Conseil de sécurité: l’Envoyé spécial au Yémen annonce un accord entre les parties au conflit et livre un message d’espoir
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence rappelle que la situation humanitaire est catastrophique
Enfin « de bonnes nouvelles et un message d’espoir » pour la population yéménite. C’est ce qu’a annoncé, ce matin, au Conseil de sécurité l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths. Il a rendu compte des accords conclus entre les parties au conflit cette semaine, en Suède, après plus de deux ans et demi de tentatives infructueuses, et qui ont abouti à la Déclaration de Stockholm, entrée en vigueur hier, le 13 décembre.
Le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes sont tombés d’accord pour cesser les combats à Hodeïda, dont le port est vital pour que l’aide humanitaire puisse parvenir à des millions de Yéménites qui en dépendent. Les parties belligérantes ont également accepté d’atténuer les tensions à Taëz avec la perspective d’ouvrir des couloirs humanitaires et de concevoir un plan permettant l’échange de prisonniers. M. Griffiths a espéré la libération de 4 000 prisonniers d’ici à la mi-janvier.
En revanche, les parties ne sont pas encore parvenues à un accord sur la réouverture de l’aéroport de Sanaa ni sur les mesures nécessaires pour améliorer les opérations de la Banque centrale du Yémen, afin de payer totalement les salaires de tous les fonctionnaires. Les parties vont se retrouver à la fin du mois de janvier, en Suède, pour de nouvelles consultations et l’Envoyé spécial du Secrétaire général a bon espoir qu’elles enregistreront de nouvelles avancées.
« Une terrible tragédie est en train de se dérouler au Yémen. Et cela s’aggrave. La population a un seul message à adresser au monde: cette guerre doit cesser », a, pour sa part, annoncé le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, qui s’est rendu, il y a deux semaines, sur le terrain. S’appuyant sur un récent rapport d’un consortium d’agences humanitaires, M. Lowcock a précisé que près d’un quart de million de Yéménites sont sur le point de mourir de faim et que plus de 20 millions sont en insécurité alimentaire. « Même pour les travailleurs humanitaires les plus aguerris, les chiffres sont choquants. »
Le Secrétaire général adjoint a rappelé les cinq mesures urgentes à prendre pour empêcher que la famine ne s’enracine, la première étant la cessation des hostilités. À cet égard, il s’est félicité du récent accord autour du port de Hodeïda. Deuxièmement, il a demandé de protéger les chaînes d’approvisionnement de denrées alimentaires et de biens essentiels et de faciliter les opérations humanitaires. La troisième série de mesures à prendre doit viser à stabiliser l’économie, entre autres, en réévaluant la monnaie.
Quatrièmement, M. Lowcock a appelé au financement du plan de réponse humanitaire de l’ONU pour 2019, estimé à 4 milliards de dollars, qui doit venir en aide à 15 millions de personnes. Il a indiqué, à ce propos, que le Secrétaire général réunira, le 26 février, une conférence de donateurs à Genève. En cinquième lieu, il a appelé toutes les parties à s’engager en faveur du processus de paix, notamment en mettant en œuvre les accords conclus en Suède. Soulignant la nécessité absolue de progrès accrus, M. Lowcock a demandé le soutien « pratique et politique » du Conseil dans les cinq domaines d’action qu’il a évoqué s.
Après ces mises à jour, les membres du Conseil ont tous salué les progrès enregistrés pour trouver une issue au conflit au Yémen, insistant sur la nécessité de les mettre en œuvre. La représentante du Royaume-Uni a assuré que « le soutien du Conseil de sécurité a permis d’en arriver là ».
Son homologue des Pays-Bas a toutefois regretté l’absence de femmes au sein des équipes de négociateurs, en particulier après les appels clairs, en ce sens, adressés par la communauté internationale.
Pour la Fédération de Russie, l’objectif est de maintenir à flot le processus de négociation politique, qui est la seule façon de mettre un terme à cette guerre sanglante.
Reste que le Yémen est toujours le théâtre de la « pire crise humanitaire au monde », ont nuancé la France et la Suède, à l’instar d’autres délégations. Malgré les avancées enregistrées lors des consultations, les combats continuent dans diverses parties du pays et la situation humanitaire se détériore encore, au point de présenter les risques d’une famine de grande ampleur.
Le représentant du Kazakhstan a mis l’accent sur le fait que les obligations au titre du droit international humanitaire doivent être assumées par toutes les parties, qui doivent prendre leurs responsabilités pour atténuer la crise humanitaire en coopérant pleinement avec l’ONU et d’autres agences. Il a ainsi appelé les parties à cesser d’endommager les infrastructures civiles et de procéder à des bombardements qui font d’innocentes victimes.
S’il s’est déclaré « rempli d’espoir » après les consultations de Stockholm, le représentant du Yémen a voulu rester « prudent en raison des expériences passées, les milices houthistes n’ayant pas respecté l’ensemble des précédents accords ». Il a assuré que le Gouvernement yéménite s’est, à maintes reprises, déclaré prêt à tout faire pour obtenir une paix juste et durable, et avoir fait de « nombreuses concessions » à cette fin. Le représentant a dénoncé l’intransigeance des houthistes et de la République islamique d’Iran qu’il a appelé à cesser de s’ingérer dans les affaires de son pays.
Il a toutefois jugé que les résultats des consultations de Stockholm sont un moyen de renforcer la confiance entre les parties.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Déclarations
Par visioconférence depuis Amman, en Jordanie, M. MARTIN GRIFFITHS, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a transmis « de bonnes nouvelles et un message d’espoir » sur la situation au Yémen. En effet, a-t-il indiqué, le processus politique pour trouver une issue au conflit a repris, après deux ans et demi d’occasions manquées. Et cette semaine, durant les pourparlers menés en Suède, les parties au conflit sont parvenues à plusieurs accords inclus dans la Déclaration de Stockholm, qui est entrée en vigueur hier, le 13 décembre.
M. Griffiths s’est dit très impressionné par l’engagement des parties, qui ont toutes fait des concessions, « de bonne foi », et se sont impliquées comme jamais. L’Envoyé spécial a également remercié le Secrétaire général et les dirigeants mondiaux pour leur appui nécessaire, ainsi que le prince saoudien Mohamed bin Salman, qui a apporté son soutien personnel au processus de négociations.
Les pourparlers en Suède ont duré huit jours, a expliqué l’Envoyé spécial, et les parties sont tombées d’accord pour cesser les combats à Hodeïda. L’Accord, entré en vigueur le 13 décembre, prévoit un retrait graduel mais rapide des forces des trois ports et de la ville, et les Nations Unies contrôleront le respect des engagements. Ce faisant, a-t-il fait observer aux membres du Conseil de sécurité, un mécanisme de supervision robuste et efficace est nécessaire et urgent, et les deux parties y sont favorables.
Si le port de Hodeïda a été, cette année, l’objet de toutes les attentions, c’est parce qu’il est vital pour le programme humanitaire dont des millions de Yéménites dépendent. Le « risque terrible de famine » ne rend l’accord de cessez-le-feu que plus précieux, a encore souligné M. Griffiths. L’ONU jouera un rôle majeur pour soutenir la Corporation des ports de la mer Rouge du Yémen dans la gestion et l’inspection des ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa, grâce à un mécanisme de vérification et d’inspection de l’ONU.
Les parties ont également accepté d’atténuer les tensions à Taëz avec la perspective d’ouvrir des couloirs humanitaires pour permettre la libre circulation des biens et des personnes sur les lignes de front, la baisse des combats et la libération ou l’échange de prisonniers. Un comité conjoint avec l’ONU doit être créé pour s’assurer que ces objectifs se concrétiseront très rapidement et apporteront un peu de répit à la population locale. Avant d’arriver en Suède, a dit M. Griffiths, les parties s’étaient déjà accordées sur la création d’un comité conjoint pour concevoir un plan permettant la libération mutuelle des prisonniers. Il a espéré la libération de 4 000 prisonniers d’ici la mi-janvier.
En revanche, les parties ne sont pas encore parvenues à un accord sur la réouverture de l’aéroport de Sanaa ni sur les mesures nécessaires pour améliorer les opérations de la Banque centrale du Yémen afin de payer totalement les salaires de tous les fonctionnaires. Les parties vont se retrouver à la fin du mois de janvier en Suède et M. Griffiths a bon espoir qu’elles enregistreront de nouvelles avancées.
Après cet aperçu des accords tout juste conclus entre les parties belligérantes au Yémen, M. Griffiths a conseillé aux membres du Conseil de faire preuve de prudence, soulignant que la tâche à abattre reste immense et que la partie la plus difficile du travail va seulement commencer maintenant. Pour ce qui relève de la confiance dans les parties, il a estimé que la vérification de la mise en œuvre minutieuse des accords est la clef. « Nous faisons confiance à cette Déclaration et nous espérons qu’elle se concrétisera dans les prochains jours », a ajouté l’Envoyé spécial. Il a reconnu qu’il n’était pas sûr de pouvoir faire confiance il y a deux semaines, et qu’il l’est un peu plus aujourd’hui.
En conclusion, il a fait valoir que les membres permanents du Conseil ont joué un rôle majeur et que le consensus international a été indispensable non seulement pour le processus mais aussi pour la population, qui voit une lueur d’espoir. « Nous ne pouvons plus dire que le Yémen est une guerre oubliée. »
« Il y a deux semaines au Yémen, j’ai pu constater ce qu’est de vivre sous la pire crise humanitaire internationale. Je peux vous confirmer ce que les agences humanitaires savent depuis longtemps: une terrible tragédie est en train de se dérouler au Yémen. Et cela s’aggrave. Des millions de personnes meurent de faim, sont malades et désespérées. Elles ont un seul message à adresser au monde: « cette guerre doit cesser », a déclaré M. MARK LOWCOCK, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence.
S’appuyant sur un récent rapport d’un consortium d’agences humanitaires, M. Lowcock a confirmé la famine grandissante que connaît le pays. « Même pour les travailleurs humanitaires les plus aguerris, les chiffres sont choquants, plus de 20 millions de Yéménites –soit les deux tiers de la population– sont en insécurité alimentaire. » Il a précisé que près d’un quart de million de Yéménites sont sur le point de mourir de faim. « Il est évident que la guerre est la cause essentielle de cette crise. »
Le Secrétaire général adjoint a rappelé les cinq mesures urgentes à prendre pour empêcher que la famine ne s’enracine, la première étant la cessation des hostilités. À cet égard, il s’est félicité du récent accord autour du port de Hodeïda, en appelant à une cessation complète des hostilités.
Deuxièmement, nous devons protéger les chaînes d’approvisionnement de denrées alimentaires et de biens essentiels et faciliter les opérations humanitaires, a poursuivi M. Lowcock. Cela signifie notamment garder tous les ports ouverts, protéger les stocks d’articles humanitaires et faciliter les efforts des travailleurs humanitaires, a-t-il dit. Dans ce droit fil, le Secrétaire général adjoint a exhorté le Gouvernement à lever les restrictions sur les importations de carburant, plus de 70 000 tonnes ne pouvant pour l’heure transiter par le port de Hodeïda.
Il a ensuite noté l’amélioration des opérations au port d’Aden, avant de demander l’accès aux 1 400 containers du Programme alimentaire mondial bloqués dans ce port. M. Lowcock a par ailleurs déploré le manque d’accès aux moulins de Hodeïda sur la mer Rouge, qui viennent de repasser sous le contrôle du Gouvernement. Des denrées alimentaires, suffisantes pour nourrir 3,5 millions de personnes, sont entreposées dans un hangar depuis plus de trois mois. Pour l’heure, nous ne savons pas dans quelle mesure ces moulins fonctionnent, a-t-il déclaré, en souhaitant que les derniers progrès accomplis sur le plan politique se traduisent par des améliorations sur le terrain. Le Coordonnateur des secours d’urgence a également demandé la levée des entraves au travail des agences humanitaires à Sanaa.
La troisième série de mesures à prendre doit viser à stabiliser l’économie, a-t-il affirmé. Il a souligné notamment la nécessité d’une réévaluation de la monnaie yéménite, un dollar s’échangeant aujourd’hui contre 500 rials yéménites. Le taux d’échange devrait revenir à 1 dollar pour 440 rials pour avoir une incidence positive sur le pouvoir d’achat de la population. Quant au Gouvernement, il aura besoin de milliards de dollars d’aide extérieure pour son budget de 2019.
Quatrièmement, le Secrétaire général adjoint a appelé au financement du plan de réponse humanitaire de l’ONU pour 2019, estimé à 4 milliards de dollars, qui doit venir en aide à 15 millions de personnes. La moitié de cette somme servira à financer une aide alimentaire d’urgence. Il a indiqué que le Secrétaire général réunira, le 26 février, une conférence de donateurs à Genève.
En cinquième lieu, il a appelé toutes les parties à s’engager en faveur du processus de paix, y compris en mettant en œuvre les accords conclus en Suède.
« En dépit des bonnes nouvelles en provenance de la Suède, beaucoup reste encore à faire. » Selon notre évaluation, ces bonnes nouvelles n’ont encore eu aucune incidence pour les millions de personnes qui ont besoin d’une assistance, a déclaré le Secrétaire général adjoint.
En conclusion, soulignant la nécessité absolue de progrès accrus, M. Lowcock a demandé le soutien « pratique et politique » du Conseil dans les cinq domaines d’action qu’il a évoqués.
Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a salué l’action de l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, et a adressé ses remerciements aux parties yéménites ainsi qu’aux pays impliqués dans le processus de paix dans ce pays. « C’est à cela que servent les Nations Unies », a-t-elle commenté, ajoutant que « le soutien du Conseil de sécurité a permis d’en arriver là ». Se disant impressionnée par les propos de M. Griffiths sur la confiance manifestée par les parties lors des consultations de Stockholm, la représentante s’est félicitée que, pour la première fois en deux ans, le peuple yéménite ait eu la priorité.
S’agissant de la situation humanitaire, dont M. Griffiths a rappelé le caractère critique, il convient de tenir compte des conséquences humaines en jeu et du nombre de personnes qui restent extrêmement vulnérables, a souligné Mme Pierce. « Il n’y a pas de temps à perdre, il nous faut améliorer la situation pour le peuple yéménite et nous devons le faire sans tarder », a-t-elle insisté. La représentante a ajouté qu’en tant que porte-plume, le Royaume-Uni va reprendre ses travaux avec ses collègues du Conseil afin d’entériner l’accord passé et prévoir les étapes suivantes. Dans ce cadre, a-t-elle noté, il est important que les Nations Unies jouent un rôle clef pour appuyer les initiatives concernant les ports et donner à M. Griffiths une base solide en vue des prochaines négociations. « Nous lui souhaitons un plein succès », a conclu la représentante, jugeant essentiel que les parties poursuivent leur dialogue constructif et de bonne foi pour que cet accord ouvre la voie à une paix durable.
M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a dit que le cycle de négociation est la preuve de l’intérêt de la communauté internationale pour la crise au Yémen, qui menace aussi la région, et il a qualifié les accords de « grande réussite compte tenu de la situation au Yémen ». Le Koweït a toujours été un soutien aux efforts visant à remédier au conflit par la médiation, d’autant que les Nations Unies sont le médiateur, a voulu rappeler le représentant.
Concernant la situation humanitaire et économique, il s’est félicité des accords concernant Hodeïda et Taëz, qui permettront de soulager les souffrances du « peuple frère yéménite ». Taëz vit en état de siège depuis trois ans dans des conditions déplorables, a-t-il souligné. L’ONU pourra jouer un rôle pionnier pour observer l’application de ces mesures. Le Yémen attend le soutien de la communauté internationale représentée par le Conseil de sécurité et les consultations en Suède sont le fondement des consultations à venir.
Mme NIKKI R. HALEY (États-Unis) a observé que, pour des millions de personnes au Yémen, la période actuelle est porteuse d’espoirs. « Nous sommes idéalistes, nous sommes tous des êtres humains avec des défauts mais il y a une lueur d’espoir et nous espérons que le bien triomphera du mal », a déclaré la représentante, à propos de l’accord trouvé entre parties yéménites lors des consultations de Stockholm sous médiation onusienne.
Toutefois, a-t-elle concédé, l’espoir ne suffit pas quand on voit les souffrances endurées par les populations civiles au Yémen. Face à ce qui est la pire crise humanitaire au monde, le Conseil de sécurité doit faire en sorte que l’aide humanitaire parvienne aux personnes qui souffrent de la faim et encourager la poursuite des pourparlers politiques entre belligérants, dans la continuité de l’Accord de Stockholm. À cet égard, elle s’est félicitée de la participation à ce processus de rétablissement de la confiance de toutes les parties au conflit, y compris l’Arabie saoudite.
Pour les États-Unis, a-t-elle souligné, il importe maintenant que toutes les parties, dont les forces de la coalition, fassent montre de retenue afin de permettre la mise en œuvre effective de l’Accord, lequel prévoit que des rapports soient faits chaque semaine au Secrétaire général. Les membres du Conseil vont suivre de très près ce processus et doivent se tenir prêts à agir, a poursuivi la représentante.
À ses yeux, le succès du cessez-le-feu à Hodeïdah est susceptible d’ouvrir la voie à un règlement de paix définitif, ce qui signifie, selon elle, que le Conseil ne doit cesser de se concentrer sur ce conflit tant que la paix n’est pas retrouvée. À cette fin, elle a exhorté ses collègues à passer à l’étape suivante en faisant preuve de la volonté politique nécessaire pour sauver des vies.
M. OLOF SKOOG (Suède) a estimé que l’Accord de Stockholm peut constituer une avancée dans le processus de paix au Yémen et permettre de faire cesser la crise humanitaire dans ce pays. « Nos efforts doivent maintenant porter sur la mise en œuvre immédiate de cet accord et sur la poursuite de l’élan trouvé sur le plan politique », a-t-il dit. Saluant les efforts déployés par l’Envoyé spécial pour le Yémen et l’implication personnelle du Secrétaire général, il a également remercié les pays ayant joué un rôle crucial pour rendre possible cet accord, notamment l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et les membres permanents du Conseil de sécurité. Il a en outre exprimé sa gratitude aux délégations yéménites pour leurs premiers pourparlers depuis plus de deux ans.
Parmi les points de l’accord, le représentant a mis l’accent sur le cessez-le-feu à Hodeïda, accompagné d’un redéploiement mutuel des forces et d’une administration neutre du port. Sa mise en œuvre est à présent urgente, ne serait-ce que pour répondre à la situation humanitaire désespérée à Hodeïda et dans d’autres points du pays, a-t-il souligné, signalant aussi l’accord visant à réduire les tensions à Taëz avec des projets de couloirs humanitaire et de déminage. La Suède soutient par ailleurs les efforts destinés à permettre la réouverture de l’aéroport de Sanaa ainsi qu’un échange de prisonniers, a-t-il poursuivi, notant que la poursuite du dialogue sur les questions économiques est une autre priorité.
Reste que le Yémen est toujours le théâtre de la « pire crise humanitaire au monde », a relevé le représentant. Malgré les avancées enregistrées lors des consultations, les combats continuent dans diverses parties du pays et la situation humanitaire se détériore encore, au point de présenter les risques d’une famine de grande ampleur. Dans ce contexte, il est urgent de traduire l’Accord de Stockholm en actions concrètes, a-t-il insisté, appelant le Conseil à soutenir sans réserve sa mise en œuvre. Nous devons aussi maintenir notre plein appui aux demandes exprimées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) afin de réduire les souffrances et prévenir une vaste famine. Sur le plan politique, les efforts engagés par les parties au conflit sous l’égide de l’ONU doivent également se poursuivre afin de faire progresser les questions en suspens, a ajouté M. Skoog. Il s’est félicité à cet égard que les parties envisagent de se retrouver d’ici à la fin du mois de janvier, émettant l’espoir que des progrès se fassent jour d’ici là. À cette fin, a-t-il conclu, « nous encourageons les parties à continuer leurs discussions dans un esprit de dialogue et de compris ».
M. FRANÇOIS DELATTRE (France) s’est félicité des résultats des pourparlers sur le Yémen à Stockholm où « des mesures concrètes ont été agréées », qui permettent « de considérer avec optimisme l’évolution de la situation dans les prochaines semaines ». Conscient que les discussions n’ont pas été faciles, il a salué l’engagement des parties, qui a permis d’atteindre ces premiers résultats positifs. Il a ainsi listé des avancées décisives sur trois volets: l’échange de 4 000 prisonniers, un retrait des forces armées du port et de la ville de Hodeïda dès les prochains jours et un cessez-le-feu dans toute la province, ainsi que la mise en place d’un mécanisme en vue d’une désescalade à Taëz.
L’accord sur Hodeïda est « essentiel pour avancer sur le chemin d’une cessation globale des hostilités » et sa mise en œuvre devrait avoir un impact positif pour l’ensemble du pays, en facilitant la réponse humanitaire, a-t-il encore insisté. S’il a salué ces progrès importants « qui montrent que la paix est possible », il a cependant tenu à nuancer ses propos en insistant sur le fait qu’il ne fallait pas oublier que le peuple yéménite était toujours plongé dans une situation d’urgence humanitaire.
Il a ainsi appelé à ce que la dynamique positive à l’œuvre à Stockholm se traduise dans les faits pour ce pays où plus de 22 millions de personnes dépendent de l’assistance humanitaire (soit près de 75% de la population) et qui présente un risque de famine toujours élevé. Il a également mentionné des progrès sur d’autres enjeux cruciaux tels que la réouverture de l’aéroport de Sanaa et la mise en œuvre de mesures économiques pour redresser l’économie du pays.
Dans ce contexte, il a enfin signalé qu’il était plus que jamais essentiel de répondre aux demandes formulées par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, et l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, car « seule une solution politique sera à même d’assurer une paix durable et de soulager la détresse dans laquelle se trouve la population du Yémen ». Il a conclu en déclarant être prêt à travailler avec les britanniques sur un projet de résolution à venir.
Qualifiant la crise au Yémen « de pire crise humanitaire actuellement dans le monde », M GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a salué les efforts de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, dans le but de se rapprocher d’une solution politique inclusive au conflit et a appelé la communauté internationale à soutenir leur travail.
Il a également tenu a salué les parties yéménites pour les engagements concrets et a insisté sur l’urgence de les mettre en œuvre et d’accorder l’attention nécessaire aux plus de 24 millions de Yéménites exposés à une famine imminente. Il a encouragé les parties à continuer le dialogue en janvier prochain et que l’échange de détenus soit suivi d’autres actions comme par exemple l’ouverture totale de l’aéroport de Sanaa.
Le redéploiement des forces à Hodeïda et le rôle principal de supervision qu’y jouent les Nations Unies rendent opportune l’adoption prochaine d’une résolution du Conseil de sécurité. Il a en outre insisté sur la nécessité pour la communauté internationale, et particulièrement les pays voisins, de mettre en œuvre des mesures qui œuvreraient à stabiliser et réactiver l’économie locale, arguant que des facteurs tels que l’inflation et la dévaluation de la monnaie augmentent significativement le risque de famine. « L’objectif d’une paix durable requiert un consensus large autour d’une vision partagée du futur », a-t-il encore ajouté, il faut donc que le processus soit inclusif et que tous les segments de la population soient représentés, et particulièrement les femmes et les jeunes.
Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a rappelé que, lors du dernier exposé en date sur le Yémen, les membres du Conseil étaient tombés d’accord pour dire qu’une fenêtre d’opportunités pour relancer un processus politique crédible s’était entrouverte et qu’il était vital d’en tirer le meilleur parti afin de restaurer la paix et la stabilité au Yémen. Elle s’est donc félicitée des développements positifs qui ont suivi cette réunion, en particulier par le premier tour de consultations entre les parties à Rimbo.
La représentante a en outre salué l’accord conclu sur l’échange de prisonniers et la déclaration d’entente sur Taëz, ainsi que l’accord sur la cessation des hostilités dans la province de Hodeïda et dans les ports de Hodeïda, de Salif et de Ras Issa. « Nous considérons que cet arrangement est un arrangement majeur et présente le potentiel pour mener à la réouverture des corridors humanitaires », a-t-elle ajouté.
Reste que de nombreux défis humanitaires continuent de se poser, comme la réouverture de l’aéroport de Sanaa et l’absence de mesures pour améliorer la situation économique, ainsi que la mise en œuvre des cinq demandes du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, M. Mark Lowcock.
M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a salué la participation constructive des parties aux consultations qui se sont déroulées en Suède, après deux ans et demi marqués par l’absence de pourparlers directs. S’il s’est aussi félicité des progrès accomplis s’agissant de l’échange de prisonniers et de l’ouverture de couloirs humanitaires à Taëz, le représentant a toutefois regretté l’absence de femmes au sein des équipes de négociateurs, en particulier après les appels clairs en ce sens adressés par la communauté internationale. En outre, il s’est déclaré préoccupé par la menace persistante de la famine au Yémen, avec une crise humanitaire aux proportions alarmantes.
Dans ce contexte, les cinq demandes formulées par les parties et la communauté internationale demeurent plus pertinentes que jamais, a-t-il estimé, en plaidant pour la cessation définitive des hostilités à Hodeïda. Il est temps d’agir maintenant, a poursuivi M. van Oosterom, en invitant le Conseil de sécurité à « sortir de son silence sur le Yémen », qui a duré trop longtemps.
M. KANAT TUMYSH (Kazakhstan) s’est félicité des consultations politiques menées en Suède et appelé toutes les parties à continuer à « s’engager de bonne foi et sans préconditions » dans le processus politique dirigé par l’Envoyé spécial. Il s’est dit encouragé par le résultat positif des consultations et les mesures de restauration de la confiance annoncées, y compris en ce qui concerne l’échange de prisonniers. Il s’est dit convaincu que l’accord sur Hodeïda aura un énorme impact, à la fois pour la sécurité et pour la situation humanitaire. Sa mise en œuvre de l’accord est essentielle car Hodeïda est au cœur du conflit au Yémen.
Le représentant a ensuite mis l’accent sur le fait que les obligations au titre du droit international humanitaire doivent être assumées par toutes les parties, qui doivent prendre leurs responsabilités pour atténuer la crise humanitaire en coopérant pleinement avec l’ONU et d’autres agences. Il a ainsi appelé les parties à cesser d’endommager les infrastructures civiles et de procéder à des bombardements non sélectifs qui font d’innocentes victimes. La cessation des hostilités permettrait de relancer l’économie, de résoudre la crise humanitaire et de rétablir les services publics essentiels, a-t-il résumé.
Enfin, le représentant a apporté son soutien inconditionnel aux efforts de l’Envoyé spécial pour parvenir à un accord politique négocié, par le biais de pourparlers interyéménites et avec l’implication de la communauté internationale, en particulier les pays de la région.
M. TAYE ATSKESELASSIE AMDE (Éthiopie) a déclaré que, pour la première fois en plus de deux ans, les parties yéménites ont réalisé des progrès réels, quoique timides, vers la paix et la stabilité dans le cadre de consultations facilitées par l’ONU. De manière encourageante, ce qui a été réalisé à Stockholm démontre le résultat d’un réel engagement politique. La prochaine étape, la mise en œuvre des accords conclus à Stockholm, est absolument cruciale, a-t-il souligné, en priant les parties de s’abstenir de toute action qui pourrait remettre en cause les progrès. Si la revitalisation du processus politique est certainement positive et bienvenue, la crise humanitaire demeure très préoccupante, a constaté le représentant. La hausse du financement de la réponse à apporter à cette crise est absolument nécessaire pour éviter une catastrophe aux propositions inimaginables, a poursuivi M. Amde. Nous devons donc maintenir l’élan en cours, a-t-il dit, et veiller à ce que les parties s’engagent dans le prochain tour des négociations, à la fois pour maintenir le processus politique et répondre à la crise. Seul « le langage du dialogue » peut mettre fin aux souffrances indicibles du peuple yéménite, a-t-il ajouté.
M. VICTOR MANUEL ELÉ ELA (Guinée équatoriale) s’est félicité de la bonne volonté des parties et de l’Accord obtenu en Suède. Il est maintenant important que toutes les parties le mettent en pratique, notamment en ce qui concerne le cessez-le-feu à Hodeïda et le retrait des troupes de cette ville portuaire, qui a une importance stratégique pour les services humanitaires. Le représentant a espéré que cette session de consultations menée à Stockholm n’est que le début d’une solution irréversible, qui sauvera la population d’un conflit qui lui a enlevé tous les moyens de subsistance, comme l’eau, les aliments, l’électricité, les infrastructures et d’autres services, et qui a ruiné l’économie nationale.
M. MA ZHAOXU (Chine) a qualifié de « louables » les efforts destinés à rétablir la paix au Yémen et s’est félicité des « progrès importants » enregistrés en Suède sous la houlette des Nations Unies et notamment de l’Envoyé spécial, M. Martin Griffiths. Il a également salué l’implication du Secrétaire général dans le processus en cours entre les parties yéménites. Ces dernières ont pris des décisions importantes au profit de l’avenir du pays et de la population, a-t-il relevé, soulignant les « excellents résultats » des consultations de Stockholm et la perspective de nouvelles discussions, fin janvier, pour débattre d’un document-cadre. Constatant que le cessez-le-feu à Hodeïda a été possible plus tôt que prévu, le représentant a espéré que cette accalmie permettra d’éviter une nouvelle détérioration de la situation humanitaire. Il y a vu un « point de départ » en vue de la stabilisation du pays et de sa réintégration au sein de la communauté internationale.
Reste que des difficultés persistent, a signalé le représentant, rappelant que l’économie yéménite est à la peine depuis des années et que le cessez-le-feu est encore loin de devenir réalité dans tout le pays. De plus, a-t-il dit, le fondement de la confiance reste très fragile. Dans l’état, la communauté internationale devrait, selon lui, commencer par mettre en œuvre les accords de Stockholm et achever le redéploiement des forces, procéder à l’accord d’échange de prisonniers et réduire les risques de famine. Dans le même temps, il faut poursuivre les négociations sur la réouverture de l’aéroport de Sanaa et assurer le paiement des fonctionnaires. Enfin, a-t-il ajouté, les Nations Unies doivent continuer leurs bons offices et exhorter les pays de la région à fournir une assistance constructive au Yémen, notamment financière et économique. Pour la Chine, il n’y a d’autre solution que politique pour rétablir la paix au Yémen, c’est pourquoi elle appelle à la poursuite d’un dialogue inclusif en vertu de la Charte.
M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a salué la participation active et constructive des toutes les parties impliquées dans le conflit au Yémen à la Conférence des Nations Unies accueillie par le Gouvernement suédois. Une des réalisations les plus importantes de cette conférence a été l’adoption d’un accord qui établit le cessez le feu dans le port et la ville de Hodeïda ainsi que le repli de tous les groupes armés du port de Salif et Ras Issa, sous la supervision d’un comité composé des Nations Unies et des parties au conflit, a-t-il expliqué. Il a en outre pris note des progrès en vue de la réouverture de l’aéroport de Sanaa, de même que la médiation en vue d’initier un dialogue autour de la situation à Taëz et la mise en œuvre d’un accord pour l’échange de prisonniers.
Le représentant a rappelé que la population civile est la plus affectée par le conflit. Plus de 10 000 personnes ont perdu la vie; plus de 2 millions sont des déplacés internes et plus de deux tiers de la population se trouve dans une situation d’insécurité alimentaire, dont plus de huit millions au bord de la famine et plus de 400 000 enfants en état de malnutrition sévère. « Cette situation représente un risque grave qui doit être contrecarré par des actions effectives », a-t-il encore estimé, ce qui ne sera possible qu’avec l’engagement des parties à faciliter le retour sûr et sans entrave de l’assistance humanitaire.
M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a voulu croire que nous entrons dans une nouvelle phase du conflit yéménite et que les efforts conjoints permettront de parvenir à un cessez-le-feu total et de venir en aide à la population. Toutefois, a-t-il tempéré, la crise humanitaire reste la pire du monde et les consultations menées en Suède doivent permettre de franchir un pas supplémentaire. Aussi a-t-il appelé à soutenir les efforts de l’Envoyé spécial.
Pour lui, la mise en œuvre de l’accord conclu à Stockholm, notamment en ce qui concerne Hodeïda, sera essentielle pour faire parvenir l’aide humanitaire, en particulier dans le nord du pays. Le représentant s’est également félicité des autres accords obtenus, qui permettent de faire passer les parties à une nouvelle étape sur la voie de la confiance, notamment par l’échange de prisonniers et les modalités d’exportation de gaz et de pétrole.
Le représentant a rappelé que la Fédération de Russie a contribué à appuyer les négociations et a estimé que l’appui de la communauté internationale à l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a été exemplaire. Il a reconnu que certaines questions importantes ne sont pas résolues, comme la réouverture de l’aéroport de Sanaa et la relance économique.
Selon lui, l’objectif est de maintenir à flot le processus de négociation politique, la seule façon de mettre un terme à cette guerre sanglante. Il a appelé à des efforts conjoints, rappelant qu’il ne saurait y avoir de solution militaire au Yémen.
M. KACOU HOUADJA LÉON ADOM (Côte d’Ivoire) a noté avec satisfaction qu’à l’issue des consultations menées en Suède entre le Gouvernement yéménite et les rebelles houthistes, dans un contexte de fortes tensions, un accord a été trouvé, qui porte sur le cessez-le-feu immédiat à Hodeïda, le redéploiement des forces en présence à l’extérieur de la ville, la création d’un comité conjoint supervisé par l’ONU et la cessation des hostilités à Taëz. Saluant la relative accalmie sur le théâtre des affrontements, le représentant s’est également félicité de la signature d’un accord concernant l’échange de plus de 15 000 prisonniers, grâce à la médiation de l’Envoyé spécial, M. Martin Griffiths. Pour la Côte d’Ivoire, ces consultations interyéménites donnent un nouvel espoir de paix et pourraient être le prélude à la fin des souffrances endurées par les populations de ce pays.
Toutefois, a relevé le représentant, plusieurs points de discorde subsistent, à savoir la réouverture de l’aéroport de Sanaa au trafic international et son contrôle, et à terme, les arrangements politiques entre les parties en conflit pour un règlement définitif de la crise. À cet égard, il a invité les belligérants à rester disposés à poursuivre les discussions sans conditions préalables, en se conformant aux engagements pris lors des consultations de Stockholm, dans la perspective de nouvelles négociations en janvier 2019.
M. ABDULLAH ALI FADHEL AL-SAADI (Yémen) s’est déclaré « rempli d’espoir » après les consultations de Stockholm. Toutefois, a-t-il dit, « nous restons encore prudents en raison de nos expériences passées, les milices houthistes n’ayant pas respecté l’ensemble des précédents accords. Le représentant a cependant exprimé l’espoir que les Nations Unies assumeront leurs responsabilités en permettant la mise en œuvre de cet accord. Saluant à cet égard les efforts de l’Envoyé spécial pour le Yémen ainsi que ceux des pays frères que sont l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, il a souhaité que l’accord aboutisse à la fin des souffrances pour les populations et les prisonniers et « rende le sourire aux familles ».
Rappelant que le Gouvernement yéménite s’est, à maintes reprises, déclaré prêt à tout faire pour obtenir une paix juste et durable, le représentant a fait état de « nombreuses concessions » à cette fin. Conformément aux dispositions de la résolution 2216 (2015) du Conseil de sécurité, il poursuit ses efforts pour parvenir à un règlement qui mette un terme à ce « coup d’état » et rétablisse les institutions légitimes. Le Président Ali Abdallah Saleh, a-t-il relevé, est ainsi prêt à permettre au Gouvernement de participer aux négociations à la condition que les milices houthistes mettent en œuvre les accords de Suède.
Reste que l’intransigeance des houthistes, avec le soutien de l’Iran, et leur volonté de faire perdurer les souffrances des Yéménites ont jusqu’alors entravé ces efforts. Le représentant a jugé à ce propos que l’appui iranien aux houthistes, en violation des résolutions pertinentes du Conseil, continue de déstabiliser la région. « Mais le régime iranien ne parviendra pas à ses objectifs avec cette politique, le Yémen ne l’acceptera pas », a-t-il affirmé, appelant Téhéran à cesser de s’ingérer dans les affaires de son pays et la communauté internationale à faire pression dans ce sens sur l’Iran.
Le Gouvernement, a poursuivi le délégué, s’emploie par ailleurs à restaurer l’économie, notamment en se tournant à nouveau vers les marchés officiels. Il a ainsi mis fin à l’effondrement économique, renforcé la valeur du rial, la devise nationale, et rétabli le cycle de conversion de liquidités en passant du marché noir au marché bancaire, conformément aux normes internationales. Nous voulons aussi renforcer les importations d’alimentation dans toutes les provinces pour fournir des vivres à des prix inférieurs à ceux du marché noir, a-t-il indiqué, et ainsi lutter contre l’insécurité alimentaire.
Le Gouvernement entend, d’autre part, mettre fin au financement des groupes armés et au blanchiment d’argent, tout en rétablissant le versement des pensions et le paiement durable des fonctionnaires. Une collaboration avec l’Arabie saoudite nous permet de mettre en œuvre des projets de reconstruction dans le pays, s’est-il félicité, notant que ces fonds permettent également au Gouvernement de répondre à la crise humanitaire.
À cet égard, le représentant a assuré que le Gouvernement yéménite attache une « importance particulière » aux questions humanitaires. Ces quatre dernières années, il a lancé un projet décentralisé d’aide qui permet d’acheminer une assistance aux populations par la voie de couloirs terrestres et maritimes. Remerciant à nouveau l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Koweït et les autres pays amis pour leur concours à cette assistance, il a également salué la tenue, en février prochain, de la conférence des bailleurs de fonds. Il a invité ces derniers à soutenir le plan de réponse de l’ONU pour le Yémen afin de combler les manques de financement. Revenant en conclusion au processus politique, il a jugé que les résultats des consultations de Stockholm sont un moyen de renforcer la confiance entre les parties. Pour sa part, a-t-il insisté, le Gouvernement a fait des « concessions difficiles » car il est « convaincu que la guerre est le fait des lâches et la paix celui des courageux ».