En cours au Siège de l'ONU

8414e séance – matin
CS/13609

Le Conseil de sécurité débat du financement des opérations de paix de l’Union africaine

Le Conseil de sécurité a débattu, aujourd’hui de la coopération entre les Nations Unies et des organismes régionaux et sous-régionaux, réunion au cours de laquelle nombre des 60 délégations à prendre la parole ont plaidé pour l’adoption d’une résolution qui permettrait de financer, sur la base des contributions au budget de l’ONU, les opérations de soutien à la paix décidées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité. 

Ce texte a été proposé par les trois États d’Afrique qui siègent actuellement au Conseil de sécurité, à savoir la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale et l’Éthiopie, réunis au sein d’un groupe nommé A3. 

« Les organisations régionales et sous-régionales disposent de la proximité, de l’expérience, de la connaissance des dynamiques locales et de la flexibilité nécessaires à un engagement rapide et efficace lorsqu’une situation se détériore », a notamment fait valoir le Secrétaire général, citant les interventions conjointes ayant permis d’apaiser des tensions en Gambie, à Madagascar, au Mali, ou encore en République centrafricaine.

Cette coopération revêt même une « importance stratégique », notamment en Afrique, continent qui accueille sept opérations de maintien de la paix sur les 14 déployées par les Nations Unies, a renchéri la France, espérant que soit adopté « avant la fin de l’année » le projet de résolution sur les opérations de maintien de la paix afin d’intervenir en amont des crises. Le Royaume-Uni a, lui aussi, dit approuver le financement à hauteur de 75% des opérations africaines autorisées par le Conseil de sécurité. 

« On parle beaucoup de prévention.  Mais on la pratique peu ou difficilement », a toutefois déploré le Président de la Commission de l’Union africaine, M. Moussa Fakhi Mahamat, imputant cette situation à la réticence des États, dont certains tendent à percevoir toute intervention précoce comme une atteinte à leur souveraineté, ainsi qu’à « la culture de l’urgence », qui, selon lui, a fini par « contaminer » l’action internationale. 

Or l’Union africaine a, depuis des années, renforcé ses capacités de prévention, de gestion et de règlements de conflits, notamment avec le déploiement d’opérations africaines de soutien à la paix qui ont révélé une grande efficacité pour intervenir rapidement dans des environnements complexes, contenir la violence et éviter l’escalade.  Cela a été le cas au Darfour, au Mali, en République centrafricaine et en Somalie, s’est-il réjoui. 

En Gambie et en Guinée-Bissau, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a elle aussi pu éviter, par le biais de programmes soutenus en partenariat avec l’Union africaine et l’ONU, que les tensions et les différends perceptibles ne connaissent une escalade et ne se transforment en conflits, a ajouté le Président de sa Commission, M. Jean-Claude Kassi Brou.

L’Union africaine (UA), à travers ses mécanismes régionaux de prévention et de gestion des conflits, s’est imposée aujourd’hui comme un partenaire essentiel et crédible des Nations Unies, s’est réjoui pour sa part le Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, M. Marcel Amon-Tanoh, pour qui seule une action solidaire entre les Nations Unies et l’Union africaine permettra d’envisager des solutions appropriées et durables, dans le cadre d’une vision commune du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique. 

Souhaitant que l’on aille « collectivement plus loin », en renforçant la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, le Président de la Commission de l’Union africaine a affirmé que la résolution discutée « n’est pas un saut dans l’inconnu », mais qu’elle préserve et conforte l’autorité du Conseil de sécurité en lui offrant un contrôle plus effectif sur les opérations africaines partiellement soutenues par l’ONU. 

« Le texte s’inscrit dans le prolongement de ce que nous avons déjà expérimenté ces dernières années, des leçons tirées du soutien apporté par l’ONU à des opérations africaines et des résolutions adoptées sur cette question », a insisté l’intervenant.  

De son côté, l’Éthiopie a regretté que l’échec à faire avancer les discussions sur l’aspect financier du partenariat stratégique entre l’ONU et l’UA ait empêché l’examen de nombreuses autres possibilités de coopération entre les deux organisations, allant de la prévention à la médiation en passant par le maintien de la paix.

« Une architecture africaine de paix et de sécurité bien financée n’est pas seulement une priorité africaine, c’est un bien public mondial », a renchéri le Rwanda, appuyé par l’Afrique du Sud, pour qui un meilleur financement des opérations de l’Union africaine permettrait d’améliorer grandement la capacité de réponse et la gestion des situations de crises.

La délégation rwandaise a également rappelé le lancement, en novembre 2018, du Fonds pour la paix de l’Union africaine pour permettre à cette dernière de financer 25% du budget de ses opérations de maintien de la paix ainsi que ses activités de médiation et de diplomatie préventive.

En la matière, les États-Unis ont d’ailleurs insisté pour que toute nouvelle résolution réaffirme l’engagement de l’Union africaine de financer 25% des opérations de soutien à la paix et de respecter les conditions préétablies par le Conseil de sécurité.  Celui-ci doit notamment conserver le contrôle des opérations menées avec des fonds des Nations Unies, a insisté la délégation. 

COOPÉRATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS RÉGIONALES ET SOUS-RÉGIONALES AUX FINS DU MAINTIEN DE LA PAIX ET DE LA SÉCURITÉ INTERNATIONALES. 

LE RÔLE DES ÉTATS, DES ACCORDS RÉGIONAUX ET DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES DANS LA PRÉVENTION ET LA RÉSOLUTION DES CONFLITS

Déclarations

M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a fait observer que le nombre de pays qui font face à un conflit violent est le plus élevé depuis 30 ans et que les conflits de basse intensité ont augmenté de 60% au cours de la dernière décennie.  Aussi a-t-il rappelé qu’il s’est donné la prévention pour priorité, qu’il s’agisse de conflits, de catastrophes naturelles, de pandémies ou de dangers posés par les nouvelles technologies. 

Plutôt que de lancer des opérations d’aide humanitaire pour sauver des vies, nous devrions investir pour réduire les besoins d’aide, a lancé M. Guterres.  « La prévention est une fin en soi. »  Outre la protection des vies humaines, la prévention a un intérêt économique, a assuré le Secrétaire général, citant le rapport de l’ONU et de la Banque mondiale intitulé « Chemins pour la paix », selon lequel la prévention économiserait quelque 34 milliards de dollars de dommages dans les pays échappant à la guerre. 

Au-delà du pilier paix et sécurité, tout le système des Nations Unies lutte contre les causes à l’origine de la vulnérabilité des communautés et des sociétés à la violence et au conflit.  Ces causes vont du contrôle du pouvoir et des ressources à la mauvaise gouvernance et à l’instrumentalisation des divisions ethniques et religieuses, en passant par les inégalités et l’exclusion, a expliqué le Secrétaire général.  Elles sont exacerbées par les changements climatiques, la migration, la criminalité transnationale et le terrorisme mondial.  Tout le travail entrepris pour atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qu’il s’agisse des droits de l’homme ou de l’égalité entre les sexes en passant par la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, a un rôle dans la prévention des conflits, a continué M. Guterres.  « Le développement durable est une fin en soi mais aussi l’un des outils les plus efficaces pour la prévention. »

Le Secrétaire général a également mis en avant la diversité des sociétés et la nécessité de les rendre résilientes, ce qui passe par un investissement dans l’éducation et la formation pour les jeunes, afin de leur donner de l’espoir et des perspectives.  Selon lui, les jeunes femmes et les jeunes hommes doivent pouvoir participer à la prise de décisions sur les sujets qui les concernent, ce qui permettra aussi de limiter le risque de les voir se laisser entraîner par des discours extrémistes.  Quant aux pays sortant de conflits, ils ont besoin d’aide dans un nécessaire processus de justice, vérité et réconciliation.

L’ONU s’y emploie, avec l’aide des États et des organisations régionales et sous-régionales, a assuré M. Guterres, citant en exemple le partenariat avec l’Union africaine.  Les organisations régionales et sous-régionales disposent de la proximité, de l’expérience, de la connaissance des dynamiques locales et de la flexibilité nécessaires à un engagement rapide et efficace lorsqu’une situation se détériore, a-t-il fait valoir, citant les interventions conjointes ayant permis d’apaiser des tensions en Gambie, à Madagascar, au Mali, en République centrafricaine, mais aussi en Asie centrale et au Honduras.

En venant aux réformes qu’il a engagées, le Secrétaire général a estimé qu’elles aideront à améliorer la cohérence des efforts et qu’il fallait notamment aider les organisations régionales et sous-régionales à mieux anticiper les crises et à prendre des mesures de prévention précoce, comme l’illustre le Système d’alerte et de réaction rapide de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWARN). 

Convaincu qu’aucun État ni aucun organisme ne peut relever seul les défis actuels, M. Guterres s’est inquiété des tendances politiques en cours, du « pessimisme ambiant » et du « manque de confiance », qui risquent de saper le multilatéralisme et le système international fondé sur des règles. 

Aussi, a-t-il exhorté les dirigeants mondiaux à renouveler leur engagement en faveur d’un multilatéralisme inclusif centré sur la Charte mais également sur les principes de complémentarité et de subsidiarité.  « J’estime que nous avons le savoir-faire et les ressources nécessaires pour réaliser cet objectif; il ne nous manque que le courage et la volonté politique », a assuré le Secrétaire général.

M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine, a déclaré que le débat du jour avait une importance cruciale pour l’Afrique, mais aussi pour le reste du monde, tant il est vrai que les défis dont il s’agit transcendent les frontières et les continents.  Le débat a également une importance pour le Conseil de sécurité lui-même, dont la légitimité et la crédibilité ne peuvent être rehaussées que par une efficacité dans le traitement des crises internationales. 

M. Mahamat a ensuite rappelé que l’engagement à faire taire les armes à l’horizon 2020 était l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA).  Cela suppose, a-t-il dit, le règlement des conflits actuels, la consolidation de la paix et la prévention de nouvelles crises.  « Or, on parle beaucoup de prévention.  Mais on la pratique peu ou difficilement », a-t-il déploré, observant que les obstacles à une action préventive effective sont nombreux. 

Parmi ces obstacles, le Président de la Commission de l’UA a identifié la réticence des États.  Certains tendent à percevoir toute intervention précoce comme une atteinte à leur souveraineté.  Il y a également cité « la culture de l’urgence », qui, selon lui, a fini par « contaminer » l’action internationale.  Nous parons toujours au plus pressé et peinons à nous mobiliser pour tout ce qui relève du court terme », a-t-il regretté, ajoutant que c’est la prise en compte de cette réalité qui a poussé l’UA à élaborer un Protocole relatif à son Conseil de paix et de sécurité.  Ce document place la prévention au cœur des priorités de l’organisation continentale.

Depuis l’adoption de cet instrument, l’UA a significativement renforcé sa capacité de prévention, de gestion et de règlements de conflits, notamment avec le déploiement d’opérations africaines de soutien à la paix, a expliqué M. Mahamat.  Ces dernières ont révélé leur efficacité pour contenir la violence et éviter l’escalade.  Avec le temps, une forme de division du travail s’est même développée entre l’ONU et l’UA, cette dernière ayant montré sa capacité à intervenir rapidement dans les environnements complexes.  Cela a été le cas au Darfour, au Mali, en République centrafricaine et en Somalie.  « Il faut se poser la question de savoir ce qu’aurait été la situation de ces pays si la communauté internationale avait choisi ce qui était familier, au lieu de l’innovation requise par les circonstances », a déclaré M. Mahamat.

Fort de ce succès, il faut aujourd’hui, « aller plus collectivement plus loin ».  « Ce n’est pas un saut dans l’inconnu.  Il s’inscrit dans le prolongement de ce que nous avons déjà expérimenté ces dernières années, des leçons tirées du soutien apporté par l’ONU à des opérations africaines et des résolutions adoptées sur cette question », a poursuivi l’intervenant, insistant sur le fait que les dirigeants africains se sont engagés eux-mêmes à financer à hauteur de 25% l’agenda pour la paix et de sécurité du continent.  Le Fonds pour la paix a déjà récolté 80 millions de dollars, en plus des mesures concrètes prises pour le respect des droits de l’homme dans la conduite des opérations africaines. 

« Certes des efforts supplémentaires sont requis, mais les bases d’une décision du Conseil de sécurité sont déjà posées.  Le temps n’est plus aux hésitations, aux atermoiements », a lancé M. Mahamat, appelant au consensus sur le projet de résolution proposé par le groupe A3, composé de la Côte d’Ivoire, la Guinée équatoriale et l’Éthiopie, les trois pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité. 

« Cette résolution pose un cadre qui ne préjuge en rien des décisions ultérieures que le Conseil de sécurité pourrait prendre au cas par cas.  Elle n’a pas à ce stade d’incidences financières.  Elle préserve et conforte même l’autorité du Conseil de sécurité en lui offrant un contrôle plus effectif sur les opérations africaines partiellement soutenues par l’ONU », a-t-il résumé.  « Nous sommes à un tournant.  Nous devons saisir l’opportunité qui s’offre aujourd’hui pour mieux relever le défi de la paix et de la sécurité », a conclu le Président de la Commission de l’UA. 

M. JEAN-CLAUDE KASSI BROU, Président de la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a rappelé que les guerres civiles que la région a connues, notamment au Libéria et en Sierra Leone, ont conduit à l’adoption du Traité révisé de la CEDEAO en 1993.  Depuis lors, la CEDEAO a adopté deux instruments majeurs lui permettant d’intervenir à tout moment, y compris dans le maintien de la paix et la reconstruction post-conflit: le Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de résolution des conflits, adopté en 1999 à Lomé, et le Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance, adopté en 2001 à Dakar.  Ces deux instruments offrent un cadre juridique et donnent une légitimité aux interventions de la CEDEAO, a souligné M. Brou, notant qu’elles se font fréquemment en étroite collaboration avec l’ONU. 

Pour le Président de la Commission de la CEDEAO, il s’agit principalement d’éviter que les tensions et les différends perceptibles ne connaissent une escalade et ne se transforment en conflits.  Les actions de prévention sont conduites souvent sous la forme de diplomatie préventive.  Du fait de leur discrétion, elles sont moins visibles et ont permis de faire baisser les tensions et crises, a fait valoir M. Brou, saluant le succès de ces actions lors de processus électoraux, notamment lors des élections présidentielles en Guinée, au Nigéria, au Ghana, et plus récemment en Sierra Leone et au Mali.  Afin de renforcer ce mécanisme, a-t-il ajouté, la CEDEAO met en place un système d’alerte précoce et de réponse rapide qui repose sur la collecte et l’analyse d’une variété d’indicateurs basés sur une architecture régionale. 

Quant au maintien de la paix, il prend la forme d’interventions déployées lorsque les actions de diplomatie préventive n’ont pas abouti aux résultats escomptés, a indiqué l’intervenant.  Il s’agit pour l’essentiel d’efforts de facilitation ou de médiation entre les acteurs politiques nationaux et, dans des cas extrêmes, des déploiements de missions de maintien de la paix. 

M. Brou a précisé que, dans tous les domaines d’intervention, la collaboration avec des partenaires, comme l’Union africaine et l’ONU, est « une constante de l’action de la CEDEAO ».  Elle implique la participation des partenaires, notamment du Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, à toutes les réunions du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO au niveau ministériel et à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement.  En outre, ce partenariat bénéficie de l’appui politique de l’ONU pour le déploiement des missions de paix mandatées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement et permet la conduite de missions conjointes, s’est-il félicité. 

S’agissant des actions de reconstruction post-conflit, a poursuivi le Président de la Commission de la CEDEAO, elles visent à consolider la paix par un accompagnement en vue d’éviter la résurgence du conflit, notamment à travers le renforcement des institutions, la réconciliation et la mise en œuvre de programmes de désarmement, démobilisation et réinsertion.  En Guinée Bissau, par exemple, le programme de réforme du secteur de la sécurité a été lancé en 2013; en Gambie, la CEDEAO accompagne le Gouvernement dans un programme de réforme semblable et dans l’amélioration de la gestion et de la sécurité des stocks d’armes et de munitions.  De surcroît, la CEDEAO s’est engagée dans des programmes visant à contribuer à la fourniture de biens de base aux couches défavorisées, à soutenir la résilience dans les pays en proie à la sécheresse et à faciliter la réinsertion, autant d’actions « nécessaires pour créer les conditions d’une paix durable », a conclu M. Brou. 

M. MARCEL AMON-TANOH, Ministre des affaires étrangères de la Côte d’Ivoire, a souligné la nécessité d’adopter des approches innovantes et inclusives pour relever le défi de la multiplication et la persistance des conflits.  Celles-ci doivent, dans le cadre d’une synergie d’action, faire appel à une plus grande implication et coordination de tous les acteurs nationaux, régionaux, sous-régionaux et internationaux dans la prévention et la gestion des conflits.  Dans ce monde globalisé, a expliqué le Ministre, aucune organisation ne saurait à elle seule porter le poids de la responsabilité de la gestion des menaces qui pèsent sur la sécurité collective.  C’est pourquoi, il a plaidé pour une stratégie commune « acceptée par tous », bénéficiant de l’appropriation nationale et comportant des priorités auxquelles l’ONU, la communauté internationale et les partenaires nationaux devront consacrer des ressources suffisantes. 

L’exemple de son pays en est « une parfaite illustration », s’est félicité M. Amon-Tanoh.  Après plus d’une décennie de crises, la Côte d’Ivoire a très tôt perçu les enjeux du retour à la stabilité, grâce, a-t-il dit, à l’excellente collaboration entre le Gouvernement ivoirien et les Nations unies, par le biais de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI).  Depuis le départ de l’ONUCI, en juin 2017, le Gouvernement, qui a capitalisé sur tous ces acquis, poursuit cette trajectoire « vertueuse », avec le soutien de l’Équipe de pays des Nations Unies sur le terrain.  Pour lui, le soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au plan national de développement 2016-2020 en est un « témoignage éloquent ».  L’expérience ivoirienne en matière de maintien, de consolidation et de pérennisation de la paix a donc vocation à être poursuivie et partagée, a estimé le Ministre.  Il a également salué le rôle des acteurs régionaux et sous-régionaux, et mis en exergue le « rôle de plus en plus déterminant et de premier plan » joué par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le règlement des conflits. 

L’Union africaine (UA), à travers ses mécanismes régionaux de prévention et de gestion des conflits, s’est imposée aujourd’hui comme un partenaire essentiel et crédible des Nations Unies, s’est réjoui M. Amon-Tanoh.  À ce propos, il a relevé que seule une action solidaire entre les Nations Unies et l’Union africaine permettra d’envisager des solutions appropriées et durables, dans le cadre d’une vision commune du maintien de la paix et de la sécurité en Afrique.  Il a salué, pour finir, l’évolution progressive des approches visant à améliorer le financement des opérations de soutien à la paix en Afrique, étant entendu que cette étape apparaît comme un maillon essentiel du processus de stabilisation du continent.  D’après le Ministre, la résolution 2320 (2016) a marqué une étape majeure dans l’engagement de l’ONU aux opérations de paix de l’Union africaine, en manifestant sa disponibilité à examiner les propositions de financement.

Afin de mutualiser les efforts visant à prévenir et résoudre les conflits, M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a insisté sur l’importance de travailler en amont, tout en renforçant les capacités de prévention et de médiation des Nations Unies.  Pour ce faire, le nexus humanitaire, développement et paix doit trouver sa « réalisation concrète » sur le terrain, notamment en intensifiant les synergies entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Estimant que « ce n’est qu’ensemble, main dans la main que nous pourrons faire avancer la paix », le représentant a préconisé un échange étroit d’informations, une plus grande concertation et l’adoption d’initiatives communes, notamment dans le cadre de la Commission de consolidation de la paix. 

Le partenariat entre les Nations Unies, l’Union africaine (UA) et les organisations sous-régionales africaines revêt aujourd’hui une « importance stratégique », a poursuivi M. Delattre.  Il s’est félicité de la signature, en avril 2017, du Cadre commun ONU-UA pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité.  L’initiative « Faire taire les armes en Afrique d’ici à 2020 » de l’Union africaine et le développement du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) représentent de nouvelles avancées en faveur de la prévention des conflits sur le continent.  Concluant, le représentant a appelé à soutenir les opérations africaines de paix, notamment l’initiative de l’Union africaine visant à faire adopter, « avant la fin de l’année », un projet de résolution portant sur les opérations de maintien de la paix afin d’intervenir en amont des crises.  Pour lui, ces initiatives sont le reflet de la volonté de l’Union africaine de s’impliquer davantage dans la sécurité de l’Afrique. 

Le renforcement des liens entre l’ONU et l’UA contribue à la réalisation d’une paix pérenne, non seulement en Afrique mais également à l’échelle mondiale, a déclaré M. JOB OBIANG ESONO MBENGONO (Guinée équatoriale).  Comme l’indique le dernier rapport du Secrétaire général, l’appui financier et logistique ainsi que la coordination croissante entre les Nations Unies, l’Union africaine et les organisations sous-régionales ont permis de réaliser des progrès dans des régions aussi diverses que le Sahel, le bassin du lac Tchad ou encore la Corne de l’Afrique.  En raison de leur connaissance des conditions sur le terrain, de leur proximité et de leur expérience, les organisations régionales et sous-régionales possèdent les outils nécessaires pour améliorer les mécanismes d’alerte précoce et de prévention des conflits. 

Pour profiter de ces avancées, l’ONU doit renforcer le financement des opérations de maintien de la paix, notamment les contributions des États Membres, ainsi que la formation des Casques bleus, a fait valoir le représentant.  Une meilleure coordination entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’UA, une définition plus précise des modalités de coopération et la mise en place d’un mécanisme décisionnel entre les deux organisations permettraient de renforcer l’action commune de l’ONU et de l’UA.  Le délégué s’est félicité, à cet égard, de la signature du Cadre commun ONU-UA pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité.  Afin d’assurer un financement stable des opérations de paix menées par l’Union africaine, le représentant a encouragé les membres du Conseil à approuver le projet de résolution de l’Union africaine et la mise en place d’un Fonds pour la paix. 

Faisant le point sur ses deux années passées au Conseil de sécurité, M. CARL ORRENIUS SKAU (Suède), a constaté que le Conseil est « loin du compte » en matière de prévention des conflits, et que la responsabilité en est partagée par tous ses membres.  Alors que la Charte des Nations Unies lui donne pour mandat de se pencher sur des situations qui pourraient mener à des tensions internationales, le Conseil consacre la majorité de son temps et de ses ressources à tenter de gérer des conflits inscrits à son ordre du jour.  « La culture de la complaisance qui entoure la prévention de conflits a un coût véritable et risque à long-terme de saper la crédibilité de cette institution », a mis en garde le représentant pour lequel la réunion d’aujourd’hui représente une opportunité utile pour se concentrer sur les premières phases de la prévention et sur comment dépasser le statu quo actuel.  La question d’une coopération renforcée entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales sur le terrain s’inscrit dans ce contexte. 

En effet, les organisations régionales ont un rôle de premier plan à jouer lorsqu’il s’agit de détecter les signes avant-coureurs des conflits, a remarqué le représentant, notant aussi qu’elles ont une meilleure compréhension du terrain et une forte crédibilité sur le plan local.  Il a cité à titre d’exemple le rôle de la CEDEAO dans le contexte du processus de paix ivoirien et ses actions en Gambie, ainsi que le rôle de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) au Soudan du Sud.  Il a encouragé un partenariat stratégique renforcé entre l’ONU et l’Union africaine (UA), et estimé que les bureaux régionaux des Nations Unies sont « l’un des mécanismes les plus efficaces en matière de prévention et de règlement de conflits ». 

La Suède salue aussi le travail fait par l’UA pour renforcer ses capacités de prévention, de médiation et de règlement des conflits sur le continent africain, et son engagement à financer ses opérations de soutien à la paix à hauteur de 25% d’ici à 2020.  Son représentant a toutefois reconnu que pour atteindre le plein potentiel du partenariat ONU-UA, il va falloir un soutien financier et politique supplémentaire.  Il a salué les travaux collaboratifs en cours pour renforcer la surveillance et la redevabilité des comptes des opérations de paix de l’UA, ainsi que ses efforts pour augmenter la participation des femmes à ces opérations.

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a plaidé en faveur de synergies et de complémentarités entre le système des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, afin d’institutionnaliser et de rendre plus efficace l’architecture de soutien à la paix et à la sécurité.  À cet égard, il s’est félicité de la réunion organisée, en septembre, sur la situation au Nicaragua, qui a permis aux membres du Conseil de soutenir les efforts de l’Organisation des États américains (OEA) pour trouver une solution politique visant à empêcher un conflit majeur dans ce pays.

Au vu de la nature des conflits contemporains, qui reflète la vulnérabilité croissante de nombreux pays à l’extrémisme violent, le représentant a souligné l’importance de disposer de capacités d’analyse des risques et des conflits, ainsi que de médiation, et de développer et renforcer des institutions inclusives, transparentes et redevables.  Selon lui, le système des Nations Unies doit accorder une attention particulière au développement et au renforcement des capacités régionales pour soutenir les efforts nationaux, ce qui passe par la promotion d’une plus forte participation des femmes et des jeunes.  M. Meza-Cuadra y a ajouté la nécessité de disposer d’un financement prévisible, durable et flexible pour les opérations de soutien au maintien de la paix, ce qui implique un engagement renouvelé des contributeurs traditionnels, le développement de mécanismes financiers novateurs et une plus forte implication du secteur privé.

M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a déclaré que des efforts concertés en matière de paix et de sécurité sont nécessaires, le monde étant confronté à une série de défis complexes, en particulier sur le continent africain.  L’Afrique, a-t-il rappelé, accueille sept des 14 opérations de maintien de la paix mises en place par l’ONU.  Compte tenu de cette réalité, le Koweït rejoint l’analyse du Secrétaire général et pense qu’il faut appuyer les organisations régionales, mieux à même de régler les conflits grâce à une meilleure connaissance et compréhension des dynamiques de terrain.  Le représentant a en outre été d’avis que les opérations africaines de maintien de la paix doivent bénéficier de financements prévisibles et durables. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a d’emblée estimé que la question de la prévention et de la résolution des conflits doit commencer par les États car ils sont les premiers responsables de ce processus.  Sur cette base, le représentant a déclaré partager l’envie de renforcer le potentiel de prévention tel qu’il est inscrit dans la Charte de l’ONU, laquelle contient selon lui tous les instruments nécessaires.  Dans chaque situation, a ajouté le délégué, il faut aborder les choses de façon impartiale.  Le travail de l’ONU doit dès lors être fondé sur des moyens avérés, la médiation et les bons offices.  Rappelant, à cet égard, que nombre de crises ont été provoquées par des ingérences extérieures, il a observé que les actes de manipulateurs obligent souvent la communauté internationale à en assumer la responsabilité.  Le représentant a également décrié toute ingérence dans les affaires internes des États, ainsi que les discours moralisateurs sur la démocratie et les droits de l’homme. 

Étant donné que les conflits sont changeants, il est indispensable que les opérations de maintien de la paix s’adaptent, a encore plaidé le représentant.  Il a toutefois fait état d’un paradoxe, certains appelant à renforcer les contacts entre l’ONU, les États bénéficiaires, les États contributeurs et le Conseil de sécurité, alors que d’autres demandent au Comité spécial des opérations de maintien de la paix (Comité des 34) de ne rien changer au processus actuel.  D’autre part, a-t-il pointé, alors que les États Membres s’accordent sur la priorité à accorder au renforcement de la sécurité des Casques bleus, d’autres commencent à parler de « missions robustes ».  Pour le représentant russe, l’ONU ne peut pas être engagée dans ce genre de scénario.  Il ne faut pas remplacer les obligations des États par des mandats des Nations Unies, a-t-il insisté. 

Le représentant a ensuite estimé que l’Union africaine a un rôle clef à jouer pour appuyer la résolution pacifique et politique des conflits et a salué l’initiative du G5 Sahel de créer une force commune pour lutter contre le terrorisme.  La Fédération de Russie prend sa part dans ces efforts et formera notamment d’ici à la fin de l’année, 2 000 policiers en République centrafricaine.  Il a, par ailleurs, indiqué que tout en étant conscient du problème de financement des opérations de paix de l’Union africaine, sa délégation n’appuiera pas d’éléments non consensuels, y compris une déclaration d’engagements communs.

Mme KAREN PIERCE (Royaume-Uni) a déclaré que les États ayant en premier lieu la responsabilité de protéger leur propre population et de ne pas l’agresser, « les solutions nationales sont toujours celles qu’il faut privilégier ».  Et en cela, la promotion et la défense des droits de l’homme sont un outil de prévention majeur, dans la mesure où leur violation est souvent la source des conflits.  La représentante a aussi déclaré que les entités régionales et sous-régionales ont un rôle à jouer dans la prévention et la résolution des conflits.  C’est pour cela aussi que le Royaume-Uni les appuie de façon bilatérale et approuve le financement à hauteur de 75% des opérations africaines autorisées par le Conseil de sécurité, a-t-elle dit. 

M. TAYE ATSKE-SELLASIE (Éthiopie) a souligné que le financement des opérations de soutien à la paix de l’Union africaine, est « une question importante dans le contexte du partenariat ONU-Union africaine ».  Il a espéré que le débat d’aujourd’hui débouchera sur l’adoption du projet de résolution soumis par les membres africains du Conseil de sécurité.

L’Union africaine a fait la preuve de sa disposition « à partager ce fardeau » en mobilisant des ressources au sein du continent africain, a poursuivi le représentant, rappelant que la revitalisation du Fonds pour la paix de l’UA a permis de lever 75 millions de dollars à ce jour et que l’objectif est de doter ce Fonds de 400 millions de dollars d’ici à 2021.  « Il s’agit là d’un progrès considérable qui doit être pris en compte par le Conseil de sécurité », a exigé le représentant éthiopien.

S’agissant des réserves par rapport à la capacité de l’Union africaine à agir en conformité avec les normes de redevabilité des comptes des Nations Unies, le représentant a expliqué que les opérations de soutien à la paix de l’Union africaine sont « jeunes » et qu’on ne saurait exiger qu’elles soient parfaites en si peu de temps.  « Le maintien de la paix des Nations Unies a 70 ans et nous ne cessons de débattre sur comment le réformer pour qu’il réponde à ses objectifs », a-t-il rappelé à ce sujet. 

Il a aussi rappelé la détermination de l’Union africaine à remplir les conditions fixées par le Conseil de sécurité, notamment lorsqu’elle a adopté le « document de politique phare » sur la prévention et la réponse à donner aux cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles ainsi que le Code de discipline des personnels déployés dans le cadre de ses opérations. 

Le représentant a ensuite estimé que l’échec à faire avancer les discussions sur l’aspect financier du partenariat stratégique entre l’ONU et l’UA a empêché l’examen de nombreuses autres possibilités de coopération entre les deux organisations, allant de la prévention à la médiation en passant par le maintien de la paix.  Il a espéré que l’adoption possible de la résolution sur le financement permettra d’aller de l’avant.

M. SACHA SERGIO LLORENTTY SOLÍZ (Bolivie) a salué le rôle de chef de file joué par les organisations régionales et sous-régionales pour faire face à la prévention et à la résolution des conflits dans leur région, et ce, dans le respect de la souveraineté territoriale de tous les pays qui en sont membres.  Il convient en outre de reconnaître la responsabilité qui incombe à la communauté internationale pour rechercher les causes profondes des conflits, a poursuivi le délégué.  À ses yeux, il est pour cela nécessaire de renforcer le dialogue et les mécanismes de coordination.  Concernant l’Afrique, a-t-il relevé, cela peut être fait par l’entremise du Cadre commun ONU-Union africaine et en donnant la priorité à la participation dynamique des forces vives des pays concernés, notamment des jeunes, et à la mise en œuvre du programme 2030 des Nations Unies et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. 

Le représentant s’est félicité du déploiement de missions conjointes, y voyant un instrument utile face à des menaces comme le terrorisme et les crises humanitaires.  Dans ce cadre, il a appelé à appuyer la Force conjointe du G5 Sahel, y voyant un exemple de coopération réussie, de même que l’UNISOM et l’opération hybride au Darfour.  Il a appuyé les demandes de l’Union africaine en faveur d’un budget prévisible et souple pour ses opérations de paix.  À cet égard, a conclu le représentant, il est important que les pays partenaires respectent leurs engagements pour renforcer les opérations de prévention et de résolution des conflits, tout en s’assurant que nul ne soit laissé de côté. 

M. ZHAOXU MA (Chine) a déclaré que le renforcement de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales en matière de prévention des conflits implique un renforcement du multilatéralisme, dans le plein respect du principe de souveraineté des États concernées et dans une relation mutuellement bénéfique.  L’expérience montre que ces organisations ont une meilleure connaissance et compréhension des réalités et complexités du terrain, a-t-il poursuivi.  L’ONU doit explorer toutes les voies et moyens de renforcer ces organisations et de tirer profit des avantages comparatifs d’une coopération avec elles.  La Chine, grande partisane du multilatéralisme et pourvoyeuse de contingents militaires et policiers dans les opérations de maintien de la paix souhaite parvenir à un consensus sur la résolution proposée par le groupe A3, a indiqué le représentant. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a mis en avant le rôle central de l’ONU dans la résolution des conflits.  Cependant, a-t-il nuancé, « nous devons œuvrer davantage en faveur de la prévention des conflits » et non pas uniquement à leur résolution.  Il a salué, à cet égard, les efforts déterminés du Secrétaire général relatifs à la réforme de l’ONU pour l’adapter aux enjeux contemporains.  Cependant, a-t-il reconnu, l’organisation mondiale ne peut réussir à elle seule dans cette tâche.  C’est pourquoi, il a estimé essentiel l’engagement des États Membres en plus d’un robuste partenariat entre les organisations régionales et sous-régionales. 

La prévention des conflits relève en premier lieu de la responsabilité des États, a insisté le représentant avant de citer l’exemple de son pays qui depuis son indépendance, il y a 27 ans, a été à l’avant-garde en matière de diplomatie préventive, de prévention des conflits et d’établissement des mesures de confiance.  Des principes au cœur même de la politique étrangère du Kazakhstan qui a été à l’origine de la création de la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA), en tant qu’espace intergouvernemental pour la promotion de la paix, la sécurité et la stabilité en Asie.  Pour finir, il a rappelé que lors de la présidence kazakhe du Conseil de sécurité en janvier dernier, une déclaration présidentielle (S/Prst/2018/1) a été adoptée qui a, pour la première fois, mis en lumière le lien entre la prévention des conflits et la paix durable dans le cadre d’une perspective régionale.

Mme JOANNA WRONECKA (Pologne) a estimé que l’étroite coopération entre l’Union africaine (UA) et l’ONU représente une solution sur le long terme pour relever les défis du continent, notamment pour favoriser la prévention et la résolution des conflits.

Elle a également jugé nécessaire d’encourager un partenariat stratégique entre l’Union européenne et l’UA et de s’inspirer du rôle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) dans la résolution et la prévention des conflits. 

La représentante a ensuite encouragé un renforcement de la coopération entre l’OSCE et les Nations Unies, une approche nécessaire, à ses yeux, notamment au regard des conflits comme celui affectant l’Ukraine.  Cette coopération doit cependant reposer sur de bonnes pratiques ainsi que sur les expériences concluantes des deux organisations, a-t-elle ajouté. 

De l’avis de M. JONATHAN R. COHEN (États-Unis), les organisations régionales et sous-régionales doivent faire beaucoup plus pour régler les crises actuelles, sous réserve du règlement des questions de financement qui, a-t-il indiqué, relèvent de la volonté politique des États.  Pour les États-Unis, ces organisations ont montré leur importance dans le monde entier, notamment sur le continent américain avec l’action menée par l’Organisation des États américains (OEA) pour répondre aux crises au Nicaragua et au Venezuela.  En Asie, a-t-il noté, l’ASEAN a aussi travaillé sur le Myanmar et appelé à la mise en œuvre du mémorandum d’accord pour faciliter le retour des réfugiés dans l’État rakhine.  De même, en Afrique, les Nations Unies et l’Union africaine ont travaillé à des initiatives communes, notamment pour prévenir et résoudre les conflits.

S’agissant de la question du financement des opérations de soutien à la paix de l’UA, le délégué a déploré que la communauté internationale ne soit pas encore parvenue à s’entendre sur un texte de consensus.  Pour les États-Unis, a-t-il dit, il existe une possibilité d’accord sur des éléments qui vont bien au-delà des deux dernières résolutions sur cette question tout en tenant compte des préoccupations en matière de supervision du Conseil et de primauté pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. 

Pour les États-Unis, toute nouvelle résolution doit réaffirmer l’engagement de l’UA de financer 25% des opérations de soutien à la paix et de respecter les conditions préétablies par le Conseil.  Celui-ci doit notamment conserver le contrôle des opérations menées avec des fonds des Nations Unies, a-t-il insisté. 

M. KAREL JAN GUSTAAF VAN OOSTEROM (Pays-Bas) a estimé qu’une institutionnalisation de la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales permettra de renforcer la prévention de conflit.  Pour que les Nations Unies et les organisations régionales travaillent davantage ensemble, il faut mener une réflexion plus large.  Selon le représentant, les missions conjointes d’évaluation des faits devraient être la règle et non l’exception, ceci afin d’avoir une vision claire des évènements sur le terrain.  La Commission de consolidation de la paix devrait en outre voire son rôle renforcé, a encore plaidé le représentant. 

Mme KATHERINE ZAPPONE, Ministre de l’enfance et de la jeunesse de l’Irlande, a indiqué que dans son pays, le processus de paix a énormément bénéficié du soutien continu de l’Union européenne, et que sa simple appartenance à l’UE a joué un rôle clef pour mettre un terme au violent conflit. 

Elle s’est dite convaincue que l’analyse régionale, la coopération et le partage de résultats peuvent contribuer à fournir des réponses plus efficaces aux conflits et à construire des sociétés pacifiques.  Pour sa part, l’Irlande soutient le programme pour les femmes et la paix et la sécurité, convaincue que si les femmes sont intégrées dans les processus de paix, les accords obtenus seront plus durables. 

S’agissant du maintien de la paix, elle est consciente de l’importance de veiller à ce que les efforts répondent aux nécessités de la situation, que les ressources correspondent aux mandats et que les mesures prises soient soutenues par une volonté politique.  Il importe également de tenir compte des besoins sur le terrain lors de la conception des mandats des missions, a-t-elle indiqué, ajoutant que l’efficacité des opérations de maintien de la paix dépend également de la conduite de ceux qui sont chargés de les mettre en œuvre. 

Mme VALENTINE RUGWABIZA (Rwanda) a relevé le contexte adéquat de ce débat, alors même que l’Union africaine cherche à obtenir l’aval du Conseil de sécurité pour un cadre de partage des coûts du financement des opérations de soutien de la paix autorisées par le Conseil.  Elle a insisté sur la coopération effective des Nations Unies avec les organisations régionales, notamment l’Union africaine.  À titre d’exemple, elle a mentionné le Cadre commun des Nations Unies et de l’Union africaine pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité, signé à New York en 2017.  Elle a également mentionné le Fonds pour la paix de l’Union africaine lancé en Novembre 2018 qui permettra à cette dernière de financer 25% du budget de ses opérations de maintien de la paix ainsi que ses activités de médiation et de diplomatie préventive. 

La représentante a, en outre, signifié que si les États membres de l’Union africaine avaient la responsabilité première du financement de ce Fonds, cela n’excluait pas un rôle plus important des partenaires tels que les Nations Unies dans le contexte du Chapitre VIII de la Charte.  Elle a ainsi appelé à un renforcement du partenariat entre les deux organisations en ce qui concerne la gestion des conflits sur le continent.  Le financement des opérations de soutien de la paix menée par l’Union africaine est une opportunité pour améliorer le partenariat ONU-UA, a-t-elle encore martelé.  Et c’est pour cela, a-t-elle continué, que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a appelé les membres africains du Conseil de sécurité à proposer un projet de résolution sur le financement des opérations menées par l’Union africaine par le biais des contributions de l’ONU telles que mentionnées dans les résolutions 2320 (2016) et 2378 (2017). 

Soulignant que le continent hébergeait la majorité des opérations de maintien de la paix de l’ONU et que la majorité des Casques bleus étaient africains, elle a argué du fait qu’avec un meilleur financement des opérations de l’Union africaine, il serait possible d’améliorer grandement la capacité de réponse et la gestion des situations de crise.  « Une architecture africaine de paix et sécurité bien financée n’est pas seulement une priorité africaine, c’est un bien public mondial », a-t-elle affirmé. 

M. CHEIKH NIANG (Sénégal) a soutenu d’emblée les membres africains du Conseil de sécurité dans la poursuite de leurs efforts destinés à trouver des réponses efficaces au financement prévisible des opérations de paix de l’Union africaine autorisées par les Nations Unies, à travers des contributions statutaires de l’ONU.  Notant que la plupart des conflits trouvent leur origine dans la pauvreté, l’exclusion, les inégalités sociales, la mauvaise gouvernance, les violations des droits de l’homme, la monopolisation du pouvoir et l’impunité, le représentant a rappelé que la responsabilité première en matière de paix et de sécurité ainsi que de développement socioéconomique incombe aux États eux-mêmes.  Il revient ainsi aux gouvernants de veiller à la participation de l’ensemble des segments de la société, en particulier des femmes, des jeunes, de la société civile et du secteur privé, en vue de faire de l’inclusion et de la cohésion sociale des priorités absolues dans la promotion de la culture de la paix, a expliqué le représentant.

Toutefois, aucun pays, en particulier en Afrique, ne peut à lui seul relever les nombreux défis et menaces à la stabilité comme le terrorisme, l’extrémisme violent, la piraterie maritime ou encore la criminalité transnationale, les pandémies et les changements climatiques.  En conséquence, a poursuivi le représentant, des partenariats s’avèrent indispensables en vue d’une mutualisation des efforts et des moyens d’action en matière de prévention et de règlement des crises, de maintien et de consolidation de la paix.  Il a exhorté à donner la priorité à la prévention « afin de minimiser les éventuels coûts qui sont souvent plus onéreux s’il s’agit d’un règlement de conflit, de leur gestion et de la reconstruction ». 

S’agissant spécifiquement de la coopération ONU-UA, il convient, selon la délégation sénégalaise, d’œuvrer dans l’esprit du rapport HIPPO et des résolutions 2320 (2016) et 2378 (2017) du Conseil de sécurité, pour ce qui est de la question du financement prévisible et durable des opérations de soutien à la paix de l’UA, afin de rendre effective l’initiative de l’UA de « faire taire les armes d’ici à 2020 ».  Il convient aussi, a-t-il ajouté, de renforcer les capacités africaines d’alerte précoce et de réponse rapide en accordant un rôle plus dynamique au Conseil de paix et de sécurité de l’UA, au Système continental d’alerte rapide et au Conseil des sages, de nature à faire de la prévention, la pierre angulaire de l’architecture africaine de paix et de sécurité.  Dans le même esprit, il a appelé à relever le rôle essentiel que jouent les organisations sous-régionales telles que la CEDEAO.

Pour M. KORO BESSHO (Japon), il suffit de voir la croissance régulière affichée par les pays du Sud-Est asiatique grâce à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) pour mesurer l’importance des organisations régionales et sous-régionales.  C’est dans cet esprit que le Japon a voulu travailler ensemble avec des partenaires multilatéraux pour la promotion de la paix, la stabilité et le développement en Afrique dans le cadre d’un processus inclusif et ouvert, a indiqué le représentant qui a rappelé les débuts, en 1993, de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).

Il a salué le fait que le Conseil de sécurité envisage des mesures concrètes pour établir un mécanisme de financement partiel des opérations de soutien à la paix de l’UA.  Pour maximiser son efficacité, a-t-il ajouté, il conviendrait d’axer les discussions sur les améliorations opérationnelles et la reddition de comptes, tant du côté des missions de l’ONU que de l’UA, grâce notamment à une rationalisation de leur mandat respectif afin de leur permettre de se concentrer sur les tâches qu’elles ont le plus de capacités à réaliser.  Il a également appelé à examiner de manière sérieuse la question du financement.

L’histoire nous rappelle que la solidité des institutions globales à même de garantir le maintien de la paix et de la sécurité internationales émane de l’engagement de tous les États envers le multilatéralisme, a déclaré M. GUILLERMO FERNÁNDEZ DE SOTO (Colombie).  Depuis la création de l’organisation des Nations Unies et de l’Organisation des États américains (OEA), les menaces à la paix et à la sécurité ont changé, a reconnu le représentant, et génèrent des crises de grande ampleur aux répercussions régionales.  Face aux défis de notre temps, il a jugé « indispensable » de renforcer le multilatéralisme et de faire usage des mécanismes existants. 

Pour sa part, l’OEA peut compter sur un arsenal juridique permettant l’adoption de stratégies fondées sur une connaissance profonde des conditions sur le terrain, comme la Mission d’observation électorale de l’OEA et la Mission d’appui au processus de paix en Colombie.  Comme l’OEA, l’Union africaine a été en mesure d’intervenir au moment opportun et de dégager des consensus permettant de prévenir et de résoudre les crises.  Il a toutefois souligné que les organisations régionales et sous-régionales ne peuvent se substituer aux acteurs nationaux dans la résolution des conflits. 

M. MARIA ANGELA ZAPPIA (Italie) s’est félicité des progrès accomplis depuis l’adoption du Cadre commun ONU-Union africaine et dans la mise en œuvre du Fonds pour la paix de l’UA.  Il a également réaffirmé que son pays reste favorable à l’utilisation des contributions obligatoires des Nations Unies pour financer les opérations de paix africaines, à condition qu’elles soient respectueuses des plus hautes normes en matière de qualité des troupes, de formation, d’équipement, de transparence financière, de respect des droits de l’homme et de discipline.  Pour le représentant, il convient aussi de remédier à la sous-représentation de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité, l’Italie préconisant l’octroi au continent de six sièges non permanents, dont trois de longue durée. 

Le délégué a par ailleurs évoqué la coopération entre les Nations Unies et l’Union européenne dans la prévention des conflits et la consolidation de la paix, un rapport stratégique que l’Italie soutient pleinement, tout comme elle encourage la coopération triangulaire ONU-UE-UA et la complémentarité des actions de l’ONU et de celles de l’OSCE et du Conseil de l’Europe. 

Au niveau sous-régional, a poursuivi le représentant, l’Italie juge crucial d’approfondir la coopération entre l’ONU et d’autres organismes qui peuvent compléter l’action des organisations continentales sur la base d’un principe de subsidiarité.  En Afrique, par exemple, les Nations Unies pourraient profiter de l’importance et de l’efficacité d’organisations telles que la CEDEAO et l’IGAD, a-t-il fait valoir.  Il a ainsi rappelé que, l’an dernier, en travaillant de manière coordonnée avec la CEDEAO, il avait été possible de faire aboutir la crise gambienne sur une passation de pouvoir pacifique. 

M. NABEEL MUNIR (Pakistan) a indiqué que le Chapitre VI de la Charte fournit un cadre d’action permettant de placer le règlement pacifique des conflits au centre de l’architecture de paix et de sécurité.  Le Chapitre VIII va plus loin encore en assurant une synergie des efforts de l’ONU et des organisations régionales, les pays d’une région étant mieux à même de comprendre les défis rencontrés localement et d’y répondre, s’est-il félicité, qualifiant à cet égard de « point d’inflexion » le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine. 

Pour le représentant, l’engagement actif de la communauté internationale et l’accord des gouvernements bénéficiaires sont essentiels pour construire une paix inclusive et durable.  Le Pakistan s’enorgueillit, à ce propos, de fournir des troupes servant avec professionnalisme et dévouement l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), a souligné M. Munir, exprimant le soutien de son pays à un financement prévisible, durable et souple des opérations de paix de l’UA, à commencer par celles autorisées par le Conseil de sécurité.  Il a, d’autre part considéré, que le succès de telles opérations reposait sur des mandats séquencés et financés de manière adéquate par le Conseil.  Enfin, il a souhaité qu’il soit tenu compte de la sécurité des Casques bleus dans l’établissement des mandats et que l’examen des performances de ces hommes et femmes se fasse de manière holistique. 

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. SAMUEL MONCADA (Venezuela) a réitéré que la responsabilité primordiale du maintien de la paix et de la sécurité internationales revient aux Nations Unies et que la fonction des organisations régionales ne doit en aucune manière s’y substituer.  Reconnaissant que le rôle des organisations régionales et sous-régionales a pris de l’ampleur et qu’elles connaissent mieux les réalités, les dynamiques et les antécédents des conflits sur le terrain, la délégation s’est prononcée en faveur d’un soutien de la part des Nations Unies.  Elle a aussi souligné le rôle important des accords ou organismes régionaux et sous-régionaux dans la promotion de la paix et de la sécurité ainsi que dans le développement économique et social par le biais de la coopération entre pays.  Pour le Mouvement des pays non alignés, la Commission de consolidation de la paix doit mettre en place une coordination et une alliance dynamique entre les organismes régionaux et sous-régionaux afin que leurs efforts reçoivent l’attention et le soutien nécessaires. 

Pour M. OMAR CASTAÑEDA SOLARES (Guatemala), l’importance croissante des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des conflits nécessite une coopération complexe et multidimensionnelle.  Toutefois, nonobstant la relation étroite entre l’ONU et l’Union africaine dans la mise en place d’opérations de maintien de la paix, il incombe en premier lieu aux autorités nationales de déterminer les priorités et les stratégies d’appui à la paix.  Pour le Guatemala, l’Organisation des États américains (OEA) demeure un forum favorisant la prévention et la résolution des conflits, notamment par le biais de la Charte démocratique interaméricaine. 

M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a rappelé que son pays préside actuellement la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), une organisation sous-régionale qui a toujours travaillé à une pleine coopération avec les Nations Unies, notamment en matière électorale.  La SADC joue d’ailleurs une importance cruciale dans le maintien dans la région australe, et la mission préventive qu’elle a déployée au Lesotho a créé un environnement stable pour la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles recommandée par la SADC elle-même.  Avec l’Union africaine, la SADC veillera en outre à ce que les importantes élections à venir en République démocratique du Congo se déroulent pacifiquement et dans de bonnes conditions, a fait savoir le représentant. 

Il a ensuite déclaré que sa délégation soutient la demande de financement, par les Nations Unies, des opérations de l’Union africaine autorisées par le Conseil de sécurité, tant elles sont essentielles et nécessitent des financements prévisibles et durables, afin de garantir leur succès. 

Mme AMAL MUDALLALI(Liban) a souligné que le monde est confronté à de nombreux défis sans précédent sans compter les nouvelles menaces émergeantes, notamment le terrorisme, les menaces de la cybersécurité et les changements climatiques.  De telles menaces appellent à faire de la prévention, un outil sur le long terme pour la consolidation et la pérennisation de la paix, a-t-elle estimé.  Elle a salué, à cet égard, la détermination du Secrétaire général de placer la prévention au cœur de la réforme de l’architecture de la paix et de la sécurité des Nations Unies.  Ceci suppose le renforcement entre les États, les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales. 

La représentante a estimé que le Liban représente une source d’inspiration en matière de renaissance d’un pays relevant d’un conflit, grâce notamment à cette coopération multiple qui a permis d’appuyer la résolution du conflit, le relèvement économique et la consolidation de la paix.  L’action conjuguée du monde arabe et de la communauté internationale, ainsi que la contribution des Nations Unies a été centrale au relèvement du Liban, a souligné la déléguée, précisant que diverses résolutions du Conseil de sécurité, notamment la 425, ont joué un rôle significatif à cet égard.  Elle a également cité les initiatives de la Ligue des États arabes, notamment les Accords de Taëf en 1989 qui ont permis de mettre un terme à la guerre civile libanaise. 

M. NUNO VAULTIER MATHIAS (Portugal) a exprimé son appui aux réformes des Nations Unies initiées par le Secrétaire général, notamment l’accent mis sur la prévention des conflits, la primauté de la politique et le recours à la diplomatie pour parvenir à une paix durable.  Il a appelé à aller au-delà du binôme « maintien de la paix/imposition de la paix » et à mettre en place des mécanismes d’alerte précoce et de médiation afin de prévenir l’éclosion et l’aggravation des conflits. 

Selon le représentant, les organisations régionales et sous-régionales doivent être les « premiers intervenants » lors des crises internationales, en s’efforçant de réduire les tensions et en s’attaquant aux causes profondes des conflits.  À cette fin, il a préconisé le renforcement de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine dans le cadre des opérations de maintien de la paix, avec « l’action complémentaire » de l’union européenne. 

Citant en exemple la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), il a rappelé que les organisations régionales constituent également des plateformes de dialogue et de coopération.  Concluant, le délégué a souligné le besoin d’adapter les mandats du Conseil de sécurité aux contextes dans lesquels ils prennent place, comme la force de réaction rapide de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), à laquelle participe le Portugal. 

M. ARIEL DAVID GONZÁLEZ SERAFINI (Argentine) a réaffirmé l’appui de son pays au système de maintien de la paix et de la sécurité internationales, sous l’égide des Nations Unies.  Les différents mécanismes mis en place afin d’assurer le maintien de la paix doivent faire partie intégrante d’une stratégie holistique visant à prévenir les conflits, comprenant notamment le développement durable et les droits de l’homme.  Il incombe en premier lieu au Conseil de sécurité d’assurer le maintien, la consolidation et la construction d’une paix durable, a poursuivi le délégué.  Pour lui, le multilatéralisme au niveau régional, la coopération entre les États et les organisations régionales et sous-régionales constituent des outils « hautement efficaces » pour assurer la prévention et la résolution des conflits, tout comme les bons offices du Secrétaire général et de ses envoyés spéciaux. 

M. GEORG HELMUT ERNST SPARBER (Liechtenstein) a rappelé qu’après la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a mené un processus d’intégration politique et économique réussi.  Un processus dans lequel l’Union européenne a joué un rôle majeur dans la stabilité et la paix au profit de l’ensemble des partenaires européens, y compris en faveur des États non membres comme son pays.  Toutefois, a-t-il nuancé, depuis les années 1990, le continent a été témoin de tensions croissantes et de la détérioration de la situation sécuritaire en Europe. 

À cet égard, M. Sparber a soutenu les efforts déployés dans le cadre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) pour la résolution de conflits sur le continent européen, notamment en Ukraine, en Géorgie, en Moldavie et au Nagorno-Karabakh.  Pour lui, l’OSCE continue d’avoir un rôle important en tant qu’espace de dialogue.  En effet, a-t-il poursuivi, la récente exacerbation des tensions en mer d’Azov et dans le détroit de Kertch constitue un motif de grande préoccupation et démontre de nouveau que dans le cas du conflit dans et autour de l’Ukraine, le droit international est « purement et simplement bafoué ».  En conclusion, en tant que membre du Groupe des Amis de la médiation, le Liechtenstein salue l’engagement du Secrétaire général à renforcer les capacités de l’ONU dans les actions de prévention précoce. 

M. THABO MICHAEL MOLEFE (Afrique du Sud) a déclaré que son pays a toujours donné la priorité au renforcement des partenariats entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales, notamment l’Union africaine, dans les domaines de la prévention et la résolution des conflits.  Il a réaffirmé son appui « ferme » à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un redoublement de la diplomatie et de la prévention des conflits. 

L’Afrique du Sud a fait usage de médiation et de bons offices afin de résoudre les conflits dans la région, notamment au Burundi, au Soudan et à Madagascar, a-t-il poursuivi.  Toutefois, le manque d’appui dans la consolidation de la paix a trop souvent réduit ces efforts à néant, a déploré le représentant, et mené à la reprise conflits.  Il faut donc s’attaquer aux causes profondes des conflits, en s’appuyant au premier chef sur les organisations régionales et sous-régionales.  Néanmoins, le manque de financement prévisible des opérations de maintien de la paix continue de présenter des défis pour les pays d’Afrique.  « Pendant que les Africains risquent leur vie pour préserver la paix et la sécurité sur le continent », l’Union africaine continue de mener des opérations sans financement adéquat, a regretté le délégué. 

M. JIE MING JEREMY CHUA (Singapour) a indiqué qu’en tant qu’État fondateur de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), il y a 51 ans, au moment où le monde était en proie à une grande instabilité géopolitique, son pays avait pu mesurer l’impact des actions accomplies en dépit de différences parfois importantes. 

Ce fut, a-t-il dit, une grande réalisation, se félicitant qu’aujourd’hui, chaque État membre de cette organisation régionale reste attaché au consensus et à la résolution des différends à travers les « mots et non les armes ».  Estimant que l’ONU ne peut prévenir ni traiter les menaces contemporaines à elle seule, il a appelé les États et les organisations régionales à s’impliquer de manière significative pour compléter son action, citant notamment en exemple le plan d’action 2016-2020 pour la mise en œuvre du partenariat global entre l’ASEAN et les Nations Unies.  Il s’est félicité, à cet égard, de l’adoption, la semaine dernière, par l’Assemblée générale de sept résolutions relatives au renforcement de la coopération entre les organisations régionales et l’ONU. 

M. MATHIAS LICHARZ (Allemagne) a souligné le ferme soutien de son pays à la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales sous-régionales dans la prévention et le règlement des conflits et la consolidation de la paix.  Une telle coopération, si elle est complémentaire et concertée, permet une mise en œuvre plus efficace des mandats et partant de meilleurs résultats sur le terrain.  Il a cité quelques exemples fructueux de cette coopération pour illustrer son propos, à savoir le Comité directeur ONU-UE pour la gestion des crises et l’Accord-cadre ONU-UA. 

Le représentant a plaidé pour la promotion d’une approche holistique et coordonnée pour une paix durable.  En tant qu’État Membre, il a préconisé d’identifier les synergies et de travailler ensemble pour la paix dans le cadre d’un partage des responsabilités pour éviter tout chevauchement et double emploi. 

S’exprimant au nom du Groupe des pays nordiques, M. TORE HATTREM (Norvège) a estimé que les réformes en cours à l’ONU et au sein de l’Union africaine doivent permettre d’améliorer la capacité qu’a la communauté internationale de relever les défis contemporains en matière de paix et de sécurité internationales.  Pour le représentant, les acteurs régionaux sont souvent les premiers à ressentir les signes avant-coureurs d’un conflit.  Ils peuvent ainsi avoir un rôle clef dans la prévention et, par voie de conséquence, devenir des partenaires essentiels des Nations Unies pour la mise en œuvre d’accords de paix, pour la lutte contre le terrorisme ainsi que pour la prévention de l’extrémisme violent et la gestion des questions migratoires.  S’agissant des opérations de maintien de la paix de l’ONU, le délégué a plaidé pour des mandats « taillés sur mesure » en fonction des conditions sur le terrain et des partenariats conclus avec des organisations régionales, comme c’est notamment le cas avec l’Union africaine et ses organisations sous-régionales. 

À cet égard, les pays nordiques saluent et soutiennent les efforts de l’ONU et de l’UA pour renforcer la coopération et la coordination dans le domaine de la paix et de la sécurité et dans la mise en œuvre des programmes respectifs de développement durable.  En unissant leurs forces, les deux organisations peuvent apporter une aide plus efficace et plus cohérente aux États membres qui s’emploient à consolider la paix et à créer des sociétés résilientes et prospères, a fait valoir le représentant en se félicitant de la signature, en moins de deux ans, de deux accords-cadres importants.  Il s’est enfin prononcé pour qu’un soutien politique et financier supplémentaire soit apporté à l’UA afin de permettre la pleine réalisation du partenariat ONU-UA. 

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a déclaré que la Côte d’Ivoire, qui assure la présidence tournante du Conseil en décembre, est « l’illustration parfaite » du thème du présent débat.  Il a salué les progrès réalisés par ce pays voisin pour parvenir à une réconciliation et une stabilité durables, avec l’appui de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDAO), de l’Union africaine et de l’ONU.  De son côté, le Mali est engagé « résolument » dans une sortie de crise durable, en veillant à la consolidation des institutions étatiques et au renforcement de la légitimité de l’État.  Il continue de privilégier le dialogue inclusif et la concertation régulière afin de trouver une solution aux problèmes qui l’affectent, tout en favorisant la reconstruction économique et sociale. 

Le Gouvernement, a poursuivi le représentant, s’efforce de mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.  M. Konfourou s’est félicité, par ailleurs, de la solidarité « agissante » des organisations régionales et sous-régionales telles que l’Union européenne, le G5 Sahel et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). 

Pour Mme KAREN VAN VLIERBERGE (Belgique), l’importance des organisations régionales et sous-régionales dans la prévention des conflits, n’est plus à démontrer, notamment en Afrique, où des progrès importants ont été réalisés.  Lorsqu’une crise éclate, les États voisins, la sous-région et le continent sont mieux armés pour régler les problèmes transfrontaliers de façon consensuelle, a-t-elle indiqué. 

Elle a également vu dans l’exemple de l’Union européenne une véritable « success story » qui a permis la plus longue période de paix de l’Europe moderne.  C’est pourquoi, la Belgique soutient par principe l’intégration régionale.  Elle a fait part de sa détermination à appuyer l’Union africaine (UA) notamment afin de rendre plus prévisible, plus durable et plus souple le financement des opérations de paix menées par l’UA.  Pour la Belgique, ce principe est acquis, il s’agit maintenant d’en déterminer les modalités concrètes. 

En matière de division des tâches et des responsabilités entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales, plus précisément dans le cas africain, « notre approche est guidée par deux principes centraux »: la complémentarité et la subsidiarité.  Elle a cité, à cet égard le cas de la Gambie, un « bel exemple », selon elle, de mise en pratique de la notion de subsidiarité dans le cadre d’une action de la CEDEAO, sous les auspices de l’UA et de l’ONU qui a permis une transition vers la démocratie de manière largement pacifique.  S’agissant de la complémentarité, l’exemple de la Guinée-Bissau illustre ce principe sur le terrain dans le cadre du « Groupe des cinq à Bissau » (ONU, UA, UE, la Communauté des pays de langue portugaise, et la CEDEAO).

Estimant que les rôles des différentes parties prenantes dans la prévention et la résolution des conflits sont « inextricablement liés », M. LAZARUS O. AMAYO (Kenya) a déclaré que des institutions judiciaires et sécuritaires nationales stables et inclusives sont essentielles pour parvenir à la paix et la sécurité.  De même, les organisations régionales et sous-régionales sont des vecteurs importants de la diplomatie préventive et de la résolution des conflits qui doivent être renforcés.  Afin de prévenir la résurgence des conflits, le représentant a appelé à un financement stable des opérations de maintien de la paix, donnant pour exemple la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), qui souffre d’un financement imprévisible. 

Par ailleurs, bien que le maintien de la paix et de la sécurité internationales relève en premier lieu du Conseil de sécurité, M. Amayo a estimé qu’il incombe à l’ensemble du système des Nations Unies d’appuyer les organisations régionales telles que l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) ou le Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA). 

M. SVEN JÜRGENSON (Estonie) a souligné que la paix ne sera durable que si les causes à l’origine des conflits sont traitées et les conditions pour le développement créées.  Pour le représentant, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour trouver les moyens de soutenir et de mobiliser la nécessaire volonté politique d’aller de l’avant dans la prévention et la résolution de conflits.  En ce sens, la coopération et la coordination entre les acteurs internationaux, régionaux et sous-régionaux sont essentielles, de même que la gouvernance démocratique, l’état de droit, ainsi que la protection des droits de l’homme et des institutions transparentes et redevables.

M. OMAR KADIRI (Maroc) a estimé que les initiatives lancées par le Secrétaire général répondent au besoin « impératif » d’adapter les opérations de maintien de la paix à la nature de plus en plus complexe des conflits contemporains.  Les opérations de paix de l’ONU doivent appuyer les organisations régionales et sous-régionales, tout en privilégiant la prévention des conflits et leur résurgence.  Il s’est réjoui de l’accord conclu sur la notion de performance dans le contexte des opérations de maintien de la paix lors de la dernière session du Comité des 34, qui reconnaît qu’il s’agit là d’une responsabilité commune et partagée par tous les acteurs. 

« L’Afrique a le désir sincère de prendre son avenir en main », a poursuivi M. Kadiri, en appelant au renforcement des liens entre les Nations Unies et l’Union africaine, illustré par l’adoption, en avril 2017, du Cadre commun ONU-UA pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité.  S’agissant du financement des opérations de maintien de la paix, il a appelé la communauté internationale à intensifier son financement des opérations menées sous l’égide de l’Union africaine afin qu’elles puissent réaliser leurs objectifs. 

Mme ANAYANSI RODRÍGUEZ CAMEJO (Cuba) a salué le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine visant à appuyer les opérations de maintien de la paix sur le continent.  Tout en estimant que la prévention des conflits est la responsabilité première des États Membres, elle s’est félicitée de l’action de l’Union africaine et des contributions des Nations Unies à la paix et à la sécurité en Afrique, qui, a-t-elle relevé, accueille le plus grand nombre d’opérations de maintien de la paix.  Les efforts déployés par les deux organisations sur ce continent doivent être soutenus par des ressources prévisibles, a-t-elle insisté. 

La représentante a, par ailleurs, estimé que les organisations régionales et sous-régionales devaient venir en soutien et ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des États.  Elle a insisté, à cet égard, sur le respect de la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale des pays.  Pour finir, elle a appelé à s’attaquer aux causes profondes des conflits et la communauté internationale à multiplier les efforts pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030.

M. RICHARD GALBAVY (Slovaquie) a encouragé le Conseil de sécurité à continuer d’établir des partenariats avec différentes parties prenantes, les institutions multilatérales et les organisations régionales et sous-régionales en mettant davantage l’accent sur la prévention des conflits et le concept de la pérennisation de la paix.  Il a également souligné que la mise en œuvre de la réforme en cours à l’ONU et de la Déclaration d’engagements communs pour le maintien de la paix sont essentielles pour renforcer les capacités de réaction de l’ONU face aux nouveaux défis, y compris en termes de médiation, de prévention et de pérennisation de la paix.

Il a fait remarquer qu’au-delà de la proximité avec le terrain, les organisations régionales et sous-régionales apportent leurs réseaux, leur expertise et leur compréhension du terrain ce qui leur permet de jouer un rôle primordial dans les domaines de la paix et la sécurité, y compris par la médiation et le règlement de conflits.

Le représentant a rappelé que la Slovaquie allait présider l’OSCE en 2019 et, qu’à ce titre, elle chercherait à jeter des ponts pour soutenir le multilatéralisme et promouvoir la prévention des conflits mais aussi à répondre aux besoins des personnes sur le terrain.  Au fil des ans, la coopération ONU-OSCE s’est étoffée, a constaté le représentant soulignant la volonté de la Slovaquie de poursuivre sur cette voie sur la base des principes de complémentarité, de synergies et de subsidiarité.

Pour M. ESHAGH AL HABIB (République islamique d’Iran), la contribution la plus significative que peut faire un pays à la paix est de se conformer aux principes de la Charte des Nations Unies dans ses relations avec les autres États.  L’émergence de conflits est trop souvent le résultat de violations de ces principes par une des parties au conflit, a-t-il noté.  Notre région continue de payer un lourd tribut en raison de la décision de certains pays de recourir à la force pour favoriser leurs intérêts nationaux, a déploré M. Al Habib.  À l’opposé, le recours par les États aux bons offices et à la médiation permet de réduire les tensions, de rétablir la confiance et de faciliter les négociations de paix.  Pour être efficaces, ces efforts doivent en outre se fonder sur l’impartialité, a ajouté le représentant.  Le rôle de l’ONU et des organisations régionales doit être complémentaire, et toute action doit se faire dans le respect de la Charte des Nations Unies, du consentement des parties et de la souveraineté des États. 

Mme INA HAGNININGTYAS KRISNAMURTHI (Indonésie) a indiqué que la coopération entre son pays et l’Afrique remonte à la Conférence historique de Bandung en 1965 et n’a fait que se renforcer depuis.  De plus, en tant que membre fondateur de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), l’Indonésie soutient fermement les actions interrégionales entre l’Asean et d’autres parties du monde.  Elle a salué la volonté d’améliorer la coopération entre l’ONU et les organisations régionales en vue de prévenir les conflits et de promouvoir leur résolution de façon pacifique.  De même, elle a appelé le Conseil de sécurité à promouvoir le dialogue en associant toutes les parties concernées afin de parvenir à une paix durable. 

La représentante a ensuite insisté sur l’importance d’allouer des ressources adéquates pour garantir que les mécanismes régionaux puissent mener à bien leur mission.  Elle a indiqué que son pays continuera de jouer son rôle pour permettre de tirer le meilleur profit de l’expertise régionale.  L’Indonésie, a-t-elle ajouté, est déterminée, lorsqu’elle rejoindra le Conseil de sécurité en tant que membre non permanent, d’œuvrer activement pour la promotion du dialogue, le principe de prévention et du règlement pacifique des conflits. 

M. YURIY VITRENKO (Ukraine) a expliqué que dans le contexte de l’agression militaire actuelle que connaît son pays, l’Ukraine est plus que jamais consciente du besoin de renforcer les instruments existants et d’améliorer davantage les pratiques à la disposition de la communauté internationale pour accroître l’efficacité des efforts collectifs dans la prévention et le règlement de conflits.  C’est d’autant plus important dans le monde actuel qui est marqué par un manque de confiance mutuelle, a estimé le représentant, regrettant les politiques et actions belliqueuses qui « donnent le ton des discussions et interactions en ce moment ». 

Partant d’une perspective européenne, l’Ukraine souhaiterait voir une coopération plus solide entre les Nations Unies et l’OSCE, saluant à cet égard la nouvelle pratique d’organiser des séances d’information annuelles du Président de l’OSCE au Conseil de sécurité ainsi que des réunions annuelles entre les membres du personnel de ces deux organisations.  Le représentant a toutefois regretté que d’un point de vue pratique cette coopération reste relativement limitée.  Il s’est dit d’avis que les parties gagneraient à la renforcer, soulignant que l’OSCE est aux premières loges des efforts internationaux pour régler le conflit entre l’Ukraine et la Russie.  Le représentant en a profité pour rappeler que l’option d’une mission de maintien de la paix dans les territoires occupés de la région du Donbass, mandatée par le Conseil de sécurité, « était toujours sur la table ».

Le délégué a ensuite souligné l’importance des mesures visant à renforcer la confiance pour les processus politico-diplomatiques de règlement de conflits.  À cet égard, l’Ukraine demande à la Fédération de Russie de relâcher tous les prisonniers politiques ukrainiens ainsi que toutes les personnes illégalement détenues, y compris les équipages des trois navires ukrainiens capturés le 26 novembre dans les eaux internationales de la mer Noire.  Il s’agirait à ses yeux d’un pas important de la part de la Russie pour prouver sa volonté de s’engager sur la voie de la désescalade.  Des mesures concrètes s’imposent également pour atténuer les tensions dans la région de la mer d’Azov et l’Ukraine demande aussi à la Russie de libérer les 24 « prisonniers de guerre ukrainiens » et de lui rendre ses trois navires saisis le 25 novembre, mais aussi de rétablir la liberté de navigation dans la mer d’Azov et dans le détroit de Kertch.  Le représentant a estimé que l’OSCE et sa mission spéciale de suivi en Ukraine, avec le soutien des pays du format Normandie, pourraient jouer un rôle indispensable.  « Pour notre part, nous sommes prêts à nous engager dans des négociations constructives en vue de trouver une solution à ce conflit », a conclu le représentant.

M. JOSE SINGER (République dominicaine) a estimé vital le partenariat entre les Nations Unies et les organisations régionales pour aborder les défis de la sécurité internationale contemporaine.  À titre d’exemple, il a estimé que les partenariats entre le Conseil de sécurité et les organisations régionales pourraient servir de base solide pour le futur agenda de sécurité mondiale.  « La Charte des Nations Unies souligne l’importance centrale de la prévention des conflits comme une responsabilité partagée du système des Nations Unies », a-t-il ajouté, expliquant que telle était l’interprétation de la République dominicaine du Chapitre VIII de la Charte. 

Le représentant a ensuite défendu le multilatéralisme comme formule efficace pour faire front aux crises et aux conflits qui peuvent affecter la sécurité et la paix.  « Nous avons vu de nombreux exemples réussis de gestion, par des organisations régionales, de crises naissantes qui n’ont pas débouché sur des conflits, a-t-il encore insisté.  Et d’ajouter que pour que la coopération fonctionne à long terme, il estimait qu’il faut un règlement systématique basé sur la reconnaissance des menaces et travailler de concert pour y répondre. 

M. MOHAMED OMAR MOHAMED GAD (Égypte) a souligné l’importance d’intensifier les efforts des États Membres pour appuyer le maintien de la paix et la sécurité en Afrique.  L’établissement prochain, au Caire, du Centre africain pour la reconstruction post-conflit de l’Union africaine permettra d’accompagner ces efforts.  Le représentant a également précisé que dans le cadre de sa présidence, en 2019, de l’Union africaine, l’Égypte compte faire de cette organisation régionale le principal partenaire de l’ONU en Afrique.  Pour parvenir à la paix, il faut adopter une vision à long terme et traiter des problèmes auxquels sont confrontés les États d’Afrique, a fait valoir le représentant. 

Poursuivant, il a préconisé un engagement stratégique dans des projets concrets permettant de traiter des racines de l’instabilité.  De même, l’aide internationale doit accorder la priorité aux projets dédiés au renforcement des institutions locales et au développement de la paix.  Enfin, il a jugé nécessaire d’investir dans le renforcement des capacités des États. 

M. FREDERICO SALOMÃO DUQUE ESTRADA MEYER (Brésil) a relevé que les organisations régionales offrent souvent une perspective unique des dynamiques de conflit et s’est félicité du rôle qu’elles ont joué dans des processus de paix, comme en Haïti, au Soudan du Sud, au Burundi ou en République centrafricaine.  Il a fait observer que le défi est de passer d’une approche orientée vers les crises à un engagement à long terme en faveur de la promotion de cycles de paix et de développement.  Créer une paix durable relève d’une conduite collaborative, a-t-il poursuivi, et implique souvent que les partenaires extérieurs, les organisations régionales et sous-régionales, les pouvoirs publics et les acteurs locaux travaillent ensemble. 

M. SERGE LEON A. CHRISTIANE, de l’Union européenne, a fait observer que la prévention des conflits et la consolidation de la paix se trouvent au cœur de l’action extérieure de l’UE, qui coopère de longue date avec l’ONU dans ce domaine, y compris en matière de soutien à la médiation.  L’UE a également engagé des dialogues avec d’autres partenaires, notamment l’Union africaine et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  Dans le cadre de la coopération stratégique, la vingt-quatrième réunion du Comité directeur ONU-UE pour la gestion des crises a permis, la semaine dernière, d’identifier huit domaines d’actions prioritaires pour les trois prochaines années.  La primauté de la politique constitue le fil rouge de ce partenariat, avec la prévention des conflits comme principe directeur, a précisé le représentant.  Et le renforcement du recours aux instruments préventifs dans le cadre des opérations de paix, tels que la médiation, les systèmes d’alerte rapide, la coordination des messages politiques et la communication stratégique y figurent en bonne place. 

Au-delà de ces efforts, il est encore possible de gagner en efficacité, a estimé M. Christiane.  Ainsi, lors de la réunion trilatérale UA-UE-ONU, les dirigeants ont décidé d’accroître et d’élargir la coopération trilatérale aux niveaux politique, économique et opérationnel dans le domaine de la paix et de la sécurité, y compris la prévention des conflits et la médiation; dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’UA.  Les dirigeants ciblent aussi une croissance inclusive et durable, la promotion des droits de l’homme et la lutte contre les changements climatiques. 

Poursuivant, le représentant a noté que l’instabilité ne résulte plus seulement des conflits ouverts, mais de plus en plus de l’insatisfaction des attentes politiques et économiques d’une population à la fois jeune et en pleine croissance, auxquelles s’ajoutent des défis tels que l’extrémisme violent et la criminalité organisée.  Il a demandé de continuer à mettre l’accent sur l’émancipation des femmes et des jeunes et sur le renforcement de la cohésion sociale, et a appelé à se consacrer davantage au renforcement du lien entre la consolidation de la paix et l’engagement des populations locales, notamment à travers les organisations de la société civile.  Pour lui, le développement économique inclusif et le renforcement de la résilience sont au cœur de la prévention.

Mme MARTHA AMA AKYAA POBEE (Ghana) a observé que la nature complexe et multidimensionnelle des conflits contemporains ainsi que les nouvelles menaces à la paix et à la sécurité internationales exigent des partenariats stratégiques et opérationnels entre les Nations Unies et les organisations régionales.  Comme le prévoit le Chapitre VIII de la Charte de l’ONU, la responsabilité de la paix et de la sécurité doit être partagée, le succès de nos efforts conjoints dépendant de notre engagement politique en faveur d’une utilisation plus effective des outils fournis par la Charte, a souligné la représentante.  Elle a estimé que les efforts collaboratifs entre l’ONU et les organisations régionales ont été particulièrement importants dans la gestion de transitions politiques difficiles, la réduction de tensions et l’encouragement au dialogue politique lors de crises électorales. 

Dans ce contexte, la conclusion, en 2017, du partenariat ONU-UA pour la paix et la sécurité est un développement crucial, a-t-elle indiqué, notant que le Cadre conjoint entre les deux organisations offre une plateforme de consultations et d’évaluation des missions.  Le Ghana espère que ces initiatives bénéficieront d’un soutien accru de l’ONU afin d’en tirer un bénéfice maximal pour la prévention et la résolution des conflits ainsi que pour la consolidation de la paix. 

Se félicitant par ailleurs du partenariat multifacette existant entre l’ONU et la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la déléguée a loué le travail accompli dans ce cadre par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), appelant à un renforcement de sa coopération avec la CEDEAO.  Elle a par ailleurs salué l’accent placé par le Secrétaire général sur la diplomatie préventive, les bons offices et la médiation pour le maintien de la sécurité internationale.  Enfin, la représentante a souscrit aux appels en faveur d’un financement prévisible, durable et souple des opérations de paix de l’UA autorisées par le Conseil de sécurité, plaidant au passage pour une plus grande harmonisation des normes entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales. 

M. ION JINGA (Roumanie) a remarqué que la prévention était un instrument central pour la paix et la sécurité internationales, et souligné le caractère « silencieux » de cette stratégie, souvent négligée par les médias, qui se concentre sur les conflits qui ont éclaté, et non sur ceux qui ont été évités. 

Présidant actuellement la Commission de consolidation de la paix (CCP), la Roumanie a fait de la promotion de l’approche régionale l’une des priorités des travaux de cet organe, tout comme le renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, en particulier l’Union africaine.  La mise en œuvre de la consolidation et du maintien de la paix, la promotion de la visibilité de la CCP en tant que lien entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC), sont également deux grands axes de travail de la Roumanie dans ses fonctions de présidente de la CCP.  Enfin, a rappelé M. Jinga, la Roumanie présidera le Conseil européen à partir du 1er janvier 2019, et se portera candidate comme membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2020-2021.

M. RAUF ALP DENKTAŞ (Turquie) a estimé impératif d’établir un partenariat robuste entre les Nations Unies et les organisations régionales pour la prévention et la résolution des conflits.  Notant que la plus grande partie de l’ordre du jour du Conseil de sécurité est consacrée à la paix et aux défis sécuritaires en Afrique, le représentant s’est félicité du renforcement du partenariat entre l’ONU et l’Union africaine, notamment ces 10 dernières années.  De même, il a salué la coordination croissante entre l’UA et les organisations sous-régionales du continent.

Ces efforts permettront, selon lui, de consolider davantage le leadership du continent ainsi que l’appropriation africaine dans ses efforts pour relever les défis qu’affronte la région.  Il a toutefois appelé à tenir compte des contextes et processus régionaux pour aboutir à un partenariat efficace entre l’ONU et les organisations régionales.  De même, a-t-il poursuivi, aucune organisation ne doit imposer une solution clef en main, vu que chaque conflit est singulier.  Pour finir, il a plaidé en faveur de partenariats novateurs et flexibles avec les différentes organisations, estimant ce débat idoine pour faire le bilan des acquis et réfléchir sur les actions futures. 

Mme CATHERINE BOUCHER (Canada) a salué le dénouement des guerres civiles qui ont déchiré le Libéria, la Côte d’Ivoire et la Sierra Leone, y voyant l’illustration de la « détermination et de la persévérance » de la CEDEAO et de l’Union africaine.  Citant encore l’exemple de la Gambie, elle a noté que les partenariats les plus efficaces sont ceux qui reposent sur une coordination étroite entre les partenaires régionaux et internationaux.  La mise en place de mécanismes régionaux d’alerte précoce et du Cadre de coopération sur la paix et la sécurité entre l’ONU et l’UA constituent autant d’avancées dans la consolidation de la paix, a-t-elle ajouté. 

Pour profiter de cet élan, elle a exprimé son appui à des modes de financement des opérations de paix « plus prévisibles, souples et durables », et à l’adoption de mesures inclusives susceptibles de renforcer la confiance entre les gouvernements et leurs populations.  Au Mali, le Canada appuie l’action de la MINUSMA, en consultation avec les autorités locales, afin de parvenir à des solutions de consensus.  « Des collectivités où règne la confiance construisent la paix », a résumé la déléguée.  Et le Canada appuie « fermement » la vision du Secrétaire général sur la prévention des conflits ainsi que les plans de restructuration de l’architecture paix et sécurité des Nations Unies, étayés dans le rapport de l’ONU et de la Banque mondiale intitulé « Chemins pour la paix ». 

M. YASHAR T. ALIYEV (Azerbaïdjan) a déclaré qu’en dépit des appels de la communauté internationale, une partie de son territoire continue d’être occupée par des « forces coloniales », en violation flagrante du droit international.  Il a affirmé que certains États « se déguisent » et agressent d’autres États en se dissimulant derrière des organisations régionales.  Dans ce contexte, il a jugé nécessaire de revoir la coopération avec les organisations régionales concernées dans le but de prévenir les conflits et de bâtir la paix et la sécurité. 

M. KAHA IMNADZE (Géorgie) a souligné que les organisations régionales disposent d’une expertise plus fine des questions locales de sécurité.  S’agissant de l’Europe, le représentant a ainsi cité les outils de prévention et d’alerte de l’OSCE et du Conseil de l’Europe.  Quant à la Géorgie, elle a bénéficié du travail remarquable de l’ONU et de l’OSCE pendant deux décennies dans la prévention et la résolution de conflits dans les régions aujourd’hui occupées d’Abkhazie et de Tskhinvali.  Le représentant s’est félicité de la mise en place de la Mission de surveillance de l’Union européenne (MSUE) dans ces régions, en lieu et place de celles de l’ONU et de l’OSCE, « bloquées par un membre permanent du Conseil de sécurité ».  Il a toutefois regretté que la MSUE ne puisse accomplir pleinement son mandat en raison du refus d’accès aux territoires par la Fédération de Russie, Puissance occupante.  Quant aux discussions internationales en cours à Genève sur cette question, elles sont coprésidées par l’ONU, l’UE et l’OSCE, a poursuivi le délégué, qui a encore regretté leur blocage et la politisation du travail du Mécanisme de prévention des incidents et d’intervention.

M. MAGDI AHMED MOFADAL ELNOUR (Soudan) a noté que cette réunion intervient à un moment crucial pour son pays qui n’a pas ménagé ses efforts pour contribuer au règlement des conflits en République centrafricaine, au Soudan du Sud et en Libye.  De plus, a-t-il signalé, nous sommes réunis alors que les membres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) redoublent d’efforts au Soudan du Sud, après l’accord de paix signé le 12 septembre à Addis Abeba sous l’égide du Soudan.  Le représentant a exprimé l’espoir que le Conseil de sécurité appuiera les efforts déployés pour parvenir à la paix dans la région.  En 2011, a-t-il rappelé, les avis divergeaient entre l’Union africaine et certains membres du Conseil au sujet des opérations de maintien de la paix au Soudan du Sud.  Aujourd’hui, des divergences subsistent sur l’utilité des sanctions, a-t-il constaté. 

Disant espérer que le Conseil de sécurité appuiera la demande de l’IGAD en faveur d’une révision du mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), le délégué a jugé essentiel de renforcer la coopération entre l’ONU et cet organisme intergouvernemental.  Il convient d’organiser des visites conjointes dans les pays de la région, a-t-il dit, appelant également de ses vœux une coopération entre le Conseil et les acteurs régionaux.  Pour le représentant, la signature de l’accord de septembre ne constitue que la première étape au Soudans du Sud.  Le processus nécessite une coopération renforcée, notamment sur la réconciliation nationale, la cohésion de la société et la justice sociale.  Compte tenu du lien existant entre les populations des deux pays, il faut que la communauté internationale aide ces pays à renforcer leur coopération et contribue à la reconstruction des infrastructures, a-t-il encore plaidé, espérant en conclusion que le Conseil enverra un « message clair » aux pays de la région. 

M. VICTOR MORARU (République de Moldova) a déclaré être favorable à la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales et a jugé nécessaire, à cette fin de créer des synergies et des mécanismes de coordination.  Il a également estimé que la réforme actuelle des piliers des Nations Unies offre l’occasion au Secrétaire général de renforcer ces capacités en la matière.

Le représentant a ensuite souligné que la coopération entre l’ONU et les organisations régionales peut permettre de régler des conflits.  Il a cependant déploré que certains États membres du Conseil de sécurité entravent, selon lui, souvent cette coopération.  Pour le représentant, aucun conflit ne devrait être ignoré par le Conseil de sécurité.  Or la présence de contingents étrangers dans l’est de la République de Moldova est source de préoccupation pour son gouvernement, d’autant que des nombreux appels ont été lancés pour le départ de ces contingents, à ce jour sans résultats. 

M. DANG DINH QUY (Viet Nam) s’est dit d’avis que la consolidation de la paix commande de renforcer la coopération entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.  Afin que cette coopération soit plus efficace, l’État doit jouer un rôle central pour protéger l’état de droit et la société.  Deuxièmement, a poursuivi le représentant, les Nations Unies, qui ont acquis une grande expérience en matière de prévention et de résolution des conflits, devraient apporter une assistance aux organisations régionales et sous-régionales.  La synergie devrait être renforcée grâce au dialogue et à la médiation, a estimé le délégué.  Troisièmement, nous devons adopter une démarche globale afin de tenir compte des liens entre les différentes questions que pose un processus de paix.  Il convient donc de renforcer la coopération dans les domaines de la sécurité, de l’économie et sur le plan socioculturel, a-t-il précisé.  Enfin, a-t-il conclu, en tant que membre de l’ASEAN, le Viet Nam considère que la coopération entre les deux organisations revêt une importance fondamentale pour l’ensemble de la région. 

M. TIJJANI MUHAMMAD BANDE (Nigéria) a déclaré que les organisations régionales et sous-régionales peuvent alléger le fardeau du Conseil de sécurité tout en légitimisant son action.  Celles-ci sont également mieux placées pour faciliter le dialogue, d’où l’importance de renforcer la collaboration entre ces dernières et l’ONU.  Il a insisté sur l’importance de veiller au financement durable et prévisible des opérations de paix mandatées par le Conseil de sécurité et dirigées par des organisations régionales.  « Nous le devons aux millions de personnes qui attendent notre aide », a-t-il indiqué.

Le représentant a de plus estimé que des défis d’envergure, tels que les changements climatiques, la mauvaise gestion des ressources naturelles ou encore la criminalité transfrontalière, appellent à renforcer la collaboration entre les États Membres, l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.

Le délégué a ensuite rappelé la visite, en mars 2017, du Conseil de sécurité dans la région du bassin du lac Tchad et s’est félicité du fait que certains pays aient réussi à obtenir un appui financier et technique pour lutter contre Boko Haram.  Il est même question de rétablir les moyens de subsistance des 45 millions de personnes directement touchées, a-t-il ajouté, soulignant que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’UA et l’ONU avaient su travailler ensemble de manière efficace pour atteindre un même objectif.

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