Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 04 septembre 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacement du Secrétaire général
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, s’est exprimé devant le Forum sur la coopération Chine-Afrique qui s’est tenu à Beijing ce week-end. Il a dit que la Chine et l’Afrique peuvent unir leurs potentialités combinées pour des « progrès pacifiques, durables et équitables au bénéfice de toute l’humanité » et plaidé pour la poursuite d’une « mondialisation juste » et la promotion d’un « développement qui ne laisse personne de côté ». « Une coopération plus étroite entre la Chine et l’Afrique peut déboucher sur un développement durable, respectueux de l’environnement et résilient en Afrique, qui englobe d’abord les personnes qui accusent le plus grand retard », a-t-il dit.
Le Secrétaire général a ajouté que « nous devons tous travailler ensemble pour garantir la viabilité financière du développement de l’Afrique ». Il a également averti qu’un avenir durable pour l’Afrique devait prendre en compte les changements climatiques et exhorté la Chine à partager ses avancées avec l’Afrique pour permettre au continent de dépasser le développement polluant traditionnel en faveur de la croissance verte.
Lors de sa visite dans la capitale chinoise, le Secrétaire général a rencontré le Président Xi Jinping, avec lequel il a discuté de l’importance du multilatéralisme, de l’action climatique et de l’appui de la Chine au développement du continent africain. Il a également rencontré le Ministre des affaires étrangères de la Chine, les Présidents de la Côte d’Ivoire et de l’Angola et le Président de la Commission de l’Union africaine. Le Secrétaire général est revenu New York il y a quelques heures.
Myanmar
Le Secrétaire général a pris note avec préoccupation de la peine prononcée au Myanmar contre les journalistes Wa Lone et Kyaw Soe Oo, condamnés à sept ans d’emprisonnement. Il exhorte les autorités à revoir leur décision.
Le droit à la liberté d’expression et d’information est la pierre angulaire de toute démocratie. Il est inacceptable que ces journalistes aient été poursuivis en justice pour avoir dénoncé des violations graves des droits de l’homme commises contre les Rohingya dans l’État rakhine.
Le Secrétaire général continuera de plaider en faveur de la libération des journalistes. Il appelle au plein respect de la liberté de la presse et de tous les droits de l’homme au Myanmar.
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a demandé la libération immédiate et inconditionnelle des deux journalistes. Elle a déclaré que leur couverture du massacre d’Inn Din par des militaires -pour lequel l’armée a par la suite reconnu sa responsabilité– est manifestement dans l’intérêt du public car le massacre n’aurait peut-être jamais été découvert. Mme Bachelet a dit que la condamnation des deux journalistes suit un processus juridique qui enfreint clairement les normes internationales et envoie un message à tous les journalistes du Myanmar, à savoir qu’ils ne peuvent pas travailler sans crainte, mais doivent plutôt choisir de s’autocensurer ou de risquer des poursuites.
Bachelet
La nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Bachelet, a pris ses fonctions le 1er septembre, succédant à M. Zeid Ra’ad Al-Hussein. Mme Bachelet sera investie par le Secrétaire général demain matin lors d’une cérémonie au trente-huitième étage.
Syrie
Les agences humanitaires ont reçu des informations de diverses sources selon lesquelles de nombreuses frappes aériennes auraient touché plusieurs zones rurales de l’ouest d’Edleb et au nord de Hama, en Syrie, faisant des morts et des blessés et endommageant des infrastructures civiles, notamment des écoles et un marché.
Les Nations Unies réitèrent leur profonde préoccupation face à la situation humanitaire à Edleb et aux conséquences humanitaires potentiellement catastrophiques d’une poursuite de l’escalade militaire dans la région.
Près de trois millions de personnes se trouveraient dans la zone de désescalade d’Edleb. L’ONU et ses partenaires humanitaires continuent de répondre aux besoins à Edleb et dans le nord-ouest de la Syrie, grâce à des livraisons d’assistance transfrontalière en provenance de la Turquie, qui apportent une aide essentielle pour des centaines de milliers de civils qui ne pourraient, sinon, en bénéficier.
Des ressources financières supplémentaires sont nécessaires de toute urgence pour faire face à une éventuelle escalade militaire dans le nord-ouest du pays. Les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires estiment que le coût de la réponse à une nouvelle escalade dans le nord-ouest de la Syrie est de 311 millions de dollars.
L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, était à Genève aujourd’hui. Il a confié aux journalistes qu’il compte s’entretenir, les 10 et 11 septembre, avec des hauts responsables russes, turcs et iraniens, dans le cadre de discussions s’inscrivant dans le droit fil des consultations antérieures qui se sont tenues, cet été, à Genève et à Sotchi. Il a déclaré que les entretiens des prochains jours représentent un moment de vérité.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) indique que près de 3 500 personnes déplacées ont quitté le site de protection des civils des Nations Unies à Djouba pour être réinstallées avec succès sur un nouveau site au sein de leur communauté, fruit des efforts conjugués de la Mission et des agences humanitaires. Il s’agit du premier mouvement de personnes déplacées de cette ampleur hors du site de protection des Nations Unies à Djouba.
Les efforts combinés pour réinstaller les familles sur un site existant à Mangateen dans le centre-ville font suite de la cessation, négociée par la Mission, des combats sporadiques entre plusieurs groupes qui se sont déroulés au cours des dernières semaines au sein du camp de protection de la MINUSS et menaçaient les civils qui se trouvaient à l’intérieur.
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, a annoncé aujourd’hui qu’elle réunira des représentants des réfugiés du Soudan du Sud et les parties impliquées dans les négociations de paix clefs qui se déroulent à Khartoum. Ce dialogue contribuera à faire en sorte que les voix des réfugiés continuent de compter dans l’effort de paix revitalisé visant à mettre fin à la guerre civile dévastatrice dans le pays.
Enfants et les conflits armés
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Mme Virginia Gamba, effectuera sa première mission au Soudan du Sud du 4 au 8 septembre 2018.
Son travail sur le terrain vise à faire le point sur les progrès et les défis rencontrés lors de la mise en œuvre des plans d’action pour prévenir et mettre fin aux violations graves perpétrées contre les enfants. Elle fera le point sur les engagements en suspens et les possibilités pour les parties de renforcer la protection des enfants, y compris s’agissant des efforts de réintégration.
Bassin du lac Tchad
La Conférence de haut niveau sur la région du lac Tchad, qui a vu pendant deux jours la participation de plus de 70 pays, organisations internationales et acteurs de la société civile, s’est achevée à Berlin sur une annonce de financement de 2,17 milliards de dollars afin d’appuyer les efforts au Cameroun, au Tchad, au Niger et au Nigéria. Le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies, M. Mark Lowcock, a rappelé que plus de 10 millions de personnes dans la région du lac Tchad ont encore besoin d’une aide humanitaire et d’une protection vitales. « La violence, la faim, les déplacements et la peur demeurent les dures réalités de leur vie quotidienne, mais aujourd’hui, nous avons un meilleur accès à de nombreuses communautés par rapport à il y a un a », a ajouté M. Lowcock, qui a remercié les bailleurs de fonds pour leurs annonces généreuses de soutien aux opérations humanitaires.
Libye
Le Secrétaire général a condamné l’escalade constante de la violence à l’intérieur et autour de la capitale libyenne et, en particulier, le recours par des groupes armés à des bombardements aveugles faisant des morts et des blessés chez les civils, y compris des enfants. Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu des êtres chers.
Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties que le recours aveugle à la force est une violation du droit international humanitaire et des droits de l’homme. Il exhorte toutes les parties à accorder une aide humanitaire aux personnes dans le besoin, en particulier à celles qui sont prises au piège par les combats.
Le HCR et le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies ont également appelé les parties à épargner les civils et les infrastructures civiles.
Le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a déclaré que, depuis le début des violences à Tripoli le 26 août, au moins 21 civils, dont 2 femmes et 2 enfants, ont été tués et 16 autres blessés. Le Bureau souligne la nécessité de faciliter l’accès immédiat, sans entrave et sûr à l’aide humanitaire à ceux qui en ont besoin.
Armes
Le Secrétaire général s’est félicité de la recommandation par consensus d’une série de principes directeurs possibles sur les technologies émergentes dans le domaine des systèmes d’armes létaux autonomes, faite par le Groupe d’experts gouvernementaux de la Convention sur certaines armes classiques. Il est également encouragé par la recommandation tendant à ce que les Hautes Parties contractantes poursuivent les travaux du Groupe en 2019. Le Secrétaire général espère que les Hautes Parties contractantes pourront s’appuyer sur cette réalisation. À cet égard, il rappelle son engagement, énoncé dans son programme de désarmement, d’appuyer les efforts déployés par les États Membres pour élaborer de nouvelles mesures visant à garantir que l’humain conserve à tout moment le contrôle de l’usage de la force.
Iraq
Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a nommé, la semaine dernière, Mme Jeanine Hennis-Plasschaert, des Pays-Bas, comme Représentante spéciale pour l’Iraq et Chef de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI). Elle succède à M. Ján Kubiš, de Slovaquie, à qui le Secrétaire général est reconnaissant pour son service. Elle a été Ministre de la défense des Pays-Bas (2012-2017), la première femme à être nommée à ce poste. Mme Hennis-Plasschaert a également été membre de la Chambre des représentants des Pays-Bas et membre du Parlement européen.
Conférence de presse
La Présidente du Conseil de sécurité pour le mois de septembre, l’Ambassadrice des États-Unis, Mme Nikki R. Haley, tiendra une conférence de presse aujourd’hui à 15 heures sur le programme de travail du Conseil.