Les membres du Conseil de sécurité dressent le bilan d’un mois de janvier marqué par le rôle de la diplomatie préventive et de l’intégration régionale
Dressant le bilan d’un mois de janvier particulièrement chargé, le représentant du Kazakhstan, dont la présidence du Conseil de sécurité s’achève aujourd’hui, a rappelé l’accent mis par son pays sur les nouvelles menaces qui pèsent sur la communauté internationale, et le rôle que la diplomatie préventive et la restauration de la confiance mutuelle peuvent jouer pour les contrecarrer.
Lors d’une séance récapitulative, le délégué kazakh a rappelé que l’Asie centrale, dont son pays fait partie, avait été parmi les priorités de sa présidence, comme en témoigne le débat ministériel du 19 janvier 2018, consacré à la coopération régionale, interrégionale et internationale dans la sous-région, mais aussi la mission effectuée plus tôt par le Conseil en Afghanistan.
« Un des objectifs de ce déplacement a été d’obtenir des informations sur les menaces auxquelles fait face le pays et les capacités dont il a besoin pour y répondre », a expliqué le représentant, en précisant qu’il s’agissait de la première mission du Conseil de sécurité en Afghanistan depuis 2010.
La représentante des États-Unis s’est félicitée de l’importance prise par l’Afghanistan ce mois-ci, en soulignant que la situation sur place était aussi une priorité pour Washington. Selon la Chine, la mission et la réunion du 19 janvier ont aidé le Conseil à mieux appréhender les moyens de résoudre les problèmes afghans dans une perspective régionale.
Pour la Bolivie, la coopération entre Kaboul et l’Asie centrale est essentielle pour leur stabilité commune, ainsi que pour la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée, alors que quatre attaques terroristes meurtrières ont été récemment perpétrées dans le pays.
La déléguée américaine a par ailleurs déclaré qu’il est temps pour le Conseil de renforcer le régime de sanctions applicable au Soudan du Sud, un point de vue repris à son compte par le Royaume-Uni, pour qui un embargo sur les armes montrerait aux parties « qui contreviennent » au processus de paix et au Forum de revitalisation que leurs actes ne resteront pas sans conséquences.
Le Pérou, qui préside le Comité des sanctions 2140 (2014), applicables au Yémen, a, quant à lui, annoncé que le prochain rapport en date de cet organe subsidiaire serait examiné sous peu par les membres du Conseil.
Pour la France, le bilan du mois écoulé est riche dans les domaines du désarmement et de la non-prolifération, non seulement en Asie centrale, mais aussi en Afrique de l’Ouest et centrale. En effet, a observé la délégation, le Mali et la République démocratique du Congo (RDC) ont fait l’objet de séances, de même que la République centrafricaine.
« La reconduction, hier, du régime de sanctions en vigueur dans ce pays est un signe de l’attention renouvelée du Conseil, alors que les groupes armés qui y sévissent continuent de se procurer des armes en provenance de la région », s’est-elle félicitée.
De son côté, l’Éthiopie a regretté qu’un an après la signature de l’Accord politique du 31 décembre 2016 en RDC, des divisions profondes persistent dans ce pays, comme l’a révélé la réunion du 9 janvier, une « impasse » qui exige une coopération renforcée avec l’Union africaine et les organisations régionales et sous-régionales pertinentes.
Alors que le Royaume-Uni a plaidé pour l’unité du Conseil de sécurité afin d’obtenir de Damas l’autorisation d’évacuer de la Ghouta orientale les patients nécessitant des soins médicaux d’urgence, le Koweït et la Suède ont annoncé leur détermination, en tant que délégations porte-plumes sur les questions relatives à la Syrie, « à tout mettre en œuvre pour soutenir l’ONU et ses partenaires humanitaires » sur le terrain.
La Fédération de Russie s’est en revanche félicitée qu’à Sotchi se soit achevé, hier, un « sommet d’une ampleur inédite », qui a entériné selon elle l’idée que ce sont les Syriens qui doivent décider eux-mêmes de leur avenir.
Le Koweït a rappelé que le débat public du 25 janvier sur la situation au Moyen-Orient avait permis de mettre en évidence la nécessité de réaliser dans les meilleurs délais la solution des deux États pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, des propos appuyés par la Chine, qui a estimé qu’il est temps pour les parties de reprendre les pourparlers de paix.
Si la Pologne a salué le Kazakhstan pour avoir mis à l’honneur en janvier la diplomatie préventive, les Pays-Bas ont annoncé leur souhait de faire de la réforme des opérations de maintien de la paix un temps fort de leur propre présidence du Conseil en mars prochain, à la lumière d’un nouveau rapport rendu public le 22 janvier à la demande du Secrétaire général de l’ONU.
Dans la continuité de la séance d’aujourd’hui, le Koweït, qui présidera les travaux du Conseil en février, a indiqué qu’il organiserait, dès la semaine prochaine, un débat public relatif aux méthodes de travail de l’organe chargé de la paix et de la sécurité internationales, avec pour objectif d’accroître la « transparence » et l’« efficacité » de ses travaux.