Le Président du Comité sur le Soudan souligne la participation de groupes armés du Darfour aux conflits en Libye et au Soudan du Sud
Le Président du Comité du Conseil de sécurité créé en application de la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan, M. Volodymyr Yelchenko, a souligné, ce matin, devant le Conseil de sécurité, la « participation significative » d’éléments armés en provenance du Darfour en tant que mercenaires dans les conflits en Libye et au Soudan du Sud.
M. Yelchenko, qui présentait le travail accompli par le Comité du 25 juillet au 7 décembre 2017, a affirmé que les activités de mercenariat et de trafic illicite de ces groupes étaient inextricablement liées aux défis respectifs que le Soudan du Sud et la Libye doivent relever.
Le Président a souligné l’importance de promouvoir les processus politiques dans les trois pays et d’appuyer leurs structures institutionnelles. Le Comité s’est réuni le 10 novembre avec le Comité créé en application de la résolution 1970 (2011) concernant la Libye et le Comité crée en application de la résolution 2206 (2015) concernant le Soudan du Sud pour discuter plus avant de ces incursions, a-t-il dit.
Le Président a en outre déclaré que les menaces transfrontalières posées par ces groupes montraient l’importance de rechercher des synergies entre les comités, les groupes d’experts et les missions onusiennes sur le terrain. Il a ensuite fait le point sur le processus de paix au Darfour où, selon le Groupe d’experts, « aucun progrès significatif n’a été accompli ».
« Le principal point d’achoppement découle du fait que les attentes des groupes rebelles excèdent ce que le Gouvernement soudanais est prêt à concéder », a–t-il expliqué. M. Yelchenko a mentionné les allégations de violations du droit international humanitaire commises durant les affrontements entre les forces gouvernementales et les groupes armés.
Il a en outre regretté que le programme de désarmement, démobilisation et réintégration ait échoué à désarmer les milices. Le Groupe d’experts a observé que le Soudan continuait de procéder à des transferts militaires au Darfour sans l’approbation préalable du Comité, a-t-il déclaré.
Le Président du Comité a évoqué les cinq recommandations faites par le Groupe d’experts au Comité. En application de deux de ces recommandations, le Comité a envoyé une note verbale en date du 16 octobre encourageant les États Membres qui ne l’ont pas encore fait à soumettre un rapport de mise en œuvre mettant l’accent sur les entraves à l’application des sanctions.
« À ce jour, le Comité n’a reçu aucun rapport de mise en œuvre », a-t-il dit. Le Président a précisé que la délégation du Soudan du Sud avait informé le Comité que ce pays était dans l’incapacité d’appliquer les sanctions en raison de la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud.
Le Comité a par ailleurs envoyé plusieurs lettres au Soudan pour qu’il facilite l’exécution du mandat du Groupe d’experts, en délivrant notamment des visas à entrées multiples, et accède à sa demande d’informations, a-t-il précisé.
M. Yelchenko a affirmé que le Comité avait amendé l’inscription sur sa liste des sanctions concernant Musa Hilal Abdalla Alnsiem. La campagne nationale de désarmement est dans l’impasse depuis que les gardes frontière dirigés par Musa Hilal refusent de déposer les armes et d’être intégrés dans les forces de soutien rapide, a-t-il précisé.
Enfin, le Président a mentionné la bonne coopération du Soudan avec le Groupe d’experts pendant les missions de ce dernier au Soudan. Néanmoins, le Groupe d’experts est préoccupé qu’un expert financier ne puisse se rendre au Soudan, un visa lui ayant été refusé par le Gouvernement soudanais, a conclu M. Yelchenko.