En cours au Siège de l'ONU

8068e séance – matin
CS/13026

Haïti: le Conseil de sécurité dresse, « à une ombre majeure » près, un bilan positif de la MINUSTAH, remplacée par une mission réduite d’appui à la justice

La Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, Mme Sandra Honoré, a souligné, ce matin, devant le Conseil de sécurité, la contribution de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) à la stabilité recouvrée du pays, alors que la Mission, créée en 2004, doit fermer ses portes le 15 octobre prochain et passer le relais, le lendemain, à une mission plus modeste,  la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH). 

« Treize ans après, Haïti a une toute autre allure, malgré les nombreux défis qu’il doit encore relever », a affirmé Mme Honoré, rejointe par la plupart des délégations.  Certaines d’entre elles ont reconnu que le bilan de la MINUSTAH a été entaché par l’épidémie de choléra, « ombre majeure au tableau », selon le délégué haïtien.  Ce dernier a également souhaité que l’accord sur le statut des forces de la MINUJUSTH tienne compte du nouveau contexte haïtien. 

Mme Sandra Honoré, qui présentait le rapport* du Secrétaire général sur la MINUSTAH et s’exprimait pour la dernière fois en sa qualité de Représentante spéciale, a rappelé que lorsque la MINUSTAH avait été établie, Haïti connaissait une profonde instabilité, une violence politique endémique et un climat d’anarchie et d’impunité.  « Aujourd’hui, les gangs armés ne tiennent plus la population en otage, grâce à une police nationale forte de 14 000 éléments, et toutes les branches du pouvoir sont en place », a-t-elle dit. 

Elle a néanmoins estimé que ces progrès, certes significatifs, n’étaient que des « premiers pas » et souligné l’importance du respect de l’état de droit, d’un pouvoir judiciaire pleinement fonctionnel et d’une police nationale non partisane.  Elle a en outre appelé de ses vœux un dialogue politique ouvert, auquel se joindraient toutes les voix du pays.  « Je suis convaincue qu’Haïti pourra pleinement saisir l’occasion qui se présente à lui grâce aux efforts de stabilisation du passé », a-t-elle assuré.

Les délégations ont été nombreuses à décerner un satisfecit à la MINUSTAH, à commencer par le délégué de l’Uruguay qui a loué « son bilan positif », tandis que son homologue de l’Italie a souligné les « gains remarquables » obtenus par la Police nationale grâce à la MINUSTAH.  Le représentant de la France a appelé la MINUJUSTH à bâtir sur les succès enregistrés par la MINUSTAH afin de remplir ses objectifs. 

Si la transition entre les deux missions a été saluée –notamment par le délégué de la Chine qui l’a jugé « harmonieuse »-, certains représentants, tels que ceux du Royaume-Uni et du Japon, ont demandé la signature rapide de l’accord sur le statut des forces de la nouvelle mission.  Celui-ci n’a en effet pas été signé, a reconnu la Représentante spéciale, qui a néanmoins assuré que la MINUJUSTH serait opérationnelle dans quatre jours. 

Alors que le Secrétaire général, dans son rapport précité, souhaite « appliquer mutatis mutandis à la MINUJUSTH le statut de la MINUSTAH », laquelle a été créée en vertu du Chapitre VII de la Charte, le délégué haïtien a vu dans la MINUJUSTH « l’expression du nouveau cadre de coopération entre l’ONU et Haïti ».  Son homologue de la Bolivie a défendu avec lui l’idée de placer la nouvelle mission sous le parapluie du Chapitre VI de la Charte. 

Le représentant haïtien a en effet insisté pour que la prochaine résolution du Conseil de sécurité et le nouvel accord appelé à régir la présence de la MINUJUSTH et qui se veut essentiellement un accord de coopération technique, tiennent compte du contexte qui « manifestement ne correspond plus aux situations classiques de menace à la paix internationale ». 

Dans ce contexte, certaines délégations comme le Royaume-Uni se sont inquiétées des mesures prises par le Gouvernement haïtien pour reconstituer ses forces armées.  « Cette initiative ne doit pas compromettre les efforts déployés et les ressources mobilisées pour renforcer la Police nationale ou mettre en œuvre les grandes priorités de développement », estime le Secrétaire général, dans ce rapport.  Le représentant du Venezuela a au contraire jugé que cette initiative était de nature à préserver « l’indépendance et la souveraineté » du pays. 

Appelant, à son tour, la MINUJUSTH à ne pas se lancer dans des activités « controversées », le représentant de l’Égypte a plutôt invité la Mission et l’équipe de pays des Nations Unies à se concentrer sur les efforts d’éradication de l’épidémie du choléra.  Il a été l’un des nombreux délégués à avoir rappelé combien cette épidémie, avec les abus sexuels commis par certains membres de la Mission, avaient « terni l’image de la MINUSTAH » selon l’expression de la déléguée éthiopienne. 

Compte tenu des répercussions négatives de la crise du choléra sur la réputation des opérations de maintien de la paix, il est évident que, si la communauté internationale ne respecte pas son engagement, elle affectera de manière significative la crédibilité et l’efficacité de la MINUJUSTH, a prévenu le représentant de la Bolivie, avant que certains de ses homologues, dont celui du Sénégal, ne se félicitent, une nouvelle fois, de la « nouvelle approche des Nations Unies sur le choléra en Haïti » et de la stratégie en trois points déclinée par la nouvelle Envoyée spéciale pour Haïti. 

Répondant à l’appel du Secrétaire général, le représentant du Mexique a annoncé l’intention de son pays de reverser l’intégralité de son solde non utilisé de la MINUSTAH au Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies pour la lutte contre le choléra en Haïti. 

*     S/2017/840

LA SITUATION CONCERNANT HAÏTI

Rapport du Secrétaire général sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (S/2017/840)

Déclarations

« Lorsque la MINUSTAH a été établie, Haïti connaissait une profonde instabilité, une violence politique endémique et un climat d’anarchie et d’impunité qui avaient des conséquences négatives sur la vie quotidienne des Haïtiens », a rappelé Mme SANDRA HONORÉ, Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti.

« Aujourd’hui, 13 ans et demi plus tard, à la veille de la fermeture de la MINUSTAH et de la transition vers une mission de maintien de la paix plus petite, la MINUJUSTH, le 15 octobre 2017, Haïti a une toute autre allure, malgré les nombreux défis qu’il doit relever ».  Mme Honoré a insisté sur la stabilité accrue et la diminution considérable de la violence politique.  Les gangs armés ne tiennent plus la population en otage, grâce à une police nationale forte de 14 000 éléments.  Toutes les branches du pouvoir sont en place, les pouvoirs exécutif et législatif étant de nouveau fonctionnels, a-t-elle dit.

« N’ayons pas le moindre doute: ces succès, s’ils sont significatifs, ne sont que des premiers pas », a prévenu Mme Honoré, en insistant sur les efforts que tous les acteurs haïtiens devront consentir pour consolider les acquis.  Elle s’est dite encouragée par la direction que suit désormais le pays sous la férule du Président Jovenel Moïse qui a fait part de sa volonté de moderniser l’État pour mieux servir la population.  La Représentante spéciale a mentionné le programme phare du Gouvernement intitulé « Caravane du changement », qui vise notamment à revitaliser l’économie, et a noté l’engagement du Président à combattre la corruption.  La vaste majorité de la population n’a néanmoins pas encore touché les dividendes de ces améliorations, a-t-elle reconnu.  Elle a insisté sur les désaccords autour du rétablissement des Forces armées d’Haïti, la faiblesse des institutions, la dégradation des relations entre la branche exécutive et l’opposition, comme autant d’éléments négatifs.

« Je suis convaincue que le pays pourra pleinement saisir l’occasion qui se présente à lui grâce aux efforts de stabilisation du passé », a-t-elle néanmoins assuré.  Mme Honoré a plaidé pour une large réforme institutionnelle pour consolider la stabilité et a souligné l’importance qu’il y a à tout faire pour que les divisions du passé ne resurgissent pas.  Elle a prôné le renforcement des structures démocratiques du pays sur la base d’un dialogue ouvert, auquel se joindraient toutes les voix du pays, y compris les partis politiques, à la fois progouvernementaux et d’opposition.  « Ces voix devront néanmoins se montrer ouvertes au consensus politique, qui est vital pour tout processus de réforme. »

La Représentante spéciale a indiqué que la tâche la plus urgente était d’assurer la stabilité et le développement de long terme du pays.  « Cela sera difficile sans le respect de l’état de droit et des droits de tous les Haïtiens et sans un pouvoir judiciaire pleinement fonctionnel et une police nationale non partisane. »

Mme Honoré a indiqué que la MINUJUSTH serait opérationnelle dans quatre jours et se tenait prête à jouer un rôle efficace en vue d’appuyer les réformes institutionnelles pour renforcer l’état de droit.  L’adoption rapide d’un cadre juridique sur le statut de la MINUJUSTH sera un pas important pour une bonne coopération entre la Mission et le Gouvernement, a-t-elle noté.  « L’ONU continuera de faire tout son possible pour aider les autorités à atténuer les souffrances causées par l’épidémie du choléra. »

Enfin, s’exprimant pour la dernière fois en sa qualité de Représentante spéciale, Mme Honoré a affirmé qu’elle n’avait aucun doute sur la poursuite du partenariat entre Haïti et la communauté internationale en vue de consolider les acquis de ces 13 dernières années.

Mme MICHELE J. SISON (États-Unis) a considéré que « la semaine que nous vivons est importante » dans la mesure où la MINUJUSTH succède, ce 15 octobre, à la MINUSTAH, qui constitue selon elle l’exemple d’une transition réussie qui devrait inspirer les autres opérations de maintien de la paix.  Pour elle, la nouvelle mission contribuera aux priorités du secteur judiciaire et à celles du Gouvernement.  Lorsque les missions fonctionnent, les pays hôtes améliorent leur processus démocratique, a-t-elle estimé.  Elle a émis l’espoir que le prochain Représentant spécial du Secrétaire général coopérera avec le Secrétariat de l’ONU aussi étroitement que l’a fait Mme Sandra Honoré.  Haïti devra de son côté saisir l’occasion qui lui est donnée d’accélérer les réformes et de renforcer ses institutions pour qu’elles répondent au mieux aux attentes du peuple haïtien. 

M. INIGO LAMBERTINI (Italie) a estimé que la MINUJUSTH était taillée pour répondre aux besoins du pays hôte s’agissant du renforcement de la justice, de la Police nationale et de l’état de droit.  Haïti ne doit pas perdre cette fenêtre d’opportunités pour entreprendre le chantier des réformes nécessaires, a-t-il encouragé.  Il a donc demandé aux autorités d’entamer un dialogue inclusif avec la société civile, en soulignant aussi l’importance de garantir la participation des femmes à la vie politique.  Pour le délégué, les gains remarquables obtenus par la Police nationale grâce à la MINUSTAH doivent être consolidés.  Il a plaidé pour des ressources et la formation nécessaires à la professionnalisation de la Police.  Il a insisté sur la nécessité de gérer, « de manière responsable », cette transition et exhorté la MINUJUSTH à tirer le meilleur parti de son influence et de ses bons offices.  Le système de l’ONU, a ajouté M. Lambertini, devra poursuivre son action dans la perspective du développement durable du pays. 

M. ZAMBRANA (Bolivie) a salué les efforts de la MINUSTAH qui, pendant 14 années, a contribué à cimenter la stabilité durable et sécuriser un avenir meilleur pour le pays, garantissant le succès de la transition.  Il a également salué les troupes de la MINUSTAH, sans manquer de rappeler que la Bolivie y a participé de façon professionnelle et engagée.  Le représentant a appelé la communauté internationale à contribuer au développement économique et social du pays, en prenant en considération les défis que la MINUJUSTH sera appelée à relever.  Il a appuyé le souhait d’Haïti de placer la nouvelle mission sous le parapluie de Chapitre VI. 

Il convient, a insisté le représentant, d’examiner le mandat de la Mission à la lumière des résultats et des informations obtenus lors de la dernière visite du Conseil dans le pays.  Le mandat doit être plus clair et plus spécifique, étant donné que la Mission sera chargée d’une série de tâches et d’objectifs stratégiques sur une période de deux ans.  Toutefois, a-t-il insisté, cette transition ne doit pas devenir prétexte à laisser de côté des questions fondamentales en suspens comme le choléra et les abus sexuels.  S’agissant du choléra, le représentant a rappelé la responsabilité des Nations Unies à l’endroit des victimes.  Il a réclamé des dédommagements, rappelant que, depuis 2010, 9 600 personnes avaient péri.  Compte tenu des répercussions négatives de la crise du choléra sur la réputation des opérations de maintien de la paix, il est évident que, si la communauté internationale ne respecte pas son engagement, elle affectera de manière significative la crédibilité et l’efficacité de la nouvelle mission, a prévenu le représentant.   

M. STEPHEN HICKEY (Royaume-Uni) a loué l’action de la MINUSTAH au cours des 13 dernières années, dont les effets les plus évidents sont le renforcement de la stabilité et l’émergence d’un processus démocratique en Haïti.  « Nous ne pouvons néanmoins pas nous reposer sur nos lauriers », a-t-il prévenu, avant de souligner l’appui que la MINUJUSTH apportera à la Police nationale d’Haïti et de souhaiter la signature rapide de l’accord sur le statut des forces de la nouvelle mission.  La MINUJUSTH devra être dotée du personnel et du matériel nécessaires et suivre des normes de professionnalisme rigoureuses, a insisté le représentant.  Estimant qu’Haïti n’avait pas besoin d’une opération de maintien de la paix permanente, il a plaidé pour l’élaboration d’une stratégie de sortie de la MINUJUSTH, qui verrait cette mission se retirer dans deux ans, passant le relais à l’équipe de pays de l’ONU.

Le bilan de la MINUSTAH, a-t-il reconnu, est entaché par l’épidémie de choléra et les violences sexuelles commises par le personnel de l’ONU.  Il a aussi reconnu que les efforts d’éradication du choléra ont été trop tardifs.  Appelant ensuite les autorités à combler le vide laissé par le retrait de la MINUSTAH, le représentant a insisté sur le fait que la sécurité ne sera pas possible sans une police indépendante et dotée de ressources nécessaires.  Il a mis en garde contre la réaffectation de ressources limitées à la création des forces armées, avant de conclure: « Haïti est à un tournant de son histoire. »

M. ELBIO ROSSELLI (Uruguay) a rendu hommage aux personnels de la MINUSTAH, unis au service d’une même cause, la paix et la stabilité en Haïti, « certains l’ayant payé de leur vie ».  Il a énuméré les noms de tous ses compatriotes qui ont perdu la vie, l’Uruguay ayant été un pays contributeur de troupes à la Mission depuis avril 2004.  Sa fermeture permet d’ouvrir une réflexion à son sujet, a estimé le représentant, qui a dressé un « bilan positif » de l’action de la MINUSTAH, laquelle laisse, selon lui, l’île dans une situation nettement meilleure qu’au moment de son déploiement initial.  Mais, en dépit des progrès accomplis par la Police nationale d’Haïti, il reste encore beaucoup à faire, a reconnu le représentant, en attirant l’attention sur les droits de l’homme, la fonctionnalité de l’appareil judiciaire, la lutte contre la corruption ou encore de la surpopulation carcérale.  L’autonomie de la Police nationale reste une priorité, dans la mesure où celle-ci doit être en mesure de garantir, à la suite du retrait de la MINUSTAH, l’ordre public et de protéger la population civile.  La MINUJUSTH devra, quant à elle, être en mesure de prêter main forte au Gouvernement dans ses efforts pour renforcer l’état de droit.

M. IHAB MOUSTAFA AWAD MOUSTAFA (Égypte) a loué le rôle clef joué par la MINUSTAH dans la stabilité relative enregistrée désormais dans le pays.  Il a souligné l’importance du renforcement des institutions nationales, lequel doit être la priorité de la MINUJUSTH.  Cette mission ne devra pas utiliser ses ressources pour mener des activités controversées, a prévenu le délégué égyptien.  Il a plaidé pour le renforcement de l’équipe de pays des Nations Unies en vue de mettre en œuvre les plans de développement et de prendre le relais de la MINUJUSTH.  Le délégué a proposé un partenariat entre le Conseil économique et social (ECOSOC) et la Commission de consolidation de la paix (CCP) en vue d’apporter un soutien intégré et global au développement d’Haïti.  Nous pourrions créer un forum international permettant à Haïti de travailler avec ses partenaires en vue de consolider la paix, a-t-il dit.

Le délégué a insisté sur « la responsabilité morale et juridique » de l’ONU s’agissant des efforts d’éradication de l’épidémie de choléra.  « C’est pourquoi, la nouvelle mission devra être dotée des ressources nécessaires », a-t-il dit.  La MINUJUSTH et l’équipe de pays devront appuyer les efforts d’éradication du choléra, a insisté le délégué, avant de souligner aussi l’importance de la lutte contre les violences sexuelles et de saluer la politique de tolérance zéro prônée par le Secrétaire général.  Il a exhorté le Conseil à tirer les enseignements de l’action de la MINUSTAH et à identifier les facteurs qui ont contribué à son succès.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) a reconnu la contribution importante de la MINUSTAH au rétablissement de l’état de droit et à la consolidation des institutions judiciaires en Haïti.  À la lumière des progrès accomplis, il est essentiel qu’Haïti saisisse l’occasion qui se présente pour maintenir l’élan et créer davantage de cohésion sociale et économique, a-t-il préconisé.  Après avoir encouragé la MINUJUSTH à se concentrer sur le renforcement de l’appareil judiciaire, la délégation a rappelé l’aide, qu’à titre bilatéral, son pays a apportée à Haïti, comme l’an dernier, le projet dit de « ville de connaissances », ou aux côtés d’autres pays d’Asie centrale.  En conclusion, le représentant s’est fait l’écho des appels lancés par le Secrétaire général pour alimenter le Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies, chargé de financer les actions prioritaires établies par la nouvelle approche du système des Nations Unies concernant le choléra en Haïti.

M. WU HAITAO (Chine) a loué l’action de la MINUSTAH.  Près de 100 Casques bleus ont perdu la vie en Haïti, dont huit Casques bleus chinois, a-t-il rappelé, avant d’estimer que toutes les conditions sont désormais en place pour une transition harmonieuse entre la MINUSTAH et la MINUJUSTH.  Cette dernière ne pourra néanmoins pas rester indéfiniment en Haïti, a-t-il dit, en appelant le Gouvernement à endosser les responsabilités du développement et du lancement d’un dialogue national constructif.  Le délégué a aussi appelé la communauté internationale à renforcer ses efforts en vue d’éradiquer l’épidémie de choléra qui frappe le pays.

M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a rappelé que son pays avait déployé environ 2 200 membres des patrouilles d’autodéfense, dans le cadre de la MINUSTAH, pour soutenir les efforts de reconstruction du pays à la suite du tremblement de terre de 2010.  Tout en se félicitant des succès remportés par ces patrouilles, le représentant a salué la bonne marche de la transition en cours, qui vise à rendre opérationnelle la MINUJUSTH dès le premier jour.  Pour ce faire, le représentant s’est joint à l’appel du Secrétaire général, demandant au Gouvernement de signer un accord sur le statut des forces d’ici au 16 octobre, date d’entrée en fonctions de la MINUJUSTH.

Tout en saluant, par ailleurs, les efforts des autorités haïtiennes en vue de renforcer la démocratie dans le pays, le représentant a souligné l’importance des besoins restants en matière de consolidation de la paix et de développement, « comme a pu le constater le Conseil durant sa visite en juin dernier ».  Il a notamment souligné les défis liés à la gouvernance, aux droits de l’homme, aux questions de genre, à la réforme de la justice et à la consolidation des institutions.

Pour aider le pays à faire face à ses défis, le représentant a estimé que la communauté internationale et l’équipe de pays des Nations Unies devaient rester engagées en Haïti, y compris dans la lutte contre l’épidémie de choléra qui affecte les Haïtiens depuis 2010, et à laquelle le Japon a contribué à hauteur de 9 millions de dollars.

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a pris note des informations relatives à la transition de la MINUSTAH à la MINUJUSTH, et à la répartition des nouvelles responsabilités entre la seconde et l’équipe de pays des Nations Unies, qui aura à charge d’aider les autorités dans le domaine de la gouvernance.  Il s’est dit d’accord avec le Secrétaire général, qui affirme dans son rapport que les programmes politiques dans les domaines de la sécurité et du développement doivent être élaborés en coopération avec le Gouvernement, dans le respect du principe d’appropriation nationale.  Pour le représentant, le pays « a besoin d’un État fort et d’une société unie » qui, grâce à des efforts conjoints, seront en mesure de réaliser son potentiel et de garantir son relèvement.

Après avoir félicité la MINUSTAH « malgré les points sombres que représentent les cas d’exploitation et d’atteintes sexuelles ou encore l’introduction de l’épidémie de choléra », M. GORGUI CISS (Sénégal) a toutefois souligné que de nombreux défis doivent encore être relevés pour permettre à Haïti de consolider les progrès qui restent « somme toute fragiles ».  Il a dit avoir l’espoir que la MINUJUSTH, au plan de la sécurité, aidera à mettre l’accent sur le renforcement des capacités et sur l’encadrement professionnel de la Police nationale d’Haïti afin que celle-ci puisse atteindre les objectifs fixés dans son Plan de développement stratégique 2017-2021.  Dans le domaine judiciaire, il serait souhaitable, a-t-il poursuivi, qu’avec le concours de la MINUJUSTH, les mécanismes de contrôle et de reddition de comptes, tels que le Conseil supérieur judiciaire et l’Unité d’inspection du Ministère de la justice et de la sécurité publique, puissent être renforcés et le processus de réforme législative parachevé. 

Espérant aussi que la MINUJUSTH pourra appuyer le renforcement des capacités de l’institution nationale des droits de l’homme et du Bureau du Médiateur, le représentant a souligné qu’au regard de la mission ambitieuse qui est la sienne, la nouvelle mission mérite d’être appuyée par le Conseil.  Parallèlement à l’action de la MINUSTAH, la communauté internationale devra rester mobilisée contre l’épidémie de choléra et une telle mobilisation pourrait passer par un appui au Plan décennal du Gouvernement haïtien pour l’élimination du choléra et à la « nouvelle approche des Nations Unies sur le choléra en Haïti ».  Le représentant s’est d’emblée félicité de la stratégie en trois points déclinée par la nouvelle Envoyée spéciale pour Haïti. 

Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) s’est félicitée du rôle important joué par la MINUSTAH pour garantir la sécurité et la stabilité en Haïti.  Son image a néanmoins été ternie par sa gestion de l’épidémie de choléra, a-t-elle relevé.  En dépit des progrès enregistrés, a poursuivi la représentante, le pays est toujours confronté à d’énormes défis et vulnérabilités, qui exigent un renforcement des institutions de l’État et l’ouverture d’un dialogue national pour répondre aux griefs socioéconomiques.  Dans ce contexte, la déléguée a jugé crucial l’engagement soutenu et coordonné de tous les partenaires bilatéraux et internationaux en faveur d’Haïti.  La création de la MINUJUSTH est très importante pour consolider la paix car elle est censée contribuer au renforcement de l’état de droit et de la capacité opérationnelle de la Police nationale d’Haïti.  En conclusion, la représentante a rappelé la « modeste contribution » dont le déploiement de personnel de police. 

M. VOLODYMYR YELCHENKO (Ukraine) a estimé que, à la lumière du retour à l’ordre constitutionnel en Haïti, le pays devait « profiter sans tarder de cette fenêtre d’opportunité » pour intensifier le dialogue entre les différents acteurs politiques et garantir la stabilité et la sécurité des citoyens haïtiens, tout en consolidant la démocratie.  « Nous appuyons pleinement l’appel du Gouvernement à une plus grande unité comme prérequis pour avancer sur le terrain de la réforme, garantir le respect des droits de l’homme, lutter contre la criminalité et la violence sexuelle et de genre, mettre fin à l’impunité et rendre des comptes », a déclaré le représentant.

Dans ce cadre, il a estimé que la MINUJUSTH devrait contribuer efficacement au renforcement de l’état de droit.  Toutefois, a-t-il mis en garde, le succès de la Mission dépendra du degré d’engagement des autorités haïtiennes.  S’il a salué l’adoption par le pays d’un plan stratégique de développement de la Police nationale pour la période allant jusqu’à 2021, le représentant a toutefois fait remarquer que la Police n’était qu’un élément parmi d’autres du pouvoir judiciaire, qu’il convient selon lui de réformer.

Le représentant a par ailleurs salué la nouvelle approche des Nations Unies pour lutter contre le choléra en Haïti, précisant que l’Ukraine avait participé au Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies.  Tout en disant partager les préoccupations soulevées par les Haïtiens durant la dernière visite du Conseil dans le pays, en juin dernier, concernant l’exploitation et les abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies, le représentant s’est dit confiant dans la politique de tolérance zéro préconisée par le Secrétaire général. 

Considérant lui aussi la transition de la MINUSTAH à la MINUJUSTH comme une « étape déterminante » pour Haïti, M. CARL SKAU (Suède) a rappelé les défis qui continuent de se poser pour le pays, que le Président Moïse a identifiés: améliorer le développement économique, les infrastructures, la résilience, la sécurité, l’état de droit et le respect des droits de l’homme.  Pour la Suède, le renforcement de l’état de droit passe par celui de la Police nationale et exige une attention constante à la réforme de la justice, y compris la lutte anticorruption.  Des progrès en ces domaines ouvriront la voie à un développement socioéconomique inclusif et à la relance des investissements privés, a analysé le représentant.  À mesure qu’Haïti relèvera ces défis, le partenariat entre Haïti, les donateurs bilatéraux et l’ONU devra également évoluer, a souligné le délégué.  Il a ensuite rappelé qu’aucune société ne pourra réaliser son potentiel sans la participation pleine, égale et efficace des femmes, dont les droits doivent être mieux protégés en Haïti.  Il s’agit pour la Suède d’une priorité, le Secrétaire général lui-même ayant jugé que les autorités doivent prévoir des mesures contraignantes pour parvenir au seuil minimum de 30% de femmes à des postes gouvernementaux. 

À quelques jours de la clôture de la MINUSTAH, M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a salué le travail effectué par l’ONU dans le pays au cours des 13 dernières années.  Selon lui, la MINUJUSTH, qui prendra le relais le 16 octobre prochain, devra bâtir sur les succès enregistrés par la MINUSTAH afin de remplir ses objectifs, tels qu’établis par la résolution 2350 du Conseil.  « Une attention particulière devra être accordée à la justice », a-t-il précisé, soulignant que les progrès en matière d’état de droit étaient intrinsèquement liés au renforcement du professionnalisme et de l’indépendance du pouvoir judiciaire. 

La question des droits de l’homme aura également une place importante dans cette nouvelle mission, a poursuivi M. Delattre, aux yeux de qui il ne saurait y avoir de réforme réussie au niveau politique, économique et social sans une prise en compte en amont de la dimension des droits de l’homme. 

« Les autorités haïtiennes et le peuple souverain haïtien seront les seuls à même de fixer les priorités politiques des années à venir », a par ailleurs déclaré le représentant.  Dans cette perspective, M. Delattre a insisté sur le fait que les Nations Unies ne devaient ni se substituer aux dirigeants du pays, ni se retirer précipitamment.  « Nous passons désormais d’une logique d’assistance à une logique de développement durable », a-t-il déclaré.

M. DENIS RÉGIS (Haïti) a estimé qu’« avec le sens aigu qu’on lui connaît », le Secrétaire général dresse dans son rapport un bilan « minutieux et lucide » de l’action de la MINUSTAH durant ses 13 années de présence en Haïti et en tire des leçons « utiles » pour l’avenir des opérations de paix.  Il analyse aussi avec objectivité l’évolution récente de la situation politique et économique du pays, les défis immédiats et à long terme, et ne manque pas de se féliciter des nouvelles orientations qui se dessinent et des opportunités qui naissent de la « stabilité institutionnelle » et de la « certitude politique » retrouvée. 

Après avoir insisté sur certaines parties du rapport, le représentant s’est dit conscient qu’il y a encore du chemin à faire et a affirmé que son gouvernement travaille d’arrache-pied pour remédier aux carences, aux lacunes, aux retards et aux obstacles.  Il a vu dans la MINUJUSTH « l’expression du nouveau cadre de coopération entre l’ONU et Haïti » destiné à la consolidation des acquis.  Le représentant a voulu que la prochaine résolution du Conseil de sécurité et le nouvel accord appelé à régir la présence de la MINUJUSTH à compter du 16 octobre et qui se veut essentiellement un accord de coopération technique, tiennent compte du contexte qui manifestement ne correspond plus aux situations classiques de menace à la paix internationale. 

Le chapitre de la stabilisation d’Haïti est « aujourd’hui clos », a-t-il tranché.  Le pays aborde aujourd’hui un nouveau cap et le Gouvernement haïtien souhaite, à cet égard, que la coopération avec le système des Nations Unies soit élargie, redynamisée et surtout mieux adaptée au contexte actuel et centrée sur les besoins réels du pays, dans le cadre d’une véritable stratégie de pérennisation de la paix qui permette aux institutions haïtiennes de s’approprier tous les leviers propres à garantir la paix, la sécurité et la stabilité, de consolider l’état de droit, tout en s’attaquant résolument à la modernisation économique et sociale et au développement durable.

Au moment où la MINUJUSTH s’apprête à prendre le relais, le Gouvernement haïtien, a conclu le représentant, espère ardemment que cette nouvelle mission des Nations Unies apporte à son tour une contribution durable aux efforts qu’il déploie pour relever le défi de la pérennisation de la paix, laquelle va de pair avec la croissance, le développement durable et l’élimination de la pauvreté.

Au nom du Groupe des Amis d’Haïti, M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) a loué l’action de la MINUSTAH et a souligné l’importance qu’il y a désormais de garantir l’état de droit afin de consolider les acquis.  Les stratégies de pérennisation de la paix incombent au premier chef au Gouvernement, a-t-il rappelé, avant de féliciter ce dernier pour les mesures qu’il vient de prendre en faveur de la démocratisation des institutions.  Le délégué a estimé que la principale tâche de la MINUJUSTH sera d’appuyer les efforts de renforcement des capacités de la Police nationale d’Haïti et du secteur judiciaire.  Il n’y a pas de stabilité sans renforcement des institutions démocratiques, a-t-il affirmé.  Il s’est ensuite félicité de la nouvelle stratégie de la lutte contre l’épidémie de choléra qui frappe Haïti.  Il a encouragé la communauté internationale à redoubler d’efforts. 

M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a vu dans la transition de la MINUSTAH à la MINUJUSTH le signe tangible d’une amélioration de la situation dans le pays.  Il s’agit, selon lui, d’une opportunité unique pour l’ONU de démontrer comment elle conçoit l’articulation de la paix, de l’assistance humanitaire et du développement.  L’Organisation a en effet un « devoir moral et économique » vis-à-vis du peuple haïtien, et nous devons fournir une réponse juste aux problèmes découlant de la terrible épidémie de choléra, a-t-il estimé.  Le représentant a annoncé que son pays a l’intention de reverser l’intégralité de son solde non utilisé de la MINUSTAH au Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies pour la lutte contre le choléra en Haïti.  Il a également indiqué que le Mexique compte fournir des éléments de police à la MINUJUSTH.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a noté les progrès tangibles accomplis par Haïti au cours des 13 dernières années, grâce notamment à la contribution de la MINUSTAH.  Il a appuyé l’approche de tolérance zéro prônée par le Secrétaire général s’agissant des cas d’abus sexuels commis en Haïti.  Il a également affirmé que son pays venait d’apporter une contribution volontaire au Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies pour la lutte contre le choléra.  Le délégué argentin a mis en garde contre tout détournement de ressources pour financer la constitution de forces armées au détriment du renforcement des capacités de la Police nationale.  Enfin, il a rendu hommage à tous celles et ceux qui ont perdu la vie pour qu’Haïti puisse avancer sur la voie de la paix. 

Après avoir rendu hommage à la Représentante spéciale du Secrétaire général pour Haïti, Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a déclaré qu’il ne fait aucun doute que le rôle de la MINUSTAH a été capital et que son retrait pour laisser place à la MINUJUSTH relève d’une « transition naturelle ».  Les mesures prises pour que la Police nationale d’Haïti bénéficie des ressources ont reçu l’assentiment de la Colombie, qui s’est engagée à continuer de fournir des contingents dans le cadre de la nouvelle mission, à l’appui du plan stratégique de développement de la Police nationale d’Haïti pour 2017-2018.  La représentante a également souligné l’importance de prêter main-forte aux autorités pour consolider le secteur judiciaire.

« La longue période d’instabilité institutionnelle qui a caractérisé le processus électoral en Haïti semble enfin résolue », s’est félicité M. JOÃO PEDRO VALE DE ALMEIDA, Chef de la délégation de l’Union européenne.  Ce processus électoral, a-t-il ajouté, s’est soldé par l’élection « transparente et crédible » d’un président qui, malgré une « très faible participation », a obtenu une ample majorité des voix.  Si l’on ajoute à cela le renouvellement de l’Assemblée nationale, a poursuivi le représentant, le pays semble être revenu à l’ordre constitutionnel, et ce, en dépit des « faiblesses » de son système.

« Mais le retour à l’ordre constitutionnel n’est pas suffisant pour garantir la stabilité démocratique et le développement dont le pays a besoin », a toutefois mis en garde le représentant de l’Union européenne (UE).  Selon lui, des réformes « courageuses » de la Constitution, du système électoral et du pouvoir judiciaire sont nécessaires pour redonner aux Haïtiens confiance dans leur démocratie. 

Dans ce contexte, le remplacement de la MINUSTAH par la MINUJUSTH, permettra, selon le représentant, de renforcer la professionnalisation de la Police nationale d’Haïti.  « Il y va de la sécurité et du bien-être des citoyens, ainsi que de la stabilité du pays », a-t-il déclaré.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a souligné l’étroitesse des liens entre son pays et le « peuple frère » d’Haïti.  Notre libérateur, Simón Bolivar, avait reçu en son temps le soutien du Président haïtien, Alexandre Petion, a-t-il rappelé.  Le délégué a estimé que les puissances coloniales avaient fait payer très cher à Haïti sa liberté.  M. Ramírez Carreño a ensuite longuement détaillé l’appui apporté par son pays au développement d’Haïti, le Venezuela prenant notamment en charge ses besoins en combustibles.  Le représentant a appuyé la nouvelle stratégie de lutte contre le choléra en Haïti et rappelé la contribution volontaire de son pays au Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires.  Il convient d’envisager la création d’une force armée professionnelle permettant de préserver l’indépendance et la souveraineté d’Haïti, a-t-il déclaré.  En conclusion, M. Ramírez Carreño a appuyé les efforts du Président Jovenel Moïse visant à intensifier le dialogue national. 

M. CRISTIÁN BARROS MELET (Chili) a rappelé que son pays avait fourni un appui à Haïti dès 2004, avant même le déploiement de la MINUSTAH, et déployé plus de 12 000 hommes et femmes au cours des 13 ans de présence de la Mission.  L’accompagnement et la coopération du Chili aux côtés d’autres parties prenantes se poursuivront afin de consolider les progrès accomplis pendant cette période sur la base des priorités haïtiennes, a assuré le représentant.  Il a souhaité que la MINUJUSTH contribue concrètement à la réalisation de l’état de droit et de la stabilité.  L’équipe de pays des Nations Unies devra quant à elle prêter assistance aux autorités dans le développement économique et social, ainsi que dans le renforcement des institutions et le respect des droits de l’homme.  Le représentant s’est ensuite félicité de la nomination en juin de Mme Josette Sheeran comme Envoyée spéciale du Secrétaire général pour Haïti, avant de souligner l’importance cardinale de renforcer la Police nationale du pays.

Entre autres expériences positives de la MINUSTAH, M. ALEX GIACOMELLI DA SILVA (Brésil) a cité la qualité de la coordination entre le personnel civil et militaire; les stratégies d’approche communautaire comme mesures de confiance; et le rôle « remarquable » des femmes dans tous les domaines du processus de stabilisation.

M. Giacomelli da Silva a également souligné l’importance d’outils tels que la réduction de la violence communautaire et les 1 788 projets à impact rapide mis en œuvre par la Mission dans différents domaines, dont l’état de droit, les droits de l’homme, la bonne gouvernance, la protection de l’environnement et l’alimentation en eau potable. 

Le représentant a rappelé que le Brésil, qui a exercé le commandement de la MINUSTAH, avait déployé plus de 37 000 soldats de la paix pour aider les autorités haïtiennes à stabiliser le pays.  Tout en se félicitant de la transition « sans heurt » des tâches de la MINUSTAH vers la MINUJUSTH, les autorités haïtiennes et l’équipe de pays de l’ONU, le représentant a déclaré que le succès de la nouvelle mission dépendra en grande partie de sa capacité d’établir rapidement une relation de partenariat, de compréhension mutuelle et de coopération avec le Gouvernement haïtien. 

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a considéré que l’heure est venue de consolider les gains obtenus par Haïti avec le soutien de la MINUSTAH pendant les 13 ans de son déploiement.  Il a souligné qu’une action urgente est nécessaire pour résoudre la situation humanitaire et sanitaire provoquée par l’épidémie de choléra dans le pays, estimant que la stratégie en trois volets de la nouvelle Envoyée spéciale du Secrétaire général pour Haïti doit être mise en œuvre de manière efficace.  À l’avenir, une attention particulière devra également être accordée à la réforme de la justice et à la promotion des droits de l’homme, y compris ceux des femmes, a noté la représentant.  M. Rattray a identifié comme autres questions prioritaires la détention provisoire, la surpopulation carcérale et la situation des Haïtiens expulsés par la République dominicaine. 

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