Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 12 Octobre 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général s’est rendu aujourd’hui à Palu, sur l’île indonésienne de Sulawesi qui a subi un tremblement de terre et un tsunami la semaine dernière.
À Balaroa, il a constaté l’ampleur des dégâts causés par le phénomène de liquéfaction survenu pendant le séisme. Il a dit qu’il était impossible de ne pas avoir le cœur brisé par ce qu’il venait de voir.
Le Secrétaire général a également rendu visite à des personnes touchées par la catastrophe dans un hôpital voisin, lequel avait été partiellement détruit il y a deux semaines.
Il a ensuite rencontré des personnes déplacées qui ont perdu leur maison ou craignent de rentrer chez elles. Il s’est entretenu avec des familles qui ont perdu des êtres chers, ainsi qu’avec des écoliers et leur instituteur au camp de Jalan Balaikota.
Le Secrétaire général a déclaré avoir fait cette visite pour exprimer toute la solidarité de l’ONU avec le peuple de Sulawesi et d’Indonésie. Il a rendu hommage à leur résilience et a déclaré que leur courage et leur esprit de solidarité étaient remarquables.
Le Secrétaire général a également salué la réaction de l’Indonésie à ces catastrophes et a appelé la communauté internationale à appuyer la reconstruction.
Le Secrétaire général a fait la visite de Palu en compagnie du Vice-Président de l’Indonésie, M. Muhammad Jusuf Kalla. Il y a également rencontré le Chef de l’Autorité nationale indonésienne chargée de la gestion des catastrophes et le Gouverneur de Sulawesi central.
Demain, le Secrétaire général prendra part aux réunions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) à Bali, où il discutera du développement durable et des changements climatiques au cours de différentes sessions.
Malaisie/Peine de mort
Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général se félicite de la décision du Gouvernement malaisien de chercher l’abolition de la peine de mort dans le pays. Cette décision a été prise le jour de la célébration de la Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre.
Le Secrétaire général voit dans cette décision une avancée majeure dans le mouvement mondial en faveur de l’abolition universelle de la peine de mort.
Le Secrétaire général saisit cette occasion pour appeler tous les pays qui y ont encore recours à suivre l’exemple encourageant de la Malaisie.
Gaza
En réponse à des questions reçues ce matin par le Bureau du porte-parole et faisant référence au Coordonnateur spécial du processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, le Porte-parole adjoint a déclaré que le Secrétaire général de l’ONU appuyait pleinement les efforts du Coordonnateur spécial qui travaille sans relâche avec toutes les parties concernées, notamment l’Autorité palestinienne, l’Égypte et Israël pour changer la dynamique à Gaza et éviter l’escalade, soutenir la réconciliation intrapalestinienne et résoudre tous les problèmes humanitaires.
Le Secrétaire général espère que l’atténuation de la pression humanitaire à Gaza permettra de réduire les tensions qui risquent de provoquer un conflit armé dévastateur à Gaza, et de créer un espace pour que l’Autorité palestinienne et le Hamas s’engagent sérieusement avec l’Égypte en vue de la réconciliation et de la mise en œuvre de l’Accord du Caire du 12 octobre 2017. Cependant, toute réponse humanitaire aux problèmes de Gaza ne peut être que temporaire et de portée limitée. Ce qui est nécessaire, c’est une avancée politique qui restaurera l’unité intrapalestinienne sous l’égide d’une autorité nationale unique et légitime; la levée des blocages, conformément à la résolution 1860 (2009) du Conseil de sécurité; et, en fin de compte, de progresser vers une solution négociée des deux États sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU et des accords antérieurs.
Syrie
L’ONU est profondément préoccupée par la prévalence des dangers liés aux explosifs, en particulier les engins explosifs improvisés (EEI), qui continuent de tuer et de blesser des civils en Syrie. Le dernier incident de ce type a été rapporté hier, lorsqu’un enfant aurait été tué et un autre blessé quand un EEI a explosé dans la ville d’Al-Atareb, située à 35 kilomètres à l’ouest de la ville d’Alep.
Selon le Rapport sur les besoins humanitaires de 2018, quelque 8,2 millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent dans des communautés où, face à des risques d’explosion, ils risquent tous les jours la mort ou d’être gravement blessés.
La présence d’engins explosifs constitue un obstacle mortel aux mouvements et à la distribution de l’aide humanitaire, et elle met en danger ceux qui essayent d’échapper à la violence.
L’ONU continue d’appeler à la protection des civils et des infrastructures civiles, conformément aux obligations des parties en vertu du droit international humanitaire.
Yémen
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Yémen signale que le conflit s’est intensifié au cours des dernières 24 heures dans les zones situées au sud de la ville de Hodeïda avec des frappes aériennes, des bombardements et des affrontements, principalement dans les districts d’Ad Duryahimi et d’At Tuhayta. L’ONU s’emploie à confirmer l’impact de cette escalade, avec les premiers rapports faisant état de victimes civiles et de dommages causés aux infrastructures civiles.
Depuis le 1er juin, plus de 570 000 personnes ont été déplacées par les combats dans la province de Hodeïda. L’ONU et ses partenaires ont fourni à presque toutes ces personnes des kits d’urgence comprenant des rations alimentaires, des produits d’hygiène et des articles visant à préserver leur dignité. Une assistance supplémentaire, comprenant des compléments alimentaires, de l’argent liquide et des kits d’abri d’urgence, est fournie aux personnes déplacées les plus vulnérables en fonction des besoins évalués.
Le Yémen continue de représenter la pire crise humanitaire au monde avec 22,2 millions de personnes, soit 75% de la population, ayant besoin d’une assistance humanitaire et d’une protection, y compris 8,4 millions de personnes qui ne savent pas ce qu’elles vont manger. La crise s’aggrave rapidement en raison de l’escalade du conflit et du grave déclin économique.
Liban
L’équipe de travail maritime de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a participé à une opération de recherche et de sauvetage en mer, après avoir reçu, mercredi dernier, des informations concernant un bateau manquant au large des côtes libanaises. La FINUL, informée qu’un petit bateau se dirigeant vers Chypre avait disparu, a chargé l’équipe maritime de localiser le navire manquant.
Un petit bateau blanc a été retrouvé hier, au nord-ouest de Beyrouth, avec 32 passagers à bord: 19 hommes, 6 femmes et 7 enfants. Le bateau était à cours de carburant et les passagers étaient restés sans eau ni nourriture pendant quatre jours. En attendant que la Marine libanaise arrive, les soldats de la paix de la FINUL ont distribué de l’eau et de la nourriture et fourni une assistance médicale.
Les passagers sont arrivés en sécurité au port de Beyrouth aujourd’hui, escortés par la FINUL.
MINUSCA
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) rapporte avoir démantelé, hier, une base appartenant au groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC) et confisqué un certain nombre d’armes et de munitions, lors d’une opération conjointe à Bambari, dans la préfecture de Ouaka.
Ce même soir, un groupe de combattants de l’UPC a ouvert le feu et lancé des grenades contre les soldats de la MINUSCA, qui étaient intervenus après avoir reçu des informations selon lesquelles l’UPC menaçait des civils en ville. Aucune victime n’a été signalée dans les rangs de la MINUSCA. La Mission a augmenté les patrouilles à Bambari pour protéger les civils.
Nigéria
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour le sort des enfants en temps de conflit armé, Mme Virginia Gamba, s’est félicitée de la libération aujourd’hui de 833 enfants par la Force civile mixte dans le nord-est du Nigéria.
La Force civile mixte, un groupe local qui appuie les forces de sécurité et protège les communautés locales contre Boko Haram dans le nord-est du pays, a signé un plan d’action en septembre 2017, s’engageant à mettre en place des mesures pour arrêter et prévenir le recrutement d’enfants. C’est la première libération officielle d’enfants depuis la signature de cet accord.
Dans sa déclaration, la Représentante du Secrétaire général s’est dite préoccupée par la situation des garçons et les filles de cette région du Nigéria qui continuent d’être victimes de graves violations par Boko Haram. Elle s’inquiète également pour les enfants détenus par les autorités, en raison de leur appartenance présumée à des groupes armés.
Ebola
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait état de progrès accomplis dans la riposte à l’épidémie d’Ebola dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Elle dit cependant qu’une multitude de défis, notamment sécuritaires dans et autour de la ville de Beni, ont conduit à une augmentation récente de nouveaux cas.
Selon l’OMS, 39 nouveaux cas confirmés ont été signalés entre le 1er et le 11 octobre, dont 32 à Beni.
L’OMS a prévenu que l’insécurité persistante affecte gravement la population civile et les travailleurs humanitaires qui se trouvent en première ligne, forçant la suspension des activités de riposte et augmentant de fait le risque de propagation du virus.
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) rapporte, pour sa part, qu’un mois après le début de l’année scolaire, 80% des enfants en âge d’être scolarisés sont retournés à l’école dans les zones de Beni et Mabalako, les deux épicentres de l’épidémie d’Ebola. L’UNICEF a identifié plus de 1 500 écoles dans les zones touchées par l’épidémie.
Australie
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, aujourd’hui, le Gouvernement australien à s’attaquer d’urgence à la situation sanitaire des réfugiés et demandeurs d’asile qui se détériore dans ses centres d’accueil en mer qui sont situés en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru.
Le HCR a déclaré que l’Australie doit agir maintenant pour empêcher une nouvelle tragédie pour les personnes transférées de force dans le cadre de sa politique dite de traitement offshore. Il réitère son appel pour que les réfugiés et les demandeurs d’asile soient immédiatement transférés en Australie, où ils peuvent recevoir un appui et des soins adéquats.
Plus d’un quart des quelque 1 420 personnes encore détenues en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Nauru ont été renvoyées en Australie pour raisons médicales.
Depuis 2016, le HCR a constamment mis en garde contre les conséquences sanitaires graves de cette politique.
Catastrophes
Demain sera célébrée la Journée internationale de la prévention des catastrophes. Le thème choisi cette année est axé sur la réduction des pertes économiques par rapport au produit intérieur brut mondial d’ici à 2030.
Dans son message, le Secrétaire général a attiré l’attention sur le tremblement de terre et le tsunami dévastateurs qui ont frappé l’Indonésie. Il a déclaré que cette catastrophe « a montré encore une fois l’urgence de la résilience et la sensibilisation aux risques ».
« Les catastrophes ont un coût humain et économique élevé », a-t-il dit, ajoutant que le suivi des pertes économiques est crucial pour progresser dans la prévention des crises.
Oiseaux
Demain sera également célébrée la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, dont le but est de sensibiliser à l’importance de la conservation des oiseaux.
Dans son message, le Secrétaire général dit que les oiseaux migrateurs sont des symboles de paix et d’une planète interconnectée et que leurs voyages épiques inspirent les gens de tous âges, à travers le monde.
Il a ajouté que cette Journée représente une occasion de célébrer la grande merveille naturelle de la migration des oiseaux, mais aussi un rappel que les écosystèmes dans le monde entier, sont menacés par les changements climatiques.
Le Secrétaire général a également exhorté les gouvernements et les gens partout à prendre des mesures concertées de conservation qui contribueront à assurer la survie des oiseaux et la nôtre.