ECOSOC: Les ministres présentent les succès de la mise en œuvre d’un Programme 2030 centré sur les personnes, en évoquant aussi ses limites
Les États Membres ont aujourd’hui, à la deuxième journée du débat général du Forum politique de haut niveau réuni sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC), donné des exemples des succès atteints dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, sans pour autant occulter les défis et les problèmes qu’ils rencontrent sur la voie de la réalisation des six objectifs à l’examen pendant cette session.
La République de Corée s’est érigée en exemple en relevant que si le XXe siècle a été marqué par « le miracle démocratique et économique », le pays s’apprête aujourd’hui à écrire un nouveau chapitre de réussite, avec le « miracle de la durabilité ». Le Ministre de l’environnement sud-coréen a mentionné la feuille de route énergétique, mise en pratique depuis 2017, qui prévoit la fermeture partielle des centrales nucléaires et à charbon pour laisser la place à des sources d’énergie renouvelable. Celles-ci devront assurer 20% des besoins avant 2030.
Les délégations ministérielles ont aussi confirmé au cours de ce débat qu’elles n’étaient pas insensibles à la devise de « ne laisser personne de côté », le leitmotiv du Programme 2030 qui se veut centré sur les individus. Singapour a ainsi affirmé avoir « placé sa population au centre des politiques de développement » par le biais d’une éducation de qualité, des services de santé et des logements adéquats, de l’emploi et d’un environnement sain. Ce pays a adopté une approche pragmatique qui table sur les résultats plutôt que sur l’idéologie.
Au Bhoutan, nation connue pour avoir adopté il y a 10 ans un indice de « bonheur national brut », le bonheur de la population a été mis au cœur de la politique de développement, a indiqué le Ministre des finances en précisant que le taux d’inégalité des revenus y est faible, avec en outre un taux de scolarité de 100%.
Si le bien-être et les droits des personnes doivent bénéficier de toute l’attention des gouvernements et être la principale préoccupation des actions de développement, les délégations ont aussi souligné que les populations ne doivent et ne veulent pas rester passives dans cette entreprise. Elles ont un rôle crucial à jouer pour la mise en œuvre du Programme 2030. Un simple exemple en Estonie le prouve: plus de 50 000 personnes ont participé cette année à une initiative de nettoyage du pays, pour protéger l’environnement et aussi pour contribuer à l’objectif 6 sur l’assainissement. C’est « l’action civique la plus importante au monde pour protéger l’environnement », s’est enorgueilli le Ministre estonien de l’environnement.
La Lettonie aussi s’appuie sur « l’atout de sa population », a déclaré son Vice-Premier Ministre chargé des affaires économiques en présentant la transition menée vers une économie plus efficace et innovante. Une économie qui fournit des opportunités pour tous, dans les villes comme en campagne, et même pour ceux des nationaux ayant émigré.
Car il faut des « sociétés viables et résilientes », comme le rappelle le thème de la session du Forum politique. Un objectif que la République tchèque a choisi de réaliser en développant notamment des « villes intelligentes ».
Au chapitre des défis, le Tchad, prenant à témoin la Vice-Secrétaire générale qui est rentrée d’une visite dans la région, a déploré que la région du lac Tchad subisse autant les effets conjugués des attaques terroristes et des changements climatiques qui ont des conséquences dramatiques sur les populations vulnérables et l’environnement.
Le manque de partenariat mondial pour le développement durable, malgré l’objectif 17 qui lui est consacré, a été évoqué par le Ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo qui a regretté notamment le manque de soutien financier.
Les pays à revenu intermédiaire s’estiment par ailleurs « piégés par ce statut » à l’instar de la Namibie dont le Ministre de la planification économique s’est plaint que « cela l’empêche d’avoir accès à certaines ressources ». Plus concrètement encore, le Ministre de l’intérieur et de la décentralisation de Madagascar a appelé les parties prenantes à augmenter l’aide publique au développement (APD) pour qu’elle atteigne 50 dollars par habitant pour son pays.
Le débat général se poursuivra demain, mercredi, 18 juillet, à partir de 15 heures, alors que les examens nationaux volontaires auront lieu pendant toute la journée. La Réunion ministérielle du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, placé sous les auspices de l’ECOSOC, s’achèvera dans l’après-midi par l’adoption d’une déclaration ministérielle.
RÉUNION MINISTÉRIELLE DU FORUM POLITIQUE DE HAUT NIVEAU POUR LE DÉVELOPPEMENT DURABLE ORGANISÉ SOUS LES AUSPICES DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
Débat général
M. ARVILS ASERADENS, Vice-Premier Ministre chargé des affaires économiques de Lettonie, a rappelé que cette année marque le centième anniversaire de la création de son pays. C’est donc l’occasion idoine de faire un bilan et de faire une présentation dans le cadre de l’examen national volontaire sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Les pays a inclus ces objectifs dans sa planification et l’élaboration du budget, a-t-il d’abord précisé. Il s’appuie sur des atouts comme sa population et son savoir-faire, la nature, le numérique et la culture. Les défis de durabilité du pays consistent à assurer la transition vers une économie plus efficace et innovante et qui fournit des opportunités pour tous, dans les villes comme en campagne, et même pour ceux des nationaux ayant émigré. En plus, la Lettonie entend assurer 40% de sa consommation énergétique à partir des sources renouvelables d’ici à 2020, et 50% d’ici à 2030.
M. KIMMO TIILIKAINEN, Ministre de l’environnement, de l’énergie et du logement de la Finlande, a suggéré que pour atteindre les objectifs de développement durable, il faudrait respecter les limites de la terre et adapter les activités humaines à ces limites. Il faudra aussi mettre en œuvre l’économie circulaire, a proposé le Ministre. M. Tiilikainen a plaidé pour la mise en place de partenariats stratégiques entre les parties prenantes pour réaliser le Programme 2030. Il est également important, a-t-il souligné, de respecter et de promouvoir les droits sexuels des femmes. Les gouvernements doivent jouer le rôle de chef de file dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable, a encore déclaré le Ministre qui a loué pour cela le potentiel de la science et de la technologie. En outre, la Finlande consacrera des rubriques de son budget à la mise en œuvre du Programme 2030 et intègrera les objectifs dans son plan de développement. Membre du Conseil de l’Arctique, la Finlande estime que la fonte des glaces à cause des changements climatiques exige des sociétés résilientes, a dit le Ministre pour conclure.
M. MASAGOS ZULKIFLI, Ministre de l’environnement et des ressources en eau de Singapour, a indiqué que Singapour a toujours placé sa population au centre des politiques de développement. L’histoire de la transformation économique du pays fait voir comment la vie des populations s’est améliorée, par le biais d’une éducation de qualité, des services de santé et des logements adéquats, de l’emploi et d’un environnement sain. Les dirigeants adoptent une approche pragmatique qui table plus sur les résultats que sur l’idéologie. Les trois éléments clefs du développement de Singapour sont l’équilibre entre développement économique, protection de l’environnement et inclusion sociale; des politiques de planification intégrées et visant le long terme; et des politiques mises en œuvre grâce à la collaboration de plusieurs parties prenantes, puisque le Gouvernement seul ne peut tout faire.
Mme BOMO EDNA EDITH MOLEWA, Ministre de l’environnement d’Afrique du Sud, a estimé que le développement durable ne peut être réalisé que par des solutions multilatérales et des actions collectives qui soient justes, intégrées et coordonnées. Le pays considère que les changements climatiques sont le premier défi auquel il faut faire face, puisque le phénomène rend vulnérables les ressources en eau, l’agriculture et les services alimentaires et énergétiques. Le second défi consiste à faire face à l’urbanisation galopante. Le troisième, ce sont les modes de production et de consommation durables et les innovations technologiques de la quatrième révolution industrielle, lesquelles tendent à bouleverser les systèmes socioéconomiques, industriels et le monde du travail. Le programme de transformation urbaine dans son pays prévoit, par exemple, la promotion de l’inclusion sociale, le développement économique, le renforcement de la résilience climatique et la protection des ressources environnementales. Cette politique est liée à d’autres relatives à l’eau et l’assainissement, la sécurité énergétique et une gestion des déchets pourvoyeuse d’emplois.
M. MIGUEL ÁNGEL MOIR SANDOVAL (Guatemala) s’est réjoui que son pays ait adapté ses efforts de développement au contexte national. Il a identifié les grands défis à relever sur le plan local, comme la réduction des taux de pauvreté extrême et de faim chronique, et les difficultés d’accès à l’eau. Il a cependant annoncé des progrès dans ce dernier domaine: en 2014, les trois quarts de la population guatémaltèque avaient accès à l’eau potable. « Encore trop peu », selon le représentant qui a mis l’accent sur la gestion intégrée de l’eau et des ressources naturelles. Il a fait part d’autres progrès en ce qui concerne la couverture forestière, la couverture électrique qui a atteint 90%, même s’il est encore nécessaire d’augmenter la couverture en zone rurale. Le système des Nations Unies pour le développement a permis de renforcer l’innovation et le recours aux technologies dans le pays, a-t-il témoigné.
Conscient des difficultés du processus, M. JOSÉ DA SILVA GONÇALVES (Cabo Verde) a réitéré que son pays demeurait engagé fermement à mettre au point son propre programme national de développement durable, d’une manière conforme au Programme 2030, faisant la part belle à une stratégie intégrée, afin que personne ne soit laissé pour compte. Le Cabo Verde est l’un des rares pays à avoir changé de poids économique ces dernières années: il est devenu un « pays à revenu intermédiaire » dès 2008, a souligné M. Gonçalves. La petite île-nation continue d’investir dans les ressources humaines, la bonne gouvernance, l’eau et l’assainissement. Le pays étoffe son cadre normatif pour favoriser les investissements privés dans « les énergies bleues », le tourisme, en mettant l’accent sur les jeunes et les femmes, a aussi indiqué le représentant. Il a néanmoins jugé impératif que la communauté internationale vienne en aide au Cabo Verde pour qu’il progresse davantage.
M. NAMGAY DORJI, Ministre des finances du Bhoutan, a déclaré que le bonheur de la population est au cœur de sa politique. Nous sommes en bonne voie pour la réalisation du Programme 2030, a assuré le Ministre en misant sur le plan national de développement qui est le premier pas vers la réalisation des objectifs de développement. « La paix dont jouit notre pays depuis des années montre notre marche résolue vers le développement. » Elle peut nous aider à y parvenir, a également estimé M. Dorji qui s’est réjoui du faible taux d’inégalité de revenu dans un pays qui a atteint 100% de taux de scolarité. Toutefois, le Bhoutan est vulnérable aux tremblements de terre, a rappelé le Ministre. C’est la raison de la mise en œuvre de politiques qui prennent en compte ces vulnérabilités.
M. SIIM KIISLER, Ministre de l’environnement de l’Estonie¸ a dit que son gouvernement était en mesure de mettre un terme à la dégradation environnementale dans son pays. Il a vanté le mouvement de masse qui a vu 50 000 personnes nettoyer tout le pays, en cinq heures, cette année 2018, dans le cadre des actions de protection de l’environnement. C’est l’action civique la plus importante au monde pour protéger l’environnement, s’est enorgueilli le Ministre. Il a poursuivi en vantant les avantages de la technologie qui, à son avis, doit être le moteur du changement mondial. Elle doit aider à réduire la pollution et la consommation de certaines matières nocives. L’utilisation de la technologie ne doit toutefois pas se faire au détriment de l’environnement, a-t-il mis en garde.
M. LUIS FERNANDO MELJÍA ALZATE (Colombie) s’est félicité de la participation de son pays à l’Accord de Paris et a rappelé son attachement au multilatéralisme reflété dans le Programme 2030. Il a ensuite évoqué l’Accord de paix récemment signé dans le pays, un accord politique qui l’incite à beaucoup d’optimisme, en permettant au Gouvernement de pleinement se refocaliser sur la production, l’économie et l’amélioration du bien-être des Colombiens. « La paix et le développement durable vont de pair », a-t-il plaidé. L’entrée de la Colombie dans l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) est également perçue comme un vrai progrès. « Nos pays sont interdépendants », a-t-il rappelé. « Le développement durable n’est pas un jeu à somme nulle, mais un jeu où la générosité et l’échange sont la clef pour un avenir meilleur. »
Mme KLÁRA DOSTÁLOVÁ (République tchèque) s’est réjouie que plus de 20% du territoire tchèque soit classé comme zone protégée. Elle a aussi indiqué que son pays avait adopté diverses mesures favorables à la protection de l’environnement, comme l’utilisation de l’eau de pluie dans les foyers, ou la réduction des déchets. La représentante a aussi mis en avant la coopération entre municipalités pour favoriser les logements sociaux abordables et appuyer la création de « villes intelligentes » afin de créer des communautés plus viables et résilientes. Elle a enfin appelé à faire davantage participer les citoyens à ces grandes questions de société.
M. RODRIGO MALMIERCA DÍAZ, Ministre du commerce extérieur et des investissements de Cuba, a constaté que l’opulence et la concentration des richesses dans les pays développés contrastent avec la pauvreté qui sévit au sein des deux tiers de la population mondiale. Les ressources pour résoudre ce problème existent, a-t-il argué en évoquant les somptueuses dépenses militaires mondiales chaque année. Ce qui manque donc c’est une réelle volonté politique des pays les plus puissants qui doivent respecter leurs engagements. Pour Cuba en effet, les pays industrialisés doivent accepter leur « dette historique » et mettre en pratique le principe de responsabilités communes mais différenciées.
« La communauté internationale ne peut plus se permettre de remettre à plus tard le droit au développement », a plaidé le Ministre. Il est donc essentiel de consolider le partenariat mondial pour le développement, afin de mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du Programme 2030. Il a en outre relevé que le blocus commercial et financier dont Cuba est victime de la part du Gouvernement des États-Unis, depuis près de 60 ans, empêche sa population de se développer et de mettre en œuvre les objectifs de développement durable. Malgré ces obstacles auxquels s’ajoutent les changements climatiques, Cuba a pu partager ses ressources limitées avec des nations du monde, notamment par le biais des programmes de coopération dans les domaines de la santé, de l’éducation et du sport.
M. MASHAIR AHMED ELAMIM ABDALLA, Ministre de la sécurité et du développement social du Soudan, a fait part des avancées du pays dans la réalisation du Programme 2030, dans les six objectifs de développement examinés au cours de la session. Le Gouvernement a mis en place une politique foncière qui garantit la propriété foncière aux familles. Il a aussi créé un fonds pour le logement, qui est géré par des agences dans toutes les provinces du pays. Le Soudan a accueilli un grand nombre de migrants illégaux et des réfugiés, a ajouté le Ministre en observant cependant des répercussions négatives, comme la traite d’êtres humains. Pour limiter les déplacements de population à l’intérieur du pays, le Gouvernement a créé des fonds pour aider les gens à rester dans leurs régions d’origine. Concernant l’objectif de l’accès à l’eau, le Gouvernement fournit l’eau potable dans les zones rurales et a mis en œuvre des systèmes de collecte d’eau de pluie. S’agissant de l’assainissement, des programmes de collecte des déchets ont été lancés. Pour ce qui est de l’énergie, des barrages hydroélectriques ont été créés sur les grands fleuves du pays pour obtenir de l’électricité. En outre, une loi de protection de la diversité biologique et de lutte contre la désertification a été adoptée cette année.
Frappée par une grave crise économique puis par une crise migratoire, la Grèce perçoit les objectifs de développement durable comme une feuille de route pour sortir de l’austérité, a assuré son représentant, M. SOKRATIS FAMELLOS (Grèce). Il a parlé du « nouveau contrat social » liant les Grecs, contrat qu’il retrouve dans le Programme 2030. Se félicitant des bons résultats en ce qui concerne la qualité de l’eau potable dans tout le pays, il a aussi salué les « mesures audacieuses » de la Grèce dans la zone des Balkans pour la stabilité et le progrès, ainsi que l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le pays. « Les efforts pour rendre les villes plus inclusives ont un effet démultiplicateur », a-t-il assuré. Il a enfin dit que le Programme 2030 correspondait à la propre vision de l’avenir de la Grèce d’une économie circulaire à faible rendement énergétique.
Mme SLAVICA ÐJUKIĆ DEJANOVIĆ, Ministre en charge des politiques démographiques de la Serbie, a promis que son pays fera une présentation au cours du Forum politique en 2019. Pour l’instant, le pays a inclus la question des objectifs de développement durable dans le paquet des négociations en vue de son entrée au sein de l’Union européenne. Elle a annoncé qu’en septembre prochain, Belgrade va accueillir une conférence sous-régionale sur la promotion des objectifs de développement durable. Une autre réunion parlementaire régionale sur le même thème a eu lieu en mai dernier, avec les élus d’Europe centrale et de l’Est. La Serbie, a assuré le Ministre, entend poursuivre sa coopération étroite avec l’équipe de pays des Nations Unies dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs 16 et 17 portant, respectivement, sur des sociétés pacifiques et sur les partenariats.
Mme KAROLINA SKOG (Suède) s’est réjouie du rôle de chef de file de son pays, traditionnellement classé parmi les pays les plus avancés sur ces questions, avant d’assurer qu’il restait encore énormément à faire dans le pays et a fortiori dans le monde pour renforcer l’écosystème et changer les moyens de transports. « Les produits chimiques sont partout, ils se propagent comme une menace mondiale, ce n’est pas viable, ce n’est pas sain », a-t-elle mis en garde. La Suède lance à cet égard une « alliance des grandes ambitions sur les produits chimiques et les détritus », pour encourager l’utilisation de matériaux non toxiques, « essentiels pour basculer sur une économie circulaire ». « L’eau n’a pas de frontière, c’est un bien commun », a-t-elle rappelé en soulignant que les changements climatiques altèrent le bon accès à l’eau. « Il est urgent d’améliorer la coopération entre nations pour améliorer la qualité de l’eau », a-t-elle plaidé. Elle s’est enfin inquiétée de la corrélation entre changements climatiques et sécurité et appelé à la vigilance sur cette question.
Mme MARIA UBACH FONT, Ministre des affaires étrangères de l’Andorre, a dit que bâtir la résilience est impératif pour faire face aux situations de fragilité. Le Gouvernement de son pays a investi dans les énergies renouvelables, a-t-elle indiqué avant de parler d’une campagne de sensibilisation au Programme 2030, qui a pour but de faire évoluer la mentalité de la population. Un programme d’éducation a aussi été lancé pour sensibiliser le corps enseignant et les étudiants sur les objectifs de développement durable. L’Andorre soumet cette année son premier examen national volontaire, a indiqué la Ministre. « Nous partageons la nécessité de bâtir des alliances pour réaliser le Programme 2030 », a-t-elle dit en conclusion de son intervention.
M. OBETH MBUIPAHA KANDJOZE, Ministre de la planification économique de la Namibie, a affirmé que, dans son pays, l’objectif de consommation d’une eau potable par tous est quasiment atteint, même si seulement 54% des ménages ont accès aux installations sanitaires appropriées. De plus, 50,4% de la population bénéficie de l’électricité et le pays entend investir davantage dans les sources d’énergie renouvelable. Néanmoins, en matière de logement, le pays a vu l’expansion de bidonvilles à la périphérie des villes. Des mesures ont déjà été prises pour stabiliser les prix des logements et combattre la spéculation des prix des loyers. Malgré de nombreuses avancées, la Namibie se trouve piégée par son statut de pays à revenu intermédiaire, ce qui l’empêche d’avoir accès à certaines ressources, a déploré le Ministre. Cela lui a fait dire qu’il fallait revoir les critères de classification des pays en changeant le facteur de revenu par habitant.
M. TIANARIVELO RAZAFIMAHEFA, Ministre de l’intérieur et de la décentralisation de Madagascar, a partagé les avancées du pays en matière de gouvernance en expliquant tout d’abord que les structures locales de concertation ont été institutionnalisées. Cela permet la participation de toutes les catégories d’acteurs, y compris les populations vulnérables, à l’élaboration des plans de développement local. Un instrument de mesure de la performance et de la pertinence de la gouvernance locale a même été développé: l’« Indice de gouvernance locale ».
Outre sa stratégie nationale de développement local et son programme national d’appui au développement local, Madagascar s’attèle actuellement à la mise en place de la fonction publique territoriale. Il a élaboré la charte de la déconcentration afin de renforcer la coordination des appuis des services de l’État au niveau du territoire au profit des collectivités territoriales décentralisées. Pour « ne laisser personne pour compte », le Gouvernement a adopté une nouvelle loi sur la statistique en 2018 correspondant au potentiel des nouvelles technologies et aux défis du développement durable. Le Ministre a enfin appelé toutes les parties prenantes à augmenter l’aide publique au développement (APD) pour qu’elle atteigne 50 dollars par habitant pour Madagascar.
M. NAYEF AL-FAYEZ, Ministre de l’environnement de la Jordanie, a rappelé qu’il vient d’un pays où depuis des décennies il a été prouvé qu’investir dans le capital humain et dans le développement peut mener à la prospérité et au bien-être de tous les citoyens et au développement durable. « Aujourd’hui, la Jordanie est un exemple de résilience dans le monde » alors qu’elle doit répondre à la fois aux attentes de sa propre population et subvenir aux besoins des réfugiés syriens qu’elle accueille depuis huit ans. La crise régionale et l’influx de ces réfugiés ont exercé une pression importante sur ses ressources naturelles, ses infrastructures et ses institutions publiques, a expliqué le Ministre, mais cela ne l’a pas empêché de présenter son examen national volontaire dès 2017.
Compte tenu des ressources limitées en eau de la Jordanie, la priorité a été donnée à la consommation humaine. Le pays a également dû revoir ses plans et stratégies de développement dans le contexte d’autres ressources cruciales comme la production alimentaire et l’approvisionnement énergétique. Le Ministre a indiqué qu’au cours des dernières décennies, la Jordanie avait pu maintenir la sécurité de son approvisionnement énergétique en misant sur la diversification des sources d’énergie importées et en développant ses propres énergies renouvelables tout en rationnalisant sa consommation. Cela s’est également traduit par une baisse significative de ses émissions de CO2. Tous ces efforts s’inscrivent dans la stratégie nationale et le plan d’action pour une consommation et production durables (2016-2025). Enfin, le Ministre a souligné l’écart à combler dans le financement du développement et appelé à un partenariat plus coordonné entre les gouvernements, les donateurs, les institutions multilatérales, le secteur privé et la société civile. Sa délégation est prête à travailler avec tous les partenaires pour essayer d’identifier de nouveaux modèles efficaces pour ce financement, pour être à la hauteur des ambitions du Programme d’action d’Addis-Abeba.
M. ALEXANDER CHITEME, Ministre du développement de la Zambie, s’est félicité de la mise en place dans son pays de programmes d’accès à l’eau, d’assainissement et d’énergie renouvelable. Grâce au premier, la proportion de ménages ayant accès à de l’eau potable a augmenté, passant de 63% avant 2015 à 67,7% à ce jour. Le deuxième permet d’accroître l’utilisation de toilettes assainies et ainsi réduire la diarrhée chez les enfants. En ce qui concerne l’énergie propre, la diversité du bouquet énergétique laisse encore à désirer, a reconnu le Ministre. La Zambie est pour l’instant trop dépendante de l’hydroélectrique (plus de 90%). S’agissant de l’objectif 11, la priorité est accordée à la décentralisation, à la démolition de bidonvilles et à l’amélioration de l’assainissement, a poursuivi le Ministre. Enfin, concernant l’objectif 15 et la réduction du déboisement, il a annoncé que la Zambie planifie de planter un million d’arbres dans le cadre de la gestion de l’économie forestière.
Mme NABEELA F. TUNIS, Ministre de la planification et développement économique de la Sierra Leone, a pointé « l’éducation, la justice, la paix, la lutte contre la corruption et le financement illicite » comme thèmes clefs pour ne pas faire des laissés-pour-compte sur la voie du développement. Elle a mentionné les efforts menés en faveur de l’éducation primaire et secondaire gratuite, en insistant sur les filles. Le pays marche grâce à une fonction publique performante et une politique de tolérance zéro face à la corruption, a ensuite souligné la Ministre. Des progrès importants ont été constatés après l’établissement d’un bureau juridique pour les pauvres, conformément à l’objectif 16. Pour ce qui est de l’objectif 4, la part d’enfants handicapés scolarisés est passée de 0,48% en 2013 à 26,6% en 2016.
En outre, le Gouvernement, à travers l’agence nationale de protection de l’environnement, a mis en œuvre des normes environnementales par le biais de bureaux locaux et de conseillers de districts formés pour les mettre en pratique. Le contexte politique s’est grandement amélioré en Sierra Leone, s’est enfin réjouie la Ministre, avec le transfert pacifique du pouvoir d’un parti à un autre, « ce qui est bon pour le développement », a-t-elle souligné. « Les agences internationales et les ONG méritent nos louanges », a-t-elle conclu.
Mme KIM EUNKYUNG, Ministre de l’environnement de la République de Corée, a commencé par dire que depuis son entrée en fonctions en mai 2017, le gouvernement de Moon Jae-In a retenu l’attention du monde pour avoir amélioré la paix dans la péninsule coréenne et dans l’Asie du Nord-Est. La Ministre a poursuivi en faisant le point sur la réalisation des six objectifs de développement durable à l’examen pendant la session de 2018. S’agissant de l’accès à l’eau et à l’assainissement, les réservoirs artificiels ont été ouverts l’année dernière et l’on commence aujourd’hui à voir des signes de renouveau de l’écosystème.
En ce qui concerne l’accès à l’énergie abordable et propre, pour ne plus dépendre de l’énergie nucléaire, une nouvelle feuille de route énergétique a été écrite en vue d’élargir sa part à 20% avant 2030. Des centrales nucléaires et à charbon ont été partiellement fermées. Pour ce qui est de l’objectif 11 sur les villes durables, un programme de régénération urbaine a été lancé pour réduire l’utilisation du plastique et la pression sur les ressources naturelles. Avant de terminer, Mme Kim a rappelé que la Corée a enregistré deux succès pendant le XXe siècle: le développement économique et la démocratisation. Certains parlent de miracles. Aujourd’hui la Corée s’apprête à écrire un nouveau succès qui est le miracle de la durabilité.
M. GEORGE GYAN-BAFFOUR (Ghana) s’est d’emblée excusé de n’avoir pu se soumettre à l’examen national volontaire, promettant de le faire dès l’année prochaine. Le Ministre a d’ailleurs affirmé que son pays a fait des progrès considérables dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable: les Ghanéens vivent plus longtemps, davantage d’enfants vont à l’école et l’accès aux services sociaux de base s’est amélioré. Mais, a reconnu le Ministre, le développement humain est resté inégal et les privations persistent. Nous nous heurtons à de nouveau défis du fait de l’aggravation des inégalités, des changements climatiques et des migrations. Le Gouvernement n’a pas pour autant baissé les bras, a assuré le Ministre en citant, entre autres, la création du « Fonds de l’eau » pour réguler le prix de cette ressources, l’adoption d’un plan d’action national pour la mise en œuvre de l’initiative « Énergie durable pour tous » des Nations Unies, la mise sur pied d’un ministère chargé d’améliorer les conditions de vie dans les bidonvilles et les banlieues, ainsi que la poursuite de la politique de gestion des feux de forêts, du plan-cadre pour le développement de la foresterie, de la stratégie de plantation des forêts ou de la stratégie nationale REDD+.
Mme CAMILLE ROBINSON-REGIS, Ministre de la planification et de développement de Trinité-et-Tobago, a expliqué que dès 2002, son gouvernement avait adopté une vision nationale du développement appelée « Vision 2020 », à la formulation de laquelle plus de 600 citoyens, membres du Gouvernement et de la société civile, avaient participé. Aujourd’hui, la stratégie nationale de développement du pays « Vision 2030 » est entièrement alignée sur les objectifs de développement durable. Cette stratégie préconise un vaste cadre de développement socioéconomique de portée globale et de nature transversale, la priorité étant de satisfaire les besoins de base de toute la population, spécialement pour les femmes et les enfants, et de permettre à tout un chacun de contribuer au développement national, a expliqué la Ministre.
Alors que 97% de la population de l’île a accès à l’électricité, le Gouvernement a élaboré une feuille de route 2021-2030 pour l’énergie durable et renouvelable, développée avec des partenaires internationaux. En outre, 93% de la population ont accès à l’eau potable dans leurs foyers ou leurs communautés. Le Gouvernement travaille actuellement sur une politique nationale de gestion intégrée de l’eau pour améliorer la gestion durable des ressources en eau du pays. Quant à l’objectif 11, la Ministre a indiqué que, depuis son indépendance en 1962, 25% de la population a obtenu des logements construits par le Gouvernement, mais que, face à la demande croissante, il étend la fourniture de nouvelles maisons pour tous les niveaux de revenu grâce à des partenariats public-privé.
M. ISSA DOUBRAGNE (Tchad) a annoncé que son gouvernement était en train de travailler d’arrache-pied à l’élaboration du premier rapport pour l’examen national volontaire de 2019. « Dans cette perspective, nous comptons sur le précieux appui du Programme des Nations Unies pour le développement. » Le Ministre a ajouté que la Vice-Secrétaire générale, qui vient de terminer une visite au Tchad, a constaté dans la région du lac Tchad les effets conjugués des attaques terroristes et des changements climatiques qui ont des conséquences dramatiques sur les populations vulnérables et l’environnement. Autour du lac Tchad vivent plus de 45 millions d’âmes qui subissent les conséquences de l’assèchement du lac: ce phénomène porte gravement atteinte à leurs moyens d’existence et limite drastiquement leurs capacités de résilience.
En dépit de ses difficultés économiques et financières sans précédent, le Tchad se trouve obligé de consacrer ses maigres ressources à la sécurité et à celle de la sous-région, au détriment des objectifs de développement durable, s’est désolé le Ministre. Mais le Tchad fonde un grand espoir sur la mobilisation effective des financements annoncés en faveur du plan national de développement 2017-2021, qui a été présenté à la table ronde de Paris en septembre 2017. Le Ministre a lancé un appel vibrant aux partenaires du Tchad pour concrétiser les annonces faites lors de ladite table ronde. « La tenue de ces promesses est vitale pour le Tchad », a-t-il conclu.
Mme MAMA KANNY DIALLO, Ministre du plan et du développement économique de la Guinée, a indiqué que son pays a intégré les objectifs de développement durable dans le plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020, guidé par la perspective du programme « Guinée, Vision 2040 ». Un des buts est d’accroître les capacités d’offre en eau courante, en faisant passer le taux d’accès de 69% en 2016 à 76% en 2020. Le Gouvernement guinéen entend également réduire la dépendance vis-à-vis des énergies fossiles, à travers notamment la diversification du « mix énergétique » vers les énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Le pays considère aussi que l’objectif 17 de développement durable sur les partenariats est la clef de voûte pour la réalisation effective des politiques de développement économique et social. Le Gouvernement guinéen s’emploie ainsi à promouvoir de nouveaux partenariats pour diversifier les sources de financement, en vue de disposer de ressources nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.
M. JOSEPH HARMON, Ministre d’État et Ministre de la Présidence du Guyana, a expliqué que son gouvernement avait lancé un processus d’intégration des objectifs de développement durable dans son plan de développement national - la stratégie de développement de l’État vert. Ce plan apporte une vision et donne une orientation à long terme pour le développement économique, social et environnemental du pays. Le Ministre a expliqué que l’une des priorités est de permettre l’accès à de l’énergie abordable, durable, fiable et moderne. Ainsi le Guyana a l’intention de passer d’une situation de quasi-dépendance totale des énergies fossiles vers un approvisionnement à près de 100% en énergies renouvelables et propres d’ici à 2025, en misant notamment sur le solaire. Un deuxième volet de l’action gouvernementale est la lutte contre la déforestation. Dans ce contexte, le Ministre a annoncé que son pays allait accueillir la dix-septième session du Comité pour la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qui aura lieu en janvier 2019.
M. MOHAMED EBRAHIM YOUSIF ALMUTAWA, Ministre des affaires gouvernementales du Bahreïn, a rappelé que son pays fait partie de ceux ayant décidé de faire un exposé pour présenter leurs réalisations nationales au cours de cette édition du Forum politique. Il a expliqué que ce rapport national fut rédigé de manière inclusive. Le pays a aussi créé une base de données nationales qui laisse voir que 78% des objectifs de développement durable ont été inclus dans les plans nationaux, ceux restants étant en cours de l’être ou tout simplement pas appropriés dans le contexte du Bahreïn. Il a dit souhaiter davantage d’efforts de la communauté internationale dans le cadre de la mobilisation des ressources, en droite ligne des prescriptions du Programme d’action d’Addis-Abeba.
M. FRANCISCO GUZMAN ORTIZ, Chef de cabinet du Président du Mexique, s’est félicité de l’engagement de son pays à bâtir une architecture nationale pour mettre en œuvre le Programme 2030. La continuité est garantie par l’engagement de toutes les forces politiques, a-t-il assuré, « y compris celui des autorités récemment élues ». M. Ortiz a dit espérer que la réforme du système des Nations Unies pour le développement permettra au Mexique de progresser sur la même voie, avec ses voisins de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC). Le Ministre a abondé dans le sens de ce que prône le Secrétaire général pour renforcer le pouvoir de décision du Conseil économique et social. Il a assuré que le Mexique continuerait à travailler de concert avec les autres nations pour atteindre tous les objectifs du Programme 2030.
M. AMY AMBATOBE NYONGOLO, Ministre de l’environnement et du développement durable de la République démocratique du Congo, a loué les progrès enregistrés par son pays en matière d’accès à l’eau potable, tout en déplorant un taux d’accès encore trop faible à cette ressource. Le taux d’accès à l’électricité, d’environ 17%, est aussi en hausse, a-t-il ajouté. Il a vu la construction en cours de centrales électriques dans son pays comme un signe encourageant pour atteindre l’objectif d’un taux de couverture de 50% d’ici à 2030.
Avec une couverture forestière de 155 millions d’hectares, soit le second plus grand poumon mondial après l’Amazonie, le pays s’est doté d’un fonds forestier national et a voté une loi protégeant l’environnement, a poursuivi le Ministre. Il a toutefois déploré le manque de soutien financier pour la mise en œuvre du Programme 2030 alors que celui-ci est à la portée de tous. Cela nécessite de nombreuses ressources financières et technologiques que le pays compte mobiliser avec l’aide de ses partenaires, a-t-il assuré.
M. SERGIO BERGMAN, Ministre de l’environnement et du développement durable de l’Argentine, a expliqué que le modèle de gouvernance de son pays est passé d’une approche verticale à une approche circulaire, en respect du caractère interdépendant des objectifs de développement durable. Une de ses collègues a ensuite expliqué que les objectifs de développement durable ont été intégrés dans le plan national de développement en décembre 2015. L’examen national volontaire a été présenté à cette session du Forum politique pour la première fois. Elle a aussi rappelé que la mise en œuvre du Programme 2030 doit tenir compte du principe des responsabilités communes mais différenciées. Il faut également, a-t-elle prôné, des alliances qui prennent en compte des partenaires nationaux et internationaux. Il faut en outre renforcer le transfert des technologies en faveur des pays en développement. Le programme de la présidence argentine du G20, cette année, entend placer le développement durable au centre des échanges.
Mme SUPARAT DEVAKULA, Ministre des affaires étrangères de la Thaïlande, a estimé que la résilience des communautés donne une nation forte. Et une nation forte devrait comprendre des populations qui croient aux valeurs du progrès, des dynamiques de l’amélioration et à la pratique du développement durable. Pour la Thaïlande, a ainsi ajouté la Ministre, il est nécessaire d’inculquer dans l’esprit du peuple le Programme 2030. Pour ce faire, le Gouvernement s’est engagé dans trois voies. En premier lieu, il a présenté les objectifs de développement durable à tous les groupes de population pour aider à trouver une meilleure perspective de réalisation du Programme 2030 dans le pays. « Seule une plus grande conscience des populations et de leurs pratiques nous permettrait de voir une meilleure perspective de réalisation des objectifs dans toutes les localités. »
En deuxième lieu, le Gouvernement considère la science, la technologie et l’innovation comme des moyens efficaces pour mettre en œuvre le Programme. En troisième lieu, la mise en œuvre exige un engagement précoce de toute la population, son interaction, ses efforts et des partenariats. L’exemple de l’opération de secours des 12 petits footballeurs et de leur entraîneur rend compte de la manière dont les objectifs de développement durable a été mise en œuvre, a ajouté la Ministre qui a souligné, à part le partenariat mondial « altruiste » qui a joué un rôle important dans la mission de secours, que les changements climatiques étaient indéniablement à l’origine de l’inondation qui a englouti les enfants pendant 18 jours.
M. OTMAR ODUBER, Vice-Premier Ministre d’Aruba, s’exprimant au nom des Pays-Bas, a décrit la mise en œuvre des objectifs de développement durable comme un exercice de « Rubik’s Cube », car les ajustements sur un côté influencent les autres parties. « De ce fait, tous les côtés sont importants. » La jeune déléguée des Pays-Bas, Mme EMMA CLEMENS, lui a emboité le pas afin de parler du dynamisme des jeunes à travers le monde en faveur des objectifs de développement durable. Elle a dénoncé le fait que ces jeunes ne sont aujourd’hui présents que dans 10 délégations officielles, notamment celles d’Europe. « Il est question de 1,8 milliard de jeunes dans le monde, dont 90% vivent dans des pays en développement », a-t-elle fait valoir en notant que ces voix sont laissées de côté.
M. JENS FROLICH HOLTE, Secrétaire d’État auprès du Ministère des affaires étrangères de la Norvège, a mis en avant le rôle pionnier de la Norvège dans la recherche pour améliorer le traitement des déchets océaniques. Il a encouragé les politiques nationales destinées à promouvoir le développement à faire preuve de cohérence. Sur le plan international, il a émis le souhait d’un système multilatéral robuste « afin de préserver les valeurs du Programme 2030 ». Il a conclu en appelant les États Membres à se montrer à la hauteur du défi.