La Commission du désarmement achève sa session 2018 en jetant les bases du succès de son cycle triennal 2018-2020
La Commission du désarmement a achevé, ce matin, sa session 2018 qu’elle tenait depuis le 2 avril, en lançant un nouveau cycle triennal 2018-2020. La Présidente, Mme Gillian Bird, de l’Australie, a salué une session qui a permis « d’établir de solides fondations » sur lesquelles il faut s’appuyer pour parvenir en 2020, à des recommandations consensuelles. L’année dernière, à la fin du précédent cycle triennal, la Commission s’était mise d’accord, pour la première fois depuis 1999, sur des recommandations relatives aux armes classiques, mettant ainsi fin à une impasse de 17 ans.
En 2020, la Commission devrait transmettre à l’Assemblée générale ses conclusions sur le désarmement nucléaire et sur la nouvelle thématique des mesures de confiance à établir pour éviter une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique. Elle a adopté aujourd’hui son rapport* amendé oralement et ceux** de ses deux Groupes de travail, présentés par leurs Présidents, Mme Diedre Mills, de la Jamaïque, et M. Jeroen Cooreman, de la Belgique.
La Présidente de la Commission a espéré que les recommandations du Groupe I sur le désarmement nucléaire contribueraient à la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 2020. Comme une réunion préparatoire est prévue à Genève du 23 avril au 4 mai, la Présidente a invité les délégués qui s’y rendent à garder à l’esprit l’occasion « unique » pour la Commission de faire des propositions. Les recommandations du Groupe de travail I pourront aussi contribuer à la quatrième session extraordinaire sur le désarmement que l’Assemblée générale a décidé de tenir du 14 au 16 mai 2018.
La Commission, a promis sa Présidente, suivra également de près les discussions importantes qui se tiennent à Vienne sur la « viabilité de l’espace extra-atmosphérique ».
Le représentant de la Chine a salué le succès de cette première session du nouveau cycle triennal, se félicitant notamment que les discussions sur la course aux armements dans l’espace aient permis aux États de s‘expliquer et d’exprimer leur attachement à des mesures de transparence et de confiance entre les grandes nations. En matière de désarmement nucléaire, même si les avis divergent toujours, a-t-il relevé, la Chine milite pour l’interdiction et la destruction complètes des armes nucléaires. La mesure la plus concrète serait de ne pas utiliser ces armes, et encore moins de menacer de le faire.
Pour son homologue de l’Équateur, les rapports des deux Groupes de travail sont « truffés de bonnes idées ». Il a, à son tour, salué le fait que les délégations aient pu faire valoir leurs intérêts, tout en tenant compte de l’intérêt commun de parvenir au désarmement, « un désarmement qui sauve des vies », a-t-il plaidé en reprenant les propos du Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres.
Outre Mme Gillian Bird, le Bureau de la Commission est composé à la vice-présidence de MM. Mustapha Abbani, de l’Algérie; Bassem Hassan, de l’Égypte; Volodymyr Leschenko, de l’Ukraine; Nirupam Dev Nath, du Bangladesh; Surendra Thapa, du Népal; et René Zelený, de la République tchèque. La Représentante de la Jamaïque, Mme Diedre Nichole Mills, fait office de Rapporteur.
Créée en 1978, la Commission du désarmement est un organe subsidiaire de l’Assemblée générale qui se réunit annuellement mais qui fonctionne par cycle triennal de négociations. Elle soumet pour approbation ses recommandations à l’Assemblée générale à la fin de chaque cycle. Depuis sa création, la Commission a fait 16 recommandations portant notamment sur la création de zones exemptes d’armes nucléaires.
*A/CN.10/2018/L.1
** A/CN.10/2018/WG.I/CRP.4 et A/CN.10/2018/WG.II/CRP.5