de deux millions à 31 millions. Le site principal « un.org », qui continue à se développer, va bientôt être rafraîchi. La numérisation des archives historiques audiovisuelles se poursuivra également.
En français, Mme Smale a dit son intention de renforcer la contribution des 59 centres d’information et de leurs 80 langues locales à toutes les fonctions du Département. Nous menons, a-t-elle précisé, un examen programmatique et opérationnel de chacun de nos bureaux extérieurs afin de nous assurer qu’ils répondent aux besoins de communication stratégique de l’Organisation. Le Département, a-t-elle souligné, veut s’assurer que les centres sont pleinement équipés pour soutenir la réforme du système de développement et renforcer la cohérence du système, en particulier autour du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Reprenant en anglais, la Secrétaire générale adjointe a parlé de la campagne « Services et sacrifices », qui honore les Casques bleus, et du projet vidéo « Add Your Voice » sur le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Parmi ses autres activités, a-t-elle poursuivi en russe, le Département fournira, le mois prochain, un appui à la coordination de la communication autour de la toute première Conférence de haut niveau des chefs des agences de lutte contre le terrorisme. Il fera de même en ce qui concerne les préparatifs et la tenue, en décembre, à Marrakech, de la Conférence sur l’adoption du premier pacte mondial pour les migrations. Le Département participe aussi aux préparatifs de la vingt-quatrième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se déroulera à Katowice, en Pologne, au mois de décembre, ainsi qu’au Sommet sur le climat de l’ONU, qui se tiendra lui en septembre 2019.
En anglais, Mme Smale a parlé de la Bibliothèque numérique de l’ONU qui continue à se développer. S’agissant de la sensibilisation aux objectifs de développement durable, le Département place l’accent sur les jeunes. Si nous voulons assurer le succès du Programme 2030, les jeunes doivent être informés et impliqués, a-t-elle souligné, et le Bureau de l’Envoyée pour la jeunesse, qui est financé par des ressources extrabudgétaires, doit être appuyé. Le Département examine de nouvelles façons de lever des fonds.
Mme Smale a ensuite annoncé le lancement, aujourd’hui même, par l’initiative Impact universitaire, d’une série d’articles sur l’importance de l’enseignement supérieur pour la réalisation des objectifs de développement durable. Elle a aussi fait savoir que la soixante-septième Conférence annuelle du Département de l’information/ONG se tiendra au Siège du 22 au 23 août.
La Secrétaire générale adjointe a par ailleurs rappelé son passé de journaliste et a appelé les États Membres à marquer, jeudi, la Journée mondiale de la liberté de la presse, « une cause qui me tient fort à cœur ». Hier, neuf journalistes comptaient parmi les personnes tuées lors d’une attaque à Kaboul, en Afghanistan, ce qui illustre les graves dangers qu’affrontent, chaque jour dans le monde, les journalistes et les professionnels des médias.
Débat général
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. AHMED ELSHANDAWILY (Égypte) a pris note des nouvelles campagnes de communication du Département de l’information sur les objectifs de développement durable, le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’action climatique, l’élimination de la violence sexiste, les soldats de la paix et les futurs pactes mondiaux pour la migration et les réfugiés.
M. Elshandawily a encouragé le Département de l’information à continuer de promouvoir tous les faits nouveaux liés, entre autres, au développement durable, aux changements climatiques, à la décolonisation, à la migration et aux réfugiés et à la lutte contre le terrorisme.
Le multilinguisme, a-t-il rappelé, en tant que valeur fondamentale de l’ONU, promeut l’unité et la compréhension internationale. Le Groupe des 77 et la Chine sont donc préoccupés par les disparités « tenaces » entre les langues officielles des Nations Unies. Ils soulignent aussi l’importance des langues locales, qui permettent d’exploiter le potentiel de tous les peuples du monde. Le représentant s’est félicité que les centres d’information des Nations Unies aient traduit en 61 langues les objectifs de développement durable.
L’utilisation des médias traditionnels doit continuer, a fait valoir M. Elshandawily, car la presse, la radio et la télévision restent des moyens de communication prédominants dans beaucoup de pays. Il a mis en garde contre la manipulation des nouvelles technologies de l’information « pour perturber l’ordre juridique et politique de certains États, ce qui pourrait avoir un impact négatif très important sur la communauté internationale ». L’utilisation de ces technologies, a-t-il insisté, doit se faire de façon compatible avec les buts et principes de la Charte et du droit international, en particulier le respect de la souveraineté et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
La question de la Palestine doit rester au cœur de nos préoccupations, a-t-il ajouté. Enfin, le processus de réforme du Département doit prendre en compte les priorités établies par le Comité de l’information et ses membres doivent être dûment consultés, a conclu M. Elshandawily.
M. GERTON VAN DEN AKKER, de l’Union européenne, a souligné le rôle crucial du Département pour communiquer sur le succès des nombreux efforts diplomatiques initiés par l’ONU. Il s’est notamment félicité des efforts continus pour maintenir l’élan du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Il a aussi cité le lancement de campagnes sur la violence contre les femmes et les filles ou les Casques bleus. Il a insisté sur la nécessité de créer des alliances stratégiques avec la société civile, le monde universitaire, les fondations, le secteur privé et les institutions culturelles. Il a aussi appelé à renforcer les partenariats avec les équipes de pays de l’ONU, par l’intermédiaire des centres d’information, afin d’améliorer la diffusion des informations sur les plateformes numériques et traditionnelles. Il importe aussi de rationaliser l’administration et de mettre en place un système de partage d’informations, de coordination et de communication entre le Siège et le terrain de manière à privilégier le rapport coût-efficacité. La création de partenariats s’impose aussi pour atteindre des publics « inexploités » en mettant l’accent sur les jeunes et les questions liées aux droits de l’homme.
Poursuivant son intervention en français, le représentant a indiqué que le multilinguisme est une question prioritaire pour l’Union européenne qui compte 24 langues officielles. Il faut intégrer le multilinguisme dans tous les aspects de communication et d’information de l’ONU et la diversité linguistique parmi le personnel du Secrétariat doit être de la plus haute importance pour le Département de l’information, « en vue de l’accomplissement de son mandat de la manière la plus rentable et la plus efficace possible ».
Revenant à l’anglais, le représentant a aussi longuement insisté sur l’importance de la liberté d’opinion et d’expression. Il s’est alarmé du fait que selon « Reporters sans frontières », les journalistes font l’objet d’une animosité croissante dans le monde. Même en Europe, a-t-il déploré, les indicateurs régionaux font état d’un déclin de la liberté de la presse. Il est de la responsabilité collective des États Membres, a-t-il souligné, de veiller à ce que les journalistes puissent faire leur travail. Les attaques contre les journalistes et les professionnels des médias sont des attaques contre la pierre angulaire de nos sociétés et les principales valeurs de l’ONU. Le représentant a appuyé les efforts déployés par le Département pour marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse et la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador) a appuyé les efforts engagés par le Secrétaire général pour adapter le travail du Département de l’information au XXIe siècle. Il a estimé qu’une fois l’évaluation interne achevée, les États Membres doivent pouvoir exprimer leur point de vue avant la mise en œuvre de la réforme qui, a-t-il souligné, doit tenir compte des recommandations du Comité, notamment en ce qui concerne la question du multilinguisme.
Le représentant a reconnu le potentiel de la communauté numérique pour favoriser les échanges sur une multiplicité de plateformes. Il s’est toutefois inquiété de l’impact négatif du fossé numérique entre les pays développés et en développement et a appelé le Département de l’information à tenir compte des besoins du public du Sud. Il a insisté sur le rôle fondamental des centres d’information pour diffuser les messages de l’ONU et a appelé le Département à renforcer l’appui qu’il leur accorde.
La CELAC insiste sur le respect de la Déclaration spéciale sur les processus de la gouvernance de l’Internet, adoptée au Costa Rica. Elle souligne aussi qu’une « société du savoir » repose sur l’utilisation « massive » des technologies de l’information et des communications (TIC), d’où l’importance d’adopter des politiques et des stratégies visant à combler le fossé numérique et à protéger la pluriculturalité. Le représentant a fermement rejeté toute utilisation des TIC contraire au droit international et contre un État Membre. Il s’est également inquiété de la violation des espaces de fréquence radioélectronique qui doivent être utilisés dans l’intérêt du public.
Le représentant a ensuite longuement insisté sur l’importance de respecter la parité entre les six langues officielles de l’ONU et de promouvoir le multilinguisme. Il est essentiel, a-t-il affirmé, que toutes les informations soient diffusées dans autant de langues que possible, y compris le portugais et les langues autochtones, par des moyens de communication traditionnels, comme la radio.
Il s’est dit profondément préoccupé par le fait que les communiqués de presse ne sont pas disponibles dans les six langues officielles de l’ONU et a appelé le Secrétaire général à résoudre cette équation, dans les limites des ressources existantes. C’est le seul moyen de corriger la situation « injuste » actuelle où les communiqués de presse ne sont rédigés que dans deux langues. La capacité du Département à travailler dans toutes les langues officielles doit aussi être reflétée dans ses prochaines propositions budgétaires. La CELAC appelle aussi à une répartition équitable de ressources financières et humaines dans les six langues. Des efforts supplémentaires s’imposent également pour améliorer la diffusion en direct des sessions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dans les six langues, en plus de la langue dans laquelle s’expriment les intervenants. La CELAC est par ailleurs préoccupée par le fait que les archives vidéo de l’Assemblée et du Conseil ne soient pas disponibles dans les six langues. Il a exhorté le Secrétariat à faire disparaître cet « inconvénient ».
Au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole, M. JULIO CÉSAR ARRIOLA RAMÍREZ (Paraguay) a expliqué que son Groupe avait pour objectif principal la défense et la promotion du multilinguisme en tant que valeur essentielle de l’ONU, en ce qu’il contribue à améliorer l’efficacité, le fonctionnement et la transparence au sein de l’Organisation.
Le Groupe souligne l’importance de l’espagnol, qui est la deuxième langue la plus parlée au monde et la plus consultée sur les pages Internet, d’après le rapport du Secrétaire général. L’espagnol a en effet connu l’augmentation la plus importante du nombre des consultations, ce qui représente « un défi pour l’ONU qui doit s’adapter aux demandes et aux besoins des hispanophones du monde entier », a souligné le représentant.
Le Groupe réitère sa préoccupation face aux disparités dans l’utilisation de l’anglais d’une part, et des cinq autres langues officielles de l’ONU, d’autre part. Dans sa projection vers le monde, l’ONU doit faire en sorte que le volume et la qualité de l’information soient les mêmes dans toutes les langues, a martelé le représentant.
Les campagnes de communication doivent également adopter une approche fondée sur le multilinguisme, a-t-il poursuivi. Il a soutenu les efforts visant à renforcer les centres d’information et l’utilisation des langues locales, le processus de rationalisation des centres devant être analysé « au cas par cas ».
Préoccupé par les incidences budgétaires de la réforme du Département de l’information, le représentant a dit attendre les propositions concrètes du Secrétaire général, jugeant souhaitable que le Département mène des consultations avec les États Membres et les différents groupes, dont le Groupe des Amis de la langue espagnole.
M. BUIAKEVICH (Fédération de Russie) a salué les travaux du Département de l’information et noté une amélioration des indicateurs de volume et de qualité. Il a reconnu l’attention portée aux réseaux sociaux et « l’intention du Secrétariat de vivre avec son temps ». Se demandant toutefois si les innovations peuvent être intégrées dans le budget des Nations Unies, il a relevé que la réforme du Département ne se fait pas toujours avec l’accord des États. « Les initiatives ne doivent pas viser à se débarrasser des méthodes qui ont pourtant fait leurs preuves », a-t-il mis en garde, rappelant que le multilinguisme est une pierre angulaire du système des Nations Unies.
Le représentant s’est dit en particulier très préoccupé par la décision du Secrétariat de ne plus diffuser sur le Webcast les séances plénières de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social (ECOSOC) dans toutes les langues des Nations Unies. Une grande partie du public ne peut pas avoir accès aux vidéos dont la recherche est réduite à l’anglais, a-t-il déploré. « Toute mesure allant à l’encontre de la parité linguistique et sapant le multilinguisme est inacceptable. » Alors qu’il y a de plus en plus de « fake news », a-t-il insisté, il est inacceptable de limiter l’accès multilingue aux informations de base.
Le représentant a également regretté que le rapport du Secrétaire général n’envisage pas de présenter de façon plus équilibrée le travail du Département. Aussi a-t-il noté avec mécontentement que le Festival mondial de la jeunesse organisé à Sotchi, en octobre 2017, n’a pas été mentionné.
La Fédération de Russie participe toujours de façon active aux manifestations du Département concernant la Deuxième Guerre mondiale, a-t-il rappelé, en dénonçant ceux qui cherchent à réécrire l’histoire. Le 3 mai, a-t-il annoncé, la délégation russe organisera la projection d’un film sur le camp de concentration de Sobibor. Soulignant l’importance du travail sur l’Holocauste, le représentant s’est encore étonné de voir que l’exposition historique organisée en janvier dernier, en coopération avec Moscou, ne soit pas reflétée dans le rapport du Secrétaire général.
Lorsque la situation politique se détériore, les nouvelles technologies de l’information peuvent devenir des armes de guerre, s’est ensuite inquiété le représentant, avant de réclamer une stratégie de lutte contre les « fake news ». Certains États risquent d’utiliser ces « fake news » pour promouvoir un contrôle plus serré des informations, ce qui réduit l’accès équitable de tous à l’information et la liberté d’expression, a-t-il argué.
M. SURENDRA THAPA (Népal) a encouragé le Département de l’information à élargir encore sa « palette » de langues et à y inclure le népalais, langue parlée par des millions de personnes au Népal et ailleurs. Des contenus médiatiques en népalais sur la contribution du Népal aux efforts de maintien de la paix renforceraient l’adhésion du peuple aux activités de l’ONU, a-t-il expliqué. Le délégué a demandé le renforcement des capacités techniques des centres d’information des Nations Unies et de la synergie entre eux. Il a rappelé que la radio, la télévision et la presse écrite demeurent le canal privilégié de l’information dans de nombreux pays en développement. Par conséquent, l’ONU doit veiller au bon dosage entre médias traditionnels et nouveaux médias. Enfin, le représentant du Népal a réclamé la gratuité de l’accès par téléphone aux contenus de l’ONU, ce qui aurait des conséquences positives sur le terrain.
M. YASSER HALFAOUI (Maroc) a dit que, malgré certaines critiques, l’ONU continue de bénéficier d’une aura et d’une légitimité inégalées de par le monde. Il a salué les campagnes de communication développées par le Département de l’information, notamment celles qui concernent le continent africain, ainsi que le Programme d’information spécial sur la question de la Palestine. D’autres activités onusiennes gagneraient à être médiatisées davantage, a-t-il poursuivi, en demandant une couverture accrue des activités de la Commission de consolidation de la paix. Il a invité le Département à prendre en compte le fait que la radio et la presse écrite demeurent le canal privilégié de l’information dans de nombreux pays en développement. Enfin, le délégué a souligné le rôle important du Centre d’information de l’ONU de Rabat et salué les efforts visant à réduire les inégalités de traitement entre les six langues.
M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a souhaité que le pamphlet intitulé « ce que les Nations Unies peuvent faire pour appuyer les territoires non autonomes » soit traduit dans les autres langues officielles de l’ONU et a appelé le Département de l’information à accorder une attention spéciale à la dissémination de l’information sur la mise en œuvre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme. L’autodétermination demeure un principe fondamental de la politique étrangère de l’Algérie, a-t-il souligné, avant de se féliciter de la couverture, par le Département, des activités organisées dans le cadre de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien. Le représentant a d’ailleurs appelé à la poursuite du Programme de formation à l’intention des journalistes palestiniens.
Il a insisté, à son tour, sur l’importance du multilinguisme et a salué la décision d’inclure dans le budget-programme 2018-2019 les ressources pour assurer la pleine mise en œuvre du multilinguisme dans le travail du Département de l’information. Il convient, a-t-il souligné, d’utiliser l’ensemble des langues officielles de l’ONU, en veillant notamment à la mise à jour des sites Internet en langue arabe et aux capacités humaines dans les six langues officielles. Le représentant a appelé à élargir les services de diffusion de l’information sur le Web, insistant, entre autres, sur le dialogue entre les civilisations et la culture de paix.
Après avoir appelé au respect du Règlement intérieur de l’Assemblée générale, le représentant s’est inquiété des différences entre les communiqués de presse, en particulier ceux sur la Quatrième Commission. Il a en effet jugé « inacceptable » qu’une même déclaration y soit reflétée différemment. Il faut, a-t-il insisté, respecter l’esprit et la lettre des déclarations prononcées par les États Membres et toute autre partie prenante. Les communiqués de presse sont produits certes sous pression et ils doivent être publiés deux heures maximum après la fin d’une réunion. Mais, a martelé le représentant, il ne doit pas y avoir de différences entre eux.
M. ALEJANDRO GUILLERMO VERDIER (Argentine) a estimé que la stratégie de communication de l’ONU doit être adaptée à un monde médiatique dans lequel « tout se dématérialise ». Le discours public, a-t-il constaté, est refaçonné d’une manière que nous ne pouvons pas totalement comprendre. L’ONU doit relever ce défi en faisant passer son message à un public de plus en plus divers et de plus en plus fragmenté. L’Organisation doit continuer de présenter des informations objectives, sans perdre de vue la persistance d’un fossé numérique entre pays et au sein même des régions, a-t-il dit.
S’agissant de la réforme du Département, l’Argentine juge fondamental de donner aux États Membres la possibilité de faire entendre leur opinion, notamment via le Comité de l’information, a déclaré le représentant. Le multilinguisme, qui est une valeur fondamentale de l’ONU, doit être intégré pleinement dans toutes les activités d’information. Il faut, a-t-il insisté, « délaisser la culture de la traduction de l’anglais comme point de départ ». Le représentant a d’ailleurs salué l’augmentation du nombre des visites sur la page espagnole du site de l’ONU, consolidant sa deuxième place de langue la plus utilisée, ce dont le Département doit tenir compte. Il s’est dit préoccupé par la disparité entre les six langues officielles, certains sites n’étant pas mis à jour avec la même fréquence.
La couverture multilingue des sessions des organes principaux et subsidiaires de l’ONU devrait être une priorité de la réforme, a poursuivi le représentant. Il a souligné en particulier « l’importance des communiqués de presse qui permettent d’avoir des informations quasi instantanées », garantissant la transparence, la reddition de comptes et la mémoire institutionnelle. Il a toutefois regretté que ces communiqués ne soient disponibles que dans deux des six langues officielles, « sans justification aucune ». Il s’est aussi inquiété de ce que les archives des séances des organes principaux de l’ONU ne soient plus disponibles dans les six langues officielles.
Enfin, le représentant a salué le rôle des centres d’information des Nations Unies, notamment celui de Buenos Aires qui a organisé diverses campagnes de sensibilisation comme « Carton rouge pour le travail des enfants » ou « Les hommes pour l’égalité ». Il s’est également félicité du travail réalisé par ONU Info qui produit un contenu en espagnol.
Mme YUANCHUN MA (Chine) s’est félicitée de l’augmentation du nombre des visites sur les sites en langue chinoise, ainsi que de la collaboration accrue avec les médias chinois, citant notamment les entretiens accordés par le Secrétaire général. Elle a appelé le Département à réorienter ses travaux et à mieux cibler les besoins de la population mondiale. Il faudra notamment aborder les difficultés financières, travailler dans les limites des ressources existantes, privilégier le multilinguisme et combler le fossé numérique, tout en veillant au respect des droits de tous, à commencer par les pays en développement. La représentante a aussi regretté que le volume des produits créés en chinois demeure faible.
M. OLEH NIKOLENKO (Ukraine) a noté l’efficacité des stratégies mises au point par le Département s’agissant des médias sociaux, en phase avec les tendances mondiales et les besoins des différents publics dont les jeunes et le milieu universitaire. Il a tout de même insisté sur la pertinence toujours réelle des médias traditionnels. L’Ukraine, a-t-il assuré, s’efforce de créer un environnement propice à la liberté de la presse, en limitant l’influence de l’État. Aussi le Classement mondial de la liberté de la presse 2018, publié par « Reporters sans frontières », a-t-il noté pour la deuxième année consécutive des progrès. Le Classement relève également que les journalistes et observateurs internationaux ne sont pas autorisés à se rendre dans les zones de l’est de l’Ukraine, qui échappent au contrôle gouvernemental, et la situation n’est pas meilleure en Crimée, qui est aussi sous occupation russe. « Prendre pour cible des journalistes ukrainiens est une tactique de guerre de la Russie », a affirmé le représentant qui a également dénoncé la campagne de propagande et d’incitation à la haine contre les Ukrainiens menée par les médias d’État russes. Le représentant a exhorté la communauté internationale à intensifier la lutte contre la désinformation.
Mme KHADY MBACKÉ DIOP (Sénégal) a déclaré que la radio reste un « médium très efficace d’intermédiation politique, sociale et culturelle » et souhaité qu’elle garde toute sa place au sein « du dispositif communicationnel onusien ». La déléguée a souligné l’importance pour l’ONU de contribuer à combler le fossé numérique qui sépare les pays riches et les pays en développement. Elle a salué le dynamisme des centres, services et bureaux d’information des Nations Unies, qui contribuent à une diffusion rapide de l’information en étroite collaboration avec les responsables gouvernementaux. « Le multilinguisme, qui est une composante essentielle du multilatéralisme, doit faire l’objet d’une attention constante », a poursuivi la représentante du Sénégal. « Il a, certes, un coût, mais surtout un prix, celui de l’avenir plus équitable, plus démocratique, plus pacifique que nous voulons bâtir. »
M. JORGE ARTURO REYES HERNÁNDEZ (Venezuela) a insisté sur le rôle des femmes et des jeunes pour la réalisation des objectifs de développement durable. Il a salué les campagnes menées par le Département. Le représentant a reconnu l’importance des réseaux sociaux, mais a toutefois averti que leur utilisation inappropriée risque de saper le travail de l’ONU. Il a dénoncé « l’utilisation aveugle » d’informations sur les États Membres et a estimé qu’un examen approfondi s’impose pour définir des règles. Une situation mal présentée peut saper la légitimité des États, a-t-il averti. Le représentant s’est aussi inquiété de la persistance du fossé numérique qui frappe les pays du Sud et a réclamé des mesures pour promouvoir l’accès universel aux TIC. Il a conclu sur la parité entre les six langues de l’ONU, ajoutant que les sites Internet doivent aussi être accessibles aux personnes handicapées.
Mme MARATEE NALITA ANDAMO (Thaïlande) a demandé la bonne coordination des activités de communication de l’ONU, ce qui exige que les acteurs clefs soient bien informés et écoutent les différents points de vue. Le multilinguisme renforce la transparence et la responsabilisation au sein de l’ONU, a poursuivi la déléguée. Elle a salué le fait que le site de l’ONU et certains comptes sur les réseaux sociaux soient disponibles en langue thaïe. Elle a souligné la nécessité d’examiner la question de la désinformation dont la diffusion s’est accélérée avec les avancées technologiques. La déléguée a rappelé que la radio, la télévision et la presse écrite demeurent le canal privilégié de diffusion de l’information dans de nombreux pays en développement.
M. ILKIN HAJIYEV (Azerbaïdjan) a expliqué que son pays s’efforçait de promouvoir les objectifs de développement durable et l’action de l’ONU en Azerbaïdjan depuis son indépendance. Il a soutenu le multilinguisme, la multiplicité culturelle et le dialogue entre les civilisations. Bien que conscient des attentes très élevées qui pèsent sur l’ONU en matière de paix et de sécurité, le représentant a demandé au Département de mettre davantage l’accent sur les politiques dans des régions particulières et, par exemple, sur le fait que « les troupes qui doivent quitter son pays ne le font pas ». Le représentant a mis en garde contre « la guerre des mots » sur les médias sociaux. Les conflits armés sont un terreau fertile pour la propagande, a-t-il déploré, en accusant l’Arménie, « coupable d’occuper des zones en Azerbaïdjan », de campagnes de désinformation dans les médias.
M. YOUNG-HYO PARK (République de Corée) a estimé que les messages stratégiques sur la réforme en cours doivent être communiqués de manière cohérente au grand public. Il a salué les efforts visant à renforcer la communication stratégique, les activités sur les médias sociaux et l’ouverture vers les jeunes. Il s’est également félicité du succès des campagnes de communication liées au développement durable et aux changements climatiques. Pour impliquer les jeunes, il a conseillé de ne pas se limiter à l’organisation de manifestations hors ligne mais de communiquer également avec eux sur différents médias sociaux.
Le représentant a par ailleurs estimé que la nouvelle appellation du Département doit s’accompagner d’une redistribution des ressources et d’un réajustement des principales priorités de manière à privilégier une communication stratégique mieux planifiée et mieux coordonnée. Il a aussi appelé à améliorer la cohérence des messages de l’ONU à travers l’ensemble du système. Il a appuyé les efforts déployés par le Département pour revitaliser et repositionner les centres d’information des Nations Unies (CINU) face à l’évolution du paysage médiatique.
Le représentant a ensuite salué les efforts déployés pour encourager l’initiative Impact universitaire en appui à la réalisation du Programme 2030. Co-présidente de l’initiative, la République de Corée s’engage à diriger les activités du nouveau Groupe des Amis de l’éducation à la citoyenneté mondiale.
Mme ANDREA STANFORD (États-Unis) a affirmé que son pays est un chantre de la liberté d’expression et qu’il s’engage à appuyer la libre circulation de l’information. Elle a insisté sur la nécessité de combattre le manque d’objectivité au sein du Département de l’information, pointant notamment le Programme d’information spécial sur la question de Palestine qui, a-t-elle affirmé, promeut une mauvaise perception de la situation, au détriment d’Israël. Le Programme ne présente que la perspective palestinienne, a-t-elle estimé. Le Département devrait éviter tout message anti-israélien dans ses activités, a-t-elle martelé.
Mme CRISTINA MARIA CERQUEIRA PUCARINHO (Portugal) a souligné le rôle crucial du multilinguisme pour diffuser le message de l’ONU le plus loin possible. Elle a salué les équipes du Département qui produisent chaque jour des informations dans huit langues différentes, dont le portugais. Elle a également rappelé l’importance du Centre régional d’information des Nations Unies pour l’Europe occidentale de Bruxelles et du Centre d’information de Rio de Janeiro qui disséminent un grand nombre de produits en portugais. Estimant que la création d’un centre à Luanda permettrait de renforcer la communication en Angola et vers les pays lusophones, elle s’est félicitée des progrès réalisés en ce sens.
La représentante a salué la clairvoyance du Département qui met l’accent sur les réseaux sociaux, tout en rappelant l’importance des médias traditionnels, notamment la radio, qui a la diffusion la plus large dans le monde. Le portugais, a-t-elle ensuite souligné, est parlé par 260 millions de personnes dans le monde. Véritable « langue mondiale », c’est la langue officielle de neuf pays sur quatre continents. De plus, on estime qu’à la moitié du XXIe siècle, elle sera parlée par 400 millions de personnes. À notre avis, a-t-elle conclu, il est indispensable que la stratégie de communication de l’ONU reflète l’importance de la langue portugaise et continue d’en consolider l’utilisation dans ses travaux. Les lusophones forment le troisième public le plus important d’« ONU Info », a-t-elle précisé.
M. PABLO IGNACIO CALLIS GIRAGOSSIAN (Chili) a appelé à renforcer le multilinguisme, l’objectif étant non seulement d’élargir le public, mais aussi de répondre à l’impératif de créer des normes de redevabilité et de transparence plus exigeantes. À l’ère des « fake news » et de la « postvérité », il s’est alarmé du fait que les émotions et les préjugés prennent le dessus sur des faits vérifiés. Il a appelé le Département à redoubler d’efforts pour contrer cette tendance.
Il a salué le lancement du site « ONU Info », tout en insistant sur l’importance qu’il y a à ne pas négliger les médias traditionnels afin de tenir compte des besoins de communication des populations sans accès à Internet. L’étendue du fossé numérique demeure problématique, a-t-il indiqué.
Dialogue interactif
« À qui s’adresse-t-on? Quel est le public cible? » Voilà des questions que Mme ALISON SMALE, Secrétaire générale adjointe à la communication, a dit se poser. L’une des décisions qui a présidé à la réforme du Département est la nécessité de relever les défis, notamment pour travailler efficacement avec les jeunes, un groupe âgé de 15 ans à 35 ans environ. Dans les orientations pour 2018, quatre domaines ont été identifiés dans lesquels seule l’ONU a suffisamment d’incidence: opérations de maintien de la paix; changements climatiques; aide humanitaire; égalité entre les sexes. Dans ce cadre, les objectifs de développement durable sont la toile de fond, a ajouté Mme Smale, tout en rappelant que les budgets sont limités. Le plus important est d’être bien organisé pour « arriver à se saisir des faits nouveaux qui modifient les relations entre les êtres humains ». Nous devons être les plus impartiaux possible, et veiller à diffuser les différents points de vue des États Membres, a aussi déclaré Mme Smale.
Le Département, a ajouté la Directrice de la Division de l’information et des médias, accorde une grande importance aux médias traditionnels et produit des programmes quotidiens en Afrique ou en Amérique latine, tout en élargissant sa présence sur les réseaux sociaux. Mme HUA JIANG a précisé que le programme « L’ONU en action », par exemple, est proposé dans les six langues officielles. Une chaîne câblée new-yorkaise retransmet les réunions importantes de l’ONU et le point de presse du Porte-parole du Secrétaire général. L’ONU n’a pas de station radio mais elle est relayée par un millier de partenaires dans le monde. « En quelque sorte, nos opérations se déroulent 24 heures sur 24. »
Quant à l’archivage des vidéos dans toutes les langues officielles de l’ONU, la Directrice a fait observer que les financements ont été réduits. Lors du dernier exercice biennal, nous avions reçu des financements pour le multilinguisme; cette année, rien, a-t-elle expliqué. Seules les archives du Conseil de sécurité sont disponibles dans les six langues et même là, le moteur de recherche ne peut être activé qu’en anglais. Nous cherchons des solutions, a assuré la Directrice. Quant à une plus grande implication du Département dans les questions liées à la protection physique des journalistes, la Secrétaire générale adjointe a dit craindre les doublons avec l’UNESCO qui est dotée d’un mandat en la matière et qui organise d’ailleurs une conférence pour la Journée mondiale de la liberté de la presse, le 3 mai. Le Siège de l’ONU à New York a aussi prévu des manifestations.