En cours au Siège de l'ONU

8322e séance – matin
CS/13440

Conseil de sécurité: malgré un vent favorable sur la Corne de l’Afrique, la levée des sanctions en Somalie jugée prématurée

Le Président du Comité créé en vertu des résolutions 751 (1992) et 1907 (2009) concernant la Somalie et l’Érythrée a fait le point aujourd’hui au Conseil de sécurité sur les travaux de ces quatre derniers mois et, notamment, sur la visite qu’il a effectuée en mai dernier, dans la Corne de l’Afrique où souffle un vent favorable depuis le rapprochement entre l’Érythrée et l’Éthiopie.  M. Kairat Umarov, qui n’a pu rencontrer les autorités érythréennes, a par ailleurs appuyé le maintien des sanctions en Somalie.

Le Président du Comité s’est d’emblée félicité de la Déclaration conjointe de paix et d’amitié, du 9 juillet dernier, signée par les Présidents de l’Érythrée et de l’Éthiopie, ainsi que de la visite, le 28 juillet, du Président somalien dans la capitale érythréenne.  Il a salué l’engagement de toutes les parties à « ouvrir un nouveau chapitre de la coopération et du partenariat ».

M. Umarov, qui est revenu sur les visites qu’il a effectuées au mois de mai à Djibouti, en Éthiopie et en Somalie, soit la première de ce type depuis 2010, a regretté que l’Érythrée n’ait pas invité sa délégation, ratant ainsi l’occasion de défendre son point de vue, y compris sur l’application des sanctions.  Le représentant érythréen a été clair aujourd’hui au Conseil de sécurité.  Après avoir décrit une situation de « proportion historique » avec la mesure « audacieuse » que son pays a prise avec l’Éthiopie et attiré l’attention sur la Déclaration conjointe signée avec la Somalie, le représentant a dit: « tout le monde sait que le souci de la paix et de la sécurité internationales ne peut justifier les sanctions », à savoir l’embargo sur les armes, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs.  

La mesure la plus appropriée serait de les lever et, ce faisant, d’exprimer sans équivoque l’appui à l’évolution positive de la situation, a insisté le représentant qui a jugé tout à fait « inacceptable » que quelques membres du Conseil continuent de poser des conditions préalables et de changer les critères pour des raisons « étrangères » à la paix internationale.  Le rapprochement « historique » entre Addis-Abeba et Asmara ne peut qu’avoir un impact sur le régime de sanctions, a aussi estimé le représentant de l’Éthiopie.

Mais, a contré celui de Djibouti, l’Érythrée occupe toujours le territoire djiboutien, les prisonniers de guerre sont toujours portés disparus, la menace de recourir à la force, toujours proférée et les risques de confrontation violente, toujours élevés.  L’Érythrée, a-t-il affirmé, continue de recruter, de former et d’équiper les rebelles djiboutiens dans le camp d’entrainement d’Anda’ali à partir duquel des raids violents ont été menés contre les villages et les forces de sécurité djiboutiens.  Le Conseil de sécurité doit maintenir ses sanctions contre l’Érythrée, a martelé le représentant qui a dessiné la voie à suivre et fixé un calendrier « raisonnable », maintenant que le Secrétaire général de l’ONU est en train de lancer des consultations.  

Il a d’ailleurs appelé ce dernier à convoquer une réunion d’urgence des principales parties afin de faciliter un accord sur des moyens « mutuellement acceptables » de résoudre le différend.  Le Secrétaire général pourrait ainsi faire des recommandations dans les 120 jours et demander l’accord de l’Érythrée et de Djibouti et, au cas où l’un des deux refuserait, renvoyer le différend à la Cour internationale de Justice (CIJ) pour « un jugement final et contraignant ».

Tout est désormais mis en œuvre pour faciliter le règlement du différend entre l’Érythrée et Djibouti, a assuré le représentant de l’Éthiopie, qui a ajouté que son gouvernement est prêt à apporter son concours à la normalisation des relations entre ces deux pays. 

Le Président du Comité des sanctions s’est aussi attardé sur la Somalie.  M. Umarov a dit avoir bien compris que le Gouvernement somalien s’efforce de peindre la nouvelle administration sous la lumière des réformes et de la volonté d’assumer la responsabilité de sa propre sécurité et de son avenir.  Mais il a jugé qu’il serait prématuré de lever l’embargo sur les armes tant que le pays n’aura pas entrepris les réformes politiques et de la sécurité et créé des institutions fortes capables de sécuriser la gestion des armes et des munitions.  La Somalie d’aujourd’hui n’est pas la Somalie de l’époque où les sanctions ont été imposées, a argué le représentant somalien. 

Les Chabab sont toujours une menace mais la Somalie a fait des progrès énormes et ces progrès doivent se refléter dans le mandat du Groupe de contrôle.  Le Gouvernement travaille d’ailleurs à des procédures pour parvenir à un système global de gestion des armes et des munitions et à une commission qui serait chargée de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et de sécuriser les stocks avec un personnel bien formé.  Pour bloquer l’accès des Chabab aux ressources naturelles, le Conseil de sécurité national a, le 5 juin dernier, conclu un accord sur la propriété, la gestion et le partage de ces ressources, a encore indiqué le représentant qui a demandé l’amendement des dispositions de la résolution pertinente du Conseil de sécurité qui autorise les flux d’armes vers les forces de sécurité somaliennes et à des partenaires stratégiques de l’AMISOM « non définis », sans en notifier son gouvernement.  

LA SITUATION EN SOMALIE (S/2018/674)

Déclarations

Le Président du Comité créé en vertu des résolutions 751 (1992) et 1907 (2009) concernant la Somalie et l’Érythrée, M. KAIRAT UMAROV, a fait le point des travaux pour la période allant du 14 mars à fin juillet 2018.  Le Président s’est d’emblée félicité de la signature de la Déclaration conjointe de paix et d’amitié, le 9 juillet dernier, par le Président de l’Érythrée, M. Isaias Afwerki, et le Premier Ministre de l’Éthiopie, M. Abiy Ahmed, ainsi que de la visite du 28 juillet, du Président somalien, M. Mohamed Abdullahi Mohamed Farmajo, à Asmara.  Il a salué l’engagement de toutes les parties à « ouvrir un nouveau chapitre de la coopération et du partenariat ».

M. Umarov est ensuite revenu sur les visites qu’il a effectuées au mois de mai à Djibouti, en Éthiopie et en Somalie, soit la première fois depuis 2010 que le Président du Comité se rend dans la Corne de l’Afrique.  M. Umarov a regretté que l’Érythrée n’ait pas invité sa délégation, ratant ainsi l’occasion de défendre son point de vue, y compris sur l’application des sanctions.  M. Umarov a indiqué qu’il a envoyé une lettre au Chargé d’affaires de la Mission de l’Érythrée auprès des Nations Unies dans laquelle il regrette que sa proposition de se rendre à Asmara n’ait pas reçu de réponse et appelle l’Érythrée à coopérer avec son Comité et le Groupe de contrôle pour la Somalie et l’Érythrée (SEMG).

Ce déplacement dans la région, a souligné le Président, était une visite diplomatique et un exercice d’établissement de la confiance.  L’objectif était de dialoguer directement avec les autorités, d’obtenir des informations de première main sur la situation dans la région, y compris sur l’application des sanctions concernant la Somalie et l’Érythrée, et d’évaluer l’efficacité des mesures et de leur application, s’agissant de la paix et de la sécurité dans la Corne de l’Afrique.

Le Président a dit avoir rappelé aux autorités somaliennes leurs obligations en vertu de la levée partielle de l’embargo sur les armes.  Les autorités somaliennes se sont dites gravement préoccupées par le fait que le commerce du charbon continue de financer les activités terroristes des Chabab.  Le Premier Ministre somalien a demandé au Comité d’imposer des sanctions aux individus et entités qui reçoivent illégalement du charbon somalien.  Le Comité entend examiner cette question très sérieusement, a affirmé le Président.

Tous les interlocuteurs, a-t-il poursuivi, ont parlé des effets déstabilisateurs du conflit au Yémen sur la stabilité de la région, s’agissant non seulement du flux d’armes mais aussi des relations commerciales, des investissements, du commerce et du tourisme.

M. Umarov a bien compris que le Gouvernement somalien s’efforce de peindre la nouvelle administration sous la lumière des réformes et de la volonté d’assumer la responsabilité de sa propre sécurité et de son avenir.  Mais il a jugé qu’il serait prématuré de lever l’embargo sur les armes en Somalie tant que le pays n’aura pas entrepris les réformes politiques et de la sécurité et créé des institutions fortes capables de sécuriser la gestion des armes et des munitions.  Tous les interlocuteurs, a-t-il affirmé, ont mis en garde contre un retrait prématuré de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), parce qu’ils estiment que les forces somaliennes ne sont pas encore prêtes à assumer pleinement la responsabilité de la sécurité.

Comme la délégation n’a pas pu rencontrer le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, M. Michael Keating, pendant sa visite à Mogadiscio, des consultations officieuses ont été organisées le 20 juillet.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a estimé que les derniers développements dans la Corne de l’Afrique, à savoir le rapprochement « historique » entre Addis-Abeba et Asmara, ne peut qu’avoir un impact sur le régime des sanctions.  Ce qui était, il y a peu, considéré comme « impossible » est devenu possible, grâce au « courage » et à la volonté politique des dirigeants éthiopien et érythréen, s’est-il félicité.  Il ne fait aucun doute qu’après ces évènements, la région se trouvera en bien meilleure position pour œuvrer à sa propre pacification, notamment au travers de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).  Ce « vent de changement » a été favorablement accueilli par les pays voisins, a-t-il assuré, et la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, a aujourd’hui la responsabilité d’appuyer ce nouvel élan.  Ses membres devraient se féliciter de l’importance de cette réconciliation et de ses répercussions positives pour l’ensemble de la région, à un moment où le règlement et la prévention des conflits deviennent des questions de plus en plus complexes.  Le représentant a tenu à assurer le Conseil que l’esprit qui prévaut dans la Corne de l’Afrique est « positif », et que tout est maintenant mis en œuvre pour faciliter le règlement du différend entre l’Érythrée et Djibouti.  Il a ajouté que son gouvernement est prêt à apporter son concours à la normalisation des relations entre ces deux pays.

Il ne fait aucun doute que les défis de la paix et de la sécurité auxquels fait face mon pays sont considérables, a avoué M. ABUKAR DAHIR OSMAN (Somalie) qui a assuré que son gouvernement fait tout pour les relever conformément à de nombreuses recommandations du Groupe de contrôle.  Les sanctions sont un outil pour relever les défis sécuritaires et les objectifs du Gouvernement fédéral et du Comité des sanctions sont les mêmes s’agissant de bloquer l’accès des terroristes aux armes, de couper le financement des Chabab, de veiller à ce que les stocks de poissons et le charbon ne soient pas exploiter pour déstabiliser le pays et d’œuvrer à la bonne gouvernance, l’ouverture politique, la réconciliation et la lutte contre la corruption pour venir à bout du terrorisme.  Mais, a prévenu le représentant, la Somalie d’aujourd’hui n’est pas la Somalie de l’époque où les sanctions ont été imposées.  Les Chabab sont toujours une menace mais la Somalie a fait des progrès énormes, s’agissant de la gestion du trésor public, de la réforme du secteur de la sécurité, de la gestion des armes et de l’obligation de rendre des comptes. 

Le Comité et son Groupe de contrôle, a estimé le représentant, devraient donc se concentrer sur les domaines où les risques d’instabilité sont les plus graves.  Les progrès de la Somalie devraient se refléter dans le mandat du Groupe de contrôle qui a la portée la plus vaste de tous les régimes de sanctions.  Le Conseil de sécurité, a insisté le représentant, doit tenir compte des progrès et de l’engagement du Gouvernement de continuer à en faire.  Nous vous exhortons, a-t-il plaidé, à nous aider à combattre les ennemis du progrès, en vous abstenant de freiner ceux qui se sont engagés dans la tâche difficile d’édifier un État. 

Le fait que les armes arrivent à des forces de sécurité somaliennes et à des partenaires stratégiques de l’AMISOM « non définis » sans en notifier le Gouvernement, est « problématique » a prévenu le représentant, sans compter qu’une telle situation exacerbe la « fragmentation des armes » dans le pays.  Le Gouvernement voudrait que les paragraphes pertinents du régime des sanctions soient soigneusement réexaminés et amendés car il travaille à des procédures pour parvenir à un système global des armes et des munitions et à une commission qui serait chargée de lutter contre la prolifération des armes légères et de petit calibre et de sécuriser les stocks avec un personnel bien formé.  Conscient que les ressources naturelles ne sauraient servir à financer les opérations des Chabab, le Conseil de sécurité national a, le 5 juin dernier, conclu un accord sur la propriété, la gestion et le partage de ces ressources.  La Somalie a conclu le représentant, est un pays qui émerge d’un conflit de plusieurs décennies et qui combat une insurrection « brutale ».  Ses efforts commencent doucement à porter des fruits.  Or, a regretté le représentant, mon pays très souvent critiqué pour ce qu’il n’a pas encore réalisé mais jamais félicité pour ce qu’il a accompli.  Nous en sommes toujours au premier stade de nos capacités mais pour les renforcer nous avons besoin de l’appui et du partenariat de ce Conseil et ses organes subsidiaires, a insisté le représentant.

M. NEBIL SAID IDRIS (Érythrée) a souligné que ces dernières semaines, la Corne de l’Afrique a vécu une situation de « proportion historique »: l’Érythrée et l’Éthiopie ont pris la mesure « audacieuse » de mettre fin à l’état de guerre et d’ouvrir un nouveau chapitre de la paix et de l’amitié.  L’état de guerre, qui a prévalu pendant les deux dernières décennies, a eu des conséquences dévastatrices au-delà des deux pays.  Il a obstrué une coopération significative et compromis le mécanisme régional de prévention et de règlement des conflits.  L’accord entre les deux pays, s’est réjoui le représentant, met fin à cet ordre régional déformé d’inimitié et de concurrence et ouvre un nouvel horizon de paix durable et d’intégration économique.  L’accord renforcera le mécanisme sous-régional de prévention et de règlement des conflits.  Aujourd’hui, a indiqué le représentant, l’Érythrée et la Somalie ont en outre signé une déclaration conjointe et se sont mises d’accord pour échanger des ambassadeurs, forger une coopération dans les domaines de la politique, de l’économie, du socioculturel, de la défense et de la sécurité, et unir leurs forces contre les obstacles à la paix et à la sécurité régionales. 

Tout le monde sait, a estimé le représentant, que le souci de la paix et de la sécurité internationales ne peut justifier les sanctions imposées à l’Érythrée.  Ces sanctions ont été maintenues alors que leur motif s’est depuis longtemps avéré faux.  Le Conseil n’a contribué ni à la paix ni à l’amitié et au contraire, a compromis et fait dérailler la coopération régionale.  Dans le contexte actuel, il est tout simplement « inexplicable » de continuer de parler de sanctions.  La mesure la plus appropriée serait de les lever et ce faisant, d’exprimer sans équivoque l’appui à l’évolution positive de la situation, a insisté le représentant qui a salué l’appel à la levée des sanctions lancées par plusieurs pays dont l’Éthiopie et la Somalie. 

Il a donc jugé tout à fait inacceptable que quelques membres du Conseil continuent de poser des conditions préalables et de changer les critères pour des raisons « étrangères » à la paix internationale.  Il est clair que ces États membres ne veulent tout simplement pas lever « ces mesures injustifiées ».  Le Conseil de sécurité devrait éviter de rater une autre occasion de contribuer positivement à la paix et à la sécurité régionales.  Il y va de sa crédibilité dans la région, a prévenu le représentant.  En levant les sanctions immédiatement et sans condition, le Conseil enverrait un message « positif » sur son appui au désir de la région de vivre dans la paix et de s’épanouir économiquement ensemble.  Sinon, il prouverait qu’il refuse d’accompagner l’évolution positive de la région et préfère encourager les ennemis de la paix et de l’intégration. 

M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) a salué la visite du Président du Comité des sanctions « dans la région et à Djibouti » et a regretté que l’Érythrée n’ait pas saisi cette occasion pour faire le point.  Comme en témoigne son refus d’inviter le Président et de coopérer avec le Groupe de contrôle, l’Érythrée se fige dans un comportement « intolérable », caractérisé par des manœuvres d’obstruction, a-t-il dénoncé.  En revanche, le représentant s’est félicité de l’empressement du Conseil de sécurité à appuyer l’Érythrée et l’Éthiopie dans la mise en œuvre de la Déclaration conjointe.  

Revenant à son pays, il a estimé qu’alors que le Secrétaire général est en train de lancer des consultations, il faut appréhender le règlement du conflit avec l’Érythrée en toute bonne foi et avec l’esprit ouvert.  Le Conseil, a-t-il voulu, doit exhorter l’Érythrée à participer véritablement aux efforts de médiation du Secrétaire général.  On ne peut pas, a-t-il insisté, gaspiller l’occasion de bâtir un avenir de paix et de développement pour la région.  Le représentant a rappelé que les efforts de médiation du Qatar avaient échoué « dès leur lancement » parce que l’Érythrée refusait de nommer son représentant à l’organe chargé de la médiation, montrant par là son peu d’intérêt pour la paix.

Malgré les perspectives de paix dans la région, a poursuivi M. Douleh, l’Érythrée occupe toujours le territoire djiboutien, les prisonniers de guerre sont toujours portés disparus, la menace de recourir à la force vaut toujours et les risques de confrontation violente sont toujours élevés.  Selon les rapports du Groupe de contrôle, a ajouté le représentant, l’Érythrée continue de recruter, de former et d’équiper les rebelles djiboutiens dans le camp d’entraînement d’Anda’ali à partir duquel des raids violents ont été menés contre les villages et forces de sécurité djiboutiens.

Si le Conseil de sécurité ne veut pas que ses résolutions soient considérées comme des gestes vides et dénués de sens, il doit, a conseillé le représentant, maintenir les sanctions tant que l’Érythrée refusera de les mettre en œuvre.  Djibouti est d’ailleurs prêt à tracer la voie et à fixer un calendrier raisonnable.  Le Conseil de sécurité, a donc estimé le représentant, doit dépêcher une mission de contrôle en Érythrée d’ici à un mois et avec laquelle, a-t-il souligné, l’Érythrée devra pleinement coopérer, notamment, en lui accordant le plein accès à l’information et aux archives ainsi qu’aux personnes qu’elle souhaiterait interviewer.

Le Conseil devrait aussi exiger que l’Érythrée dise ce qu’il est advenu des prisonniers de guerre et ouvre l’accès à la mission de contrôle mais aussi au Comité international de la Croix-Rouge.  Le Secrétaire général devrait aussi convoquer une réunion d’urgence des principales parties afin de faciliter un accord sur des moyens « mutuellement acceptables » de résoudre le conflit.  Le Secrétaire général pourrait ainsi faire des recommandations dans les 120 jours et demander l’accord de l’Érythrée et de Djibouti et au cas où l’un des deux refuse, renvoyer le différend à la Cour internationale de Justice pour un jugement final et contraignant.  Cette voie et ce calendrier offrent à l’Érythrée des moyens « justes, raisonnables et rapides » de résoudre les questions en suspens.  Après avoir parlé des progrès en Somalie, le représentant a conclu: « le surgissement d’une corne nouvelle est désormais possible ».  Djibouti est prêt à apporter sa contribution à une paix totale, définitive et durable dans la région.

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