Quatrième Commission: la protection des civils et des Casques bleus au cœur du débat
La Quatrième Commission (questions politiques spéciales et décolonisation) a achevé, ce matin, son débat consacré aux opérations de maintien de la paix, au cours duquel les délégations ont notamment mis l’accent sur la protection des civils et des personnels des missions.
« Nous serons toujours prêts à venir en aide aux personnes en danger », ont notamment déclaré les États-Unis.
Insistant sur le besoin de rendre les opérations de maintien de la paix de plus en plus efficaces, les États-Unis ont rappelé, dans un premier temps, que les Casques bleus sont en première ligne pour aider celles et ceux qui sont victimes de conflits, un point qu’avait déjà souligné, hier, Madagascar, en demandant aux pays hôtes de reconnaître l’importance de créer un environnement permettant aux forces de l’ONU de mener à bien leur mandat de protection des civils.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a toutefois averti que, comme les opérations sont souvent menées à proximité des civils, ceux-ci sont devenus de plus en plus difficiles à distinguer des combattants et cette situation peut amener à des « actions inappropriées », voire à être perçues comme des menaces.
En outre, même si les Casques bleus ne sont pas directement engagés dans les hostilités, a expliqué le CICR, ils peuvent être pris pour cibles par les combattants, ce qui expose également les civils à des représailles.
Face à cette situation, le CICR a recommandé d’axer les ressources de l’ONU sur les activités permettant aux Casques bleus d’être les mieux placés pour assurer la protection physique des communautés, insistant notamment sur le fait que les organisations humanitaires, ou des droits de l’homme, ne sont pas capables de fournir une telle protection.
Une perspective diamétralement opposée à celle-ci avait toutefois été présentée hier par la République islamique d’Iran, qui a souligné que la protection des civils est la responsabilité des pays hôtes. « En conséquence, toute intervention militaire des Nations Unies ou de forces étrangères sous prétexte de protection des civils devrait être évitée », avait alors estimé la délégation.
Dans son intervention, le CICR a par ailleurs fait observer que les Casques bleus conduisent régulièrement des arrestations suivies de détention ou de transfert des détenus au pays hôte.
« Bien que cela soit un aspect ordinaire des conflits armés, a-t-il commenté, la détention semble être considérée comme une mesure temporaire et gérée de manière réactive », a regretté la délégation, qui a déploré que la question des détentions soit rarement intégrée à la planification des opérations et qu’elles pâtissent d’un manque de financement et de capacité en termes de logistiques, d’infrastructures et de formation.
Outre les appels répétés à doter les missions de mandats mieux définis, plus souples et assortis de stratégies de sortie, mais aussi de leur fournir des ressources matérielles et financières adéquates, plusieurs délégations ont plaidé pour un renforcement du dialogue triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les États contributeurs de troupes, auquel devraient se joindre, selon la France, les États hôtes et les contributeurs financiers.
L’Algérie a, de son côté, mis l’accent sur l’importance des partenariats, notamment entre l’ONU et l’Union africaine. Elle a également appelé à financer les opérations de maintien de la paix mandatées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité à partir des contributions au budget de l’ONU.
Comme au cours des jours précédents de ce débat, de nombreuses délégations ont rendu un hommage appuyé à ceux et celles qui ont perdu la vie au service du maintien de la paix. « Le maintien de la paix est une longue histoire de sacrifices humains et de coûts matériels », a notamment déclaré le Soudan.
La Quatrième Commission poursuivra ses travaux lundi, 5 novembre, à partir de 15 heures.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS (FIN)
Déclarations
M. MAJED AL-ZOUWAYMEL (Arabie saoudite) a rendu hommage à ceux et celles qui ont perdu la vie au service du maintien de la paix. Il a relevé les conditions de plus en plus complexes des environnements où sont déployés les opérations de maintien de la paix et a appelé à faire évoluer leurs mandats en fonction. C’est dans cet esprit que l’Arabie saoudite appuie l’initiative « Action pour le maintien de la paix » et a endossé la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix. Elle déploie des efforts au sein de l’organisation de la Conférence islamique pour résoudre des conflits au Moyen-Orient, a indiqué son représentant, avant de lancer un appel à toutes les organisations régionales pour participer au maintien de la paix au niveau régional.
Par ailleurs, l’Arabie saoudite contribue financièrement au maintien de la paix de l’ONU, et a assisté certains pays comme la Palestine, le Liban, la Somalie, la Syrie « et le Kosovo ». Le représentant a également signalé l’engagement de l’Arabie saoudite de contribuer 100 millions d’euros à la Force conjointe du G5 Sahel. Le représentant a également insisté sur l’importance du développement durable pour réduire les tensions régionales, et a indiqué que c’est dans cet esprit que l’Arabie saoudite est venue en aide à certains pays en développement en difficulté financière, notamment en éliminant ou allégeant leur dette.
Mme MARGARITA PALAU-HERNANDEZ (États-Unis) a rappelé que sa délégation avait demandé une réforme du maintien de la paix, l’an dernier, en insistant sur l’élaboration de mandats clairs, précis et réalistes, de stratégies de retrait et l’amélioration des relations avec les pays hôtes. Elle a fait part de sa satisfaction avec les progrès réalisés dans chacun de ces domaines. Elle a salué l’initiative « Action pour le maintien de la paix », et s’est félicitée de l’adoption, par le Conseil de sécurité en septembre 2018, de la résolution 2436, qualifiant ce texte de « jalon » sur la performance des opérations de maintien de la paix. « Comme l’a dit le Vice-Président Pence, lorsque nous sommes unis, nous pouvons avancer à pas de géants dans le maintien de la paix ».
La représentante a ensuite insisté sur la protection des civils par les Casques bleus, tout en rappelant que leur objectif premier est de créer un espace propice à la paix durable. Elle a salué l’accent placé par les Nations Unies sur l’élaboration de mandats efficaces et efficients dans le cadre de la réforme du pilier « paix et sécurité », ainsi que de la nouvelle approche d’évaluation de la performance de ces missions. La déléguée a, par ailleurs, dénoncé les atteintes sexuelles commises par le personnel déployé sous la bannière des Nations Unies, tout en saluant les mesures prises par l’Organisation pour y répondre. « Les États-Unis seront toujours prêts à venir en aide aux personnes en danger », a assuré la représentante, avant de rappeler que ce sont les Casques bleus qui sont en première ligne pour aider celles et ceux qui sont victimes de conflits, justifiant ainsi le besoin de rendre les opérations de maintien de la paix de plus en plus efficaces.
Mme AGNES COUTOU, Comité international de la Croix-Rouge (CIRC), a rappelé que depuis 20 ans, les opérations de maintien de la paix sont autorisées à recourir à la force, même létale, pour protéger les civils. La protection des civils, a-t-elle insisté, est au cœur de l’action des opérations de maintien de la paix. Elle a constaté que les opérations sont souvent menées à proximité des civils et qu’il est devenu de plus en plus difficile de distinguer les combattants de la population civile, une situation qui peut amener à des actions inappropriées, voire à être perçues comme des menaces. En outre, même si les Casques bleus ne sont pas directement engagés dans les hostilités, ils peuvent être pris pour cibles par les combattants, ce qui expose également les civils à des représailles ou à des incidents. Ces risques doivent être pris en compte.
Elle a recommandé d’axer les ressources de l’ONU sur les activités, armées ou non armées, permettant aux Casques bleus d’être les seuls ou les mieux placés pour assurer la protection physique des communautés. Les organisations humanitaires ou des droits de l’homme, a-t-elle signalé, ne sont pas capables de fournir une telle protection.
La représentante a ensuite abordé la question des évacuations médicales et a estimé que les Casques bleus peuvent apporter une contribution positive en aidant à rechercher, ramasser et évacuer les blessés et les malades, même s’ils ne sont pas considérés comme parties au conflit. Ils peuvent également assurer les périmètres de sécurité autour des centres de soins qui risquent de subir des attaques, mais aussi faciliter l’accès des agences humanitaires, voire même fournir, dans certaines situations, une aide sanitaire.
Poursuivant, elle a indiqué que le continent africain connaît une augmentation de coalitions sécuritaires pour répondre à des défis complexes, à commencer par le terrorisme. Elle a appelé les organisations internationales à veiller à la bonne formation des troupes et des forces de police, précisant qu’en 2017, le CICR a informé plus de 250 000 Casques bleus sur les principes du droit international humanitaire.
La représentante a, par ailleurs, fait observer que les Casques bleus conduisent régulièrement des arrestations suivies de détention ou de transfert au pays hôte. Bien que cela soit un aspect ordinaire des conflits armés, a-t-elle commenté, la détention semble être considérée comme une mesure temporaire et gérée de manière réactive. Elle a déploré que la question des détentions soit rarement intégrée à la planification des opérations et que les activités de détention soient insuffisamment financées et pâtissent d’un manque de capacité en termes de logistiques, d’infrastructures et de formation.
M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a rappelé que les États Membres ont pris l’engagement de poursuivre, lors des opérations de maintien de la paix, des mandats clairs, séquencés et priorisés, insistant notamment sur l’importance de la planification intégrée. Il a appelé le Conseil de sécurité à tenir compte de l’ensemble des cycles de vie d’une mission, à savoir, du moment où elle est déployée, jusqu’à son retrait. À cet égard, il a dit l’importance d’élaborer des cadres de références réalistes. Il a également appelé le Conseil de sécurité à doter les missions de mandats mieux définis, capables d’être révisés plus facilement en fonction de l’évolution de la situation dans les pays qui les accueillent. Les transitions doivent aussi être mieux coordonnées, en privilégiant la planification et la coopération de tous les acteurs des Nations Unies et des pays hôtes. Il s’agit aussi, a-t-il ajouté, de faire évoluer les comportements des acteurs des Nations Unies.
Le représentant a par ailleurs demandé au Comité spécial des opérations de maintien de la paix d’aborder la question de la transition de façon plus importante et précise à sa prochaine session.
Mme ASMA AL-HAMMADI (Émirats arabes unis) a estimé que les opérations de maintien de la paix sont l’un des outils les plus importants dont disposent les Nations Unies pour préserver la paix et la sécurité internationales, d’où l’importance, pour la délégation, de les soutenir. Elle a salué les efforts de réforme du maintien de la paix de l’ONU en espérant en voir les fruits dans les années à venir. À ce titre elle a encouragé les efforts collectifs comme cela est préconisé par l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général.
Pour leur part, les Émirats arabes unis concourent à la paix et la sécurité internationales par des contributions militaires qui visent à faire face à l’extrémisme et au terrorisme, en alliance avec l’OTAN et la Force conjointe du G5 Sahel notamment. Par ailleurs, ils appuient les processus politiques au Yémen, en Syrie et en Palestine. Les Émirats arabes unis intensifient également leurs aides au développement et de secours, et, à ce titre, la représentante a indiqué que son pays avait versé plus d’un milliard de dollars au Yémen.
La représentante a également insisté sur l’impératif d’autonomiser les femmes et les jeunes pour qu’ils puissent jouer un rôle déterminant au sein des processus de paix et politiques. Elle a signalé le mémorandum d’accord signé entre les Émirats arabes unis et ONU-Femmes pour renforcer la présence des femmes arabes dans les contingents des missions de maintien de la paix de l’ONU en leur offrant une formation dans un institut de formation spécialisé aux Émirats arabes unis.
M. JEAN-HUGUES SIMON-MICHEL (France) a jugé nécessaire de faire évoluer les opérations de la paix pour faire face aux nouvelles réalités auxquelles elles sont confrontées. Selon lui, c’est tout le sens de la démarche de refondation défendue par le Secrétaire général dans son initiative « Action pour le maintien de la paix ». Rappelant l’importance de promouvoir les solutions politiques, améliorer les partenariats et renforcer la sécurité des Casques bleus et la protection des civils, la France a considéré que cet effort de réforme ne pourra être accompli que collectivement. Surtout, a-t-il ajouté, elle doit se traduire par un dialogue triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les États contributeurs de troupes, auquel devraient se joindre les États hôtes et les contributeurs financiers.
Pour améliorer la performance des contingents, la France a par ailleurs estimé qu’on ne pourra faire l’économie d’une meilleure mesure de cette performance, mais aussi d’une meilleure formation et davantage de moyens. De son côté, la France forme déjà 30 000 soldats d’Afrique francophone chaque année et assure qu’elle restera mobilisée en ce sens. Le délégué a aussi encouragé au développement de partenariats entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales qui, selon lui, joueront un rôle moteur à l’avenir dans la promotion de la paix et de la sécurité.
Mme ZAKIA IGHIL (Algérie) a salué l’élan positif suscité par l’initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix », ainsi que la Déclaration d’engagements communs concernant les opérations de maintien de la paix, y voyant un instrument important pour réaffirmer la volonté politique en faveur du maintien de la paix. Elle a estimé que le soutien politique affiché doit se transformer en actions et mesures concrètes et a salué les priorités définies par le Secrétaire général.
La représentante a ensuite appelé à promouvoir une culture de la prévention, et à renforcer la capacité des femmes et des jeunes à jouer des rôles moteurs dans la médiation. De plus, les opérations de maintien de la paix doivent avoir des mandats ciblés avec des stratégies de sorties claires, et bénéficier de ressources adéquates. Les examens stratégiques sont également nécessaires pour déterminer si les missions ont réussi à remplir leur mandat initial.
S’appuyant sur le rapport Cruz, elle a relevé que les opérations de maintien de la paix sont en train de devenir de plus en plus risquées et mortelles, du fait notamment des attaques qui ciblent les Casques bleus. Il est donc impératif d’améliorer la formation et les entraînements avant déploiement, d’analyser les performances des missions, la reddition des comptes, de protéger le personnel, ainsi que de recruter davantage de femmes.
Elle s’est également préoccupée de la persistance des abus et des atteintes sexuelles commises par des Casques bleus qui sapent l’efficacité des missions et affectent la crédibilité des Nations Unies.
La représentante a estimé que la paix doit être établie en partenariat. Elle a soutenu, à cet égard, le partenariat entre l’ONU et l’Union africaine. Selon elle, ce partenariat doit être étayé grâce à davantage d’interactions entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine. Elle a également appelé à financer les opérations de maintien de la paix mandatées par l’Union africaine et autorisées par le Conseil de sécurité à partir des contributions au budget de l’ONU.
Mme YOLANNIE CERRATO (Honduras) a constaté que les missions de maintien de la paix actuellement déployées dans le monde sont contraintes d’évoluer et de devenir plus multifonctionnelles et intégrées afin de s’adapter aux réalités du terrain et aux nouveaux types de conflits. Dans cet esprit, elle a jugé important d’ajuster le personnel requis et les ressources allouées pour assurer l’efficacité des missions, mais aussi de veiller au leadership, au développement des capacités et à la formation avant le déploiement. Il convient aussi de s’assurer que sur place, les forces disposent des équipements vitaux.
Le Honduras appuie l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général qui vise à améliorer la sécurité et la protection des personnels des missions et à renforcer les responsabilités et la reddition de comptes de toutes les composantes d’une mission. Cette initiative a reçu ce jour l’appui de 150 États Membres, s’est-elle félicitée. Elle a également appuyé les efforts pour associer les femmes au maintien de la paix et de la sécurité, en particulier l’objectif visé d’inclure 15% de femmes dans chaque mission, comme officiers et observatrices militaires.
M. HUSNI MUSTAFA YAGOUB HUSNI (Soudan) a soutenu l’initiative « Action pour le maintien de la paix » du Secrétaire général, ainsi que la réforme du pilier paix et sécurité de l’ONU. « Le maintien de la paix est une longue histoire de sacrifices humains et de coûts matériels », a-t-il remarqué en rendant hommage à ceux et celles qui ont perdu la vie au service de la paix.
Le représentant a ensuite insisté sur le principe du consentement des parties dans le contexte du maintien de la paix. Rappelant que la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) a été créée, suite à un accord signé en juin 2011 qui prévoyait trois structures conjointes entre les parties concernées, il a expliqué qu’alors que le Soudan a présenté des candidats pour ces structures « l’autre partie ne l’a pas fait ». Pour autant, cela ne signifie pas, à ses yeux, que l’accord ne peut pas être mis en œuvre et que les Nations Unies doivent s’y substituer sans consentement des parties. Les recommandations du Conseil de sécurité ne devraient pas non plus être imposées, d’autant plus qu’il n’est pas unanime sur ces questions, a-t-il poursuivi. Et il en va de même pour les recommandations émanant de l’évaluation de la FISNUA qui doivent être approuvées par les parties concernées avant d’être mises en œuvre, a-t-il estimé. À ses yeux, l’insistance à mettre sur pied une composante de police a sonné « la mise à mort de cet accord ».
Commentant ensuite la stratégie de sortie de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), il a affirmé que la région est en train de se redresser, attirant l’attention sur les efforts déployés par le Gouvernement du Soudan pour appuyer le développement du Darfour.
M. FAIYAZ MURSHID KAZI (Bangladesh) a jugé nécessaire de formuler des objectifs communs pour mieux mener à bien les opérations de maintien de la paix. Il a noté les pressions accrues sur les ressources budgétaires. En ce qui concerne les réformes structurelles, le pilier paix et sécurité ainsi que le pilier gestion, doivent permettre d’éliminer les lacunes entre politique et exécution sur le terrain.
« La mort d’un soldat de la paix est une mort de trop », a poursuivi le représentant qui a appelé à présenter au Conseil de sécurité´, à intervalle réguliers, des rapports sur la sécurité sur la sécurité des Casques bleus dans le but de renforcer la sécurité des opérations de maintien de la paix des Nations Unies. Il a aussi souligné que la question de l’efficacité du renseignement est liée aux investissements, « qui restent critiques ». La question des ressources est donc essentielle, a-t-il souligné, et, à cet égard, les tendances actuelles sont préoccupantes. « Nous tenons à ce que les questions des contributions aux opérations de maintien de la paix soient abordées. »