Soixante-treizième session,
12e séance – matin
CPSD/672

Information: la Quatrième Commission adopte deux projets de texte dont un qui accorde une large place à la question du multilinguisme

Clôturant, ce matin, son examen des questions relatives à l’information, la Quatrième Commission (questions politiques spéciales et de la décolonisation) a adopté par consensus deux projets de résolution relatifs à l’information, dont un qui accorde une large place à l’importance de promouvoir le multilinguisme dans les activités du Département de l’information, « stratégie de survie pour l’Organisation ». 

Un premier projet de résolution, intitulé « L’information au service de l’humanité », proposé par le Comité de l’information, appelle les États à coopérer et à fournir une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement, « de manière à leur permettre d’élaborer librement et indépendamment leurs propres politiques d’information et de communication ».

Ce texte demande aussi de faire en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, « toute attaque contre leur personne étant résolument condamnée ».

Également adopté sur recommandation de son Comité de l’information, le projet de résolution intitulé « Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information » porte plus particulièrement sur les activités du Département de l’information de l’ONU et accorde une large place à la question du multilinguisme.  Son dispositif qui contient plus de 100 paragraphes aborde des questions ayant trait à la communication stratégique, au sein des missions de maintien de la paix notamment, et aux moyens de communication traditionnels, entre autres.

Ce texte indique notamment que, contrairement au principe de l’égalité des six langues officielles, les communiqués de presse quotidiens ne sont pas publiés dans toutes les langues officielles.  Le Département de l’information se verrait donc prié d’élaborer « à titre prioritaire » une stratégie permettant de publier des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles, « par des moyens innovants et sans que cela ait d’incidences financières ».

Le dispositif souligne aussi combien il importe que le Département de l’information intègre le multilinguisme dans la planification et la mise en œuvre de campagnes de publicité, notamment en concevant des logotypes et des logos ISO dans différentes langues, ainsi qu’en utilisant des mots-dièse pour les campagnes menées dans les médias sociaux dans plusieurs langues.

Ce texte appelle aussi le Département de l’information à mettre en place à titre prioritaire des accords de collaboration afin de numériser les archives de l’ONU et d’en préserver le caractère multilingue, sans entraîner d’incidences financières.

L’Assemblée générale noterait par ailleurs avec beaucoup d’inquiétude que nombre de services de diffusion et de partage du savoir ne sont pas encore disponibles dans toutes les langues officielles, et insisterait à cet égard auprès du Département de l’information pour qu’il fasse du multilinguisme de ces services une priorité.

Au cours du débat général qui a précédé ces adoptions, les intervenants ont une nouvelle fois longuement insisté sur l’importance du multilinguisme, et du respect de la parité entre les six langues officielles de l’ONU dans toutes les activités et supports du Département de l’information.  Le Bangladesh a de plus constaté que les grands médias ont « malheureusement » tendance à diffuser plus d’informations critiques sur l’ONU, plutôt que positives, et a suggéré de renforcer le rôle des porte-paroles de l’Organisation pour contrer cette tendance.

À l’heure où le multilatéralisme est remis en cause, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a d’ailleurs considéré qu’il n’avait jamais été aussi urgent de s’assurer que les communications sur le travail des Nations Unies parviennent à toutes les populations et a appelé à maintenir les canaux traditionnels aux côtés des nouvelles technologies. 

Cette importance du multilinguisme est incontournable à l’heure d’une réforme importante du système des Nations Unies, a souligné la délégation, pour qui la capacité à mettre en œuvre un multilinguisme effectif relèverait même d’une « stratégie de survie pour l’Organisation ». 

Pour sa part, le représentant de l’Algérie a appelé le Département de l’information à mettre l’accent sur la diffusion d’informations sur la décolonisation, s’interrogeant, dans ce contexte, sur le fait que le rapport sur la mission de visite effectuée en 1975 par le Comité spécial de la décolonisation au Sahara occidental n’est pas disponible sur le site Internet des Nations Unies, contrairement à ce qui se fait pour les 16 autres territoires non autonomes.

Cette demande a suscité un échange animé entre les délégations de l’Algérie et du Maroc dans le cadre de l’exercice de leurs droits de réponse.  La partie marocaine a notamment estimé que ce rapport vieux de 43 ans n’avait plus aucune valeur, tandis que le représentant algérien a rappelé sa défense du principe du droit à l’autodétermination, affirmant par ailleurs que « l’intégrité territoriale a été conçue par le droit international, pas par le Maroc ».

La Quatrième Commission se réunira demain, 23 octobre à partir de 15 heures, et commencera l’examen de la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.

DÉBAT GÉNÉRAL PORTANT SUR LES POINTS RELATIFS À l’INFORMATION (SUITE ET FIN)

 

Déclarations

En tant que représentante d’un pays multilingue, Mme ADRIA VERGES ALEIX (Andorre) a rappelé que, sans le multilinguisme, les Nations Unies auraient beaucoup de mal à survivre dans notre monde hyperconnecté.  Pour être efficace, la diffusion des valeurs et des objectifs politiques de cette Organisation ne peut se réaliser qu’au travers d’une multitude de langues, a-t-elle précisé.  Elle a également souligné que les Nations Unies ne devaient surtout pas abandonner les canaux traditionnels que sont la télévision, la presse et la radio.  Elle a d’ailleurs souligné le travail de la Radio des Nations Unies pour informer sur le travail de l’organisation.  Elle a estimé que cette attention ne s’opposait en rien aux nécessaires changements qui doivent s’opérer en parallèle dans le secteur de la communication afin d’atteindre les jeunes générations.  À ce titre, l’Andorre a salué le labeur des centres d’informations des Nations Unies qui sont des relais essentiels des efforts de l’Organisation sur le terrain.  Si elle a finalement souligné le besoin de rétablir la parité entre les six langues officielles de l’ONU, elle a également appelé le Département de l’information à continuer d’utiliser le portugais, le kiswahili, l’ourdou, le bengali, le hindi et le perse.

Mme SIMONA FLOREA (Roumanie) a salué les dispositions générales, « d’un haut niveau d’expertise », faites par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).  Elles contribuent à la réfection sur le développement de politiques intégrées pour le multilinguisme au sein des Nations Unies, et sont capables de fournir des solutions pour faire du multilinguisme une réalité, a-t-elle déclaré.

M. YASSER HALFAOUI (Maroc) a souligné que l’information communiquée par les Nations Unies reste d’une importance capitale pour l’opinion publique internationale, et, par conséquent, le Département de l’information a la responsabilité de diffuser une information fiable et objective, « tâche complexe mais dont il s’acquitte avec professionnalisme et rigueur ».  Le représentant a encouragé le Département à renforcer l’information sur le suivi des réformes lancées par le Secrétaire général. 

En tant que pays contributeur de troupes, le Maroc se réjouit de la collaboration entre le Département et les différents départements onusiens en charge des questions de paix et de sécurité, et l’encourage notamment à renforcer la couverture des travaux de la Commission de consolidation de la paix, et à continuer de promouvoir les objectifs de développement durable. 

S’agissant de la migration, « thématique phare de cette année », il a rappelé que le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui sera adopté à Marrakech en décembre prochain, constituera un premier document onusien traitant de la question de la migration dans son ensemble.  À cet égard, le Maroc se félicite de l’importance accordée par le Département à cet évènement, notamment sa collaboration étroite avec le Maroc pour les préparatifs de cette Conférence et pour les moyens logistiques et humains mis à la disposition de la Conférence pour lui assurer une couverture médiatique à la hauteur de ses enjeux.

Une des solutions pour pallier le manque de moyens et à la multiplication des sujets à couvrir est le recours aux nouvelles technologies, a estimé le représentant, encourageant le recours à l’ensemble des plateformes populaires comme Facebook et Twitter.  Toutefois, le renforcement des moyens défiés aux nouvelles plateformes ne doit pas se faire au détriment des outils traditionnels, a-t-il estimé, notamment la radio et la presse écrite qui restent des canaux privilégiés de diffusion de l’information dans plusieurs pays en développement.  Ainsi, le Maroc encourage le Département à trouver un équilibre entre ces nouvelles plateformes et les canaux de communication traditionnels.  Le représentant a ensuite vanté les mérites des centres d’information, notamment celui de Rabat, qui jouent un rôle de premier plan dans la promotion des activités et valeurs de l’ONU, et doivent à ce titre, a-t-il estimé, bénéficier du soutien constant du Département.

S’agissant du multilinguisme, il a souligné l’importance accordée par le Maroc au traitement équitable des six langues officielles dans la dissémination de l’information.

M. ANDRÉ DUNHAM MACIEL SIAINES DE CASTRO (Brésil) a souligné le rôle de sensibilisation que l’ONU devait jouer à la fois au sujet de son travail dans le monde, mais également dans la promotion de la paix et la sécurité, du développement durable et du respect des droits de l’homme.  Par conséquent, le Brésil l’encourage à communiquer dans le plus grand nombre de langues possibles sur ses idéaux et activités et à ne pas perdre de vue le niveau de développement numérique de ses différents publics.  Ainsi, le représentant a invité le Département à trouver un équilibre entre les médias traditionnels et les médias basés sur l’Internet, rappelant l’accès toujours limité à celui-ci dans les pays en développement.  La radio cependant est présente dans presque tous les foyers, a remarqué le représentant, ce qui devrait en faire un instrument fondamental de la planification stratégique des activités du Département.

Il est également revenu sur l’impératif du multilinguisme dans ces activités, expliquant que les campagnes mondiales de l’ONU doivent être adaptées aux contextes locaux.  Saisissant cette occasion pour encourager le Département à renforcer son approche du multilinguisme en portugais, bengali, hindi et kiswahili notamment, il a rappelé que le portugais est parlé par près de 260 millions de personnes dans le monde et représente la langue la plus parlée dans l’hémisphère Sud.

Le Brésil est, d’ailleurs, un fervent supporteur d’ONU Info en portugais, un service qui touche la troisième audience la plus large, après la version anglaise et espagnole.  Il a rappelé que l’unité lusophone avait mis en place, depuis sa création en 2013, des partenariats avec des chaînes de télévision dans les pays lusophones mais également dans d’autres pays avec une forte diaspora parlant le portugais, et ce, sans incidence sur les coûts.  Le représentant a encouragé à développer la présence de l’ONU sur les réseaux sociaux en portugais.  Il a souligné l’importance des centres d'information des Nations Unies pour la diffusion des messages de l’ONU et la mobilisation du soutien au niveau local, dans la langue des populations locales, en particulier dans les pays en développement. 

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a jugé inacceptable que, malgré les différents appels lancés au sein de cette Assemblée par certains États Membres et Groupes d’États Membres, ainsi que pendant les débats thématiques, des contradictions persistent dans les communiqués de presse des différentes réunions de l’ONU, dans toutes les commissions, y compris dans leurs titres qui se caractérisent « par leur partialité, subjectivité et désinformation ».

L’Algérie désapprouve cette violation continue des principes de la Charte des Nations Unies et d’autres résolutions et décisions pertinentes et exige que la Secrétaire générale adjointe à la communication veille à l’adhésion à ces principes et à ce qu’à l’avenir, on évite la désinformation.  Le représentant a également demandé à ceux qui rédigent les communiqués de presse de s’abstenir de faire leurs propres commentaires et de se limiter à refléter ce qui se dit dans les débats.  Il a souligné « qu’il ne s’agit pas d’une question d’erreurs », comme l’avait indiqué une représentante du Secrétariat, « parce que les erreurs se corrigent immédiatement mais ne se répètent pas ».  À cet égard, sa délégation remercie la Secrétaire générale adjointe à la communication pour l’engagement qu’elle a pris à remédier à ce problème.

Le représentant a ensuite salué les programmes de sensibilisation du Département aux questions comme la décolonisation, les changements climatiques, le maintien de la paix, le désarmement, la Palestine, le développement durable ainsi que la promotion du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  De manière plus générale, l’Algérie souhaiterait que le Département formule des politiques d’informations pertinentes sur les besoins prioritaires de l’Afrique.

Elle encourage aussi le Département à élargir ses activités de diffusion de l’information sur les territoires non autonomes, invoquant à ce titre la résolution de l’Assemblée générale sur la diffusion de l’information sur la décolonisation.  Dans ce contexte, l’Algérie réitère sa demande que le rapport sur la mission de visite effectuée en 1975 par le Comité spécial de la décolonisation au Sahara occidental devienne disponible sur le site Internet des Nations Unies, à l’instar de ce qui se fait pour les autres territoires non autonomes.  Le représentant a rappelé que cette demande avait déjà été formulée par sa délégation lors de sessions antérieures de la Quatrième Commission, saisissant cette occasion pour demander à la Secrétaire générale adjointe à la communication quelles sont les raisons qui « empêchent » son Département de répondre à cette demande « légale et légitime ».

M. FAIYAZ MURSHID KAZI (Bangladesh) a estimé que le Département de l'information a un rôle crucial à jouer pour promouvoir les idées des Nations Unis.  Il a souligné le professionnalisme du Département, notamment face à la montée des fausses nouvelles.  « Étant donné les campagnes de mésinformation, il faudrait que les porte-paroles de l’ONU délivrent leurs messages de façon claire et précise », a-t-il estimé.  Il a regretté que les grands médias diffusent plus d’informations sur les aspects critiques de l’ONU plutôt que sur ses réussites.  Pour contrer cela, il faudrait renforcer le rôle des porte-paroles de l’Organisation. 

M. Kazi a souligné que son pays accueille un million de réfugiés rohingha originaires du Myanmar et a salué la manière dont le Département a couvert cette crise.

Le Bangladesh entend par ailleurs continuer à travailler avec le Département de l’information pour promouvoir la célébration, le 21 février de la Journée internationale de la langue maternelle.

M. HUSNI MUSTAFA YAGOUB HUSNI (Soudan) a souligné l’importance de l’information dans le monde actuel, et s’est félicité des efforts déployés par le Département de l’information pour accroitre ses activités et son utilisation des moyens de communication modernes, notamment les réseaux sociaux.

L’ONU exprime la volonté des différents peuples et des différentes régions du monde, a-t-il constaté, justifiant ainsi la promotion du multilinguisme qui lui semble essentielle pour atteindre les objectifs de l’ONU et transmettre le message de l’Organisation tout en respectant les principes de la transparence et de la parité entre les six langues officielles.  Il s’agit également de promouvoir une culture de paix et de tolérance, a poursuivi le représentant qui a aussi encouragé le Département à poursuivre la mobilisation autour du Programme 2030.

Il a salué la coopération entre le Département et le Département des opérations de maintien de la paix et a insisté sur l’importance de mettre au point des stratégies de communication à l’attention des populations des territoires sur lesquels se trouvent des missions de l’ONU.  Le Soudan appelle en outre à contrer les tentatives de désinformation.

Mme SAHRA SALEM (État de Palestine) a félicité le Département de l’information pour la mise en œuvre de son programme d’information spécial sur la question de Palestine.  Elle a également salué la tenue, au mois de septembre, en Fédération de Russie, d’un séminaire sur la paix au Moyen-Orient, de même que le rôle joué par le Département dans le cadre de la célébration.  Elle a souligné le rôle joué par le Département dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de la solidarité avec le peuple palestinien et a aussi salué son programme de formation à l’intention des jeunes journalistes palestiniens.

La représentante a ensuite affirmé que la semaine dernière, le Représentant permanent d’Israël avait insulté le dirigeant d’une ONG spécialisée dans les droits de l’homme.  Si un diplomate israélien se permet d’insulter un citoyen palestinien dans la salle du Conseil de sécurité, imaginez ce qu’un soldat israélien peut faire à un civil palestinien à un point de contrôle, a-t-elle dit.

À l’heure où le multilatéralisme est remis en cause, Mme PATRICIA HERDT, Organisation internationale de la Francophonie – OIF, a considéré qu’il n’avait jamais été aussi urgent de s’assurer que les communications sur le travail des Nations Unies parviennent à toutes les populations.  C’est à ce titre qu’il a appelé à maintenir les canaux traditionnels aux côtés des nouvelles technologies.  La Francophonie, a-t-il assuré, met à disposition de l’Organisation une expertise de haut niveau afin de contribuer à la réflexion pour une politique intégrée du multilinguisme en son sein.  Cette importance du multilinguisme est incontournable à l’heure d’une réforme importante du système des Nations Unies, a-t-il affirmé, ajoutant qu’il faut s’assurer de son appropriation par tous.  Pour le délégué, la capacité à mettre en œuvre un multilinguisme effectif relève d’une « stratégie de survie pour l’Organisation ».  Selon lui, il est donc crucial de ne pas seulement traduire des contenus dans les langues officielles, mais également de produire ces contenus dans d’autres langues.

ADOPTION DES PROJETS DE RÉSOLUTION

Projet de résolution A

L’information au service de l’humanité (A/73/21)

Aux termes de ce projet de résolution qui a été adopté sans vote, l’Assemblée générale demanderait instamment que tous les pays, les organismes des Nations Unies et tous les autres acteurs intéressés coopèrent et agissent de manière concertée afin d’atténuer les disparités dans la façon dont l’information circule à tous les niveaux en fournissant une assistance accrue pour développer les infrastructures et les capacités de communication dans les pays en développement.

Ce texte appelle notamment à faire en sorte que les journalistes puissent travailler librement et efficacement, et à poursuivre et à renforcer les programmes de formation pratique destinés aux journalistes des organes de presse, de radio et de télévision publics, privés et autres des pays en développement.

Il porte aussi sur le renforcement de l’action régionale et la coopération entre pays en développement ainsi que la coopération entre pays développés et pays en développement en vue d’améliorer leur capacité de communication, l’infrastructure de leurs médias et leurs techniques de communication.

Il appelle par ailleurs à instaurer des conditions qui permettent aux pays en développement ainsi qu’à leurs médias publics, privés ou autres de se doter, en utilisant les ressources nationales et régionales, des techniques de communication qui répondent à leurs besoins nationaux ainsi que des éléments de programmes nécessaires, notamment pour la radiodiffusion et la télévision.

Les États et entités sont par ailleurs appelés à aider à créer des réseaux de télécommunication sous-régionaux, régionaux et interrégionaux, notamment entre pays en développement, et à faciliter, selon qu’il conviendra, l’accès des pays en développement aux techniques de communication de pointe disponibles sur le marché, entre autres.

Projet de résolution B

Politiques et activités de l’Organisation des Nations Unies en matière d’information (A/73/21)

Par ce projet de résolution également contenu dans le rapport du Comité de l’information et adopté par consensus, l’Assemblée générale demanderait de nouveau au Département de l’information et aux services auteurs du Secrétariat de faire en sorte que les publications des Nations Unies soient produites dans les six langues officielles, dans le respect de l’environnement et sans que cela ait d’incidences financières.

Elle réaffirmerait notamment qu’elle est de plus en plus préoccupée par le fait que, contrairement au principe de l’égalité des six langues officielles, les communiqués de presse quotidiens ne sont pas publiés dans toutes les langues officielles, et prierait le Département de l’information d’élaborer à titre prioritaire une stratégie permettant de publier des communiqués de presse quotidiens dans les six langues officielles, par des moyens innovants et sans que cela ait d’incidences financières.

L’Assemblée générale soulignerait en outre qu’il importe d’utiliser et de traiter sur un pied d’égalité dans toutes les langues officielles de l’Organisation des Nations Unies, en vue d’éliminer le décalage entre l’emploi de l’anglais et celui des cinq autres langues officielles et, à cet égard, prierait de nouveau le Secrétaire général de veiller à ce que le Département dispose, dans toutes les langues officielles, des moyens nécessaires pour mener à bien l’ensemble de ses activités.  Elle demanderait notamment qu’il soit tenu compte de cette exigence dans les futurs projets de budget-programme concernant le Département.

S’agissant du Réseau de centres d’information des Nations Unies, l’Assemblée générale prendrait note de l’inquiétude manifestée par de nombreux États Membres en ce qui concerne les mesures qu’a prises le Secrétariat au sujet des centres d’information de Mexico, Pretoria et Rio de Janeiro (Brésil) et demanderait au Secrétaire général d’étudier les moyens de renforcer les Centres d’information du Caire, de Mexico, de Pretoria et de Rio de Janeiro.  

Elle demanderait aussi au Secrétaire général d’accélérer la création du centre d’information des Nations Unies à Luanda, en Angola.  Elle prierait en outre, le Département de l’information de poursuivre ses consultations avec le Gouvernement de la République de Corée, qui a proposé d’accueillir un centre d’information des Nations Unies.

Au titre des Services de communication stratégique, le Département de l’information est encouragé à s’engager dans une campagne de publicité globale afin de préparer la prochaine Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra à Katowice (Pologne) et la Conférence intergouvernementale chargée d’adopter le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui se tiendra à Marrakech (Maroc) les 10 et 11 décembre 2018.

Le Département de l’information et son réseau de centres d’information des Nations Unies sont aussi appelés à sensibiliser le public et à diffuser des informations sur la Décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028) ainsi que sur l’Année internationale des langues autochtones, proclamée en 2019, entre autres.

De plus, l’Assemblée générale soulignerait combien il importe que le Département de l’information intègre le multilinguisme dans la planification et la mise en œuvre de campagnes de publicité, notamment en concevant des logotypes et des logos ISO dans différentes langues, ainsi qu’en utilisant des mots-dièse pour les campagnes menées dans les médias sociaux dans plusieurs langues.

Par ailleurs, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe de renforcer la capacité d’information du Département de l’information dans le domaine des opérations de maintien de la paix et des missions politiques spéciales, et inviterait le Département de l’information à détacher des fonctionnaires de l’information ayant les qualifications requises pour assumer les tâches confiées à ces opérations ou missions.

L’Assemblée générale prierait également le Département de l’information, le Département des opérations de maintien de la paix, le Département de l’appui aux missions, le Département des affaires politiques et le Bureau d’appui à la consolidation de la paix de poursuivre leur coopération dans la mise en œuvre d’un programme efficace de communication pour expliquer la politique de tolérance zéro de l’Organisation à l’égard de l’exploitation et des agressions sexuelles.

S’agissant des moyens traditionnels de communication, l’Assemblée générale se féliciterait des efforts soutenus que fait la Radio des Nations Unies, « qui demeure l’un des moyens de communication traditionnels de très grande portée les plus efficaces dont le Département de l’information dispose », pour que ses émissions multilingues soient plus d’actualité, mieux présentées et davantage ciblées sur des thèmes précis.  Elle prierait le Secrétaire général de continuer à tout faire pour que les six langues officielles soient à égalité dans la production radiophonique de l’Organisation et réaffirmerait l’importance des émissions quotidiennes de 15 minutes.

Elle soulignerait aussi qu’il est urgent de numériser les archives pour empêcher que ces pièces historiques uniques ne se détériorent davantage et encouragerait le Département de l’information à mettre en place à titre prioritaire des accords de collaboration aux fins de la numérisation de ces archives qui permettent d’en préserver le caractère multilingue et n’aient pas d’incidences financières.

Le Département de l’information, en collaboration avec le Bureau de l’informatique et des communications, se verrait également engagé à poursuivre ses efforts pour faire en sorte que les infrastructures technologiques de l’Organisation et les applications d’appui soient totalement compatibles avec les systèmes d’écriture latins, non latins et bidirectionnels, afin d’améliorer l’égalité entre toutes les langues officielles sur le site Web de l’Organisation.

L’Assemblée générale lui demanderait en outre « à titre prioritaire » d’étudier les moyens d’intégrer le portail deleGATE des États Membres au portail iSeek pour promouvoir un échange d’informations plus efficace et plus effectif avec les États Membres.

L’Assemblée générale noterait par ailleurs avec beaucoup d’inquiétude que nombre de services de diffusion et de partage du savoir ne sont pas encore disponibles dans toutes les langues officielles, et insisterait à cet égard auprès du Département de l’information pour qu’il fasse du multilinguisme de ces services une priorité.

L’Assemblée générale soulignerait enfin qu’il importe que le Département de l’information continue à mettre en œuvre le Programme de stages de journalisme Reham Al-Farra et le prierait d’étudier les moyens de tirer le meilleur parti possible des avantages de ce programme, notamment en prolongeant la durée des stages et en augmentant le nombre des stagiaires.

Elle engagerait aussi le Département de l’information à publier la Chronique de l’ONU sous forme électronique uniquement dans la perspective d’assurer ce service dans les six langues officielles tout en restant dans la limite des ressources existantes.

Explication de position

À l’issue de l’adoption de ces textes, la représentante des États-Unis s’est désassociée du paragraphe 49 de la résolution B étant donné que son gouvernement n’a pas participé aux négociations sur le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et ne compte pas l’adopter.  Les États-Unis estiment par conséquent que ce texte ne doit pas préjuger des positions des États Membres.

Droits de réponse

 Le représentant du Maroc a accusé l’Algérie d’avoir « de nouveau essayé » d’instrumentaliser cette Commission pour des raisons politiques.

La délégation algérienne essaie de déterrer un rapport qui a plus de 43 ans et qui n’a plus aucune valeur, a-t-il affirmé.  Au lieu de cela, la délégation algérienne pourrait demander la mise en exergue du rapport de 2001 de l’Envoyé personnel du Secrétaire général, a-t-il conseillé.

Le représentant a estimé que la délégation algérienne a montré son désarroi la semaine dernière, lorsque les autres États Membres ont « clairement » apporté leur soutien à l’initiative marocaine d’autonomie.  Il a également appelé son collègue d’Algérie à respecter le travail du Département de l’information.

Le représentant du Myanmar a reproché au Bangladesh d’avoir soulevé « cette question » qui n’est pas liée aux travaux de la Commission.  Il a fait le point sur ce que fait son gouvernement dans l’État du Rakhine, évoquant notamment la signature de trois accords bilatéraux avec le Bangladesh pour le rapatriement volontaire des personnes déplacées.  Pourtant, a-t-il reproché, le Bangladesh n’a renvoyé aucune personne à ce jour. 

À son tour, le représentant de l’Algérie a affirmé ne pas voir en quoi sa délégation politise cette Commission.  « La désinformation se trouve dans les communiqués de presse et leurs intitulés sensationnalistes qui violent les principes d’objectivité du journalisme », a-t-il accusé.  D’ailleurs, le Secrétariat l’a reconnu en disant qu’il y avait des erreurs.

Le représentant a, par ailleurs, voulu savoir pourquoi un rapport rédigé il y a 43 ans ne figure pas sur le site Web, « alors que tous les autres y sont ».  Il a, par ailleurs, estimé que le nom du Sahara n’est pas le Sahara marocain mais le Sahara occidental.  Du point de vue du droit international, c’est le Sahara occidental, un territoire non autonome, inscrit depuis 1963 à l’ordre du jour, a-t-il rappelé.  Il a ensuite fait observer que 48 délégations se sont prononcées pour l’autodétermination et 49 contre.  Tant qu’il n’y aura pas de référendum d’autodétermination, la question restera à l’ordre du jour, a-t-il assuré 

Nous avons beaucoup de respect pour le Secrétariat, mais quand il y a des anomalies, nous le soulignons, a-t-il poursuivi.  Nous nous attendons à ce qu’il y ait des rectifications concernant les communiqués de presse ou la dissémination de l’information.

« Le Sahara est marocain, et le restera jusqu’à la fin des temps, n’en déplaise à l’Algérie », a répondu le représentant du Maroc.  Il a également « défié » son homologue algérien de citer quelle autre question il aurait évoquée devant le C24, ou la Quatrième Commission, dans le contexte de la décolonisation.  Il l’a encouragé en outre à « apprendre le calcul », affirmant qu’il y avait beaucoup plus de pétitionnaires pour soutenir la « marocanité » du Sahara et pour dénoncer « les violations massives des droits de l’homme dans les camps de Tindouf ».  Il l’a également invité à accorder le droit à l’autodétermination à la population kabyle qui vit en Algérie.  S’agissant du rapport de 1975, il a estimé qu’il est dépassé, et a reproché à l’Algérie d’être responsable du fait que cette question ne soit toujours pas réglée.

Pour ce qui est de la côte du rapport dans lequel l’Algérie aurait proposé la partition du Sahara, il a dit que cela figure à l’article 2 du rapport du Secrétaire général S/2002/178.  Il a également défié son homologue algérien de citer un seul rapport du Secrétaire général qui parle d’occupation ou qui mentionne le référendum depuis 2001. 

Reprenant la parole, le représentant de l’Algérie a souligné que l’intégrité territoriale a été conçue par le droit international, pas par le Maroc.  L’Algérie défend le principe du doit à l’autodétermination qui est suivi par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité.  Il a également cité un rapport de mars 2018 du Haut-commissariat aux droits de l’homme en 2018, qui n’est pas encore publié, qui ferait état de 173 600 réfugiés dans les camps de Tindouf en décembre 2017.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.