8076e séance – matin
CS/13041

Conseil de sécurité: l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie annonce un huitième cycle de pourparlers, à Genève, le 28 novembre

L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a annoncé, ce matin, au Conseil de sécurité, son intention de convoquer un huitième cycle de pourparlers intrasyriens, à Genève, le 28 novembre prochain. 

« Le plan de travail de ce cycle sera établi sur la base de la résolution 2254 (2015), en vue de réaliser un processus politique de transition.  De réelles négociations doivent être engagées sur les points sur lesquels les divergences de vues entre les parties au conflit pourraient être surmontées », a expliqué le haut fonctionnaire, en attirant l’attention sur deux éléments qui doivent selon lui figurer au cœur de ces négociations.

Il s’agit du « calendrier de la nouvelle constitution » et des « conditions préalables à l’organisation d’élections supervisées par les Nations Unies », a précisé M. de Mistura, en demandant l’appui du Conseil pour réaliser des avancées concrètes en ce sens.  Il a également souligné la nécessité de faire des progrès sur les questions des détenus et du déminage.

S’exprimant par visioconférence depuis Genève, l’Envoyé spécial a indiqué qu’il était engagé dans une série de consultations qui iraient en s’intensifiant à l’approche des négociations, et qu’il participerait à ce titre à la septième réunion internationale de haut niveau sur la Syrie, prévue les 30 et 31 octobre à Astana, au Kazakhstan.  Il a également souhaité que la réunion de l’opposition syrienne à Riyad, en Arabie saoudite, se tienne « dans les meilleurs délais ». 

« Ceux qui peuvent exercer une influence sur le Gouvernement syrien doivent le faire, en s’assurant que ses responsables se rendent à Genève pour négocier », a insisté M. de Mistura, en se disant ouvert à toutes les recommandations de la communauté internationale.  En début de semaine, M. de Mistura a rencontré le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, qui lui a donné des « orientations très claires ».

Un processus politique inclusif est plus que jamais nécessaire à la lumière des récents développements sur le terrain, a analysé l’Envoyé spécial, en faisant état d’une « nouvelle escalade » du conflit en lieu et place de la « désescalade » attendue.

Si Raqqa a été libérée de Daech, il n’en reste pas moins que cette organisation terroriste est toujours susceptible de revenir exploiter les griefs de la population civile, d’autant que c’est sur d’autres lignes de front, à Edleb et à Hama notamment, que les affrontements font rage.

Après avoir dénoncé « les images choquantes en provenance de la Ghouta orientale », M. de Mistura a constaté que « l’amélioration de l’accès humanitaire reste pour l’instant illusoire » en raison de « la poursuite des combats, des obstacles bureaucratiques et de l’ingérence de parties au conflit ».

« Les terroristes sont sur la défensive, mais nous ne pourrons pas les vaincre sans un processus politique inclusif, dont la condition préalable est un cessez-le-feu respecté à l’échelle nationale », a-t-il souligné.

Prenant acte du recul de Daech et de la montée en puissance du Gouvernement syrien sur le terrain, le délégué de l’Uruguay a considéré que cette réalité contraint la communauté internationale à prendre les mesures qui s’imposent, notamment la promotion d’un processus négocié pour régler la situation en Syrie.  « Il ne saurait y avoir de solution militaire » dans ce pays, a-t-il conclu.

Cadre de référence des pourparlers, la résolution 2254 du Conseil de sécurité, adoptée le 18 décembre 2015, « avalise » les Déclarations de Vienne du Groupe international de soutien pour la Syrie, dont l’objet est l’application intégrale du Communiqué de Genève du 30 juin 2012, « fondement d’une transition politique conduite et prise en main par les Syriens et visant à mettre fin au conflit syrien ».

Selon cette même résolution, un processus politique dirigé par les Syriens et facilité par l’ONU devait mettre en place, « dans les six mois », « une gouvernance crédible, inclusive et non sectaire », et arrêter un calendrier et les modalités d’une nouvelle constitution.  En vertu de cette constitution, des élections « libres et régulières » auraient dû se tenir, « dans les 18 mois », sous la supervision de l’ONU.

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