Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 5 juillet 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Syrie
Le Secrétaire général est gravement préoccupé par la reprise de l’offensive militaire dans le sud-ouest de la Syrie et par son impact toujours dévastateur sur les civils. On estime à 750 000 le nombre de vies en danger et à 325 000 celui des personnes qui ont pris la fuite. Le Secrétaire général appuie pleinement la déclaration que le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a faite aujourd’hui. En tant que dépositaire de la Convention de 1951, il est, aux Nations Unies, la voix qui fait autorité sur les réfugiés.
Le Secrétaire général appelle une nouvelle fois à une suspension immédiate des hostilités et à la reprise des négociations. Il appelle toutes les parties à prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver les civils, assurer la liberté de mouvement et protéger en tout temps les infrastructures civiles, dont les établissements de santé et d’enseignement, conformément au droit international humanitaire et aux droits de l’homme.
Le Secrétaire général réitère en outre son appel visant à ce que les Nations Unies soient autorisées à reprendre sans délai, l’acheminement de l’aide humanitaire par-delà les frontières et les lignes, pour le bien des personnes dans le besoin en Syrie.
Déplacement du Secrétaire général
Lundi prochain, le 9 juin, le Secrétaire général arrivera à Addis-Abeba (Éthiopie). Il y participera à la deuxième Conférence annuelle Union africaine–Nations Unies. Cette Conférence couvrira une panoplie de questions, comme la paix, la sécurité et le développement, ou encore les différentes missions de maintien de la paix en Afrique. Cette réunion s’inscrit dans les efforts de renforcement du partenariat Union africaine-Nations Unies.
Lors de sa visite sur place, le Secrétaire général aura également l’occasion de rencontrer le Premier Ministre éthiopien, M. Abiy Ahmed.
Yémen
Le Conseil de sécurité tient, ce matin, des consultations informelles sur la situation au Yémen. M. Martin Griffith, l’Envoyé spécial pour le Yémen, a fait le point de la situation avec les membres du Conseil, par visioconférence depuis Amman (Jordanie), tandis que M. John Ging a présenté la situation humanitaire.
S’adressant à la presse lors de son départ de Sanaa, M. Griffith s’est dit rassuré par les messages qu’il a reçus, des messages positifs et constructifs. Toutes les parties ont non seulement souligné leur fort désir de paix, mais se sont également engagées avec lui sur des idées concrètes pour y arriver. Il a également rappelé la discussion fructueuse qu’il a eue mardi dernier avec M. Abdel Malek al-Houthi.
M. Griffith espère pouvoir rapidement rencontrer le Président Abdrabuh Mansour Hadi Mansour et travailler de toute urgence avec toutes les parties en vue de trouver une solution pour rétablir la sécurité et la stabilité à Hodeïda et créer des conditions favorables au redémarrage rapide et urgent des négociations politiques dans les prochains jours.
Tchad
La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, est arrivée au Tchad hier soir pour une visite conjointe avec l’Union africaine et la Ministre suédoise des affaires étrangères, Mme Margot Wallström.
Cette visite a pour but de mettre l’accent sur la participation significative des femmes à la paix et à la sécurité et au développement, avec une attention particulière pour la sécurité climatique et le Sahel.
Aujourd’hui, elle s’est rendue à Bol, au nord de la capitale, N’Djamena, où elle a rencontré des communautés qui s’adaptent aux changements climatiques. Elle a également rencontré des groupes religieux, de jeunes et de femmes. Lors de ces réunions, elle a souligné le rôle important que jouent les femmes au Tchad pour faire face aux défis de Boko Haram et de l’extrémisme violent.
Mme Mohammed a rencontré une jeune femme qui avait été forcée par Boko Haram à devenir un kamikaze. La bombe a explosé prématurément et elle a perdu ses deux jambes. La Vice-Secrétaire générale adjointe a déclaré que cette jeune femme, qui travaille maintenant à sensibiliser d’autres jeunes femmes et filles contre le radicalisme et l’extrémisme violent, est passée de « victime à survivante ».
Avec les populations locales, la Vice-Secrétaire générale a également parlé des changements climatiques et de la mauvaise gestion des terres en expliquant que ces deux phénomènes contribuent à la désertification dans le bassin du lac Tchad, où vivent 50 millions de personnes. Le lac fournit les moyens de subsistance à 2 millions de personnes et le bassin environnant produit de la nourriture pour près de 13 millions de personnes.
Déplacement de la Vice-Secrétaire générale
Hier, Mme Amina J. Mohammed était au Soudan du Sud. Elle a visité une clinique de l’hôpital universitaire de Djouba qui a soigné, depuis son ouverture il y a huit mois, plus de 1 300 femmes et enfants pour des blessures et traumatismes causés par la violence sexuelle.
Conduisant une mission de « solidarité » des Nations Unies et de l’Union africaine, Mme Mohammed a fait part au Président Salva Kiir et à certains ministres de son gouvernement de sa profonde préoccupation face aux souffrances des victimes de violence sexuelle. Elle a également souligné la nécessité de signer un accord de paix global et de prendre des mesures concrètes pour permettre les investissements nécessaires dans le développement.
Soudan du Sud
Un membre du personnel de l’UNICEF a été tué hier au Soudan du Sud. L’humanitaire, un chauffeur adjoint, a été tué lors de l’attaque de deux camions transportant des fournitures scolaires, par des hommes armés. L’attaque a eu lieu sur la route reliant Djouba à Bor, alors même que ces camions portaient clairement l’insigne de l’UNICEF.
Cela porte à 9 le nombre de travailleurs humanitaires tués au Soudan du Sud cette année et à 107 en remontant au début du conflit en 2013.
Myanmar
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a déclaré hier que des milliers de Rohingya continuent de fuir l’État Rakhine au Myanmar. Et les gens continuent de mourir en quittant l’État Rakhine, a-t-il ajouté.
Tous les nouveaux réfugiés qui ont été interrogés par le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies ont décrit la poursuite de la violence, la persécution et des violations des droits de l’homme, y compris des meurtres et l’incendie des maisons de Rohingya.
Le Haut-Commissaire a déclaré que le Myanmar devait comprendre que la communauté internationale n’oublierait pas les atrocités commises contre les Rohingya, et qu’elle ne saurait absoudre les politiciens qui cherchent à les dissimuler.
Pour garantir une enquête crédible, il a souligné que le Gouvernement devait accorder un accès immédiat aux enquêteurs internationaux indépendants sur les droits de l’homme et à l’actuelle Rapporteure spéciale, Mme Yanghee Lee.
Haïti/Panama
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, achève aujourd’hui son voyage de trois jours en Haïti et au Panama. L’objectif de cette première visite sur place était de constater lui-même les efforts gouvernementaux et régionaux à l’approche de la prochaine saison d’ouragans et de catastrophes naturelles.
Demain, ici à New York, M. Lowcock informera les États Membres des efforts de préparation aux ouragans dans la région.
Santé
Un rapport publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Banque mondiale et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), indique que les soins de santé de mauvaise qualité font augmenter le coût de la santé à l’échelle mondiale.
Des diagnostics inexacts, des erreurs dans le traitement, des traitements inappropriés et des installations cliniques inadéquates sont parmi les facteurs qui contribuent à augmenter le fardeau de la maladie dans de nombreux pays et qui sont coûteux à long terme.
Le rapport estime que les coûts économiques et sociaux des soins de qualité médiocre, découlant notamment de l’invalidité de longue durée, du handicap et de la perte de productivité, représentent des milliers de milliards de dollars chaque année.
L’indice des prix alimentaires
L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a déclaré aujourd’hui que, pour la première fois cette année, l’indice des prix alimentaires avait baissé le mois dernier en raison de la montée des tensions dans les relations commerciales internationales.
L’indice moyen s’établissait à 173,7 points en juin, en baisse de 1,3% par rapport à mai. Cette baisse est principalement attribuable à celle des cours des prix du blé, du maïs et des huiles végétales, y compris le soja. La FAO a également déclaré que la production mondiale de céréales atteindrait 2,5 milliards de tonnes cette année, soit 2,4% en moins par rapport aux niveaux record de production de 2017.