En cours au Siège de l'ONU

Soixante-douzième session,
87e séance plénière – matin
AG/12014

L’Assemblée générale invite les organismes des Nations Unies à étudier les recommandations du Secrétaire général sur le dispositif de consolidation de la paix

L’Assemblée générale a avancé, aujourd’hui, dans son processus de restructuration du dispositif onusien de consolidation et de pérennisation de la paix, en invitant les organismes de l’ONU à examiner les recommandations et propositions formulées par le Secrétaire général. 

Le Conseil de sécurité, qui s’est réuni hier sur le même sujet, devait adopter une résolution identique en fin de journée, comme les deux organes l’avaient déjà fait en 2016 en lançant ce processus.

En adoptant, à l’unanimité, la résolution sur la suite à donner au rapport* du Secrétaire général, l’Assemblée invite les organismes des Nations Unies et organes de l’Organisation compétents, notamment la Commission de consolidation de la paix (CCP), à « approfondir, étudier et envisager d’appliquer » les recommandations et propositions énoncées dans celui-ci.  L’Assemblée s’engage aussi à les examiner plus avant.

Elle prie en outre le Secrétaire général de lui présenter deux rapports, le premier, à sa soixante-treizième session, qui approfondira ses recommandations et propositions, y compris celles concernant le financement des activités de consolidation de la paix des Nations Unies.  Puis, en vue du prochain examen d’ensemble du dispositif, en 2020, le Secrétaire général devra présenter un nouveau rapport axé sur la poursuite de la mise en œuvre de la résolution initiale (70/262).

Mardi, en lançant le débat, le Secrétaire général avait présenté son objectif: forger une vision commune à l’ensemble du système des Nations Unies et y favoriser le partage de mécanismes et de capacités dans le but d’appuyer les actions entreprises par les États Membres pour consolider la paix et édifier des nations résilientes et prospères.  M. António Guterres a proposé plusieurs options en vue, notamment, d’accroître le financement des activités menées à l’ONU en appui de la consolidation de la paix.

L’adoption de la résolution vient ainsi clore un long débat de haut niveau au cours duquel, trois jours durant, les délégations n’ont cessé d’insister sur les liens intrinsèques qui unissent les concepts de consolidation et pérennisation de la paix à celui du développement.  « Les perspectives économiques et sociales à long terme - c’est là que se joue la consolidation de la paix », avait d’ailleurs déclaré le Président de la Colombie, au premier jour des discussions.

Aujourd’hui encore, les délégations ont insisté sur cet argument, ainsi que sur l’importance de la médiation, de la diplomatie et de la prévention.  Elles ont engagé l’ONU à établir des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, l’Union africaine notamment, à appuyer l’autonomisation nationale, et à veiller au financement prévisible et adéquat des activités liées à la paix. 

La nécessité d’assurer une plus grande cohérence entre les piliers paix et sécurité, développement et droits de l’homme a été souligné à plusieurs reprises, et les États Membres ont aussi appelé à mieux faire entendre la voix des femmes et des jeunes.

« Inclusion, inclusion, inclusion », a d’ailleurs martelé le Président de l’Assemblée générale, M. Miroslav Lajčák, qui a constaté que lorsqu’on invite plus d’acteurs à la table, des résultats s’ensuivent.  Il a rappelé notamment le rôle qu’avaient joué les femmes dans le règlement du conflit au Libéria, ou celui des jeunes dans les Balkans.

M. Lajčák s’est félicité que le succès du débat de haut niveau ait permis de « concrétiser une vision » et de faire évoluer la compréhension même de ce qu’est la paix, car c’est bien plus que la simple absence de guerre.  Les activités ponctuelles ne suffisent pas, il faut aussi savoir s’attaquer aux causes profondes de conflits, a-t-il souligné, tout en reconnaissant que la pérennisation de la paix ne sera pas chose aisée.

« Parvenir à la paix n’est pas un processus facile, mais la maintenir est encore plus compliqué », a témoigné l’Indonésie en tant que pays qui a connu son propre processus de transition vers l’édification d’un État démocratique et pacifique.

La Russie a toutefois appelé à débattre davantage du concept de « pérennisation de la paix », jugeant « dangereux » de transposer un modèle universel à chaque situation.  L’assistance de l’ONU doit se cantonner « aux causes profondes et pas à des paramètres flous, sans consensus », a-t-elle estimé.  Elle a également invité la CCP à suivre une approche « impartiale, transparente ».

Sur le plan du financement, si le Burkina Faso a déploré la mauvaise adéquation des fonds pour répondre aux besoins réels, les États-Unis ont estimé que l’accès au financement ne permet pas de régler tous les obstacles à la consolidation de la paix.  En tant qu’initiative récente de l’ONU « qui n’a pas encore fait ses preuves », la consolidation de la paix devrait être financée par des fonds volontaires et non par le budget du maintien de la paix, ont préféré les États-Unis.  La délégation s’est expliquée en arguant que « jeter de l’argent là où il y a conflit ne servira pas pour autant la paix ». 

Au cours de cette réunion, l’Assemblée générale a par ailleurs décidé** de reporter à une date ultérieure la Conférence internationale de haut niveau des Nations Unies sur le désarmement nucléaire, qui devait se tenir du 14 au 16 mai, ainsi que sa réunion d’organisation. 

Elle a aussi approuvé*** la proposition du Conseil économique et social (ECOSOC) d’élire l’Italie et le Tchad au Comité du programme et de la coordination, pour un mandat qui prendra fin le 31 décembre 2020. 

La prochaine réunion de l’Assemblée générale sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

* A/72/707
** A/72/L.50
*** A/72/612/Add.1

FIN DE LA RÉUNION DE HAUT NIVEAU SUR LA CONSOLIDATION ET LA PÉRENNISATION DE LA PAIX (A/72/L.49)

Déclarations

M. YEMDAOGO ERIC TIARE (Burkina Faso) a constaté que les conflits coûtent beaucoup plus cher que leur prévention et a appelé à faire figurer la prévention au cœur de la consolidation et de la pérennisation de la paix.  Il a invité à conjuguer les efforts à cette fin du niveau national, jusqu’aux Nations Unie en passant par les niveaux sous-régional et régional.  Le représentant a déploré que beaucoup d’efforts restent à fournir en matière de financement pour que des fonds suffisants soient alloués aux pays touchés par les conflits et a lancé un appel à une contribution plus soutenue au Fonds pour la consolidation de la paix.  Il convient aussi de canaliser et d’aligner les ressources sur les stratégies nationales et régionales pour une paix durable.

Le représentant a rappelé le rôle actif du Burkina Faso dans la création du G5 Sahel.  De nombreuses initiatives ont aussi été prises en vue d’instaurer un dialogue inclusif et permanent, notamment la création, en 2017, du Haut Conseil pour le dialogue social, chargé de répondre aux différentes revendications des travailleurs, ainsi que la création, en 2015, du Haut Conseil pour la réconciliation et l’unité nationale.

M. DIAN TRIANSYAH DJANI (Indonésie) a souligné qu’en tant que pays qui a connu son propre processus de transition vers l’édification d’un État démocratique et pacifique, l’Indonésie est le témoin des différents défis et opportunités inhérents à la consolidation de la paix.  De son expérience, il a tiré les enseignements que parvenir à la paix n’est pas un processus facile, mais la maintenir est encore plus compliqué.  Car une paix durable nécessite un travail collectif, a-t-il fait observer, appelant à saisir ce forum pour faire avancer l’action mondiale qui promeut cet objectif.

De plus, a ajouté le délégué dont le pays coordonne, avec la Norvège, le financement de la consolidation de la paix au sein de la CCP, les efforts de consolidation de la paix de l’ONU doivent relever les défis liés au financement et leur mauvaise allocation pour répondre aux besoins réels.  « Nous avons besoin de financements adéquats et prévisibles », a-t-il insisté.  Il a souligné qu’il ne peut y avoir une paix clef en main, si les pays affectés par les conflits ne prennent pas les rênes de leur propre destinée.  Il a appelé, en conclusion, à être créatif dans « notre approche » pour soutenir les efforts de l’ONU en matière de consolidation de la paix. 

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a indiqué que son pays est un ferme défenseur du désarmement nucléaire mondial et de la non-prolifération.  Afin d’appuyer une approche plus holistique en matière de consolidation de la paix, le Kazakhstan a proposé une stratégie qui repose sur le renforcement des liens entre la sécurité et le développement, une approche régionale et la coordination des efforts des différentes agences et structures de l’ONU. 

M. Umarov a estimé que les mesures de rétablissement de la confiance sont « une boîte à outils puissante » pour la consolidation de la paix.  Il s’est enorgueilli du fait que la Conférence pour l’interaction et les mesures de confiance en Asie, initiée en 1992 par le Président Nazarbayev, compte à présent 26 États membres et ait su s’imposer sur la scène de la politique internationale.  De plus, le Kazakhstan accueille aussi les pourparlers sur la Syrie ainsi que sur l’accord nucléaire iranien, agissant de manière honnête et impartiale.

Face à la montée des conflits sectaires et de l’extrémisme violent, M. Umarov a aussi insisté sur l’importance du dialogue et du respect des identités, de la pluralité religieuse et de la diversité culturelle.  C’est dans cet esprit qu’Astana accueille depuis 2003 le Congrès des dirigeants de religions mondiales et traditionnelles.

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a jugé dommage que certaines délégations utilisent la tribune de l’Assemblée pour se faire une « publicité politique », qui « accuse sans fondement certains acteurs ».  Il s’est toutefois dit satisfait des résolutions adoptées ce jour, en ce sens qu’elles montrent une politique de concertation entre États Membres.  Le représentant a aussi souhaité que la responsabilité des pays soit renforcée dans leur individualité et leur spécificité.  Pour lui, le concept de « pérennisation de la paix » doit être davantage débattu.  S’il s’est montré d’accord pour renforcer l’action de l’ONU en la matière, le représentant a déclaré que les pays eux-mêmes devaient jouer le rôle principal au final, jugeant « important que l’ONU respecte son mandat et n’empiète pas sur les plates-bandes des autres ».

Appelant à la précaution et à l’impartialité, et se disant favorable à une résolution unique de chaque conflit, le représentant a trouvé dangereux de transposer un modèle universel à chaque situation.  L’assistance de l’ONU doit se cantonner « aux causes profondes et pas à des paramètres flous, sans consensus », a-t-il déclaré.  « Mieux vaut prévenir que guérir », a-t-il ajouté, suggérant d’« adopter le bon diagnostic, sinon le remède peut être pire que la maladie ». 

Au chapitre des droits de l’homme, le délégué a incité à la prudence, parlant d’un thème souvent « déformé », « politisé », « influencé » au sein de l’Organisation.  Pour le représentant, la solution est d’améliorer les institutions de chaque État, de consolider la paix dans la droite ligne des priorités du pays d’accueil et avec le soutien de la CCP.  À celle-ci, il a préconisé de suivre une approche « impartiale, transparente », « sans imposer des recettes toutes faites », comme une condition indispensable de son succès.

M. MAGDI AHMED MOFADAL ELNOUR (Soudan) s’est alarmé de la multiplication des conflits armés dans le monde, notant que l’absence de développement mène souvent au conflit armé, ce qui entrave ensuite les efforts de développement durable.  C’est un véritable cercle vicieux, a-t-il constaté, appelant à mettre l’accent sur l’appui aux efforts de développement des pays.  Cette assistance, a-t-il estimé, équivaudrait à une pérennisation de la paix.  Le représentant a aussi réclamé des changements structurels dans la livraison de l’aide humanitaire afin de donner des possibilités de vie décentes aux récipiendaires de cette aide et de façon à préserver leur dignité en leur permettant de devenir productifs.

Le représentant a ensuite appelé à établir les bases pour « une nouvelle génération d’opérations de consolidation de la paix ».  Il a estimé nécessaire de commencer à agir sur le terrain avant le déploiement des missions, en établissant une communication par le biais des équipes de pays.  Pour le délégué, il importe aussi d’accorder une plus grande attention à l’assistance à l’ingénierie et aux infrastructures, comme la construction de routes, ainsi qu’à la réhabilitation de terres et l’octroi des services.  Le représentant a également appelé au renforcement du rôle de l’ONU et des partenariats stratégiques, estimant par ailleurs que la coopération avec les pays hôtes et les gouvernements locaux doit tenir compte de leurs capacités.  Il a aussi invité à augmenter les contributions au Fonds pour la consolidation de la paix. 

Tournant ensuite son attention sur la situation au Darfour, il a dit que c’était l’occasion d’appliquer la nouvelle vision et de passer de la consolidation à la pérennisation de la paix.  Il a estimé qu’on pouvait transférer une partie des ressources disponibles de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) au soutien des activités de développement, en réduisant le personnel militaire et de police de la mission.  Les ressources humaines de qualité au Darfour peuvent, avec une peu d’aide internationale, jouer un rôle de levier vers un développement économique rapide, a-t-il estimé.

L’adoption, en 2015, par les États Membres dans cette même salle du Programme de développement durable à l’horizon 2030 marque le triomphe du multilatéralisme, a rappelé Mme PENNELOPE ALTHEA BECKLES (Trinité-et-Tobago) pour qui ce « programme centré sur les peuples » traduit la volonté de ne laisser personne de côté.  Cependant, a-t-elle fait observer, ce programme inclusif et ambitieux ne doit pas se perdre dans la rhétorique.  Elle a souligné le soutien de son pays à l’idée qu’on ne peut parvenir à une paix sans développement, deux concepts qui supposent, a-t-elle rappelé, le respect des droits de l’homme et de l’état de droit.

Le défi, pour nous, est de parvenir à un monde pacifique et sûr, a-t-elle poursuivi.  « Nous ne sommes pas touchés par un conflit armé mais nous souffrons de violence armée. »  En effet, a-t-elle indiqué, « le crime organisé transfrontalier est un défi pour les petits états insulaires: cela rend la gouvernance plus vulnérable, contribue à l’instabilité et menace les fondements de nos démocraties naissantes ».  Elle a souligné cette préoccupation des petits États insulaires –le sien et tous les États membres de la CARICOM– pour qui le maintien de la paix et la sécurité internationales, y compris la consolidation et la pérennisation de la paix, sont d’une importance particulière.  « Le développement durable de ces pays, a-t-elle argué, est intimement lié à la sûreté et à la sécurité de nos peuples. »

M. MILAN MILANOVIĆ (Serbie) a dit s’aligner sur l’Union européenne (UE) en incluant quelques points spécifiques à la situation serbe.  Il a d’abord approuvé le rapport du Secrétaire général et encouragé le multilatéralisme.  Le représentant a aussi mis l’accent sur le lien entre développement et pérennisation de la paix, et a souhaité rendre les bases de la société serbe plus inclusive.  Il a également noté l’importance cruciale de la cohérence entre l’ONU et les organisations régionales et sous-régionales.

La présence de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK) est jugée par la Serbie comme nécessaire pour atteindre une solution pérenne dans la région et obtenir la sécurité au Kosovo et à Metohija, a-t-il dit, en jugeant cette présence indispensable pour la sécurité d’ensemble, la stabilité et la mise en place des accords atteints grâce à l’UE entre Belgrade et Pristina.  M. Milanović s’est enfin déclaré confiant pour l’avenir et l’intégration future de la région des Balkans occidentaux au sein de l’UE.

M. JOÃO IAMBENO GIMOLIECA (Angola) s’est fait l’écho de récents propos de la Vice-Secrétaire générale, qui préconisait une synergie des trois piliers de l’action de l’ONU, de façon à ce qu’ils se renforcent mutuellement.  « La prévention et la paix doivent se faire dans un cadre national et inclusif », a ensuite souligné le représentant, qui a mis en exergue le rôle important des jeunes et des femmes dans ce processus, conformément aux deux résolutions jumelles, et promu le concept de pérennisation de la paix.  Le représentant a en outre souhaité que, lorsque l’ONU assiste un gouvernement national à maintenir la paix, elle le fasse au cours de toutes les étapes d’un conflit.

Le délégué a également appelé à « l’audace » et au développement de nouveaux partenariats avec la société civile, les organisations régionales et sous-régionales.  « L’Angola vit maintenant dans la paix, assurant son développement économique et social, et approfondissant sa démocratie », s’est-il félicité: « Ce succès devrait rendre fières toutes les nations du monde. »

L’actualité nous rappelle tous les jours que nous sommes loin de réaliser l’objectif de développement durable 16 sur la paix, la justice et des institutions fortes, a constaté M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie).  Il a toutefois offert l’exemple de son pays, indépendant depuis 28 ans, comme « raison d’espérer ».  Malgré les défis qui perdurent, les Namibiens sont engagés dans une politique de réconciliation qui a porté ses fruits, a-t-il fait valoir en citant les services, notamment l’électricité et l’éducation, qui ont augmenté; la mortalité maternelle et infantile et les décès dus au VIH/sida qui ont décru.  Il a salué les efforts de consolidation de la paix, entrepris avec les Nations Unies et d’autres partenaires, qui contribuent au progrès. 

Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a salué l’accent placé, dans le cadre de la réforme du pilier « paix et sécurité », sur la prévention et la pérennisation de la paix, estimant que cela fournit le cadre nécessaire pour la coordination d’une réponse cohérente aux causes sous-jacentes des conflits.  Elle a souhaité que la réforme débouche sur une réduction des structures duplicatives, des doublons dans les mandats, ainsi que sur une plus grande transparence et responsabilisation, et une meilleure planification budgétaire.  Il importe aussi de répondre à la fragmentation institutionnelle et de veiller à la cohérence politique et opérationnelle dans l’ensemble du système, a-t-elle ajouté.

Mme Guadey a estimé qu’il sera impossible de réaliser les objectifs susmentionnés sans utiliser le plein potentiel de la CCP.  Elle a donc appelé à renforcer son rôle et à veiller à ce qu’elle continue de promouvoir une approche intégrée, stratégique et cohérente.  La déléguée a également insisté sur le rôle important du Bureau d’appui à la consolidation de la paix.

La représentante a ensuite appelé à renforcer les partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, les institutions financières internationales, les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  Elle a notamment espéré que le Cadre commun ONU-Union africaine pour un partenariat renforcé en matière de paix et de sécurité permette une coopération plus grande dans le domaine de la consolidation et de la pérennisation de la paix en Afrique.  Notant enfin que la pérennisation de la paix est un impératif national, elle a insisté sur le fait que l’ONU et les partenaires internationaux doivent appuyer les capacités locales et nationales.

M JOAN JOSEP LÓPEZ LAVADO (Andorre) a souligné la responsabilité essentielle des États de promouvoir la paix et de prévenir les conflits.  Il s’est de nouveau engagé en faveur de la paix et du multilatéralisme, saluant l’adaptation de l’ONU aux défis actuels.  « L’Andorre est en paix depuis de nombreux siècles », s’est-il réjoui, grâce à un « pacte », une « entente, une architecture institutionnelle robuste sur laquelle s’est bâti son état de droit ».  Cependant, « la paix n’est jamais acquise », a prévenu le représentant, parlant d’une culture de la paix à préserver et d’une perspective holistique comme conditions de la réussite.

Mettant en avant l’éducation comme garante du développement d’une pensée critique, il a plaidé pour la formation de la jeunesse à une citoyenneté globale, et à une culture démocratique respectueuse de la diversité et des questions de genre.  Le délégué a, enfin, encouragé une réforme du système de développement durable, pour résoudre en amont les conflits potentiels: « la paix n’est pas seulement la résolution d’un conflit, mais un ensemble de conditions à maintenir en amont », a-t-il plaidé.

« La paix n’est pas l’absence de conflit.  Ce n’est pas simplement faire taire les armes », a dit Mme KELLEY A. ECKELS-CURRIE (États-Unis).  La paix et un processus qui se construit dans la durée, qui se forge dans la confiance, l’ouverture et la bonne foi entre le gouvernement et ses citoyens, a expliqué la déléguée.  Les missions de maintien de la paix ne peuvent à elles seules produire une paix durable, a fait observer la déléguée, expliquant que ces missions peuvent certes créer un espace pour instaurer la paix, mais doivent faire partie d’une stratégie de plus grande envergure.  Les États, pour leur part, doivent remplir leur part du contrat.  Car, pour elle, il ne peut y avoir de paix durable sur le long terme sans solutions politiques et un engagement sur le terrain. 

La représentante a estimé que l’ONU devait changer sa façon d’agir pour la réalisation de la paix.  À cet égard, les États-Unis soutiennent fermement les initiatives de réforme du Secrétaire général qui sont centrées sur la nécessité d’une plus grande intégration de toutes les parties du système des Nations Unies pour rendre l’Organisation plus efficace.  Les États-Unis, a-t-elle poursuivi, soutiennent également la proposition du Secrétaire général d’intégrer le Bureau d’appui à la consolidation de la paix au Département des affaires politiques, y voyant un important changement structurel.

Abordant l’aspect financier, elle a estimé que « jeter de l’argent là où il y a conflit ne servira pas pour autant la paix ».  En effet, un accès au financement n’est pas un remède à tous les problèmes et ne réglera pas tous les obstacles qui empêchent une consolidation de la paix efficace.  En tant qu'initiative récente de l’ONU « qui n’a pas encore fait ses preuves », la consolidation de la paix doit disposer de fonds volontaires et ne pas être liée au budget du maintien de la paix, de l’avis de la délégation américaine.  La représentante a cependant préconisé de renforcer les liens opérationnels entre maintien et consolidation de la paix.  En conclusion, elle a cité le cas du Libéria comme exemple de bonnes pratiques de travail entre le Conseil de sécurité et la CCP.  Après 15 années de maintien de la paix et une élection présidentielle réussie l’année dernière, la mission de l’ONU s’est retirée et le pays a repris les rênes, a-t-elle constaté, en s’exclamant: « Quelle belle histoire pour l’ONU et quel bel exemple à appliquer dans les transitions futures! »

M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a tout d’abord insisté sur l’importance de la coopération.  Il a ensuite souligné que la promotion de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient nécessite l’implication et l’engagement de la communauté internationale, sur la base des principes de bons voisinages et du respect de traités internationaux.  Il s’est alarmé de la montée du terrorisme dans le monde, notant que ce fléau ne se limite pas aux actes odieux relayés par les médias.  Il a avancé que « certains pays » créent des crises dans le but de servir leurs propres intérêts.  Agissant ainsi, ils se rendent complices du terrorisme, a-t-il dénoncé.  Le représentant a ensuite fait part de l’engagement du Bahreïn à appuyer la réforme du pilier « paix et sécurité » à l’ONU.

M. MOHAMED KHALED KHIARI (Tunisie) a d’abord déploré un contexte international difficile, avec le développement de conflits inter et intra-États.  Dans ce contexte, il a jugé qu’il fallait faire plus, et appelé à ce « que les 233 milliards de dollars dépensés en interventions humanitaires, opérations de maintien de la paix et accueil de réfugiés soient redirigés vers des mécanismes taclant les signes avant-coureurs d’un conflit, et à la défense des leaderships régionaux et nationaux ».  Il a aussi plaidé pour que tous les efforts soient concentrés sur le Programme 2030.  « La pauvreté, l’exclusion sociale attisent les conflits », a-t-il rappelé, invitant à considérer la diversité comme un bénéfice, plutôt qu’une menace.

Soulignant que dans une société multiculturelle, les communautés devraient se sentir appartenir à un ensemble plus large, il a jugé le renforcement du leadership des femmes comme nécessaire, notamment dans les processus de médiation.  Concernant l’architecture du maintien de la paix, il a salué les projets de financement novateurs comme les nouveaux partenariats avec le secteur privé.  Il a enfin rappelé que la prévention de conflits violents ferait épargner au monde entre 20 et 70 milliards de dollars par an, et devrait donc devenir une priorité.

Mme ZAKIA IGHIL (Algérie)a insisté sur l’importance de la prévention, de la diplomatie préventive et des mécanismes d’alerte précoce.  Il faut aussi privilégier les approches politiques pour résoudre les conflits, a-t-elle ajouté avant d’appeler à renforcer l’autonomisation nationale et de récuser les approches « taille unique ».  

La création de ponts entre les trois piliers de l’ONU, dans le but d’assurer une approche plus cohérente, s’impose également, a-t-elle ajouté, avant d’insister sur les liens entre sécurité, paix et développement durable.  Elle a aussi appuyé le rôle joué par les femmes dans la consolidation et la pérennisation de la paix, se félicitant notamment du lancement de l’opération FemWise Africa, par l’Union africaine, qui vise à renforcer leur participation aux processus de médiation et de stabilisation.

La déléguée a demandé un financement prévisible et durable pour la pérennisation de la paix, de même que le renforcement des partenariats avec les organisations régionales et sous-régionales, à commencer par l’Union africaine.  Il ne faut pas non plus négliger la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, a-t-elle dit.  L’Algérie a, pour sa part, lancé un plan de réconciliation nationale qui a permis de rétablir la paix et la stabilité dans le pays.  La déradicalisation et la lutte contre l’extrémisme violent sont des aspects essentiels des efforts engagés à cet effet, a précisé la déléguée.

M. VALENTIN RYBAKOV (Bélarus) s’est attristé que « le monde soit retourné dans une véritable guerre froide », s’inquiétant de la menace d’emploi d’armes de destruction massive.  « Il semble que la Troisième Guerre mondiale soit en cours », s’est-il alarmé, avant de nuancer son raisonnement, expliquant qu’il ne s’agissait plus de combats massifs, mais qu’un tiers de tous les États de la planète étaient impliqués dans des affrontements militaires, soit davantage que le nombre de pays participant à la Seconde Guerre mondiale.

Dans le cas du conflit syrien, il a dénoncé « l’agression du peuple syrien », des confrontations ayant atteint une ampleur critique ainsi que la « manipulation de faits au plus haut niveau ».  Jugeant la situation d’ensemble absurde, il a aussi déclaré qu’elle sonnait comme un « échec » pour l’ONU.

Se félicitant que le Bélarus soit contributeur dans un fonds de stabilité régional, le représentant bélarussien a aussi loué les initiatives de son président en matière diplomatique.  Déplorant l’extrémisme religieux, il a incité à la prudence, à la mesure et au dialogue pour maintenir la paix entre États, et a rappelé que le respect de leur responsabilité était fondamental.

M. MOUNZER MOUNZER (République arabe syrienne) a insisté sur la nécessité pour les gouvernements d’établir leurs propres projets de consolidation et de pérennisation de la paix.  Il a appelé à respecter le principe de non-ingérence, appelant les États à examiner si une intervention étrangère aide vraiment à consolider la paix, ou si elle transforme plutôt les pays en théâtre de conflit et en repère de terroristes, provoquant dans la foulée de vastes flux migratoires.  « Comment sera-t-il possible de construire une paix durable au Moyen-Orient alors que des territoires syriens sont actuellement occupés? » a lancé le représentant, pour ensuite dénoncer les sanctions économiques imposées à son pays.

Il a appelé les États qui financent le terrorisme à cesser de le faire, avertissant que le terrorisme ne cessera pas s’il n’est pas « déraciné au niveau international ».  La lutte contre le terrorisme ne pourra pas non plus être couronnée de succès si elle se fait sans l’accord des pays concernés, a-t-il fait valoir. 

Le représentant a ensuite relevé qu’au cours de ce débat, le Ministre des affaires étrangères de la Turquie avait affirmé que l’intervention était justifiée pour empêcher l’émergence d’un conflit ou pour y mettre un terme.  C’est une « hypocrisie ultime », s’est emporté le représentant syrien.  Ce dernier a accusé la Turquie d’être, depuis sept ans, la principale cause du terrorisme en Syrie.  Ce pays, a-t-il dénoncé, a ouvert ses frontières aux terroristes, allant même jusqu’à établir des centres d’entraînement pour eux et à favoriser leur accès à des substances chimiques qui ont ensuite été utilisées pour commettre des crimes contre la population syrienne.

Mgr TOMASZ GRYSA, du Saint-Siège, a fait remarquer que les sociétés ne peuvent prospérer si elles sont secouées par des conflits.  De même, les citoyens ne peuvent atteindre leur plein potentiel s’ils sont pris dans le tourbillon de l’instabilité et de l’insécurité.  C’est pourquoi, il a plaidé pour le développement d’une approche commune, adoptée par les Nations Unies et l’ensemble des parties prenantes, pour la mise en place d’une stratégie globale et intégrée qui promeuve la paix en tenant compte de la responsabilité première de l’État concerné.  Il a également appelé à l’élimination de l’extrême pauvreté et au développement d’une approche innovante et de mécanismes pour faire face à la régression économique.  Le nonce a souligné la nécessité de centrer l’action sur la gouvernance, la démocratie et l’édification d’institutions étatiques, qui sont des facteurs essentiels pour la promotion de la paix. 

Parmi les autres actions que le Saint-Siège juge importantes, il a cité le désarmement, la démobilisation et la réintégration des anciens combattants; la promotion du rôle des femmes dans les processus de médiation et de consolidation de la paix; la coordination des responsabilités en la matière, notamment entre l’Assemblée générale et l’ECOSOC; le rôle particulier du Conseil de sécurité dans la mobilisation politique internationale; et la nécessité de recourir à la diplomatie préventive et aux consultations, tout en promouvant les partenariats.  L’examen de l’architecture de la CCP, lancé en 2015, est l’occasion de renforcer la coordination et de promouvoir une approche intégrée, a-t-il relevé, avant de rappeler que dans la plupart des conflits, il n’y a pas de vainqueurs, tout le monde est perdant.  

M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a remarqué que, venant d’un pays « en guerre » et « occupé » depuis « tant d’années », il pouvait paraître incongru qu’il s’exprime à la tribune sur le thème de la paix: « nous en avons été privés depuis si longtemps: nous savons qu’elle est inestimable », s’est-il expliqué.  « Les efforts pour prévenir un conflit sont bien moindres que les efforts à fournir une fois qu’il a éclaté », a confirmé l’observateur; c’est pourquoi, selon lui, prioriser une stratégie de prévention est nécessaire.

Jugeant trop difficile de retenir l’attention de la communauté internationale, « qui se tourne vers des conflits plus urgents », il a remarqué au contraire que « la diplomatie ne devrait pas suivre les gros titres, mais porter son attention sur les alertes précoces », et faire fi des cycles médiatiques.

Les trois piliers de l’ONU étant indissociables, selon le délégué, il faut des efforts constants pour les maintenir liés, ainsi que le respect absolu du droit international.  Ces efforts, a-t-il précisé, doivent inclure l’ONU, les gouvernements nationaux et la société civile; inclure aussi les femmes et les jeunes, « dont l’énergie peut changer la donne et modeler l’avenir ».

Se plaignant d’être « privé de ses droits », déplorant « l’échec du multilatéralisme » et la pratique d’une politique de « deux poids, deux mesures », l’observateur a dénoncé un « statut d’exception » à l’égard d’Israël, « qui lui fait échapper à la redevabilité ».  Il a enfin regretté un manque de consensus, ainsi que « le non-respect du droit des Palestiniens à une paix juste ».  « L’impunité est l’ennemi de la paix », a-t-il conclu, plaidant pour un « réengagement » des idéaux de l’ONU et le « respect du droit ».

Sans dialogue entre les anciens et nouveaux protagonistes, la réconciliation est impossible, a estimé M. ANDREA CARONI, de l’Union interparlementaire.  Il est vrai, a-t-il poursuivi, que les antagonismes et les divergences sont inévitables dans une société.  C’est pourquoi, il est indispensable, selon lui, de disposer de plateformes pour agir de manière constructive, avec pour objectif d’arriver à un compromis.  Au niveau national, le parlement peut conduire ce dialogue, a-t-il dit, soulignant qu’il ne peut y avoir meilleur allié pour le programme de paix durable de l’ONU.

Alors que l’ONU est en train d’entreprendre des réformes pour mieux appréhender et prévenir les conflits à travers le monde, il est préoccupant que les parlements soient souvent les oubliés des débats clefs de l’ONU, a relevé le représentant.  Les parlements, a poursuivi M. Caroni, ont pourtant un rôle clef à jouer dans la pérennisation de la paix.  Il a rappelé que l’Union interparlementaire a, elle-même, été créée pour justement promouvoir le dialogue et la résolution pacifique des conflits. 

M. FRANCISCO ROJAS-ARAVENA, recteur de l’Université pour la paix, a estimé que les conflits et crises complexes exigent de meilleures analyses.  Il a appelé à créer des plateformes opérationnelles pour interconnecter les trois piliers de l’ONU et leur permettre de contribuer à la désescalade des tensions.  M. Rojas-Aravena a insisté sur l’importance de l’éducation à la paix, c’est-à-dire, a-t-il expliqué, l’éducation à la non-violence et au respect de la diversité, entre autres.  Il a également insisté sur l’importance de la prévention et la nécessité de former une nouvelle génération de dirigeants, ainsi que sur le rôle des femmes et des jeunes sur les questions de paix.

Pour M. PATRIZIO M. CIVILI, de l’Organisation internationale de droit du développement(OIDD), l’accès à la justice et la jouissance de l’état de droit sont des éléments cruciaux pour un développement inclusif et durable.  Ils sont également essentiels pour une paix durable et pérenne.  De nombreuses causes sont à l’origine des conflits, a souligné M. Civili, citant la discrimination et l’exclusion, la répartition inégale des richesses, les violations des droits de l’homme, la corruption ou encore l’absence de responsabilité.  L’importance de l’état de droit en matière de consolidation et de pérennisation de la paix est évidente, sa mise en œuvre l’est moins et se heurte à de nombreux défis, ce qui rend ce débat de haut niveau et les propositions du Secrétaire général d’une importance vitale, a-t-il poursuivi.

L’OIDD, qui travaille sur le terrain dans des pays affectés par des conflits dans diverses régions à travers le monde, a préconisé une réforme significative et durable du secteur de la justice.  Pour ce faire, le représentant a encouragé à un investissement durable dans ce secteur.  Il a, en conclusion, souligné la détermination de son organisation à poursuivre son action aux côtés d’autres organisations internationales et régionales ainsi qu’avec les acteurs nationaux pour l’édification d’une paix durable, en adéquation avec l’appel du Secrétaire général qui a préconisé un engagement actif d’un vaste éventail d’acteurs pour agir dans la restructuration de la paix et du développement. 

Dans ses remarques de clôture, le Président de l’Assemblée générale, M. MIROSLAV LAJČÁK, s’est félicité du succès de cette réunion qui a permis de concrétiser une vision et d’aller de l’avant.  Notre compréhension même de la paix a changé, a-t-il constaté: c’est plus que la simple absence de guerre, ce qui signifie que les activités ponctuelles ne suffisent pas.  Il faut, a-t-il dit, s’attaquer aux causes profondes des conflits.  La pérennisation de la paix ne sera cependant pas chose aisée, a-t-il reconnu, car, comme l’a dit le Président de la Colombie, il est plus facile de faire taire les canons que de consolider la paix.

La prévention n’est pas un concept abstrait, a-t-il enchaîné, en constatant que des approches plus cohérentes en la matière se dégagent déjà au niveau national, par exemple en Gambie ou au Malawi, tandis que la CCP s’attèle à jeter des ponts entre les trois piliers des Nations Unies.  Il a ensuite souligné que la pérennisation de la paix ne peut se faire à moins d’être prise en main par les acteurs nationaux.

« Inclusion, inclusion, inclusion », a martelé M. Lajčák qui a constaté que lorsqu’on invite plus d’acteurs à la table, des résultats s’ensuivent.  Il a notamment rappelé le rôle des femmes dans le règlement du conflit au Libéria, ou celui des jeunes dans les Balkans.  Il a aussi appelé le secteur privé à jouer un rôle plus important pour « pacifier la planète ».

Le Président de l’Assemblée générale a aussi vu dans le Programme 2030 un plan essentiel pour l’avènement de sociétés plus justes, pacifiques et résilientes et a appelé à se pencher davantage sur la manière dont ces opérations participent à la pérennisation de la paix.  Il a aussi insisté sur l’importance du financement. 

« Cette réunion a été un franc succès, mais sur le terrain, les perspectives de paix sont encore bien trop éloignées pour encore beaucoup trop de personnes », a—t-il déploré.  « La pérennisation de la paix repose sur nos épaules à tous, et c’est pour cela que nous avons tant à perdre si nous décidons d’emprunter une voie dangereuse. »

Droits de réponse

Le représentant de la République islamique d’Iran a dénoncé les remarques du représentant de l’Arabie saoudite à l’égard de son pays.  Il a ensuite critiqué l’intervention militaire saoudienne au Yémen, y voyant la raison de l’escalade de la crise dans le pays, et loué l’initiative pour le dialogue régional.  Le terme « golfe Persique » ne doit pas être modifié à cause d’idées politiques, a-t-il ajouté.

Le représentant de la Turquie a rejeté les accusations du régime syrien.  « Le régime syrien a perdu sa légitimité depuis bien longtemps et massacre sa population », a-t-il ajouté.

Le représentant de la République arabe syrienne a affirmé que le régime turc avait collaboré avec d’autres pays de la région pour appuyer des groupes terroristes.  Il a accusé le régime turc d’avoir ouvert les frontières de la Turquie aux terroristes, et ouvert un centre de formation sur le sol turc pour les guider, leur apprendre à utiliser les armes chimiques, faire entrer sur le sol syrien des armes et des poisons pour les utiliser contre les civils en Syrie.  « Le régime turc appuie les terroristes sur le territoire syrien », a-t-il martelé.

Reprenant la parole, le représentant de la Turquie a rejeté l’intervention de la délégation syrienne dans son ensemble.

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