Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 mai 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
États-Unis
Le Secrétaire général est toujours à Washington, D.C., où il a rencontré le Secrétaire d’État américain, M. Mike Pompeo, et le Conseiller national pour la sécurité, M. John Bolton. Ils ont parlé de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), du Yémen, de la Syrie et du Moyen-Orient.
À 14 h 30, le Secrétaire général rencontrera le Président des États-Unis, M. Donald Trump.
Demain, le Secrétaire général prononcera le discours de remise des diplômes à l’École des affaires étrangères de Georgetown University.
Gaza
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Zeid Al Hussein, a fait une déclaration lors de la session extraordinaire du Comité des droits de l’homme sur les territoires palestiniens occupés, aujourd’hui. Il a souligné que depuis le début des manifestations le 30 mars dernier, 87 Palestiniens ont été tués dans ce contexte par les forces de sécurité israéliennes, dont 12 enfants; 29 Palestiniens, dont trois enfants, ont été tués dans d’autres circonstances. Plus de 12 000 personnes ont été blessées par des balles réelles. Plus de 60 personnes ont été tuées lundi à Gaza, le bilan le plus élevé en une journée depuis les hostilités de 2014.
Les auteurs de ces violations doivent être tenus pour responsables, a-t-il dit.
Par ailleurs, le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, a salué la décision du Président égyptien, M. Abdel Fattah Al-Sisi, de garder ouvert le passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte, dans les deux directions, pendant le mois saint du Ramadan.
Il s’agit là d’une mesure importante et encourageante de la part de l’Égypte, selon M. Mladenov qui a espéré que la situation sécuritaire permettra un trafic normal.
Ebola
À Genève, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a convoqué aujourd’hui la première réunion du Comité d’urgence de l’OMS sur la flambée d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC).
Le Comité n’a pas déclaré cette flambée « urgence de santé publique de portée internationale ». L’OMS s’est donc prononcée contre l’application de restrictions aux déplacements ou au commerce.
Le Comité a indiqué que la réponse du Gouvernement de la RDC, de l’OMS et de ses partenaires a été rapide et complète, et qu’avec les interventions en cours, il y a de fortes raisons de croire que la flambée peut être contrôlée.
Cependant, le Comité a souligné le risque d’une propagation plus rapide de la maladie du fait qu’elle s’est maintenant étendue à une zone urbaine, la ville de Mbandaka, près du fleuve Congo, qui connaît un trafic régional important à travers des frontières poreuses.
Le Comité a également noté les défis logistiques importants en raison d’une mauvaise infrastructure et de l’éloignement des zones dans lesquelles des cas ont été signalés.
Les pays voisins devraient renforcer leurs capacités d’intervention et de surveillance, et, si la flambée se propage de façon importante, ou si elle se propage internationalement, le Comité se réunira de nouveau.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’inquiète des nouveaux déplacements en République démocratique du Congo (RDC), où plus de 7 000 réfugiés sont arrivés de République centrafricaine en moins d’une semaine, dans une situation de dénuement désespérée.
Compte tenu de la rapidité des arrivées et de la présence humanitaire très limitée dans la zone, ces personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont besoin de toute urgence d’une assistance accrue.
Or, le HCR se trouve déjà au maximum de ses capacités d’intervention d’urgence, l’opération en RDC n’étant financée qu’à hauteur de 16%.
Le HCR félicite la RDC d’avoir gardé ses frontières ouvertes aux réfugiés et il demande un appui urgent pour ces villages qui, pour la plupart, comptent maintenant plus de réfugiés que de Congolais.
République centrafricaine (RCA)
Le Secrétaire général a condamné hier l’attaque qui a été perpétrée dans le sud de la République centrafricaine (RCA), par des individus soupçonnés d’être des éléments antibalaka et qui a visé un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), dans laquelle un soldat de la paix mauritanien a été tué et huit ont été blessés. (Voir communiqué de presse SG/SM/19037)
La MINUSCA informe que quatre soldats de la paix grièvement blessés ont été évacués aujourd’hui à Entebbe, en Ouganda.
La force et la police de la MINUSCA patrouillent la ville de Bambari, de concert avec les forces de sécurité internes centrafricaines. La Mission est engagée dans des discussions sur la situation sécuritaire dans la ville avec les autorités locales, des représentants de l’Union des patriotes congolais (UPC) et des antibalaka.
Soudan du Sud
L’UNICEF informe que plus de 200 enfants ont été libérés par des groupes armés au Soudan du Sud aujourd’hui. C’est la troisième fois qu’un tel évènement se produit cette année, portant à 806 le nombre total d’enfants libérés en 2018. D’autres libérations sont attendues dans les prochains mois, ce qui ferait que plus d’un millier d’enfants auraient retrouvé la liberté.
Pendant la cérémonie, les enfants ont été formellement désarmés et ont reçu des vêtements civils. Des examens médicaux vont être pratiqués, et les enfants vont recevoir un soutien sociopsychologique. Une fois réunis, les enfants et leurs familles bénéficieront d’une assistance alimentaire pendant trois mois pour aider à leur réintégration. Ils vont également recevoir une formation professionnelle en vue d’améliorer le revenu et la sécurité alimentaire des foyers. L’UNICEF et ses partenaires veilleront aussi à ce que les enfants aient accès à des services d’éducation.
La plupart des 210 enfants libérés, dont 3 filles, viennent de l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) dans l’opposition, et 8 d’entre eux ont été associés au Front de salut national.
Tchad
Le Coordonnateur humanitaire pour le Tchad, M. Stephen Tull, a appelé au financement urgent des besoins humanitaires et en matière de protection des populations vulnérables dans l’est du Tchad, y compris les réfugiés soudanais, les rapatriés tchadiens précédemment réfugiés au Soudan, et les populations locales. L’est du Tchad est marqué par une crise alimentaire et nutritionnelle et par le déplacement prolongé de plus de 330 000 réfugiés du Soudan, dans un contexte où le développement est extrêmement bas et où l’accès aux services de base est limité.
Syrie
Les Nations Unies sont préoccupées par la sûreté et la protection des civils à Yarmouk et à Hajar Al-Aswad dans le sud de Damas, et ailleurs à Damas, compte tenu de la poursuite de la campagne militaire.
Les affrontements entre les forces gouvernementales et Daech auraient continué dans les zones tenues par Daech à Yarmouk et à Hajar Al-Aswad. Des milliers de personnes restent prisonnières des combats qui ont fait des morts, des blessés et des déplacés, essentiellement des réfugiés palestiniens, et détruit des infrastructures civiles de base.
Hier, les bombardements dans des zones résidentielles de Damas ont tué deux personnes et blessé 22 personnes. Depuis le 13 avril, 130 projectiles environ ont été largués sur des zones résidentielles de Damas, faisant 16 morts et 160 blessés.
Les Nations Unies et leurs partenaires se tiennent prêts à apporter une assistance humanitaire interinstitutions aux personnes dans le besoin à Yalda, Babilla et Beit Sahem, ainsi qu’à Yarmouk et dans les zones voisines, dès que les conditions le permettront et que l’accès sera donné.
Guatemala
Nos collègues des droits de l’homme sont préoccupés par ce qui semble être une détérioration de l’environnement pour la défense des droits de l’homme au Guatemala.
Au cours des derniers 10 jours, trois défenseurs des droits de l’homme travaillant avec des organisations pour les droits des peuples autochtones et des paysans ont été tués.
Le Bureau des droits de l’homme demande aux autorités d’enquêter rapidement sur ces crimes et sur d’autres attaques et menaces à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme, et de faire en sorte que leurs auteurs soient tenus pour responsables.
Ils s’inquiètent aussi des campagnes de calomnies menées contre des journalistes et des médias indépendants, des magistrats, des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme et d’autres acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption passée et actuelle et contre l’impunité.
Santé
Nommé il y a un an, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, ouvrira la soixante et onzième session de l’Assemblée mondiale de la santé, la semaine prochaine, à Genève avec un programme de changement ambitieux visant à sauver 29 millions de vie d’ici à 2023.
Les ministres de la santé et les délégués vont aborder une série de questions, dont le treizième programme de travail général, qui est le plan quinquennal stratégique de l’OMS pour aider les pays à atteindre les cibles de santé des objectifs de développement durable.
Ce programme de travail, qui est le fruit de 12 mois de discussions intensives avec les pays, les experts et les partenaires, est centré sur les cibles du « triple milliard »: un milliard de personnes de plus bénéficiant de la couverture sanitaire universelle; un milliard de personnes mieux protégées contre les urgences sanitaires; un milliard de personnes de plus jouissant d’une meilleure santé et du bien-être.
D’autres sujets tels les situations d’urgence sanitaire, la polio, l’activité physique, les vaccins, les morsures de serpent et la cardiopathie rhumatismale, seront aussi à l’ordre du jour des travaux de l’OMS.
Abeilles
Dimanche 20 mai, on célèbrera la première Journée mondiale des abeilles, dont l’objectif est de sensibiliser l’opinion à l’importance des abeilles et aux menaces auxquelles elles font face.
Soixante-quinze pour cent des cultures vivrières du monde dépendent des pollinisateurs. Non seulement les pollinisateurs contribuent directement à la sécurité alimentaire, mais ils jouent également un rôle clef pour conserver la biodiversité, une pierre angulaire des objectifs de développement durable. Toutefois, les pesticides, les monocultures et les changements climatiques menacent les colonies d’abeilles.