Quatrième Commission: les délégations soulignent l’importance des missions politiques spéciales, partie intégrante de l’architecture « paix et sécurité » des Nations Unies
« Importantes » et « essentielles ». Aujourd’hui à la Quatrième Commission, les États ont vanté les mérites des missions politiques spéciales, partie intégrante de l’architecture « paix et de sécurité » des Nations Unies. Plusieurs de ces délégations ont posé la question de leur financement « non optimal ».
Les missions politiques spéciales, a affirmé la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, Mme Rosemary DiCarlo, sont toujours un des outils importants de la diplomatie préventive, de l’appui au règlement des conflits et des efforts à long terme pour pérenniser la paix. L’Inde a donné quelques chiffres: 38 missions dont 13 « de terrain », 11 envoyés, conseillers ou représentants spéciaux et 14 missions chargées de la surveillance des régimes de sanctions. L’Inde s’est d’ailleurs étonnée du silence du Secrétaire général qui, dans son rapport, ne dit rien sur ces 14 missions qui accomplissent pourtant un travail « crucial » dans la lutte antiterroriste. L’Union européenne a cité un autre chiffre pour illustrer le caractère essentiel de la prévention qui est au cœur de ces missions: selon le rapport « Sentiers de la Paix », publié par l’ONU et la Banque mondiale, l’action préventive permettrait d’épargner jusqu'à 70 milliards de dollars par an.
Les missions politiques spéciales sont d’autant plus efficaces que leur travail se caractérise par un appui « sur mesure », a expliqué le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, M. Atul Khare. Elles doivent être encore plus réactives aux besoins des pays hôtes, a plaidé l’Afghanistan, qui abrite la plus grande mission politique. La Libye, autre hôte d’une mission, a dénoncé des activités trop tournées vers la question des migrants clandestins. Nous comprenons que leur situation soit catastrophique du fait du chaos et de la prolifération des groupes armés qui se livrent à la traite des êtres humains, mais cela ne doit pas nous faire oublier que la priorité de la Mission c’est la protection des droits des citoyens libyens.
Les réformes du pilier « paix et sécurité » mises en route par le Secrétaire général ont suscité quelques espoirs, s’agissant en particulier de la représentation géographique et de la parité au sein des missions. Si elle a avoué, s’agissant du premier impératif, qu’il y a encore beaucoup à faire, la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques a indiqué que les femmes représentent environ 44% des chefs de mission aujourd’hui, soit une augmentation de 16% en un an. Quant aux appels au renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, pour profiter de leur connaissance du terrain, comme l’a dit l’Indonésie, Mme DiCarlo a fait part des efforts du Secrétaire général pour renforcer et élargir de nouvelles formes de collaboration. À ce titre, elle a cité l’exemple du Bureau de l’Envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud, qui a travaillé étroitement avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine.
Quid du financement de ces missions? Leurs modalités budgétaires sont « loin d’être optimales », a tranché l’Inde. Le Mouvement des pays non alignés, le Kenya ou l’Afrique du Sud ont milité contre la ponction du budget ordinaire de l’ONU et pour un compte distinct, comme celui des opérations de maintien de la paix. L’Argentine a déploré que les négociations soient dans l’impasse depuis sept ans à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires. Cuba a estimé qu’« un grand débat » à l’Assemblée générale permettrait d’identifier les différents mécanismes possibles de financement
La Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation poursuivra ses travaux demain, mardi 6 novembre, à partir de 15 heures.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DES MISSIONS POLITIQUES SPÉCIALES
Déclarations liminaires
Mme ROSEMARY DICARLO, Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques, a présenté le rapport A/73/337 qui contient des informations détaillées sur les efforts du Secrétariat visant à améliorer l’expertise, l’efficacité, la transparence, la responsabilité, la représentation géographique, la dimension sexospécifique et l’égale participation des femmes. Elle s’est d’abord attardée sur la prévention des conflits et la pérennisation de la paix. Les missions politiques spéciales, a-t-elle affirmé, sont toujours un des outils importants de la diplomatie préventive, de l’appui au règlement des conflits et des efforts à long terme pour pérenniser la paix. Elle a cité les Missions en Iraq et en Somalie, les Envoyés spéciaux au Myanmar, en Syrie et au Yémen, sans oublier les trois bureaux régionaux en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale et en Asie centrale.
S’agissant de la diversité dans ces missions, la Secrétaire générale adjointe a souligné que le Secrétaire général continue à travailler à une meilleure représentation des femmes, lesquelles représentent environ 44% des chefs de mission, soit une augmentation de 16% en un an. Quant aux partenariats régionaux, elle a fait part des efforts du Secrétaire général pour renforcer et élargir de nouvelles formes de collaboration avec les partenaires régionaux. Ainsi, en juin, il a convoqué un dialogue de haut niveau avec un certain nombre d’organisations régionales qui a débouché sur un engagement renouvelé à promouvoir le multilatéralisme. Mme DiCarlo a aussi cité l’exemple du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Soudan et Soudan du Sud, qui a travaillé étroitement avec l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Union africaine.
En ce qui concerne la place des femmes et des jeunes dans les activités, la Secrétaire générale adjointe a parlé du Groupe de travail sur la sexospécificité en Colombie, du Conseil consultatif des femmes auprès de l’Envoyé spécial pour la Syrie ou encore de la Stratégie pour les jeunes à la Mission en Somalie. Elle a estimé que les résolutions 2250 (2015) et 2419 (2018) du Conseil de sécurité sur les jeunes, la paix et la sécurité et la nouvelle Stratégie des Nations Unies, lancée en septembre par le Secrétaire général, offrent aux missions politiques spéciales d’autres occasions d’exploiter le potentiel des jeunes comme agents de la paix.
La Secrétaire générale adjointe a conclu sur la question de la sécurité et de la sûreté, assurant que son Département travaille étroitement avec celui de la sécurité sur des stratégies de gestion des risques, incluant le déploiement de personnel civil armé, de personnel militaire et d’unités de gardes fournies par les États Membres. Mme DiCarlo a estimé que les réformes adoptées par l’Assemblée générale, particulièrement celle sur la restructuration du pilier « paix et sécurité », amélioreront la faculté des missions politiques spéciales d’exécuter leurs mandats dont le succès, a-t-elle insisté, dépend de la coopération individuelle et collective et de l’appui des États Membres et des partenaires régionaux.
M. ATUL KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions, a dessiné le contour du soutien que son Département apporte aux missions politiques spéciales. Ces missions, qui exigent des solutions souples, efficaces et rapides, souffrent souvent, a-t-il reconnu, de leur taille par rapport aux opérations de maintien de la paix. Leur travail se caractérise par un appui sur mesure, avec des préavis très courts. M. Khare a annoncé que, depuis sa dernière intervention sur les missions politiques spéciales, son Département a continué de travailler avec celui des affaires politiques et d’autres partenaires pour soutenir la création de l’Équipe d’enquête des Nations Unies sur la responsabilité pénale de Daech, qui a été déployée en Iraq le 29 octobre dernier. Le Département de l’appui aux missions a également soutenu le démarrage du Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Myanmar qui devrait être opérationnel d’ici à la fin de 2018.
À la suite d’un exercice conjoint de recalibrage du Bureau de l'Envoyé spécial pour le Yémen en collaboration avec le Département des affaires politiques, il a été possible d’assurer une présence plus soutenue au Yémen grâce aux capacités aériennes de l'ONU dans la région. Le Département poursuit également les évaluations indépendantes des missions existantes, notamment en Iraq et en Afghanistan. L’examen approfondi du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie a donné lieu à des recommandations concrètes sur la manière dont ce dernier, la Mission d’assistance des Nations Unies et la Mission de l’Union africaine peuvent renforcer leurs efforts collectifs pour engranger d’autres progrès.
Le Département de l’administration et de la gestion (DAM) travaille également avec le Département des affaires politiques (DPA) sur une évaluation stratégique du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Guinée-Bissau (UNIOGBIS), qui devrait inclure des options pour la reconfiguration de la mission. Il s’emploie à identifier d’autres possibilités de partenariat avec des organisations régionales et d’autres entités du système des Nations Unies afin d’exploiter « nos avantages comparatifs en matière d’appui », a souligné le Secrétaire général adjoint.
M. Khare a ensuite souligné des questions plus larges qui conditionnent l’appui fourni aux missions politiques spéciales. Le Bureau d’appui commun de Koweït et le Centre de services régional d’Entebbe offrent collectivement la gamme complète d’assistance administrative à 81% du personnel des missions politiques spéciales, ainsi qu’une assistance en matière de versement des salaires à l’ensemble de leur personnel.
Dans l’attente des résultats du modèle mondial de prestation de services, son Département reste déterminé à améliorer ses services, tout en veillant à ce que tous les efforts déployés s’inscrivent dans le cadre du dispositif de prestation de services centralisée. S’agissant de l’impact des missions de l’ONU sur l’environnement, le Secrétaire général a rappelé que la stratégie en six ans, élaborée conjointement avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement, repose sur cinq piliers: énergie, eau et eaux usées, déchets solides, impact plus large et mise en place d'un système de gestion de l’environnement. Le Département de l’administration et de la gestion travaille avec les missions politiques spéciales qui gèrent leurs propres installations et infrastructures dans le cadre de leurs plans d'action environnementaux, a précisé M. Khare.
Pour ce qui est de l’impact positif des réformes du Secrétaire général sur les missions politiques spéciales, il a indiqué que son Département a, depuis longtemps, adopté les principes de décentralisation, de simplification et de responsabilisation de ses opérations sur le terrain. La nouvelle année marquera un nouveau départ où l'intégration du soutien en matière d’approvisionnement et de logistique permettra de créer une chaîne d’approvisionnement unifiée qui offrira une acquisition de biens et de services de meilleure qualité et plus rapide. Un cadre harmonisé de soutien opérationnel permettra « aux clients » de dégager des points d’entrée pour les demandes de renseignements sur la gestion des ressources humaines, les problèmes médicaux ou les capacités en uniforme. M. Khare est également convaincu qu’une capacité de planification et d’appui plus solide pour les situations difficiles et exceptionnelles sera propice à un établissement, une transition ou une liquidation plus aisée des missions politiques spéciales. En outre, le réalignement de la délégation des pouvoirs permettra aux chefs de mission d’être vraiment responsables de la performance de leurs missions respectives.
Dialogue interactif
Qu’attendez-vous exactement de la restructuration du pilier « paix et sécurité »? a demandé le représentant du Soudan aux deux Secrétaires généraux adjoints. Il a aussi voulu en savoir plus sur les critères que comptent adopter les deux Départements pour une bonne représentation géographique au plus haut niveau des missions politiques spéciales. Quels sont les projets de ces Départements dans la Corne de l’Afrique, à la lumière des développements positifs de ces derniers mois? a encore demandé le représentant. Celui de la Libye s’est inquiété de la stratégie mise en place pour faire le lien entre le Département des opérations de maintien de la paix et la Mission des Nations Unies dans son pays. Avez-vous établi un diagnostic digne de ce nom de la situation sur le terrain? Le Département des affaires politiques communique-t-il avec la Mission? a poursuivi le représentant, en se demandant s’il s’agit d’une crise politique, comme on le dit à l’ONU, ou d’un pays transformé en havre de paix pour les terroristes et les groupes armés, comme on le disait hier, au Caire. Il faut répondre à ces questions clairement pour pouvoir définir les priorités de la Mission, a-t-il conseillé, en s’interrogeant aussi sur les stratégies mises en place pour assurer la sécurité du personnel.
La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques a répondu sur les réformes en indiquant par exemple, qu’au Liban, le Bureau du Coordonnateur spécial et la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) passeront désormais sous un seul parapluie et verront, en conséquence, leur cohésion renforcée. Quant à la représentation géographique, il reste encore beaucoup à faire, a-t-elle avoué. S’agissant de la Corne de l’Afrique, elle a annoncé l’intention du Secrétaire général de nommer un envoyé spécial pour faciliter les processus politiques et soutenir le développement économique. Passant à la situation de la Libye, elle a attiré l’attention sur le Plan d’action qui doit être mis en œuvre pour favoriser la transition politique. Le Chef de la Mission d’appui des Nations Unies, a-t-elle rappelé, a travaillé avec la société civile et a vu à quel point le peuple libyen espère cette transition. Il faut maintenant la concrétiser, a souligné la Secrétaire générale adjointe.
De son côté, M. KHAREe a noté que la représentation géographique est une obligation qui découle de la Charte, et a mis l’accent sur l’impératif de recruter un personnel le plus qualifié possible sur une base géographique la plus large possible. À ce titre, il a rappelé l’appel lancé, l’an dernier, à tous les États Membres pour présenter des candidats, ajoutant que les 1 200 soumissions avaient été étudiées et un certain nombre de ces personnes font désormais partie d’une liste, cependant seulement 50 États Membres ont soumis des candidats. « Alors encouragez vos ressortissants nationaux à postuler », a-t-il suggéré aux États Membres.
S’agissant des stratégies de sécurité en Libye, il a constaté qu’une représentation régulière en rotation était possible entre Tunis et Tripoli et a martelé que toute attaque contre le personnel de l’ONU équivaut à un crime de guerre.
S’agissant des effets des réformes sur les missions politiques spéciales, il a donné l’exemple des ressources humaines en expliquant qu’on pourra désormais recruter à l’échelle de tout le système onusien. S’agissant de la FINUL et du Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le Liban, il y aura une administration unique de ces deux missions.
Déclarations
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. YASSER HALFAOUI (Maroc) a souligné la nécessité de la cohérence, de la synergie et de la complémentarité pour la mise en œuvre des recommandations issues de la refonte de l’architecture « paix et sécurité » des Nations Unies, y compris les missions politiques spéciales. Pour rendre ces missions plus efficaces, a rappelé le représentant, le Mouvement a fait des propositions et des observations, à commencer par l’importance qu’il y a à respecter la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique des États. Le Mouvement a aussi insisté sur le rôle de premier plan de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité internationales, tout en réaffirmant les principes d’impartialité, du consentement préalable des parties, d’appropriation et de responsabilité nationales.
Le Mouvement a également souligné la nécessité de doter les missions politiques spéciales de mandats clairs et réalisables, sur la base d’une évaluation objective de la situation. Ces mandats doivent s’accompagner des ressources et moyens nécessaires, a poursuivi le représentant, qui a préconisé une planification intégrée. Il a reconnu le caractère « unique » des missions et, pour améliorer leur transparence et leur efficacité, a jugé qu’elles doivent être financées selon les mêmes critères que les opérations de maintien de la paix.
Le représentant a exhorté le Secrétaire général à poursuivre les efforts pour améliorer la transparence, la représentation géographique et la présence des femmes dans les postes élevés, sans oublier les Groupes d’experts sur les sanctions. Le Secrétaire général doit aussi promouvoir des dialogues interactifs sur tous les sujets liés aux missions politiques spéciales.
Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a insisté, à son tour, sur la nécessité d’avancer de manière coordonnée pour briser véritablement l’approche en silo qui continue de caractériser le travail de l’Organisation. Dans le même esprit, nos discussions sur les missions politiques spéciales doivent se focaliser sur des sujets thématiques ou les objectifs fondamentaux, et examiner les domaines qui sont liés, a-t-il insisté. Le représentant a insisté sur l’appropriation nationale pour obtenir des résultats concrets et aussi sur les partenariats entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales pour profiter de leur connaissance du terrain. La représentation géographique et celle des femmes doivent aller de pair, a-t-il poursuivi, car les processus de paix auxquels les femmes participent, a-t-il affirmé, ont 35% plus de chances d’être durables.
Une bonne coordination, une bonne cohérence et une bonne coopération entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale, la Commission de consolidation de la paix et le Secrétariat sont importantes surtout pendant la formation, l’examen et la révision des mandats des missions politiques spéciales comme des opérations de maintien de la paix, a souligné le représentant. Il est donc plus que temps, s’est-il impatienté, de traiter du financement et des arrangements liés à l’appui aux missions politiques spéciales. La coordination entre le nouveau Département de la consolidation de la paix et des affaires politiques, le Bureau d’appui à la consolidation de la paix et le Département des opérations de maintien de la paix doit s’accompagner d’un financement coordonné et intégré. Le représentant a, enfin, demandé au Secrétariat de continuer à tenir des dialogues réguliers, inclusifs et interactifs sur toutes les questions politiques liées aux missions. En sa capacité nationale, il est revenu sur l’appropriation nationale et la présence des femmes mais aussi sur la nécessité pour l’ONU d’accorder toute l’importance qu’elle mérite à la coopération Sud-Sud en matière de paix et de sécurité. Il a encouragé le Département des affaires politiques à explorer avec le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud différentes approches.
Face à l’augmentation du nombre de conflits dans le monde, à leur nature changeante et aux tensions qu’ils provoquent, M. GUILLAUME DABOUIS, délégué de l’Union européenne, a estimé qu’il nous faut renouveler notre engagement envers la médiation et la prévention. Ainsi, un système d’action rapide devrait permettre de répondre à une alerte précoce, avant même le déclenchement des hostilités. En outre, selon le rapport Sentiers de la Paix publié par l’ONU et la Banque mondiale, l’action préventive permettrait d’épargner jusqu'à 70 milliards de dollars par an.
M. Dabouis s’est dit impatient de mettre en œuvre les réformes du Secrétaire général relatives à la paix et la sécurité, tout en privilégiant des solutions politiques. Le succès de la prévention et de la médiation dépend du recours aux bons offices du Secrétaire général, aux missions politiques spéciales et aux instruments bilatéraux et régionaux de consolidation de la paix, a-t-il argué, en soulignant l’importance d’associer les femmes et les jeunes à ces efforts. Le représentant a salué l’accent mis par le Secrétaire général sur le partenariat stratégique entre l’Union européenne et l’ONU concernant les opérations de paix et la gestion des crises pour la période 2019-2021, dans huit domaines prioritaires. Enfin, il a estimé qu’un appui unanime à la résolution présentée aujourd’hui faciliterait la mise en œuvre des efforts de médiation et de prévention des conflits.
M. KAI SAUER (Finlande) a rappelé que les missions politiques spéciales sont un des outils essentiels de l’ONU pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Conscient que la prévention est un élément clef, il a jugé que ces missions ont non seulement la capacité de faire baisser les tensions, mais également d’aider les pays à s’éloigner des conflits, notamment par la médiation. Selon lui, les réformes de l’ONU sont une excellente opportunité d’améliorer les missions de l’ONU. Le représentant a dit penser tout particulièrement à la nouvelle structure du Département et à son pilier régional commun qui permet une approche plus cohérente des opérations de paix. Cela veut dire que nous pourrons utiliser « la boîte à outils » des Nations Unies plus efficacement. Le représentant a insisté sur les partenariats entre les missions politiques spéciales et les organisations régionales, mais aussi avec les équipes de pays des Nations Unies et les opérations de maintien de la paix. Nous devons aussi assurer une présence significative des femmes dans les processus de paix et intégrer la perspective sexospécifique dans les efforts de prévention.
Fort de l’expérience de son pays, M. GUILLERMO FERNANDEZ DE SOTO (Colombie) s’est dit convaincu que les tâches des missions politiques spéciales sont un exemple palpable de ce qu’il est possible de faire lorsqu’on prend en considération la réalité du terrain, l’appropriation nationale et le renforcement des institutions démocratiques. Il a estimé que la deuxième mission politique spéciale en Colombie marque à plusieurs égards un tournant pour le pays et pour l’ONU. Le Gouvernement colombien a un mandat clair, renforcé par l’engagement inconditionnel du Président Ivan Duque en faveur de la paix et de la consolidation de la démocratie pour faire avancer, au cours des quatre prochaines années, l’application de l’Accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires colombiennes (FARC). Il a ensuite proposé trois axes de réflexion: transférer sur le terrain la modernisation structurelle de l’ONU; faire preuve de souplesse puisque la paix n’est pas une « recette parfaite et statique » aux « formats rigides »; et maintenir un dialogue permanent avec les autorités nationales. Il a souligné, par ailleurs, que la Colombie renforce les garanties de sécurité tant pour les ex-membres de la guérilla des FARC que pour les leaders sociaux, à travers le « Pacte pour la vie ».
M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a espéré que le Secrétaire général préparera des rapports annuels chaque fois plus substantiels sur les missions politiques spéciales sujettes. M. García Moritán s’est félicité de la résolution présentée aujourd’hui et a appuyé les réformes du pilier « paix et sécurité ». Il a encouragé M. Guterres à poursuivre ses consultations avec les États au sujet de leur mise en œuvre. Il faut éviter la fragmentation et appliquer une démarche stratégique intégrée, englobant diplomatie préventive, maintien de la paix, consolidation de la paix, développement et respect des droits de l’homme. S’agissant du financement des missions politiques spéciales, il s’est prononcé pour un compte distinct, un cycle budgétaire annuel et un compte d’appui. Il a déploré que les négociations soient dans l’impasse depuis sept ans à la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires et en appelé à la bonne volonté de toutes les parties. Il a enfin salué les progrès accomplis par la Mission de vérification des Nations Unies en Colombie, à laquelle l’Argentine a contribué avec le nombre le plus élevé d’observateurs, notamment le Chef des observateurs, le général Javier Pérez Aquino.
M. JERRY MATTHEWS MATJILA (Afrique du Sud) a souligné que les missions politiques spéciales ont besoin d’une approche inclusive pour réussir. En conséquence, les partenariats avec les organisations régionales devraient être renforcés. Il a salué les initiatives comme les missions conjointes. Le représentant a ensuite souligné que les femmes sont essentielles dans les efforts de médiation et de négociation. Leur perspective unique peut stimuler les discussions et débloquer des situations. En conséquence, il est impératif que les femmes soient incluses dans les négociations de paix et désignées à des postes de direction. À cet égard, il a salué la décision de l’Union africaine de créer le réseau des médiatrices africaines. Le représentant a ensuite souligné la nécessité d’un financement prévisible des missions politiques spéciales. Il a appelé à des ressources prévisibles et adéquates et a estimé que d’autres modes de financement devraient être explorés, dont l’établissement d’un compte distinct pour améliorer la transparence et la prévisibilité.
M. AHMED SUZIL (Maldives) a indiqué que les missions politiques spéciales, lorsqu’elles sont bien conçues, peuvent être un outil efficace de diplomatie préventive. Il a salué les efforts en vue d’accroître l’appui aux organisations régionales et sous-régionales. Il a indiqué que leur mandat, pour être pertinent, doit viser à remédier aux causes profondes des conflits. Il a en outre souhaité des mandats clairs, cohérents et réalistes et rappelé l’importance des principes d’appropriation et de souveraineté nationale. Enfin, le délégué a souhaité une participation accrue des femmes au sein de ces missions, cette participation dans les processus de paix se traduisant, comme cela a été prouvé, par une paix plus durable.
M. DOMINIQUE MICHEL FAVRE (Suisse) a souligné que la prévention des conflits violents et la consolidation de la paix durable doivent être au cœur des mandats des missions politiques spéciales. La Suisse reste convaincue que les questions de paix et de sécurité ne peuvent être traitées de manière efficace qu’en prenant également en compte la dimension « droits de l’homme » dans la prévention des conflits. Par conséquent, elle propose une plateforme pour aborder cette question en caucus avec l’Allemagne, a indiqué le représentant, qui s’est dit convaincu que les trois processus de réforme menés par le Secrétaire général contribueront à plus d’efficacité et d’efficience dans le domaine de la paix et de la sécurité internationales. Il a salué, dans ce contexte, la création prochaine du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix et de celui des opérations de paix.
M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a estimé que les missions politiques spéciales constituent une forme de réponse importante des Nations Unies aux défis à la paix et à la sécurité, car l’on n’a pas toujours besoin de déployer une opération de maintien de la paix. Ces missions politiques peuvent être déployées dans des contextes différents, à condition de les tailler sur mesure et non de calquer un modèle unique. Le représentant a tenu à réaffirmer le rôle essentiel de l’Assemblée générale dans le déploiement de ces missions, qui doivent disposer d’un mandat clair et réaliste, avec des objectifs précis et des ressources adaptées et travailler dans le respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’indépendance des États.
Concluant sur la question des ressources financières, le représentant a estimé qu’« un grand débat » à l’Assemblée générale permettrait d’identifier les différents mécanismes possibles de financement.
Mme EENAM GAMBHIR (Inde) a noté que le nombre élevé de missions de paix et de missions politiques spéciales montre la fragilité du monde actuel. Elle a souligné l’importance de parvenir à des solutions politiques inclusives afin de prévenir et de résoudre les conflits. Malgré l’importance d’une approche holistique regroupant les opérations de paix, les missions politiques et la gouvernance, nous devons examiner la question de la « fragmentation conceptuelle et organisationnelle » de l’ONU, a déclaré le représentant. Elle a donné quelques chiffres: 38 missions politiques spéciales dont 13 missions de terrain, 11 envoyés, conseillers ou représentants spéciaux et 14 missions chargées de la surveillance des régimes de sanctions. La représentante s’est d’ailleurs étonnée du silence du Secrétaire général qui, dans son rapport, ne dit rien sur ces 14 missions, qui accomplissent pourtant un travail « crucial » dans la lutte antiterroriste. « Ce nombre élevé donne une idée de la fragilité de la paix et de la sécurité dans le monde actuel », a répété la représentante.
Mme Gambhir a dénoncé « l’opacité » qui entoure l’élaboration des missions politiques spéciales et appelé à une plus grande transparence ainsi qu’à des consultations élargies entre le Conseil de sécurité et les États Membres. Selon elle, l’absence, dans le rapport du Secrétaire général, d’une évaluation de l’impact des réformes entreprises par le Secrétaire général est une « occasion manquée ». Enfin, elle a jugé que les modalités budgétaires des missions politiques spéciales sont « loin d’être optimales ».
M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a salué les mesures prises par le Secrétaire général pour faire en sorte que les missions politiques spéciales restent flexibles, souples et capables de s’adapter rapidement aux conditions changeantes sur le terrain. La restructuration du pilier « paix et sécurité » de l’ONU devrait, pour sa délégation, permettre de meilleures coordination, synergie et cohérence et cela va de pair avec le repositionnement du pilier développement. Le représentant a souhaité que les réformes débouchent sur de meilleurs efforts de prévention des conflits mais aussi sur leur règlement rapide lorsqu’ils ont éclaté. Il a encouragé davantage de coordination et de collaboration entre les missions, les autorités locales et les organisations régionales et sous-régionales.
Prenant le cas du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie, le représentant a souligné la complémentarité entre ce dernier, l’Union africaine et sa Mission. Il a appelé les États Membres à fournir leur soutien financier, et autres, aux missions, et salué l’Envoyé spécial pour le Soudan et le Soudan du Sud dont les efforts ont prouvé le « potentiel énorme » des missions politiques spéciales à la fois pour contribuer aux initiatives de l’ONU mais aussi des autorités nationales et des organisations régionales. Il a demandé aux Nations Unies de continuer de renforcer leurs partenariats stratégiques. Les missions politiques spéciales, a-t-il conclu, ont un énorme potentiel pour renforcer les capacités de prévention. Il a donc applaudi la décision de la Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques de renforcer l’Équipe de médiateurs de réserve et d’y assurer une bonne représentation géographique et une présence marquée des femmes.
M. MOHAMMAD AL-SHALFAN (Arabie saoudite) a estimé que les missions politiques spéciales sont un des outils les plus importants pour la diplomatie préventive et le maintien de la paix. Leur nombre grandissant témoigne d’ailleurs de leur importance. Mais l’objectif ultime est d’assurer la paix et de rendre les États capables de préserver leurs citoyens. Il a souligné que son pays figure parmi les plus importants donateurs pour les efforts au Yémen, avec un total de 2,1 milliards de dollars. C’est la preuve, a-t-il dit, que mon pays veut la paix au Yémen. Le représentant a en effet insisté sur les partenariats avec les acteurs régionaux et émis l’espoir que les Nations Unies prépareront un rapport d’évaluation pour pouvoir combler les lacunes et assurer le fonctionnement optimal des missions politiques spéciales.
M. EZZIDIN Y. A. BELKHEIR (Libye) a rappelé que son pays a une certaine expérience des missions politiques spéciales puisque l’une d’entre elle est sur son sol. Il s’est notamment félicité de l’appui que celle-ci a fourni au Gouvernement pour l’organisation des élections. Il a aussi salué les programmes de formation dont ont profité certains Libyens. Il s’est dit satisfait des efforts effectués par la Mission pour répondre aux besoins de sécurité, s’agissant notamment de la prolifération des armes et des groupes armés. Il a aussi salué le fait que la Mission ait répondu de manière satisfaisante aux reproches que lui faisait son pays sur ses méthodes de communication. La Mission avait en effet trop tendance à s’appuyer sur des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter. En revanche, a-t-il poursuivi, nous regrettons la publication de rapports en dehors des canaux officiels et dont les titres sont plus dignes d’un journal que de l’ONU. Il s’agissait là d’une violation claire du principe d’appropriation nationale qui doit pourtant guider toutes les missions politiques spéciales. La Mission d’appui en Libye doit montrer l’exemple, a-t-il jugé, s’émouvant également qu’un certain nombre d’organisations internationales ait pu prendre des mesures avec plusieurs parties en Libye sans en notifier son gouvernement. Ces organisations prétendent être entrées en Libye, en coordination avec la Mission d’appui mais c’est en violation de l’accord de siège. Nous avons remarqué par ailleurs que la plupart des activités de la Mission sont tournées vers la question des migrants clandestins. Nous comprenons que leur situation soit catastrophique du fait du chaos et de la prolifération des groupes armés qui se livrent à la traite des êtres humains, mais cela ne doit pas nous faire oublier que la priorité de la Mission c’est la protection des droits des citoyens libyens, a tranché le représentant.
M. MOHD SARWER BAHADURY (Afghanistan) a rappelé que son pays abrite la plus grande mission politique spéciale qui l’aide à bâtir la paix, la stabilité et le développement, notamment en l’appuyant dans l’édification d’un système démocratique. La Mission nous accompagne aussi dans la coopération régionale, a-t-il souligné. Arguant des près de neuf millions de citoyens afghans qui viennent d’exercer leur droit de vote, le représentant a vu là l’illustration même du rejet de la terreur et de l’adhésion à la consolidation de la démocratie. Mais, a-t-il estimé, on peut faire mieux pour améliorer la performance et la transparence des missions politiques spéciales. Elles doivent être plus réactives aux besoins des pays hôtes et comprendre davantage de femmes, sur le terrain et au siège.
M. ELTON KHOETAGE HOESEB (Namibie) s’est dit persuadé que le renforcement en cours du système des Nations Unies permettra aux missions politiques spéciales d’améliorer encore l’exécution de leur mandat. Il a jugé essentiel de mettre l’accent sur la prévention des conflits, la médiation, la consolidation de la paix et la diplomatie préventive, y compris en remédiant aux causes profondes des conflits. Le délégué a également appelé l’ONU et l’Union africaine à forger un partenariat stratégique robuste, bénéficiant aux deux organisations, en vue d’appuyer les efforts de développement et de consolidation de la paix. Il a souhaité une participation accrue des femmes aux processus de paix, avant de demander un financement « adéquat, prévisible et durable » pour les missions.
M. FAIYAZ MURSHID KAZI (Bangladesh) a estimé que les missions politiques spéciales doivent avoir des mandats clairs, réalistes, réalisables et être dotées des ressources nécessaires. Il a reconnu l’accent mis sur la place des femmes et des jeunes et a appuyé la proposition de créer un compte distinct. Il a d’ailleurs regretté l’absence de la question budgétaire dans la résolution présentée aujourd’hui mais s’est félicité de ce qu’elle traite de la coopération avec les organisations régionales. Le représentant a demandé au Conseil de sécurité de bien refléter dans ses résolutions l’environnement dangereux dans lequel opère le personnel des missions. Il a estimé, à son tour, que l’heure est venue de tenir dûment compte de la parité et de la représentation géographique. Il a conclu en saluant l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Myanmar dont le mandat, a-t-il dit, doit être prorogé.
Mme ELSA HAILE (Érythrée) a vu dans le dialogue avec la Secrétaire générale adjointe un engagement crucial à mieux faire connaître le travail du Département des affaires politiques mais aussi les défis et les succès qu’elle rencontre. Face à la complexité accrue des menaces internationales à la paix et à la sécurité, la représentante a reconnu que la prévention est une stratégie essentielle et que les missions politiques spéciales jouent un rôle critique en faveur de la paix. Ces missions, a-t-elle dit à son tour, doivent avoir un mandat clair et réaliste, incluant des objectifs réalisables et le suivi des progrès. Elle a tenu à souligner le rôle crucial de l’Assemblée générale, en tant qu’organe délibératif des Nations Unies, pour développer les politiques relatives à ces missions. Ces dernières doivent être conçues, mises en œuvre et suivies dans le cadre de consultations et de processus conformes aux principes fondamentaux de la Charte des Nations Unies, a insisté le délégué.
M. TORE HATTREM (Norvège) a estimé que les missions politiques spéciales sont le meilleur moyen d’assurer la paix par des moyens politiques. Elles ont besoin de tout notre soutien, a-t-il déclaré. À une époque où les conflits ont de plus en plus une dimension régionale, il est nécessaire d’avoir des approches de diplomatie préventive et de coopération régionale qui soient flexibles et capables de gérer des questions transfrontières, comme nous l’avons vu en Syrie. Les missions sont devenues de plus en plus nécessaires, au cours de la dernière décennie, parce qu’elles se sont révélées efficaces et peu coûteuses. Si nous n’arrivons pas à les soutenir, l’alternative serait le déploiement d’opérations de la paix et humanitaires de grande ampleur, a-t-il prévenu. Il a encouragé une meilleure coordination entre les missions politiques spéciales et la Commission de consolidation de la paix.
Pour M. TATSURO TERADA (Japon), les missions politiques spéciales ont une importance significative, notamment à l’échelle régionale. À ce titre, les cas des Bureaux des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale sont intéressants à analyser. Compte tenu de la zone géographique qu’elles couvrent et de leur caractère multidimensionnel, a-t-il poursuivi, ces missions ne peuvent agir seules. Elles ont besoin de partenariats dynamiques régionaux et sous-régionaux pour travailler à la paix, à la sécurité, au développement et aux droits fondamentaux. Les missions peuvent faire le pont entre maintien et consolidation de la paix. Le Bureau en Afrique de l’Ouest a, en effet, joué un rôle important dans la transition en Côte d’ivoire et au Libéria, en coopération avec les deux équipes de pays des Nations Unies. C’est la preuve, s’est félicité le représentant, qu’il y a un véritable potentiel pour la transition après le retrait d’une opération de maintien de la paix. Ces missions sont d’ailleurs confrontées à des défis identiques à ceux des opérations de maintien de la paix, a-t-il poursuivi, en citant d’abord l’absence des femmes et la portée de leur mandat. Il faut adapter ces mandats à chaque situation particulière, a-t-il asséné, ajoutant que la clef, c’est un mandat précis et réalisable et une réelle présence des femmes.
Mme KATALIN ANNAMÁRIA BOGYAY (Hongrie) a appuyé l’accent mis sur la médiation et, en tant que membre du Conseil des droits de l’homme, elle a souligné que la priorité de son pays est de travailler contre les crimes les plus graves. Elle a insisté sur les partenariats entre les missions politiques spéciales et les organisations régionales, sans oublier le caractère « essentiel » de la participation des femmes. Les femmes, a-t-elle insisté, ont beaucoup à offrir dans les situations postconflit.