Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 mars 2017
(La version française du point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
République démocratique du Congo (RDC)
La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a, ce weekend, exprimé sa profonde préoccupation quant aux informations faisant état de nouvelles violences au Kananga. La Mission aurait reçu des informations crédibles faisant état d’un nombre élevé de tués dans les affrontements que se livrent les miliciens de Kamwina Nsapu et les membres des forces de sécurité congolaises.
La MONUSCO est préoccupée par les attaques menées par des miliciens contre les institutions et symboles de l’État congolais, mais aussi par l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité et de défense et par le fait que des civils, y compris des femmes et des enfants, soient pris pour cible.
Les restrictions imposées ces derniers jours par les forces de sécurité à la liberté de mouvement de la Mission à Kananga l’ont également empêchée de s’acquitter de son mandat.
Libye
En Libye, les personnels humanitaires sont alarmés de l’impact sur la population civile des combats qui font rage en ce moment même à Tripoli. Le 15 mars, un tir de mortier a touché l’hôpital Al-Hadbha, dans cette ville, déclenchant un incendie dans le service pédiatrique. Trois enfants ont dû être traités pour suffocation.
Alors que les combats se poursuivent à Tripoli et dans d’autres parties du pays, les établissements de santé, leur personnel et les patients sont continuellement menacés. Une récente étude conduite par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) révèle que près de 75% des établissements de santé sont fermés ou ne fonctionnent que partiellement.
La Coordonnatrice humanitaire pour la Libye, Mme Maria Do Valle Ribeiro, et l’OMS ont appelé toutes les parties belligérantes de Libye à respecter les civils, les établissements de santé et le personnel médical, conformément au droit international humanitaire.
Iraq
Selon le Gouvernement iraquien, 180 000 civils ont fui l’ouest de Mossoul depuis la mi-février, date à laquelle ont débuté les opérations militaires visant à reprendre la partie occidentale de la ville.
Les agences humanitaires s’attendent à ce qu’entre 300 000 à 320 000 civils supplémentaires quittent ce secteur au cours des prochaines semaines. Elles se disent profondément préoccupées par les risques graves auxquels sont exposés les civils dans l’ouest de Mossoul.
La Coordonnatrice humanitaire de l’ONU en Iraq, Mme Lise Grande, affirme que l’emploi d’explosifs dans la vieille ville, où la densité de la population est très élevée, est susceptible de provoquer des dégâts considérables. Des centaines de milliers de civils sont prisonniers, a-t-elle averti, et sont en danger terrible.
La principale voie d’approvisionnement vers l’ouest de Mossoul a été coupée depuis la mi-novembre. Les familles déplacées affirment que les magasins sont vides et qu’il ne reste plus que les vivres stockées à domicile. La fourniture en eau et en électricité a été réduite et il n’y a plus de médicaments disponibles.
Yémen
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a condamné l’incident survenu jeudi dernier, au cours duquel 42 personnes, dont des réfugiés, ont été tuées lors de l’attaque contre un bateau transportant près de 145 passagers, y compris des femmes et des enfants, au large du Yémen, près de Hudaydah.
Le Haut-Commissaire, M. Filippo Grandi, appelle toutes les parties au conflit à ouvrir des enquêtes en vue d’établir les responsabilités et d’empêcher qu’un tel incident ne se reproduise.
En dépit des circonstances toujours indéterminées dans lesquelles l’attaque de jeudi a été lancée, le droit international stipule que les civils ne doivent pas être pris pour cible et les belligérants faire tout leur possible pour protéger les civils.
Le personnel du HCR sur le terrain a prêté assistance aux familles des victimes et aux survivants de l’attaque.
Discrimination
En prévision de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale qui sera célébrée demain, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a exhorté les pays à faire davantage pour lutter contre les discours haineux et les crimes haineux.
Selon M. Zeid Ra’ad Al Hussein, les dangers posés par la diabolisation de groupes spécifiques sont évidents à travers le monde. « Les mots inspirés par la peur et le dégoût peuvent avoir et ont des conséquences réelles », a-t-il dit.
Cette journée est l’occasion de rappeler que les États n’ont aucune excuse pour permettre au racisme et à la xénophobie de se répandre, voire de s’épanouir, a ajouté le Haut-Commissaire, en soulignant que les États devraient adopter une législation prohibant expressément les discours de haine raciale, conformément à leur obligation juridique d’interdire et d’éliminer la discrimination raciale.
Tableau d’honneur
Aujourd’hui, l’Espagne s’est acquittée de l’intégralité de sa contribution au budget ordinaire de 2017 de l’ONU, portant le nombre total d’États Membres s’étant acquittés de leur quote-part à 61.