En cours au Siège de l'ONU

Soixante-douzième session,
48e séance – après-midi
AG/AB/4287

La Cinquième Commission clôt sa session et envoie à l’Assemblée deux projets de texte « historiques » sur la réforme du pilier « paix et sécurité » et de la gestion de l’ONU

Après avoir recommandé à l’Assemblée générale un budget de 6,6 milliards de dollars pour 13 missions de l’ONU sur le terrain, la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a également soumis à l’approbation de cette dernière des projets de texte « historiques » sur la réforme du pilier « paix et sécurité » et de la gestion de l’ONU.  « Le changement le plus profond du système depuis des décennies », a souligné la Norvège.  Quarante ans, ont précisé les États-Unis

La Commission, qui a clos avec une semaine de retard, sa seconde reprise de session 2018, a donc recommandé à l’Assemblée générale d’approuver la création d’un département des opérations de maintien de la paix rénové et d’un département tout à fait nouveau « des affaires politiques et de la consolidation de la paix » qui regrouperait dès janvier 2019, les fonctions du Département des affaires politiques actuel et celles du Bureau d’appui à la consolidation de la paix.  Les Missions d’assistance des Nations Unies en Afghanistan et en Iraq passeraient sous le parapluie de ce nouveau département.  Quatre divisions distinctes pour l’Afrique seraient créées et une autre division régionale, dénommée « Division Moyen-Orient ».

La Commission ne s’est pas arrêtée là: elle a aussi recommandé à l’Assemblée générale d’approuver la réorganisation des Départements actuels de la gestion et de l’appui aux missions qui deviendraient « Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité » et « Département de l’appui opérationnel ».  Les deux nouveaux départements seront au service de tout le Secrétariat; au Siège, dans les commissions régionales, dans les bureaux hors Siège et dans les missions.  Le Secrétaire général compte déléguer directement aux chefs des quelques 100 entités du Secrétariat les pleins pouvoirs administratifs nécessaires pour leur permettre de gérer efficacement leurs ressources financières, humaines et matérielles.

Nous venons de donner au Secrétaire général « les deux pièces de réforme qui manquaient à son tableau », s’est réjoui le Président de la Cinquième Commission, malgré « la grande fatigue » des négociations.  L’ONU se rapproche d’une organisation qui répond « de manière intégrée et coordonnée » aux défis, une Organisation « plus responsable, plus transparente et plus axée sur les résultats », avec moins de bureaucratie et un meilleur appui sur le terrain, s’est félicitée l’Union européenne.  L’ONU montre sa vraie valeur quand elle répond aux défis et aux conflits les plus pressants « de manière efficace, efficiente et responsable », ont renchéri les États-Unis, saluant « la première réforme en profondeur depuis 40 ans ». « Une séance historique vient de s’achever », a applaudi la Norvège devant « le changement le plus profond du système depuis des décennies » et qui dessine un nouveau paradigme pour faire de l’ONU une organisation « plus intégrée et mieux définie ».

Cette belle unanimité s’est pour le moins évaporée quand il s’est agi de commenter l’enveloppe de 6,6 milliards de dollars que la Commission recommande à l’Assemblée générale pour 13 opérations de maintien de la paix, dont la moitié va aux missions au Mali, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud.  L’accord forgé n’a été possible qu’au prix « de sacrifices et de concessions douloureuses », a avoué le Groupe des États d’Afrique.  Si la tendance à faire plus avec moins se poursuit, nous n’aurons bientôt plus rien pour mettre en œuvre les mandats, a-t-il prévenu.  Nous voyons des coupes budgétaires « générales et arbitraires » qui ne tiennent pas compte de la situation sur le terrain, a prévenu, à son tour, le Groupe des 77.  Le Brésil a fustigé la pratique consistant à négocier d’abord le niveau budgétaire avant de considérer les effets sur chaque mission.  Nous avons, s’est-il exclamé, « une inversion des priorités ». 

Nous avons plutôt, ont protesté les États-Unis, un budget « responsable » qui finance de manière appropriée les missions, garantit la rigueur budgétaire, rationalise les opérations là où cela était nécessaire et promeut de meilleures méthodes de travail.  « Chaque centime du contribuable doit être utilisé efficacement », a renchéri la Chine, devant des budgets qui dotent les missions des ressources nécessaires.  Le budget adopté est surtout le résultat d’un compromis passé aux dépens de l’efficacité, s’est lamenté le Japon.

« Nous voici au terminus », a conclu le Président de la Commission, non sans rappeler l’adoption d’un total de 51 résolutions et de 21 décisions.  La technologie qui arrive au galop, a-t-il averti, changera le paradigme du travail de la Commission.  Il vaudrait mieux s’y préparer et s’y adapter, sinon on sera laissé en marge.  Il nous faut, a estimé la Côte d’Ivoire, un programme de travail « réaliste » pour éviter les « deals » d’un « petit groupe de négociateurs » et le travail de jour comme de nuit, et même le week-end.   « Nous venons de conclure une session historique qui nous a emmenés au-delà de ce dont nous nous croyions capables », se sont réjouis les États-Unis.  

RAPPORTS FINANCIERS ET ÉTATS FINANCIERS VÉRIFIÉS ET RAPPORTS DU COMITÉ DES COMMISSAIRES AUX COMPTES

Rapports financiers et états financiers (A/C.5/72/L.32)

Dans ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de prendre note du rapport du Secrétaire général sur l’application des recommandations du Comité des commissaires aux comptes concernant les opérations de maintien de la paix des Nations Unies pour l’exercice clos le 30 juin 2017.  L’Assemblée devrait prier le Secrétaire général de veiller à ce que ces recommandations soient intégralement appliquées dans les meilleurs délais.  Le Secrétaire général devrait continuer d’indiquer les délais dans lesquels il prévoit d’appliquer ces recommandations, ainsi que l’ordre de priorité qui sera suivi, les fonctionnaires qui seront tenus responsables et les mesures qui seront prises à cet égard. 

L’Assemblée devrait en outre prier le Secrétaire général d’expliquer en détail, dans son prochain rapport, tout retard pris dans l’application des recommandations, les causes profondes des problèmes récurrents et les mesures qui seront prises pour y remédier. 

BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2018-2019

Questions spéciales liées au budget-programme (A/C.5/72/L.52)

S’agissant de la mise en œuvre de la stratégie informatique et communication des Nations Unies, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver les conclusions du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, et de faire de même pour l’estimation des coûts des missions politiques spéciales, des missions de bons offices et autres initiatives politiques autorisées par elle et le Conseil de sécurité. 

Pour ce qui est de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), la Commission recommande à l’Assemblée générale de réduire de 2 millions de dollars les coûts opérationnels et s’agissant de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI), d’approuver un montant de 123 490 900 dollars après avoir pris en compte la somme de 132 433 500 dollars approuvée pour cette Mission et celle en Afghanistan. 

Pour ce qui est de la réforme du pilier « paix et sécurité », l’Assemblée devrait, selon la Commission, approuver la création des départements des affaires politiques et de la consolidation de la paix et du département des opérations de maintien de la paix.  Le premier Département hériterait de la responsabilité des Missions en Afghanistan et en Iraq.

L’Assemblée devrait aussi approuver la création de quatre divisions distinctes pour l’Afrique à partir du 1er janvier 2019 et prier le Secrétaire général de présenter des informations sur leur structure organisationnelle.  L’Assemblée devrait aussi nommer la « Division Moyen-Orient » comme nouvelle division régionale. 

S’agissant du dispositif de prestation de services centralisée, la Commission estime que l’Assemblée générale devrait prier le Secrétaire général de présenter une nouvelle proposition dès la prochaine session, en tenant compte des commentaires du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, du Corps commun d’inspection, sans oublier de consulter les États Membres et autres parties prenantes. 

FINANCEMENT DU MÉCANISME RÉSIDUEL INTERNATIONAL POUR LES TRIBUNAUX PÉNAUX

Mécanisme résiduel pour les Tribunaux pénaux (A/C.5/72/L.34)

Dans ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de préparer, à titre d’essai, un budget annuel, à commencer par le budget 2020 et d’évaluer ce cycle budgétaire en 2022.  L’Assemblée prendrait ensuite sa décision finale et, en attendant, elle devrait approuver le budget révisé de 196 024 100 dollars pour l’exercice 2018-2019. 

ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

Taux de remboursement des pays fournisseurs de contingents et de police (A/C.5/72/L.33)

Selon la Commission, l’Assemblée générale devrait décider d’établir un taux unique de remboursements aux pays fournisseurs de personnel aux opérations de maintien de la paix de l’ONU d’un montant de 1,428 dollars par personne et par mois à partir du 1er juillet 2018.  Elle déciderait aussi d’augmenter le taux d’indemnisation en cas de décès et d’invalidité de 10% à partir du 1er juillet 2018. 

Financement du Centre de services régional d’Entebbe (A/C.5/72/L.48)

L’Assemblée devrait, toujours selon la Commission, approuver le montant de 31 438 900 dollars pour le maintien du Centre pendant la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. 

Financement de la Base de soutien logistique de Brindisi (A/C.5/72/L.49)

L’Assemblée devrait approuver l’estimation des coûts de 82 448 900 dollars pour la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. 

Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix (A/C.5/72/L.55)

L’Assemblée devrait, selon la Commission, approuver pour le Compte d’appui un montant de 324 703 500 dollars pour la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. 

FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX POUR LA PÉRIODE ALLANT DU 1ER JUILLET 2018 AU 30 JUIN 2019

Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (A/C.5/72/L.47)

La Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir au Compte spécial de la Force, un crédit de 263 858 100 dollars pour le fonctionnement de la Force, de 13 619 000 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 3 426 300 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 1 335 500 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe.

Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) (A/C.5/72/L.54)

Ici, selon la Commission, l’Assemblée devrait ouvrir au Comité spécial de la Mission un crédit de 930 211 900 pour le fonctionnement de la Mission, de 48 012 800 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 12 079 000 pour la Base de soutien logistique de Brindisi et 4 708 100 pour le Centre de services régional d’Entebbe. 

Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (A/C.5/72/L.51)

L’Opération ayant fermé, la Commission conseille à l’Assemblée générale de faire en sorte que les États qui ont rempli leurs obligations financières se partagent la somme de 21 920 000 dollars restant de la période qui s’est achevée le 30 juin 2017. 

Force des Nations Unies à Chypre (UNFICY) (A/C.5/72/L.38)

Ici, selon la Commission, l’Assemblée générale devrait inscrire au Compte spécial de la Force un crédit de 52 938 900 pour le fonctionnement de la Force, de 2 732 400 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et de 687 400 pour la Base de soutien logistique de Brindisi. 

Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) (A/C.5/72/L.41)

Pour la Commission, l’Assemblée générale devrait ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit 1 114 619 500 dollars pour le fonctionnement de la Mission, de 57 531 000 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 14 473 500 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 5 641 400 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe. 

Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) (A/C.5/72/L.36)

La Mission ayant fermé ses portes, l’Assemblée, devrait, selon la Commission, décider que les États qui ont rempli leurs obligations financières se partagent la somme de 14 382 400 restant de la période qui s’est achevée le 30 juin 2017. 

Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) (A/C.5/72/L.42)

La Commission recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit de 37 192 700 dollars pour le fonctionnement de la Mission, de 1 919 700 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et de 483 000 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi. 

Mission des Nations Unies au Libéria (A/C.5/72/L.50)

La Mission ayant fermé, la Commission recommande à l’Assemblée que les États qui ont rempli leurs obligations se partagent la somme de 11 062 400 dollars restant de la période qui s’est achevée le 30 juin 2017. 

Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) (A/C.5/72/L.40)

Selon la Commission, l’Assemblée devrait ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit de 1 074 718 900 dollars pour le fonctionnement de la Mission, de 55 471 500 pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 13 955 400 pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 5 439 500 pour le Centre de services régional d’Entebbe.

Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD)(A/C.5/72/L.39)

Ici, l’Assemblée devrait ouvrir au Compte spécial de la Force un crédit de 60 295 100 dollars pour le fonctionnement de la Force, de 3 112 100 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et de 782 900 pour la Base de soutien logistique de Brindisi. 

Avant l’adoption du projet de résolution, la Commission a rejeté par 54 voix contre, 13 voix pour et 55 abstentions, un amendement proposé par la Syrie, soutenue par l’Iran, avant que, s’opposant à ce changement, les États-Unis ne demandent une mise aux voix.

L’amendement proposé se lisait comme suit: « prend note du paragraphe 27 du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires et décide de supprimer deux postes temporaires internationaux, à savoir un conseiller spécial (P-5) et un officier de liaison (P-4) au Bureau du commandant de la Force et décide en outre de ne pas approuver la transformation de cinq postes temporaires internationaux (autre que pour les réunions) à la Section de la sécurité ».

Le délégué de la Syrie a tenu à rappeler que le retrait de la FNUOD doit intervenir à la fin de l’occupation et qu’Israël, Puissance occupante, devrait assumer son financement.  Il a condamné « l’attitude bien connue » de certains pays qui sapent le travail de la FNUOD.  Il a aussi indiqué que les deux emplois temporaires sont déjà pourvus, accusant les États-Unis et l’Union européenne de politiser le travail de la Commission.  Le représentant a estimé que son amendement vise à reconnaître la souveraineté du pays hôte, la Syrie. 

Son homologue de la Fédération de Russie a également exprimé sa « grande déception » face à ce projet de résolution.  Il a notamment déploré le fait que « les consultations n’aient pas permis de prendre en compte l’avis du pays hôte ».

Au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Autriche a regretté le manque de consensus, « une première » sur cette question.  Il a dit avoir rejeté l’amendement au motif que les deux postes sont « fondamentaux » pour la bonne marche de la Force de même les cinq postes temporaires internationaux. 

Reprenant la parole, son homologue de la Syrie, a refusé l’idée que les cinq postes consacrés à des fonctions militaires soient désormais tenus par des civils.  Il s’est néanmoins rangé au consensus, tout en insistant sur le fait qu’Israël devrait assumer le financement de la Force.

Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) (A/C.5/72/L.31)

Adopté tel qu’oralement amendée, ce projet de résolution recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir au Compte spécial de la Force un crédit de 505 053 500 dollars, dont 474 406 700 dollars pour le fonctionnement de la Force, 24 486 500 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et de 6 160 300 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi.

Le représentant d’Israël a dénoncé la politisation de la Cinquième Commission qui continue de faire les choses comme d’habitude, au lieu d’insister sur le changement.  Il a regretté que le Groupe des 77 et la Chine aient choisi, une fois encore, de proposer un projet de résolution qui cible son pays.  Il a donc demandé un vote sur le quatrième aliéna du préambule et sur les paragraphes 4, 5 et 13 du dispositif. 

Lesdits paragraphes ont été maintenus après un vote au cours duquel 85 délégations ont voté pour, 3 -Canada, États-Unis et Israël- ont voté contre et 48 délégations se sont abstenues. 

Le projet de résolution a ensuite été adopté, tel qu’oralement amendé, et après un vote, par 136 voix pour et 3 voix contre - Canada, États-Unis et Israël.

Le représentant des États-Unis a dénoncé l’utilisation de la Commission contre un État Membre.  Une telle approche, a-t-il prévenu, tend à politiser le travail de la Commission.

Au nom de l’Union européenne, son homologue de l’Autriche a déploré le manque de consensus, regrettant également la politisation du texte.  L’UE, a dit le représentant, s’est abstenue sur les amendements et a voté en faveur du texte global, même si, dans sa version finale, il ne reflète pas la réalité sur le terrain.  L’UE aurait par exemple souhaité que les consultations se concentrent uniquement sur les aspects budgétaires. 

Le représentant du Liban a remercié les délégations qui ont voté pour le texte; la FINUL ayant grandement contribué à la paix de son pays et dans la région au cours de ces 40 dernières années.  Il a demandé que des mesures soient prises pour qu’Israël finance le fonctionnement de la Force. 

Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) (A/C.5/72/L.44)

Selon la Commission, l’Assemblée devrait ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit de 1 124 960 dollars pour le fonctionnement de la Mission, de 58 064 700 pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 14 607 800 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 5 693 700 pour le Centre de services régional d’Entebbe.

Mission des Nations Unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (MINURSO) (A/C.5/72/L.43)

Ici, la Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit de 52 350 800 dollars pour le fonctionnement de la Mission, de 2 707 100 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 679 800 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 265 000 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe. 

Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) (A/C.5/72/L.45)

La Commission recommande à l’Assemblée d’ouvrir au Compte spécial de l’Opération un crédit de 385 678 500 dollars pour le fonctionnement de l’Opération, de 19 906 800 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 5 008 100 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 1 952 000 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe.

Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (A/C.5/72/L.46)

L’Assemblée devrait, selon la Commission, ouvrir au Compte spécial du Bureau un crédit de 558 152 300 dollars pour le fonctionnement du Bureau, de 28 809 000 dollars pour le Compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, de 7 247 700 dollars pour la Base de soutien logistique de Brindisi et de 2 825 000 dollars pour le Centre de services régional d’Entebbe. 

Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUST) (A/C.5/72/L.37)

Ici, selon la Commission, l’Assemblée devrait ouvrir au Compte spécial de la Mission un crédit de 121 455 900 dollars pour la Mission, de 6 268 900 dollars pour le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix et 1 577 100 dollars pour la Base de soutien de logistique des Nations Unies à Brindisi.

EXAMEN DE L’EFFICACITE DU FONCTIONNEMENT ADMINISTRATIF ET FINANCIER DE L’ONU

Changement du paradigme de la gestion aux Nations Unies (A/C.5/72/L.53)

La Commission recommande à l’Assemblée générale d’approuver la réorganisation des Départements actuels de la gestion et de l’appui aux missions qui deviendraient « Département des stratégies et politiques de gestion et de la conformité » et « Département de l’appui opérationnel ».  L’Assemblée qui devrait souligner que la réorganisation doit se faire dans les limites des ressources allouées aux deux anciens Départements, devrait prier le Secrétaire général de présenter des propositions sur le renforcement du rôle des réseaux des achats régionaux, en particulier le Bureau régional des achats d’Entebbe. 

Progrès vers un système de responsabilité au Secrétariat de l’ONU (A/C.5/72/L.35)

L’Assemblée devrait, selon la Commission, prier le Secrétaire général de continuer de déployer des efforts pour améliorer la culture de responsabilité au Secrétariat, y compris en continuer d’encourager un environnement favorable à la dénonciation des fraudes, gaspillages et des cas de mauvaise conduite et à prendre les mesures appropriées pour protéger les lanceurs d’alerte et prévenir les représailles.

L’Assemblée devrait aussi souligner que l’évaluation et l’autoévaluation sont des outils essentiels de gestion et que les cadres ont la responsabilité d’utiliser ces outils pour améliorer leur performance.  Elle devrait également prier le Secrétaire général de continuer de prendre des mesures pour renforcer les capacités d’autoévaluation, en tirant parti des connaissances et de l’expertise des organes de contrôle pour éviter les chevauchements et les doubles emplois.  L’Assemblée devrait enfin souligner la nécessité pour le Secrétaire général de corriger les lacunes du système actuel de délégation de pouvoir, par une bonne définition des rôles et responsabilités des individus auxquels le pouvoir est délégué mais aussi par la mise en place de mécanismes de communication systématique de l’information, d’atténuation des risques, sans oublier les mesures de garanties en cas de mauvaise gestion ou d’abus d’autorité. 

Déclarations de clôture

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, M. MOHAMED FOUAD AHMED (Égypte) a, s’agissant des budgets des opérations de maintien de la paix, dénoncé les coupes budgétaires « générales et arbitraires » qui ne tiennent pas compte de la situation sur le terrain.  Il a regretté qu’un accord n’ait pu être trouvé s’agissant de la fermeture des opérations et plaidé pour une solution durable aux problèmes financiers des pays contributeurs de troupes.  Le budget des opérations fermées aurait pu régler la situation, a-t-il estimé.  Le délégué a néanmoins exprimé sa satisfaction devant le résultat « de notre examen du taux de remboursement ». 

Il a salué l’adoption des deux résolutions « historiques » sur la restructuration de l’architecture « paix et sécurité » et la réforme de la gestion de l’ONU laquelle jette les bases d’une Organisation « plus efficace et plus transparente ».  Pour ce qui est de l’architecture « paix et sécurité », il s’est félicité des quatre divisions autonomes pour l’Afrique et a salué le changement promu qui tend vers une « ONU plus intégrée et plus coordonnée ». 

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. MARCIO SANDRO ALEIXO PEREIRA BURITY (Angola) a indiqué que l’accord forgé au cours des négociations n’a été possible qu’en raison « du sacrifice et des concessions douloureuses consentis par son Groupe. » Il s’est dit préoccupé par la tendance actuelle à diminuer les ressources allouées aux opérations de l’ONU sur le terrain dont l’objectif principal, a-t-il rappelé, est d’appuyer les efforts de paix et de stabilisation et la protection des civils.  Nous attirons de nouveau l’attention de tous sur le fait que si la tendance à faire plus avec moins se poursuit, nous n’aurons bientôt plus rien pour mettre en œuvre les mandats.  Nous risquons, a dit le représentant, de nous retrouver sans capacités humaines à cause des incertitudes, qui entourent année après année, le niveau d’engagement.  Les coupes budgétaires, « substantielles et transversales », a prévenu le représentant, font peser un risque réel sur l’exécution des mandats, sans compter qu’elles sapent la crédibilité de l’ONU.  Le délégué a mis en garde contre toute autre coupe, « au nom de l’efficacité » et souligné le « risque très élevé » d’un manque de consensus.  Il en a profité pour exhorter les États à s’acquitter en temps voulu de leurs contributions. 

M. JAN DE PRETER, de l’Union européenne, a déploré qu’aucun résultat substantiel n’ait été atteint sur la « soi-disant question des coupes transversales », tout en se disant convaincu que le Secrétariat tirera profit de la résolution adoptée.  Nous regrettons plus particulièrement l’absence d’un accord sur des mesures spéciales de protection contre les atteintes et exploitations sexuelles, ainsi que sur des sujets spécifiques, tels que l’utilisation de technologies modernes dans les opérations de maintien de la paix et les normes environnementales selon lesquelles ces missions opèrent.  S’agissant du pilier « paix et sécurité », il a estimé qu’avec la résolution adoptée, l’ONU se rapproche d’une organisation qui répond « de manière intégrée et coordonnée » aux défis.  Pour ce qui est de la réforme de la gestion, il a jugé que les deux Départements nouvellement créés contribueront à une Organisation « plus responsable, plus transparente et plus axée sur les résultats », avec moins de bureaucratie et un meilleur appui sur le terrain. 

Au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), Mme JILLIAN RUTH REES (Australie) a salué une session, « dont la deuxième partie avait peut-être le programme de travail le plus difficile de toutes les reprises de sessions ».  Elle a estimé que la réorganisation du pilier « paix et sécurité » va apporter un soutien cohérent à l’action de l’ONU dans le spectrum allant de la prévention des conflits à la consolidation de la paix.  Elle a également relevé que les réformes de la gestion devraient assurer l’avènement d’une ONU « plus efficace, plus responsable et plus transparente. »

Elle en a profité pour demander qu’une décision sur les sites du dispositif de prestation de services centralisée soit prise à la session principale de la Commission, plaidant pour que des orientations claires soient transmisses au plus vite au Secrétaire général.  Elle a rappelé le consensus de l’Assemblée générale sur le multilinguisme, notant que de nombreuses délégations ont mentionné l’importance de services rendus dans les deux langues de travail de l’Organisation, compte tenu de la prépondérance des opérations de maintien de la paix dans les pays francophones.

« Nous venons de conclure une session historique qui a emmené toutes les délégations au-delà de ce dont nous nous croyions capables », s’est réjouie Mme CHERITH NORMAN-CHALET (États-Unis).  Elle a loué un budget du maintien de la paix « responsable » qui finance de manière appropriée les missions, garantit la rigueur budgétaire, rationalise les opérations là où cela était nécessaire et promeut de meilleures méthodes de travail.  Les États, s’est-elle félicitée, ont traduit dans les faits leur soutien politique au Secrétaire général et à sa réforme pour un nouveau paradigme de gestion.  Il s’agit de la première réforme en profondeur depuis 40 ans, a souligné la représentante.  Pour elle, les deux résolutions adoptées aujourd’hui devraient faire émerger une ONU « plus efficace, simplifiée et rationalisée, axée sur les résultats ».  L’ONU montre sa vraie valeur quand elle répond aux défis et aux conflits les plus pressants « de manière efficace, efficiente et responsable », a insisté la représentante.  Elle a estimé que l’accent mis par le Secrétaire général sur la prévention des conflits et le maintien de la paix en vue de promouvoir des solutions politiques a été, à juste titre, approuvé par les États Membres.  Cet accent mis sur le règlement des conflits pourrait « par extension » limiter la nécessité des missions de maintien de la paix, a-t-elle espéré. 

Mais notre travail n’est pas terminé, a-t-elle reconnu, en formant le vœu qu’un consensus soit bientôt dégagé sur la restructuration de la gestion des ressources humaines.  Nous nous engageons à appuyer le Secrétaire général dans les semaines et mois à venir alors que son équipe dirige ce processus « critique » de réformes nécessaires à la mise en œuvre efficace des changements, d’ici la date cible du 1er janvier 2019, a ajouté la déléguée.  Elle a en outre exhorté le leadership de l’ONU et les États Membres à se concentrer sur la mise en place d’un système robuste de responsabilité, intégrant une gestion par la performance, la mise en place de poids et contrepoids pour les fonctions sensibles et une réponse efficace aux comportements inappropriés, tels que le harcèlement sexuel et l’exploitation et les atteintes sexuelles.  Elle a salué la discipline budgétaire qui a abouti à l’adoption d’un budget total du maintien de la paix de 6,69 milliards de dollars.  Cette discipline ne doit pas être sapée par des requêtes additionnelles à moins que celles-ci ne soient véritablement imprévues ou obligatoires, a conclu la représentante. 

M. PHILIP FOX-DRUMMOND GOUGH (Brésil) a rappelé que la tâche de la Commission est de prévoir des ressources suffisantes pour la mise en œuvre des mandats, en partant de l’examen des besoins.  Pourtant, a-t-il dénoncé, la pratique de la Commission de négocier d’abord le niveau budgétaire global avant de considérer les effets sur chaque mission montre qu’il y a eu inversion des priorités.  Le maintien de la paix n’est pas une abstraction, a-t-il déclaré, en invitant la Commission à ne pas perdre de vue les buts ultimes de l’ONU.  Il s’est félicité que l’approche empreinte de scepticisme du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, s’agissant des activités programmatiques, n’ait pas été endossée par la Commission.  Cette dernière vient d’exprimer « un vote de confiance retentissant » en faveur du Secrétaire général et de ses réformes dans les domaines de la gestion et du pilier « paix et sécurité », a-t-il estimé.  Nous pensons que la restructuration du Secrétariat permettra de remplacer les structures et méthodes de travail « ossifiées » par des pratiques plus dynamiques. 

Le délégué a déclaré que la création du nouveau département des opérations de paix exige des États Membres une compréhension plus aigüe de la nature des missions politiques spéciales et des opérations de maintien de la paix.  Dans ce droit fil, il s’est dit en faveur d’un « ensemble clair de critères » pour établir les spécificités des missions politiques spéciales et des opérations de maintien de la paix.  Enfin, le délégué a estimé que la demande d’une évaluation indépendante des besoins en personnel de la Mission d’assistance de l’ONU en Iraq, formulée par le Conseil de sécurité dans sa résolution 2367 (2017), constitue un empiètement sur les prérogatives de la Commission et un gaspillage de ressources.  Payer des consultants extérieurs pour faire le même travail que le Secrétariat, « c’est du gaspillage », a-t-il insisté, en se félicitant que la résolution adoptée aujourd’hui remédie à cette situation. 

M. FU DAOPENG (Chine) a déclaré que le budget de l’ONU doit non seulement garantir l’exécution des différents mandats, mais également renforcer la discipline budgétaire et la gestion financière en vue d’une meilleure utilisation des ressources financières.  « Chaque centime du contribuable doit être utilisé efficacement.»  Le représentant a rappelé que pendant les négociations, son pays a avancé une proposition constructive afin de ne pas tomber dans le « piège des coupes » car les coupes excessives seraient de nature à pousser le Secrétariat à demander d’autres ressources.  La proposition chinoise a été largement acceptée, a-t-il affirmé, en estimant que les budgets approuvés dotent les missions des ressources nécessaires.  Le délégué a ensuite appuyé les efforts de réforme du Secrétaire général, tout en l’appelant à intensifier ses consultations avec les États Membres, à se montrer comptable de ses actes et à faire en sorte que les réformes produisent les résultats escomptés.  Le délégué a appelé au renforcement de la culture « consultative, constructive et de partage » au sein de la Commission, en assurant de la participation active de son pays dans un esprit démocratique et de « coopération gagnant-gagnant ».

« Une séance historique vient de s’achever », a déclaré Mme LILL-ANN BJAARSTAD MEDINA (Norvège), en louant les deux réformes globales adoptées par la Commission et l’approbation de la restructuration d’une partie majeure des fonctions du Secrétariat.  Ces éléments représentent le changement le plus profond du système depuis des décennies et dessinent un nouveau paradigme en vue de faire de l’ONU une organisation « plus intégrée et mieux définie ».  Se félicitant de ce que le consensus ait prévalu, elle a indiqué que les deux résolutions attestent de la confiance placée dans la capacité du Secrétaire général de diriger et de gérer l’Organisation.  Elle a salué l’approbation des estimations révisées s’agissant de l’architecture » paix et sécurité », qui devrait notamment permettre une transition plus aisée entre maintien et consolidation de la paix, en plaçant la prévention au centre de tous les efforts.  La représentante s’est dite en revanche déçue que le consensus n’ait pu être atteint autour des ressources humaines.  « Néanmoins, toutes les options sont encore sur la table », a-t-elle conclu.

M. JESÚS VELÁZQUEZ CASTILLO (Mexique) a salué le fait que la Commission ait débloqué les ressources suffisantes pour les opérations de maintien de la paix, en particulier pour la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH).  Il a salué les avancées contenues dans les deux résolutions adoptées aujourd’hui en vue d’une Organisation « plus efficace et plus transparente ».  La dynamique actuelle ne doit pas s’essouffler, a déclaré le délégué, en exprimant l’attente de son pays autour d’une réforme de la gestion des ressources humaines. 

Mme FLORA CHRISTIANE SEKA-FOUAH (Côte d’Ivoire) a salué les conclusions des négociations sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) et a dit attendre avec intérêt d’être informée des leçons apprises des 13 années de déploiement de l’Opération.  Elle s’est également félicitée de l’autorisation donnée par les États Membres au Secrétaire général d’utiliser les Fonds de réserve des opérations en cas de passif imprévu, après la fermeture de la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL).

S’agissant de l’initiative de réforme du Secrétaire général, la Côte d’Ivoire accueille favorablement la création des quatre divisions régionales pour l’Afrique, ainsi que la recommandation de la Cinquième Commission, afférente à l’évaluation comparative pour la fonction ressources humaines, a dit la représentante.  Au sujet du dispositif de prestation de services centralisée, elle s’est dite convaincue que la nouvelle proposition du Secrétaire général sur la localisation des centres reflétera parfaitement le fait que l’essentiel des clients du dispositif est en Afrique et d’expression française et qu’ils ont droit à la fourniture de services de qualité et en temps voulu.  Elle a aussi souhaité que l’adoption en Commission de ce texte, sans interprétation, ne constitue pas un précédent.  Elle a enfin plaidé pour l’adoption d’un programme de travail réaliste, afin d’éviter désormais les « deals » d’un « petit groupe de négociateurs » et le travail de jour comme de nuit, et même le week-end. 

M. KATSUHIKO IMADA (Japon) a indiqué qu’il y a peu de missions de maintien de la paix « hautement efficaces », comme la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), en comparaison aux autres missions.  Nous pensons que le budget global du maintien de la paix que nous venons d’adopter est le résultat d’un compromis passé aux dépens de l’efficacité, a-t-il dit.  Le délégué a déclaré que ni le Conseil ni l’Assemblée n’ont autorisé le Secrétaire général à transférer des ressources budgétaires destinées au maintien de la paix aux fonds et programmes et aux ONG.  Il a espéré que le Secrétaire général prendra les mesures adéquates pour remédier à cette insuffisance dans l’obligation de rendre des comptes.  Il a critiqué le fardeau que continue d’être l’inclusion de points budgétaires non liés au maintien de la paix dans l’ordre de cette deuxième reprise de session.  « Mon pays est déçu que nos discussions sur le programme de réforme se soient poursuivies en juillet, aux dépens de notre travail sur les coupes transversales. »

M. LAZARUS OMBAI AMAYO (Kenya) a regretté les lenteurs à la Commission mais s’est tout de même félicité qu’elle ait proposé une augmentation du taux de remboursement aux pays contributeurs de troupes et d’unités de police.  Il a promis que le Kenya se tient prêt à collaborer avec le Secrétariat si jamais Nairobi était choisie parmi les futurs centres de prestation de service centralisée.

Mme LILA NADIA ANDRIANANTOANDRO (Madagascar) a rappelé que 65% du personnel des Nations Unies travaillent dans un environnement francophone.  Elle a aussi souligné que trois des plus importantes opérations de maintien de la paix sont actuellement déployées dans des pays francophones.  Il est donc « légitime et logique, sinon fondamental » que les nouveaux dispositifs globaux de prestation de service centralisée répondent aussi à la demande d’offres et de services en français.  Madagascar invite donc le Secrétaire général à accorder une grande priorité aux compétences linguistiques dans le choix des futurs centres.

Mme CAROLINE NALWANGA (Ouganda) a espéré que les coupes budgétaires constatées resteront l’exception et pas la norme.  Elle a indiqué que les deux résolutions devraient améliorer la qualité du travail accompli sur le terrain et l’efficacité de l’Organisation.  Elle a rappelé la recommandation faite par le Comité consultatif sur les questions administratives et budgétaires s’agissant de la langue française et a souligné la nécessité de recruter des locuteurs de langue française au sein des opérations de maintien de la paix. 

M. HICHAM OUSSIHAMOU (Maroc) a appuyé les propositions du Secrétaire général afin de faire en sorte que l’ONU puisse s’acquitter avec efficacité de ses responsabilités. 

Mme JAN BEAGLE, Secrétaire générale adjointe à la gestion, a remercié les délégations avec qui le Secrétariat a travaillé étroitement, leur envoyant pas moins de 2 000 pages de documents en réponse à leurs préoccupations.  Elle a indiqué que la réforme engagée dans le pilier « paix et sécurité » n’est qu’une partie du vaste chantier engagé dans tous les piliers de l’action de l’Organisation.  Le Secrétariat s’engage à mettre en œuvre les propositions et recommandations de la Cinquième Commission, a-t-elle assuré. 

« Nous voici au terminus, au port, à bon port, (…) mais à la grande arrivée d’aujourd’hui, quel est notre état? » s’est interrogé M. MICHEL TOMMO MONTHE, Président de la Cinquième Commission.  Il a reconnu « la grande fatigue » éprouvée lors des négociations qui ont permis de donner au Secrétaire général, « colombe de la paix » et administrateur en chef, « les deux pièces de réforme dans les domaines de la paix et de la sécurité, et de la gestion qui manquaient à son tableau ». 

Le Président a fait le bilan de cette session, marqué notamment par l’adoption par consensus de 51 résolutions et 21 décisions, avant de répondre à cette question: « avons-nous tué un bœuf pour obtenir une poule? »  « Nous avons malgré les bœufs sacrifiés obtenu un troupeau ou un cheptel, si l’on s’en tient aux résultats fort appréciables aujourd’hui. »  M. Tommo Monthe a estimé que l’avenir de la Commission réside dans un changement de paradigme dans l’action, un changement impulsé par l’avancement de la technologie.  « La technologie qui arrive au galop changera le paradigme de travail de la Commission et il vaudrait mieux s’y préparer et s’y adapter, sinon on sera laissé en marge et certainement « behind ». 

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