Troisième Commission: les jeunes veulent faire entendre leur voix dans la marche du monde
La Troisième Commission a achevé aujourd’hui la partie de son débat général consacrée au développement social, en se mettant à l’écoute des jeunes du monde entier venus partager leurs expériences, mais surtout à faire entendre leur voix pour être désormais associés à la prise de décision.
« Avec 1,8 milliard de personnes à travers la planète, les jeunes représentent la tranche d’âge la plus importante » ce qui signifie que le développement durable, la paix et la jouissance des droits humains ne pourront être réalisés que si les jeunes sont impliqués, ont fait valoir notamment les délégués des jeunes d’Allemagne.
De l’Océanie à l’Afrique, en passant par l’Europe, l’Amérique et l’Asie, les jeunes délégués ont formulé la même revendication: ils ont « leur mot à dire » et ne se contenteront pas d’une représentation « symbolique ». Car ils ont vécu et voyagé, ces jeunes délégués, allant à la rencontre de millions de leurs homologues pour vivre leur quotidien et se faire leur porte-parole au sein de l’Organisation mondiale. Parmi eux, un jeune délégué d’Afghanistan a parlé de sa jeunesse comme berger dans un petit village reculé de son pays, lui qui a dit appartenir à une génération « issue de la destruction mais animée d’un esprit de reconstruction ». Ou encore la déléguée de la jeunesse d’Israël, qui, « grâce au système démocratique » de son pays, a pu réaliser les rêves que ses « parents juifs dans l’ex-URSS » ne pouvaient concevoir.
Les Nations Unies, qui se préoccupent de plus en plus du rôle de la jeunesse, ont lancé début septembre une stratégie pour la jeunesse « grâce à laquelle nous pourrons renforcer l’action que nous menons pour et avec les jeunes », selon les mots du Secrétaire général, M. António Guterres, pour qui l’ONU attache la plus grande importance à écouter les jeunes et à leur offrir les moyens de participer activement aux décisions.
Pour y parvenir, nombre de représentants ont, comme celui du Zimbabwe, vu dans l’éducation un moyen de « renforcer la cohésion et œuvrer contre tout type d’exclusion et discrimination ».
D’autres jeunes, comme les délégués de l’Italie, ont soulevé des problématiques plus globales, notamment « l’existence persistante de discriminations basées sur l’ethnie, le genre, les croyances religieuses et l’âge », s’interrogeant sur la façon d’aider la jeunesse dans le monde à mieux les combattre. Leurs homologues de la Norvège ont dénoncé les mariages précoces et se sont élevés contre les plus de 400 millions de jeunes qui vivent dans des zones de conflit armés, que nombre d’entre eux ont fui quand ils n’ont pas été enrôlés de force.
Des diplomates ont voulu énumérer les initiatives concrètes lancées par leur gouvernement respectif pour reprendre langue avec leur jeunesse. Le représentant des Émirats arabes unis a ainsi rappelé que ce pays avait nommé la plus jeune Ministre d’État chargée de la jeunesse en 2016: elle avait alors 22 ans.
De nombreux intervenants ont vu dans les objectifs de développement durable une feuille de route pour les prochaines générations.
Cependant, au vu de « l’inégalité de répartition de la richesse mondiale » nous sommes encore bien loin de la réalisation » de ces objectifs », a fait observer notamment le représentant de l’Algérie, qui a demandé que soit mis en œuvre un partenariat mondial en matière de développement, centré sur le bien-être humain et la solidarité.
À l’image du représentant de la Libye, plusieurs intervenants ont mis l’accent sur les difficultés des pays en conflit. Ainsi, pour l’heure, le Gouvernement de la République centrafricaine met-il l’accent sur le rétablissement progressif de la présence de l’État dans le pays, afin de fournir à la population les services sociaux de base dont elle a besoin.
Les pays développés ont également été invités à donner l’exemple, tout autant que les Nations Unies elles-mêmes. La réalisation des objectifs de développement durable, parlons-en, a lancé le délégué de la jeunesse de Slovaquie, regrettant que le plastique soit partout au Siège de l’ONU, car pour lui « Quand on est digne de confiance, on l’est pour les petites et grandes choses »!
D’autres problématiques, comme la pauvreté, les personnes handicapées, le sort des populations autochtones et des personnes âgées et d’autres groupes vulnérables ont également retenu l’attention de l’assistance, qui s’est accordée pour que le droit à une vie digne soit un impératif dans le cadre de programmes de développement inclusif. En particulier, les États membres de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) ont appelé à l’adoption d’une convention internationale pour la protection des personnes âgées, ce que la représentante des États-Unis a rejeté.
Demain, jeudi 4 octobre, à partir de 10 heures, la Troisième Commission examinera la question du contrôle international des drogues.
DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Suite de la discussion générale
Mme POLINA KEMPINSKY, déléguée de la jeunesse d’Israël, a indiqué qu’à 22 ans, elle a grandi en écoutant les histoires contées par sa famille juive originaire de l’ex-Union soviétique. Par exemple, a-t-elle narré, ma mère n’a pas eu la chance d’apprendre à nager: étant un peu ronde, elle n’avait pas le potentiel recherché pour devenir une athlète professionnelle. Mon père, en dépit de son grand talent, n’a quant à lui pas pu s’inscrire à l’université de ses rêves parce qu’il était juif.
« Moi, j’ai eu les occasions que mes parents n’ont pas eues grâce au système démocratique d’Israël. » Cette année, a-t-elle poursuivi, j’ai pu participer à un projet de jeunes femmes responsables politiques visant à permettre aux femmes de prendre leur destin en main et de décider par elles-mêmes. Les choses que j’ai apprises de ce projet est que l’histoire de mes parents juifs dans l’ex-URSS fait partie d’un récit plus large, un récit qui touche aux questions de genre, d’égalité entre les sexes, des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) et des jeunes, a souligné Mme Kempinsky. « J’ai appris que le monde que j’appelle de mes vœux est un monde dans lequel l’inclusion n’est pas un privilège mais un acquis », a-t-elle conclu.
M. DRAGOS (Roumanie), représentant la jeunesse de son pays, a entrepris une analyse du quotidien des jeunes de son âge et relevé qu’ils font face aux mêmes défis que leurs aînés. L’éducation, l’engagement civique et l’emploi demeurent les principales préoccupations des personnes approchées, a-t-il constaté. Il a appelé les dirigeants à placer les jeunes au centre de leurs politiques avec l’objectif de développer un milieu favorable à leur développement. Il s’est également élevé contre les stéréotypes et les stigmatisations basés sur l’ethnicité, la race, le genre, la religion, les orientations sexuelles et le handicap.
Prenant à son tour la parole, une jeune femme, Mme ANDRADA BABA a plaidé pour un environnement économique en évolution permanente adapté aux besoins des jeunes. Elle a encouragé toutes les générations confondues à œuvrer ensemble car « nous partageons les mêmes objectifs: alors œuvrons ensemble et ne nous écartons pas les uns des autres ».
Mme GARCIA LOZANO (Mexique) a rappelé que le thème du développement social englobe les questions relatives à la jeunesse, la famille, les personnes âgées et les personnes handicapées. Cependant, a-t-elle regretté, nous continuons de parler de ces différents groupes de manière isolée, comme si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 n’existait pas. Il est évident, a poursuivi la représentante, que nos discussions font écho à celles de la Deuxième Commission, du Conseil économique et social (ECOSOC), du Forum politique de haut niveau pour le développement durable et de la Commission du développement social. « À quoi sert-il de répéter le même discours dans cinq forums distincts? » s’est-elle interrogée.
Pour sa part, a affirmé la représentante, le Mexique a mis sur pied un ensemble de stratégies, institutions et programmes nationaux destinés à améliorer la vie de l’ensemble des groupes en question simultanément, dans la lignée des objectifs de développement durable.
Mme Garcia Lozano a en outre appelé tous les États Membres à inclure une perspective des droits de l’homme dans le cadre des sujets à l’examen de la Commission, seul moyen, à ses yeux, de garantir « un développement réellement durable pour tous ».
M. RICARDO DE SOUZA MONTEIRO (Brésil) a souligné que plus d’un milliard de personnes avaient émergé de la grande pauvreté entre 2006 et 2013. Malgré ce progrès remarquable, l’écart entre les revenus les plus élevés et les plus bas continue de s’accroître dans le monde, a-t-il déploré. Les pays les plus riches accumulent les richesses aux dépens du monde en développement. Dans ce contexte, a estimé le représentant, les organisations internationales, les États Membres et la société civile doivent coordonner leurs efforts pour inverser la tendance.
Les groupes les plus vulnérables souffrent particulièrement de cette grande disparité de revenus, a insisté M. de Souza Monteiro. Parmi eux, les femmes se trouvent en première ligne: elles sont moins payées, plus susceptibles de se retrouver au chômage et font davantage de tâches dans leur foyer. On pourrait dire la même chose s’agissant des personnes originaires d’Afrique, a poursuivi le représentant. Plaidant pour que les efforts de la communauté internationale débouchent sur une croissance inclusive de qualité, il a jugé que l’ONU avait là une occasion unique, notamment au travers des résolutions qu’adoptera la Troisième Commission. À ses yeux, la montée des inégalités peut mener à de graves troubles sociaux. Il est donc plus que temps de réagir de manière collective et coordonnée. « Unissons-nous pour garantir que nous allons vers un environnement économique et social plus inclusif », a-t-il conclu.
Mme QUIZA (Colombie) a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était axé sur le développement des pays au sens large. Elle a appelé les Nations Unies à identifier des synergies. De même, elle a incité à faire converger les programmes de développement dans le contexte du repositionnement du système des Nations Unies. La Colombie, pour sa part, œuvre contre les inégalités et pour permettre à l’ensemble l’accès à un travail, un logement décent et aux soins.
Mme AMANDA GRAN de l’« Association of Norwegian Students Abroad » et M. BJORN-KRISTIAN SVENDSRUD « The Progres Party’s Youth », qui s’exprimaient au nom de la Norvège, ont remarqué qu’alors que le monde célèbre le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les aspirations des jeunes restaient entravées par les violations récurrentes de leurs droits fondamentaux. Plus de 400 millions de jeunes vivent dans des zones de conflit armés, nombre d’entre eux condamnés à fuir de chez eux. Les jeunes n’ont pas accès à la nourriture, à l’éducation et sont exposés aux dangers, tels que le risque élevé de recrutement dans les groupes armés ou les mariages d’enfants.
« Chaque année, ce sont 12 millions de filles qui sont mariées avant leur majorité », ont déploré les deux jeunes délégués norvégiens. Ils ont également voulu attirer l’attention sur une problématique, longtemps ignorée, à savoir que chaque année, 1,7% d’enfants naissent « intersexués » et subissent des interventions chirurgicales irréversibles, sans la possibilité de faire leur propre choix. Ces pratiques doivent cesser, ont-ils plaidé, exhortant les États Membres à agir pour protéger l’intégrité physique de ces personnes.
M. LUKAS G. SCHLAPP et Mme ANTONIA KUHN, de l’Allemagne, se sont fait les porte-paroles des 10 millions de jeunes de leur pays. Ils ont voulu connaître les perspectives de cette catégorie de la population dans les autres pays en matière de développement social, savoir si elle est consultée régulièrement dans la prise de décisions, si un programme spécifique lui est consacré.
Avec 1,8 milliard de personnes à travers la planète, les jeunes représentent la tranche d’âge la plus importante, ont-ils rappelé, ce qui signifie, selon eux, que le développement durable, la paix et la jouissance des droits humains ne pourront être réalisés que si les jeunes sont impliqués. Ils ont, en outre, applaudi l’idée de l’intégration d’un conseil consultatif de la jeunesse au sein des entités des Nations Unies, dans lequel ils ont vu la perspective d’un grand pas pour associer les jeunes dans les processus internationaux.
M. FRANCISCO CORTORREAL (République dominicaine) a déclaré que son pays avait créé plusieurs programmes aux fins d’ouvrir l’espace aux jeunes et de garantir leur développement intégral par la promotion de leur participation sociale. Il s’agit, a-t-il expliqué, de faire des jeunes des citoyens globaux facilitant une culture novatrice ainsi que d’inclusion et d’équité.
Le représentant a ainsi a évoqué le programme « Parlons de tout » (Hablemos de todo) qui informe les jeunes sur la question des brimades, la consommation de stupéfiants, le genre et la sexualité, les maladies sexuellement transmissibles, la violence sexiste, et la grossesse précoce. M. Cortorreal a également souligné que l’éducation était l’un des grands piliers des politiques publiques du pays, qui s’efforcent notamment de créer les conditions propices à l’amélioration, à la garantie de l’accès et à la qualité de l’enseignement, ainsi qu’à la formation des enseignants.
Par ailleurs, dans le domaine de la santé, une assurance nationale de santé a permis la couverture de 93% des adultes vivant dans une extrême pauvreté et un réseau de soignants à domicile pour les personnes en situation de dépendance.
Mme KORAC (États-Unis) a assuré que son pays ne ménageait pas ses efforts en matière de développement social et considérait que les groupes dits vulnérables comme les femmes, les personnes âgées et les handicapés peuvent apporter leur contribution à la société. Évoquant l’action des Nations Unies dans ce domaine, elle a plaidé pour davantage d’efficacité. Le programme de réformes du Secrétaire général appelle ainsi à l’élimination des chevauchements et des doublons au sein du système de l’ONU, a fait observer la représentante, qui y a vu un signe positif.
En matière de développement social, des instruments comme le Programme de développement durable à l’horizon 2030 ou le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement existent déjà, a souligné la représentante, qui s’est interrogée de ce fait sur la « valeur ajoutée » de la Troisième Commission. Afin d’aller plus loin dans ce processus de réformes, les États-Unis proposent que les sessions annuelles de la Troisième Commission soient désormais plus courtes et que les résolutions qui se chevauchent soient éliminées. De surcroît, a poursuivi la représentante, la Commission devrait réduire le nombre des rapports, qui demandent beaucoup de ressources et donnent lieu à de nombreux doublons. En effet, des rapports comportant des analyses comparables existent dans le système des Nations Unies, a-t-elle insisté. Elle a enfin jugé que la Commission indépendante sur le développement social, dont le coût annuel s’élève à quelque 715 000 dollars, était inutile, invitant les États Membres à se pencher sur ses propositions de réformes.
M. KARLMAN, représentant la jeunesse de la Suède, a dit s’adresser à l’assistance au nom d’un demi-million de personnes membres de quelque 82 organisations de jeunes de son pays. Il a voulu attirer l’attention sur leur préoccupation, en particulier dans les efforts de paix et de sécurité et dans la promotion et la protection des droits des migrants et des réfugiés. M. IBRAHIM a rappelé que les jeunes représentaient une personne sur trois dans le monde. Il a pris l’exemple du Yémen, un pays frappé par un grave conflit, où 46% de la population a moins de 16 ans. C’est une jeunesse comme nous, avec ses espoirs et ses rêves de développement social, malheureusement étouffés dans l’œuf en raison des guerres, a-t-il déploré. Il a plaidé pour que les jeunes soient un moteur du changement et pour qu’on parvienne à une paix pérenne et à un développement social des sociétés. « Nous voulons participer à la prise de décisions », a-t-il conclu.
Mme MAYRA SORTO, (El Salvador) a rappelé que son pays avait adopté, en 2017, une stratégie d’éradication de la pauvreté extrême qui conjugue une série de politiques publiques afin d’améliorer la qualité de vie des familles les plus démunies et de renforcer le tissu social et intergénérationnel. Cette stratégie vise en priorité la petite enfance, les adolescents et les personnes âgées, ainsi que les populations autochtones et les handicapés, a-t-elle précisé. D’importants progrès ont été réalisés concernant la prévention des grossesses chez les adolescentes et la promotion de l’éducation et des droits sexuels et reproductifs, a déclaré la représentante.
El Salvador a par ailleurs ratifié, en décembre 2017, la Convention interaméricaine pour les droits des personnes âgées, qui guide désormais les politiques publiques, a expliqué Mme Sorto. Le Président d’El Salvador a de plus lancé une politique nationale en faveur des personnes âgées dont le contenu a fait l’objet d’une consultation publique.
La représentante a invité la Commission à avancer dans ses discussions sur un possible instrument juridique international pour la promotion et la protection des droits et des libertés fondamentales des personnes âgées.
M. ISSETOV (Kazakhstan) a rappelé la nécessité de disposer de ressources financières pour réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il a rappelé la proposition faite par le Kazakhstan durant la soixante-dixième session de l’Assemblée générale d’allouer 1% du budget de la défense de chaque État au Fonds spécial des Nations Unies pour le développement durable. Il a également appelé à la mise en œuvre des recommandations du Plan d’action d’Addis-Abeba concernant le financement du développement.
Revenant sur les mesures prise par son pays, le représentant a cité la stratégie nationale « Kazakhstan 2050 », ainsi que la ratification par le Kazakhstan, en 2016, de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, ainsi que l’adoption récente d’une politique gouvernementale de subventionns de la création d’emplois pour les personnes handicapées.
M. JULIO CESAR ARRIOLA (Paraguay) a dit croire profondément que chacun mérite une vie digne. C’est pour cette raison que le nouveau Gouvernement du Paraguay, arrivé aux affaires à la mi-août, soutient des programmes de développement inclusifs qui prévoient l’augmentation progressive des investissements sociaux. Ces programmes s’adressent aux personnes en situation de pauvreté, en particulier les femmes, les enfants, les autochtones ainsi que les personnes âgées qui comptent parmi les plus touchées.
Pour marquer le renforcement de son action sociale, le Gouvernement du Paraguay a élevé au rang de Ministère l’ancien Secrétariat à l’action sociale, avec mission de coordonner les politiques de protection. Le Ministère du développement social sera chargé d’articuler et de coordonner l’action des services publics en faveur des populations en situation de pauvreté et pauvreté extrême.
M. ISNOMO (Indonésie) a assuré que son pays était engagé en faveur de la promotion de la croissance, de l’éradication de la pauvreté, de la réalisation du potentiel de tous ses citoyens, ainsi que de l’autonomisation de son propre peuple. La stratégie adoptée par le Gouvernement indonésien porte sur trois domaines spécifiques: une protection sociale globale; la fourniture et l’amélioration de l’accès aux services de base; et des moyens de subsistance viables. « Ceci s’est traduit par une baisse de la population vivant en-dessous du seuil de pauvreté, de 17,75% en 2006 à 10,12% en 2017. Nous avons l’ambition de ramener ce seuil en dessous de 7% d’ici à 2019 », a précisé le représentant.
M. Isnomo s’est ensuite félicité de pourvoir annoncer qu’en 2018, le nombre de bénéficiaires du système de Sécurité sociale nationale avait atteint 195,2 millions d’Indonésiens, soit le nombre d’habitants le plus élevé au monde pour une assurance-santé. Le représentant a ensuite ajouté que la création d’emplois dans le développement des infrastructures dans le pays avait permis de faire reculer la pauvreté, et a cité en exemple le programme comme Smart Indonesia, qui, a-t-il expliqué, a permis de combler les disparités sur le plan éducatif.
Les déléguées de la jeunesse de la Pologne ont estimé qu’il ne saurait être question de surestimer les difficultés auxquelles font face les jeunes, comme le chômage, des formations non adaptées au marché du travail, les stages non payés. Le chômage des jeunes est un facteur d’instabilité, ont-elles mis en garde. Elles ont, de même, appelé à une croissance économique inclusive et à des emplois décents tels qu’inscrit dans le Programme 2030 et dans la Stratégie des jeunes de l’ONU. Pour ces représentants, il est urgent pour que les réformes structurelles entreprises lèvent les barrières et créent des connections effectives entre l’éducation et l’emploi.
M. ZAMBRANO (Équateur) a fait valoir la conception multidimensionnelle et alternative du développement, le sumak kawsay ou « bien vivre ». À cette fin, l’Équateur a élaboré une feuille de route qui articule l’action de l’État au profit de tous et tout au long du cycle de vie à travers le plan national de développement 2017-2021 « Toute une vie », conçu en vue de la protection des droits des groupes nécessitant une attention prioritaire. L’objectif avoué du plan est de jeter les bases d’un socle robuste de protection sociale à même d’améliorer la qualité de la vie grâce à une bonne articulation des biens et services sociaux de l’État, a expliqué le représentant.
Des efforts sont également en cours en vue de la promotion et la pleine réalisation de tous les droits de l’homme et libertés fondamentales, a poursuivi M. Zambrano. À cet égard, un programme, « Mes meilleures années », destiné aux personnes âgées, vise à protéger et à garantir le bien-être des plus vulnérables parmi cette catégorie de la population. Le représentant a notamment appelé à franchir un nouveau pas dans le processus d’élaboration d’un instrument international pour la promotion et la protection des droits humains des personnes âgées.
Mme TYESHA TURNER (Jamaïque) a souligné les efforts déployés par son pays en matière de développement social. Elle a notamment mentionné le Fonds jamaïcain d’investissement social, qui prévoit une aide à des projets en faveur des populations pauvres, des jeunes sans emploi et des petites et moyennes entreprises. Plus de 1,4 million de Jamaïcains ont déjà profité de 1 687 projets dans les secteurs du développement agricole, de la santé et de la famille, a-t-elle précisé.
Pour le Gouvernement jamaïcain, la stratégie de protection sociale vise à l’inclusion de tous les aspects du développement social, a expliqué Mme Turner. Dans le cadre de sa Vision 2030, le programme de réduction de la pauvreté est conforme au Programme de développement durable à l’horizon 2030 des Nations Unies, a-t-elle souligné. Il vise à éliminer la pauvreté extrême d’ici à 2022 et à ramener la prévalence de la pauvreté nationale à moins de 10% en 2030. Le pays reste par ailleurs engagé en faveur de l’inclusion des personnes handicapées dans tous les pans de la vie nationale. Concernant les personnes âgées, il s’emploie à leur offrir une participation pleine et entière à la société. Le Gouvernement investit par ailleurs dans l’aide aux familles dans lesquelles il voit un facteur de cohésion sociale. Malgré ces réalisations, la Jamaïque reste préoccupée par le financement de son système de protection sociale, le pays à revenu intermédiaire comme la Jamaïque n’ayant pas la marge nécessaire pour préserver les acquis, a conclu Mme Turner.
M. GARCIA MORITAN (Argentine) a estimé que le développement social sans exclusive et l’éradication de la pauvreté devaient figurer parmi les priorités de l’Organisation, conformément aux objectifs de développement durable (ODD). En l’absence de l’inclusion, les politiques économiques à elles seules ne suffisent pas à entraîner un changement profond sur le long terme, a fait valoir le représentant.
Le Programme 2030 et les objectifs de développement durable indiquent la démarche à suivre, a rappelé M. Garcia Moritan. Pour le représentant, les stratégies efficaces d’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes passent par l’innovation et l’intégration d’une politique qui rassemble les trois dimensions du développement durable: sociale, économique et environnementale.
Mme LIKA TORIKASHVILI, déléguée de la jeunesse de Géorgie, a rappelé que nous sommes tous des êtres humains, que la Terre est notre planète et qu’il est de notre responsabilité d’en prendre soin, Elle a indiqué qu’à l’âge de 14 ans, elle avait créé une association de jeunes fournissant des services à la communauté et des thérapies artistiques dans les hôpitaux, les hospices, les foyers pour personnes âgées ou handicapées. Le mouvement est désormais international, a-t-elle précisé. « Si, moi, jeune fille de Tbilissi, j’ai pu faire cela avec un rêve, imaginez ce que nous pouvons faire en unissant nos ressources », a-t-elle lancé à l’assistance.
Cette expérience, a poursuivi la représentante, m’a permis de comprendre que les questions auxquelles sont confrontés les jeunes dans le monde sont très semblables, ayant trait à l’inclusion, à l’emploi, à la drogue et à la famille. Avant tout, a-t-elle souligné, « j’ai vu le désespoir ». Dans ce contexte, le fait de prendre la parole pour dire ce qui est juste permet de tenir nos gouvernements comptables de leurs actions, a-t-elle affirmé. « Si nous voulons vraiment mettre en œuvre les objectifs de développement durable, créons une génération de personnes qui auront le courage de réaliser leurs rêves et de mettre fin aux conflits internationaux et régionaux afin de construire une civilisation qui vive en paix et dans une paix durable », a-t-elle conclu.
M. WU HAITAO (Chine) a jugé « vital dans le monde d’aujourd’hui » le développement, avant de rappeler les trois piliers qui, selon lui, le rendent possible. D’abord la poursuite du multilatéralisme avec en son cœur les Nations Unies et l’Organisation mondiale du commerce. Le représentant a vu dans ce système une logique de gagnant-gagnant basée sur l’ordre et le droit, qui permet de promouvoir la globalisation économique autour de valeurs d’ouverture, d’inclusion et de bénéfice partagées. Ensuite, il a insisté sur l’importance de la mise en œuvre des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Plaidant pour une coopération globale pour le développement avec les Nations Unies comme plaque tournante, M. Wu a rapidement dessiné deux axes de collaboration: l’axe Nord-Sud comme canal principal de coopération et un axe Sud-Sud comme canal secondaire. Enfin, il a insisté sur l’importance du développement social, considérant que tous les pays devraient bâtir un système de sécurité sociale universelle pour soutenir des objectifs de plein emploi et de travail décent, mais aussi réduire le fossé entre les pauvres et les riches.
Prenant pour exemple son propre pays, M. Wu a rappelé qu’au cours des quatre décennies écoulées, la Chine avait « tracé son propre chemin socialiste correspondant à ses caractéristiques et obtenu des résultats historiques en termes de développement social ». Affirmant que 700 millions de personnes ont ainsi été sorties de la pauvreté et que 1,35 milliard d’habitants bénéficient désormais d’une assurance médicale, il a estimé que les Chinois étaient maintenant « heureux et satisfaits ».
Forte de ses succès, la Chine a en parallèle bâti une nouvelle plate-forme de coopération internationale pour soutenir d’autres pays en développement: la Nouvelle Route de la Soie. « Cette initiative est un bien public que la Chine offre au monde », a insisté le représentant, pour qui elle est « ouverte, transparente, inclusive et basée sur le droit international ». Selon M. Wu, 130 pays et organisations internationales ont déjà signé avec la Chine des accords liés à cette initiative.
Le représentant a conclu en rappelant qu’en tant que « plus grand pays en développement » son pays s’implique aussi financièrement dans le soutien de ses pairs: 400 milliards de yuans (environ 58,2 milliards de dollars des États-Unis) ont ainsi été distribués à plus de 160 pays et organisations internationales pour soutenir le développement, a-t-il affirmé. À ce propos, il a souligné que, lors du dernier forum de la Coopération Chine-Afrique, le Président Xi Jinping s’était engagé à travailler étroitement avec le continent africain pour l’aider à devenir prospère au travers d’actions écologiques, sanitaires et sociales.
Mme OBOULE, délégué de la jeunesse de l’Irlande, a dit s’exprimer au nom de 1,2 million de jeunes de son pays et a mis l’accent sur les défis mondiaux actuels -conflits, changements climatiques, mouvements de réfugiés de grande ampleur et instabilité politique- qui constituent une menace pour les droits de l’homme dans le monde entier, menace à laquelle les jeunes sont plus particulièrement vulnérables. Mme Oboule a estimé que le soixante-dixième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, le Sommet en hommage à Nelson Mandela et le vingtième anniversaire de l’Accord de paix du Vendredi saint en Irlande étaient l’occasion de réfléchir aux voies et moyens de garantir la jouissance des droits de l’homme par tous.
Les objectifs de développement durable constituent une feuille de route pour les prochaines générations, les jeunes étant des experts concernant leurs besoins et leur vécu, a poursuivi M. MOORE. En ce sens, les gouvernements devraient investir dans des initiatives d’appui aux jeunes, ce qui implique un engagement à leurs côtés et à tous les niveaux de la politique de développement, de la prise de décisions et de la mise en œuvre. Des millions de jeunes de par le monde font tout leur possible pour pallier aux effets des changements climatiques, a affirmé M. Moore, mais ils ne peuvent le faire à eux seuls: il faudrait que toutes les autres générations fassent également de leur mieux.
Le représentant a aussi attiré l’attention sur les pratiques et normes patriarcales discriminatoires à l’encontre des filles et des femmes, qui représentent pourtant la moitié de la population mais qui ont des difficultés d’accès à des soins de santé de qualité, à l’éducation, à un emploi décent et à un salaire égal. Il a noté que, dans les pays développés, des enfants et des jeunes souffrent de la pauvreté, vivent dans un logement non convenable ou se trouvent sans abri. Il est du devoir des gouvernements de fournir l’infrastructure et les services nécessaires pour briser le cycle de pauvreté et aider les jeunes à devenir des acteurs du changement, a-t-il affirmé.
M. RAMIZ BAKHTIAR, représentant de la jeunesse de l’Afghanistan, a souligné que le développement social constituait une priorité aussi bien pour le Gouvernement de son pays que pour la jeunesse afghane. Il s’est présenté comme appartenant à une génération issue de la destruction mais animée d’un esprit de reconstruction de la société. Il a raconté sa vie de jeune berger dans un petit village reculé, où l’éducation n’était pas accessible. Il a dit avoir vécu dans un pays blessé, détruit, tout en faisant observer que c’est là l’histoire de tous les Afghans qui ne cessent de se battre pour libérer leur pays du joug de la guerre.
Les jeunes ont remporté de grandes victoires ces 17 dernières années, a poursuivi M. Bakhtiar, pour qui ces victoires sont visibles dans les domaines des médias, du secteur privé et de la société civile. En 2002, les femmes et les filles étaient pratiquement interdites d’instruction, mais aujourd’hui elles représentent 39% des plus de 9,2 millions de personnes scolarisées, et 100 000 femmes figurent parmi les 300 000 étudiants. Aujourd’hui, des enfants de parents analphabètes sont docteurs d’État, a-t-il fait observer, avant de rappeler en conclusion que plus de 70% des Afghans avaient moins de 30 ans et de demander que leur voix soit davantage entendue
Mme FIORELLA SPIZZUOCO et M. PIETRO FOCHI (Italie) ont rappelé que les jeunes d’aujourd’hui seraient les dirigeants de demain. Ajoutant que, pour que la transition soit positive, il fallait qu’elle soit inclusive dès maintenant. Malgré une population vieillissante, ont-ils ajouté, l’Italie est engagée en faveur d’une meilleure inclusion et d’un renforcement des capacités de la jeunesse, comme le prouve le fait que le pays ait rejoint le programme des délégués de la jeunesse. Considérant que ce programme permettait aux jeunes d’être directement impliqués dans le processus de prise de décisions onusien, les deux représentants ont d’ailleurs appelé tous les États Membres à joindre ce programme.
Reconnaissant l’existence persistante de discriminations basées sur l’ethnie, le genre, les croyances religieuses et l’âge, les deux jeunes délégués se sont interrogés sur la façon d’aider la jeunesse en Italie et dans le monde à mieux les combattre. Ils ont ainsi cité le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et ses objectifs comme étant au cœur des objectifs de leur politique de coopération au service du développement. Et d’ajouter que la lutte contre les discriminations commençait avec l’éducation, un domaine dans lequel l’Italie promeut la coopération, l’intégration et le travail d’équipe, dans une nation où les différences culturelles et sociales sont perçues comme une richesse. C’est dans cet état que l’Italie est candidate à un siège au Conseil des droits de l’homme pour la période 2019-2021, ont-ils conclu.
Mme JASMINE LIM (Singapour) a déclaré que la population de son pays était vieillissante, un Singapourien sur sept étant âgé de 65 ans ou plus, chiffre qui passera à un sur quatre en 2030. Cette tendance démographique exige des efforts nationaux concertés pour répondre aux besoins des personnes âgées. À l’instar du Secrétaire général dans son rapport sur le suivi de l’Année internationale des personnes âgées: deuxième Assemblée mondiale sur les personnes âgées, Mme Lim a mis en exergue l’importance de la fourniture de soins de santé et d’un appui aux personnes âgées. Singapour s’est dotée d’un plan d’action pour une vieillesse réussie, lancé en 2016, et visant à canaliser l’expérience et le savoir-faire des personnes âgées vers le développement socioéconomique, a-t-elle ensuite expliqué.
Des mesures récentes ont été également prises pour le renforcement du réseau d’appui aux personnes âgées, notamment par un soutien aux familles grâce à des services destinés à aider les membres des familles et à éviter qu’ils ne s’épuisent, compte tenu du fait que leur travail est souvent non rémunéré et permanent. Singapour explore également de nouveaux modèles de prestations de soins en dehors du cercle familial et investit dans l’appui aux soins au sein de la communauté grâce à la formation d’un plus grand nombre d’infirmier(es). Enfin, une loi sur les adultes vulnérables a été approuvée. Ce texte législatif autorise une intervention de l’État, en dernier recours, dans les cas où les adultes subissent ou risquent de subir des abus, ou encore se négligent et s’avèrent dans l’incapacité de s’occuper d’eux-mêmes.
M. SAHRAOUI (Algérie) a constaté que d’importantes disparités subsistaient dans l’accès à l’éducation, aux services de santé, à l’eau potable, à l’assainissement et à la nutrition. L’inégalité de répartition de la richesse mondiale ne cesse de s’aggraver, a-t-il déploré, affirmant que, de ce fait, « nous sommes encore bien loin de la réalisation des objectifs de développement durable ». Dans ces conditions, a souligné le représentant, l’Algérie appelle à la mise en œuvre d’un partenariat mondial en matière de développement, centré sur le bien-être humain et la solidarité.
Sur le plan national, les différents plans adoptés depuis 2000 ont permis à l’Algérie d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement, a ajouté le représentant, faisant par ailleurs état d’une stratégie pour l’éducation fondée sur deux piliers: le plein accès gratuit de tous ses citoyens à l’éducation primaire et secondaire et la lutte contre l’analphabétisme, dont le taux est passé à 10,16% contre 22,3% en 2008. M. Sahraoui a également précisé que son pays s’efforçait de garantir une couverture santé à tous ses citoyens, notamment aux plus vulnérables, et avait adopté un train de mesures visant à renforcer le statut des personnes âgées afin de permettre leur intégration socioéconomique.
Mme ALTEMIMI (Qatar) est revenue sur le système de protection sociale de son pays, le jugeant efficace et apte à promouvoir les droits des populations et leur assurant la dignité et un accès aux soins sans discrimination. La protection sociale est une priorité absolue du Qatar, a-t-elle affirmé. L’État a ainsi mis en œuvre ses plans et programmes sociaux, tout en s’efforçant de surmonter les obstacles consécutifs à un blocus unilatéral et injuste. Malgré cette situation imposée depuis une année, le Gouvernement a continué à remplir son rôle et à venir en aide en particulier aux familles et personnes touchées de plein fouet par ce blocus, a encore déclaré Mme Altemimi.
Des initiatives ont également été prises au profit des personnes handicapées, a poursuivi la représentante. Les jeunes sont également pris en compte dans la politique de l’État, qui les encourage à la pratique du sport et leur offre des opportunités d’emploi. Pour finir, la représentante a fait part de l’engagement de son pays pour la poursuite de ses efforts en matière de développement social aux plans national et international.
Mgr GRYSA, observateur du Saint-Siège, a rappelé que la pauvreté mondiale avait baissé au cours de ces trois dernières décennies, notamment l’extrême pauvreté. Un nouveau rapport de la Banque mondiale indique que la moitié des pays ont à présent des taux de pauvreté au-dessous de 3%, ce qu’il a qualifié d’« accomplissement remarquable ». Pourtant, mettre fin à la pauvreté « dans toutes ses formes et partout » d’ici à 2030 semble rester un objectif lointain, a ajouté Mgr Grysa. La pauvreté et les inégalités semblent souvent réduites à la seule question du développement économique, ce qui, a-t-il estimé, ne fournit qu’une réponse partielle à un problème multidimensionnel. Nous avons vu récemment comment les personnes réagissent lorsqu’elles sont délaissées; elles se sentent ignorées, victimes d’un système qui les ignore; elles développent de la colère et rejettent le système économique et politique. C’est la raison pour laquelle, plus que jamais, nous devons répondre collectivement et solidairement à cette pauvreté, en apportant des réponses systémiques qui considèrent l’être humain dans son intégralité, a plaidé l’observateur.
La famille, comme le dispose l’article 16 de la Déclaration des droits de l’homme, est le groupe naturel et fondamental de la société, a poursuivi Mgr Grysa. Pour le Saint-Siège, les gouvernements doivent en conséquence augmenter leurs efforts pour garantir à la famille des accès aux bénéfices sociaux, particulièrement pour les ménages à faible revenu. « Quand la famille est vulnérable, la société devient vulnérable », a poursuivi Mgr Grysa.
Quant à la jeunesse, Mgr Grysa a estimé que l’investissement envers les plus jeunes bénéficiait à l’ensemble de la société. « Les gouvernements doivent investir dans l’éducation de la plus jeune enfance à l’enseignement secondaire » a-t-il souligné. Enfin, il a estimé que les personnes handicapées, ainsi que les plus âgées se sentaient souvent ignorées et laissées pour compte. Le Pape François nous rappelle de façon continue que « pour de nombreuses personnes, dont les pauvres, de nouveaux murs ont été élevés » a-t-il fait observer, avant de proposer une voie différente: « Construire des ponts, maintenir un dialogue ouvert, et continuer à compter les uns sur les autres ».
M. MANOLOV, délégué de la jeunesse de Bulgarie, a estimé que les jeunes du monde avaient un rôle essentiel à jouer pour mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et participer de manière significative à la mise en place de politiques de développement. En tant que délégué de la jeunesse, a-t-il dit, nous œuvrons sans relâche pour sensibiliser l’opinion sur les défis auxquels sont confrontés les jeunes en permettant l’élaboration de solutions durables pour un changement positif. Dans une récente consultation menée en Bulgarie, a-t-il poursuivi, nous avons interrogé plus de 700 jeunes sur leurs priorités. Il en ressort que le chômage est une préoccupation majeure pour les jeunes en Bulgarie comme dans le reste du monde. En effet, a-t-il constaté, la croissance économique n’a pas mené à des emplois de qualité et les jeunes ont du mal à passer du système éducatif à des emplois décents.
Prenant à son tour la parole, M. GALEV, lui aussi délégué de la jeunesse bulgare, a estimé que l’entrepreneuriat pourrait donner aux jeunes des compétences importantes pour relever le défi de l’emploi et ainsi « transformer les défis sociaux en solutions ». Dans cet esprit, il a appelé la communauté internationale à appuyer activement le développement des compétences entrepreneuriales afin de permettre aux jeunes d’être des facteurs d’emplois de qualité.
M. AMOS WASHINGTON, représentant de la jeunesse de l’Australie, a fait part de sa fierté de représenter une génération diverse et multiculturelle de sa vibrante nation. Il a expliqué être allé, cette année, à la rencontre de jeunes à travers le pays avec une seule question: « À quoi ressemblerait l’Australie si les jeunes avaient leur mot à dire? » Des localités de l’Albany à Alice Springs et de Coober à Canberra, les jeunes m’ont parlé de leurs défis, a expliqué M. Washington. Des défis qui, en fin de compte, affectent toutes les tranches d’âge et figurent dans le Programme 2030. Les jeunes que le représentant a rencontrés ont plaidé aussi pour une société plus juste, loin de tout harcèlement. À cet égard, M. Washington a appelé les dirigeants à être à l’écoute des jeunes et à les associer dans la prise de décisions, car les jeunes sont « des visionnaires ».
M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives) s’est réjoui que le Secrétaire général ait noté dans son rapport sur le développement social que les inégalités de revenus avaient reculé, entre 1990 et 2010, de 60% dans les pays d’Asie et du Pacifique, la plus forte baisse ayant été enregistrée aux Maldives. Ce résultat couronne les choix du Gouvernement des Maldives qui s’assure de la distribution la plus large des bénéfices du développement économique, a-t-il souligné.
Les Maldives, a poursuivi le représentant, font en sorte que la population des 188 îles habitées de l’archipel ait accès à la protection sociale et à des services abordables. Le pays fournit une éducation primaire et secondaire à tous les enfants, sans discrimination. Avec 9% de son PIB consacré à l’éducation, il est le pays qui dépense le plus dans ce secteur en Asie du Sud-Est. Les Maldives ont désormais un taux d’alphabétisation proche du niveau mondial. Sur le plan sanitaire, le pays a atteint son taux de mortalité infantile le plus bas et éliminé des maladies comme la polio, la varicelle et le paludisme, s’est félicité M. Mohamed, qui a en outre fait état d’actions en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées. Il a enfin appelé la communauté internationale à faciliter le financement de la protection sociale des petits États insulaires en développement, laquelle sera toujours un défi compte tenu de la dispersion des populations.
M. CHOI EUN JAE (République de Corée) a tenu à mettre en avant, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, les trois caractéristiques qui garantissent selon lui un développement harmonieux: la place décisive de la jeunesse, l’égalité des genres et une société civile robuste. Il s’est félicité à ce titre que la République de Corée ait pris plusieurs actions en ce sens. Selon lui, la République de Corée « a construit une société inclusive qui prend en compte la voix de la jeunesse » et lancé des initiatives et des plans à destination des femmes et de l’égalité des genres. Il bénéficie aussi d’une société civile active, qui a joué un rôle central ces dernières décennies dans la promotion des droits de l’homme et de la démocratie dans le pays.
M. Choi a conclu en soulignant l’espoir que représentait aux yeux de toute la péninsule la réaffirmation, par les dirigeants sud et nord-coréens, d’un désir commun d’en finir avec 70 ans d’hostilités. S’il a reconnu que « la paix n’est jamais acquise compte tenu de notre histoire », il a réaffirmé qu’elle restait, avec la liberté et la prospérité, les éléments « fondamentaux pour construire un futur socialement, économiquement et écologiquement durable ».
M. NEJAD (République islamique d’Iran) a dénoncé l’imposition de sanctions unilatérales « inhumaines et illégales » comme des pratiques clairement destructrices et préjudiciables. Elles ciblent ouvertement et de manière aveugle la vie quotidienne de citoyens ordinaires et sont conçues pour saper les réalisations sur le front du développement social, a-t-il accusé.
Le représentant a ensuite indiqué que son pays avait promulgué, en avril 2018, une loi globale de protection et promotion des droits des personnes handicapées qui favorise la création d’emplois, la fourniture d’une assurance-maladie et octroie une allocation mensuelle, tout en réservant à ces personnes 3% des postes vacants dans le secteur public. La République islamique d’Iran accueillera par ailleurs la Conférence biennale régionale sur les personnes âgées, du 23 au 25 octobre prochain, a-t-il rappelé.
Mme WATTANAYAKORU (Thaïlande) a prôné une devise qu’elle a intitulée « les trois P », afin d’impulser les transformations nécessaires à l’édification de sociétés plus résilientes et durables. Le premier P est pour « peuple » car, a-t-elle ajouté, « le peuple est le fondement de la société ». Toute société durable doit donner à son peuple les moyens de s’autonomiser et de s’élever par le biais d’une éducation de qualité. Le deuxième P fait référence à la planète: « Nous devons protéger les ressources naturelles et l’environnement sur la terre, sous l’eau et dans les airs pour les futures générations », a appelé la représentante.
Enfin, le troisième P a trait à la notion de partenariat. Pour illustrer son propos, la représentante a rappelé l’opération de sauvetage très médiatisée d’une équipe thaïlandaise de football coincée dans une grotte, à la suite de brusques inondations survenues dans la province de Chiang Rai. Selon elle, sans un partenariat étroit entre acteurs publics, privés et de la société civile, thaïlandais ou internationaux, cette opération n’aurait pas été un tel succès.
M. DOMINIK PORVAZNIK, délégué de la jeunesse de Slovaquie, a salué l’ONU pour le lancement de sa stratégie pour les jeunes « Jeunesse 2030 », estimant qu’elle allait réellement émanciper les jeunes partout dans le monde, si elle est mise en œuvre. Il s’est félicité qu’aujourd’hui, de plus en plus, la voix des jeunes est entendue: « la preuve, je suis ici! ». Il a appelé à établir une confiance entre les générations pour aller de l’avant.
Une autre question qui a retenu son attention, alors qu’il se promenait dans ce bâtiment « rempli d’idéaux » est l’utilisation de sacs plastiques aussi bien dans la cafétéria que dans les boutiques. Le plastique est partout, a-t-il regretté. Il s’est interrogé, alors même que l’Organisation mondiale promeut les objectifs du développement durable: est-ce que les Nations Unies prennent réellement au sérieux ces ODD? Il a cité à cet égard le Nouveau Testament: « Quand on peut faire confiance à quelqu’un pour une toute petite chose, on peut lui faire confiance aussi pour une grande. Quand on est digne de confiance, on l’est pour les petites et grandes choses »!
Mme BARBORA ANTONOVICOVA et M. PRATIK PLAVEC (République Tchèque) ont évoqué l’histoire de leur pays et le rôle historique qu’ont joué les jeunesses tchèques et slovaques dans les mouvements de résistance et d’indépendance de la région. Ils ont ensuite appelé à une implication massive de la jeunesse dans la vie publique et à une éducation hautement inclusive de qualité, cela étant nécessaire à une société durable et en continuelle évolution.
Abordant la question de l’éducation, les deux représentants de la jeunesse ont appelé à des changements majeurs dans ce domaine, de manière à permettre la réflexion critique et des débats honnêtes à l’école, mais également à apprendre les compétences nécessaires à leur intégration réussie dans le marché du travail. Ils ont également insisté sur l’importance de la reconnaissance des capacités d’innovation des jeunes et ont appelé à un dialogue intergénérationnel constructif. Ils ont conclu en mentionnant l’importance du dialogue avec la jeunesse tchèque, dialogue vital pour la construction de la société civile démocratique chère à Vaclav Havel, ancien dissident et premier Président de la République tchèque après l’indépendance du pays.
Mme ELMARMUR (Libye) a déclaré que les progrès réalisés par son pays dans le domaine du développement social étaient à la hauteur de ses ambitions. La Libye reste toutefois confrontée à d’importantes difficultés socioéconomiques qui l’empêchent de parvenir aux objectifs de développement durable prévus par le Programme de développement durable à l’horizon 2030. En dépit de ces difficultés, a-t-elle déclaré, nous avons lancé des programmes de réformes économiques destinés à améliorer les conditions de vie de nos citoyens et venir en aide aux catégories les plus vulnérables, parmi lesquelles les personnes âgées, les personnes handicapées, les femmes et les enfants.
S’agissant des enfants, la représentante a rappelé que la Libye avait ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant. Elle s’est également déclarée satisfaite de la coopération entre son pays et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). D’une manière générale, a-t-elle poursuivi, nous coordonnons notre action avec les différentes entités de l’ONU afin, notamment, de jeter les fondements d’une bonne gouvernance, élaborer une stratégie d’après-conflit intégrant les femmes et les jeunes, favoriser une économie diversifiée et fournir une assistance humanitaire à ceux qui sont touchés par la crise. En conclusion, Mme Elmarmur a souligné que le développement social supposait de s’attaquer aux inégalités de revenus entre pays développés et en développement, ces derniers ayant besoin d’une aide internationale pour mettre en œuvre leurs politiques.
M. LAZAROUS KAPAMBWE (Zambie) a rappelé le défi majeur que représente l’éradication de la pauvreté pour de nombreux pays dans le monde, ajoutant que, dans le cas de la Zambie, le niveau de pauvreté avait baissé mais qu’il restait élevé chez les populations vulnérables telles que les femmes et les personnes handicapées.
Le représentant a ensuite précisé les différences entre la pauvreté rurale, qui touche 76,6% de la population des campagnes de son pays, et celle urbaine, qui affecte 23,4% de la population citadine zambienne, et ce, malgré une croissance économique moyenne de 5,8% par an entre 2000 et 2005 et de 6,9% entre 2006 et 2015. Expliquant les facteurs à l’origine de la pauvreté, M. Kapambwe a mentionné l’hyperdépendance économique du pays envers ses exportations de cuivre, matière première dont la valeur sur le marché ne cesse de décliner. Il a également fait référence au taux de natalité élevé et au VIH/sida qui affecte la population active.
Le représentant a ensuite fait mention des programmes de protection sociale mis en place par le Gouvernement à destination des personnes vulnérables et plus spécifiquement des personnes handicapées, des enfants et des personnes âgées. Il a ajouté que le pays s’était engagé à protéger les droits des travailleurs, tels que notamment le droit d’association et le droit à la négociation collective, ainsi que le droit à l’égalité salariale à travail égal.
M. MATTHEW GRÉANT et Mme SARA COGHE, représentants de la jeunesse de Belgique, ont axé leur intervention sur la participation des jeunes comme catalyseurs de la paix durable. Ils ont noté que, malgré Internet et les trains à grande vitesse, de nombreux jeunes se sentaient en insécurité, vulnérables et seuls. L’éducation devrait être l’un des outils idoines pour leur autonomisation. Elle leur permettrait, ont-ils expliqué, d’avoir un espace sûr pour échanger et apprendre les uns des autres, promouvoir la paix et ouvrir leur esprit au monde. En d’autres termes, une bonne éducation devrait aider les jeunes à trouver leur place dans la société et empêcher qu’ils ne soient des cibles faciles en cas de conflit.
Les deux jeunes représentants belges ont rappelé que la moitié de la population mondiale a moins de 27 ans. Les jeunes ont donc leur mot à dire dans le processus de prise de décisions, notamment en ce qui concerne le droit de vivre en sécurité, ont-ils insisté. Les jeunes doivent être considérés comme des acteurs clefs pour la paix durable, comme cela a été fait pour les femmes dans le cadre de la résolution 1325 2000) du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité. Si les jeunes sont certes impliqués dans les conflits armés en tant que victimes, directes ou indirectes, on doit également reconnaître leur rôle d’acteurs du changement et de paix, ont-ils plaidé.
Pour les deux représentants, autonomiser les jeunes revient à leur offrir une éducation de qualité, des services de santé de base ou encore les ouvrir à des programmes de mentoring qui les mettront au contact des problèmes de leur communauté. Il faut aussi veiller à les consulter régulièrement afin d’être au courant de leurs besoins et priorités. Les jeunes doivent pour leur part se lever pour défendre leurs droits et prendre leurs responsabilités. Les jeunes ne veulent pas être représentés, ils veulent plutôt être présents, ont conclu les deux intervenants.
M. ESCALANTE HASBUN (El Salvador), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC, a exprimé sa profonde préoccupation face à l’augmentation des inégalités dans le monde, alors que 1,6 milliard de personnes vivent dans la misère et que la pauvreté extrême ne cesse de croître. La CELAC, a-t-il indiqué, exprime son soutien déterminé à la relance d’une organisation mondiale pour le développement associant tous les pays qui contribueraient selon leurs capacités et leurs ressources, financières et technologiques. Pour enrayer la spirale de la pauvreté et de la vulnérabilité et promouvoir le bien-être des personnes de tous âges, il faut prendre des mesures proactives au niveau national et international, a-t-il insisté.
Rappelant que de nombreux jeunes de la région, qui constituent une part importante de la société en Amérique latine, sont privés d’éducation et d’un emploi décent, le représentant a également noté que le nombre d’adultes de plus de 60 ans atteindrait 56% de la population en 2050 et que c’est dans le monde en développement que cette croissance sera la plus élevée.
Par conséquent, la CELAC appelle l’ensemble des États Membres à établir un système de protection sociale à caractère universel capable de prendre en charge les questions d’âge, de handicap et de genre. Elle demande aussi au Groupe de travail à composition non limitée sur le vieillissement d’envisager la possibilité d’une convention internationale pour la promotion et la protection des droits des personnes âgées.
Mme KULDMAA (Estonie) a déclaré qu’il fallait faire encore plus pour l’implication des jeunes. Elle a mentionné le Conseil national de la jeunesse d’Estonie, qui collabore avec le Ministère de l’éducation, tout en déplorant qu’il n’y ait pas plus d’initiatives du même genre. Elle a insisté sur la nécessité pour les Nations Unies de faire de la participation des jeunes une priorité et a encouragé les États Membres à adopter des stratégies spécifiques à destination de la jeunesse.
Mme Kuldmaa a également insisté sur la nécessité de la garantie d’un enseignement inclusif pour tous. Sur les nouvelles technologies de la communication, elle a rappelé qu’Internet mettait le savoir à portée de clic et permettait un accès à l’éducation de plus en plus large. Enfin, la représentante a mentionné les facteurs socioéconomiques et la nécessité d’autonomiser les personnes, notamment handicapées. Elle a précisé que l’accès à l’enseignement professionnel et au troisième cycle permettait aux jeunes de s’adapter aux changements du marché du travail et devait donc être généralisé. Insistant sur l’importance de l’éducation, la représentante a conclu en citant Malala: « Un enfant, un enseignant, un livre, tout ça peut changer le monde ».
M. RODRIGO (Sri Lanka) a rappelé que cela fait trois ans que la communauté internationale met en œuvre le Programme 2030, qui vise à ne laisser personne sur le bord du chemin. Pour le représentant, le développement inclusif doit être au centre des objectifs de développement durable. C’est pourquoi Sri Lanka accorde la priorité aux groupes les plus vulnérables de sa population, à commencer par les jeunes. Attaché au développement des compétences de la jeunesse au niveau national, Sri Lanka aligne cette action sur ses programmes d’éducation, a précisé le représentant, non sans rappeler qu’en 2014, son pays avait corédigé sur ce thème une résolution de la Troisième Commission, avec le Portugal.
Soulignant d’autre part l’importance du respect des droits des personnes handicapées, M. RODRIGO a indiqué que Sri Lanka avait ratifié la Convention pertinente des Nations Unies en 2016. Le Gouvernement a également mis en place un cadre pour l’enseignement, la formation et l’emploi des personnes handicapées, tout en veillant aux besoins socioéconomiques de ces personnes par le biais d’un plan d’action lancé l’an dernier. En conclusion, le représentant a réaffirmé l’importance du développement social comme pilier pour la réalisation effective des objectifs de développement durable.
Mme TIJANA CUPIC et M. NIKOLA PETROVIC (Serbie) ont insisté sur l’importance de « Jeunesse 2030 », la stratégie pour la jeunesse récemment lancée par les Nations Unies. Ils ont notamment estimé que la jeunesse d’aujourd’hui était confrontée à des sociétés structurellement différentes de celles qu’ont connues leurs parents au même âge.
La Serbie partage des défis auxquels font face les pays développés mais également certains de ceux que connaissent les pays en développement, ont déclaré les deux représentants, qui ont mentionné diverses politiques mises en place par le Gouvernement de la Serbie pour y remédier, citant notamment le Fonds pour les jeunes talents, qui a pour but de soutenir les futurs leaders de la jeunesse qui participeront à la création d’une société prospère.
Citant enfin le prix Nobel de littérature Ivo Andrić - « Être un homme, être né sans le savoir, sans l’avoir voulu, être jeté dans l’océan de l’existence. Être obligé de nager, d’exister » - les deux jeunes représentants ont déclaré que le temps de la jeunesse était venu, que ses responsabilités étaient immenses, et qu’elle souhaitait agir pour un monde meilleur, en encourageant son engagement et sa participation, ainsi que le partenariat et la coopération entre nations.
MM. XAVIER BIEGMAN et EMMANUEL SANVISI, membres du Parlement des jeunes du Suriname, ont évoqué deux cas de suicide de jeunes provoqués par les médias sociaux, avant de relever que « nous vivons dans une période où les avancées technologiques et la mondialisation ont permis aux médias sociaux de devenir l’outil de communication le plus puissant de tous les temps ». Ils ont précisé qu’au Suriname, Facebook était le média social le plus utilisé par les jeunes. Malheureusement, les sujets tels que les violences interpersonnelles, la pornographie et le harcèlement en ligne sont aussi les plus partagés entre jeunes, ont-ils déploré.
Les deux jeunes représentants ont également parlé de la peur du FOMO (« Fear of missing out ») qui désigne la hantise de ne point être à jour des dernières nouvelles relayées dans les médias sociaux. Cette angoisse, ont-ils expliqué, empêche les jeunes de se reposer, et on constate que « les médias sociaux ont modifié pour toujours notre manière de communiquer, de se connecter et même de percevoir la réalité ». Les parlementaires ont souhaité que les jeunes et les adultes puissent utiliser la technologie afin de créer des communautés meilleures.
M. Biegman et M. Sanvisi ont ensuite souligné l’importance pour chaque enfant de ressentir l’amour d’un père, déplorant ainsi l’augmentation du nombre de familles monoparentales, une situation qui cause du tort aux familles et à la société toute entière, selon eux. Ils entendent donc sensibiliser les garçons et les jeunes hommes à leurs responsabilités, tout en invitant les pères à jouer pleinement leur rôle dans la vie de leurs enfants.
M. HENDRICKS (Afrique du Sud) a fait remarquer que cette année marquait le centième anniversaire de la naissance de feu de l’ancien Président sud-africain Nelson Mandela, dont les idéaux continuent d’orienter les efforts déployés par le pays pour améliorer le sort de sa population. Le récent « Sommet Nelson Mandela » a été l’occasion pour les États Membres de faire le point sur les efforts qui restent à réaliser pour tendre vers un véritable développement social, a-t-il ajouté.
Depuis l’avènement de la démocratie, le Gouvernement sud-africain œuvre à faire reculer la pauvreté et à assurer une meilleure protection pour les personnes âgées, a poursuivi le représentant. À cet égard, l’Afrique du Sud remercie le Comité sur les droits des personnes handicapées pour les débat sur la protection des droits de ces personnes en tant que citoyens à part entière. Alors même que la situation économique s’aggrave, le Gouvernement sud-africain progresse dans la réalisation des droits des personnes handicapées au travers d’un plan d’action, a affirmé le représentant. M. Hendricks a conclu en affirmant qu’en Afrique du Sud comme ailleurs dans le monde, le développement social ne pourra être assuré sans des investissements dans la jeunesse, laquelle continue d’être la première victime de la crise économique.
M. YE MINN THEIN (Myanmar) a indiqué que le Myanmar avait lancé, en janvier dernier, la mise en œuvre de sa politique pour la jeunesse, en collaboration avec plusieurs parties prenantes, dont les agences du système des Nations Unies. Cette politique crée des opportunités pour que les jeunes soient à jour dans le domaine de l’innovation et des technologies émergentes, qui sont en train de transformer le marché de l’emploi. Parallèlement, la Conseillère d’État, Daw Aung San Suu Kyi, accorde une attention particulière non seulement au développement des jeunes en général mais aussi à leur participation dans la consolidation de la paix. Elle a ainsi tenu des pourparlers de paix avec des jeunes dans plusieurs villes et États du pays, a déclaré le représentant.
Pour ce qui est des personnes âgées, le représentant a expliqué que la tradition veut que la famille prenne soin des parents, des grand-parents et des proches âgés, mais a ajouté qu’en juin 2014, le Comité national pour les personnes âgées avait adopté une politique pour mieux les protéger et promouvoir leur bien-être. Un plan de pension sociale pour les personnes de 90 ans et plus a d’ores et déjà été lancé par ledit Comité, tandis que plus de 80 foyers et centres de soins communautaires opèrent au Myanmar au profit de plus de 3 000 personnes âgées. Le pays s’efforce également de protéger les droits des personnes handicapées par l’application de la loi du 5 juin 2015, adoptée dans le sillage de la ratification, fin 2011, de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées. Un plan stratégique visant à l’amélioration de la qualité de vie des personnes handicapées est également en cours de préparation, conformément à la Stratégie d’Incheon. Enfin, le Myanmar a signé, le 21 septembre dernier, avec l’Organisation internationale du Travail (OIT), le Programme de pays pour un emploi décent 2018-2022.
M. POUDYAL (Népal) a déclaré que la lutte contre la pauvreté était au centre du processus de développement. Il a déploré que, malgré des progrès remarquables réalisés dans le monde dans le domaine du développement social, des inégalités dans et entre les pays persistent encore et que l’exclusion sociale reste une réalité. S’attardant sur la situation des pays les moins avancés, le représentant a fait observer qu’ils étaient les plus fragiles, notamment les États enclavés ou insulaires, et qu’ils devaient donc bénéficier de davantage d’attention.
Le Népal est un pays multiethnique et pluri-religieux, a poursuivi M. Poudyal, qui a en outre précisé que tous les groupes vulnérables étaient représentés au sein des institutions publiques. Il a expliqué qu’un système de quotas assurait la représentation des femmes lors des élections et au sein des emplois publics. Elles sont également présentes à hauteur de 41% dans les assemblées du pays, s’est-il enorgueilli.
Le représentant a conclu son intervention en mentionnant le fait que, malgré un modeste système de protection sociale, le Gouvernement du Népal avait mis en place des programmes visant les groupes les plus vulnérables tels que les personnes âgées, handicapées et les femmes non mariées.
M. ISSA KONFOUROU (Mali) a évoqué l’ambition d’émergence du Mali, notamment grâce au lancement d’un nouveau modèle social fondé sur l’égalité, la justice sociale et la création des conditions de réussite pour tous. S’agissant de l’emploi des jeunes, le représentant malien a rappelé l’annonce par le Chef de l’État malien de la prise de mesures nécessaires pour libérer l’initiative privée, favoriser l’emploi, l’entrepreneuriat et l’industrie.
De même, le Mali accorde une haute priorité à la promotion des femmes et des jeunes dans la société malienne, a poursuivi le représentant. Cet engagement est illustré par la présence de jeunes et de femmes au sein du Gouvernement nommé le 9 septembre dernier, a fait observer M. Konfourou, qui a aussi relevé que le Gouvernement malien restait soucieux de maintenir et renforcer la tradition de solidarité entre les différentes couches de la société, particulièrement au bénéfice des plus défavorisés. Dans cette veine, le mois d’octobre est intitulé mois de la solidarité au Mali. Les pouvoirs publics, les dirigeants traditionnels et religieux, les opérateurs économiques et la société civile intensifient alors les actions de soutien et de solidarité à l’endroit des couches les plus vulnérables du pays, notamment les personnes âgées, a également déclaré le représentant
M. SAN EZE DURUIHEOMA (Nigéria) a présenté la politique de son gouvernement pour accélérer la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Le Nigéria, a-t-il indiqué, a adopté un ambitieux plan de développement à moyen terme de trois ans, le Plan de reconstruction et de croissance économique (ERGP). Un organe spécifique, le National Social Investment Office, a été institué sous la responsabilité du Vice-Président pour garantir la coordination, la mise en œuvre et faciliter l’accès aux stratégies de développement et engager la responsabilité au plus haut niveau politique, a-t-il expliqué. Le Plan s’accompagne d’un programme d’aide sociale qui assure une aide mensuelle à un million de foyers pauvres et en difficulté et facilite l’accès au microcrédit avec des prêts à taux zéro pour un million d’entrepreneurs.
Les politiques du Gouvernement du Nigéria visent en particulier à éradiquer les inégalités au sein de la jeunesse en favorisant la création d’emplois pour 500 000 jeunes diplômés dans le pays, a expliqué le représentant. À ce stade, 400 000 d’entre eux ont été affectés à l’agriculture, la santé et aux secteurs technologiques, a-t-il détaillé. Pour les non-diplômés, le programme, qui compte toucher 100 000 artisans chaque année, a déjà créé plus de 30 000 postes, a-t-il poursuivi. En outre, en abaissant l’âge minimum à 35 ans pour se présenter à la Présidence, le Gouvernement a déjà suscité un regain d’intérêt pour le scrutin présidentiel de 2019, a souligné M. Duruiheoma.
Par ailleurs, a poursuivi le représentant, le Président a signé cette année le National Senior Citizens Act, texte de loi qui institue des centres spécialisés pour l’accueil des personnes âgées, où elles sont assurées de recevoir des soins, une attention et une orientation adaptés. Les fonctionnaires approchant de la retraite bénéficient d’une formation leur permettant de valoriser leur revenu, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté.
Enfin, le représentant a conclu en rappelant l’attachement du Nigéria à la notion de famille, le centre de la vie sociale qui assure le bien-être de ses membres et l’éducation des jeunes et des enfants, a-t-il insisté. Il a donc prévenu que son pays continuerait de s’opposer à toute tentative de redéfinir le concept de famille et travaillerait avec les pays qui, comme lui, entendent sanctifier cette cellule.
M. BIN MOMEN (Bangladesh) a expliqué que son pays travaillait sans relâche pour combattre la pauvreté, ce qui lui avait permis de gagner trois places et de se hisser au cent-trente-sixième rang parmi 189 pays dans le classement en fonction de l’indice de développement humain réalisé par le Programme des Nations Unies pour le développement. Et ce, a précisé le représentant, grâce à des investissements dans le domaine de l’assainissement, de l’eau et des jeunes ainsi qu’au soutien du secteur privé.
M. Bin Momen s’est félicité du taux de 100% d’enfants ayant accès à l’école primaire et de la réduction du taux d’alphabétisation dans son pays. Il a également mentionné l’importance du bénévolat et de la législation de 2016 débloquant des fonds à l’attention des organisations de jeunesse, afin de soutenir le bénévolat.
M. MOLINA LINARES (Guatemala) s’est félicité de la tenue de ce débat de fond sur le développement social qui, à ses yeux, reflète l’engagement de la communauté internationale de participer activement à la réduction des inégalités et de garantir l’intégration sociale de tous les citoyens au sein de sociétés pacifiques, démocratiques et inclusives. Le représentant s’est dit en accord avec le Secrétaire général pour reconnaître la nécessité d’avancer rapidement vers la mise en œuvre des recommandations du Sommet mondial pour le développement social et les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, afin de ne laisser personne pour compte.
Se disant conscient des conditions de vie difficiles des personnes âgées, tant sur le plan des revenus que de la sécurité sociale, M. Molina Linares a également relevé que la situation de dépendance de ces personnes les rendait encore plus vulnérables et les exposait à des risques de violence. À cet égard, il s’est prononcé pour un renforcement des institutions veillant aux libertés fondamentales des personnes âgées et a appelé de ses vœux l’élaboration d’un instrument international spécifique qui tiendrait compte des besoins des aînés.
M. BARRO (Sénégal) a déclaré que le principe de l’inclusivité consistant à « ne laisser personne pour compte » exigeait des programmes ambitieux pour combler les inégalités et contribuer ainsi à la réalisation des objectifs et cibles en faveur de tous les peuples et à tous les niveaux de la société. Rappelant que les politiques d’élimination de la pauvreté et d’autonomisation des couches vulnérables sont étroitement liées et se renforcent mutuellement, il a souligné que le Gouvernement du Sénégal s’est résolument tourné vers la promotion du capital humain à travers le Plan Sénégal Emergent (PSE), principale référence de sa politique économique et sociale.
L’accent est mis sur la promotion du développement humain durable par le renforcement et la mise en place des mécanismes pertinents visant une meilleure autonomisation des couches vulnérables et des familles démunies, a expliqué le représentant. Il est mis également sur le renforcement des capacités productives des organisations féminines en vue de lutter contre les facteurs structurels qui engendrent et perpétuent les inégalités sociales. Le Sénégal a lancé de nombreux programmes sociaux, notamment la Carte d’égalité des chances, qui permet aux personnes handicapées d’accéder à des avantages multisectoriels; la Couverture maladie universelle, qui a pour objectif d’assurer l’accès aux soins sanitaires à 80% de la population; ou encore les Bourses de sécurité familiale destinées à renforcer les capacités productives et à relever le niveau d’éducation dans les familles vulnérables.
Le Sénégal a également constaté que les grands défis multidimensionnels du développement social ont un rapport de plus en plus affirmé avec les changements climatiques, la sécurité hydrique et alimentaire, l’énergie, l’utilisation des sols et les catastrophes naturelles ou anthropiques.
M. YOUSSOUF MOUSSA (Djibouti) a observé qu’en matière de développement social, et particulièrement depuis le Sommet social de Copenhague et le lancement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le constat reste le même: les problèmes sociaux nourrissent de profondes inquiétudes qui trouvent leur origine dans la crise économique et sociale. Malgré les efforts de la communauté internationale, beaucoup reste à faire pour sortir de cette voie sans issue, a reconnu le représentant, soulignant la nécessité de mettre en œuvre des politiques inclusives pour faire reculer la pauvreté et générer plus d’intégration sociale.
À cet égard, la poursuite des efforts pour la réalisation des objectifs de développement durable est cruciale, a estimé le représentant. « Le développement social est inextricablement lié au développement économique et constitue l’une des pierres angulaires de l’action du Gouvernement djiboutien », lequel a élaboré la « Vision Djibouti 2035 » en vue de construire l’avenir du pays, a expliqué M. Moussa. Cette démarche de planification du développement trace le cap pour les prochains plans nationaux de développement, a-t-il précisé, ajoutant que la Stratégie de croissance accélérée et de plein emploi 2015-2019 visait, quant à elle, à assurer une transformation structurelle de l’économie et à protéger les équilibres environnementaux sur le long terme.
M. AITBAEV, délégué de la jeunesse du Kirghizistan, a indiqué que les jeunes entre 14 et 35 ans représentaient plus de la moitié de la population. Conscient de l’importance de l’éducation et du développement de la jeunesse, le Gouvernement a approuvé le Programme de développement de politiques pour la jeunesse pour la période 2017-2020 qui, a-t-il expliqué, vise à former une nouvelle génération de citoyens responsables capables de participer au développement durable du pays.
De nombreux efforts sont également déployés pour développer les zones rurales du pays, où vit la majorité des jeunes, a poursuivi le représentant. L’année 2018 a ainsi été consacrée Année pour le développement des régions du Kirghizistan dans le but, entre autres, de promouvoir les perspectives d’exportations régionales, d’améliorer les services de transport et d’élargir l’accès aux services de soins et d’éducation.
M. Aitbaev a également insisté sur l’importance de la coopération internationale pour assurer l’éducation et l’emploi des jeunes, combattre la toxicomanie et le crime, éliminer la pauvreté et promouvoir l’intégration sociale. Il a aussi dit l’importance de lutter contre la propagation de l’extrémisme et du terrorisme. Cela est très important pour le Kirghizistan, situé à la croisée de différents réseaux de trafics de drogue, a-t-il précisé.
M. Aitbaev a par ailleurs fait observer que cette année marque le quatre-vingt-dixième anniversaire de l’écrivain kirghize Chyngyz Aitmatov, chantre de la tolérance et du dialogue interculturel. En outre, la troisième édition des Jeux nomades mondiaux a permis de manifester l’engagement des participants à l’égalité, au respect mutuel des cultures et à la coopération, a-t-il fait valoir.
Mme ALZAABI, déléguée de la jeunesse des Émirats arabes Unis, a souligné que son pays œuvrait de manière effective pour le renforcement du rôle des jeunes et leur habilitation à participer aux affaires du pays. Elle en a voulu pour preuve la nomination en 2016 d’une Ministre d’État chargée des jeunes, elle était alors âgée de 22 ans, la plus jeune responsable jamais nommée à ce poste dans le monde, ce qui témoignait, selon elle, d’une volonté d’associer les jeunes à la prise de décision.
M. ALBRAIKI a voulu partager avec ses pairs les initiatives menées par les jeunes des Émirats arabes unis, notamment le lancement en 2016 de la « Série jeunesse » qui a donné la tribune à quelque 20 000 jeunes pour discuter dans le cadre de 84 épisodes de « nos idées et visions » avec les décideurs et responsables nationaux et mondiaux. Pour finir, le représentant a plaidé pour que « nous les jeunes, moteurs du changement » prenions « notre avenir en main ».
Mme NURIA MOHAMMED (Éthiopie) a rappelé qu’en 1995, au Sommet mondial pour le développement social de Copenhague, les gouvernements présents avaient promis de réduire la pauvreté, avec pour objectif le plein emploi, et ce, en favorisant l’intégration sociale. « Ces engagements restent valident aujourd’hui », a-t-elle déclaré.
L’Éthiopie estime que les questions de développement social sont cruciales pour le développement durable, afin d’éradiquer la pauvreté extrême et faire avancer l’intégration sociale basée sur l’égalité des chances dans l’éducation. Tous ces efforts sont basés sur des mesures politiques légales et constitutionnelles et appliquées dans des cadres institutionnels établis, a déclaré la représentante. Le Gouvernement éthiopien a ainsi adopté une Politique nationale de protection sociale qui couvre d’importantes questions comme la promotion d’opportunités dans l’emploi, la promotion de l’assurance sociale, l’augmentation des accès aux services sociaux et la protection juridique pour les plus pauvres. En outre, l’Éthiopie attache la plus grande importance aux droits des personnes handicapées et a pris des mesures concrètes pour promouvoir leur pleine participation et l’égalité des opportunités dans toutes les sphères de la société.
Nous croyons fermement à l’importance de la famille en tant qu’agent de développement et reconnaissons que les politiques familiales font partie intégrale du développement inclusif, a poursuivi Mme Mohammed. Nous prenons le volontarisme dont font preuve les jeunes comme un aspect important du développement social, a-t-elle ajouté. Ainsi, le nombre de jeunes qui participent à un travail bénévole a augmenté significativement, ce qui a permis d’économiser des millions. Pour faire face au défi du chômage des jeunes, l’Éthiopie a mis en place un Fonds spécial dédié aux jeunes. De plus, le Gouvernement travaille pour étendre les petites et moyennes entreprises, en établissant des parcs industriels, qui sont une source majeure d’emploi, a-t-elle conclu.
M. MOHAMED AWADALLA SALLAM ADAM (Soudan) a estimé que le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et le Programme de développement durable à l’horizon 2030 constituaient les piliers de toute politique de développement social. Dans ce cadre, a-t-il précisé, le Soudan a élaboré un plan de lutte contre la pauvreté en 17 points, dont l’emploi des jeunes, leur intégration dans le secteur législatif et exécutif, la lutte contre l’analphabétisme, la scolarisation à 100% dans le primaire et la sécurité alimentaire.
Prendre soin des personnes âgées, comme le font les familles soudanaises, est une autre priorité du Gouvernement, a poursuivi le représentant. Nous agissons pour fournir une assistance à ces personnes en fonction du recensement de leurs besoins, a-t-il expliqué. Pour ce qui est de l’intégration des personnes handicapées, le Soudan dispose d’une stratégie visant à leur offrir un travail décent dans les secteurs public et privé et à leur attribuer des logements sociaux. Le représentant a conclu en reconnaissant que le Soudan n’avait pas encore réussi à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés en matière de développement. Selon lui, la coopération internationale doit être renforcée pour permettre aux pays en développement de faire face à cette difficulté structurelle.
Mme SENTISSI (Maroc) a déclaré que, malgré les progrès réalisés vers le développement social, la pauvreté accablait encore trop de personnes, ajoutant que les disparités restaient aussi source d’inquiétude. C’est pourtant notre responsabilité commune de relever ces défis, a-t-elle déclaré. Le Maroc prend son engagement envers le Programme de développement durable à l’horizon 2030 avec le plus grand sérieux, a assuré la représentante. « Notre pays s’est engagé dans un vaste processus de réformes politiques, sociales, économiques et religieuses », a rappelé Mme Sentissi. Le pays s’est inscrit dans une dynamique de changement pour renforcer l’état de droit et la démocratie, ainsi que l’accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi et à la protection sociale. L’Initiative nationale pour le développement humain, lancée par le Roi Mohammed VI en 2005, a contribué à endiguer la pauvreté, l’exclusion et à réduire les disparités interrégionales, a poursuivi la représentante, qui a expliqué que la troisième phase de cette initiative, qui porte sur la période 2019-2023, venait d’être lancée, avec une enveloppe de 18 milliards de dirhams marocains (environ 1,9 milliard de dollars des États-Unis). « Investir dans le capital humain, c’est investir dans le futur du pays », a-t-il déclaré.
Pour le Maroc, la jeunesse a toujours été un enjeu stratégique majeur, une force motrice du pays et un pilier fondamental de son développement, a poursuivi Mme Sentissi. Le Haut-Commissariat au Plan conduit, depuis 2004, une réflexion prospective sur le Maroc 2030, laquelle est arrivée aujourd’hui à la phase d’exploration des scénarios alternatifs ou de rupture, a poursuivi la représentante. Après débats, le Maroc pourra choisir d’inscrire l’itinéraire stratégique de son développement économique et social, a-t-elle expliqué, précisant que des forums, séminaires et études avaient porté sur l’environnement géostratégique et géoéconomique, la société, les sources de croissance, l’énergie, l’agriculture et le tourisme, le but étant de comprendre comment les jeunes marocains se projettent en 2030.
Mme DARYNA HORBACHOVA (Ukraine) a estimé que l’Ukraine connaissait une des meilleures dynamiques de croissance parmi les marchés émergents. En dépit de dépenses lourdes en matière de défense, dues à l’agression d’un pays étranger, l’Ukraine connaît des transformations fondamentales sur les fronts économiques et sociaux, a-t-elle déclaré. « Nous avons constamment accompli des réformes progressistes, que ce soit dans l’éducation, la santé, les retraites, l’administration publique, la décentralisation ou la lutte contre la corruption », a-t-elle affirmé.
Le Plan stratégique de réduction de pauvreté, adopté en 2016, vise à protéger les plus pauvres, a poursuivi la représentante, pour qui l’Ukraine s’est engagée à renforcer le potentiel des jeunes en lançant, en 2017, une loi intitulée « Sur l’Education », qui envisage une transformation systémique du secteur de l’éducation, afin de proposer un environnement transformationnel dans lequel les étudiants développent des compétences indépendamment et acquièrent de la connaissance.
La représentante a ensuite déclaré que, d’après les estimations des Nations Unies, 3,4 millions de personnes vivant dans le Donbass avaient besoin d’assistance humanitaire et de protection en raison de l’agression russe. En raison des quelque 1,5 million de personnes déplacées internes depuis 2014, l’État ukrainien a multiplié par six les allocations mensuelles de ces personnes, a-t-elle affirmé. L’Ukraine a aussi adopté une Stratégie d’intégration et de solutions durables pour les déplacés internes à l’horizon 2020, qui dresse les contours de mesures ayant pour but d’améliorer leurs capacités, d’améliorer l’accès à un logement abordable et d’assurer leurs droits à l’éducation et aux services médicaux.
Mme LEONORE ZUTTER et M. WINCKEL, délégués de la jeunesse du Luxembourg, ont regretté que les jeunes ne soient pas davantage inclus dans les prises de décisions politiques de leur pays. S’ils ont dit avoir conscience d’appartenir à une minorité privilégiée qui a la chance d’être politiquement représentée et de participer aux décisions de leur gouvernement, ils ont dû constater que « deux pays sur trois ne disposent pas d’une structure de consultation permettant aux jeunes de s’exprimer sur les stratégies de réduction de la pauvreté ou les plans de développement ».
Pourtant, ont insisté les jeunes délégués, les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 témoignent largement de l’importance des jeunes dans le cadre du développement social. « C’est notre génération qui portera ces responsabilités dans les années à venir et c’est également nous qui subirons les conséquences des décisions que vous prenez aujourd’hui », ont-ils fait observer, avant de plaider pour une réforme du système institutionnel et social afin d’y impliquer la jeunesse.
Se félicitant des grands axes choisis par le Plan National de développement durable du Gouvernement du Luxembourg, les deux représentants ont particulièrement insisté sur le volet éducatif. Pour un pays qui compte, ont-ils rappelé, 48% d’étrangers sur son territoire, l’éducation est « un moyen de donner une opportunité à chacun de participer à la vie de la cité et d’avoir un accès équitable au marché de l’emploi ». C’est pourquoi, ils ont incité tous les États Membres à faire des investissements conséquents en la matière.
Mme BANAKEN (Cameroun) a noté que le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial pour le développement social faisait état d’une augmentation des inégalités de revenus. Elle a en outre rappelé l’urgence de mesures appropriées en matière de protection sociale. Pour le Cameroun, la politique d’intégration de tous et la mise en action de politiques socioéconomiques axées sur l’emploi des jeunes sont au centre des dispositifs de développement. Le Gouvernement a ainsi mis en place un vaste programme de recrutement de jeunes dans la fonction publique, qui a abouti à la création de plus de 250 000 emplois. Il s’emploie aussi à favoriser l’aide au retour et à l’intégration des jeunes de la diaspora.
Le Gouvernement veille à améliorer de manière constante le sort des personnes âgées et des personnes handicapées, a poursuivi Mme Banaken. Les efforts en vue de créer un « filet de sécurité sociale » et les actions visant à réduire les différences entre hommes et femmes figurent au rang des mesures additionnelles de lutte contre les inégalités au Cameroun, a-t-elle ajouté. En conclusion, la représentante s’est félicitée que le Secrétaire général encourage à la coopération pour aider les États à prévoir des mesures de protection sociale qui tiennent compte de leur situation nationale spécifique.
Mme HAYET ZEGGAR (France) s’est concentrée sur la question des personnes âgées, estimant que l’inclusion sociale de ces dernières représentait un enjeu fondamental pour la cohésion de nos sociétés. Dans un contexte d’allongement général de la durée de vie, être attentif à l’inclusion des personnes âgées est essentiel pour structurer et engager l’avenir, a déclaré la représentante. Pour la France, la préservation de la dignité de nos aînés et la promotion de leur qualité de vie sont des préoccupations constantes et le pays respecte ses engagements dans le cadre du suivi du Plan d’action de Madrid. Enfin, Mme Zeggar s’est félicitée de la proximité de vue entre le rapport de l’Experte indépendante et la position du Président français, qui a annoncé une loi visant spécifiquement les risques liés à la dépendance des personnes âgées, loi qui devrait être adoptée l’an prochain.
M. ALSHATTI (Koweït) a affirmé que, depuis sa création, son pays n’avait eu de cesse d’appuyer le développement partout dans le monde, dans les nations arabes en particulier. Le Fonds koweïtien pour le développement économique contribue ainsi au financement de 960 projets de développement dans 106 pays, dont la moitié dans des pays arabes, soit 21,1 milliards de dollars depuis sa création.
Le Koweït a aussi établi le Fonds national de promotion et de développement de petits et moyens projets, visant à l’autonomisation économique des jeunes et à l’amélioration du rôle du secteur privé dans la réalisation du développement économique, a ensuite expliqué le représentant. Le Koweït s’apprête en outre à mettre sur pied le conseil de la jeunesse, composé de toutes les catégories de jeunes, notamment ceux ayant des besoins spécifiques.
Le représentant a également souligné que son pays favorisait l’échange de bonnes pratiques concernant le développement des personnes handicapées, la jouissance de leurs droits, de même que leur pleine participation aux objectifs de développement durable. Par ailleurs, considérant que la famille est le noyau de la société, le Koweït a salué les mesures prises par les États Membres qui tendent à élaborer et à mettre en œuvre des politiques en faveur de la famille, y compris par l’élimination de la pauvreté, la prévention de la violence, l’équilibre entre le travail et la famille et la solidarité intergénérationnelle.
M. HABIB MIKAYILLI (Azerbaïdjan) a indiqué que la croissance économique élevée de son pays au cours de la décennie écoulée avait été convertie en bien-être pour ses citoyens. Parmi les pays en développement, l’Azerbaïdjan occupe le troisième rang en termes de développement inclusif tandis que la pauvreté et le taux du chômage ont été réduits à 5%. Le représentant s’est félicité de voir son pays salué dans le rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial pour le développement social pour ses réalisations dans le domaine de la réduction des inégalités de revenus.
M. Mikayilli a également mentionné le fait que 3 000 écoles, 600 hôpitaux et centres de santé aient été bâtis et rénovés au cours des 10 années écoulées. Parallèlement, chaque année, plus de 5 millions de personnes bénéficient de bilans médicaux entièrement financés par l’État et le Gouvernement exécute un système de protection sociale ciblée. Enfin le pays est déterminé à réduire de 1% le taux de pauvreté d’ici à 2020.
S’agissant de la jeunesse, le représentant a fait savoir que des milliers de jeunes bénévoles ont été impliqués dans de grandes manifestations comme les Jeux européens et les Jeux de la solidarité islamique, qui se sont déroulés dans le pays. Il a lié cette action au rapport du Secrétaire général sur le Plan d’action en vue d’intégrer le bénévolat dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Mme NTHABISENG MONOKO (Lesotho) a reconnu qu’il existait encore dans son pays une distribution inégale des revenus, de l’emploi, de l’éducation et de l’égalité des chances, aussi bien pour les hommes que les femmes. Cependant, le Gouvernement du Lesotho a promulgué, en 2010, une loi sur la terre qui a octroyé aux femmes les pleins droits sur la propriété foncière. Un autre texte législatif de 2011 réserve aux femmes un tiers des sièges aux élections locales.
D’un autre côté, le développement de la jeunesse a été identifié comme une question critique dans la Stratégie de réduction de la pauvreté, a poursuivi la représentante. L’enseignement gratuit, lancé en 2002, se poursuit, et il est désormais obligatoire pour chaque enfant de fréquenter l’école. Enfin, le Gouvernement épaule des centres de formation professionnelle et finance les élèves inscrits dans ces institutions par le truchement du Secrétariat national de développement de la main d’œuvre, avec pour objectif de doter les jeunes des capacités et qualifications requises pour améliorer leurs conditions de vie et le développement national.
Mme MÉLANIE CORINE NINA GOLIATHA (République centrafricaine) a déclaré que, pour son pays, le développement durable passait par le retour de sa population déplacée, dans ou hors du pays. Cette population, qui a la ferme volonté de travailler, n’aspire qu’à retrouver la paix et la sécurité pour relever les défis liés à son épanouissement, a affirmé la représentante.
Mme Goliatha a souligné que les affrontements entre groupes armés et les tensions liées aux intérêts économiques continuaient d’empêcher les autorités centrafricaines de rétablir efficacement les services judiciaires et financiers dans l’ensemble du pays. Pour l’instant, le Gouvernement œuvre au redéploiement progressif des forces armées centrafricaines et au rétablissement des services sociaux de base. De ce fait, il doit poursuivre la restauration de l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire en général et notamment, a insisté la représentante, dans la ville de Ndele, qui est sous l’autorité d’un chef rebelle de l’ex-Seleka, lequel dirige une administration parallèle.
M. JAIME HERMIDA CASTILLO (Nicaragua) a déploré que la paix soit menacée et le développement en recul dans de nombreuses parties du monde du fait de l’attitude de domination de certains pays puissants face aux pays en développement. Appelant à une action plus poussée et plus coordonnée des Nations Unies, le représentant a également insisté sur le rôle du dialogue et de la négociation dans la gestion des conflits. Il a insisté sur la nécessité de se débarrasser de toute menace de recours à la force de la part des grandes puissances.
Trois ans ont passé depuis l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et le rythme de sa mise en œuvre est loin d’assurer la réalisation des objectifs de développement durable pour tous, a déploré le représentant. Pour sa part, le Gouvernement du Nicaragua est engagé depuis 20 ans en faveur de l’éradication de la pauvreté, du plein emploi et de l’intégration sociale, a affirmé le représentant, qui a cité, entre autres, une réduction de la prévalence de la pauvreté de 42,5% en 2009 à 24,9% en 2016.
Mme DANIELLE LARRABÉE, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a tout d’abord adressé ses condoléances au Gouvernement et au peuple de l’Indonésie à la suite du tsunami et des séismes qui ont frappé la région de Sulawesi le 28 septembre. Plus de 200 volontaires de la Croix-Rouge indonésienne ont été déployés sur la zone pour mener des recherches et des opérations de secours ainsi que du soutien médical, a-t-elle précisé.
Au moment où nous parlons, a poursuivi Mme Larrabée, nos Croix-Rouge nationales et les Sociétés du Croissant-Rouge répondent à 36 situations d’urgence ou à des crises prolongées à travers le monde. Elles fournissent une assistance à 14,5 millions de personnes et une grande partie de ces efforts se concentrent sur l’aide aux communautés et sur la prévention. Notre approche, qui s’appuie sur la résilience et le soutien aux plus vulnérables, respectent les objectifs du Programme 2030 des Nations Unies, a souligné Mme Larrabée.
En tant que plus vaste réseau d’aide dans le monde, la Fédération des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et ses 191 antennes nationales dépendent de 12 millions de volontaires, a encore indiqué Mme Larrabée, qui a fait observer que les bénévoles, qui sont membres de leur communauté, sont souvent les premiers à répondre aux situations d’urgence et les derniers à quitter les lieux, tout en apportant surtout des services innombrables aux marginalisés.
Toutefois, le monde change et le travail des volontaires également Les premiers intervenants font face à des besoins toujours croissants et à des défis concernant leur propre sécurité. Trente-six d’entre eux ont ainsi trouvé la mort en 2017, a rappelé Mme Larrabée. Soucieuse de leur offrir les moyens que nécessite leur action, la Fédération participera à l’organisation de la réunion technique sur le volontariat que les Volontaires des Nations Unies (VNU) proposent de tenir en marge du Forum politique de haut niveau qui aura lieu à New York.
Mme Larrabée a par ailleurs salué l’attention croissante portée par la Troisième Commission aux défis que doivent relever les personnes handicapées, mais aussi à leurs contributions aux communautés. Depuis 2011, en tant que coresponsable du Global Shelter Cluster, la Fédération travaille aussi avec d’autres organisations à la mise en place de consignes pour l’inclusion des personnes âgées ou en situation de handicap dans des activités humanitaires. Enfin, la FICR continuera de soutenir les gouvernements et les communautés en faveur de la construction de sociétés résilientes et inclusives.
M. STANLEY RALPH CHEKECHE (Zimbabwe) a expliqué que son pays était attaché à la mise en œuvre du développement social, et ce, afin d’éliminer la pauvreté et créer une harmonie sociale. Il a présenté les mesures mises en place par son gouvernement dans ce sens, telles que la création en juin 2018 d’une banque de microfinance à destination des petites et moyennes entreprises et d’une autre à destination des jeunes.
Rappelant que le Zimbabwe possède un des plus hauts taux d’analphabétisme d’Afrique, le représentant a expliqué que le pays avait beaucoup investi dans le secteur de l’éducation depuis les années 80. Il est également revenu sur le secteur de la santé, qui, a-t-il ajouté, est celui où les groupes les plus vulnérables reçoivent une attention accrue.
Droits de réponse
Le représentant de la Fédération de Russie a déploré que les Ukrainiens utilisent leur situation sociale pour accuser son pays d’en être responsable.
Le représentant de l’Ukraine a répliqué en expliquant que cela était faux, qu’en 2014 la Russie avait commis une agression militaire contre l’Ukraine et qu’après son incursion dans la péninsule de Crimée, ce pays avait continué ses activités illégales dans l’Est de l’Ukraine. Il a ajouté que la Russie contrôlait, parrainait, finançait et approvisionnait en armements, munitions, carburants et même en instruments financiers le territoire qu’elle contrôle provisoirement. Il a également précisé qu’en 2014, l’Ukraine avait connu deux fois des élections reconnues par la Fédération de Russie et qu’il n’y avait donc aucune raison de mentionner ni guerre civile ni coup d’État.