Quatrième Commission: deux hauts fonctionnaires de l’ONU sonnent le départ de la concrétisation d’« Action pour le maintien de la paix »
Aujourd’hui, à la Quatrième Commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, les Secrétaires généraux adjoints aux opérations de maintien de la paix et à l’appui aux missions ont sonné le départ de la concrétisation d’« Action pour le maintien de la paix » par laquelle le Secrétaire général avait invité, le 25 septembre dernier, États Membres, Conseil de sécurité, pays hôtes des opérations de l’ONU, pays qui fournissent des contingents ou du personnel de police, partenaires régionaux et contributeurs financiers à « renouveler leur engagement collectif en faveur des activités de maintien de la paix menées par l’ONU et à s’engager mutuellement à atteindre l’excellence ». Le 18 octobre, le Secrétaire général présentait aux États la « Déclaration d’engagements communs » qui confirme leur disposition à mener « une action collective » pour renforcer le maintien de la paix.
« Action pour le maintien de la paix » a redynamisé notre engagement collectif et nous devons maintenant nous concentrer sur la mise en œuvre de nos engagements dans le contexte de la nouvelle architecture du Secrétariat, a déclaré le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. M. Jean-Pierre Lacroix a rappelé qu’à ce jour 150 États Membres ont déjà souscrit à la « Déclaration d’engagements communs ». Nous allons, a-t-il promis, exploiter pleinement cette nouvelle architecture de paix et de sécurité pour définir de nouvelles stratégies. Le Secrétaire général adjoint a tout de même dit compter sur le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale pour prendre des décisions qui traduiraient « Action pour le maintien de la paix » en actes concrets, combler le fossé entre mandat et ressources, aligner les politiques avec les résolutions du Conseil de sécurité et renforcer encore les consultations triangulaires.
2018, a-t-il rappelé, marque le soixante-dixième anniversaire des opérations de maintien de la paix dont l’avenir dépend de notre action collective. C’est le principe même d’« Action pour le maintien de la paix » dont la Déclaration nous offre une vision claire. « Action pour le maintien de la paix » souligne aussi la vision du Secrétaire général pour une ONU plus concentrée sur le terrain, a embrayé le Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions. M. Atul Khare a expliqué que le nouveau paradigme du Secrétaire général se fonde sur trois principes: simplification des cadres politiques, décentralisation de la prise de décisions et renforcement de l’obligation de rendre des comptes et de la transparence. Le nouveau Département de l’appui opérationnel va se concentrer sur les résultats au détriment des processus, éliminer les fonctions qui font double emploi, établir une division claire des rôles et des responsabilités et installer des mécanismes de contrôle.
Autonomiser le terrain, a-t-il insisté, est au cœur de la vision du Secrétaire général. L’objectif est de mieux aligner les pouvoirs décisionnels sur les ressources humaines, le financement, les achats et la gestion des biens. Mais il reste beaucoup à faire, a-t-il reconnu, en promettant aux États Membres une nouvelle proposition sur le Dispositif de prestation de services centralisée.
Nous avons été les premiers, s’est enorgueillie l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), à entériner universellement la « Déclaration d’engagements communs ». Le Mouvement des pays non alignés a aussi salué ce processus de réforme, tout en appelant le Secrétariat à s’abstenir de mettre en œuvre des politiques qui n’ont pas été agréées par un processus intergouvernemental. Seul, ont souligné le Mouvement et la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le Comité spécial du maintien de la paix est habilité à examiner tous les aspects des opérations de l’ONU. Nous soutenons les réformes, a renchéri la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), étant entendu qu’elles ne modifient ni les mandats et fonctions ni les sources de financement établies dans le pilier « paix et sécurité ».
La Quatrième Commission poursuivra ce débat auquel ont pris part aujourd’hui 14 délégations, demain, mercredi 31 octobre, à partir de 10 heures.
ÉTUDE D’ENSEMBLE DE TOUTE LA QUESTION DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX SOUS TOUS LEURS ASPECTS
Déclarations liminaires
« Action pour le maintien de la paix » a redynamisé notre engagement collectif en faveur du maintien de la paix. Nous devons maintenant nous concentrer sur la mise en œuvre de nos engagements dans le contexte de la nouvelle architecture du Secrétariat. C’est le message principal qu’a délivré M. JEAN-PIERRE LACROIX, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. Il a rappelé que plus de 150 États Membres ont souscrit à la Déclaration d’engagements communs, y compris l’ensemble du Conseil de sécurité, les vingt principaux pays fournisseurs de contingents et les dix premiers contributeurs financiers. Au cours de la Réunion de haut niveau sur le maintien de la paix qui s’est tenue le mois dernier, une cinquantaine d’États Membres ont fait des déclarations favorables.
« Action pour le maintien de la paix », a expliqué le Secrétaire général adjoint, vise d’abord à renforcer l’impact politique du maintien de la paix. Les huit études indépendantes qui ont été faites ont révélé que la volonté politique et l’appui sont des éléments essentiels pour surmonter les obstacles. Elles ont aussi révélé la « valeur intrinsèque » de la présence des Casques bleus pour prévenir et gérer la violence et empêcher qu’elle ne se propage. Le Département des opérations de maintien continuera donc à développer des feuilles de route politiques pour des environnements multidimensionnels, à améliorer la collecte des informations, à gérer et analyser les choses dans le cadre du nouveau pilier « paix et sécurité ». Nous allons, a annoncé le Secrétaire général adjoint, exploiter pleinement la nouvelle architecture de paix et de sécurité pour définir de nouvelles stratégies régionales sous lesquelles déployer les opérations pour faciliter des transitions plus douces et plus efficaces et intégrer la perspective « consolidation de la paix » dans tout le cycle de vie d’une mission. Pour mieux mettre en œuvre l’engagement d’une protection adaptée à une situation spécifique, les missions continuent d’innover, en mettant en avant de nouvelles approches comme davantage d’unités mobiles dans les nouveaux points chauds en République démocratique du Congo ou un appui ciblé au dialogue et à la réconciliation communautaires en République centrafricaine. Le Secrétaire général adjoint a dit compter sur le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale pour prendre des décisions qui traduiraient « Action pour le maintien de la paix » en actes concrets, combler le fossé entre mandat et ressources, aligner les politiques avec les résolutions du Conseil de sécurité et renforcer encore les consultations triangulaires.
Une des priorités d’« Action pour le maintien de la paix », a-t-il poursuivi, est la sûreté et la sécurité des Casques bleus. Le Secrétariat a donc développé un Plan d’action qui, au bout du compte, porte sur la performance. Il s’agit de changer les mentalités, d’améliorer l’état de préparation opérationnelle, d’offrir une formation plus ciblée et de tout faire pour assurer aux Casques bleus les équipements nécessaires. Il s’agit aussi de renforcer l’obligation de rendre des comptes et de veiller à ce que, en cas d’incident, les Casques bleus reçoivent les meilleurs soins possibles et le plus tôt possible. Une Équipe d’appui à la mise en œuvre du Plan d’action a été mise en place ici, au Siège, et les cinq missions les plus meurtrières, à savoir celles de la République centrafricaine, du Mali, de la République démocratique du Congo, du Darfour et du Soudan, ont élaboré des plans d’action spécifiques pour que les mesures qu’elles prennent soient adaptées à leurs besoins respectifs. Les résultats sont déjà là: du 1er janvier au 30 septembre 2018, 17 Casques bleus ont perdu la vie contre 30 à la même période en 2017, soit une baisse de 43%. Mais un Casque bleu tué, c’est un mort de trop, a souligné le Secrétaire général adjoint.
M. Lacroix a aussi parlé du Plan de formation: à partir du mois de janvier, il s’agira de travailler avec le Département de l’appui opérationnel pour s’entendre sur une approche commune de la formation dispensée aux civils et aux hommes en uniforme. La formation, a-t-il fait observer, est aussi la clef pour l’objectif commun de mettre fin à l’exploitation et aux atteintes sexuelles. Il s’agira ici de travailler avec le nouveau Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité pour développer des cours de formation. Des initiatives triangulaires sont également prises pour renforcer les capacités des pays contributeurs de troupes et de police, y compris grâce au « mécanisme léger de coordination ». Le Secrétariat continuera à développer des capacités de maintien de la paix dans des domaines tels que les normes médicales améliorées, les équipements aériens et la technologie. Dans des environnements dangereux, la performance exige plus que la formation et de bons équipements, a reconnu le Secrétaire général adjoint. C’est la raison pour laquelle le travail se fait sur l’amélioration de l’encadrement des missions et la mise en place d’un cadre pour l’utilisation et la gestion responsables du renseignement. Une obligation mieux assumée de rendre des comptes est au cœur des efforts pour renforcer la performance. Il s’agit d’améliorer les enquêtes sur les incidents et d’identifier les remèdes. Dans certains cas, le redéploiement des unités a même été interdit jusqu’à ce qu’on puisse confirmer leur conformité aux normes et aux exigences. Nous comptons continuer à travailler, a ajouté le Secrétaire général adjoint, sur le cadre intégré de gestion des capacités, sur le système global d’évaluation de la performance et sur l’évaluation du personnel en uniforme. Il s’agira aussi de travailler avec les pays contributeurs de contingents et de police sur les lacunes, les causes et les circonstances des incidents majeurs.
Le Secrétaire général adjoint a encouragé tous les États Membres à fournir des formations et des équipements aux pays contributeurs et des contributions volontaires au Plan de formation. Les États Membres doivent aussi identifier et communiquer clairement sur les restrictions nationales pour clarifier le travail des commandants des forces. Le Secrétaire général adjoint a aussi demandé aux États Membres, qui ont des capacités militaires avancées, de déployer plus de troupes et d’effectifs de police dans les missions de maintien de la paix. Il a aussi parlé des besoins en hélicoptères, en capacités contre les engins explosifs improvisés, en forces de réaction rapide, en analyses des situations ou encore en appui médical.
S’agissant des partenariats, autre élément d’« Action pour le maintien de la paix », M. Jean-Pierre Lacroix a parlé du travail accompli avec l’Union africaine et des priorités partagées avec l’Union européenne pour la période 2019-2021. Il a conclu sur le dernier élément, « les femmes, la paix et la sécurité » pour dire que cette année son Département et celui de l’appui aux missions ont promu une nouvelle politique sur le genre. Aujourd’hui, a-t-il regretté, les femmes ne représentent que 21% du personnel civil et militaire des missions. Mais les progrès sont là: au Siège, les femmes représentent désormais 18% de tous les officiers du Bureau des affaires militaires.
2018 marque le soixante-dixième anniversaire des opérations de maintien de la paix dont l’avenir dépend de notre action collective. C’est le principe qui est au cœur même d’« Action pour le maintien de la paix » dont la Déclaration nous offre une vision claire pour renforcer ce maintien de la paix, a enfin déclaré le Secrétaire général adjoint.
« Action pour le maintien de la paix » souligne aussi la vision du Secrétaire général pour une ONU plus concentrée sur le terrain, a embrayé M. ATUL KHARE, Secrétaire général adjoint à l’appui aux missions. Il a expliqué le nouveau paradigme du Secrétaire général, lequel se fonde sur trois principes: simplification des cadres politiques, décentralisation de la prise de décisions et renforcement de l’obligation de rendre des comptes et de la transparence. Le nouveau Département de l’appui opérationnel va se concentrer sur les résultats au détriment des processus, éliminer les fonctions qui font double emploi, établir une division claire des rôles et des responsabilités et installer des mécanismes de contrôle. Le Secrétaire général adjoint a décrit en cinq points les nouveautés et d’abord la création d’un « guichet unique » pour les pays fournisseurs de contingents et de forces de police. Une nouvelle Division des capacités en uniforme devrait consolider des capacités qui, pour le moment, relèvent de trois Divisions et deux Départements.
Le Secrétaire général adjoint a ensuite parlé d’une nouvelle Division des activités spéciales qui se concentrera sur les besoins sensibles des missions et sera dotée d’une capacité d’analyse et de planification opérationnelle et des ressources humaines. Le Service des partenariats d’appui constituera un point d’entrée pour les partenaires extérieurs.
Avec la réorganisation, a poursuivi le Secrétaire général adjoint, il s’agira de consolider la logistique et les achats dans un seul département, pour éliminer les retards dus à une lourde bureaucratie. Il a aussi indiqué que son Département travaille déjà avec le Département de la paix pour assurer une approche commune de la gestion des connaissances, des directives et de la formation.
Autonomiser le terrain, a-t-il également insisté, est au cœur de la vision du Secrétaire général. Il a expliqué que l’objectif est de mieux aligner les pouvoirs décisionnels sur les ressources humaines, le financement, les achats et la gestion des biens. Mais il reste beaucoup à faire, a-t-il reconnu, en promettant aux États Membres une nouvelle proposition en mars sur le dispositif de prestation de services centralisée.
Le Secrétaire général adjoint s’est attardé sur la manière dont son Département met en œuvre « Action pour le maintien de la paix » qui insiste sur l’impact des opérations sur la paix durable. M. Khare a parlé des missions en Haïti, au Darfour et en République démocratique du Congo. Il a aussi parlé de la manière dont son Département promeut la performance et l’obligation de rendre des comptes auprès de toutes les composantes des opérations de maintien de la paix.
Passant aux partenariats, le Secrétaire général adjoint s’est attardé sur celui avec l’Union africaine dont le programme pilote de deux ans pour renforcer la coopération dans les questions liées aux opérations d’appui à la paix. Il a d’ailleurs appelé les États Membres à envisager de mettre en place un mécanisme permettant de financer en partie ces opérations par les quotes-parts versées à l’ONU, comme le demande la résolution 2378 (2018) du Conseil de sécurité. Le Secrétaire général adjoint a également mentionné le projet de partenariat triangulaire aux fins du déploiement rapide de capacités facilitatrices qui devrait s’étendre à d’autres régions dont l’Asie et les pays francophones.
M. Khare a conclu sur les zones prioritaires d’« Action pour le maintien de la paix », aux yeux de son Département: la conduite et une bonne gestion de l’environnement. Nous venons de finaliser, ce mois-ci, a-t-il annoncé, les résultats des fiches d’évaluation de la gestion environnementale. Les efforts en cours pour améliorer les données et les processus devraient donner lieu à un cadre robuste qui devrait être terminé en juin 2020.
Enfin, il a parlé de la légère baisse -49- du nombre des allégations d’exploration et d’atteinte sexuelles cette année. Le Département vient de lancer une boîte à outils de la gestion des risques, a-t-il dit, en appelant tous les États à joindre les 100 autres qui ont signé le Pacte volontaire du Secrétaire général sur la prévention. Nous avons besoin de votre engagement, a-t-il conclu, pour mettre en œuvre « Action pour le maintien de la paix ». Nous en appelons à votre aide pour des troupes mieux formées et mieux équipées. Nous nous demandons de vous engager en faveur des réformes parce, ensemble, nous pouvons et pourrons aider les pays d’accueil de nos opérations, dans leurs efforts de paix, de sécurité et de développement, a conclu le Secrétaire général adjoint.
Débat général
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. OMAR HILALE (Maroc) a rappelé que cette année marque le soixante-dixième anniversaire des opérations de maintien de la paix de l’ONU, une occasion qui a été saisie pour poser plusieurs nouveaux jalons dont la réforme sur l’architecture de paix et de sécurité, « Action pour le maintien de la paix » pour renforcer la sûreté et la sécurité des Casques bleus. Le représentant a salué le processus de réforme de M. Guterres visant à une efficacité accrue des opérations de maintien de la paix et à une approche plus cohérente et plus coordonnée de la prévention des conflits, de la médiation et du maintien de la paix. Le Mouvement des pays non alignés, a-t-il souligné, estime que la performance est un élément vital du maintien de la paix. Il se félicite donc de l’intention du Secrétaire général d’établir un cadre intégré de gestion des capacités et de mesure de la performance comme l’a demandé le Comité spécial des opérations de maintien de la paix. Il a conseillé, à cet égard, des consultations et une transparence à tous les niveaux et par tous les acteurs. La performance, a-t-il souligné, est une responsabilité partagée et influencée par plusieurs facteurs.
Le représentant a réitéré son appel pour que le Secrétariat s’abstienne de mettre en œuvre des politiques qui n’ont pas été agréées par un processus intergouvernemental. Il a appelé à la révision des méthodes de travail du Comité spécial, tout en affirmant que ce dernier est le seul habilité à examiner tous les aspects des opérations de maintien de la paix, y compris les mesures visant à améliorer la capacité de l’Organisation en la matière. Groupe de pays qui a en son sein le nombre le plus élevé de fournisseurs de contingents et de personnel de police, le Mouvement a énoncé 13 points, en insistant entre autres, sur le strict respect des principes de la Charte, sur des mandats réalistes et alignés sur les ressources disponibles, sur une bonne sécurité des troupes et sur la participation des pays contributeurs à tous les processus de prise de décisions.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador) a mis l’accent sur la nécessité d’assurer les capacités opérationnelles et des ressources adéquates aux opérations de maintien de la paix. Il a soutenu la réforme du Secrétaire général, étant entendu que celle-ci ne modifie ni les mandats et fonctions ni les sources de financement établies dans le pilier paix et sécurité. Appuyant également l’initiative « Action pour le maintien de la paix », il a tenu à réaffirmer que les opérations doivent strictement observer les buts et principes de la Charte ainsi que ceux régissant les opérations: le consentement des parties, l’impartialité et le non-recours à la force, sauf en cas de légitime défense ou prévu par le mandat.
Pour gagner en efficacité, les opérations doivent pouvoir compter sur un appui politique, des ressources financières, humaines et logistiques suffisantes et des mandats clairement définis et réalisables. Le représentant s’est inquiété, d’autre part, de la fragilité des climats politique et sécuritaire dans les zones couvertes par les missions, avec une violence changeante et une volatilité grandissante. Il faut donc des stratégies de sortie claires pour les opérations de maintien de la paix, a-t-il souligné, appelant à une bonne évaluation de la période de transition et à la reconnaissance du fait que les opérations ne sont qu’une mesure temporaire. Le représentant a réitéré la disposition de la CELAC à aider Haïti dans le cadre de la Mission des Nations Unies d’appui à la justice (MINUJUSTH), avec la pleine participation du Gouvernement et du peuple haïtiens, dans le plein respect de la souveraineté, de l’indépendance, de l’intégrité territoriale et de l’unité et en étroite coopération avec les États fournisseurs de contingents et de police.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a réaffirmé le soutien de la CARICOM aux efforts de réforme du Secrétaire général, tout en insistant sur le fait que le Comité spécial reste le seul organe intergouvernemental chargé de l’étude d’ensemble des opérations de maintien de la paix. Il s’est félicité d’« Action pour le maintien de la paix » qui exhorte les États Membres à revoir à la hausse leur engagement politique. Parvenir à une paix durable suppose que l’on comprend les causes profondes d’un conflit, a prévenu le représentant, pour lequel il est impératif d’aider les pays à consolider leurs institutions pour renforcer leur résilience et promouvoir la prévention des conflits.
Le représentant a dûment soutenu la prorogation du mandat de la Mission en Haïti, jusqu’au 19 avril 2019, ainsi que les efforts actuels pour articuler de manière responsable, avec le Gouvernement haïtien, l’équipe de pays de l’ONU et les collaborateurs extérieurs, une stratégie de sortie pour faciliter une transition sans heurt, à partir d’octobre 2019. Le représentant a insisté sur l’importance du respect du calendrier de transition pour chaque cible spécifique.
Il a souligné que pour consolider les progrès en Haïti, la communauté internationale doit continuer à tisser des partenariats effectifs avec le Gouvernement et le peuple haïtiens. Il a salué l’assistance fournie à la nouvelle stratégie de lutte contre le choléra en Haïti, mais a regretté que les contributions au Fonds d’affectation spéciale soient toujours insuffisantes. Il faut un financement prévisible de la communauté internationale pour offrir des compensations aux victimes, a-t-il insisté.
Il a également mis l’accent sur la « synergie naturelle » qui existe entre paix, sécurité et développement. Il s’est dit favorable à la participation active des femmes à tous les efforts de paix, qu’il s’agisse de la prévention, du maintien ou de la consolidation de la paix. Il a encouragé le Département des opérations de maintien de la paix à renforcer ses efforts en ce sens, et les États Membres à déployer plus de femmes dans leurs contingents mais aussi veiller à leur présence dans les négociations de paix et les efforts de reconstruction postconflit.
Le représentant a salué la politique de tolérance zéro et l’approche préconisée par le Secrétaire général qui place les droits et la dignité des victimes au cœur de l’action contre l’impunité. Cela passe, a-t-il prévenu, par plus de transparence, de responsabilité et de responsabilisation. C’est la raison pour laquelle la CARICOM apprécie les mesures prises par les Nations Unies dans le contexte de la prévention, la formation et l’assistance aux victimes.
L’efficacité des missions, a conclu le représentant, dépend d’un appui politique fort, de ressources suffisantes et de capacités adéquates. Il a insisté sur la coopération triangulaire entre le Conseil de sécurité, le Secrétariat et les pays fournisseurs de contingents, ces derniers devant avoir leur place dans les processus de prise de décisions.
Au nom de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a estimé qu’au cours des 70 dernières années, le maintien de la paix a été un instrument utile mais qu’avec la tendance actuelle de l’augmentation du nombre des conflits dans le monde, il est nécessaire de repenser la manière avec laquelle on conduit les missions.
Il a salué, à cet égard, le Secrétaire général pour son initiative « Action pour la paix » qui offre l’occasion unique de renouveler « notre engagement politique en faveur du maintien de la paix ». Le représentant s’est dit « heureux » que les pays membres de l’ASEAN aient été parmi les premiers à entériner universellement la Déclaration sur les engagements communs. « Action pour le maintien de la paix » n’est pas la panacée à tous les problèmes, a-t-il reconnu. Mais menée correctement, elle peut répondre aux défis les plus pressants. Le représentant a insisté sur la nécessité de se concentrer sur la performance et les capacités, la rapidité de la prise de décisions; l’impact politique du maintien de la paix; les capacités de protection des missions, dont l’augmentation du nombre des femmes Casques bleus; la sécurité du personnel; le renforcement des partenariats; et la conduite du personnel.
Il a également insisté sur l’importance de doter les missions de ressources adéquates, déclarant qu’on ne peut pas toujours demander aux Casques bleus « de faire plus avec moins ». Il est temps de traduire les mots en actes, a conclu le représentant, en disant attendre avec intérêt les prochains rapports sur les premiers progrès de la mise en œuvre de la Déclaration. Il n’a pas oublié de rappeler la contribution des pays de l’ASEAN aux Départements des opérations de maintien de la paix (DOMP) et de l’appui aux missions, comme en témoignent les 4 500 policiers, conseillers militaires et troupes déployées dans 12 missions.
Au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (groupe CANZ), M. RICHARD ARBEITER (Canada), est revenu sur les Principes de Vancouver sur le maintien de la paix et la prévention du recrutement et de l’utilisation des enfants soldats et sur l’Initiative Elsie sur la participation des femmes sur les opérations de paix. L’année dernière, a-t-il rappelé, 71 soldats de la paix sont morts au front, un des pires record. Ensemble, nous devons faire des efforts pour protéger ceux que nous envoyons dans des endroits dangereux et faire tout pour assurer l’efficacité et le succès des opérations. Le groupe CANZ, a-t-il dit, plaide fortement pour le recours aux nouvelles technologies et aux pratiques opérationnelles modernes. Il plaide aussi pour le renforcement des approches de la formation, la pleine mise en œuvre du cadre pour les politiques de renseignement et des solutions novatrices, s’agissant du financement et de l’équipement des opérations. Le représentant a dit attendre avec intérêt le lancement du mécanisme léger de coordination car la mise en commun des ressources et des capacités essentielles a été un succès, comme en témoigne la Mission au Mali.
Le représentant a insisté sur la culture de l’évaluation des performances et de la responsabilité. Il a salué le cadre intégré établi par le Secrétaire général, insistant sur des mandats clairs, hiérarchisés et réalistes, mais surtout financés adéquatement. Améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix va au-delà du nombre des troupes et des équipements. C’est repenser la façon dont les Casques bleus interagissent avec les communautés qu’ils protègent et, à cet égard, assurer la participation des femmes aux opérations de maintien de la paix est la bonne chose et la chose la plus intelligente à faire. Le représentant a ensuite souligné que son pays, l’Australie et la Nouvelle-Zélande sont membres du Cercle des dirigeants et dirigeantes créé par le Secrétaire général pour la prévention de l’exploitation et des atteintes sexuelles dans les opérations des Nations Unies.
Pour M. JORGE SKINNER-KLEÉ ARENALES (Guatemala), il est impératif de renforcer la capacité opérationnelle des opérations de maintien de la paix pour leur donner les moyens de leurs mandats et les adapter à la réalité sur le terrain. Il s’est félicité de toutes les initiatives visant à réaliser cet objectif et notamment d’« Action pour le maintien de la paix ». Représentant d’un pays fournisseur de contingents, il a expliqué que les différentes composantes des mandats sont autant d’éléments indispensables pour assurer le succès des opérations. Il a insisté sur une participation accrue des femmes et mis l’accent sur l’importance du dialogue tripartite entre Conseil de sécurité, Secrétariat et pays fournisseurs de contingents. Le personnel déployé sur le terrain doit être bien formé et pouvoir s’appuyer sur des mandats clairs et précis, a-t-il dit. Il a, par ailleurs, jugé inacceptable que ceux qui sont censés maintenir la paix deviennent une menace pour la population civile lorsqu’ils violent leur code de conduite. Il y va de la réputation même de l’ONU, a-t-il prévenu, en réclamant des enquêtes et des sanctions contre le personnel civil ou les soldats de la paix incriminés. Il a réitéré l’engagement de son pays à fournir du personnel qualifié et compétent pour travailler sous la bannière des Nations Unies.
M. GUILLAUME DABOUIS, délégué de l’Union européenne, a encouragé les initiatives du Secrétaire général pour améliorer l’efficacité des actions de l’ONU sur le terrain. L’Union européenne favorise les solutions politiques aux conflits, ainsi que la prévention et la médiation, deux outils clefs pour maintenir la paix avec un bon rapport coût-efficacité. Le représentant a également salué la volonté du Secrétaire général de renforcer la capacité du système à traiter de l’exploitation sexuelle et à agir promptement et diligemment. Il a réaffirmé l’approche de l’Union européenne, à savoir la tolérance zéro pour les civils, les policiers et les militaires, sans oublier les agents des organisations internationales. Assurant le Secrétaire général de la solidité du partenariat Nations Unies - Union européenne, M. Dabouis a ajouté que l’Union se tournera aussi vers des formats trilatéraux, par exemple avec l’Union africaine, chaque fois que ce serait utile. Il faut, pour toutes les missions, a-t-il ajouté, des stratégies de sortie claire, et des mandats précis, cohérents et réalisables. Les stratégies de sortie doivent être conçues dès le début d’une mission. Concernant la formation, M. Dabouis a estimé que la demande de certificats de formation adéquate est un pas dans la bonne direction. Il a conclu sur l’importance de réduire l’empreinte écologique des opérations de maintien de la paix, en recommandant une utilisation efficace et transparente des ressources.
M. DOMINIQUE MICHEL FAVRE (Suisse) a attiré l’attention sur trois questions. Premièrement, les opérations de paix jouent un rôle clef dans la prévention des conflits, et les questions de paix et de sécurité doivent faire l’objet d’une réflexion holistique qui prenne en compte le développement durable et les droits de l’homme. Le représentant a salué la volonté du Secrétaire général de se concentrer sur la prévention des cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles et la protection et l’aide aux victimes. Il l’a félicité pour avoir mis en place un Fonds d’affectation spéciale en faveur des victimes. Le délégué a rappelé que la lutte contre la violence sexuelle et sexiste est une priorité de la politique étrangère suisse. La Suisse soutient d’ailleurs la politique de tolérance zéro des Nations Unies, puisque les membres du personnel du Département fédéral des affaires étrangères en poste à l’étranger sont eux-mêmes tenus de respecter un code de conduite, dont l’un des principaux objectifs est la lutte contre l’exploitation et les atteintes sexuelles. Troisièmement, l’impact des opérations de paix sur la pérennisation de la paix doit être renforcé, a conclu le représentant en soulignant la valeur ajoutée de la Commission de consolidation de la paix et des formations pays spécifiques.
M. ANGELITO AYONG NAYAN (Philippines) a salué le leadership du Secrétaire général dont témoignent « Action pour le maintien de la paix » et la Déclaration d’engagements communs dûment entérinée par les membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Les Philippines sont déterminées à continuer de participer aux opérations de maintien de la paix. Les militaires, les policiers et les civils qu’elles y ont déployés le prouvent amplement. Le représentant a appuyé une nouvelle fois les conclusions de la révision de l’architecture de consolidation de la paix des Nations Unies. Il a insisté sur la sécurité des Casques bleus, saluant dans la foulée le rapport Cruz et le Plan d’action des Nations Unies visant à combler les lacunes stratégiques et systémiques. Il a également plaidé pour la mise à jour des règles d’engagement et leur adaptation aux réalités sur le terrain. Il a par ailleurs encouragé le dialogue sur les défis à la paix et souligné les mérites des partenariats stratégiques, notamment entre l’ONU et les organisations régionales. Pour leur part, les Philippines participent à des forums régionaux comme l’Association internationale des centres de formation au maintien de la paix (IAPTC) ainsi que l’Association des centres de formation de la région Asie-Pacifique. En conclusion, le représentant a appelé à investir davantage dans des solutions politiques locales « que le maintien de la paix doit renforcer et pas essayer de remplacer ».
M. CHUMPHOT NURAKKATE (Thaïlande) a jugé important que les réformes soient mises en œuvre de manière holistique et intégrée. Les nouvelles initiatives structurelles doivent refléter la nature intersectorielle du travail de l’ONU, de la prévention des conflits aux fondations d’une paix durable. Il faut donc des lignes claires de responsabilités et des plans cohérents. Une planification approfondie est essentielle, a poursuivi le représentant, en insistant sur les ressources, les équipements et le personnel. Chaque mandat doit être réalisable et réaliste, adapté au contexte et souple. Il faut des approches appropriées pour suivre et évaluer les résultats de chaque mission dont le mandat doit être assorti des ressources qu’il faut. La paix durable ouvre une nouvelle réalité pour le maintien de la paix. Comme le maintien de la paix n’est plus un agenda isolé mais est lié au développement durable et au respect des droits de l’homme, les opérations de maintien de la paix doivent être vues comme un facilitateur essentiel d’un processus de paix dans son ensemble. Le représentant a conclu sur la nécessité d’accroître la participation des femmes à tous les niveaux des opérations de maintien de la paix. Il s’est dit fier que les contingents thaïlandais comptent 20% de femmes. La Thaïlande, a-t-il ajouté, s’efforce de déployer des troupes bien formées et bien équipées pour répondre aux défis sur le terrain, comme on le voit au Soudan du Sud, a conclu le représentant.
Mme MARÍA ANTONIETA SOCORRO JÁQUEZ HUACUJA (Mexique) a lancé d’emblée un appel pour que le Secrétaire général exécute les réformes envisagées et mettent à la disposition des États Membres des informations complètes et fiables sur les résultats obtenus et sur tout ajustement requis. Insistant sur le concept de « paix durable » qui sous-tend les missions des opérations de maintien de la paix, elle a affirmé que la légitimité de l’Organisation, notamment la confiance que la communauté internationale place dans ses opérations, exige que ces dernières s’acquittent pleinement des tâches assignées: sauver des vies, prévenir les atrocités de masse et jeter durablement les bases de la stabilité et de la paix. Le représentant a souligné la complexité des menaces complexes et asymétriques qui mettent à rude épreuve la volonté et l’engagement des États. Partant, elle a jugé primordial que les opérations aient des mandats, des objectifs et des structures de commandement bien définis, des ressources suffisantes calculées sur la base d’une évaluation réaliste de la situation et un financement prévisible. Il importe également d’inclure, au plus tôt dans les mandats, des activités liées à la consolidation de la paix. À cet égard, la représentante a rappelé que le Mexique a souscrit à la Déclaration d’engagements communs, un effort collectif de recentrage pour des attentes réalistes, des opérations plus robustes et plus sûres et des forces mieux équipées et mieux entraînées. La représentante a aussi réitéré la recommandation du Comité spécial d’élaborer une stratégie pour une meilleure prise en compte de la dimension genre.
M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a reconnu le rôle vital des opérations de maintien de la paix comme un outil à la disposition du Conseil de sécurité pour maintenir la paix et la sécurité internationales. Il a rappelé que la longue contribution de son pays aux opérations de l’ONU est le témoignage de son attachement à un monde plus sûr pour les générations à venir. Le représentant a noté que l’environnement des opérations de l’ONU a considérablement changé. Aujourd’hui, les Casques bleus font face à une multitude de nouveaux défis, y compris des menaces asymétriques et terroristes qui les visent directement. Le système de l’ONU souffre d’une faiblesse chronique, politique et institutionnelle, qui sape l’efficacité des opérations, a ajouté le représentant. L’environnement de plus en plus complexe exige des soldats de la paix qu’ils aient une bonne compréhension du contexte politique et opérationnel. Il n’y a pas de meilleur moyen de comprendre un environnement que de coopérer avec les organisations régionales, a prévenu le représentant. Les partenariats stratégiques avec les mécanismes de sécurité régionale sont une excellente fenêtre pour comprendre les racines des conflits et mettre en place les meilleurs moyens de les arracher, a-t-il déclaré. La valeur des partenariats entre les Nations Unies et l’Union africaine doit être soulignée.
Le représentant a d’ailleurs estimé que le partenariat entre les Nations Unies et la Mission de l’Union africaine en Somalie est un bon exemple de partenariat stratégique, même si le risque posé par les Chabab reste une grande menace dans la région. Il a salué, à cet égard, la prorogation du mandat de la Mission et lancé un appel à la prudence, s’agissant de sa reconfiguration. Contrairement à la croyance populaire, les Chabad ont encore les moyens de lancer des attaques terroristes d’envergure et la communauté internationale doit faire preuve de souplesse. Le représentant a appelé le Conseil de sécurité à envisager de financer la Mission pour améliorer ses performances. Le Conseil devrait aussi repenser la stratégie de réduction des effectifs en cours d’application. Le représentant a aussi parlé de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud, qui continue de souffrir d’une faiblesse structurelle laquelle limite son succès. Il a voulu que l’on réexamine le mandat de la Mission pour jeter les bases d’une participation inclusive au processus de paix, améliorer l’utilité des forces régionales et permettre au Gouvernement sud-soudanais d’exercer sa souveraineté.
Mme HARSHANA GOOLAB (Afrique du Sud) a soutenu que les opérations de maintien de la paix sont l’un des aspects les plus visibles des activités de l’ONU et doivent, par conséquent, « illustrer au mieux ce que l’Organisation a à offrir ». Rappelant que leur objectif ultime est de créer des conditions propices à une paix pérenne, elle a souligné que les missions doivent s’accompagner d’un processus politique et qu’elles ne sont pas une fin en soi. L’Afrique du Sud continuera à appuyer la réforme du Secrétaire général qui met l’accent sur la négociation, le dialogue et la médiation, tout en améliorant l’efficacité des missions. À ce titre, la représentante s’est félicitée du lancement d’« Action pour le maintien de la paix » et de la Déclaration d’engagements communs que son pays a dûment approuvée. Pour relever les défis des opérations, elle a insisté sur des mandats réalistes, taillés sur mesure et plus souples.
L’évaluation de la performance des opérations n’est pas un exercice isolé, a poursuivi la représentante, estimant que cela devrait se faire à la lumière des conditions sur le terrain et par rapport au mandat et aux attentes. Elle s’est attardée sur l’importance du principe « une force, une mission, un mandat » pour parvenir aux résultats escomptés, en termes de protection des civils, de promotion de la paix et de facilitation d’une solution politique durable. Se faisant l’écho de l’Union africaine et du rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargée d’étudier les opérations de maintien de la paix qui souligne la nécessité d’un financement durable, prévisible et flexible du mécanisme de paix de l’UA, la représentante s’est félicitée de l’adoption par le Conseil de sécurité des résolutions 2320 (2016) et 2378 (2017) qui reprennent ce principe. Elle a salué la coopération entre l’ONU et l’Union africaine et a encouragé son approfondissement dans la mesure où il s’agit d’un bon exemple de coopération avec les organisations régionales telle que prévue par le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
En tant que pays contributeur de police, elle a estimé que la Police de l’ONU peut grandement contribuer à la vision du Secrétaire général pour la pérennisation. Elle a aussi plaidé pour la présence des femmes dans les contingents de l’ONU, arguant qu’elles facilitent les liens avec les communautés et rassurent les victimes lorsqu’elles signalent des crimes. Elle a rappelé avec « fierté » que l’Afrique du Sud a déployé des femmes sous la bannière des Nations Unies et continuera de le faire. L’Afrique du Sud est, en outre, déterminée à appliquer la politique de tolérance zéro, comme en témoigne sa place dans le Cercle des dirigeants et dirigeantes du Secrétaire général contre l’exploitation et les atteintes sexuelles.
M. SANDEEP KUMAR BAYYAPU (Inde) a tenu à revenir sur la question de l’impact des restrictions nationales sur la performance. Le fait que certains fassent valoir ces restrictions est « injuste » et place les soldats de la paix à des niveaux différents. Les restrictions nationales, déclarées ou pas, sont contraires au principe fondamental d’égalité. Elles représentent un fardeau supplémentaire pour les Casques bleus qui n’en ont pas. Elles ont un impact direct sur l’exécution des mandats puisqu’elles limitent la faculté du commandant d’exploiter les forces de façon maximale. Il faut éliminer toutes ces restrictions nationales car on ne peut pas évaluer avec justesse la performance des Casques bleus qui opèrent, en réalité, à des niveaux différents, a argué le représentant. Il est aussi revenu sur la question des mandats à multiples volets que son pays a soulevée plusieurs fois. Maintenant que nous avons commencé à hiérarchiser ces aspects, il faut examiner la manière de traiter de la disponibilité des ressources pour chacun d’eux, en tenant compte du point de vue des pays contributeurs de troupes et de police, a estimé le représentant.