La Cinquième Commission alertée sur la situation financière « préoccupante » de l’ONU dont un déficit de 365 millions au budget ordinaire
Un déficit de 365 millions de dollars. C’est ce qu’a appris aujourd’hui la Cinquième Commission, chargée des questions administratives et budgétaires, de la bouche de la Secrétaire générale adjointe à la gestion qui présentait la situation financière de l’ONU dont le déficit du budget ordinaire, les impayés de plus de 2 milliards de dollars au budget des opérations de maintien de la paix et de 68 millions à celui des Tribunaux pénaux internationaux.
La situation « troublante » du budget 2017-2018 de l’Organisation avait déjà été portée à l’attention des délégations, a rappelé la Secrétaire générale adjointe, dans une lettre que le Chef de l’Organisation, M. António Guterres, leur avait envoyée le 11 janvier dernier. À ce jour, a expliqué aujourd’hui Mme Jean Beagle, la trésorerie du budget ordinaire « continue d’être précaire », avec des déficits « de plus en plus importants qui interviennent de plus en plus tôt dans l’année ». Au 30 septembre, le budget accusait un déficit de 365 millions de dollars, épuisant les réserves de 353 millions. Les 12 millions restants ont été couverts par des emprunts au budget des opérations de maintien de la paix fermées. Au 30 septembre, les impayés s’élevaient toujours à 1,1 milliard de dollars mais depuis lors, le nombre des États qui se sont acquittés de leurs contributions est monté à 144 sur 193.
Concernant les opérations de maintien de la paix dont le cycle budgétaire va du 1er juillet au 30 juin, la Secrétaire générale adjointe a indiqué qu’il manquait toujours au 30 septembre, un peu plus de 2,5 milliards de dollars sur un budget total de 4,9 milliards. À la même date, une somme de 221 millions de dollars était due aux États fournisseurs de contingents, d’unités de police constituées et de matériels. Mme Beagle a promis d’accélérer les remboursements mais a prévenu que tout dépendra de la rapidité avec laquelle les États concernés honoreront leurs obligations financières. Elle a aussi rappelé que l’Assemblée générale a interdit le financement d’une opération par une autre opération en cours et souligné que le Fonds de réserve sert exclusivement à financer les nouvelles opérations et à l’élargissement des missions en cours.
Pour ce qui est des tribunaux internationaux, au 30 septembre 2018, les impayés s’élevaient à 68 millions de dollars, soit 7,7 millions de dollars pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), 30,1 millions pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et 30,4 millions de dollars pour le Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des deux Tribunaux (MIFRTP).
À ce jour, 43 États sur 193 ont payé l’intégralité de leurs contributions au budget ordinaire et à ceux des opérations de maintien de la paix et des tribunaux, a indiqué la Secrétaire générale adjointe qui a ajouté que, comme toujours, la santé financière de l’ONU dépend du respect des obligations financières en temps et en totalité. « Une trésorerie saine est essentielle pour que l’Organisation puisse s’acquitter de ses mandats ». Pour sa part, le Secrétariat, a affirmé la Secrétaire générale adjointe, s’engage à utiliser les ressources qui lui sont confiées de manière rentable et efficace et à fournir, « avec la plus grande transparence », les informations aux États Membres.
La Cinquième Commission tiendra son débat général sur l’amélioration de la situation financière de l’ONU le mardi 23 octobre, à partir de 10 heures.